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Delivery Day
Jeu 30 Sep 2021 - 12:11
C’était pourtant à droite non ? Gauche puis droite, donc en se fiant à la copie du plan…
Et merde.
Gin a du faire une connerie sur celui qu’il a pris, il refuse d’admettre s’être planté comme un con. La rumeur d’une horde l’a fait dévié, seul et trop chargé pour se risquer à s’y frotter, et depuis il tourne en rond. Il croise des tunnels plus ou moins tenus, des plafonds plus ou moins sur le point de s’écrouler sur lui, des anciennes conduites d’eau ou de gaz qui courent le long des murs, et des rats. Ah ça des rats, y en a. Il en a jamais vu autant, si, mais il aime exagérer Cesare.
Surtout que là sa patience tient à un fil. Mais il est déjà passé devant cette cavité. Il la reconnait, il s’est même demandé qui avait pu foutre un coup dans le mur à cet endroit précis. Il s’arrête deux secondes. Putain. Il est vraiment perdu dans ce merdier de labyrinthe. Retour à son plan, il a envie d’égorger la blonde qui lui a donné. Allez, on va quand même essayer de se repérer.
Deux couloirs de plus, ah une crevasse, c’est nouveau ça. Et elle est pas indiquée sur la carte… Il est à un cheveu de la brûler, s’immoler avec et tout le quartier. Mais un nom devant une porte abandonnée, attends quatre secondes. Il a vu ce nom à un moment, y a vingt minutes il était persuadé d’être à côté. A refouiller le plan, il finit enfin par le repérer. Ca y est. Putain il a fait le tour comme un con, et pas le petit, un vrai grand tour de connard qui sait pas où il va.
Allez on y croit, et cette fois il suit scrupuleusement la moindre indication de couloir, il aurait peut-être dû commencer par-là. Une porte, une autre, la descente obligatoire. Un dernier tunnel humide à emprunter, une conduite de gaz à suivre à droite et… victoire ! La porte blindée. Jamais cru qu’il serait un jour aussi heureux de trouver un bunker dans le noir.
Il toque avant de tenter d’ouvrir. « Oh c’est Cez ! J’ai de la bouffe ! » Si possible avant que la horde de tantôt se décide à venir le câliner. Un regard derrière lui, la frontale éclaire pas sur une dizaine de mètres non plus. Il a une bonne dégaine de champion faut dire, entre le pantalon de plombier, les pompes de randonnées et le vieux t-shirt à moitié moisi qu’il a pris… eh. Faut connaitre sa propension à s’étaler sur les sols crades avant de juger. Un sac de randonnée au bras, un autre sur le dos, il est chargé pour faire tenir les reclus quatre ou cinq jours de plus.
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Re: Delivery Day
Jeu 21 Oct 2021 - 21:12
Le regard fatigué, Valérian était penché depuis de longues minutes sur un plan. Celui-ci était faiblement éclairé par une lampe dont la lueur flottait sinistrement dans l’obscurité du Nid. Ses compagnons étaient affairés plus loin et un silence morose régnait ce soir-là dans le bunker. Était-ce seulement le soir ? Le grec n’en était pas certain. Sa montre ne fonctionnait plus et il était facile de perdre toute notion du temps sous terre.
« Bon sang… » maugréa-t-il en se frottant avec lassitude le visage. Le plan sous ses yeux représentait les tunnels sous la gare de King Street : un enchevêtrement de galeries que la résistance pourrait mettre à profit pour faire exploser le bâtiment. Anton était parti avec une expédition à Kitsap afin de mesurer la quantité d’explosifs qu’ils pourraient y prélever. C’était une opportunité en or ; et le grec espérait que cette découverte soit à la hauteur de leurs espérances.
Valérian ne ressentait, de fait, aucun scrupules à l’idée de faire sauter la gare. Bien au contraire ! Il éprouvait pour l’ensemble des New Eden une colère froide, dangereuse, qui annihilait de son esprit toute réticence à leur égard. Lorsqu’il essayait de dormir sur l’une des couchettes étroites du Nid, les cris de l’inconnue résonnaient avec plus de force que jamais dans sa boîte crânienne. Ils attisaient ainsi cette hargne viscérale, jusqu’à ce qu’elle se propage comme un incendie dans ses veines et le consume entièrement.
Le grec contracta durement les mâchoires. La sensation de manque lui rongeait les nerfs. Il était obligé de quitter ce foutu bunker s’il voulait fumer une cigarette. Ce qui n’améliorait certainement pas son humeur acariâtre !
Il se redressa soudain lorsque des coups furent portés contre la porte blindée. Une voix familière lui parvint alors. « Cesare. » Le grec quitta sans perdre de temps son bureau et rejoignit à grandes enjambées l’entrée. Avec une grimace, il fit tourner le volant de la porte et enclencha son mécanisme d’ouverture. Elle pivota avec un grincement sonore et révéla dans son encadrement l’italien. Valérian lui fit signe d’entrer.
« La route n’a pas été trop pénible ? » lui demanda-t-il machinalement en refermant la porte. « Viens, pose tes affaires par ici. »
Ils déchargèrent rapidement Cesare de ses provisions. Valérian se chargea aussitôt de les ranger. « Tu sais, je réfléchissais : il faudrait que nous ayons une procédure pour l’ouverture de la porte. » dit-il en s'activant. « Au cas où tu serais un jour escorté par des chasseurs de primes. Nous devrions mettre au point des phrases clefs, de sorte à ce que toi ou quiconque d'autre puissiez nous alerter en cas de danger. » Et sans que leurs ennemis ne le réalisent. Valérian jeta un coup d’oeil dans les sacs. « Tu as ce que je t’ai demandé ? (son visage s’éclaira alors qu'il mettait enfin la main sur l'objet de sa convoitise.) Ah ah ! La voilà ! » se réjouit-il en extirpant des réserves une bouteille de whisky. « Je meurs d’envie d’une cigarette. À défaut de pouvoir fumer dans ce foutu trou à rat, un verre ne sera pas de refus. »
Il tourna vers l’italien un regard interrogateur. « Tu te joins à moi ? J’imagine qu’il te faudra un peu de courage pour rebrousser chemin. »
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Re: Delivery Day
Dim 24 Oct 2021 - 17:07
Au moins il n’aura pas eu à attendre une éternité. Valérian n’a pas mis plus de quinze secondes à venir lui ouvrir. L’italien se fait pas tellement plus prier pour entrer, il en peut plus de naviguer à la frontale dans ce dédale, à côté, ce foutu bunker aurait presque l’air agréable. « T’imagines même pas ! » A quel point c’était pénible d’en arriver là. « Y avait une horde, mon plan est foiré, deux heures que je tourne en rond. Deux ! » Et oui, clairement, il le prend à partie.
« Merde faut être motivé pour faire livreur ici. » Oui, il compte un peu râler. Eh oh, qu’on lui pardonne, ça fait des plombes qu’il inspecte des crevasses dans les murs pour savoir s’il est déjà passé à cet endroit. Ca a de quoi foutre les nerfs à n’importe qui.
Bon, au moins il a pu se débarrasser de ses sacs, entreprend de vider celui qu’il avait sur le dos pendant que le grec s’occupe de l’autre. « Ça serait clairement bien ouais. T’as déjà des idées ou ? » Et juste comme ça il semble déjà calmé. Y a des humeurs qui lui passent assez vite au Cesare, surtout quand au fond il sait qu’il a que sa propre connerie à accuser. Coup d’œil à Valérian. « Ouais dans ton sac, sur la… droite, l’autre droite. » Et voilà. Un boss satisfait.
« Pour les clopes c’est un peu compliqué mais je t’ai laissé un paquet sur la poche de côté. » James, son principal fournisseur, avec une prime sur la gueule, tout de suite ça devient une aventure de se fournir. Son regard croise celui du grec. « Carrément. » Déjà que Cez est pas le dernier pour picoler, s’il s’est tapé deux heures de trajet pour cinq minutes dans le bunker, franchement là, il va gueuler. Et qu’on ose pas dire que c’est pas une réaction censée.
« Vous avez des verres ou un truc ? » Autant lui ça l’emmerde pas, autant Valérian a pas une réputation à boire à la bouteille directement. « Au fait fais-moi repartir avec une liste écrite de ce qui vous manque. » Avant qu’il oublie, et pendant qu’il le suit plus loin. Pas que la planque soit très grande mais depuis la découverte, Cesare y a pas refoutu les pieds. Aucune idée de comment les squatteurs ont pu s’organiser dedans. Il laisse au boss le soin de servir les verres.
Il trinque mais vraiment pour la forme, avale directement deux trop longues gorgées. Sur ce point-là, la milice l’a vraiment pas aidé. « Vous devenez pas dingues là-dedans ? » Les murs gris, le sol gris, les portes blindées qui coupent tout bruit. Cesare l’hyperactif aurait environ 10 minutes d’espérance de vie, soit parce qu’il se fracasserait la tête contre un mur, soit que ses colocataires essaieraient de l’étrangler. Il s’assoit sur ce que lui pointe Valérian, reprend une gorgée.
« T’en fais pas, j’ai toujours des magazines pornos qui trainent. Tu préfères quoi ? » Eh, ça occupe toujours vingt minutes de vie. Mais devant la tête que tire Valérian, il a bien une seconde d’arrêt. « Bah quoi ? » Plus de vingt ans qu’il a passé le cap de considérer les fantasmes de tout à chacun comme quelque chose de bizarre. Si y a bien un type qui peut entendre les pires trucs à ce sujet, merde, c’est pourtant Cesare. « C’est bon j’le raconterais pas. »
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Re: Delivery Day
Ven 12 Nov 2021 - 20:45
Les lèvres de Valérian frémirent lorsqu’il s’écarta pour laisser entrer Cesare. Fidèle à lui-même, l’italien se mit aussitôt à maugréer. La traversée des souterrains n’était certainement pas de tout repos. Aussi le grec hocha-t-il la tête. « Je vois. Cette horde est une véritable plaie. » du rapport que lui avait dressé Yulia, les Exilés avaient déjà croisé son chemin dans les tunnels. « Il faudrait pour bien faire s’en débarrasser… mais dans des tunnels aussi étroits et sombres, la tâche risque d’être ardue. »
Absorbé dans ses pensées, il se frotta le menton, le front froissé d’une ride pensive. Peut-être pourraient-ils provoquer un éboulement sur cette horde et la mettre ainsi hors d’état de nuire ? C’était une possibilité. Les rouages de son esprit se bousculaient, tandis qu’il considérait le problème sous tous ses aspects. « Mmh. » Le grec leva les yeux vers Cesare et sourit poliment. « Ravi que tu n’aies pas été tué ! Nous commencions à manquer de vivres, et je dois admettre que la perspective de s’entredévorer ne m’enchantait pas du tout. » Valérian fit signe à son compagnon de le suivre. Ils traversèrent le bunker où s’activait Sidney à la création de tracts. D’un hochement respectueux de tête, il salua Cesare.
Sans perdre de temps, Valérian entreprit de ranger les provisions. Il les déposa soigneusement dans les étagères prévues à cet effet, puis haussa un sourcil en direction de Cesare. « J’imagine qu’il faudrait une phrase quelconque, capable de tromper la vigilance de ces potentiels chasseurs. Quelque chose comme « C’est Cesare, auriez-vous l’amabilité d’ouvrir la porte, s’il vous plaît ? (le sourire que bridait Valérian joua à la commissure de ses lèvres.) … tu as raison, trop poli. Disons plutôt : « c’est Cesare, dépêchez-vous d’ouvrir cette foutue porte ou je l’enfonce ! » Oui, ça me semble déjà plus crédible ! » conclut-il gaiement.
Le grec se fendit d’un large sourire en découvrant la bouteille de whisky dans les provisions. Voilà qui devrait réchauffer l’atmosphère lugubre de ce bunker ! se réjouit-il. C’était exactement ce dont il avait besoin : quelques gorgées de cet ambre liquide pour dissiper l’âpreté de cette existence. Valérian se figea à l’aveu suivant de Cesare. « Tu m’as apporté des clopes ? » répéta-t-il, stupéfait. Il attrapa le paquet dans la poche que lui indiquait l’italien et sourit. « Ma foi, c’est encore mieux que Noël ! (il croisa le regard de Cesare) Merci. Pas seulement pour les cigarettes, mais pour les risques que tu as pris. On ne ferait pas long feu sans ça. » Compte tenu du nombre élevé de chasseurs de primes qui arpentaient Seattle, ni lui ni Allïa n’auraient longtemps survécu hors de cette cachette.
« J’ai fait apporter quelques verres du Merchants. Installe-toi, je vais les chercher. » dit Valérian en désignant à l’italien le canapé et les fauteuils rapiécés qui trônaient au centre de la pièce. Il revint rapidement avec les verres, les remplit généreusement puis trinqua avec Cesare. Le whisky coula alors sur ses papilles comme un miel onctueux, réconfortant. La question de son compagnon arracha ensuite au grec une grimace affectée. « C’est affreux. » répondit-il avec franchise. « Épouvantable. Mais c’est mieux que d’être mort, paraît-il. Quoique nous ayons l’impression d’être enterrés vivants ici. » L’enfermement, le manque d’intimité et d’hygiène mettaient à rude épreuve les nerfs de Valérian.
Dans un geste où poindrait sa frustration, il fit tournoyer la robe ambrée de son whisky. Ses yeux s’arrondirent à la question de Cesare. « Tu as des magazines pornographiques dans ton sac ? » lui demanda-t-il, partagé entre incrédulité et amusement. Un éclat de rire lui échappa et il secoua la tête. « Eh bien… aussi tentante qu’est ta proposition, je crains de ne pas bénéficier de suffisamment d’intimité ici pour en faire… pleinement usage. »
Le grec adressa un sourire radieux à son compagnon et but une nouvelle gorgée d’alcool. « C’est ce qui me manque le plus, je crois bien : de l’intimité. J’ai découvert des facettes de Sidney dont j’aurais préféré ignorer à jamais l’existence. C’est un cauchemar. » Il accrocha alors le regard de Cesare. « Dis-moi, comment vont les choses au Merchants ? »
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Re: Delivery Day
Dim 14 Nov 2021 - 11:28
« J’te confirme. » Que se débarrasser de cette foutue horde sera pas une tache aisée. « Au mieux dans certains couloirs on peut être à deux de front, je t’explique pas le bordel, surtout qu’on sait toujours pas combien ils sont. Le plus simple ce serait de l’emmener ailleurs, on les siffle en balade plus loin dans les souterrains et on espère qu’ils entendent un truc. » Tout comme ces foutus cadavres restent dans le coin à cause du nid de rats qu’ils peinent à localiser.
« Après… vu que j’arrive déjà à me paumer alors que j’ai une carte, faut quand même noter que ça force un emmerdeur qui sait pas exactement où on est à reconsidérer de nous chercher. » Explorer avec une horde sur le cul, c’est quand même pas tentant. « J’dis juste qu’y a peut-être des avantages à la garder. » Disons que c’est à considérer comme question.
C’est l’heure de déballer son paquetage, et Cez estime s’être pas trop foutu de leur gueule. Entre l’eau et la bouffe pour les maintenir en vie, il a trouvé de quoi rendre leur temps ici un peu moins… pire ? Mais c’est déjà l’heure de parler stratégie. Il se marre doucement. « Si on parle d’enfoncer la porte, c’est qu’on est avec des fils de pute, noté. Je ferais passer. » Un sourire de plus, quand Valérian découvre ses clopes. A vrai dire il lui envoie le paquet directement.
« T’inquiètes pas de ça, va. » Si ça l’enchante pas des masses de jouer au livreur, il peut bien se fendre d’un effort. Il l’aime bien le Valérian, il a l’air d’un gars sur qui on peut compter pour pas être trop con, et faut admettre qu’il aime assez leurs discussions. Il le suit jusqu’aux fauteuils un peu moisis, mais s’installe sans ciller. L’habitude de la galère, on dira. Le temps de trinquer, de boire une gorgée, la question fuse et la réponse aussi vite. L’italien se marre doucement.
Un froncement de sourcils, mais toujours assortis d’un sourire. « Attends, je suis sûr qu’on a vu une salle de bain quand on a visité en premier. » Et qu’il dise pas qu’y a foule là-dedans toute la journée durant. « Tu prends un papier, t’écris occupé en gros, et tu t’enfermes pour te branler, c’est bon. Ou mieux, désolé je suis en train de me toucher la bite. Personne viendra te faire chier. » Que ce soit par gêne ou par respect, on s’en fout, temps que le résultat est là. « Sans déconner, faut te vider les couilles de temps en temps, sinon crois-moi tu vas avoir des problèmes. » Parce que les gonades trouvent toujours moyen de se vider même si on les aide pas. Et si c’est pas volontaire, alors c’est involontaire, et ça c’est pire qu’un papier sur la porte des wc, qu’il le croit sur ça.
« Attends quoi ? » Quelles facettes de Sidney ? « Racontes, tout. » Des mois qu’il essaye de se faire bien voir de leur vigie reconverti en planqué. Jamais réussi à lui arracher plus qu’un sourire, alors franchement, il est prêt à tout entendre sur lui. Peut-être ça lui donnera une idée pour le chopper, qui sait. Parce que merde, c’est pas faute d’essayer, mais leur Sid national veut pas l’approcher avec un vêtement vaguement déboutonné. A croire qu’il sait exactement ce qu’il veut obtenir de lui le Cesare. Okay, peut-être qu’il est pas non plus très subtil ou discret.
La dernière question lui laisse une seconde de vide, le nez dans son verre de whisky. « Ça va. On a un peu dû réorganiser les équipes de trocs, Sash’ arrive à produire assez vite depuis qu’on a mis en place son micro-labo donc ça roule tranquille. On a pas de soucis de bouffe ou d’eau et l’électricité est pas encore tombée en rade pour le moment. » Autant dire un paradis du survivant. « Yulia pète les couilles des fois, mais ça j’veux dire, c’est comme d’habitude. »
Son regard glisse à Valérian, non clairement, ça lui plait pas mais. « On se démerde t'inquiètes. Isha et Emy et leurs deux mômes ont réussis à s’installer. Pour l’instant les combats à la Cage ça a l’air de lui suffire pour les faire vivre. Je le vois de temps en temps donc s’il avait un problème il me le dirait. » Il a plutôt intérêt, ce petit con.
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Re: Delivery Day
Ven 26 Nov 2021 - 16:19
Le grec lança un long regard à son compagnon lorsque celui-ci balaya ses remerciements d’un geste nonchalant. Cesare avait beau râler chaque fois qu’il rendait visite aux réfugiés du bunker, protester et s’indigner du traitement qui lui était réservé, force était d’admettre qu’il s’acquittait toujours de sa tâche. Il partait chaque fois en maugréant, promettant qu’on ne l’y reprendrait plus à traverser ces « foutus » souterrains ; mais finissait pourtant irrémédiablement par revenir. Si son comportement étonnait le grec, il était évident que les réfugiés du Nid pouvaient compter sur Cesare… quoique celui-ci aurait probablement argué le contraire.
L’italien était indubitablement un personnage haut en couleur que Valérian apprenait à apprécier. C’était un râleur invétéré, doublé d’une brute et d’un ivrogne, mais dont la loyauté envers les siens était indiscutable. Sa franchise plaisait en outre au grec qui la trouvait plutôt rafraîchissante.
Installé dans un fauteuil, Valérian porta son verre à ses lèvres. Il ferma les yeux et savoura l’arôme boisé du whisky qui glissait lascivement sur ses papilles, dénouant sensiblement les noeuds de son dos. Il leva un regard stupéfait vers son compagnon lorsque celui-ci lui proposa sans ambages des magazines pornographiques. Le grec esquissa une moue indisposée lorsque Cesare insista. « Le fait est que nous stockons les seaux d’aisance dans cette salle de bain. Le parfum qui s’en dégage n’est donc pas… propice à un moment de détente comme celui-ci. » expliqua-t-il poliment en faisant onduler le whisky dans son verre. « Et nous n’avons pas encore installé de verrou sur la porte. Ce qui ne saurait tarder. Quoique je sois à présent suffisamment familier avec l’anatomie de chacune des personnes présentes dans ce bunker pour douter de son utilité. »
Il s’apprêta à boire une nouvelle gorgée d’alcool mais s’immobilisa aux conseils de son compagnon. Ses yeux noirs jaugèrent un instant Cesare, comme s’il cherchait à déterminer le degré de sérieux de sa proposition. Enfin, Valérian hocha la tête. « J’imagine que je devrais pouvoir m’isoler dans le dortoir de temps à autre. » concéda-t-il. Il contempla longuement son verre puis avoua : « j’ai l’impression de devenir fou dans ce bunker. C’est comme d’être enfermé en cage. Me vider les couilles ne serait par conséquent pas de refus. Dieu sait que j’ai besoin de me changer les idées en ce moment. » Autrement, peut-être cet enfermement aurait-il raison de lui avant New Eden. Ses pensées s’égarèrent à cet instant, emportées par le souvenir du parfum de Reese, de son regard impétueux, brûlant, et de la chaleur de son corps. Les étreintes qu’il partageait avec la jeune femme étaient rares, bien trop espacées au goût de Valérian. Ces moments étaient une véritable bouffée d’oxygène pour lui. Et Reese lui manquait terriblement chaque fois qu’il se trouvait enfermé dans ce bunker, écrasé par le poids de ses angoisses.
Sentant le regard de Cesare, Valérian s’éclaircit la voix et demanda d’un ton dégagé : « pourquoi ne me montres-tu pas ces magazines ? Je dois dire que tu as attisé ma curiosité. » Il but une gorgée de whisky. « Quant à Sidney, j’ai malencontreusement ouvert la porte des toilettes alors qu’il était occupé à… comment devrais-je dire ? Des affaires personnelles qui ne requerraient certainement pas mon assistance. » Il grimaça légèrement et échangea un regard avec l’italien. « Pas le genre d’affaires dont nous venons de parler. Des affaires autrement plus embarrassantes qui m’ont donné un généreux aperçu de son cul. »
Le grec lança un regard vers Sidney qui s’activait plus loin. « Suite à cet incident, nous avons décrété la nécessité absolue d’installer un verrou à la porte des toilettes. » Il ne se rappelait que trop bien de l’embarras de l’afro-américain qui l’avait alors vivement chassé des toilettes, faisant fi de son habituelle politesse guidée.
Avec une grande attention, Valérian écouta ensuite le rapport que lui faisait Cesare de la vie au Merchants. Il se figea sensiblement à la mention de Sasha, puis sourit gracieusement à celle de Yulia. « Elle a un talent certain pour ça, j’en conviens. Cela dit, ce groupe fonctionnerait moins bien si elle ne nous cassait pas régulièrement les couilles. »
Le grec contempla une nouvelle fois son verre puis demanda d’une voix qu’il s’efforça de rendre égale. « Très bien. Et est-ce que tu… est-ce que tu sais comment va Sasha ? »
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Re: Delivery Day
Mar 18 Jan 2022 - 15:57
La grimace ne tarde pas, à l’évocation des seaux qui, certes, doivent dégager une odeur peu propice à se toucher. Verre définitivement fixé à la main, il croise quand même les bras le Cesare. C’est vrai que ça doit être chiant à vider, quand on compte qu’y a toute une échelle à grimper, surtout en tentant de ne rien renverser. Peut-être avec une glacière et une corde, ça demandera surtout de faire gaffe au moment de transvaser. Mais la discussion continue avant qu’il creuse l’idée.
« Vous êtes pas quarante non plus » quand Valérian concède qu’il pourrait utiliser le dortoir. « tu leur dit de te lâcher la grappe dix minutes, une demi-heure, chais pas combien de temps tu mets, et voilà, affaire réglée. » Ca peut quand même pas être si compliqué de se branler.
Il a juste un sourire compatissant vers le grec. Honnêtement, à sa place, ça fait déjà un moment qu’il aurait tourné la carte. Inconcevable de rester enfermé entre quelques murs, rien que son mois dans les quatre étages, et un toit, du Merchant ressemblait à de la torture pure. « Je vais regarder si je trouve pas, je sais pas, un jeu de société ou un truc comme ça. Avant que tu te pètes le frein comme un grand à t’occuper l’esprit. » Si ne pas se vider les gonades risque de devenir un problème à la longue, certainement que s’acharner jusqu’à se faire cracher du sable l‘aidera pas d’avantage.
Un rire fuite, quand le boss demande quand même à regarder la marchandise. « J’en ai que deux là. » Quand même, il allait pas leur léguer si gentiment toute sa collection. Verre posé il retrouve son sac et a un temps d’arrêt à la pauvre aventure de Sidney. Un regard sur Valérian, qui glisse à leur vigie qui certainement en demandait pas temps, le rire reprend plus vivace. « Pourquoi c’est toujours à lui que ça arrive ? » Le mec le plus propre sur lui de tout l’apocalypse. Bon par contre, autant que ça le fasse marrer, ça va certainement pas aider à le chopper.
« Je note de vous trouver un verrou, bon je promets pas grand-chose sur la pose par contre. Je rappelle que c’était pas mon job. » Mais il sait encore poser une vis le quarantenaire, et puis merde, qu’ils lui fassent pas croire qu’ils s’attendent à une finition quatre étoiles au milieu d’un nid à rats. Là, les deux magasines sont tendus à qui de droit. Un avec des nanas, un avec des gars. Eh, il a pensé à Sidney dans l’histoire, faut pas croire. Aussi vite Cez va se rasseoir.
Claquement de langue, parce que ça lui fait chier d’admettre pour Yulia. « Possible. » Disons que quand elle endosse le mauvais rôle, on aime plus facilement lui reprocher la chose. Une gorgée de plus, avant que Valérian en revienne à Sasha. « Ça va. » A une chose près. « T’sais y a quelques mois elle a commencé à voir un gars, pas un exilé. Tu la connais, elle était toute fondue d’amour au premier regard, et au bout d’une semaine c’était l’homme de sa vie. » Tout ce qu’on peut attendre de la petite, en soit. « Il se trouve qu’il est parti. Il est pas mort, il lui a juste dit qu’il partait de Seattle, t’imagines le coup que ça lui a mis. » Vague soupir.
« Bon je soigne ça à coups de bouteilles que je lui fais descendre cul sec. Ca a plutôt l’air de marcher. » Il se marre. « Je lui ai demandé si elle voulait que je le traque pour lui péter les dents mais elle a refusé, qu’est-ce tu veux faire de plus ? » Pourtant il lui avait promis que si ce con la faisait pleurer, il lui casserait bien les deux jambes avant de l’abandonner sur la chaussée. Franchement, à quoi il en est réduit pour écouter les supplications d’une gamine.
« Y a un truc en particulier qui t’inquiète à son sujet ? »
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