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Y a quoi là dedans ? King Kong ?
Ven 8 Oct 2021 - 23:31
Vous avez déjà eu cette sensation d’être déconnecté de votre propre corps ? Ce bruit blanc qui vous entoure, vous englobe, vous aspire ? Comme si tout ce qui se passait autour était un peu irréel et ne vous concernait pas ? Moi oui. Une première fois quand mes parents sont morts. J’ai entendu un plop là-haut, puis le vide, juste le vide et l’horreur. Ce sont les garçons qui m’ont emmenée et sauvée. Et une très très longue fois surtout. On venait d’abandonner Nolan et une partie de moi est restée avec lui. Mais j’avais Tom sur qui m’appuyer, sur qui compter, qui était toujours là pour me protéger et veiller sur moi. J’étais déconnectée, détachée, indifférente.
Dawn trotte à mes côtés, inquiète, levant la tête pour la frotter contre ma main, en gémissant, sans que je ne réagisse vraiment. Je ne prête attention à rien et me dirige vers le mobile-home, traversant tout, totalement perdue dans mes pensées.
Ils sont pas là. Je suis toute seule. Comme quand je suis arrivée ici. Abandonnée.
Non. Non, ils ne m’ont pas abandonné. Ils vont bien, ils vont revenir.
Mais en attendant, comment je fais ? Pour gérer ça ? Pour affronter ça ? Toute seule ? Ah non. Pas toute seule. Je suis plus toute seule. Sauf que j’aurais justement préféré. Pourquoi ils sont pas là quand j’ai besoin d’eux ? Et pourquoi moi d’abord ? Il y a plein de gens qui seraient sans doute ravis de ça !… à commencer par Nolan. Et c’est bien le problème. Il va être ravi, aux anges même. Il a toujours voulu des enfants. Je le sais, et c’est source de tension, au mieux, entre nous. C’était déjà une difficulté quand j’étais avec Tom, alors que cette envie, ce besoin, est loin d’être aussi fort chez lui que chez Nolan. Ouais ouais, je compare pas vraiment. Je dis juste que c’est la merde.
Je me change, machinalement, troquant le jean contre un leggins, changeant de baskets. Et si j’en veux pas ? Il me le pardonnerait jamais. Je peux pas le perdre. Mais bordel, c’est injuste ! J’ai pas envie de ressembler à une baleine ! J’ai pas envie d’être responsable d’un gremlins qui ne fera que brailler ! J’ai pas envie d’avoir cet alien à l’intérieur de moi !
… J’éviterais de présenter la chose comme ça à Nolan oui. Le pire ? C’est qu’il serait capable de dire que c’est à moi de décider, qu’il me suivra et acceptera. Alors qu’il crève d’envie d’avoir un môme. Avec moi. Précision importante. Sinon, je lui en aurais bien trouvé un lambda, déjà un peu grand, qui sache se débrouiller seul quoi… Je laisse filer un énième soupir en me passant les mains sur le visage.
Et je sursaute en rouvrant les yeux. « Ludwig ? Qu’est-ce que tu fous-là ? Tu veux quoi ? » Un peu – beaucoup – abrupt, même pour moi. Je fronce les sourcils en m’attachant les cheveux et je dévisage le visage rempli de douceur de mon vis-à-vis. « Désolée, je t’ai pas entendu arriver. Tu m’as fais peur. » Piètre excuse, mais on fait ce qu’on peut…
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Re: Y a quoi là dedans ? King Kong ?
Mar 26 Oct 2021 - 11:24
Le nez dans son herbier, il traversa le camp, insensible à ce qu'il se passait autour de lui, concentré. Il avait enfin parlé à Cassidy de son herbier, et de celui qu'elle avait également, et ils avaient pu comparer leur travail pour que chacun apporte un peu plus à l'autre. Le libraire était ravi. Rien de tel que quelqu'un partageant les mêmes passions et envies pour s'enrichir. Et pour les plus jeunes du camp, avoir de tels carnets pouvaient s'avérer très utiles.
Parfois même, ils se donnaient de petits exercices. Une même plante pour les deux, quelques jours pour en faire un compte rendu complet. C'était la raison pour laquelle il était si pressé de la retrouver, avec ses pages noircies de croquis et d'indications.
Il constata une fois devant sa caravane qu'elle était ouverte. Sorti de ses pensées, il approcha, tapota la porte en passant timidement l'embrasure, pile lorsque la jeune femme termina d'enfiler des baskets. Elle n'avait pas l'air de l'avoir remarqué, aussi, Ludwig ne sut pas trop quoi faire. Ressortir, et frapper de nouveau en faisant comme s'il venait d'arriver ? Se râcler la gorge pour signifier sa présence ? La saluer, simplement ? Il pouvait facilement se prendre la tête pour une décision aussi futile.
Heureusement, Cassidy leva les yeux, coupant court à ses vives réflexions. Elle sursauta, et, de surcroît, Ludwig aussi, ne s'attendant pas à une telle réaction. Aussitôt, elle prit une intonation plus dure qui laissa l'homme muet, prêt à repartir en se répandant en excuses.
Je …
Elle s'excusa finalement, arrachant un bref sourire soulagé au grand rouquin. Il secoua la tête.
Non, c'est moi qui m'excuse … la porte était ouverte, j'ai pas réfléchi. Je voulais pas te faire peur.
Il pinça les lèvres, baissa les yeux vers son carnet serré entre ses doigts, les relevant brièvement vers elle pour lorgner, rapidement, sur sa silhouette. Rien n'était différent, et pourtant, l'instinct développé de Ludwig, depuis quelques temps, s'était allumé dans sa tête. Dès qu'il était à proximité d'elle, il avait l'impression de ressentir quelque chose, comme si son âme protectrice prenait le relais. Il connaissait ces sensations. Il savait quand elles se déclenchaient.
J'ai … j'ai terminé le travail que l'on s'était donné, reprit-il après un silence, tapotant son carnet. Tu sais, sur le Juniperus virginiana.
Il était resté droit comme un i, à mi-chemin entre la porte et la jeune femme, n'osant plus faire un pas.
J'avais noté la date d'aujourd'hui pour qu'on se revoit à ce sujet. Mais … je peux aussi bien revenir plus tard, ou un autre jour. Je te dérangeai ?
Il pencha le visage sur le côté, constata qu'elle avait l'air tourmentée, et que ça n'avait pas l'air d'être que de la faute de son apparition soudaine dans son chez elle.
Est-ce que tu as besoin de quelque chose ?
Parfois même, ils se donnaient de petits exercices. Une même plante pour les deux, quelques jours pour en faire un compte rendu complet. C'était la raison pour laquelle il était si pressé de la retrouver, avec ses pages noircies de croquis et d'indications.
Il constata une fois devant sa caravane qu'elle était ouverte. Sorti de ses pensées, il approcha, tapota la porte en passant timidement l'embrasure, pile lorsque la jeune femme termina d'enfiler des baskets. Elle n'avait pas l'air de l'avoir remarqué, aussi, Ludwig ne sut pas trop quoi faire. Ressortir, et frapper de nouveau en faisant comme s'il venait d'arriver ? Se râcler la gorge pour signifier sa présence ? La saluer, simplement ? Il pouvait facilement se prendre la tête pour une décision aussi futile.
Heureusement, Cassidy leva les yeux, coupant court à ses vives réflexions. Elle sursauta, et, de surcroît, Ludwig aussi, ne s'attendant pas à une telle réaction. Aussitôt, elle prit une intonation plus dure qui laissa l'homme muet, prêt à repartir en se répandant en excuses.
Je …
Elle s'excusa finalement, arrachant un bref sourire soulagé au grand rouquin. Il secoua la tête.
Non, c'est moi qui m'excuse … la porte était ouverte, j'ai pas réfléchi. Je voulais pas te faire peur.
Il pinça les lèvres, baissa les yeux vers son carnet serré entre ses doigts, les relevant brièvement vers elle pour lorgner, rapidement, sur sa silhouette. Rien n'était différent, et pourtant, l'instinct développé de Ludwig, depuis quelques temps, s'était allumé dans sa tête. Dès qu'il était à proximité d'elle, il avait l'impression de ressentir quelque chose, comme si son âme protectrice prenait le relais. Il connaissait ces sensations. Il savait quand elles se déclenchaient.
J'ai … j'ai terminé le travail que l'on s'était donné, reprit-il après un silence, tapotant son carnet. Tu sais, sur le Juniperus virginiana.
Il était resté droit comme un i, à mi-chemin entre la porte et la jeune femme, n'osant plus faire un pas.
J'avais noté la date d'aujourd'hui pour qu'on se revoit à ce sujet. Mais … je peux aussi bien revenir plus tard, ou un autre jour. Je te dérangeai ?
Il pencha le visage sur le côté, constata qu'elle avait l'air tourmentée, et que ça n'avait pas l'air d'être que de la faute de son apparition soudaine dans son chez elle.
Est-ce que tu as besoin de quelque chose ?
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Re: Y a quoi là dedans ? King Kong ?
Dim 31 Oct 2021 - 20:39
La culpabilité prend un instant le pas sur le reste. Ludwig fait partie des rares personnes contre qui je n’arrive pas à me mettre en colère, ou à qui je n’arrive pas à en vouloir. En même temps, je pense que c’est le cas d’un peu tout le monde face à lui. Sa survie jusque-là tient, à mes yeux, un peu du miracle, comme celle de Nolan… Ils ont tous les deux ce côtés naïfs et bienveillants, mais Nolan est moins… crédule quand même, et surtout il est médecin, ce qui fait de lui un trésor national ou peu s’en faut. Mais Ludwig a… cette douceur, cette fragilité qui émane de lui. Qui m’empêche donc de l’envoyer chier quelle que soit mon humeur.
Alors forcément, quand je vois sa tête, je m’en veux. Un peu. Pas trop non plus, j’ai toujours les mains qui tremblotent et le cœur qui bat trop vite. Sauf que ça n’a rien à voir avec lui. C’est tout le reste que j’arrive pas à digérer. Je regarde la porte quand il en parle, comme si elle était responsable, ce qui est certainement le cas. Je secoue la tête. « C’est rien. J’étais perdue dans mes pensées. » Je tente un sourire, qui disparaît aussi vite.
Bon, calme-toi, si tu fais un AVC avant le retour de Nolan, il te tuera. Je cligne des yeux et fixe Ludwig alors qu’il continue. « Le quoi ? » J’adore Ludwig, on a plein de points communs… Au moins un en tout cas ! Mais comme c’est les plantes, ça compte pour mille. Enfin bref, c’est devenu un très bon ami, mais purée, il continue de me sortir des mots en latin. En LATIN. Alors oui, il a déjà du me le dire, mais franchement, même si c’est mon boulot, ma passion, et j’en passe, non, le latin, c’est non. « Tu veux pas dire le genévrier ? Ou l’arbre qui te file des rougeurs sur tout le bras quand tu y touches ? » Ou c’était juste moi ça. Mais j’aime pas ce truc. Et ouais, y a des arbres que j’aime pas !
Mes lèvres se pincent et je regarde le carnet qu’il tient comme si sa vie en dépendait, me demandant vaguement si je fais pareil. Probablement que oui. Je grimace alors qu’il continue. « J’ai pas eu le temps de finir. Enfin, j’ai commencé, mais j’ai été… distraite. » Il me connait assez pour savoir que ça arrivait très – trop – souvent, malgré tous mes efforts. Autant dire que depuis que ça m’a effleuré, c’est devenu mission impossible.
Et merde… ça a duré quoi ? Trois minutes sans que j’y pense ? Je déglutis et attrape ma veste. « Non, tu me déranges pas. J’allais juste courir. J’ai besoin de… Courir. » Est-ce que j’ai envie qu’il m’accompagne ? J’en sais rien. J’ai envie de courir jusqu’à plus sentir mes jambes, jusqu’à ce que je sois incapable de réfléchir, jusqu’à m’écrouler de fatigue. Est-ce que c’est une solution ? Carrément pas, mais je m’en fous un peu, ça me ferait du bien c’est tout.
Je le dévisage et un soupir m’échappe.
« Mais on peut se contenter de marcher, si tu m’accompagnes. Je suis pas sûre d’avoir envie de… ou besoin de quelque chose… » Je me passe les mains sur le visage, soupirant de nouveau, avant de mettre une écharpe. J’esquisse un sourire. « Je t’ai dit que j’avais eu l’incroyable chance de rencontrer ta nièce il y a pas longtemps ? » Cette petite peste…
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Re: Y a quoi là dedans ? King Kong ?
Mer 10 Nov 2021 - 15:51
Le … juniperus virginiana, répéta-t-il, consciencieux.
Ses sourcils se froncèrent et il pencha légèrement la tête alors que Cassidy ne le remettait pas. Finalement, elle se souvint, et Ludwig fit la moue. Le genévrier, oui.
C'est plus joli en latin, se défendit-il du bout des lèvres, un peu gêné.
La jeune femme avoua qu'elle n'avait pas pu le continuer. Aussitôt, le libraire agita sa main devant lui.
Oh, ce n'est pas grave ! Quand tu veux, et peux. Ce n'est pas vital.
Peut-être était-ce lui, même, qui c'était une fois de plus emballé sur ce genre de travail. Trop à fond dedans, trop passionné, trop dans la lune. Il en oubliait parfois les autres tâches à faire, au grand dam des autres. Et oui. Personne n'était parfait, malheureusement.
Il l'observa tandis qu'elle récupérait sa veste.
Oh.
Il pinça les lèvres, son regard glissa au niveau de son ventre, inconsciemment. Souvent, il avait des pressentiments. Des instincts qui lui parlaient, et il essayait chaque fois de passer outre même si, souvent, ils s'avéraient être justes. Pour Cassidy, sa petite voix hurlait dans sa tête. Mais il n'osait rien dire. La jeune femme avait l'air … sur les nerfs, depuis quelques temps. Tendue. Nerveuse. Savait-elle ?
Avec patience, il l'écouta, glissant l'une de ses mains dans la poche de son long manteau.
Comme tu préfère. Marcher, ça me va, sourit-il. Je ne suis pas un grand fan de footing.
Il posa son carnet sur sa table pour ne pas s'en encombrer durant la balade. À coup sûr qu'il ne résisterait pas à l'idée de lui montrer ses nouvelles créations, et il préférait éviter de l'agacer avec ça.
Ma nièce ? Cindy ?
Elle termina de se préparer, et il s'effaça pour la laisser sortir avant de la suivre. Visiblement, elle n'avait pas passé un bon moment avant la fille de Tomas.
Ludwig grimaça légèrement.
Elle est … vive. N'est-ce pas ?
Une vraie future cheffe, qui n'avait pas sa langue dans sa poche et qui savait déjà ce qu'elle voulait.
Sa seconde main se fourra dans sa poche et il lui emboita le pas, gardant la même allure qu'elle, déjà assez gêné de l'avoir troublé dans sa séance de sport. Néanmoins, il était content de passer un peu de temps avec elle.
Je suppose que tu as été victime de son ... fort caractère ?
A la différence des enfants de Ludwig, la petite était explosive et excentrique. Un mélange qui ne faisait pas toujours bon ménage. Nicolas devait souvent faire avec son fort caractère, et courber l'échine face à ses exigeances. Souvent, il s'agissait de jouer à la maîtresse avec elle, et il devait lui obéir au doigt et à l'oeil, jusqu'à aller au coin quand elle l'exigeait. Heureusement que le plus jeune n'était pas pénible. Ca l'embêtait, mais ... il obéissait.
Ses sourcils se froncèrent et il pencha légèrement la tête alors que Cassidy ne le remettait pas. Finalement, elle se souvint, et Ludwig fit la moue. Le genévrier, oui.
C'est plus joli en latin, se défendit-il du bout des lèvres, un peu gêné.
La jeune femme avoua qu'elle n'avait pas pu le continuer. Aussitôt, le libraire agita sa main devant lui.
Oh, ce n'est pas grave ! Quand tu veux, et peux. Ce n'est pas vital.
Peut-être était-ce lui, même, qui c'était une fois de plus emballé sur ce genre de travail. Trop à fond dedans, trop passionné, trop dans la lune. Il en oubliait parfois les autres tâches à faire, au grand dam des autres. Et oui. Personne n'était parfait, malheureusement.
Il l'observa tandis qu'elle récupérait sa veste.
Oh.
Il pinça les lèvres, son regard glissa au niveau de son ventre, inconsciemment. Souvent, il avait des pressentiments. Des instincts qui lui parlaient, et il essayait chaque fois de passer outre même si, souvent, ils s'avéraient être justes. Pour Cassidy, sa petite voix hurlait dans sa tête. Mais il n'osait rien dire. La jeune femme avait l'air … sur les nerfs, depuis quelques temps. Tendue. Nerveuse. Savait-elle ?
Avec patience, il l'écouta, glissant l'une de ses mains dans la poche de son long manteau.
Comme tu préfère. Marcher, ça me va, sourit-il. Je ne suis pas un grand fan de footing.
Il posa son carnet sur sa table pour ne pas s'en encombrer durant la balade. À coup sûr qu'il ne résisterait pas à l'idée de lui montrer ses nouvelles créations, et il préférait éviter de l'agacer avec ça.
Ma nièce ? Cindy ?
Elle termina de se préparer, et il s'effaça pour la laisser sortir avant de la suivre. Visiblement, elle n'avait pas passé un bon moment avant la fille de Tomas.
Ludwig grimaça légèrement.
Elle est … vive. N'est-ce pas ?
Une vraie future cheffe, qui n'avait pas sa langue dans sa poche et qui savait déjà ce qu'elle voulait.
Sa seconde main se fourra dans sa poche et il lui emboita le pas, gardant la même allure qu'elle, déjà assez gêné de l'avoir troublé dans sa séance de sport. Néanmoins, il était content de passer un peu de temps avec elle.
Je suppose que tu as été victime de son ... fort caractère ?
A la différence des enfants de Ludwig, la petite était explosive et excentrique. Un mélange qui ne faisait pas toujours bon ménage. Nicolas devait souvent faire avec son fort caractère, et courber l'échine face à ses exigeances. Souvent, il s'agissait de jouer à la maîtresse avec elle, et il devait lui obéir au doigt et à l'oeil, jusqu'à aller au coin quand elle l'exigeait. Heureusement que le plus jeune n'était pas pénible. Ca l'embêtait, mais ... il obéissait.
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Re: Y a quoi là dedans ? King Kong ?
Mar 23 Nov 2021 - 22:39
Mon soupir meurt sur mes lèvres avant de les franchir. Ludwig a souvent cet effet avec moi, de désamorcer mon agacement par sa simple présence. Et c’est aussi agaçant que ça en a l’air. C’est vrai, c’est hyper chiant les gens contre qui vous pouvez pas vous énerver ! Et je sais même pas pourquoi en plus. C’est pas le cas, ni avec Nolan, ni avec Tom, ça l’a jamais été, et pour autant je me force pas à ne pas être moi avec Ludwig, c’est juste que… sa douceur efface le reste. Agaçant, je l’ai dit.
N’empêche que c’est un mnce sourire qui vient ourler mes lèvres. « C’est plus joli oui. » Je fais même l’effort de mettre les noms latins dans mon herbier pour lui faire plaisir, c’est dire.
Le pire ? C’est que je surprends son regard, détournant le mien aussi vite comme si je craignais qu’il ne lise quelque chose dedans. Ça peut pas déjà se voir. Bon, d’accord, de ce que j’en sais, ça pourrait éventuellement déjà se voir, mais c’est pas le cas. En plus, il fait froid, j’ai mis un gros sweat, donc c’est impossible de…
« Oui, je sais. C’est pas faute d’essayer de t’y convertir pourtant. » Mais c’est davantage le même profil que Nolan, avec le nez plongé dans les bouquins, un peu dans la lune, trop compréhsensif, trop gentil. Je crois que c’est pour ça que je me suis rapprochée de lui au début.Bon, ça et les plantes évidemment. Surtout les plantes en fait. Mais c’est pour ça que j’ai commencé à bien l’aimer. Pourtant, les ressemblances s’arrêtent là. Ludwig est bien plus naïf et innocent que Nolan, qui est aussi ironique que têtu. Sans doute pour ça que je n’aime pas, que je ne peux pas me prendre la tête avec lui.
J’attrape la laisse de Dawn, ne lui mettant que son harnais pour le moment, et j’ouvre la porte pour la laisser sortir. Je grimace un sourire, avant de secouer la tête en riant, le précédant pour sortir du bungalow. « Vive ouais on va dire ça. Elle m’a traité de vieille peau et de mocheté… Un truc du genre. » Nouvelle grimace. « Tomas a sorti un truc du genre aussi, sur son caractère. J’ai le droit de dire que c’est une petite peste ou pas ? Je sais que tu es son oncle, mais… C’est pas pour rien que j’aime pas les gosses. » Et le premier qui ose dire que j’étais carrément pire qu’elle étant gamine, je laisse Dawn le manger. Mais ça va, les deux seuls pouvant en témoigner ne sont pas là.
… Fait chier. Ils sont pas là. Je resserre mon manteau autour de moi, même s’il ne fait pas si froid que ça. Je me mords la lèvre.« Les tiens sont pas aussi chiants je te rassure. » En même temps, je traine pas avec les gosses. Rien qu’à cette idée, je frissonne. « T’en voulais ? Avant qu’ils naissent, tu voulais déjà des gosses ? » S’il me sort que les gosses, c’est magique, l’avenir, le destin de chaque homme, et surtout femme, sur terre, je le plante là et je vais courir. Je ramasse un branche pour la lancer à Dawn et je reprends sans trop m’en rendre compte. « Nolan… ça a toujours été présent, cette envie, ce besoin d’en avoir. Toute façon, qui choisit de devenir pédiatre sérieux ? Il aime les gosse, suffit de le voir quand y en a dans le coin, quand il va à l’école, quand… Il a ce sourire et cet éclat dans les yeux. Il est heureux. » Totalement heureux.
Ma mâchoire se crispe alors que la douleur revient, se fait plus vive.
Reprendre la branche, la relancer.
Et ce trou qui se creuse au milieu de ma poitrine depuis tout à l’heure et qui menace de m’engloutir.
Reprendre la branche, la relancer, ne pas craquer.
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Re: Y a quoi là dedans ? King Kong ?
Lun 6 Déc 2021 - 23:39
Une expression ressemblant à un 'en effet' distrait répondit à la petite pique taquine de Cassidy. Le sport, en règle général, de toute manière, ce n'était pas son truc, même s'il s'y était mis depuis deux, trois ans, par presque obligation. Au final, voir son corps changer, être plus endurant et performant sur les travaux physiques n'étaient pas désagréables.
Les deux amis sortirent du petit logement de la jeune femme, et Ludwig ne put empêcher une expression de stupeur d'étirer ses traits à la mention de la fille de son frère et de son caractère plus qu'explosif. Irrespectueux, à ce stade. Mince. Jamais elle ne se comportait ainsi face à lui.
Oh.
Malgré lui, il lâcha un rire, qu'il étouffa en feintant une quinte de toux.
Mais … pourquoi ?
Il l'observa, bouche entrouverte, presque amusé alors qu'il ne devrait pas, tandis qu'ils évoluaient tranquillement, le chien vagabondant joyeusement autour d'eux.
Je ne la connais pas comme ça. Je sais que chez nous, en Norvège, on laisse beaucoup les enfants vivrent leur vie … Ils sont un peu enfant-roi, oui, en gros. Tomas respecte énormément notre culture et nos coutumes, ajouta-t-il dans un sourire d'excuse.
Il eut envie de grimacer quand elle admit sans peine ne pas aimer les enfants, incapable de ne pas orienter encore une fois son regard vers son ventre. L'intuition prenait doucement le pas sur le reste. À coup sûr que son pressentiment allait bientôt prendre toute la place dans sa tête, à défaut du bon sens.
Un bref rire lui échappa quand elle le rassura sur le caractère des siens. Pour ça, il avait de la chance.
Hm … je sais pas, admit-il après un silence, face à sa question pourtant simple. Je ne m'étais jamais posé la question.
C'était vrai. Il s'était contenté de juste vivre sa vie, dans son coin, loin des relations amoureuses. Olivia était entrée dans sa vie, déjà enceinte d'une précédente relation. Il avait adopté Nicolas. La suite … ça lui avait échappé, et il était à présent père de deux enfants. Comment il vivait ça ? Au final, il s'y était fait, mieux que ce qu'il aurait pensé. Même sil avait toujours des doutes.
Le nez baissé vers ses chaussures, il l'écouta expliquer le point de vu de Nolan à ce sujet, sans pouvoir ignorer l'amertume dans sa voix. Il suivit d'un œil absent les gestes qu'elle faisait, jouant avec son chien. Voilà. Elle avait mentionné le sujet, à présent. Ça lui rongeait la bouche de parler de ça.
Et … et toi ?
Il déglutit, se sentit mal à l'aise, comme un écho face aux ressentis de la jeune femme. Il avait presque l'impression de voir son aura vibrer autour d'elle.
Comment tu le vis ? Comment tu le … vivrais ?
Ses mains se plongèrent dans ses poches. Il joua de ses lèvres avec le col de son pull sans oser la regarder.
Qu'est-ce qui te fais peur, Cassidy ?
Sa voix s'était adoucie. Loin de la prendre en pitié, ni de vouloir à tout prix la faire parler. Ce qu'il voulait, c'était qu'elle s'apaise. Elle était tourmentée, il ne fallait pas être devin pour le constater, et il n'aimait pas ça. Et si pour cela il fallait qu'elle finisse par le trouver trop entreprenant, trop brusque dans ses paroles, alors … tant pis. Ce n'était pas la première personne qui lui hurlerait dessus à cause d'un mot maladroit ou d'une phrase à côté de la plaque.
Les deux amis sortirent du petit logement de la jeune femme, et Ludwig ne put empêcher une expression de stupeur d'étirer ses traits à la mention de la fille de son frère et de son caractère plus qu'explosif. Irrespectueux, à ce stade. Mince. Jamais elle ne se comportait ainsi face à lui.
Oh.
Malgré lui, il lâcha un rire, qu'il étouffa en feintant une quinte de toux.
Mais … pourquoi ?
Il l'observa, bouche entrouverte, presque amusé alors qu'il ne devrait pas, tandis qu'ils évoluaient tranquillement, le chien vagabondant joyeusement autour d'eux.
Je ne la connais pas comme ça. Je sais que chez nous, en Norvège, on laisse beaucoup les enfants vivrent leur vie … Ils sont un peu enfant-roi, oui, en gros. Tomas respecte énormément notre culture et nos coutumes, ajouta-t-il dans un sourire d'excuse.
Il eut envie de grimacer quand elle admit sans peine ne pas aimer les enfants, incapable de ne pas orienter encore une fois son regard vers son ventre. L'intuition prenait doucement le pas sur le reste. À coup sûr que son pressentiment allait bientôt prendre toute la place dans sa tête, à défaut du bon sens.
Un bref rire lui échappa quand elle le rassura sur le caractère des siens. Pour ça, il avait de la chance.
Hm … je sais pas, admit-il après un silence, face à sa question pourtant simple. Je ne m'étais jamais posé la question.
C'était vrai. Il s'était contenté de juste vivre sa vie, dans son coin, loin des relations amoureuses. Olivia était entrée dans sa vie, déjà enceinte d'une précédente relation. Il avait adopté Nicolas. La suite … ça lui avait échappé, et il était à présent père de deux enfants. Comment il vivait ça ? Au final, il s'y était fait, mieux que ce qu'il aurait pensé. Même sil avait toujours des doutes.
Le nez baissé vers ses chaussures, il l'écouta expliquer le point de vu de Nolan à ce sujet, sans pouvoir ignorer l'amertume dans sa voix. Il suivit d'un œil absent les gestes qu'elle faisait, jouant avec son chien. Voilà. Elle avait mentionné le sujet, à présent. Ça lui rongeait la bouche de parler de ça.
Et … et toi ?
Il déglutit, se sentit mal à l'aise, comme un écho face aux ressentis de la jeune femme. Il avait presque l'impression de voir son aura vibrer autour d'elle.
Comment tu le vis ? Comment tu le … vivrais ?
Ses mains se plongèrent dans ses poches. Il joua de ses lèvres avec le col de son pull sans oser la regarder.
Qu'est-ce qui te fais peur, Cassidy ?
Sa voix s'était adoucie. Loin de la prendre en pitié, ni de vouloir à tout prix la faire parler. Ce qu'il voulait, c'était qu'elle s'apaise. Elle était tourmentée, il ne fallait pas être devin pour le constater, et il n'aimait pas ça. Et si pour cela il fallait qu'elle finisse par le trouver trop entreprenant, trop brusque dans ses paroles, alors … tant pis. Ce n'était pas la première personne qui lui hurlerait dessus à cause d'un mot maladroit ou d'une phrase à côté de la plaque.
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Re: Y a quoi là dedans ? King Kong ?
Ven 17 Déc 2021 - 23:35
Je fronce un seconde les sourcils, avant de les hausser en dévisageant Ludwig. Peut-être qu’en temps normal, j’aurais souri, j’aurais même pu souffler un rire avec lui. Là, au mieux, il obtient un léger soupir alors que je lève les yeux au ciel.
« Parce que je fais toujours la tête quand il y a des mômes apparemment. » Je hausse les épaules. Là-dessus, je n’avais pas trop pu la démentir. « Je l’ai traité de gobelin du coup. » Je lui lance un nouveau regard, comme pour le défier de me donner tort, ou me faire une remarque sur ma grande maturité. « Tomas s’est excusé à sa place alors qu’elle continuait à sautiller autour des plantes. Sérieux, ça va lui apprendre quoi ? Qu’elle peut tout dire ou faire sans conséquences ? » C’est pas parce que là, c’était moi que c’était pas grave, c’est vrai quoi ! « Okay j’exagère. Mais si tu veux mon avis, ça donne pas que de bons résultats… Sans vouloir être insultante… » Je grimace parce que je le suis un peu oui, mais quand même. « Excuses-moi. C’était… déplacé. Comme les remarques de ta nièce. » J’ai une moue, un nouveau soupir, et j’esquisse un sourire navré. « Désolée. »
Et cette fois, il rit plus franchement. Et me répond sans me sortir de blabla qui m’aurait gonflé. Même si ça me satisfait qu’à moitié. Aucune réponse m’aurait vraiment satisfaite je crois, mais bon… De toute façon, le seul qui importe vraiment dans l’immédiat, c’est Nolan. Je veux dire, c’est lui qui adore les gosses, qui veut une famille et tout ce qui va avec… C’est lui le… Le père.
Je fronce les sourcils quand il reprend la parole. « Moi ? J’aime pas les gosses. C’est pas nouveau. » Pourquoi il demande ? Il le sait non ? J’arrête pas de le répèter, et c’est pas vraiment comme si c’était un secret. Pourtant, je m’arrête alors qu’il continue. L’angoisse remonte et me prend à la gorge. Je retiens ma respiration, le regard fixé sur mes pieds, incapable de parler ou de réfléchir réellement. Dawn revient avec son baton et s’assoit, mais je n’arrive pas à relancer. A me relancer moi. J’ai freezé et j’arrive tout juste à souffler quelques mots. « Je veux pas. » Je déglutis et me passe la langue sur les lèvres, les poings serrés. « Etre mère. J’ai pas envie. »
Je relève la tête vers lui pour le fixer, clignant des yeux pour faire la mise au point, comme pour raccorder quelques neurones. « Peur ? Pourquoi j’aurais peur ? » Je le dévisage, essayant d’occulter cette foutue sensation de me trouver au bord du vide, avant de détourner les yeux. « Tu savais que c’est héréditaire, les troubles de l’attention, l’hyperactivité ? Un gamin qui court partout, qui ne réfléchit pas, qui fonce tête baissé, c’est ingérable. Aujourd’hui, ce serait suicidaire… Et puis, je… J’ai jamais ressenti ni le besoin, ni l’envie de… d’avoir un bébé à moi. » Je grimace sur ce mot précis, comme s’il portait à lui tout seul tous les maux du monde. Les larmes me montent aux yeux malgré moi alors que je parviens à le regarder à nouveau. « Je suis pas faite pour ça. Je… Je saurais pas faire. Et je sais déjà pas prendre soin de moi-même, c’est pas pour me retrouver avec un truc qui braille, qui demande de l’attention et dont il faut s’occuper H24. » Je m’éclaircis la gorge et m’essuie la joue l’air de rien, l’air un peu perdu… Beaucoup perdu. « Nolan est fait pour être père. Et moi, j’en veux pas. C’était pas… » Prévu. Voulu. Pas de mon côté. Ni du sien d’ailleurs, pas comme ça. J’inspire lentement et regarde Ludwig. « Et… Si j’ai un gosse… Et que je sais pas m’en occuper. Et que je l’aime jamais… Il se passe quoi ? » Il m’a demandé de quoi j’avais peur, il l’a cherché.
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