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We're in love, in your loving arm

Sam 11 Sep 2021 - 14:32

Un bon mois déjà. Un bon mois qu'elle sait qu'elle est enceinte, que Faith lui a annoncé, que Nobuo se doute mais n'a rien dit. Des conversations qu'elle a eues avec lui, l'homme n'a fait que l'encourager à se déclarer auprès de Peter. Il a besoin de le savoir sans doute, surtout que la décision de Tori est déjà prise quant à savoir quoi faire de ce bébé. Elle veut le garder. Il est l'évidence qu'elle peut se reconstruire après tout ça, qu'elle peut bâtir quelque chose de beau et de pur. Depuis qu'elle est au courant, la japonaise fait de son mieux pour mettre à distance les troubles de son esprit. Elle ne va pas mieux, mais elle ne va pas pire non plus.

Et ce soir, elle a décidé de prendre son courage à deux mains. Terminant d'ordonner leur cuisine et nettoyer les assiettes qu'ils ont utilisé, elle en est encore à échanger avec Nobuo de choses et d'autres, de l'ordinaire de leur vie. Les doigts fripés par l'eau, elle esquisse un bref sourire à l'égard de son compatriote, quand son amant entre dans la pièce pour terminer de défaire la table du diner. Elle lui offre un regard. Son courage s'évapore en un rien de temps. Elle a en mémoire la conversation qu'ils ont eu à propos d'avoir un enfant, il y a longtemps.

"Non, je crois pas en vouloir. J'ai trop de problèmes à gérer alors... Non, c'est pas quelque chose qui m'attire. Je ferai clairement pas un bon père."

Tori inspire douloureusement avant de se redresser. Elle essuie ses mains, essaie de se décider. Quand elle avale la distance jusqu'à Peter, la japonaise l'attrape par le bras pour le conduire dehors avec elle sans un mot à son égard. Nobuo se détourne respectueusement, continuant sa tâche pour ne pas interférer. Depuis son arrivée, il trouve sa place doucement à ses côtés, comme un proche, un membre de sa famille. Tori l'a déjà accepté évidemment. Elle laisse ça derrière elle pour l'instant, s'éloignant de quelques pas. Le jour est tombé, la chaleur avec. Il fait encore bon néanmoins. Elle se pose devant lui, droite comme un i, hésitante.

Il l'interroge sur ce qu'il y a, elle pince les lèvres.

Il faut que je t'annonce quelque chose, lui fait-elle dans des signes simples qu'il comprend.

C'est sérieux. Son expression l'est, comme sa manière de faire. Mais à nouveau, elle n'a pas les bons mots, la bonne tournure de phrase. Un soupir lui échappe. Elle attrape la main de Peter, l'ouvre grand, et vient la poser sur son ventre en le fixant droit dans les yeux. Il ne peut pas ne pas comprendre. Il ne peut pas ne rien dire non plus. Le silence qui tombe est lourd de sens. Elle est enceinte, de lui. Sa main recouvre celle de l'homme qu'elle aime. Et qui protège leur bébé.



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Re: We're in love, in your loving arm

Lun 13 Sep 2021 - 1:31

Le repas était excellent. Les filles s'étaient régalées et elles avaient papoté durant de longues minutes, Clara déballant ses idées sans que Mitsuki n'ait vraiment le temps d'en placer une, me faisant sourire longuement. Cette petite était forte pour intégrer les gens dans notre groupe, les faisant se sentir à l'aise, comme elle l'avait fait avec Saul et Camila, avec Nobuo aussi, d'ailleurs. Le vieux s'était levé pour aider à débarrasser et tranquillement, je le poussais vers le fauteuil libre, lui lançant des petites blagounettes sur son âge, le taquinant sur le fait que si je comptais sur lui, la vaisselle serait encore là le lendemain. Il ne manqua évidemment pas de me rappeler que j'étais un petit con, me faisant sourire au passage. On s'était installé ici depuis quelques semaines déjà mais il était agréable de se sentir chez soi. Chaque nouveau membre apportait sa participation, Faith allait mieux et Emily comme Tori semblaient reprendre du poil de la bête. Bon, je pouvais pas l'affirmer à cent pour cent mais de ce que je voyais, elles semblaient moins enclines a être enfermées sur elle-même et ça faisait du bien.

Tranquillement, je m'amusais à faire des aller retour jusqu'à la cuisine, pour emmener la vaisselle à laver et lorsque mon regard croisait celui de la japonaise, je lui offrais un petit sourire ou un clin d’œil, repartant à mon nettoyage. Les derniers couverts ramenés, je vins me laver les mains et sans que je comprenne pourquoi, la femme qui partageait ma vie m'attrapait et m'attirait a l'extérieur. Surpris, je me laissais alors porter jusqu'à ce qu'on s'arrête et qu'elle me fasse face. "Qu'est-ce qu'il y a ?" que je lui demande en haussant un sourcil. Sa réponse en des gestes simples me font m'inquiéter et l'ambiance trop sérieuse du moment me tirent un léger sourire crispé. "Ok, alors si c'est pour les gâteaux, j'avoue j'en ai mangé qu'un mais..." et je m'arrêtais dans ma phrase d'excuse foireuse - Les gâteaux, j'en avais pas bouffé et j'étais même pas certains qu'on en ait eu étant donné que je venais d'inventer une connerie à dire, histoire de détendre l'atmosphère - alors qu'elle me prenait la main pour la poser sur son estomac. Cette fois encore, mon regard est interrogateur. Qu'est-ce que je devais comprendre, là, exactement ? "Euh... T'as mal au ventre ?" que je tentais sans grande conviction et de toute évidence, ce n'était pas la réponse qu'elle attendait puisqu'elle ne se gênait pas pour venir me pincer l'intérieur du bras, me tirant une grimace de désagrément. "Aïeuh !" dis-je simplement alors qu'elle commençait à faire les gros yeux.

Les secondes s'écoulèrent et j'étais encore la main contre son ventre, réfléchissant encore un peu à ce que je devais comprendre sans que rien ne vienne. "Tu as mal ?" essayais-je encore, me prenant à nouveau une punition. "Hey, ce serait plus simple si tu me disais directement ce que je dois comprendre !" rouspétais-je en voulant reprendre ma main pour croiser les bras, comme à chaque fois que je voulais montrer ma contrariété mais elle ne me la rendit pas, insistant sur ce qu'il se passait au niveau de son abdomen. Lentement, je levais les yeux au ciel, signe que cette devinette ne m'amusait plus du tout et laissais échapper un "Quoi, t'es enceinte ?" avec un sourire amusé, pour la blague. Une seconde, j'eus l'impression de sentir une pression sur ma main et la seconde d'après, je venais fixer la femme, ouvrant les yeux en grand, mes pupilles se promenant rapidement sur chaque trait de son visage. "Que... Attend... T'es... ? T'es enceinte ?!" que je questionnais, pressant, comme pour comprendre à quoi tout ça rimait. Ca ne pouvait pas être possible... Enfin, si, c'était complètement possible parce qu'on avait de nouveau une vie sexuelle stable et que... Bref, si c'était tout a fait possible mais... Je ne sais pas. J'imaginais pas ça maintenant, si tôt, comme ça ou que...

Mes pensées s'embrouillaient alors que je fronçais les sourcils et que je laissais mes doigts sur ce ventre qui abritait une nouvelle vie. Une nouvelle vie que j'avais aidé à créer. Qu'est-ce que ça voulait dire ? Ma main libre vint frotter mon front un instant jusqu'au déclic. "Je vais être papa ?!" que je questionnais enfin, excité par la nouvelle. J'allais être papa ! Papa ! Moi ! J'allais avoir un bébé avec la femme que j'aimais plus que tout ! J'allais être papa et je pourrai tenir mon enfant, le voir grandir, l'aimer, lui apprendre un tas de... "Non, non ! Je peux pas être papa ! Je vais être horrible ! Il sera malheureux avec moi ce gamin !" fis-je en paniquant finalement, me libérant cette fois de mon emprise, entreprenant les cents pas dans l'herbe alors que je venais mordiller la phalange de mon pouce, désormais inquiet. Je ne pouvais pas être père, on en avait parlé déjà. Je me sentais incapable d'être responsable d'un si petit être. Déjà que je peinais à maintenir un groupe majoritairement adulte sous protection alors un bébé... Je n'étais pas digne d'être appelé papa, encore moins d'avoir l'avoir d'un être si innocent et pur... J'avais été un horrible fils alors comme paternel... Bordel, je serai à chier, c'était sûr. Ouais, c'était évident que je ferai un mauvais modèle de vie. Une raclure comme moi... C'était déjà une véritable chance que j'ai pu trouvé l'amour et calmer mes addictions mais avoir un enfant, c'était autre chose, ça demandait des compétences que je ne possédais pas.... "Mais, t'es sûre que t'es enceinte ?" que je demandais à Tori en me tournant immédiatement. Oui, c'était peut-être une erreur, un dérèglement des menstruations, elles étaient peut-être tardives ? "Je-je... Je crois pas être fait pour ça..." soufflais-je finalement, comme une demi excuse, comme si j'osais à peine annoncer que je ne serai pas le père de l'enfant qu'elle portait, trop honteux maintenant pour accepter ce rôle qui me mettait déjà la pression.


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Re: We're in love, in your loving arm

Lun 13 Sep 2021 - 11:51

Arrête d'agir en idiot ! Signe-t-elle à sa réaction. Elle n'a pas mal au ventre non. Il y a bien des douleurs dont elle pourrait parler, mais celle-ci n'en est pas une et elle aimerait que Peter arrête de faire l'imbécile pour la faire rire. Elle le pince, il se plaint, ne comprend pas davantage, et s'agace qu'elle ne soit pas plus claire. Le regard fâché qu'elle lui lance le fait réagir avec ironie, alors qu'il tombe pile sur la réponse en pensant à de l'humour. Oui, elle hoche vivement la tête en le fixant. Mais le ton de son amant change. Il comprend. Oui !

Elle insiste, parce qu'il n'a pas l'air de réaliser. Peter est pris dans une vague d'émotion contraire. La surprise, le choc, l'incompréhension, la joie. Et puis le doute ensuite, l'incertitude, peut-être un peu de colère. Elle n'en est pas certaine, Peter vit dans des extrêmes qu'elle ne connait pas forcément. Tori est une femme qui se devine dans sa discrétion et dans sa mesure. Elle ne vibre pas aussi fort, aussi puissamment que le néo-zélandais, qui a pour vocation de brûler la vie par les deux bouts. Ensemble, ils s'équilibrent. Séparés, ils se perdent.

J'en suis sûre, lui confirme-t-elle d'un air ferme.

La réaction de Peter l'inquiète forcément, mais elle ne peut pas dire qu'elle est surprise par cette dernière. Notamment parce qu'ils en ont discuté. "Je ferai clairement pas un bon père." Ses mots résonnent encore en elle, et elle aimerait pouvoir lui expliquer le contraire. La vérité, c'est qu'elle n'en sait rien. Elle ne peut pas certifier non plus qu'elle ferait une bonne mère. Elle n'est pas sûre d'être suffisante pour ce bébé. Tori scrute l'homme faire les cent pas, et sa dernière remarque lui donne un coup au cœur. Elle tient bon néanmoins. "Je crois pas être fait pour ça..." Elle hoche la tête alors, en signe d'acceptation. Elle ne peut pas lutter avec lui. Elle n'ira pas à contre-courant.

La japonaise s'approche, pose les mains sur les épaules de Peter, se hisse pour atteindre le coin de ses lèvres et y porter un baiser. Elle ne le juge pas. Parce qu'elle ne peut pas.

Ne t'inquiète pas, nous serons deux, lui signe-t-elle avec un bref sourire. Elle n'a pas plus confiance en elle qu'en lui pour ça. Ils feront des tonnes d'erreur mais... Tori ne peut s'empêcher de voir quelque chose de bien dans cette grossesse. Une résolution sincère, belle. Et si tu ne veux pas, je serais toute seule, lui assure-t-elle. Je saurais le protéger et l'aimer, en tout cas, elle s'en fait la promesse. Elle n'est pas abandonnée ici. Entourée, choyée, elle se sent chez elle. Je peux être maman, ajoute-t-elle. Et je suis heureuse que ça soit toi le père, c'est sa plus grande certitude.



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Re: We're in love, in your loving arm

Sam 18 Sep 2021 - 1:02

Le doute m'envahissait d'un coup, faisant tomber sur moi un voile sombre de terreur qui, déjà, venait me frapper à l'estomac pour s'emparer du peu de confiance en moi que je possédais encore. Happé par mes incertitudes, j'en oubliais même la présence de Tori à mes côtés, les yeux dans le vide, l'esprit perdu dans les tréfonds de mon cerveau. Les questions me fonçaient dessus, me bousculant tour à tour, me percutant si fort qu'à chaque nouvelle attaque, j'avais la sensation de m'écrouler, me sentant incapable de me relever. C'était comme si mon une autre facette de moi cherchait à se manifester, à faire entendre son avis, comme un démon sortant enfin de l'obscurité qui le retenait jusqu'alors. L'ombre glissait jusqu'à mon épaule et me murmurait à l'oreille des "Tu sais que tu seras merdique." que je percevais comme vérité dont je ne pouvais pas douter, ni aujourd'hui, ni demain ou dans vingt ans. Le spectre de mes craintes virevoltait dans tous les sens, se nourrissant de mon désarroi, de mes inquiétudes. Il dévorait tout sur son passage, jusqu'à mes premières joies de cette annonce. Cette fois, je sentais mon cœur se serrer. Et si la petite voix avait raison ? Et si j'étais un père à chier ? Si cet enfant était malheureux à tout jamais ? S'il me détestait ? Ne parlons pas de l'éducation... J'avais rien d'un bon père. J'avais pas hérité des gênes et du talent du mien. Clairement, je savais que j'aurais pas la douceur qu'il avait, la tendresse, la passion... Cette conscience qu'il fallait protéger sa progéniture quoi qu'il en coutait. Et puis y avait pas un dicton qui disait que ce qu'on avait fait subir à nos parents se retournait forcément contre nous, une fois qu'on avait des enfants à notre tour ? Pour la pauvre âme de ce petit être, ne valait-il mieux pas qu'il m'ait comme père ? S'il devait suivre mes pas et en pire, en plus dans ce monde... Qu'adviendrait-il de lui ? Qui étais-je, moi, Peter, pour lui offrir un monde si cruel ? Encore une fois, une sensation d'avoir le palpitant dans une poigne de fer, venant le presser de plus à plus, à mesure que mes idées devenaient noires. J'allais tout foirer avec ce gamin, c'était sûr et certain à présent... J'allais gâcher sa vie... Et Tori méritait un mec qui soit capable d'élever ce bébé avec tout ce qu'il y avait de meilleur et de beau sur Terre, pour ce qu'il en restait. Nobuo, Jeff, même Gabriel seraient plus apte que moi, pour ça. Ou même quelqu'un d'autre, de gentil, d'attentionné, moins colérique et impulsif... Quelqu'un qui ne se sentirait pas en colère à la simple penser qu'elle puisse embrasser un homme, aimer un autre, qui penserait à son bonheur au lieu d'être égoïste, de se sentir égoïstement incapable de répondre à ses attentes, si elle en avait...

Soudain, un éclair de lumière vint transpercer le ciel monochrome de mon esprit, me forçant à dispercer la brume qui m'enlaçait de plus en plus. Tori venait de m'embrasser, attirant ainsi mon attention qui se focalisait immédiatement sur elle, le regard perdu alors que je tentais de comprendre le message qu'elle essayait de me faire passer. Deux... Nous serions deux et si je ne voulais pas en faire parti, elle était prête à l'accepter. C'aurait été un mensonge de dire que l'idée de fuir notre petite réunion secrète m'avait traversé l'esprit immédiatement après cette affirmation. Si j'avais pu, sans doute que mes jambes auraient fait le trajet, dans une tentative d'auto préservation. Probablement aussi que j'aurais fais mes affaires, sans rien dire à personne et que je me serai tiré, pour réfléchir à tout ça. J'aurais sans doute paniqué librement dans ma cachette, j'aurais fais le point et possiblement que j'aurais eu une prise de conscience ou non. En tout cas, si j'avais pu, j'aurais clairement fuit la situation, prêt à abandonner toute responsabilité, toute filiation. Sauf qu'elle avait des propos venant balayer immédiatement mon conflit intérieur. "Tu es... Heureuse ?" que j'articulais difficilement. "Que je sois le... Heureuse que ce soit... Moi ?" questionnais-je comme un abruti n'ayant pas comprit le sens de la phrase. "Tu es... Sûre ?" finissais-je en sentant en moins fondre un million de choses sans pouvoir mettre des mots dessus.  

Yeux écarquillés, le cerveau en ébullition, je laissais échapper quelques secondes avant de finalement me jeter contre la japonaise pour venir l'enlacer fermement. La gorge prise, les yeux s'humidifiant un peu, je pinçais les lèvres longuement pour retenir une salve de remerciements et d'excuses qui se seraient emmêlés et qui n'aurait potentiellement eu aucun sens. J'étais encore partagé par tout ça, par cette grossesse, par mon talent pour tout gâcher, par cette vague d'amour qui s'écrasait contre les falaises de mes appréhensions. Ne serait-il pas plus facile de juste la planter là et de lui dire que j'en voulais pas, de ce gamin ? N'était-ce pas plus évident d'hausser le ton, d'éclater un truc, d'être violent pour faire comprendre qu'il valait mieux un parent inexistant qu'un parent de merde ? Combien de gosses avaient mal tournés à cause de ce genre de cas de figure ? Bien sûr que c'était plus facile et que j'enviais cette porte de secours et ceux qui les prenaient mais là, entre les bras de la violoniste... Je respirais son odeur, sentais battre son coeur, entendait sa respiration, profitais de sa présence apaisante... Entre ses bras, je me sentais étrangement protégé des assauts du nombre incalculables d'incertitudes qui continuaient de retourner mon estomac dans tous les sens.

"J'ai peur..." que je soufflais enfin à ma compagne. "Je peux pas être son père... Et si cet enfant devenait comme moi ou pire ?" lui lançais-je alors que je sentais la détresse remonter dangereusement à mon visage, sentant un léger tremblement dans ma mâchoire, palliant à ce risque de craquer en venant cacher mon visage dans le cou de la femme que j'aimais. "J'ai peur de tout foirer, de pas être digne... Je me sens déjà pas digne de toi mais un enfant... Notre... J'en suis pas capable, Toto... Je t'aime et je voudrai l'aimer mais je vais tout foutre en l'air, comme d'habitude..." que j'avouais en la serrant un peu plus contre moi, presque prêt à dire adieu à ce qu'on construisait ensemble depuis des mois déjà.


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Peter S. Hayworth
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Re: We're in love, in your loving arm

Sam 18 Sep 2021 - 12:49

Oui, je suis sûre, signe Tori en fixant Peter droit dans les yeux.

Elle est sûre d'aimer cet enfant parce qu'il est celui de Peter, également. Tout comme elle est sûre d'aimer Peter. Elle ne peut pas mieux se l'expliquer qu'ainsi, parce que l'affection qu'elle éprouve pour l'homme est au-dessus de toute raison. A dire vrai, quand on les regarde, on ne peut pas dire qu'ils vont si bien ensemble, tout au contraire. Mais Tori ne s'en formalise pas : elle n'a fait qu'écouter son cœur, là où son éducation lui a toujours demandé de maitriser chacun de ses sentiments. Peter lui apprend a aimé si fort, à vibre avec puissance. Comme lorsqu'elle tient un violoncelle, qu'elle joue de la musique. Elle retrouve avec lui ce sentiment de liberté puissant qui lui fait tant de bien d'ordinaire.

Et lui l'étreint. A nouveau, elle le reçoit, elle pose la tête contre son épaule, dans le creux de son cou, inspire son odeur et la force qu'il peut lui transmettre de sa simple présence. Les épaules de l'homme sont secouées, par l'émotion, par le doute, par la peur. Elle se doute de tout ça. Elle le ressent aussi. Mais Tori a eu la chance d'avoir quelques jours de plus pour se faire à cette idée. Quand elle l'a réalisé avec Faith, elle a pleuré les dernières larmes qu'il lui restait malgré elle. Ce sentiment, si fort, a eu l'occasion de submerger les barrières qu'elle a tenté de se dresser pour résister à tout. Elle n'en est pas malheureuse.

Mais Tori l'écoute, n'intervient pas. Ne l'interrompt pas. Il n'y a que dans des moments comme celui-ci qu'il peut s'exprimer clairement. Mettre des mots sur ce qu'il éprouve, et pour rien au monde elle ne se permettrait de le couper sur cette lancée. Elle l'enserre avec plus de force encore pour mieux le serrer contre elle. Pour qu'il ressente tout ce qu'elle pense de lui. Tori lui fait aveuglément confiance. Depuis un an, en fait, elle sait qu'elle peut compter sur lui à chaque instant. Elle ne s'écarte que pour pouvoir le regarder. Ses mains se posent sur ses joues, elle essuie quelques larmes émues avant de lui sourire.

Si cet enfant devenait comme toi, en pire, je l'aimerais encore plus, lui assure-t-elle doucement. Et il ne sera pas comme toi, ni comme moi : Il se trouvera tout seul, il grandira, il fera ses propres choix et nous l'aimerons avec tout ça, parce qu'il n'y a pas d'autres manières d'aimer un enfant. Il ne serait pas un clone de l'un d'eux. L'amour n'a pas de condition, comme son amour pour lui.

Elle pince les lèvres, ravale ses propres émotions.

Si tu fiches tout en l'air, moi je serais là, je te l'ai dit : je peux le faire toute seule quand tu ne pourras plus, elle se sent prête. Il y a un an, toi aussi tu m'as aidé, recueilli, soigné, sans condition. Sans savoir qu'on en serait-là aujourd'hui. Je sais déjà que tu es capable de le faire. Je sais déjà que tu es apte au meilleur. Tu es le seul à en douter.



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Tori H. Watanabe-Hayworth
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Re: We're in love, in your loving arm

Sam 6 Nov 2021 - 23:36

Dans les bras de Tori, je remettais en cause toute ma vie,  mes choix, mes capacités, ma personnalité. Plus rien n'était clair dans mon esprit et tout se mêlait au passé et au présent. J'avais eu envie d'avoir des gosses, ouais. J'avais eu envie d'avoir ma propre famille, envie d'aimer ma compagne, mes enfants, les mettre à l'abris de tout, les accompagner en cours, au sport, les emmener manger dehors. J'imaginais qu'ils pouvaient apprendre la culture néo-zélandaise, comme je l'avais apprise, comme Hoani l'avait fait. Je voulais, à cette époque, être le meilleur père du monde, meilleur que le mien et aujourd'hui... C'était un souvenir si lointain. Je ne savais même plus ce que ça impliquait d'avoir un enfant. Bien sûr, le matériel c'était une chose mais l'implication sentimentale... Est-ce que je pouvais encore aimer ce petit bout comme j'arrivais à aimer les membres de ce groupe ? Eux ce n'était pas pareil. Ils étaient déjà grands, pas à moi, pas de moi, ça n'impliquait donc rien d'identique... Emily, Clara, Mitsuki, les filles suffisaient à me sentir assez fort pour accepter la "parentalité". Difficilement, j'avalais ma salive, prenant conscience que mes mains étaient devenues moites et tremblantes alors que ma respiration se faisait de plus en plus courte tandis que Tori s'écarte pour poser les mains sur mes joues. Etait-ce le moment où elle m'annonçait que dans ce cas, c'était fini ? Je n'étais pas prêt, je ne pouvais pas la laisser me quitter, je savais que je ne pourrai pas supporter de la perdre une seconde fois, de la savoir loin de moi, loin de l'amour que j'avais pour elle. Déjà, j'anticipais que mon cœur se briserait à ses prochaines paroles et les larmes remontèrent à mes yeux plus vite que prévu.

Et pourtant, aucun des pires scénarios de mon esprit bousillé n'apparut. D'abord les doigts de la femme caressèrent mes joues, me forçant à relever le regard vers elle pour ensuite capter ses mouvements pour lire ses pensées, ses propos. Et alors un sanglot vint s'emparer de ma gorge, impossible à retenir tandis que mes yeux s'humidifiaient sans pouvoir s'arrêter, laissant aux perles salées tout le loisir d'envahir mon visage. Mes épaules secouées trahissaient combien les paroles silencieuses venaient de briser mes dernières barrières, donnant au fleuve de crainte de mon esprit le droit de s'écouler sans plus aucun obstacle. Epuisé de lutter, de chercher tous les prétextes du monde pour me convaincre que ce n'était pas une bonne idée de me faire confiance, je me laissais glisser lentement sur les genoux, tête basse, bras ballants. La japonaise avait ce pouvoir de me faire baisser la garde, de me rendre plus sensible que je ne voulais l'admettre. J'ignorais si c'était réellement un talent, un don mais c'était bien la seule qui parvenait à me faire craquer en un claquement de doigts, qui m'obligeait, sans le savoir, à me remettre en question. Est-ce que c'était pitoyable de se montrer si vulnérable ? Sans doute mais c'était moi. Moi sous mon vrai jour, moi avec tout ce qui fait mes angoisses, mes questionnements, mes faiblesses... Moi, brisé en tellement de morceaux... Mais c'était aussi moi, qui avait besoin de cette femme dans ma vie.

Après avoir laissé à mon corps tout le loisir d'expier ses démons, je restais penaud, honteux à fixer le sol, essayant de calmer les battements de mon palpitant, encore trop irréguliers à mon goût alors que je forçais ma respiration à se calmer aussi pour que mon pouls suive le mouvement. L'instant ne dura pas longtemps, le silence complet nous entourait de ses bras, le froid embrassait nos corps et le temps cessait d'avancer pour nous laisser l'opportunité de souffler. Lentement, je venais relever mes mains pour attraper les siennes et l'attirer à moi alors que je collais doucement mon oreille contre le ventre de la brune, l'enlaçant finalement de mes bras. "Pourquoi tu n'as pas peur que je ruine sa vie ?" demandais-je dans un souffle court. J'inspirais profondément et fermais les yeux comme pour recevoir une éventuelle réponse du fœtus. Rien ne vint et sans doute était-ce mieux ainsi, histoire que je ne panique pas face à la réalité de cette événement. "J'ai envie de l'aimer mais j'ai tellement peur Tori... J'ai vraiment peur de faire de sa vie un enfer... Peur d'être incapable de lui transmettre des valeurs, peur de pas savoir l'éduquer..."  confiais-je à ma compagne, collant mon front contre son ventre. "Je serai heureux d'être son père mais y a trop de choses qui me bloquent... Comment je vais pouvoir protéger ce bébé si je suis incapable de te protéger toi ?" que je marmonnais encore alors que j'ouvrais enfin les yeux pour les relever vers elle.

Finalement, je n'avais pas vraiment changé. Un pleurnichard bon à rien, tout juste capable de s'enfoncer. Mon regard implorait un pardon que je ne méritais pas, un pardon pour je ne savais quelle raison, à vrai dire. Est-ce que je m'excusais d'être un homme pas assez méritant, parce qu'il fallait le dire, la violoncelliste méritait mieux que moi mais elle s'évertuer à me rendre l'amour maladroit que je lui donnais. Est-ce que je m'excusais d'avance d'être un si mauvais paternel ? Est-ce que je m'excusais d'être pathétique ? Je ne savais pas, je ne savais plus mais tout ce qui importait, c'était que la sentence finale viendrait de la main de cet ange, ce totem de tendresse. N'était-ce pas la meilleure fin à tout, que ce soit la seule qui puisse décider de si oui ou non, je valais vraiment la peine de se battre ? Fermant à nouveaux les paupières, je laissais un souffle profond s'échapper et offrais un peu de répit à mon esprit trop embué pour savoir ce qu'il était bon de dire ou faire, comme après chacune de mes tornades sentimentales incontrôlables. Putain, et si le gamin avait ce problème, lui aussi ? J'arrivais déjà pas à me maîtriser alors lui, comment il arriverait à gérer ça en étant plus vieux ? Encore un mauvais point au fait de m'avoir pour père....


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Re: We're in love, in your loving arm

Lun 8 Nov 2021 - 14:18

Elle passe ses bras autour des épaules de Peter, ses doigts dans ses cheveux, le serre doucement contre elle et son enfant. Sans rechigner, sans le forcer, elle laisse à l'homme l'occasion d'évacuer son chagrin, et ses angoisses. Elle a les siennes propres, et ça serait mentir de laisser entendre qu'elle ne craint pas d'être seule finalement. Simplement, Tori est prête à accepter qu'il ne soit pas prêt à être papa, à accepter qu'il ait besoin de temps pour ça, ou peut-être une vie entière pour s'y faire. La japonaise se sent la force pour le faire pour deux, peut-être justement parce qu'elle a vu sa mère faire ainsi, et qu'elle n'imaginait pas avec son mari que ça serait seulement possible.

Mais Peter se recule légèrement et lui pose une question. Pourquoi n'a-t-elle pas peur qu'il lui ruine la vie ? Quand lui a envie d'être un père, mais incapable de savoir comment il pourra s'y prendre pour y arriver. Tellement de choses le bloquent, parce qu'il n'a pas été un bon fils au moment où ça importait. Parce qu'il n'a pas été un bon compagnon au moment où elle en avait eu besoin. Tori inspire profondément, essaie de ne pas laisser les démons la reprendre de plus belle, lui étreindre le cœur. Et lui en vouloir, à lui, de tout ce qu'elle a subi. Ses yeux s'embuent néanmoins, la difficulté à retenir ses émotions l'empêche de respirer un instant.

Je n'ai pas peur parce que je t'aime, signe-t-elle silencieusement, ravalant ses larmes de plus belles. Sa gorge se serre d'autant plus, elle renifle, essayant de ne pas fondre. Et ce bébé est une bonne chose, il est le tien, pas celui de mon... Le terme reste coincé dans la paume de sa main, alors qu'elle baisse le regard et rive une main sur son ventre pour le protéger. Ce qu'elle a subi ne viendra jamais éclabousser son fils ou sa fille. Il n'est pas l'enfant d'un monstre, il est celui de Peter, et pour elle, ça change absolument toute la donne.

_____________


Shh ! fait-elle alors en plantant son doigt sur ses lèvres pour inviter Peter, d'un regard sévère, à arrêter de parler. Ce dernier se livre, fait des blagues, sans doute pour tronquer son angoisse alors qu'elle cherche sur le moniteur l'endroit que lui a montré Faith pour l'échographie. Le bébé n'est qu'une petite boule dans son ventre, mais il est possible de percevoir du mouvement. Celui de son cœur qui bat. Même de l'entendre. C'est ça qu'elle cherche depuis plus de dix minutes, avec l'angoisse de ne pas y arriver.

Et au bout de quelques instants, le rythme régulier et fébrile de quelque chose. Elle fronce les sourcils, émue forcément, alors qu'un grand sourire vient percer sur ses lèvres. Je l'ai ! Indique-t-elle à Peter en l'invitant à approcher. Elle ne bouge pas l'embout, lui donne le casque pour qu'il puisse le mettre sur ses oreilles. Mais avant de le faire, l'interroge d'un regard on ne peut plus sérieux : Tu es sûr ? Parce que dès qu'il le verra et l'entendra, elle est persuadée qu'il n'osera plus jamais faire machine arrière. Tout deviendra très concret... Trop.

C'est pour ça qu'il peut renoncer. Dans ce dernier moment suspendu, se dire que ça n'est vraiment pas pour lui. Certes, voilà plusieurs jours qu'il sait, et durant les nuits qu'ils ont encore partagées, Peter n'a pas quitté son ventre durant la nuit. La paume posée contre sa peau à peine tendue, peut-être dans un geste inconscient de sa part. Il n'en a jamais parlé, jamais fait part. Mais la japonaise l'a noté, intimement, discrètement, comme un secret qu'elle garde jalousement pour elle-même.



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