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Re: « Si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée.»
Jeu 21 Oct 2021 - 11:33
Il hocha la tête aux mots de Rafaël, toujours impressionné quand il constatait que les autres avaient si peu de peine à faire connaissance. Après tout, Raf était sociable, sympathique et talentueux. Normal qu'il soit simple pour lui d'aller vers les autres, et même que les autres viennent vers lui.
C'est toujours utile, oui, approuva-t-il quand il mentionna les sorties, et la possibilité de ramener du matériel de dessin. Si ce n'est pas pour moi, ça servira pour Shawna et les enfants. Je crois que Ryan dessine, aussi.
Il prépara ensuite sa mixture en discutant avec lui d'une voix calme et peu portée, comme si chaque phrase qu'il lâchait était une confession. Il considéra la question du jongleur un instant. Lui apprendre, précisément, à lui ? Il eut un sourire.
Pourquoi pas. En petit comité, ça me va.
Et par petit comité, il parlait d'une personne. Soo aussi, avait droit à ses cours, mais c'était différent avec les enfants.
Ses mains se posèrent sur la peau chaude du sportif alors que le verdict tombait concernant sa fréquence d'entraînement. Bien sûr, ce n'était pas une bonne nouvelle, et ça embêtait toujours le libraire d'être porteur de mauvaises paroles.
Son corps se pencha légèrement en avant tandis que ses mains glissaient sur la peau pour, en premier lieu bien faire pénétrer le produit. Le long des épaules rondes et fermes, des bras finement musclés, jusqu'à la base des coudes, pour remonter jusqu'à la nuque, où il travailla la zone une seconde le temps de redescendre le long de la colonne vertébrale. Ça lui permettait également de vérifier les autres articulations, de vérifier si le dos était bien en place, s'il n'y avait pas d'anomalies remarquables.
Il mit quelques secondes à répondre à la question de son patient du jour.
Hm … le moins possible.
Ses pouces s'enfoncèrent dans la zone qu'il pensait être la plus sensible, la plus inflammée. Il pencha son visage sur le côté pour observer celui de Rafaël.
Deux semaines sans rien du tout, ajouta-t-il en constatant que, oui, il avait mal. C'est un minimum. Je suis désolé.
Il écouta avec attention sa petite anecdote sur son passé, toujours friand de ce genre d'histoire.
Elle faisait brûler de la lavande ? Je fais ça avec de la sauge, parfois. Et j'ai aussi du bois de santal.
Sans se considérer comme un vrai sorcier, ou vrai amoureux de l'ésotérisme et du paranormal, Ludwig considérait la purification de l'air comme quelque chose de concrêt. Nettoyer les ondes, les meubles, ça purifiait l'âme et l'esprit, il en était certain. Et quand on se moquait de ses pratiques, il affirmait que l'effet placebo était tout aussi puissant. Ça lui suffisait.
Je pourrais t'en fournir, bien sûr. Avec plaisir.
Reprenant une noisette de produit, il reprit ses manipulations, pressant un peu plus certains points stratégiques. Après un instant de réflexion, il ouvrit de nouveau la bouche, curieux :
Vous étiez … porté sur l'ésotérisme, non ? C'est peut-être un peu cliché, comme question, mais … ça m'intrigue. Je trouve ça fascinant.
C'est toujours utile, oui, approuva-t-il quand il mentionna les sorties, et la possibilité de ramener du matériel de dessin. Si ce n'est pas pour moi, ça servira pour Shawna et les enfants. Je crois que Ryan dessine, aussi.
Il prépara ensuite sa mixture en discutant avec lui d'une voix calme et peu portée, comme si chaque phrase qu'il lâchait était une confession. Il considéra la question du jongleur un instant. Lui apprendre, précisément, à lui ? Il eut un sourire.
Pourquoi pas. En petit comité, ça me va.
Et par petit comité, il parlait d'une personne. Soo aussi, avait droit à ses cours, mais c'était différent avec les enfants.
Ses mains se posèrent sur la peau chaude du sportif alors que le verdict tombait concernant sa fréquence d'entraînement. Bien sûr, ce n'était pas une bonne nouvelle, et ça embêtait toujours le libraire d'être porteur de mauvaises paroles.
Son corps se pencha légèrement en avant tandis que ses mains glissaient sur la peau pour, en premier lieu bien faire pénétrer le produit. Le long des épaules rondes et fermes, des bras finement musclés, jusqu'à la base des coudes, pour remonter jusqu'à la nuque, où il travailla la zone une seconde le temps de redescendre le long de la colonne vertébrale. Ça lui permettait également de vérifier les autres articulations, de vérifier si le dos était bien en place, s'il n'y avait pas d'anomalies remarquables.
Il mit quelques secondes à répondre à la question de son patient du jour.
Hm … le moins possible.
Ses pouces s'enfoncèrent dans la zone qu'il pensait être la plus sensible, la plus inflammée. Il pencha son visage sur le côté pour observer celui de Rafaël.
Deux semaines sans rien du tout, ajouta-t-il en constatant que, oui, il avait mal. C'est un minimum. Je suis désolé.
Il écouta avec attention sa petite anecdote sur son passé, toujours friand de ce genre d'histoire.
Elle faisait brûler de la lavande ? Je fais ça avec de la sauge, parfois. Et j'ai aussi du bois de santal.
Sans se considérer comme un vrai sorcier, ou vrai amoureux de l'ésotérisme et du paranormal, Ludwig considérait la purification de l'air comme quelque chose de concrêt. Nettoyer les ondes, les meubles, ça purifiait l'âme et l'esprit, il en était certain. Et quand on se moquait de ses pratiques, il affirmait que l'effet placebo était tout aussi puissant. Ça lui suffisait.
Je pourrais t'en fournir, bien sûr. Avec plaisir.
Reprenant une noisette de produit, il reprit ses manipulations, pressant un peu plus certains points stratégiques. Après un instant de réflexion, il ouvrit de nouveau la bouche, curieux :
Vous étiez … porté sur l'ésotérisme, non ? C'est peut-être un peu cliché, comme question, mais … ça m'intrigue. Je trouve ça fascinant.
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Re: « Si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée.»
Lun 1 Nov 2021 - 0:33
Il sourit, en entendant la réponse de Ludwig, qui pensait à lui mais aussi aux autres. Ça ne l’étonnait pas : si son ami pouvait avoir du mal à gérer ses relations avec les autres, c’était aussi quelqu’un d’altruiste et généreux. Rafaël le considérait comme tel, du moins. Quelqu’un avec qui le courant ne serait pas passé aurait probablement eu une autre opinion de Ludwig, mais c’était l’ami du gitan, et quelqu’un d’estimable à ses yeux. «Je ferai de mon mieux pour en ramener, dans ce cas. Et Ryan dessine en effet, elle dessine même très bien. J’ai eu l’occasion de feuilleter ce qu’elle faisait, elle a du talent. » Il en était assez impressionné. «Tu sors, de temps en temps ? Du camp, je veux dire ? » Bon, il n’avait aucune raison de rester reclus ici mais il n’était pas forcément à l’aise à cette idée, ou désireux de le faire. Sortir, c’était aussi quitter une sécurité certes pas infaillible, mais plutôt bonne malgré tout.ce qui s’était passé sérieusement.
«Dans ce cas, je vais noter ça sur mon calendrier : cours de survie herboristique avec Ludwig ! Et oui je sais, ce mot n’existe très probablement pas ! Il devrait ! » Il disait ça avec aplomb, et presque avec sérieux, adressant un clin d’œil à son futur prof. Mais, sans trop savoir si sa tentative d’humour avait pris ou pas, il se retourna pour exposer son dos et se laisser examiner – même si Ludwig n’était pas un médecin, il connaissait ce qu’il faisait. Et – Rafaël le savait – quand il faisait quelque chose, il ne le faisait pas à moitié. Alors il avait confiance en lui, que ce soit pour améliorer ce qui clochait très certainement ou pour le renvoyer vers Lisandro, Nolan et les autres si nécessaire.
Il aurait peut-être dû n’aller voir personne, pour ne pas s’exposer à une réponse déplaisante à ses questions, mais en même temps, ni Ludwig ni qui que ce soit n’y était pour rien, sauf Rafaël de n’avoir pas suffisamment écouté son corps. Grimaçant, il hocha doucement la tête. Deux semaines sans rien faire ? Rien du tout ? Ça lui semblait presque inconcevable, à moins d’être à l’agonie ou d’avoir les deux jambes brisées. Il secoua toutefois vivement la tête, en entendant les excuses de Ludwig. «Tu n’y es pour rien. Au contraire, je devrais te remercier d’avoir essayé de regarder ce qui n’allait pas. Même si le verdict ne me plaît pas… » Soupirant, il baissa brièvement les yeux avant de refaire face à son ami. «Il faudra aussi que je mette des pommades ? Et je pourrai quand même m’occuper des chevaux, pour les brosser, les soigner, nettoyer les box ? » Parce que, s’il pouvait tolérer – difficilement mais quand même – ne pas s’entraîner, il refusait de manquer à ses obligations au sein du camp.
Hochant doucement la tête, il regarda Ludwig intrigué. «Oui, il me semble. Je peux me tromper, mais l’odeur de lavande est forte… Tu n’aurais pas utilisé ça pour ça ? Elle se trompait peut-être sur ses propriétés. Que font la sauge et le bois de santal ? » Le gitan n’était, à vrai dire, pas tout à fait certain de croire que la lavande avait vraiment un effet sur leurs roulottes, ou qu’elle n’en aurait sur son camping-car mais… ça ne coûtait rien d’essayer, n’est-ce pas ? Déglutissant difficilement, il profita du fait qu’il soit de dos à Ludwig pour expliquer pourquoi il lui demandait ça. «Je… j’ai du mal à rester enfermé dans mon camping-car. Quand je ne dors pas à la belle étoile, je dors avec toutes les ouvertures ouvertes au maximum. Depuis que… Depuis que j’ai été enfermé dans les souterrains. » Tournant légèrement la tête pour regarder Ludwig, il se demandait s’il comprendrait à quoi il faisait allusion, même s’il lui semblait évident que oui. Et même s’il ne resta pas longtemps ainsi, le laissant étaler son produit, lui faisant mal à certains points sans que Rafaël ne dise rien.
Il ne put sourire, à sa question. «Tu veux la réponse qu’on adressait aux inconnus qui venaient se distraire chez nous, ou la vraie réponse ? » Sa voix était amusée, mais il finit par répondre quoi qu’il en soit. «Certains plus ou moins que d’autres. Mais on l’est tous, oui. Mes parents croyaient en notre bonne étoile, et en le fait que nos ancêtres veillaient sur nous. Moi aussi, d’ailleurs. Ils croyaient en le destin, et si les diseurs et diseuses de bonne aventure disait souvent aux gens ce qu’ils voulaient entendre, c’est un art qu’ils maîtrisent, et ils font de réelles prédictions. Et nous avons aussi d’autres croyances ou superstitions, selon l’opinion des gens… Tu crois en quelque chose, toi ? » Le musicien supposait que oui, mais peut-être se trompait-il totalement.
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Re: « Si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée.»
Mer 10 Nov 2021 - 17:54
Il l'écouta, intéressé. Apparemment, Ryan avait un très bon coup de crayon, et cela titilla sa curiosité. À coup sûr qu'il allait rôder autour d'elle, ces prochains jours, pour avoir l'occasion d'apercevoir discrètement ses créations.
Oh … pas trop. J'essaie, mais je ne m'y sens pas trop à ma place.
Une petite grimace passa sur son visage. L'extérieur et lui entretenaient une relation assez conflictuelle. En vérité, Ludwig était effrayé, dehors. Pourtant, il avait des projets, des envies, et il ne maudissait pas ce qu'il y avait en-dehors de ces murs. Il savait qu'il devrait surmonter ses angoisses et se réconcilier avec.
Face à l'humour léger de Rafaël, un petit rire lui échappa.
Quand tu veux, ajouta-t-il pourtant, rebondissant sur l'idée de la formation qu'il demandait.
Le massage débuta, et avec, la mauvaise nouvelle que Ludwig lui apprit à contre-coeur. Rafaël l'encaissa avec peine, mais resta objectif. Après tout, s'il avait été sérieux dès le départ avec cette blessure, il n'en serait sans doute pas là aujourd'hui, mais ça, il devait très bien le savoir.
Des pommades, oui, voir même des cataplasmes d'argile. Et pour les chevaux …
Il haussa les épaules, concentré sur ses mains qui s'activaient sur la peau chaude du circassien.
Le moins possible, Rafaël. Nettoyer les box, c'est physique. S'occuper d'eux aussi, mais ça à la limite, si tu fais doucement ça devrait aller. Ça pourrait même te rééduquer un peu, si tu ne force pas. Je dois avoir des pansements larges, que je pourrais te poser avant ça, pour mieux maintenir tes épaules.
La conversation dévia sur les anciennes pratiques de la famille de Rafaël. Intrigué, Ludwig enchaîna les questions, qu'il lui rendit au même titre.
Il prit une grande inspiration, fouillant dans ses connaissances.
Je n'ai pas la science infuse, bien sûr, et nous avons chacun nos croyances. Le mot lavande, en tout cas, vient du latin et signifie laver, purifier. Donc j'imagine que ça marchait aussi comme elles l'utilisaient. C'est une plante qui a énormément de propriétés, ma préférée je crois. Elle est aussi réputée pour favorisée la voyance, ainsi que le bonheur et l'amour. Je crois que je me suis toujours plus concentré sur ses propriétés médicinales.
Concentré sur son massage, les données lui revenaient naturellement.
La sauge et le bois de santal purifient les lieux, repoussent les mauvaises ondes, nettoient les espaces et les corps des énergies négatives. La sauge était la base de nombreux rituels des amérindiens, qui pratiquaient le maculage. C'est une sorte de cérémonie au cours de laquelle des plantes, herbes, écorces et autres sont brûlés pour produire une épaisse fumée. Souvent mêlé à des chants et prières, le maculage de la sauge visait à nettoyer les hommes, physiquement mais surtout sur le plan spirituel, pour les élever ou les mettre dans des états de transe.
Il s'arrêta, conscient qu'il s'aventurait vers des histoires que Raf n'avait peut-être pas demandé, et qu'il parlait trop, et se focalisa entièrement sur le corps qu'il manipulait.
Ce fut à cet instant que Rafaël ouvrit encore la bouche, pour expliquer le fond du problème. Le libraire articula un 'oh' silencieux en l'écoutant. De toute évidence, le jeune homme souffrait de claustrophobie dû à un traumatisme.
On pourra essayer de purifier l'intérieur alors, répondit-il d'une voix adoucie, après quelques secondes. Les meubles, les tissus, le lit aussi. Ça ne pourra pas faire de mal. Mais le problème a l'air quand même plus profond que cela... Tu en as déjà parlé à quelqu'un ? Des choses qui son restées dans ta tête après cet … incident ?
Il repartit ensuite sur l'histoire de sa famille, sur leur côté très spirituel qui passionnait Ludwig, parlant de leurs croyances et de leurs dons.
Je trouve ça incroyable.
Est-ce que lui croyait en quelque chose ?
Il gonfla le buste, réfléchit un court instant, massant toujours le garçon.
Avec Tomas, nous avons grandi avec la mythologie nordique. Je crois qu'il s'agit de notre religion. Lui y croit dur comme fer. Les grands Dieux, le Ragnarok, le Valhalla … C'est très important pour lui. Mais personnellement … je crois que j'ai plus emmagasiné ça sous forme d'histoires. De … mythes, comme ça s'appelle, à la même échelle que la mythologie grecque, par exemple. C'est passionnant, vraiment. Mais … d'y croire.
Il marqua une pause.
Je crois que certaines choses nous dépassent, c'est sûr.
Même si cette phrase elle-même voulait à la fois tout dire et rien dire.
Mais je n'ai aucune croyances officielles dirais-je.
Oh … pas trop. J'essaie, mais je ne m'y sens pas trop à ma place.
Une petite grimace passa sur son visage. L'extérieur et lui entretenaient une relation assez conflictuelle. En vérité, Ludwig était effrayé, dehors. Pourtant, il avait des projets, des envies, et il ne maudissait pas ce qu'il y avait en-dehors de ces murs. Il savait qu'il devrait surmonter ses angoisses et se réconcilier avec.
Face à l'humour léger de Rafaël, un petit rire lui échappa.
Quand tu veux, ajouta-t-il pourtant, rebondissant sur l'idée de la formation qu'il demandait.
Le massage débuta, et avec, la mauvaise nouvelle que Ludwig lui apprit à contre-coeur. Rafaël l'encaissa avec peine, mais resta objectif. Après tout, s'il avait été sérieux dès le départ avec cette blessure, il n'en serait sans doute pas là aujourd'hui, mais ça, il devait très bien le savoir.
Des pommades, oui, voir même des cataplasmes d'argile. Et pour les chevaux …
Il haussa les épaules, concentré sur ses mains qui s'activaient sur la peau chaude du circassien.
Le moins possible, Rafaël. Nettoyer les box, c'est physique. S'occuper d'eux aussi, mais ça à la limite, si tu fais doucement ça devrait aller. Ça pourrait même te rééduquer un peu, si tu ne force pas. Je dois avoir des pansements larges, que je pourrais te poser avant ça, pour mieux maintenir tes épaules.
La conversation dévia sur les anciennes pratiques de la famille de Rafaël. Intrigué, Ludwig enchaîna les questions, qu'il lui rendit au même titre.
Il prit une grande inspiration, fouillant dans ses connaissances.
Je n'ai pas la science infuse, bien sûr, et nous avons chacun nos croyances. Le mot lavande, en tout cas, vient du latin et signifie laver, purifier. Donc j'imagine que ça marchait aussi comme elles l'utilisaient. C'est une plante qui a énormément de propriétés, ma préférée je crois. Elle est aussi réputée pour favorisée la voyance, ainsi que le bonheur et l'amour. Je crois que je me suis toujours plus concentré sur ses propriétés médicinales.
Concentré sur son massage, les données lui revenaient naturellement.
La sauge et le bois de santal purifient les lieux, repoussent les mauvaises ondes, nettoient les espaces et les corps des énergies négatives. La sauge était la base de nombreux rituels des amérindiens, qui pratiquaient le maculage. C'est une sorte de cérémonie au cours de laquelle des plantes, herbes, écorces et autres sont brûlés pour produire une épaisse fumée. Souvent mêlé à des chants et prières, le maculage de la sauge visait à nettoyer les hommes, physiquement mais surtout sur le plan spirituel, pour les élever ou les mettre dans des états de transe.
Il s'arrêta, conscient qu'il s'aventurait vers des histoires que Raf n'avait peut-être pas demandé, et qu'il parlait trop, et se focalisa entièrement sur le corps qu'il manipulait.
Ce fut à cet instant que Rafaël ouvrit encore la bouche, pour expliquer le fond du problème. Le libraire articula un 'oh' silencieux en l'écoutant. De toute évidence, le jeune homme souffrait de claustrophobie dû à un traumatisme.
On pourra essayer de purifier l'intérieur alors, répondit-il d'une voix adoucie, après quelques secondes. Les meubles, les tissus, le lit aussi. Ça ne pourra pas faire de mal. Mais le problème a l'air quand même plus profond que cela... Tu en as déjà parlé à quelqu'un ? Des choses qui son restées dans ta tête après cet … incident ?
Il repartit ensuite sur l'histoire de sa famille, sur leur côté très spirituel qui passionnait Ludwig, parlant de leurs croyances et de leurs dons.
Je trouve ça incroyable.
Est-ce que lui croyait en quelque chose ?
Il gonfla le buste, réfléchit un court instant, massant toujours le garçon.
Avec Tomas, nous avons grandi avec la mythologie nordique. Je crois qu'il s'agit de notre religion. Lui y croit dur comme fer. Les grands Dieux, le Ragnarok, le Valhalla … C'est très important pour lui. Mais personnellement … je crois que j'ai plus emmagasiné ça sous forme d'histoires. De … mythes, comme ça s'appelle, à la même échelle que la mythologie grecque, par exemple. C'est passionnant, vraiment. Mais … d'y croire.
Il marqua une pause.
Je crois que certaines choses nous dépassent, c'est sûr.
Même si cette phrase elle-même voulait à la fois tout dire et rien dire.
Mais je n'ai aucune croyances officielles dirais-je.
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Re: « Si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée.»
Ven 19 Nov 2021 - 0:03
Le gitan grimaça malgré lui, comme en écho à celle de Ludwig. Il ne voulait pas mettre son ami mal à l’aise, alors qu’il le savait particulièrement sensible. Il devrait peut-être réfléchir davantage à ce qu’il disait et à ce qu’il demandait. S’efforçant de lui sourire, il secoua doucement la tête. «Ce n’est pas grave de ne pas le faire. Tu es précieux pour bien des gens ici, et qu’importe que tu ne sortes pas ? Je crois que ce que tout le monde veut, c’est que tu te sentes en sécurité et que tu te sentes bien… » Lui, en tout cas, voyait les choses de cette façon.
Mais il se sentit pourtant soulagé d’entendre Ludwig rire : au moins, il ne l’avait pas tant mis mal à l’aise, ni si longtemps. C’était l’essentiel à ses yeux. S’il était – quasiment – indifférent des états d’âme des gens qu’il n’appréciait pas, ce n’était pas pareil pour ceux qu’il considérait pour ses amis. «Entendu, maître Ludwig ! Je prendrai rendez-vous pour un cours personnalisé. » Une nouvelle boutade. Généralement, c’était lui qu avait cette position, alors qu’il lui apprenait la guitare. Même s’il ne se pensait pas meilleure que lui ou comme un vrai professeur – il avait de la chance de connaître quelque chose qu’il pouvait lui apprendre, voilà tout.
Et, au final, c’était lui qui était bien en peine. Il ne se souvenait pas depuis quand il avait mal, mais suffisamment longtemps pour avoir été en tort de ne pas avoir été à l’infirmerie plus tôt, ou de ne pas avoir sollicité Ludwig. Et il aurait – quoi qu’il en dise – intérêt à ralentir. Ludwig ne lui laissait de toute façon aucun doute à ce sujet, alors qu’il lui indiquait tout ce qu’il ne pouvait pas faire – ou limitait le peu qu’il pouvait faire. Le gitan ne put s’empêcher de grimacer. Il ne voulait pas être un poids et encore moins manquer à ses engagements. Malgré toutes les idioties qu’il avait pu faire jeune, il avait toujours eu à cœur de mener à bien ce pourquoi il se proposait – un peu trop à cœur, au point qu’on l’ait parfois mis dehors à coups de pied dans le derrière. Plutôt deux fois qu’une, d’ailleurs. «Et si j’utilise l’autre bras ? » Il secoua la tête, sans attendre une réelle réponse, sachant sa suggestion plutôt absurde. «Je prends tout ce qui peut m’empêcher d’aggraver ça, en tout cas. » Bandages, pommades, cataplasmes, bouillies de plantes – ce qui revenait un peu aux deux précédents -, rituels vaudous et exorcismes… Il sourit légèrement à cette pensée, sachant que pour une blessure physique, c’était plutôt absurde et que ce serait sans effet.
Et s’ils partaient sur un terrain plus personnel en parlant des gens du clan de Rafaël, la discussion dériva presque malgré lui – même s’il amenait le sujet – sur ses angoisses nocturnes… peut-être même diurnes, mais la question ne se posait pas réellement parce qu’il restait à l’air libre et était rarement enfermé. Déglutissant difficilement, il lui fallut un peu de temps avant de reprendre la parole. «Parler à quelqu’un comme un psychologue ? » Est-ce que ça existait seulement encore ? Secouant vivement la tête, il précisa sa pensée. «J’en ai un peu parlé à Teresa, à Cassidy, à Raina… Quelques fois, par-ci par-là. » Rien de suivi. Rien de sérieux. Mais que pouvait-il faire, de toute façon ? A part vivre avec ? Hésitant, il finit par poser à nouveau son regard sur Ludwig. «Tu crois que… je devrais faire plus ? » Il n’était pas vraiment du genre à se torturer ou à se laisser bouffer par quelque chose et il n’aimait pas vraiment ça. «Mais si tu peux purifier mon chez-moi… Le camping-car l’était-il seulement ? Rafaël pourrait le vider de ses affaires, et simplement dormir à la belle étoile,je veux bien que tu le fasses. » Peut-être que ça l’aiderait, au final.
Parler de son passé, des siens, l’apaisait étrangement, alors qu’évoquer sa claustrophobie causait une certaine détresse, dont il n’avait que partiellement conscience, chez lui. S’il était un peu plus bougon qu’auparavant, il sourit beaucoup plus franchement, alors que Ludwig évoquait trouver ça incroyablement. D’un air amusé, il rétorqua sans réfléchir. «Ça m’a toujours paru… banal, normal. Mais je savais que nous étions des êtres d’exception, chez les gitans. » Pas du tout, en vrai. Il en avait bavé, parce qu’il était gitan et un moins que rien auprès des autres. Tiago bien plus que lui encore. Mais la réaction de Ludwig lui plaisait. «J’ai de la chance d’avoir rencontré quelqu’un d’aussi ouvert que toi, ici. » Même s’il ne s’était à aucun moment senti déplacé, étrangement, depuis qu’il avait rejoint Fort Nisqually. «C’est fascinant. Tu pourrais me raconter ta mythologie, un jour ? » Le musicien avait toujours été curieux. Il sourit à l’entendre parler des choses les dépassant. «Ce n’est pas possible d’avoir un doute à ce sujet. Et, si tu n’as pas vraiment de croyance, je peux t’affirmer quelque chose : tu es quelqu’un de bien, et je suis certain que ta bonne étoile te guidera toujours. » Il n’exagérait même pas : c’était réellement ce qu’il pensait.
«Oh, au fait… Se dérobant un moment des mains de Ludwig, il se pencha vers l’étui de guitare qu’il avait amené.Ouvre-le. » Il l’interrompait, mais Ludwig pourrait reprendre ses soins dans quelques secondes. Rafaël était, au final, impatient. «Elle est pour toi. Je l’ai récupéré dans un ancien magasin de musique la dernière fois que je suis allé au No man’s land. » Les cordes étaient vieilles et il faudrait peut-être les remplacer, mais le gitan avait prévu le coup. Il en avait échangées là-bas, pour ça. «J’espère que ça te plaît. » Après tout, il apprenait à jouer sur la guitare de Tucker ou sur celle de Rafaël. Il était temps qu’il ait la sienne.
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Re: « Si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée.»
Lun 6 Déc 2021 - 23:18
Il eut un petit sourire face aux mots réconfortants et tolérants de Raf. Ludwig avait l'impression, de manière général, que les gens avaient appris en tolérance. Il y a de cela quelques années, il se faisait basher jour après jour pour sa pseudo-couardise, sa maladresse et son besoin de propreté maladif. Il en avait souffert, et il avait essuyé quelques bons cocards à cause de ça. À ce jour, ses proches semblaient le comprendre, et l'accepter. Ou alors peut-être était-ce lui qui avait fini par trouver sa vraie place, et sa vraie uilité ? Sans doute des deux.
Et puis, Rafaël était un proche d'exception. Non seulement il était gentil et empathique, mais en plus, il était talentueux, et avait toujours cette soif d'apprendre. Tout ce qu'il fallait pour que Ludwig le tienne en haute estime. Le jeune gitan accepta avec joie des cours personnalisés sur les plantes médicinales, et le libraire était toujours enchanté de transmettre ses passions.
Le jongleur était aussi du genre déterminé, et également buté. Il insista encore, désespéré de ne rien pouvoir faire de son bras, désemparant Ludwig qui était bien peiné pour lui. Il pinça les lèvres.
C'est le risque de te blesser l'autre bras en forçant trop dessus alors qu'il n'en a pas l'habitude, souffla-t-il après un silence. Mais je ne peux pas t'empêcher de vivre. C'est toi qui décide jusqu'où tu veux aller pour ta guérison.
Jamais il n'irait jusqu'à contraindre réellement quelqu'un, car après tout, il n'était pas médecin, ni même dans le domaine médical à la base. Il se contentait de conseiller. Les gens obéissaient, ou pas. Lui ne pouvait pas faire mieux, malheureusement.
Ils parlèrent ensuite des problèmes de Raf, d'ordre psychologique. À sa question, Ludwig hocha la tête, avant de lâcher un petit 'mh' pour acquiescer. Un psychologue, ou autre professionnel de ce milieu. Aussitôt, il repensa à Alan, qui était psy. Ça faisait au moins quatre ans qu'il était mort. La douleur de sa perte était toujours aussi présente.
Il haussa une épaule ensuite, songeur.
De toute évidence parler quelques fois par-ci par-là n'a pas eu l'air d'être très salvateur, hasarda-t-il. Je ne suis pas très doué pour conseiller, mais si tu as juste besoin de parler, de vider ton sac, même si c'est pour répéter tous les jours la même chose, tu sais que tu peux compter sur moi.
L'idée de purifier sa caravane fut approuvée. Très bien. Ludwig serait prê le soir même pour accomplir cette mission, si cela pouvait l'aider à l'apaiser un minimum.
La conversation concernant l'ancien quotidien de Raf ravissait le libraire et son envie de connaître toujours plus d'histoires.
Des êtres d'exception, avec les hauts, et les bas qui vont avec, ajouta-t-il, imaginant sans mal les épreuves qu'ils avaient dû traverser.
Son sourire se fit plus franc, plus touché, quand son jeune ami avoua être chanceux de l'avoir à ses côtés. Pour autant, il n'avait pas l'impression d'être si … ouvert que cela. C'était juste normal pour lui.
Bien sûr. Les mythes nordiques sont aussi complets que les mythes grecques. La plupart des Dieux sont plus ou moins équivalents. On aura de quoi animer les longues soirées d'hiver.
Encore, le jongleur offrit à son aîné des compliments, qui ne put empêcher ses joues de rosir légèrement face à cette sincérité. Il souffla du nez, pinça les lèvres, touché mais gêné, sans savoir quoi dire pour lui répondre sans avoir l'air bête.
Heureusement, il ne lui laissa pas le temps de commencer à balbutier stupidement des remerciements. Curieux, Ludwig garda un instant ses mains huilées en suspend devant lui, avant d'attraper un chiffon pour se les essuyer rapidement et se concentrer sur l'étui de guitare qu'il ouvrit … pour découvrir que ce n'était pas la même guitare qu'il utilisait d'habitude.
Il haussa les sourcils de surprise, sans oser la sortir de son manteau de tissu, comme s'il avait peur de la casser.
Oh …
Ses doigts fins passèrent sur le corps en bois. Elle n'était même pas tant abimée que cela.
Je ne sais pas si je …
Le mérite ? Suis assez doué pour en posséder une ? Aucune idée. Il secoua la tête, lâcha un petit rire gêné, sans oser relever les yeux vers Rafaël. Avait-il trouvé cette guitare pour lui spécifiquement, ou avait-il songé à lui offrir après ? Bah ! Ça n'avait pas vraiment d'importance. Le fait est qu'il lui offrait.
Merci. Il fallait pas. Vraiment.
Parce que maintenant il était gêné et que ça se voyait sur son visage rendu rouge et à ses yeux qui clignaient un peu plus fortement. Ca ... il n'avait jamais su comment réagir quand on pensait ainsi à lui. Les effusions de joie, il ne savait pas faire, mais ça ne l'empêchait pas d'être touché.
C'est vraiment … très gentil. J'en prendrai soin.
Il la reposa, tourna ses prunelles vers le garçon après l'avoir encore observée un instant. Sa main, un instant, vint presser affectueusement son épaule, légèrement, à peine comme une caresse furtive, loin de ses massages fermes et confiants.
Il toussota, se recentra sur ce sujet qu'il maîtrisait mieux.
Alors … ton épaule ? Bouge là doucement. Dis-moi si tu as encore des zones très douloureuses. C'est normal que tu te sentes engourdi.
Et puis, Rafaël était un proche d'exception. Non seulement il était gentil et empathique, mais en plus, il était talentueux, et avait toujours cette soif d'apprendre. Tout ce qu'il fallait pour que Ludwig le tienne en haute estime. Le jeune gitan accepta avec joie des cours personnalisés sur les plantes médicinales, et le libraire était toujours enchanté de transmettre ses passions.
Le jongleur était aussi du genre déterminé, et également buté. Il insista encore, désespéré de ne rien pouvoir faire de son bras, désemparant Ludwig qui était bien peiné pour lui. Il pinça les lèvres.
C'est le risque de te blesser l'autre bras en forçant trop dessus alors qu'il n'en a pas l'habitude, souffla-t-il après un silence. Mais je ne peux pas t'empêcher de vivre. C'est toi qui décide jusqu'où tu veux aller pour ta guérison.
Jamais il n'irait jusqu'à contraindre réellement quelqu'un, car après tout, il n'était pas médecin, ni même dans le domaine médical à la base. Il se contentait de conseiller. Les gens obéissaient, ou pas. Lui ne pouvait pas faire mieux, malheureusement.
Ils parlèrent ensuite des problèmes de Raf, d'ordre psychologique. À sa question, Ludwig hocha la tête, avant de lâcher un petit 'mh' pour acquiescer. Un psychologue, ou autre professionnel de ce milieu. Aussitôt, il repensa à Alan, qui était psy. Ça faisait au moins quatre ans qu'il était mort. La douleur de sa perte était toujours aussi présente.
Il haussa une épaule ensuite, songeur.
De toute évidence parler quelques fois par-ci par-là n'a pas eu l'air d'être très salvateur, hasarda-t-il. Je ne suis pas très doué pour conseiller, mais si tu as juste besoin de parler, de vider ton sac, même si c'est pour répéter tous les jours la même chose, tu sais que tu peux compter sur moi.
L'idée de purifier sa caravane fut approuvée. Très bien. Ludwig serait prê le soir même pour accomplir cette mission, si cela pouvait l'aider à l'apaiser un minimum.
La conversation concernant l'ancien quotidien de Raf ravissait le libraire et son envie de connaître toujours plus d'histoires.
Des êtres d'exception, avec les hauts, et les bas qui vont avec, ajouta-t-il, imaginant sans mal les épreuves qu'ils avaient dû traverser.
Son sourire se fit plus franc, plus touché, quand son jeune ami avoua être chanceux de l'avoir à ses côtés. Pour autant, il n'avait pas l'impression d'être si … ouvert que cela. C'était juste normal pour lui.
Bien sûr. Les mythes nordiques sont aussi complets que les mythes grecques. La plupart des Dieux sont plus ou moins équivalents. On aura de quoi animer les longues soirées d'hiver.
Encore, le jongleur offrit à son aîné des compliments, qui ne put empêcher ses joues de rosir légèrement face à cette sincérité. Il souffla du nez, pinça les lèvres, touché mais gêné, sans savoir quoi dire pour lui répondre sans avoir l'air bête.
Heureusement, il ne lui laissa pas le temps de commencer à balbutier stupidement des remerciements. Curieux, Ludwig garda un instant ses mains huilées en suspend devant lui, avant d'attraper un chiffon pour se les essuyer rapidement et se concentrer sur l'étui de guitare qu'il ouvrit … pour découvrir que ce n'était pas la même guitare qu'il utilisait d'habitude.
Il haussa les sourcils de surprise, sans oser la sortir de son manteau de tissu, comme s'il avait peur de la casser.
Oh …
Ses doigts fins passèrent sur le corps en bois. Elle n'était même pas tant abimée que cela.
Je ne sais pas si je …
Le mérite ? Suis assez doué pour en posséder une ? Aucune idée. Il secoua la tête, lâcha un petit rire gêné, sans oser relever les yeux vers Rafaël. Avait-il trouvé cette guitare pour lui spécifiquement, ou avait-il songé à lui offrir après ? Bah ! Ça n'avait pas vraiment d'importance. Le fait est qu'il lui offrait.
Merci. Il fallait pas. Vraiment.
Parce que maintenant il était gêné et que ça se voyait sur son visage rendu rouge et à ses yeux qui clignaient un peu plus fortement. Ca ... il n'avait jamais su comment réagir quand on pensait ainsi à lui. Les effusions de joie, il ne savait pas faire, mais ça ne l'empêchait pas d'être touché.
C'est vraiment … très gentil. J'en prendrai soin.
Il la reposa, tourna ses prunelles vers le garçon après l'avoir encore observée un instant. Sa main, un instant, vint presser affectueusement son épaule, légèrement, à peine comme une caresse furtive, loin de ses massages fermes et confiants.
Il toussota, se recentra sur ce sujet qu'il maîtrisait mieux.
Alors … ton épaule ? Bouge là doucement. Dis-moi si tu as encore des zones très douloureuses. C'est normal que tu te sentes engourdi.
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Re: « Si tu m'apprivoises, ma vie sera comme ensoleillée.»
Mer 5 Jan 2022 - 0:35
Rafaël ne put retenir une moue, malgré lui, alors que Ludwig n’allait pas dans son sens. Il n’attendait pas que ça soit le cas, en réalité, mais c’était assez décourageant de ne pas pouvoir agir normalement ou compenser. Et s’il se blessait l’autre bras… Non, définitivement, il ne voulait pas ça. Secouant légèrement la tête, il se força à sourire. «Non, tu as raison. Si jamais j’en venais à me blesser encore plus… » Ce serait pire. Rafaël n’était pas du genre à attendre patiemment dans un coin, loin de là même. Mais il le faudrait, s’il ne voulait pas y être contraint parce qu’il serait incapable de faire autre chose. «Est-ce que je peux faire quelque chose pour éviter de forcer sur mon bras ? Pour le reposer un peu ? Je veux dire, mis à part l’utiliser le moins possible. Le mettre en écharpe, peut-être ? » Il réfléchissait plus à haute voix qu’autre chose, même s’il avait Ludwig en face de lui. «Je devrais aller demander ça à Lisandro ou à Nolan, n’est-ce pas ? C’est déjà bien gentil de ta part de t’occuper de mon bras et de répondre aux questions que je me pose à haute voix ! » Même si son ami était tellement gentil qu’il essaierait peut-être de lui apporter un semblant de réponse.
Il grimaça malgré lui, à nouveau, alors que Ludwig le forçait à faire face à ses contradictions et à ce qu’il ne voulait pas entendre. A ce qu’il savait, au fond. Mais quand bien même… Ce n’était pas comme s’il y avait qui que ce soit… Le gitan leva toutefois un regard surpris vers lui. «Tu ferais ça ? » Il le savait très sensible, et il ne voulait pas lui infliger le fardeau de ses problèmes. Se frottant légèrement la tête, il esquissa un léger sourire d’excuses. «Je suppose que ça me ferait du bien, mais… Enfin, je ne saurai même pas quoi dire. Et… ça ne risque pas de trop te peser ? » C’était ce qui le dérangerait le plus.
Même si, au final, simplement discuter avec lui contribuait à l’apaiser, d’une certaine façon. Haussant les épaules, il réfléchit quelques instants avant de lui répondre. «Nous avions de la chance d’être là les uns pour les autres, et d’être soudés, pour traverser les uns comme les autres. » Ce n’était pas entièrement vrai, notamment lorsqu’il s’était éloigné malgré lui de Tiago, mais ça n’avait plus d’importance maintenant. Parce que plus rien ne les séparait, et parce qu’il savait qu’ils veilleraient l’un sur l’autre dans la mesure du possible. «Dans ce cas, je note, pour les soirées les plus froides, si l’on ne peut pas sortir ! » Ce serait dans le thème. Et, si Ludwig semblait curieux de son peuple à lui, Rafaël avait toujours eu à cœur de connaître les autres gens.
Mais, la conversation diminuant légèrement, Rafaël saisit l’occasion pour donner à Ludwig l’objet principal de sa venue. Et il ne put s’empêcher de sourire devant sa réaction. «Tu la mérites. Et c’est toujours mieux d’avoir son propre instrument. Tu pourras l’utiliser quand tu veux, en plus des cours que je te donnerai. Et je n’ai aucun doute quant au fait que tu en prendras soin. » Si Rafaël lui disait ce que sa propre guitare avait subi, par moment… Ludwig en serait probablement horrifié. Mais ce serait peut-être une histoire pour un autre jour.
Et, s’il s’attendait à ce que Ludwig reprenne ses manipulations alors qu’il se rapprochait à nouveau, il se retourna légèrement en sentant la pression sur son épaule, sans rien ajouter cependant, pour ne pas ajouter à sa gêne – même s’il n’avait aucune raison de la ressentir. Hochant la tête, docilement, il se mit à bouger son épaule, en essayant de ne pas faire des gestes brusques. Doucement puis un peu plus énergiquement. «Ce n’est rien comparé à ce que c’était avant. Ça me tire un peu ici , dit-il en touchant la jonction entre le coup et l’épaule,quand je la tire en arrière. » Mais c’était bien tout. «Tu es un vrai magicien. »
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