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Le miracle renouvelé de la naissance
Mer 15 Sep 2021 - 16:30
16 septembre 2021
Les S.T.A.R.S étaient partis. Les grands travaux à la Marina, puis chez eux, dans leur garage, étaient terminés. Soo s'en étaient pas fâchée - non pas que cela n'avait pas été agréable de voir des personnes nouvelles, mais aussi parce que le travail avait été éreintant, dur et physique. Un entrainement parfait à l'endurance, en même temps qu'un bon apprentissage ; mais cela faisait étrangement du bien de se retrouver avec une journée de congé, à pouvoir simplement faire des tours du fort et quelques pompes pour développer et entretenir sa musculature.
Ce qui était tout aussi difficile que de bosser à la mécanique, mais cela avait l'avantage de reposer un peu son esprit.
Au final, malgré son repos du jour, elle ne pouvait pas laisser de côté ses obligations ; mais elle eut le temps de passer de longues heures en compagnie de Chicco, de s'entrainer à la voltige, sur les mêmes exercices, encore et encore, puis d'aller dévorer son déjeuner qu'elle engloutit en quelques minutes.
Quand elle sortit de la salle commune, la jeune adolescente réalisa quelque chose. Absorbée par les travaux de réparation, par ses exercices et entrainements quotidiens, elle avait oublié quelque chose d'important. De capital, même, puisque Teresa avait donné naissance à un joli bébé une quinzaine de jours auparavant ; et qu'elle n'avait toujours pas trouvé le temps d'aller la voir !!
Elle en profita pour prendre la ration de Teresa, qu'elle n'avait pas dû pouvoir encore aller chercher avec ses nouvelles responsabilités de maman, un espèce de doudou en laine qu'elle avait cousu à la veillée et qui ne ressemblait pas à grand chose, sinon qu'elle y avait cousu un ruban maladroit en forme de nœud, et qu'il était bien doux, et fila à la caravane de Teresa et de Lisandro.
Elle frappa doucement à la porte, pour ne pas réveiller le nourrisson, et pénétra à l'intérieur de la petite maison, faisant signe gentiment à Teresa, de sa main portant le doudou.
- "Bonjour, maman Teresa... Comment tu vas ?"
Sa voix s'était faite douce et tendre. Elle vint embrasser la jeune femme sur la joue, puis déposa son repas sur la table. Un repas copieux d'une ration et demi ! La jeune sud-coréenne l'enviait un peu, mais rien ne parut sur son visage lisse et juvénile.
Au contraire, elle s'assit et lui offrit son plus beau sourire, laissant son ventre gargouiller discrètement.
- "Félicitations ! J'étais très occupée avec les travaux de la Marina, mais.. je suis revenue ici pour un bon moment. J'ai décidé que j'allais veiller sur toi, maintenant."
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Re: Le miracle renouvelé de la naissance
Jeu 16 Sep 2021 - 0:08
Les travaux avec les STARS lui étaient totalement passés au-dessus. Entre la canicule qui l'avait rendue larvaire et la fin de sa grossesse qui la faisait ressembler à une baleine échouée sur le bord d'une plage, autant dire qu'elle n'avait pas été très active, voire pas active du tout, pour aider aux gros-œuvres. Sa contribution s'était limitée à raccommoder les fringues trouées et usées par les travailleurs, et la fourniture de gants pour éviter qu'ils ne s'éclatent les doigts au marteau trop régulièrement ou trop douloureusement.
Puis, un jour du mois d'Août, le 26 précisément, tous ses travaux de couture étaient restés en attente, et pour cause : C'était le grand jour. La naissance du tant attendu nouveau-né. Il lui avait fallu plusieurs jours de repos total pour s'en remettre physiquement, épuisée par l'épreuve et sans le soutien d'une péridurale ou de quelques médicaments miracles contre la douleur.
Puis elle était rentrée à la caravane, seule puis que Lisandro n'était pas alors pas là, parti vaquer à d'autres occupations primordiales. Jamais la toute petite maison en lui avait parue aussi immense, à vrai dire. Se retrouver seule avec son enfant avait à la fois quelque chose d'extrêmement effrayant, et de tout aussi extrêmement gratifiant. Heureusement, elle n'avait pas tout perdu de sa première naissance. L'allaitement lui était revenu assez naturellement, tout comme le changement de langes, même si le tissu lavable remplaçait désormais les couches jetables.
En tout cas, les deux premières semaines étaient passées à toute vitesse, c'est à peine si elle avait pris le temps de sortir s'alimenter avant de revenir dans son cocon avant son fils nouveau-né, le chouchoutant avec un amour inconditionnel.
Elle était en train de l'emmailloter quand quelques coups légers s'entendirent à la porte, que la cubaine pouvait reconnaitre sans une once de doute comme ceux de Soo. Aussitôt, un sourire s'étira sur son visage marqué de fatigue.
- Ola ma belle princesse..! Tu tombes bien, il sort tout juste de son bain.. Naturellement, elle redressa l'enfant contre son torse, et rendit le baiser sur la joue de l'adolescente, avant de reposer les yeux sur son fils : Alejandro... Dis bonjour à ta grande soeur, Soo..
Le nouveau-né avait pris les bouclettes de son père et le teint ambré de sa mère, percé de deux yeux clairs. Il se contenta de battre les bras dans le vide, avisant avec curiosité ce nouveau visage.
- tu veux le porter..? le temps que je prépare la table. Rassure-toi, après son bain il est très calme. Sans vraiment lui en laisser le choix, elle vint glisser le petit être dans les bras de la jeune fille sitôt assise, et en profita pour sortir une seconde assiette, des couverts, et deux verres d'eau. Et sépara en deux la ration que Soo venait de lui apporter, pour lui en donner la moitié. Mange, à ton âge on a besoin de forces. Et puis ses gargouillements de ventre n'étaient pas vraiment discrets.
Elle se rassit et souriant à nouveau, elle posa ses onyx dans le regard de sa jeune amie.
- Qu'est-ce que tu entends pas "veiller sur moi", princesse ? On va pouvoir enfin aller au NML ensemble, apprendre à monter à cheval.. Enfin, moi surtout, toi t'en as pas besoin ! Elle se pencha pour effleurer les mèches sombres de Soo, avec une expression foncièrement bienveillante.
Smile, cry, laugh, scream,
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- Teresa Guevera
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Re: Le miracle renouvelé de la naissance
Lun 20 Sep 2021 - 10:50
Alejandro... Comme c'était joli ! Toute émue devant la grande fragilité du nouveau-né, Soo émit un soupir tendre, le réceptionna avec précaution dans ses bras, tandis que Teresa dressait la table. La jeune maman semblait épuisée mais ravie ; et le nourrisson, si petit, avait déjà de magnifiques mais courtes boucles brunes, un beau teint mat et des yeux clairs.
Caressant doucement la tête du bébé, l'adolescente y déposa un baiser précautionneux, puis un deuxième, avant de regarder sa tante d'adoption avec affection.
Elle l'avait vu du coin de l’œil partager sa ration de femme enceinte, et, bien que la salive lui montât à la bouche à l'idée de manger encore un peu, secoua vivement la tête.
- "Teresa."
Cette fois, la gamine parlait d'une voix ferme qui ne lui était pas habituelle. Elle savait bien que les femmes allaitantes avaient besoin de beaucoup d'énergie - d'ailleurs, ce n'était pas pour rien qu'elle avaient le droit de manger plus. Si par hasard, elle arrivait à attraper un lapin, ou à trouver un nid d'oiseau...
- "C'est pour toi. J'ai pas faim du tout, mais toi, tu dois nourrir ton bébé. Il ne faut pas tomber malade, c'est important. T'imagines, si tu avais la grippe ? Ce serait dangereux pour toi et Alejandro."
Résolument, elle repoussa la nourriture, avant de continuer à mignoter le bambin. Comme elle avait hâte d'être un peu plus âgée ! Bientôt, elle aurait un bébé aussi mignon que lui dans les bras, et passerait tout son temps avec lui, à le chouchouter et à l'aimer. C'était le miracle de la vie : les humains se perpétuaient, continuaient un cycle régulier de vie et de mort. Aujourd'hui, c'était la vie qui était à l'honneur, qui exhalait des petits bruits dans ses bras, qui baillait doucement.
A nouveau, elle ne put s'empêcher de l'embrasser, émue ; et commença à le bercer lentement, s'assurant qu'il avait bien chaud sous sa petite couverture de laine.
- "Maman m'entraine beaucoup pour que je sache me débrouiller toute seule, alors je pense que je pourrais aller au NML avec toi en hiver. Et je t'aiderai, si tu veux apprendre à monter à cheval... Je m'occuperai d'Alejandro en même temps que d'Annabella, quand tu seras occupée. J'ai du travail à l'ingénierie, mais le soir, après le repas, je suis toujours libre. Je vais peut-être demander à arrêter l'école, comme ça j'aurai plus de temps pour m'entrainer, et apprendre des choses utiles. Je sais bien lire et écrire, après tout. Et puis ça fait plus de deux ans que je reçois des leçons de survie, et sur le monde, alors... La matière que j'aime le plus, ce sont les mathématiques. Mais j'ai l'impression de perdre mon temps."
Soo haussa vaguement les épaules, tout en continuant ses balancements tranquilles, pour endormir le bébé. A nouveau, elle ne put s'empêcher de l'admirer, d'envier la joie de sa mère.
- "J'aime tellement le poney... c'est formidable. Mais je n'ai jamais essayé sur un "vrai" cheval. Mais le plus important, c'est que maintenant, on te protège et on veille sur toi et le bébé, comme si tu avais un mari. Une femme qui vient d'accoucher, c'est fragile. Et Alejandro a l'air encore plus fragile... Alors tu dois te ménager, n'est-ce pas ?"
Le bébé s'endormait. Elle voyait ses minuscules paupières tomber, tandis qu'il s'abandonnait totalement contre elle, comme un petit paquet léger et délicat dans ses deux bras.
- "Il s'endort... Tu... tu connais.. une chanson.. pour lui..?"
Caressant doucement la tête du bébé, l'adolescente y déposa un baiser précautionneux, puis un deuxième, avant de regarder sa tante d'adoption avec affection.
Elle l'avait vu du coin de l’œil partager sa ration de femme enceinte, et, bien que la salive lui montât à la bouche à l'idée de manger encore un peu, secoua vivement la tête.
- "Teresa."
Cette fois, la gamine parlait d'une voix ferme qui ne lui était pas habituelle. Elle savait bien que les femmes allaitantes avaient besoin de beaucoup d'énergie - d'ailleurs, ce n'était pas pour rien qu'elle avaient le droit de manger plus. Si par hasard, elle arrivait à attraper un lapin, ou à trouver un nid d'oiseau...
- "C'est pour toi. J'ai pas faim du tout, mais toi, tu dois nourrir ton bébé. Il ne faut pas tomber malade, c'est important. T'imagines, si tu avais la grippe ? Ce serait dangereux pour toi et Alejandro."
Résolument, elle repoussa la nourriture, avant de continuer à mignoter le bambin. Comme elle avait hâte d'être un peu plus âgée ! Bientôt, elle aurait un bébé aussi mignon que lui dans les bras, et passerait tout son temps avec lui, à le chouchouter et à l'aimer. C'était le miracle de la vie : les humains se perpétuaient, continuaient un cycle régulier de vie et de mort. Aujourd'hui, c'était la vie qui était à l'honneur, qui exhalait des petits bruits dans ses bras, qui baillait doucement.
A nouveau, elle ne put s'empêcher de l'embrasser, émue ; et commença à le bercer lentement, s'assurant qu'il avait bien chaud sous sa petite couverture de laine.
- "Maman m'entraine beaucoup pour que je sache me débrouiller toute seule, alors je pense que je pourrais aller au NML avec toi en hiver. Et je t'aiderai, si tu veux apprendre à monter à cheval... Je m'occuperai d'Alejandro en même temps que d'Annabella, quand tu seras occupée. J'ai du travail à l'ingénierie, mais le soir, après le repas, je suis toujours libre. Je vais peut-être demander à arrêter l'école, comme ça j'aurai plus de temps pour m'entrainer, et apprendre des choses utiles. Je sais bien lire et écrire, après tout. Et puis ça fait plus de deux ans que je reçois des leçons de survie, et sur le monde, alors... La matière que j'aime le plus, ce sont les mathématiques. Mais j'ai l'impression de perdre mon temps."
Soo haussa vaguement les épaules, tout en continuant ses balancements tranquilles, pour endormir le bébé. A nouveau, elle ne put s'empêcher de l'admirer, d'envier la joie de sa mère.
- "J'aime tellement le poney... c'est formidable. Mais je n'ai jamais essayé sur un "vrai" cheval. Mais le plus important, c'est que maintenant, on te protège et on veille sur toi et le bébé, comme si tu avais un mari. Une femme qui vient d'accoucher, c'est fragile. Et Alejandro a l'air encore plus fragile... Alors tu dois te ménager, n'est-ce pas ?"
Le bébé s'endormait. Elle voyait ses minuscules paupières tomber, tandis qu'il s'abandonnait totalement contre elle, comme un petit paquet léger et délicat dans ses deux bras.
- "Il s'endort... Tu... tu connais.. une chanson.. pour lui..?"
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Re: Le miracle renouvelé de la naissance
Dim 3 Oct 2021 - 22:56
Teresa suspendit son geste un instant, alors qu'elle allait attraper ses assiettes, le regard aimanté par la jeune fille qui tenait son bébé avec tant d'attention. Un instant les larmes lui montèrent aux yeux. Elle était la grande sœur parfaite, douce, aimante, précautionneuse. Un instant, elle se demanda si son premier fils aurait été aussi délicat avec Alejandro... Il aurait été à peine plus grand que Soo. Il avait toujours été un enfant calme et raisonné, certainement aurait-il été un grand frère exemplaire pour ce petit bout de vie fragile.
La cubaine chassa ses larmes naissantes d'un revers de main et revint rapidement à la petite table, répartissant la nourriture malgré le regard noir et les remontrances de sa nièce.
- T.T.T. ! A ton âge, on a besoin de beaucoup manger pour bien grandir ! J'en sais quelque chose, je suis passée par là. Et crois-moi, j'ai jamais autant dévoré de toute ma vie ! Pour tenter d'amadouer la petite coréenne, elle se fit une plus grosse assiette qu'elle, et s'assit ensuite innocemment devant elle pour entamer son repas. Et on attrape pas la grippe parce qu'on ne mange pas assez, au passage. Ton père a encore du travail avec toi !
Elle lui adressa un sourire taquin, jouant sur le statut de médecin en chef de Lisandro.
La cubaine ne fit rien pour récupérer son fils presque assoupi, d'une part parce que manger avec ses deux mains étaient quand même un luxe qu'elle ne se payait plus si souvent depuis sa naissance, et ensuite parce qu'elle rechignait à retirer le bambin des bras adolescents, tant Soo semblait aimer le pouponner.
La jeune fille était toujours aussi bavarde, et Tesa l'écouta parler sans l'interrompre, un sourire aux lippes, avant de finalement répondre :
- Je serai vraiment ravie de t'emmener avec moi au No Man's Land cet hiver. Si tes parents approuvent, bien sur !
J'ai commencé à apprendre à m'occuper des chevaux avec Isaac, mais sans jamais les monter, forcément. On attendait la fin de ma grossesse. Ton aide ne sera pas superflue, à mon avis ! Elle souffla un rire en secouant la tête. Si elle était à l'aise avec ces animaux et avait appris à les brosser, curer, nourrir, et même participer à leur apprentissage à pied, elle n'était pas certaine d'être aussi douée pour ce qui était de se tenir sur leur dos sans en tomber au moindre mouvement.
Tu comptes vraiment arrêter l'école ? C'est vrai que tu es grande, maintenant.. Et l'apprentissage théorique n'a plus la même valeur qu'auparavant. Fais au mieux selon tes convictions ! Mais.. tu parles et agis toujours en terme de survie. C'est normal, bien sur. Mais tu ne dois pas oublier de faire des choses qui te plaisent, comme avec ton poney par exemple... Si les maths t'amusent, continue-les ? Même si tu laisses tomber le reste.
La brune prit le temps d'avaler quelques bouchées avant de poursuivre : Tu sais pour le moment je ne peux pas vraiment me séparer d'Alejandro plus de quelques heures, je l'allaite trop régulièrement. Donc je ne pourrais te le confier que peu de temps à la suite de toute manière.
Et crois-moi, tu ne mettras pas longtemps à courir me le rendre quand il commencera à te faire savoir qu'il a faim !
Elle ponctua sa phrase d'un rire et se releva doucement pour venir s'asseoir sur la banquette, à côté de Soo. Elle glissa un bras autour de ses épaules et déposa un baiser sur sa tempe.
Je prends soin de moi, ma princesse.. Je te l'promets. Et je prends infiniment soin de lui... Ses doigts effleurèrent le front du nourrisson, alors que sa voix, toujours basse, se faisait pourtant sans appel. J'ai déjà perdu un fils... Je ne laisserai jamais, jamais personne m'ôter Alejandro, ni lui faire le moindre mal.
L'enfant, loin de toutes ces préoccupations, s'endormait doucement dans les bras de la coréenne, à laquelle Teresa jeta un regard un peu étonné. Ho, hé bien.. oui ? Des berceuses en espagnol de quand j'étais enfant, et des berceuses en anglais que je chantais à mon fils quand il était bébé..
Elle se creusa les méninges quelques secondes avant d'entamer un chant doux typique de Cuba, dans cette langue chaude et chantante qui avait bercé ses premières années de vie.
Quand elle l'eut fini, Alejandro s'était profondément endormi, ses petits poings serrés devant son torse.
- tu veux le garder ou je le pose dans son berceau, bella ?
Ho et, tu as vu ? il porte un de tes langes.
La cubaine chassa ses larmes naissantes d'un revers de main et revint rapidement à la petite table, répartissant la nourriture malgré le regard noir et les remontrances de sa nièce.
- T.T.T. ! A ton âge, on a besoin de beaucoup manger pour bien grandir ! J'en sais quelque chose, je suis passée par là. Et crois-moi, j'ai jamais autant dévoré de toute ma vie ! Pour tenter d'amadouer la petite coréenne, elle se fit une plus grosse assiette qu'elle, et s'assit ensuite innocemment devant elle pour entamer son repas. Et on attrape pas la grippe parce qu'on ne mange pas assez, au passage. Ton père a encore du travail avec toi !
Elle lui adressa un sourire taquin, jouant sur le statut de médecin en chef de Lisandro.
La cubaine ne fit rien pour récupérer son fils presque assoupi, d'une part parce que manger avec ses deux mains étaient quand même un luxe qu'elle ne se payait plus si souvent depuis sa naissance, et ensuite parce qu'elle rechignait à retirer le bambin des bras adolescents, tant Soo semblait aimer le pouponner.
La jeune fille était toujours aussi bavarde, et Tesa l'écouta parler sans l'interrompre, un sourire aux lippes, avant de finalement répondre :
- Je serai vraiment ravie de t'emmener avec moi au No Man's Land cet hiver. Si tes parents approuvent, bien sur !
J'ai commencé à apprendre à m'occuper des chevaux avec Isaac, mais sans jamais les monter, forcément. On attendait la fin de ma grossesse. Ton aide ne sera pas superflue, à mon avis ! Elle souffla un rire en secouant la tête. Si elle était à l'aise avec ces animaux et avait appris à les brosser, curer, nourrir, et même participer à leur apprentissage à pied, elle n'était pas certaine d'être aussi douée pour ce qui était de se tenir sur leur dos sans en tomber au moindre mouvement.
Tu comptes vraiment arrêter l'école ? C'est vrai que tu es grande, maintenant.. Et l'apprentissage théorique n'a plus la même valeur qu'auparavant. Fais au mieux selon tes convictions ! Mais.. tu parles et agis toujours en terme de survie. C'est normal, bien sur. Mais tu ne dois pas oublier de faire des choses qui te plaisent, comme avec ton poney par exemple... Si les maths t'amusent, continue-les ? Même si tu laisses tomber le reste.
La brune prit le temps d'avaler quelques bouchées avant de poursuivre : Tu sais pour le moment je ne peux pas vraiment me séparer d'Alejandro plus de quelques heures, je l'allaite trop régulièrement. Donc je ne pourrais te le confier que peu de temps à la suite de toute manière.
Et crois-moi, tu ne mettras pas longtemps à courir me le rendre quand il commencera à te faire savoir qu'il a faim !
Elle ponctua sa phrase d'un rire et se releva doucement pour venir s'asseoir sur la banquette, à côté de Soo. Elle glissa un bras autour de ses épaules et déposa un baiser sur sa tempe.
Je prends soin de moi, ma princesse.. Je te l'promets. Et je prends infiniment soin de lui... Ses doigts effleurèrent le front du nourrisson, alors que sa voix, toujours basse, se faisait pourtant sans appel. J'ai déjà perdu un fils... Je ne laisserai jamais, jamais personne m'ôter Alejandro, ni lui faire le moindre mal.
L'enfant, loin de toutes ces préoccupations, s'endormait doucement dans les bras de la coréenne, à laquelle Teresa jeta un regard un peu étonné. Ho, hé bien.. oui ? Des berceuses en espagnol de quand j'étais enfant, et des berceuses en anglais que je chantais à mon fils quand il était bébé..
Elle se creusa les méninges quelques secondes avant d'entamer un chant doux typique de Cuba, dans cette langue chaude et chantante qui avait bercé ses premières années de vie.
Quand elle l'eut fini, Alejandro s'était profondément endormi, ses petits poings serrés devant son torse.
- tu veux le garder ou je le pose dans son berceau, bella ?
Ho et, tu as vu ? il porte un de tes langes.
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- Teresa Guevera
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Re: Le miracle renouvelé de la naissance
Dim 14 Nov 2021 - 10:34
La jeune fille, assise sur la chaise, se balançait doucement d'avant en arrière, en contemplant le nourrisson qui venait de s'endormir. Elle était fasciné par cette vie toute neuve, minuscule et si fragile. Elle ne se lassait pas d'en contempler les traits purs, vierge encore de toute pensée, de toute épreuve.
Doucement, elle lui caressa tendrement la tête, déposa un doux baiser sur la peau délicate et pâle, avant d'offrir un grand sourire aimants à son interlocutrice.
Teresa. Soo éprouvait tant d'amour pour elle ; au même titre que maman, papa et Corray, la sud-américaine était de sa famille. Sa sœur, ou sa tante, peut-être ? Ce n'était pas très important, au final. Elle faisait partie de sa famille, aussi bizarre et peu conventionnelle soit-elle.
En faisant très attention, la gamine saisit sa fourchette, piqua un légume dans son assiette pour l'avaler goulûment.
- "Merci beaucoup... C'est vrai... que j'ai toujours faim en ce moment. Mais quand même, chuis sûre qu'on attrape la grippe quand on a pas assez de force..."
Elle lui tira brièvement la langue, en pouffant silencieusement, serra encore l'enfançon dans ses bras, avec un amour immodéré.
- "T'es une merveilleuse maman ! J'aimerai bien le garder encore un peu dans mes bras, si je peux. Il est si petit... et fragile... c'est absolument incroyable. Comme si c'était... un nouveau miracle que Dieu nous envoie pour qu'on devienne plus fort ensuite. Il donne envie qu'on soit fort et qu'on le protège bien... et après, quand il sera grand, il nous protègera aussi. Comme moi, je te protègerai, Teresa. Je vous protègerai tous les deux si besoin."
La jeune asiatique ferma ses yeux. La berceuse semblait lui pénétrer directement dans le cœur, se déverser dans son âme, et finalement, lorsque Teresa eut terminé de chanter, elle lui jeta un regard émerveillé, encore empli d'innocence.
Elle ne connaissait pas cet aspect de la personnalité de l'adulte ; et elle en vibrait encore, ébahie et stupéfaite. Comme si quelque chose en elle se rappelait de ces airs doux et enfantins, sur lesquels les tout-petits se laissaient aller. Comme un écho lointain et méconnu.
- "Faire des choses qui me plaisent... Ca fait... Ca fait un moment que j'en fais plus... Enfin... Venir ici, je le fais parce que ça me plait. Et bercer aussi le bébé."
Mais c'était vrai aussi qu'elle aimait les mathématiques, qu'elle aimait s'instruire et apprendre - même s'il y avait toujours des moments fastidieux. A vrai dire, elle ne posait plus de question sur l'envie qu'elle avait d'accomplir ses tâches quotidiennes depuis un moment déjà ; et la question de son interlocutrice la surprenait un peu.
- "Y'a tellement de choses qu'on doit faire... Qu'on a pas le choix de faire. Alors... C'est surtout que ... j'ai plus de temps dans l'après-midi. Je veux dire, entre l'entrainement physique, mon travail à l'apprentissage, et aussi le poney... Je vais devoir arrêter quelque chose. C'est long, des fois, d'aller encore faire du cheval après manger, et je me sens fatiguée. Alors, même si j'aime les maths, je vais devoir arrêter. Si c'est pas utile, ça vaut sans doute pas le coup. C'est même pas une question de survie, c'est que je dois travailler dur pour être utile. Mais .. à part le poste radio, je crois que j'aurai dû choisir la couture avec toi, et le troc aussi. Des fois, c'est dur au niveau.. de la force, l’ingénierie. Ou j'aurai dû persister à l'infirmerie, mais je me sens bête, parfois, là-bas. Et j'ai l'impression de les embêter, parce qu'il ne faut jamais faire d'erreur. J'ai regardé Nolan faire une chirurgie, et c'était... très intimidant. Je dois avouer."
L'adolescente fixa le bébé, eut comme une grimace résignée, les épaules basses.
- "Mais un jour, j'aimerai bien qu'on fasse une vraie soirée tous ensemble. Qu'on se connaisse tous mieux au fort, et puis aussi, qu'on invite des gens d'autres groupes, pour connaitre du monde. Comme ça, peut-être que tu pourrais rencontrer un homme qui soit un bon père pour ton bébé, et puis.. peut-être aussi que je pourrais rencontrer un garçon. Ici, je les connais tous, mais ils me voient encore comme une enfant, alors... J'aimerai bien... avoir un vrai petit ami qui me donne mon premier baiser."
Elle rougit fortement, baissa les yeux avec timidité. Ce qui était merveilleux avec Teresa, c'était qu'elle avait une totale confiance en elle ; alors elle lui disait tout ce qu'il y avait au fond de son cœur.
Doucement, elle lui caressa tendrement la tête, déposa un doux baiser sur la peau délicate et pâle, avant d'offrir un grand sourire aimants à son interlocutrice.
Teresa. Soo éprouvait tant d'amour pour elle ; au même titre que maman, papa et Corray, la sud-américaine était de sa famille. Sa sœur, ou sa tante, peut-être ? Ce n'était pas très important, au final. Elle faisait partie de sa famille, aussi bizarre et peu conventionnelle soit-elle.
En faisant très attention, la gamine saisit sa fourchette, piqua un légume dans son assiette pour l'avaler goulûment.
- "Merci beaucoup... C'est vrai... que j'ai toujours faim en ce moment. Mais quand même, chuis sûre qu'on attrape la grippe quand on a pas assez de force..."
Elle lui tira brièvement la langue, en pouffant silencieusement, serra encore l'enfançon dans ses bras, avec un amour immodéré.
- "T'es une merveilleuse maman ! J'aimerai bien le garder encore un peu dans mes bras, si je peux. Il est si petit... et fragile... c'est absolument incroyable. Comme si c'était... un nouveau miracle que Dieu nous envoie pour qu'on devienne plus fort ensuite. Il donne envie qu'on soit fort et qu'on le protège bien... et après, quand il sera grand, il nous protègera aussi. Comme moi, je te protègerai, Teresa. Je vous protègerai tous les deux si besoin."
La jeune asiatique ferma ses yeux. La berceuse semblait lui pénétrer directement dans le cœur, se déverser dans son âme, et finalement, lorsque Teresa eut terminé de chanter, elle lui jeta un regard émerveillé, encore empli d'innocence.
Elle ne connaissait pas cet aspect de la personnalité de l'adulte ; et elle en vibrait encore, ébahie et stupéfaite. Comme si quelque chose en elle se rappelait de ces airs doux et enfantins, sur lesquels les tout-petits se laissaient aller. Comme un écho lointain et méconnu.
- "Faire des choses qui me plaisent... Ca fait... Ca fait un moment que j'en fais plus... Enfin... Venir ici, je le fais parce que ça me plait. Et bercer aussi le bébé."
Mais c'était vrai aussi qu'elle aimait les mathématiques, qu'elle aimait s'instruire et apprendre - même s'il y avait toujours des moments fastidieux. A vrai dire, elle ne posait plus de question sur l'envie qu'elle avait d'accomplir ses tâches quotidiennes depuis un moment déjà ; et la question de son interlocutrice la surprenait un peu.
- "Y'a tellement de choses qu'on doit faire... Qu'on a pas le choix de faire. Alors... C'est surtout que ... j'ai plus de temps dans l'après-midi. Je veux dire, entre l'entrainement physique, mon travail à l'apprentissage, et aussi le poney... Je vais devoir arrêter quelque chose. C'est long, des fois, d'aller encore faire du cheval après manger, et je me sens fatiguée. Alors, même si j'aime les maths, je vais devoir arrêter. Si c'est pas utile, ça vaut sans doute pas le coup. C'est même pas une question de survie, c'est que je dois travailler dur pour être utile. Mais .. à part le poste radio, je crois que j'aurai dû choisir la couture avec toi, et le troc aussi. Des fois, c'est dur au niveau.. de la force, l’ingénierie. Ou j'aurai dû persister à l'infirmerie, mais je me sens bête, parfois, là-bas. Et j'ai l'impression de les embêter, parce qu'il ne faut jamais faire d'erreur. J'ai regardé Nolan faire une chirurgie, et c'était... très intimidant. Je dois avouer."
L'adolescente fixa le bébé, eut comme une grimace résignée, les épaules basses.
- "Mais un jour, j'aimerai bien qu'on fasse une vraie soirée tous ensemble. Qu'on se connaisse tous mieux au fort, et puis aussi, qu'on invite des gens d'autres groupes, pour connaitre du monde. Comme ça, peut-être que tu pourrais rencontrer un homme qui soit un bon père pour ton bébé, et puis.. peut-être aussi que je pourrais rencontrer un garçon. Ici, je les connais tous, mais ils me voient encore comme une enfant, alors... J'aimerai bien... avoir un vrai petit ami qui me donne mon premier baiser."
Elle rougit fortement, baissa les yeux avec timidité. Ce qui était merveilleux avec Teresa, c'était qu'elle avait une totale confiance en elle ; alors elle lui disait tout ce qu'il y avait au fond de son cœur.
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Re: Le miracle renouvelé de la naissance
Ven 17 Déc 2021 - 0:30
Teresa ne put retenir un sourire satisfait en voyant la petite piquer dans l'assiette, l'imitant ensuite du bout de sa fourchette.
Son regard restait posé sur Soo et Alejandro, deux innocents qui lui réchauffaient le cœur rien que par leur présence. Savoir que leur cœur battait, que leur souffle régulier emplissait l'air, elle ne s'en lassait pas. Elle aurait certainement pu passer des heures à les contempler paisiblement, son léger sourire aux lippes.
- C'est normal d'avoir faim à ton âge, tu es en pleine croissance ma puce. Tu ne devrais pas te restreindre sur la nourriture.. Tu vas finir par avoir des carences. Et c'est là que tu attraperas des grippes et d'autres maladies !
La brune la pointa de sa fourchette vide, pour appuyer ses mots, avant de souffler un rire quand la jeune femme lui tira la langue. Après avoir roulé des yeux, elle lui rendit la grimace, brièvement.
Son expression se radoucit aux mots de Soo, inclinant la tête en fixant son fils.
- Un don de Dieu.. tu ne pouvais pas dire mieux. Je le vois comme ça, moi aussi. Une renaissance pour moi, une seconde chance d'être maman.. Depuis la mort de son premier enfant, elle avait toujours eu ce vide en elle, cette impression d'être incomplète, et qui s'estompait désormais, depuis la naissance de son fils. Ça avait toujours été et ça ne pourrait jamais changer : Elle était faite pour être mère, donner la vie et la veiller.
Soo, sans être réellement sa fille, avait su soulager un peu ce manque, par sa présence et sa douceur.
Je suis sure qu'il deviendra grand et fort, et qu'il nous protègera, moi aussi. Et d'ici là, je compte sur toi pour lui apprendre les choses essentielles à la survie ! Tesa lui offrit un clin d'œil et glissa une nouvelle caresse dans ses cheveux, comme elle aimait à le faire. Et tu peux le garder dans tes bras aussi longtemps que tu le souhaites.. Et aussi souvent que tu l'veux. Je te considère.. un peu comme sa grande sœur, tu vois ?
La coréenne avait dans les yeux cet étrange et singulier mélange d'innocence enfantine et d'affirmation propre aux adultes. Une enfant qui avait trop vite grandi. Pourtant quand la cubaine entonna sa berceuse, elle eut l'impression que l'adolescente retrouvait sa candeur, l'espace d'un instant. Elle se promit alors de lui en chanter plus souvent, pour l'accompagner au sommeil ou simplement, pour lui faire plaisir.
- C'est vrai qu'il y a tant à faire.. Mais ne prends pas trop de responsabilités sur tes petites épaules, princessa. On est tous là pour assurer la vie au Fort, assurer les tâches quotidiennes et tout ça. Alors ne te mets pas trop de pression, d'accord ? Elle dodelina un peu du chef. Et tu sais, si l'ingénierie est trop dure pour toi, tu es toujours la bienvenue à l'atelier. Il y a toujours à faire et à apprendre.
Teresa passa ses doigts sur son visage couvert de cicatrices à l'évocation de l'infirmerie, avant de dériver sur son épaule encore douloureuse depuis le putsch. Nolan et Lisandro sont de merveilleux médecins et chirurgiens. Mais tu sais, il faut des années et des années pour en arriver là. C'est normal que ça te paraisse insurmontable pour le moment.
Elle soupira doucement en revenant caresser les longues mèches noires de sa nièce, réfléchissant quelques secondes à ses mots.
- Tu sais, on fait souvent la fête en fin d'année, pour noël, pour le nouvel an. C'est l'occasion de voir un peu plus de monde qu'au quotidien. C'est vrai qu'on voit pas souvent les autres groupes et factions, malheureusement.. Mais en venant à Seattle, on peut rencontrer de nouvelles têtes. Ce qu'elle ne savait pas encore, c'est que Seattle serait très prochainement pris par New Eden, et qu'elle perdrait tous ses contacts sur place. De quoi déprimer sévèrement. Par contre je n'ai pas besoin qu'on essaye de me trouver un mari, mademoiselle !! Elle rit de bon cœur en pointant du doigt la jeune fille, avant de reprendre : Et toi tu as encore tout ton temps avant de trouver un garçon... Ne sois pas trop impatiente, et surtout, surtout, choisis-le bien.. Ne te fais pas avoir par un beau-parleur qui te fera du mal. Les garçons de ton âge ne sont pas toujours très malins, bella. Et pas aussi... romantiques que toi.
Elle ne savait pas comment se montrer plus claire sans être foncièrement défaitiste, mais elle voulait par-dessus tout protéger celle qu'elle aimait comme sa propre fille. D'un sens, elle était soulagée d'avoir eu un fils. Aujourd'hui comme dans l'ancien monde, la vie était plus facile pour les hommes que pour les femmes. Elle en était une preuve, une victime parmi tant d'autres, et elle ne supporterait pas que Soo puisse subir ce qu'elle avait vécu.
Son regard restait posé sur Soo et Alejandro, deux innocents qui lui réchauffaient le cœur rien que par leur présence. Savoir que leur cœur battait, que leur souffle régulier emplissait l'air, elle ne s'en lassait pas. Elle aurait certainement pu passer des heures à les contempler paisiblement, son léger sourire aux lippes.
- C'est normal d'avoir faim à ton âge, tu es en pleine croissance ma puce. Tu ne devrais pas te restreindre sur la nourriture.. Tu vas finir par avoir des carences. Et c'est là que tu attraperas des grippes et d'autres maladies !
La brune la pointa de sa fourchette vide, pour appuyer ses mots, avant de souffler un rire quand la jeune femme lui tira la langue. Après avoir roulé des yeux, elle lui rendit la grimace, brièvement.
Son expression se radoucit aux mots de Soo, inclinant la tête en fixant son fils.
- Un don de Dieu.. tu ne pouvais pas dire mieux. Je le vois comme ça, moi aussi. Une renaissance pour moi, une seconde chance d'être maman.. Depuis la mort de son premier enfant, elle avait toujours eu ce vide en elle, cette impression d'être incomplète, et qui s'estompait désormais, depuis la naissance de son fils. Ça avait toujours été et ça ne pourrait jamais changer : Elle était faite pour être mère, donner la vie et la veiller.
Soo, sans être réellement sa fille, avait su soulager un peu ce manque, par sa présence et sa douceur.
Je suis sure qu'il deviendra grand et fort, et qu'il nous protègera, moi aussi. Et d'ici là, je compte sur toi pour lui apprendre les choses essentielles à la survie ! Tesa lui offrit un clin d'œil et glissa une nouvelle caresse dans ses cheveux, comme elle aimait à le faire. Et tu peux le garder dans tes bras aussi longtemps que tu le souhaites.. Et aussi souvent que tu l'veux. Je te considère.. un peu comme sa grande sœur, tu vois ?
La coréenne avait dans les yeux cet étrange et singulier mélange d'innocence enfantine et d'affirmation propre aux adultes. Une enfant qui avait trop vite grandi. Pourtant quand la cubaine entonna sa berceuse, elle eut l'impression que l'adolescente retrouvait sa candeur, l'espace d'un instant. Elle se promit alors de lui en chanter plus souvent, pour l'accompagner au sommeil ou simplement, pour lui faire plaisir.
- C'est vrai qu'il y a tant à faire.. Mais ne prends pas trop de responsabilités sur tes petites épaules, princessa. On est tous là pour assurer la vie au Fort, assurer les tâches quotidiennes et tout ça. Alors ne te mets pas trop de pression, d'accord ? Elle dodelina un peu du chef. Et tu sais, si l'ingénierie est trop dure pour toi, tu es toujours la bienvenue à l'atelier. Il y a toujours à faire et à apprendre.
Teresa passa ses doigts sur son visage couvert de cicatrices à l'évocation de l'infirmerie, avant de dériver sur son épaule encore douloureuse depuis le putsch. Nolan et Lisandro sont de merveilleux médecins et chirurgiens. Mais tu sais, il faut des années et des années pour en arriver là. C'est normal que ça te paraisse insurmontable pour le moment.
Elle soupira doucement en revenant caresser les longues mèches noires de sa nièce, réfléchissant quelques secondes à ses mots.
- Tu sais, on fait souvent la fête en fin d'année, pour noël, pour le nouvel an. C'est l'occasion de voir un peu plus de monde qu'au quotidien. C'est vrai qu'on voit pas souvent les autres groupes et factions, malheureusement.. Mais en venant à Seattle, on peut rencontrer de nouvelles têtes. Ce qu'elle ne savait pas encore, c'est que Seattle serait très prochainement pris par New Eden, et qu'elle perdrait tous ses contacts sur place. De quoi déprimer sévèrement. Par contre je n'ai pas besoin qu'on essaye de me trouver un mari, mademoiselle !! Elle rit de bon cœur en pointant du doigt la jeune fille, avant de reprendre : Et toi tu as encore tout ton temps avant de trouver un garçon... Ne sois pas trop impatiente, et surtout, surtout, choisis-le bien.. Ne te fais pas avoir par un beau-parleur qui te fera du mal. Les garçons de ton âge ne sont pas toujours très malins, bella. Et pas aussi... romantiques que toi.
Elle ne savait pas comment se montrer plus claire sans être foncièrement défaitiste, mais elle voulait par-dessus tout protéger celle qu'elle aimait comme sa propre fille. D'un sens, elle était soulagée d'avoir eu un fils. Aujourd'hui comme dans l'ancien monde, la vie était plus facile pour les hommes que pour les femmes. Elle en était une preuve, une victime parmi tant d'autres, et elle ne supporterait pas que Soo puisse subir ce qu'elle avait vécu.
Smile, cry, laugh, scream,
But live as long as you can
.But live as long as you can
- Teresa Guevera
- Survivor
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Le miracle renouvelé de la naissance
Mer 12 Jan 2022 - 22:16
Soo aimait cet endroit. Elle aimait profondément Teresa, qui était pour elle un membre de sa famille.
Les caresses dans ses cheveux étaient comme un baume, une chaude chaleur qui se répandait dans tout son être. Comme en écho à l'amour filial qu'elle ressentait, son attention se reporta sur le petit être qui était si important, et pourtant si petit. Il représentait l'avenir, la continuité d'un cycle dont elle était parfaitement consciente ; et, d'un geste tendre, l'adolescente caressa doucement la tête du bébé.
- "Je ne peux pas prendre trop de responsabilités, on me laissera pas faire. Mais... Un jour... J'aimerai bien en avoir. En tout cas, je passerai des fois le matin, pour te donner un coup de main, comme avant. Peut-être que le maitre d'école sera d'accord de me laisser venir que quelques jours par semaine, ça me donnera du temps en plus."
Elle resta un instant silencieuse, se redressant pour bercer doucement le fils de Teresa, alors qu'il s'endormait. Elle prenait un soin excessif à le tenir avec douceur, à l'entourer de ses bras pour lui offre un beau cocon de sécurité et d'affection, l'embrassant même sur une de ses adorables jours rosées.
- "Ne t'inquiète pas, Teresa. Je ne me laisserai pas avoir par un garçon... C'est pas très important. Mais je sais pas trop comment le choisir. En fait, j'y connais rien du tout. Je veux dire... comment on s'y prend, et tout ça. Racontes-moi ton histoire avec le père du bébé, s'il te plait ! J'aimerai juste en savoir plus. Il t'as embrassé ? Comment tu l'as rencontré ? Ou... si t'as pas envie, raconte-moi une histoire. Genre... ton premier copain."
Rien qu'à l'idée de tomber amoureuse, Soo esquissait un sourire un peu sot, niais, tandis que ses yeux brillaient d'un éclat naïf et tendre.
Elle pouffa, s'installa tout près de l'adulte, qu'elle regarda avec attention.
- "J'ai hâte de connaitre tout ce monde, tu sais. Je sais qu'ici, c'est un monde merveilleux, que c'est le mieux qu'on peut trouver. Qu'on a une chance incroyable. Mais faut pas trop rêver, sinon, on sera pas prêt pour le monde extérieur, surtout si on doit changer d'abri. Si.. si on a un souci, et qu'on est séparé... Où est-ce qu'on pourrait se retrouver, Teresa ? Je veux dire... Un endroit qu'on oubliera pas. Et qui serait comme un point de repère ? T'en penses quoi ?"
Un instant, l'asiatique envia ce petit être qui ne se préoccupait de rien ; mais elle changea rapidement d'avis. C'était excitant, au fond, d'avoir une vie agitée, d'essayer de grandir, de devenir meilleure, plus forte - elle aimait ce qu'elle vivait, et elle n'aurait changé cela pour rien au monde.
Les caresses dans ses cheveux étaient comme un baume, une chaude chaleur qui se répandait dans tout son être. Comme en écho à l'amour filial qu'elle ressentait, son attention se reporta sur le petit être qui était si important, et pourtant si petit. Il représentait l'avenir, la continuité d'un cycle dont elle était parfaitement consciente ; et, d'un geste tendre, l'adolescente caressa doucement la tête du bébé.
- "Je ne peux pas prendre trop de responsabilités, on me laissera pas faire. Mais... Un jour... J'aimerai bien en avoir. En tout cas, je passerai des fois le matin, pour te donner un coup de main, comme avant. Peut-être que le maitre d'école sera d'accord de me laisser venir que quelques jours par semaine, ça me donnera du temps en plus."
Elle resta un instant silencieuse, se redressant pour bercer doucement le fils de Teresa, alors qu'il s'endormait. Elle prenait un soin excessif à le tenir avec douceur, à l'entourer de ses bras pour lui offre un beau cocon de sécurité et d'affection, l'embrassant même sur une de ses adorables jours rosées.
- "Ne t'inquiète pas, Teresa. Je ne me laisserai pas avoir par un garçon... C'est pas très important. Mais je sais pas trop comment le choisir. En fait, j'y connais rien du tout. Je veux dire... comment on s'y prend, et tout ça. Racontes-moi ton histoire avec le père du bébé, s'il te plait ! J'aimerai juste en savoir plus. Il t'as embrassé ? Comment tu l'as rencontré ? Ou... si t'as pas envie, raconte-moi une histoire. Genre... ton premier copain."
Rien qu'à l'idée de tomber amoureuse, Soo esquissait un sourire un peu sot, niais, tandis que ses yeux brillaient d'un éclat naïf et tendre.
Elle pouffa, s'installa tout près de l'adulte, qu'elle regarda avec attention.
- "J'ai hâte de connaitre tout ce monde, tu sais. Je sais qu'ici, c'est un monde merveilleux, que c'est le mieux qu'on peut trouver. Qu'on a une chance incroyable. Mais faut pas trop rêver, sinon, on sera pas prêt pour le monde extérieur, surtout si on doit changer d'abri. Si.. si on a un souci, et qu'on est séparé... Où est-ce qu'on pourrait se retrouver, Teresa ? Je veux dire... Un endroit qu'on oubliera pas. Et qui serait comme un point de repère ? T'en penses quoi ?"
Un instant, l'asiatique envia ce petit être qui ne se préoccupait de rien ; mais elle changea rapidement d'avis. C'était excitant, au fond, d'avoir une vie agitée, d'essayer de grandir, de devenir meilleure, plus forte - elle aimait ce qu'elle vivait, et elle n'aurait changé cela pour rien au monde.
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