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Re: Y a quoi là dedans ? King Kong ?
Ven 14 Jan 2022 - 11:03
Ah oui.
Ludwig pouvait comprendre que certaines personnes puissent ne pas supporter les enfants. C'était … épuisant, parfois. Lui faisait parti de l'autre groupe : ceux qui aimaient les enfants depuis plus ou moins toujours. Sans être un grand gaga, tout en sachant qu'ils étaient parfois pire que tout.
Un bref rire lui échappa.
Elle ne doit même pas savoir ce que c'est, s'amusa-t-il, loin de se outrer des réactions de Cassy, bien qu'il pourrait trouver cela quelque peu immature.
Il pinça ensuite les lèvres à ses nouvelles paroles, un brin gêné. En effet. Tomas avait complètement gardé la manière d'élever les enfants de leur pays, que même Ludwig n'avait jamais vraiment trop toléré.
Chez nous, cela apprend aux enfants à se gérer seuls. Même si, selon certain, ça peut prendre du temps, ou ne jamais arriver. Généralement, ça fonctionne plutôt bien, et ça permet à l'enfant de s'ouvrir l'esprit tout seul, sans qu'il se fasse punir sans savoir pourquoi.
Lui prenait tout de même le temps d'expliquer à ses enfants. À leur époque, il pensait que c'était important de leur inculper du mieux possible cette notion du bien. Il était si simple, sans lois, de faire ce que l'on souhaitait. Autant dire que c'était un exercice compliqué, mais il avait de la chance avec ses enfants.
T'en fais pas, la rassura-t-il dans un sourire compréhensif. C'est pas une période facile.
Il orienta doucement la conversation vers ce qui prenait toute sa tête à présent, avançant à tâton, marchant sur des œufs. Cassidy répondit avec une certaine froideur. Les gosses, elle n'aimait pas. Mais pourquoi se montrer si sèche ? Est-ce qu'elle … savait ? Ou du moins, avait assez de doutes pour ressentir autant d'amertume ? Ludwig l'observait tandis qu'elle continuait sur sa lancée, gêné, une pointe lui faisant vaguement mal au cœur.
Il baissa les yeux quand elle repointa les siens vers lui, fit mine de se pencher pour caresser le chien, qui lui donnait une sacrée contenance à ce moment-là.
Peur parce que … parce qu'il y a des risques, aujourd'hui. Plus qu'avant.
Elle parla d'hérédité, d'hyperactivité, ce genre de choses. Que pouvait-il répondre à tout ça ? Elle avait raison, d'une certaine manière. Et le rôle de Ludwig n'était pas de la convaincre d'aimer les bébés ou d'en vouloir. De toute évidence, la jeune femme était fermée, hermétiquement fermée. Il était compliqué de mentionner le pressentiment qui prenait toute la place dans sa tête. À coup sûr qu'elle se braquerait aussitôt.
L'avantage c'est que nous sommes une communauté, ici. Tout le monde est un peu un parent pour chaque enfant. Il suffit de voir Effy, ou Liam. Même Nicolas.
Il se redressa à ses questions et doutes. Laissa son regard parcourir la place.
Tu sais …
Un soupir lui échappa. Ce n'était peut-être pas à lui de parler de tout ça, ni même très malin, mais il pensait qu'il devait la rassurer, de n'importe quelle manière.
Nicolas n'est pas mon enfant biologique. Olivia est arrivée au camp enceinte. Elle avait perdu son mari quelques mois plus tôt. Et … elle a fait un rejet total de l'enfant. Pour autant … il grandit dans un environnement sain. Avec des gens qui l'aime. Une vraie famille. Olivia a eu le temps de réfléchir, de s'apaiser. Tout le temps qu'il lui fallait.
Un instant, il se tut, se replongeant dans de lointains souvenirs personnels.
Je pense qu'il est plus entouré que beaucoup d'enfants de l'autre époque qui pourtant avaient leurs deux parents. Ce que j'essaie de te dire c'est que …
Son visage se leva vers le ciel, il souffla doucement par le nez. Faire un déni de grossesse ne serait pas une solution pour Cassidy, il en était persuadée.
Ce que j'essaie de dire …
Il passa une main sur son visage, soupira encore avant de lâcher un rire vaguement nerveux en secouant la tête.
Rien. Tu sais que peu importe ce qu'il se passera, ici, il y a des gens qui t'aiment et qui te soutiendront, Cassidy.
Ludwig pouvait comprendre que certaines personnes puissent ne pas supporter les enfants. C'était … épuisant, parfois. Lui faisait parti de l'autre groupe : ceux qui aimaient les enfants depuis plus ou moins toujours. Sans être un grand gaga, tout en sachant qu'ils étaient parfois pire que tout.
Un bref rire lui échappa.
Elle ne doit même pas savoir ce que c'est, s'amusa-t-il, loin de se outrer des réactions de Cassy, bien qu'il pourrait trouver cela quelque peu immature.
Il pinça ensuite les lèvres à ses nouvelles paroles, un brin gêné. En effet. Tomas avait complètement gardé la manière d'élever les enfants de leur pays, que même Ludwig n'avait jamais vraiment trop toléré.
Chez nous, cela apprend aux enfants à se gérer seuls. Même si, selon certain, ça peut prendre du temps, ou ne jamais arriver. Généralement, ça fonctionne plutôt bien, et ça permet à l'enfant de s'ouvrir l'esprit tout seul, sans qu'il se fasse punir sans savoir pourquoi.
Lui prenait tout de même le temps d'expliquer à ses enfants. À leur époque, il pensait que c'était important de leur inculper du mieux possible cette notion du bien. Il était si simple, sans lois, de faire ce que l'on souhaitait. Autant dire que c'était un exercice compliqué, mais il avait de la chance avec ses enfants.
T'en fais pas, la rassura-t-il dans un sourire compréhensif. C'est pas une période facile.
Il orienta doucement la conversation vers ce qui prenait toute sa tête à présent, avançant à tâton, marchant sur des œufs. Cassidy répondit avec une certaine froideur. Les gosses, elle n'aimait pas. Mais pourquoi se montrer si sèche ? Est-ce qu'elle … savait ? Ou du moins, avait assez de doutes pour ressentir autant d'amertume ? Ludwig l'observait tandis qu'elle continuait sur sa lancée, gêné, une pointe lui faisant vaguement mal au cœur.
Il baissa les yeux quand elle repointa les siens vers lui, fit mine de se pencher pour caresser le chien, qui lui donnait une sacrée contenance à ce moment-là.
Peur parce que … parce qu'il y a des risques, aujourd'hui. Plus qu'avant.
Elle parla d'hérédité, d'hyperactivité, ce genre de choses. Que pouvait-il répondre à tout ça ? Elle avait raison, d'une certaine manière. Et le rôle de Ludwig n'était pas de la convaincre d'aimer les bébés ou d'en vouloir. De toute évidence, la jeune femme était fermée, hermétiquement fermée. Il était compliqué de mentionner le pressentiment qui prenait toute la place dans sa tête. À coup sûr qu'elle se braquerait aussitôt.
L'avantage c'est que nous sommes une communauté, ici. Tout le monde est un peu un parent pour chaque enfant. Il suffit de voir Effy, ou Liam. Même Nicolas.
Il se redressa à ses questions et doutes. Laissa son regard parcourir la place.
Tu sais …
Un soupir lui échappa. Ce n'était peut-être pas à lui de parler de tout ça, ni même très malin, mais il pensait qu'il devait la rassurer, de n'importe quelle manière.
Nicolas n'est pas mon enfant biologique. Olivia est arrivée au camp enceinte. Elle avait perdu son mari quelques mois plus tôt. Et … elle a fait un rejet total de l'enfant. Pour autant … il grandit dans un environnement sain. Avec des gens qui l'aime. Une vraie famille. Olivia a eu le temps de réfléchir, de s'apaiser. Tout le temps qu'il lui fallait.
Un instant, il se tut, se replongeant dans de lointains souvenirs personnels.
Je pense qu'il est plus entouré que beaucoup d'enfants de l'autre époque qui pourtant avaient leurs deux parents. Ce que j'essaie de te dire c'est que …
Son visage se leva vers le ciel, il souffla doucement par le nez. Faire un déni de grossesse ne serait pas une solution pour Cassidy, il en était persuadée.
Ce que j'essaie de dire …
Il passa une main sur son visage, soupira encore avant de lâcher un rire vaguement nerveux en secouant la tête.
Rien. Tu sais que peu importe ce qu'il se passera, ici, il y a des gens qui t'aiment et qui te soutiendront, Cassidy.
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Re: Y a quoi là dedans ? King Kong ?
Ven 28 Jan 2022 - 11:37
« Tomas m’a dit la même chose. Et vous avez tort. Elle a parfaitement compris. » Je hausse un sourcil. « Enfin presque. Elle a confondu Dobby et les Gringotts, mais elle a fait le lien. Les gobelins sont beaucoup plus moches et méchants que Dobby, qui est un elfe de maison. Et elle ressemble bien à gobelin donc. Elle m’a tiré la langue quand j’ai confirmé… Mais elle est un peu remontée dans mon estime en ayant la référence... » Un peu, vraiment un peu. Comme en reflet, mes lèvres se pincent à leur tour. « Dans l’absolu, ce n’est pas une mauvaise chose. De leur apprendre à se gérer… Mais dans ce cas, il faut aussi les responsabiliser derrière. Et puis non, le respect, ce qui se fait ou non, ce qui est bien ou non, ça s’apprend. » Je laisse filer un soupir, m’excusant plus ou moins pour tout ça, et Ludwig est trop gentil pour m’en tenir rigueur.
Et je devrais le savoir, je devrais avoir l’habitude, je parle souvent trop et trop vite. Et j’aurais dû me douter que m’aventurer sur le sujet des gosses risquait de me retomber dessus. Evidemment qu’il me retourne les questions. Mais ça me plait pas pour autant. Surtout qu’il soutient même pas mon regard. Mes poings se serrent et je les enfonce dans les poches de ma veste. Plus de risques aujourd’hui. Peut-être. Certainement. Mais cela ne change rien. Même avant, j’aurais été aussi perdue, aussi effrayée et en colère. Je cille, je vacille, prête à me laisser tomber tête la première dans l’abysse qui se trouve à mes pieds.
Est-ce qu’il peut comprendre ce que je dis ? Que tout ce que je balance là, ce n’est que la partie visible de l’iceberg ? Bon une grosse partie, mais il y a tellement d’autres choses, d’autres détails, d’autres terreurs. Et il y a ce simple fait, en dehors de toute considération. Je n’en veux pas. Je n’ai pas ce besoin maladif d’avoir une tribu. J’ai déjà tout ce dont j’ai besoin, j’ai déjà les personnes que j’aime à mes côtés. C’est aussi simple que cela.
Je fronce les sourcils, alors qu’il me ramène à lui, au camp, à ce qu’il représente. Je veux pas. Je veux pas de gosses. Même si on est une grande et belle famille. Je veux pas de gosses. Et je veux pas que les autres s’en occupent. C’est le bébé de Nolan. Pas celui des autres. Putain y a rien de logique dans ce raisonnement, même moi, là, je m’en rends compte. D’autant que c’est pas du tout ce qu’il a voulu dire. Je le dévisage, le cœur battant trop vite, douloureusement, alors que je m’accroche de toutes mes forces pour ne pas céder, pour ne pas craquer, pour ne pas pleurer.
Et je m’arrête, me figeant alors qu’il continue. Pourquoi il me parle de ça ? « Elle a eu le temps de réfléchir ? Finalement, elle s’est apaisée et s’est rendue compte qu’un morveux c’est tout ce qui manquait à sa vie pour être heureuse et épanouie ? Je devrais faire pareil ? Je devrais aussi avoir l’illumination et revenir à la raison ? » Je le dévisage. J’ai du mal à respirer. Il peut pas savoir. Lisandro m’a promis de n’en parler à personne, et surtout, il n’a pas pu déjà le voir. Pourtant…
Ce qu’il essaie de me dire…
Il sait. Je sais pas comment, mais il sait.
« Le gamin sera entouré même si sa mère le rejette. C’est super. Mais je m’en fous. Ça change pas le fait qu’il n’est pas voulu. » Mes lèvres se pincent. « Rectification. Ça ne change pas le fait que je ne veux pas d’enfants. Nolan le veut. Le voudra. » J’ai un rire sans joie, plus blessant que son rire à lui. « Donc je vais peut-être perdre Nolan à cause de ce truc. Je vais lui faire du mal, je vais le rendre malheureux. Parce que j’en veux pas. Je vais aussi blesser Tom, parce que j’en voulais pas non plus avec lui, mais que oh surprise, je tombe enceinte maintenant. Je vais blesser les deux personnes que j’aime le plus au monde. Je risque donc de perdre ma famille. Mais tout va bien. Parce qu’il sera entouré. » Des larmes m’ont échappées, mais je ne m’en rends pas compte. « Je vais devoir le porter pendant des mois, je vais ressembler à un bibendum, je ne pourrais plus rien faire, même pas lacer mes chaussures seule. Une fois né, je devrais l’allaiter, souffrir encore, le supporter encore. Et je ne parle pas de l’accouchement en lui-même. Enfin si je meurs, la question ne se posera plus me concernant. Et si ça se passe bien, au pire quoi ? Je mettrais des semaines à m’en remettre. Ce… Cet alien va me casser. Et tout le monde sera là pour lui, et pourra juger oh combien je suis une mauvaise mère. Qu’importe que j’en veuille pas ou que je ne me sois jamais senti l’âme d’une baby-sitter. Et me fais pas croire que les gens le feront pas, même ici, même avec tout les bons sentiments à la petite maison dans la prairie qui grouillent dans cette jolie communauté. »
Je me tais, essuyant rageusement mes larmes, détournant le regard. Je suis injuste. Envers tout le monde, envers lui qui essaie juste de m’aider. Je le sais. Et je sais que tout ce que je dis est égoïste et petit. Mais ouais, je m’en fous. Je relève la tête et ancre mon regard perdu, en colère, défaillant, dans le sien.
« Et comment tu sais ? Comment tu peux savoir ? »
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