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Off Hours
Jeu 14 Oct 2021 - 21:48
2010, Haïti.
Déjà une heure que la nuit est tombée sur Port-au-Prince, Min-Oh rejoint enfin les quartiers de l’aide humanitaire sur place. A vrai dire juste quelques tentes plantées au milieu des débris des bâtiments écroulés. Heureusement que l’habitude commence à entrer, de la foule, de leur situation, du manque de moyens, des lits inconfortables, de ne pas avoir d’eau courante et du reste. S’il ne parle qu’anglais pour se faire comprendre, il sait au moins qu’il peut compter sur le reste des équipes de Médecins sans Frontière. Trop de fois il se repose sur leurs traductions.
La journée a encore été longue, mais c’est pour ça qu’il a signé. Si ça ne tenait qu’à lui il partirait directement se coucher. Mais il parait qu’il est censé manger, alors il quitte un t-shirt pour un plus propre, ressort de leur tente à quatre couchages pour rejoindre celle du réfectoire. A vrai dire celle-là déborde, pas assez grande pour contenir tout le monde et toutes les quoi, douze associations ? qui se sont jetés sur le pays dans tous les sens pour essayer d’aider.
Il y a tout à refaire ici. Des maisons à reconstruire en passant par les blessés, l’eau, l’électricité, les infections qui ne vont pas tarder à émerger des spores rejetés par les effondrements, la nourriture qui ne tardera pas non plus à manquer. Il attrape juste son plateau, son repas, n’est pas encore certain de s’il restera un mois ou trois. Il verra bien, tant pis pour l'incertitude.
Song ne doit pas encore être réveillée, elle n’a pas répondu à son message. Il est peu ou prou à l’exact opposé du monde. Elle avait une garde de nuit en prime, leurs horaires coïncident de plus en plus rarement il a l’impression. D’un regard il capte le logo MSF des vêtements qui siègent autour d’une table, s’y installe juste au hasard parce qu’ils ont un siège libre. Avant même d’essayer de manger il se frotte la face. Tous les jours sur le pont depuis une semaine, la fatigue commence à tomber. Aucune idée de quand il sortira de cet enfer, mais avant les haïtiens, ça il en est certain. Ce n’est pas exactement le moment de se plaindre.
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Re: Off Hours
Jeu 21 Oct 2021 - 23:53
William était épuisé. C’était la seule pensée qui traversait son esprit, après une énième journée plus que chargée. Il n’avait jamais eu autant à faire et n’avait – avant cela – jamais été propulsé dans un pays juste après qu’une catastrophe y ait eu lieu. Ce qui, s’il devait être franc, compliquait sacrément les choses pour lui. Il avait tenu, entraîné par l’adrénaline et peut-être un peu le choc, mais son attention s’amenuisait, au fur et à mesure que les heures passaient, et – surtout – qu’on ne le sollicitait pas. Il avait évidemment transporté des médecins et autres bénévoles à divers endroits de l’île, qui était assez petite, mais il avait aussi aidé où et comme il avait pu, en dehors de ça. Ce n’était pas son genre de rester les bras croisés, même s’il ne pouvait rien faire d’indispensable.
Toujours est-il que, maintenant, attablé, une certaine léthargie commençait à le gagner. Elle ne l’empêchait pas pour autant d’avoir une remarque pertinente, un mot pour rire et faire rire, un trait d’esprit qui permettait de relativiser sur ce qu’ils voyaient ici – et, surtout, même s’ils ne bénéficiaient actuellement pas du confort auquel ils étaient habitués, de faire remarquer à chacun d’entre eux qu’ils étaient chanceux et bien lotis. Plus que les Haïtiens, même s’il s’abstint de le dire, ne voulant pas plomber la soirée. Il venait de proposer une partie de cartes, une fois le repas fini, pour se détendre encore un peu avant que chacun ne s’écroule dans son lit, et c’est une volée de rires concernant la partie de la soirée précédente – un strip tarot qui avait vu certains d’entre eux en mauvaise posture – qui accueillit le médecin asiatique qui appartenait à leur groupe. William n’aurait su définir ses origines, et ce n’était pas comme s’il était un grand bavard.
Le Québécois se désintéressa toutefois de la conversation plus ouverte avec les autres – et, de son point de vue qu’il gardait soigneusement pour lui, déplacée quand il misait de l’argent dans un jeu alors qu’il venait secourir des gens qui n’avaient plus rien – pour le saluer. «Dure journée ? » La réponse était évidente, mais c’était une entrée en matière comme une autre. «Votre investissement est admirable. » Comme celui de tous les médecins engagés auprès de l’ONG, évidemment, mais il avait pu voir l’homme travailler, et aller droit au but, avec des gestes sûrs, précis, méthodiques. Il connaissait son métier, cela ne faisait aucun doute. «Vous exercez depuis longtemps ? »
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Re: Off Hours
Jeu 28 Oct 2021 - 11:16
La fatigue lui broie la nuque et le bruit environnant menace de s’attaquer à sa tête. Si la discussion semble animée sur le côté, honnêtement Min-Oh n’essaye même pas de comprendre de quoi il s’agit, il se concentre sur son assiette et ce sera bien suffisant pour la nuit. Il relève juste les yeux sur celui qui lui adresse la parole, juste face à lui. « Oui. » Il s’excuserait presque d’être fatigué.
Cette fois il était au deuxième pallier d’intervention. Le premier diagnostic sur le terrain, dans les parcs, les rues, partout où les gens s’attroupent et se rejoignent pour essayer de s’en sortir. On y soigne sur place ceux qu’on peut et les cas trop graves sont envoyés au second, les tentes médicales et les files à rallonge, l’impression d’être aiguilleur médical plus que médecin vraiment. Et ceux qui ne pourront pas faire sans sont envoyés au troisième et dernier pallier qu’ils ont. Les cliniques et quelques étages d’hôpitaux qui tiennent encore, ne menacent pas de s’écrouler. Mais ils n’ont pas la place d’hospitaliser tous ceux qu’ils devraient, même pas assez de blocs opératoires et les renforts ne sont que des bras. Les générateurs sont trop rares pour l’électricité coupée.
Une seconde pourtant Min-Oh est surpris. Il ne s’attendait pas exactement à ce qu’un autre de MSF lui déclare ça soudainement autour d’un repas. Il ne sait même pas quoi répondre vraiment. « Merci. » Il rabaisse le nez, ne le relève qu’à la question suivante. « 4 ans. » Clairement autour d’eux il y a des médecins bien plus vétérans. « Je me suis engagé à ma première année d’exercice. » Qu’il se sent presque obligé de se justifier. « Je suis sur le cadran Afrique de l’Est normalement. » Mais la magnitude du cataclysme a réclamé tous les bras qui n’étaient pas sur le terrain à ce moment.
Trop longues phrases peut-être, son accent sonne toujours plus fort quand il ne s’abstient pas à un ou deux mots. Il tente bien de le réduire ne serait-ce que pour se faire comprendre mais… « Vous êtes un des pilotes ? » Il lui semble. Il croit se rappeler l’avoir vu deux ou trois fois, toujours à côté d’un hélicoptère. Il n’avait pas de blouse médicale non plus alors, soit pilote, soit un dispatcheur des équipes. « C’est différent de votre métier civil, ici ? » Pour les médecins c’est un tout nouveau terrain d’intervenir dans ces conditions, même pour un urgentiste.
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Re: Off Hours
Ven 5 Nov 2021 - 21:59
L’homme était laconique – ce qui n’était pas si surprenant, considérant qu’il devait être sollicité en permanence. Le nombre de personnes sur place ne pouvait pas suffire à faire face à un problème de cet ampleur, mais ils faisaient tous de leur mieux. Même si cela signifiait aller parfois, souvent, jusqu’à l’épuisement. C’était sûrement le cas de l’asiatique avec qui il essayait d’engager la conversation. Le pilote ne se serait pas offusqué que ce dernier lui dise, d’ailleurs, qu’il souhaitait juste manger en paix, avant de grappiller quelques précieuses minutes, des heures s’il était chanceux, de sommeil. Il n’en fit pourtant rien, malgré sa réponse plus que brève. Sans doute était-il trop sur les nerfs, à force d’être sollicité, pour penser à trouver le sommeil. Ou peut-être se montrait-il simplement poli : après tout, William le questionnait et s’adressait directement à lui. Il n’aurait pas su le dire.
Quoi qu’il en soit, contrairement aux gens qui n’étaient pas vraiment sur le terrain, l’investissement du médecin était admirable, même s’il lui répondit sobrement, presque gêné. Le Québécois hocha la tête, n’ajoutant rien à cela. Il arqua un sourcil, impressionné, alors qu’il l’informa s’engager auprès d’ONG depuis quatre ans maintenant. «Une longue durée… » Cela demandait une dévotion certaine et – surtout – d’être résistant. Les gens, parfois, ne supportaient plus de voir toute cette misère humaine sans pouvoir rien y faire. «Vous devez avoir une grande force de caractère. Pour renouveler votre engagement sans faillir. » Même si William n’avait pas à rougir face à lui.
Hochant à nouveau la tête, il le regarda avec surprise en entendant sa question, laissant échapper un rire jaune. «J’étais pilote pour une compagnie touristique qui faisait survoler les canyons et autres sites incontournables à des gens. Pas vraiment épanouissant… » Soupirant, il secoua légèrement la tête. «Mais j’ai démissionné, pour me former pour travailler spécifiquement auprès d’ONG. C’est mon métier, maintenant. » Et c’était – sûrement – la meilleure décision qu’il avait prise. «Vous exercez ailleurs ? En plus de vous rendre volontaire lors de catastrophes ? » Si oui, il était clairement impressionnant. Ça ne devait pas être aisé, de basculer d’une vie ‘normale’, s’il pouvait le dire, à un tel chaos.
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Re: Off Hours
Mar 9 Nov 2021 - 15:13
A vrai dire il ne savait pas vraiment, si quatre ans était longs ou non, dans leur métier si particulier. Son formateur en avait fait presque quinze, et jamais perdu son accent allemand, la plupart des autres médecins ne faisaient qu’une seule expédition avant d’abandonner l’inconfort qui allait avec le terrain. Alors Min-Oh se contente d’acquiescer sagement. Ici ou à Séoul, tous les jours il voit défiler des vies qui seront brisées à jamais. Qu’on se fasse amputer à cause d’un accident de voiture ou d’un bâtiment écroulé… franchement, qu’est-ce que ça change réellement ?
Il fait de son mieux pour donner le change au moins. A nouveau il hoche la tête bien docilement. L’homme a assez peu d’accent, en tous cas un qui soit facilement compréhensible, pour qu’il n’ait pas de peine à savoir ce qu’il dit. Contrairement aux rares haïtiens qui parlent anglais, ou à certains qui sont dans son équipe. Toujours un grand moment, quand dix-sept nationalités essayent de communiquer dans la même langue. Le tourisme n’est pourtant pas tellement un sot métier, mais si celui-ci a trouvé une voie qui lui convient mieux, tant mieux pour lui.
Min-Oh ne saurait pas lui reprocher de les aider. « Je travaille au Seoul National University Hospital, quand je ne suis pas en mission. » MSF demande rarement à ses agents de faire des missions de plus de quelques semaines, parfois mois. « Je suis urgentiste, initialement. » Ici, ou dans tous les endroits où il peut être déployé, il est un peu tout. Infirmier, chirurgien, généraliste et diplomate. Il a encore du mal à jongler avec les casquettes supposément définies, mais il s’adapte à son rythme.
« Je crois que ma femme n’est pas très » Ah. Il a un doute sur le mot à employer. « Enchantée ? » Il lui demande si c’est le bon d’un regard. « de mes absences la moitié de l’année. Elle est médecin aussi, mais pas pour MSF. » Et forcément quand son mari arrive un matin pour lui dire qu’il va s’enfoncer dans une guerre civile au fin fond de l’Afrique, elle n’est pas exactement sereine. Pourtant elle ne se met jamais en travers de son chemin, par bien des aspects, Song est une sainte.
Il a un instant de doute, avant de le regarder. « Vous êtes mariés ? » Ou fiancé, ou n’importe quoi de semblable. Min-Oh a cru comprendre que beaucoup d’autres gens, dans ces missions, n’avaient pas de couples solides. Il les jalouse un peu d’être aussi libres, de ne pas avoir à se plier à un foyer, mais les mœurs d’un pays à l’autre sont très diverses, et si quelqu’un doit le savoir, c’est bien lui. « Vous aviez déjà travaillé en Haïti ? » Parce qu’il aimerait assez un regard compétent sur les politesses et les attentes de l’endroit. C’est toujours difficile d’arriver dans un autre pays.
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Re: Off Hours
Mar 16 Nov 2021 - 23:51
Il l’affirmait majoritairement sans savoir la réalité des choses : ses professeurs le lui avaient dit. Les conditions de travail étaient rudes, la misère à laquelle ils étaient confrontés aussi, et bien des gens n’avaient pas les épaules pour. Ils abandonnaient au bout de quelques années – parfois directement après leur première mission. William n’avait absolument aucune raison de ne pas les croire. Mais lui, en tout cas, ne serait pas dans ce cas là. Il n’abandonnerait pas. Parce que c’était un battant, et qu’il refusait l’échec. Parce qu’il avait dû négocier pour pouvoir être là. Parce que même maintenant, il souhaitait poursuivre. Bien sûr, on l’avait mis en garde : le choc pouvait être rude, et le retour à une vie normale quand des gens dans les missions crevaient la faim encore plus. Il avait confiance, quoi qu’il en soit, en lui, et en ses capacités à ne pas se laisser submerger.
Mais il se perdait dans ses pensées. Secouant la tête, il reporta son attention sur l’asiatique. «Est-ce si différent ? D’être ici, ou là-bas ? J’imagine que c’est le chaos aussi, aux urgences… Même si vous devez avoir plus de moyens, et probablement plus de liberté. Pas moins de difficultés probablement, mais des difficultés différentes. » Parce que, bien qu’il n’affronte pas des catastrophes naturelles aux urgences, il devait agir dans la précipitation, face à de grands désastres aussi – si les urgences fonctionnaient comme aux États-Unis, du moins. Il n’y connaissait personnellement rien, sinon ce que sa mère lui racontait. «Vous avez toujours su que vous vouliez être médecin ? Qu’est-ce qui vous y a incité ? »
Le Québécois pinça légèrement les lèvres, alors que le docteur – quel était son nom, d’ailleurs ? - évoquait sa femme, et son absence d’enthousiasme quant à ses départs. Il n’était pas tellement surpris qu’elle soit médecin, elle aussi. Il était plus facile de fréquenter quelqu’un qui effectuait le même métier. «Ça ne me surprend pas vraiment. Ma femme était opposée à ma reconversion et à mes départs aussi… » Pas qu’elle ne le soit plus, mais elle n’était plus sa femme. «Je ne crois pas vous avoir demandé votre nom. Et je m’excuse par avance si je ne le prononce pas correctement – je ne suis sans nul doute pas habitué aux sonorités de celui-ci. » Il s’arrêta un instant, avant de sourire. «Je m’appelle William Bélanger. » Un nom que le Coréen aurait sans le moindre doute du mal à prononcer.
Secouant légèrement la tête à la question de son interlocuteur, il précisa sa mention de sa femme : «divorcé, depuis près de quatre ans maintenant. » Sa reconversion aurait pu en être la cause, bien que ce soit, en réalité, leurs difficultés à avoir des enfants, et leurs frustrations mutuelles qui aient causé cela. Lui de faire un boulot qu’il détestait, elle de ne pas réussir à percer comme chanteuse. Un tout, qui avait été fatal à leur couple. «Pas du tout. C’est ma première mission, en réalité. » Et c’était déstabilisant. «Vous êtes un expert, en comparaison. »
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Re: Off Hours
Dim 5 Déc 2021 - 11:59
S’il y a au moins un sujet qui fait parler Min-Oh, c’est encore la médecine, mieux, ses deux grandes passions qui sont devenues ses spécialités. « Plus de moyens, oui » Ne serait-ce qu’avoir de l’imagerie médicale, parfois sur les terrains d’invention ça aiderait. « mais moins de liberté. Les protocoles MSF sont plus larges que les coréens. » Et chaque médecin ou presque prend un peu plus de temps avec chaque patient, leurs consultations ressemblent moins à l’usine à gaz des urgences d’une capitale. « Dans chaque pays nous avons des problématiques spécifiques sur nos interventions. Aux urgences, on voit tout, de la maladie à l’accident de voiture, au problème génétique à… tout. Ici on pourrait faire tenir les problèmes de la population sur une seule page. » A l’écriture serrée. « C’est plus simple à diagnostiquer, plus complexe à soigner. »
Et encore, sans compter sur les particularités génétique de chaque groupe de population, leurs croyances spécifiques qui ralentissent les opérations, ou le matériel, déjà peu présent en Haïti et à présent ensevelis sous des décombres. Et l'incroyable chaos sanitaire.
Une hésitation, à la question, il se rattrape aussi vite. « Oui c’était une vocation. » Disons qu’il a trouvé son compte dans le choix imposé. « C’était une évidence, simplement. » Ce serait assez étrange pour qui que ce soit d’autre qu’un coréen d’entre que ce sont ses parents qui l’y ont poussé, il a appris à juste le taire. « Et vous ? »
« J’ai l’habitude, ce n’est rien. » S’il écorche son nom au passage. « Min-Oh Yeo-Jeong, Min-Oh. » C’est généralement plus simple d’utiliser son prénom. Comme il espère pouvoir s’en tirer avec William sans se faire un tour de langue avec le nom de famille du pilote devant lui. Divorcé. « Je suis désolé. » Ce n’était pas son idée de le pousser à révéler ce genre de chose, même s’il en a l’air moins gêné que lui-même le serait. Un vague sourire perce, à la suite. « Je connais d’avantage les protocoles MSF que la population, pour être honnête. » Bien pour ça qu’on se spécialise dans un cadran, quand on compte effectuer plus d’une mission. Sa présence en Haïti est exceptionnelle.
Mais la lumière de la tente principale vacille soudainement, avant de s’éteindre abruptement. Ils sont presque dans le noir pendant qu’un silence s’installe. Ils ont au moins la lune pour les éclairer un peu. « Ça arrive de temps en temps. » Un homme crie déjà qu’il part s’en occuper. Probablement que quelqu’un a oublié de vérifier la jauge d’essence dans leur générateur.
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