Anton arriva dans la cage avec la démarche d’un krogan dans mass effect, il se souvenait bien de ce jeu, meilleur jeu vidéo de tous les temps et son but était clair. Il fonça jusqu’au bar et s’adressa à la rouquine enceinte qui donnait un coup de main à Reese : « Lexie est là ? » Elle lui désigna un coin de la pièce, où la dite Lexie était en train de servir deux clients, dont un qui la regardait un peu trop…

L’air patibulaire, il s’approcha de la scène et salua son amie en faisant un doigt aux clients en question : « Hey salut toi ! ça fait plaisir de te voir. » Sourit Anton à la jeune femme, sans aller jusqu’à sortir un truc du genre qu’ils étaient un couple, fallait pas non plus déconner, le flic aimait passer du temps avec Lexie, et là, il lui avait préparé une petite surprise

Je… Oh putain le con ! Okay, reste dans le coin, ça va être marrant. » Il lui souffla un baiser avant de se diriger vers le nouveau venu, qu’il espérait voir depuis longtemps et Anton n’allait certainement pas laisser passer l’occasion

« KENDALE ! » Anton se fraya un chemin sans chercher à comprendre, bousculant quelques personnes ci et là et s’arrêta pile devant son ancien adversaire, depuis longtemps disparus maintenant : « Putain t’es là vieux con !Pile ou je voulais, quand je voulais ! » Le ton était mi- agressif, mi joyeux et il ajouta pour ceux qui pouvaient en avoir quelque chose à foutre :

« Le mec disparait pendant des mois et il prend même pas la peine de prévenir ses potes. » Il frappa l’épaule de Kendale avec vigueur avant de lui glisser à l’oreille : « On en parlera, mais d’abord, descend dans la piscine. Tu me dois une revanche. » Il sera encore l’épaule du pompier : « T’as pas le choix. » C’était soit ça, soit il lui collait sa branlé dans le bar, quitte à se faire dégager.

Retrouver la cage… Je ne pensais pas que ça me ferait autant d’effet. J’sais pas, c’est bizarre. Je suis à la fois excité et un peu angoissé à l’idée d’y remettre les pieds. Difficile de passer inaperçu faut dire, et vu les regards que me lancent certains, je ne sais pas si je suis vraiment le bienvenu. Forcément, les gens que je connais, ici, sont au courant de mon départ pour New Eden, il y a quelques mois… Et… Je ne sais pas trop comment mon retour va être accueilli.

Décidé à passer un moment tranquille, je me dirige vers le bar. Le reste du groupe n’est pas loin, pour certains c’est une première. C’est drôle de les voir découvrir cet endroit. Pour moi… Je suis presque à la maison. J’espère pouvoir croiser Bill, pour que l’on puisse discuter. Malheureusement, je n’ai même pas le temps de poser mon cul sur une chaise, qu’on beugle mon prénom. Autant dire que pour passer inaperçu, c’est foutu. Je n’ai pas de mal à reconnaître cette tête de con de Donovan. D’ailleurs mon regard s’assombrit à ses remarques, je sens bien que y’a un truc qui ne lui plaît pas. Le ton qu’il emploie empeste la mauvaise foi.

Le coup qu’il me donne à l’épaule me fait serrer le poing, tout comme les mots qu’il me souffle dans l’oreille. Son attitude me gonfle et je le repousse aussi sèchement, le regard noir. « Arrête ton petit numéro Donovan ! J’vois bien que t’as quelque chose à m’dire ! Tu me reproches quelque chose nan ? Allez, putain ! Sois honnête pour une fois ! » Il est trop tard pour revenir en arrière… Nos éclats de voix ont attiré l’attention des péquenauds du coin et la foule commence déjà à s’agiter. « Grouille toi ! J’ai pas que ça à foutre ! » Dis-je en descendant le premier dans l’arène. Finalement… Ça m’avait manqué, tout ça…

Anton haussa les épaules aux remarques de Kendale : « Pourquoi j’aurai un problème avec toi ? Et genre j’ai jamais été honnête ? » Nan mais sérieusement le mec le traitait de malhonnête ? Anton n’était pas du genre à garder ce qu’il avait sur le cœur, la blague putain. Il suivit le pompier dans la piscine et retira son t-shirt et rétorqua d’un ton très moqueur à son camarade :

« J’dis juste que ça doit être la grosse éclate d’aller à l’église tous les dimanches et d’abandonner sa fille dans un dispensaire de merde. » Non pas qu’il en avait réellement quelque chose à foutre de Kaycee en ce moment. Simplement Anton était frustré de ne pas avoir pu prévenir Kendale à temps. Mais ça, il n’allait pas lui dire, fallait pas déconner. A la place, il prit sa garde et envoya un petit coup dans le front du pompier pour marquer le début du combat :

« Bah alors, ça te ramolli de plus être dans le coin ? T’as oublié de t’entrainer ? » Anton tournait autour du mini-pompier en allongeant la gauche de temps à autre, histoire de garder sa distance, prêt à décrocher un contre fulgurant dès que Kendal ferait mine de s’approcher.

Bras croisé sur la poitrine, je prends un sourire narquois, haussant les épaules aux mots du brun. Puis finalement, je m’avance vers lui pour souffler quelques mots, que lui seul peut entendre. « Oh, j’dis juste que t’en savais suffisamment et que t’as pas jugé bon de nous en parler. » Mais soit, de toute façon c’est trop tard maintenant. Je me recule de quelques pas tout en le toisant, le visage fermé. La remarque sur Kaycee me fait tiquer néanmoins, mais je tente de ne rien laisser paraître. Faut dire que depuis quelques temps, je suis plutôt doué à ce petit jeu. Combien de fois j’ai dû fermer ma bouche depuis que je suis là-bas, me contenir ? Vraiment… Il devrait arrêter de faire le malin comme ça.

« Ta mère ne te disait pas que c’est pas joli de s’occuper des autres Donovan ? Ou elle ne t’as pas suffisamment bien éduqué pour que tu sois aussi con ? » Je garde mon calme olympien – finalement Emerson avait raison, c’est pas si mal le yoga – me contentant d’afficher un léger sourire en coin. Puis je lui clame d'un ton ferme « Mes décisions ne te regardent pas. Celles de Kaycee non plus. » S’il cherche à m’énerver, qu’il continue… A jouer au con, il risque sûrement de le regretter. Et en vrai, j’ai hâte de voir sa gueule quand il va se rendre contre que ses remarques ne m’atteignent pas. Une fois le combat lancé, je le laisse venir vers moi. Il me touche au front, rien de bien méchant.

Sa dernière remarque me fait sourire, encore une fois. S’il savait le nombre d’heures d’entraînement militaires que j’ai du supporter ces derniers temps, il ferait moins le malin. Mais ça, dommage pour Monsieur Ducon, il ne le sait pas. BIM. Il n’a pas le temps de parer le crochet du droit que je lui envoie dans la pommette. Le coup est parti rapidement, sans réfléchir. Putain que ça fait du bien !

Spoiler:

Anton prit le crochet en plein dans la tempe, un coup sévère mais qu’il pouvait encaisser, ce n’était pas la première fois. Okay, alors ça allait se passer comme ça. Il cracha au sol avant de reprendre sa garde : « Sois aimable de laisser ma nazie de mère en paix. » Anton était resté assez calme, ça ne servait à rien de s’énerver. Il était heureux de ne jamais avoir écouté sa salope de mère, cette raclure qui l’avait à peine considéré durant toute sa vie. Puis il répondit à l’accusation du pompier, qu’il trouvait quand même gonflée. D’ailleurs, comment Kendale pouvait savoir que les exilés étaient au courant de quoi que ce soit ?

« Tu crois que j’avais que ça à foutre de battre la campagne pour te trouver ? Excuse-moi, la prochaine fois que j’ai une balle dans l’épaule je demanderai une dispense. » L’échange repartis de plus belle, visiblement Kendale était énervé et ça faisait plaisir à Anton, il voulait l’avoir au meilleur de sa forme et il voulait un combat difficile : « Tu t’es un peu entrainé. » Mais le boxeur ne sortait pas des jupes de sa mère et il savait lui aussi balancer quelques coups.

Kendale s’avança pour lui mettre un nouveau crochet, cette fois-ci Anton l’esquiva en s’enfonçant dans la garde du pompier et en lui portant un violent coup de genou à l’estomac : « Réveille-toi, c’est pas un match de boxe. » Puis il le repoussa d’un coup de poing dans l’épaule. Pas question de s’acharner sur Kendale, ça restait quand même quelqu’un qu’il appréciait.

Spoiler:

Il sait très bien que je ne lâcherais rien, que je me battrais tant que je le pourrais. Ce combat n’était pas prévu mais il ne m’a pas vraiment laisser le choix… Mais s’il croit que je suis rouillé, il se trompe. Les quelques remarques que je lui souffle ne semblent pas vraiment l’atteindre. Quoi qu’il en soit le combat est lancé, et je sais pertinemment qu’il sera serré. C’est bien pour cela que je fais attention de ne pas lui laisser l’avantage. Une fois touché, je continue d’avancer, tentant de la toucher à nouveau. Mais je fais une erreur et il parvient à m’envoyer un coup de genou dans l’estomac. Sur le moment j’ai le souffle coupé. Faut que je me reprenne. Je secoue vivement la tête, je prends le temps de souffler. Ce coup là était un avertissement, je ne dois plus le laisser me toucher. Alors je me concentre davantage, j’arrête de parler… Je ne cherche pas à lui répondre… Je crois que nous aurons le temps de discuter une fois le combat terminé.

Autour de nous, la foule exulte et gronde. Mon retour semble avoir réveillé les spectateurs de l’endroit. L’ambiance monte peu et peu, après plusieurs mois passés loin de l’arène, je me rends compte que tout ça m’avait manqué. Il faut que je donne tout pour conserver mon image, ma réputation… Qu’importe ce qu’en pense mes compagnons d’expédition…

Dans un combat, Anton est ce genre de mec flippant qui aime prendre des coups, des direct dans la face, des crochets, se faire mal et faire mal, car c’est signe qu’il y a une lutte et tant qu’il y a lutte, il y a de la vie et de l’espoir. C’est pour ça qu’il aimait la cage, pour se sentir vivant, se foutre sur la gueule, une façon de communiquer :

« Allez, c’est tout ce que tu as ? » Fit Anton en souriant, la fièvre du combat le gagnant, il se sentait rarement aussi bien que quand il encaissait des coups. Un jour, un toubib lui avait dit que c’était à cause de la réponse combat-fuite. Le fait que son corps distille adrénaline et autres hormones pour assurer sa survie. C’était grisant.

Faisant craquer son coup, Anton reparti à l’attaque de Kendale, le combat restait équilibrer, les deux avaient marqués des points et maintenant c’était le moment de se démarquer… ou pas.