La conversation frôlait le niveau de celle entre deux gamins de dix ans, à tout casser. Je sais pas pourquoi, mais avec Vaughn ça avait toujours été comme ça. Dès notre première rencontre. Je me souviens encore arriver avec ma coupure au bras comme un con sous la tente du No Man's Land, pour me retrouver face à cette tête de rat avec son immense sourire de con. J'avais tenté de me venger de ses petits surnoms merdiques par un combat à la Cage, mais même là, ça avait été l'humiliation totale. KO en trois coups. J'avais été tétanisé par la foule et m'étais retrouvé terrassé sans avoir le temps de dire "connard".

Et voilà que même après une absence de presque un an, il continuait à me donner des surnoms de merde et à se foutre de moi. Rien n'est immuable parait-il, en dehors de l'univers et des cons. Et pour ce qui était de l'univers, l'invasion nous faisait nous poser des questions sur le sujet. Restaient donc les Vaughn imbus d'eux-même avec leurs blagues de braguette et leur niveau intellectuel bas du front.

Enfin, il avait son utilité, et de toute façon j'avais pas le choix : je devais collaborer avec lui, en particulier sur cette mission. Notre petite frayeur passée, nous entrâmes dans le bâtiment pour en explorer le rez-de-chaussée. Rien à signaler de ce côté-là, des pièces poussiéreuses et luxueuses, mais vides de toute vie, et c'était tout ce qu'on leur demandait pour le moment. Je ne pris pas le temps de regarder les lieux en détail, et on se rejoignit rapidement pour passer au premier étage.

C'est là que ça merda. Un duo entra et je fronçai les sourcils, visiblement dans la même réflexion que Vaughn : On n'avait pas vu de trace de squatte jusque là, pourtant. Merde.
J'hochai à son geste, et tandis qu'il approchait du premier intrus, je contournai le second. Malheureusement sa discrétion était à refaire, et il se fit rapidement remarquer. J'avais de quoi le charrier pour au moins six mois, sur ce coup-là. Enfin, c'est ce que j'aurais voulu. Parce qu'au moment où je me jetais sur le second mec, le plancher lâcha le plus sinistre et sonore grincement de toutes les maisons hantées du pays, et ce con se retourna aussitôt sur moi.

- Shit !

Il leva son arme vers moi mais je ne lui laissai pas le temps de s'en servir, et ma batte s'abattit brutalement sur son bras. Il me sembla entendre un craquement au niveau de son coude, et il hurla de douleur en réponse.
Mon regard dévia rapidement sur mon collaborateur qui.. survivait, en tout cas, avant de revenir aussi vite sur mon adversaire.

- Si tu lâches ton arme, j'te défonce pas l'crâne.

Sur un malentendu, ça pouvait passer.

Spoiler:

Alors que je m’avançais vers le pillard que j’avais pris pour cible, je me retrouve découvert au dernier moment esquivant le coup de batte de base-ball que grâce à un coup de couteau bien placer au niveau de la hanche. Pendant ce temps Chris lui semble avec péter au moment avant de sauter sur le gars … La grande classe ce Chris … Oui je sais le bruit d’un grincement et celui d’un pet sont bien distinct mais juste pour la vanne c’est ce que je raconterais aux autres si on en sort vivant.

Bref, je suis toujours aux prises avec mon connard et tandis que je retire d’un coup violent la lame de sa hanche, je sais pas si je lui ait fait perdre l’équilibre ou si ce con s’est pris les pieds dans le tapis mais voilà qu’il s’écrase au sol, ni une, ni deux j’en profite pour écraser son crâne d’un coup de pied qui l’assomme, je réitère alors l’opération, cette fois-ci il perd conscience, je frappe alors encore le pauvre bougre qui à juste un sursaut réflexe lorsque mon talon vient écraser un peu plus sa boîte crânienne. Et je continue mon pas de danse endiablé jusqu’à ce que l’on entende le bruit si particulier des os qui se brisent.

Ce n’est pourtant pas ça qui m’arrête je continue de frapper ma pauvre victime jusqu’au moment ou son cerveau devienne qu’une marre d'une bouillie informe et je prends un air presque diabolique alors que je sors mon flingue pour le pointer sur l’autre survivant. Les traces de sang couvrant le bas de mon pantalon et aussi quelques éclaboussures remontant jusqu’à mon torse.

D’un air malsain, j’observe à la fin de la scène qui se déroule à côté de moi. Chris venait de demander au type de se rendre, un sourire digne d’Hannibal Lecter ornant mon visage alors que d’une voix presque enjouée je dis à l’autre type :

Vas y résiste mon pote, j’adore quand ils résistent. Montre-nous toute ton courage et résiste mon pote ça n’en sera que plus amusant !

Un petit rire sadique m’échappe pendant que je crois bien que l’autre survivant est entrain de faire dans son pantalon, ses mains commencent à trembler et ses yeux se baladent entre moi et Chrisounet. Il ne semble pas quoi faire, je ne vais pas tarder à perdre patience …

Actions:

Silence. Mon utilmatum venait d'être posé, et mon adversaire semblait franchement hésiter. Nos yeux se posèrent sur le second duo. Enfin.. Sur Vaughn couvert de sang, et la bouillie de cerveau à ses pieds. Son regard, son rire, ce geste de violence particulière, tout me faisait penser à un vieux film d'horreur. Avec un psychopathe sadique en guise de personnage principal, genre American Psycho.
Je restai choqué un instant, les yeux exorbités en découvrant de quoi le Bastard était capable. Je savais que c'était un emmerdeur, mais je découvrais une nouvelle facette de sa personnalité, et putain j'aimais pas ça. Un élan de nausée me prit à la gorge : j'étais habitué aux rôdeurs, et à leur décharnement. J'avais déjà tué des hommes, aussi, mais toujours à contrecœur, et de la façon la plus simple et rapide possible.

A son tour, le doc' ouvrit la bouche, pas pour dissuader l'homme de poursuivre le combat, au contraire. Ceci dit le pillard en fut d'autant plus hésitant, son regard oscillant entre nous deux. Je devinais sans mal qu'il s'imaginait déjà dans le même état que son compagnon, à voir son visage se décomposer progressivement.
Je me repris après quelques secondes, pour en remettre une couche :

- Lâche ta putain d'arme, j't'ai dit.. T'as vu ce qu'il t'attend si tu l'fais pas. Et décide-toi vite, il est pas patient.

Vaughn ressemblait à un clebs prêt à attaquer, de fait. L'inconnu lui jeta un dernier regard, clairement flippé cette fois, et lâcha son arme, la jetant à mes pieds. Je la dégageai d'un coup de talon et me dépêchai de l'approcher, l'attrapant par l'épaule en l'obligeant à tomber au sol, tapant sèchement derrière ses genoux. Il ne résista pas, suppliant même instantanément de le laisser en vie. Malheureusement vu la situation et l'état de santé mentale de mon collègue, rien n'était moins sûr.
Sans répondre à sa supplique, et gardant ma main sur son épaule pour l'immobiliser, je l'interrogeai :

- Vous êtes combien ? Tu crèches ici ?

Mon regard fila vers le Bastard. J'étais convaincu qu'il allait exécuter le second pillard comme le premier, et si c'était le cas, je préférais m'en occuper moi-même que le laisser le massacrer, à choisir. Finalement la question fusa. Ma voix était basse, presque étouffée. Vaughn me donnait envie de gerber, définitivement.

- Qu'est-ce qu'on fait d'lui ?

Spoiler:

Alors que je regarde les deux à côté de moi pendant que je patauge dans la mare de sang que je venais de créer, je commence à taper du pied de plus en plus frénétiquement alors que le survivant semblait bien prendre son temps avant de finalement se rendre. Alors que le pillard semblait me dévisager, je fais mine de souffler un coup presque déçu par sa réponse puis Chris le plaque au sol sans grand mal après s’être assuré qu’il ne puisse pas attraper l’arme qu’il venait de lâcher. Il lui pose toute une série de question auquel il répond :

On est que deux ! On est ici depuis quelques jours pas plus, on comptait partir de la ville après avoir fini d’échanger des ressources au NML, avec ces malades de NE !

Je ne sais pas si c’est parce que je n’en ai rien a foutre de ce qu’il me dit ou le fait qu’il le dise avec la voix du désespoir mais je ne prête pas spécialement attention à sa réponse… Je me rapproche d’eux, Chris relève son visage vers moi et d’une voix presque étouffée me demande ce qu’on fait de lui. Reprenant moins excentrique et plus composé je lui rétorque :

Tu sais bien que le patron n’aime pas avoir des déchets sur sa future propriété. Je me charge de lui, vérifie qu’il n’y ait rien d’intéressant ici avant qu’on nettoie tout pour le boss.

Une fois que Chris s'est décalé je fouille le type pour vérifier qu’il n’a pas d’autres armes cachées et finalement le traîne alors qu’il supplie Chris de ne pas le laisser entre mes mains. Posant mon pistolet sur sa tempe je lui demande sur un ton presque amical :

Y’a deux solutions, soit tu finis comme ton pote mais je m’arrange pour que ça soit bien plus long et pénible. Soit tu es un homme, tu fermes ta gueule et on sort d’ici sans faire d’histoire.

Après quelques secondes de sanglots, le type se résigne et m’accompagne sans un mot. Je le fais sortir, marcher pendant 5 bonnes minutes, cherche un endroit assez discret et le fait s’agenouiller. Je range mon flingue, sors ma lame crantée et me met derrière lui attrapant son visage paniqué, le tournant légèrement vers moi tandis que ma lame elle se pose sur sa gorge.

Des dernières paroles ?

Pitié … Vous n’avez pas a faire ça … Promis je reviendrais jamais … Je vous jure ….Sanglote-t-il

Tu étais juste au mauvais endroit, au mauvais moment. Rétorquai-je avant qu’il n’ait le temps de finir ses demandes suppliantes.

Ma lame tranchant sa gorge, je le regarde s’éttoufer dans son propre sang, sans la moindre réaction. Dans ce monde si on n’est pas capable de se salir les mains, on finit soit comme lui, soit torture dans des geôles. J’ai fait mon choix. Après m’être assuré qu’il ne se relèverait jamais, je retourne au château de vacances de Bill. Je rentre comme si j’étais chez moi, choppe l’autre cadavre par les pieds pour le sortir de là et à ce moment Chris arrive :

Ah ! Tu tombes bien Chrisounet ! Tu me donnes un coup de main histoire qu’on jette ça assez loin pour pas que ça attire les rôdeurs ?

Reprenant mon air habituel, comme si de rien n’était, je souris à mon collègue.

Actions:

Saloperie de nausée persistante. Je serrai les doigts sur l'épaule de l'intrus, certainement au point de lui faire mal, pour garder contenance devant lui, et surtout devant ma Némésis Bastard, le docteur cinglé.
Le prisonnier affirma qu'ils n'étaient que deux, mais j'étais bien incapable de savoir s'il mentait ou non, trop troublé par la situation. De toute évidence, la vie relativement posée et réglée à l'ORB m'avait déshabitué à la violence gratuite. Les combats de la Cage n'étaient pas mortels, et les mauvaises rencontres avec d'autres vivants étaient devenues rares. Les meurtres quand il y en avait, étaient minimalistes, sans cet étalage gratuit de violence infâme.

Je fixai Vaughn quelques secondes à sa réponse, avant de reposer les yeux sur le futur mort. je savais déjà qu'il allait mourir, et d'un sens je savais qu'il ne pouvait pas en être autrement, pour notre sécurité à tous. J'espérais simplement que le Bastard le tuerait rapidement et sans torture inutile.
Je relâchai ma prise et reculai de quelques pas, détournant les yeux vers le couloir vide.

- Ouais.. ouais. J'vais faire le tour.

Je récupérai mes armes et lançai un dernier regard au morbide duo avant de m'éloigner sans trainer. Je ne voulais pas voir la suite, et j'avais complètement conscience de l'hypocrisie de ce comportement. Ce qui me rendait encore plus furieux, contre moi comme contre Vaughn. Je balançai ma batte contre un meuble en réponse à la porte d'entrée qui claquait derrière mon collègue et sa victime, avant de me passer les nerfs sur la pauvre armoire, la balisant d'impacts jusqu'à en faire craquer le bois.
Je finis par me calmer et pris une longue inspiration essoufflée, à fleur de peau. Je pouvais pas laisser mes émotions et mes faiblesses me diriger, mais les contrôler n'était pas chose aisée. Ça avait toujours été compliqué, et même si Aamir était aujourd'hui là pour m'aider à m'apaiser, j'étais encore loin du flegme anglais de notre Bill.

Après quelques instants, je repris ma vérification des pièces, les ouvrant les unes après les autres avec précaution, au cas où je tomberais sur un mort. Ou un vivant. Mais non, personne.. Même pas le reste de la famille lapin. Il me sembla voir filer une ou deux souris mais rien de plus. Une fois cette partie de la bâtisse passée au crible, je revins vers l'entrée, au moment où le doc' revenait de l'extérieur, avec son air... jovial ? Et un peu plus de sang sur les godasses, à première vue. Ma voix sonna très sèchement, alors que je venais pourtant attraper le cadavre sans tête.

- Si t'avais pas joué les psychopathes façon Docteur Jekill, on n'aurait pas à nettoyer cette bouillie dégueu en prime. Tu fais chier, putain.

Je le toisai en retenant très mal mon hostilité, et sans un mot de plus, le suivis à l'écart du domaine pour y déposer.. ou plutôt y jeter le mort. Une fois là je m'allumai une roulée nerveusement, sans quitter Vaughn des yeux.

- Qu'est-ce qui t'a pris de faire ça ? A quel moment tuer, c'est devenu un concours de dégueulasserie ?

Sans vraiment attendre sa réponse, je repartis vers le château en justifiant : On a encore l'étage à vérifier.

Je crois que j’ai vraiment foutu la gerbe à Chris, il essaie de pas le montrer mais clairement on est passe d’une couleur “blanc je ne vois pas le soleil” à “blanc comme le cul d’un moine anglais”. Ne cherchez pas la logique, il n’y en a pas, comme en ce bas monde. Je récupère l’autre déchet humain qui sert de squatteur à ce château et alors que je me dirige dehors je vois que Chris me suit. Au vu de sa première réaction pas sûre qu’il soit fan de ce que je vais faire au gars une fois dehors.  Je lui demande d’attendre ici et de fouiller un peu en attendant.

Après avoir amené le gars assez loin pour être tranquille, je l’achève en lui tranchant la gorge d’un coup sec et assuré. Après avoir “caché” le cadavre et mettre assurer qu’il ne reviendra pas en rôdeur, je fais demi-tour pour retrouver mon grincheux préféré. Voulant d’abord faire le sale boulot afin d’être tranquille, j’attrape le cadavre par les pieds, Chris revenant je lui demande un coup de main comme si de rien était. Il attrape le corps puis vient le quart d’heure “gneugneugneu pourquoi tu fais le psychopathe gneugneugneu”. Enfin je crois, vu que j’entends que d’une oreille, je crois que la moitié de ses conneries finissent dans celle qui ne marche pas bien. Pour le moment je me contente de me taire et de porter le corps alourdi par le relâchement musculaire post-mortem.  

Une fois débarrassé du corps, je vois Chris s’allumer une clope. J’ai presque envie de taper dans la clope et de lui dire qu’il n’avait pas besoin d’une addiction alors que l’on galère à se nourrir.  Il me demande pourquoi, n’attend pas la réponse et repart en direction du château. Je le rattrape rapidement avant de venir poser une main sévère sur son épaule et de le tenir fermement :

Les hommes pensent que l’on peut se battre dignement, qu’il y a une façon “humaine” de tuer quelqu’un. C’est absurde, tu as besoin de cette illusion pour supporter l’idée que tu es désormais un meurtrier. Je relâche son épaule d’un mouvement sec et enchaîne. Je ne prends aucun plaisir dans le meurtre d’un type qui ne m’a rien fait. Mais tu penses sincèrement qu’ils nous auraient laisser l’endroit bien gentiment ? Qu'il ne serait pas venu se venger ? Ou nous qu'ils auraient dénoncer à la moindre torture ? Pareil pour le deuxième type, j’ai juste détruit toute envie de combattre dans sa tête, ça nous a économisé de l’énergie et des munitions.

Le silence revient un instant sur les environs. Je reprends avec une voix plus calme :

Il faut détruire leurs idées toutes faites du combat. Il ne faut pas avoir peur de se salir les mains et quand on te craint, tu deviens fort, tu deviens meilleur. Mais n’oublie jamais que c’est du bluff, comme le rugissement d’un lion ou un gorille qui se cogne la poitrine. Car si tu oublies ça, que tu succombes a l’horreur, tu deviens le monstre, tu te retrouves diminuer. Tu ne vaux pas mieux qu’un homme et ça …

Je laisse la fin de mon petit monologue en suspend alors que l’on arrive au château.

Je prends le couloir de gauche, tu prends celui de droite. On se retrouve ici dans 10mn.

Montant les escaliers tranquillement, je ne suis pas pressé non plus.

La main de Vaughn sur mon épaule me crispa plus que je ne l'étais déjà, et je la retirai d'une secousse sèche, m'arrêtant pourtant dans mon élan pour l'écouter. Mes vairons ancrés dans son regard, je le laissai déblatérer sans un mot, me contentant de tirer sur ma clope beaucoup trop maigre pour mon état d'agacement actuel.
Un rictus nerveux releva le coin de ma lèvre, venant croiser mes bras devant mon torse. Il y avait du vrai dans ses mots, indéniablement. Bien sur qu'ils ne nous auraient pas laissé en paix, j'en avais conscience. Et j'étais prêt à les tuer pour protéger notre famille, même s'il pensait le contraire. Mais pas de cette manière.
Toutes ces explications ne ressemblaient qu'à de piètres excuses pour justifier ses atrocités.

- Donc pour toi, t'exciter à réduire le crâne d'un mec à l'état de bouillie infâme, c'est un gain d'énergie ? Et quelles munitions ? Tu lui collais un coup de couteau dans le crâne quand il était tourné vers moi et c'était fini. Et franchement le tapis peut pas pire qu'actuellement donc ça aurait rien changé.

Il se foutait de ma gueule, putain. Je sais qu'il n'avait jamais eu de considération pour moi. Peut-être que j'ouvrais pas assez ma gueule à son goût. peut-être que j'étais pas assez hétéro à ses yeux. Sans doute que j'étais pas assez violent ou extrémiste pour lui, vu ses mots. Je préférais me taire que me pavaner, chercher des solutions amiables que me tourner tout de suite vers des extrémités violentes ou agressives. Je ne suis pas sur qu'il y ait beaucoup de points communs entre nous, en somme.
Là où il se trompait, c'était en me pensant faible. J'avais survécu aussi longtemps que lui, avant et après l'invasion. J'avais certainement tué moins d'humains mais au moins autant de rôdeurs que lui. Et in fine j'étais là au même titre que lui.

- Arrête ton blabla moralisateur. Ça t'va pas au teint.

Je gardai le silence le reste du chemin en direction du château, partant dans l'escalier en enfouissant mes mains dans mes poches quand l'infirmier m'indiqua le couloir à couvrir. Je lui serais volontiers rentré dedans parce que je n'avais vraiment aucun ordre à recevoir de sa part, mais au point où on en était...
Je m'éloignai donc et entrepris d'ouvrir toutes les portes du couloir avec précaution, prêt à abattre mon arme sur tout ce qui pouvait surgir de vivant ou de mort. Mais rien.. de la poussière, un rat, de vieux meubles, et encore de la poussière. Finalement il me fallut moins que les dix minutes prévues pour faire le tour, et je me repointai au-dessus de l'escalier pour attendre que Vaughn en finisse lui aussi.