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Take a breath...

Sam 16 Oct 2021 - 17:36

16 Octobre 2021, en matinée

Je soupire en me postant devant la fenêtre. Je n'ai eu que de brefs échos de ce qu'il s'est passé ces derniers jours, et mes souvenirs sont flous. Comme les autres patients, j'ai été évacuée de la clinique et envoyée dans un établissement plus petit, un dispensaire. Le calme apparent semble tout relatif et les quelques personnes que je croise ont l'air épuisées et sur les nerfs. Un peu comme moi.
Je ne me souviens toujours de rien, j'ai beau me creuser la tête, me concentrer, c'est le noir total. Pourtant, je me souviens de tout un tas de choses. Comment me laver, m'habiller, me nourrir. Je me souviens d'expressions courantes, comme "être sur les nerfs", de tout ce qui compose la vie au quotidien.

J'ai la certitude que l'enfant que je porte a un père, qu'il est désiré et aimé avant même d'être là. C'est un sentiment diffus, une certitude presque, comme lorsqu'on sait que le soleil se lève le matin ou qu'en tournant le robinet, l'eau se mettra à couler. C'est quelque part enfoui, mais je n'arrive pas à le retrouver. J'ignore comment je me suis retrouvée seule et blessée, et entre mes questions sans réponses et le chaos qui a régné ici il y a quelques jours, l'angoisse reste présente.
J'ai du mal à dormir, à me détendre, et même si j'ai ordre de ne pas quitter le bâtiment hospitalier, j'en ai eu marre de rester au lit et j'ai tenté quelques pas dans ma chambre.
J'en ai vite fait le tour, mais le fait qu'il soit sommairement meublé a pour avantage que je peux faire plus de trois pas dans la pièce. J'ai enchaîné quelques allers-retours entre mon lit, la fenêtre et le miroir au-dessus du lavabo. Mais j'ai beau m'examiner sous tous les angles, mon propre visage me reste étranger. Je finis par m'en détourner, dépitée, pour reprendre ma place devant la fenêtre. Il y a peu d'animation dans les rues, presque désertes, mais j'ignore si c'est un état de fait général à cette heure ou s'il s'agit du résultat des jours précédents.

Je ne sais pas vraiment quoi penser, au sujet de ce groupe. Jusqu'ici, les gens que j'ai rencontré étaient des médecins ou des infirmières, qui se préoccupaient de mes blessures et de ma grossesse. Ils m'ont donné le strict minimum en terme d'informations sur ce qui se passe alentours, mais en tendant l'oreille pour capter des bribes de discussions dans les couloirs, j'ai plus ou moins compris que des civils s'étaient retrouvés la cible de tirs.
Lorsque je me suis réveillée, on m'a assuré que je serais en sécurité ici, que j'aurais tout ce qu'il me faudrait, et je me suis sentie rassurée. Mais est-ce que je peux vraiment leur faire confiance ?
Je pousse un nouveau soupir devant le nombre de questions sans réponses et d'incertitudes qui tournent dans ma tête. Et soudain, j'ai envie de sentir l'air frais sur mon visage. Je sais que j'ai interdiction de sortir, et si ce que j'ai entendu est vrai, je n'ai pas spécialement envie de sortir et de croiser quelqu'un d'armé, mais je peux sûrement ouvrir la fenêtre, non ?
Je m'escrime sur la poignée, mais j'ai beau tirer de toutes mes forces, elle ne bouge pas. J'avise mon poignet plâtré et une nouvelle question vient percuter mon cerveau. Je suis gauchère ou droitière, en temps normal ?

Merde, alors...que je lâche dans un énième soupir, frustrée de ne pas me connaître moi-même. Et puis, si je ne sais pas qui je suis, comment je pourrais être une bonne mère ?
Je me retourne en entendant la porte s'ouvrir, et demande aussitôt
Est-ce que vous pouvez m'aider...à ouvrir la fenêtre ?
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Re: Take a breath...

Lun 18 Oct 2021 - 14:34

C'est un cauchemar qui n'a pas de fin. Ces dernières semaines ont été très éprouvantes pour Tasya et le sont encore. Elle n'a pas pu se séparer du bébé dont elle s'est occupée pendant l'épidémie. Le petit Aidan est actuellement avec Phoebe qui le garde quand la mexicaine vient travailler. Pour le moment, personne n'est venu le récupérer. La nuit, comme tous les bébés, il se réveille très souvent et de toute manière, Tasya arrive difficilement à fermer l’œil.

Jacob, son époux, n'a pas donné signe de vie depuis plus de 5 jours. La dernière fois qu'elle l'a vu, c'est quand elle s'est réfugiée à l'intérieur du couvent. La seule chose dont elle est certaine, c'est qu'il n'a pas mis les pieds ici. Tasya a travaillé dans deux dispensaires différents depuis, et elle n'a pas vu le nom ou la description physique de son mari dans les personnes blessées ou mortes. L'angoisse lui noue le ventre. Victor, le fils de Jacob, a tenté de se renseigner mais personne ne lui a répondu. C'est le chaos en ville, les exécutions s'enchainent, les personnes sont conviées à rester chez elles... Si elle a été tenté de ne pas venir travailler, elle a vite renoncé à cette idée. Rester enfermée à se faire du soucis l'aurait rendu folle.

Tasya se passe le visage sous l'eau. Ses yeux gonflés trahissent aisément les dures nuits qu'elle vient de passer mais elle tente de se redonner une certaine contenance pour continuer son service. Elle doit distribuer les petits déjeuners et au moins, elle n'est pas obligée de réfléchir ou de discuter pour le faire. Elle est efficace, trop peut-être car rapidement, il ne lui reste plus qu'une seule patiente à voir. Elle ouvre la porte avec, dans ses mains, le plateau du petit déjeuner. Si le reste du district est rationné au niveau de la nourriture, ici, les patientes peuvent manger à leur faim, les femmes enceintes ont toujours droit à certains privilèges heureusement. Sur le plateau, elle a donc une brioche et un grand verre de jus d'orange. « Bonjour... » souffle-t-elle en rentrant.

La patiente lui demande de l'aide pour ouvrir la fenêtre. « Oh bien sûre. » Tasya pose le plateau sur la petite table prévue à cet effet et tente de l'ouvrir à son tour. Rapidement, elle se rend compte qu'elle est bloquée. Seul le haut peut s'incliner et laisse échapper un mince filet d'air. « Je suis désolée, je ne peux pas faire plus... » Tasya a une petite moue désolée à l'attention de la jeune femme devant elle.  

Elle se tourne vers la jeune femme au ventre rebondi et est surprise de reconnaitre son visage. « Je vous reconnais, vous étiez présente au couvent. » Elle a toujours été particulièrement observatrice et même dans les situations les plus chaotiques, Tasya oublie rarement un visage. « Comment allez-vous ? » La brune pousse le plateau dans sa direction et l'invite à se rassoir. Elle pose un regard curieux sur son plâtre. Elle n'a pas encore lu son dossier et ne sait pas encore ce qu'il lui est arrivé.
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Re: Take a breath...

Lun 18 Oct 2021 - 18:12

Je me mords la lèvre en observant la jeune femme entrer dans la chambre. Utiliser l'excuse de l'amnésie pour justifier mon manque de politesse me semble pitoyable, mais peut-être révélateur de celle que j'ai pu être ? Quoi qu'il en soit, plutôt que de me confondre en excuses, je me contente d'un Bonjour... contrit, en réponse au sien.
Elle s'échine un bref moment sur la fenêtre, et étrangement, je suis assez satisfaite de voir que ce n'est pas à cause de mon plâtre que je n'y arrivais pas. Je lâche cependant un bref soupir devant le résultat et hausse une épaule avec un petit sourire de remerciement Ca ira ne vous en faites pas...merci.
J'hésite un instant, j'aimerais la retenir, mais j'ai tellement de questions que j'ignore par laquelle commencer. Et l'idée m'effleure que peut-être, elle n'a pas vraiment le temps de discuter, qu'elle a probablement d'autres patients à gérer. Mais je relève les yeux lorsque c'est elle qui ouvre la bouche en premier, surprise et soulagée. Surprise qu'elle m'ait reconnu, et soulagée d'avoir un moment d'échange avec un autre être humain. Un qui ne se contente pas de m'examiner et de me dire que tout va bien et que c'est une bonne chose.

Heu...probablement. J'avoue que c'était confus pour moi, dernièrement...mais ça va un peu mieux.
J'ignorais que je m'étais retrouvée dans un couvent, tout était flou et je ne me souvenais pas de grand-chose, à vrai dire. Mais positiver était une bonne chose, non ? Je reprends donc, tentant un sourire.
Merci de vous être occupée de moi, alors....J'ai cru comprendre que c'était un peu...agité. C'est...toujours comme ça ?
Ce n'est pas vraiment la question que je voulais poser. En réalité, je souhaitais savoir ce qu'il s'était passé, et si c'était toujours comme ça. J'ignore ce qui m'a retenu... Peut-être ses traits tirés et son air épuisé, en plus des bruits de couloirs que j'ai pu glaner mais que je me refuse à croire.

Je me rappelle de mon premier réveil après mon arrivée. Vaguement, mais un peu. On m'a expliqué que j'avait été trouvée blessée et ramenée ici, que j'y serais à l'abri. Ca ne cadrait pas du tout avec les échos que j'ai perçu ces derniers jours. Est-ce que j'ai imaginé avoir entendu des coups de feu, une explosion ?

Je vais bien, je crois...merci. que je réponds à sa question, celle que j'entends des centaines de fois par jour depuis que je suis là. Devant son air soucieux cependant, je décide de développer un peu.
Je n'ai pas eu d'autres contractions pour le moment, et je me sens moins...vaseuse.
Je me surprends toujours de me rappeler certains mots ou expressions, et je m'assois sagement devant le plateau-repas lorsqu'elle m'y invite, avant de capter son regard vers mon plâtre.
Mon poignet, ça va...et ma tête me fait moins mal, mais...je ne me souviens toujours de rien.
Et à ce constat, je sens à nouveau l'angoisse me serrer la gorge. J'ajoute aussitôt, laissant l'inquiétude poindre dans ma voix.
J'ai été trouvée à Beatrice...C'est comme ça que je m'appelle pour le moment, mais je...est-ce que vous savez si quelqu'un est retourné là-bas ? Si...quelqu'un d'autre a été trouvé ?
Instinctivement, je pose une main sur mon ventre rebondi en posant cette question. Ce bébé a un père, j'en suis sûre. Il ne doit pas être loin. Il ne peut pas être loin.
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Re: Take a breath...

Mar 19 Oct 2021 - 0:03

Tasya a un mouvement d'hésitation quand la jeune femme semble confuse sur ses souvenirs sur le couvent. « Oh... » La mexicaine se souvient alors, elle a entendu parler d'elle, la patiente retrouvée amnésique. Les médecins en ont parlé devant elle mais elle n'avait pas encore mis un visage sur sa personne. Tasya pose un regard plus doux sur elle.

La mystérieuse inconnue demande d'ailleurs si c'est toujours aussi agité par ici. Tasya réalise que la jeune femme ne sait pas comment est réellement le groupe dans lequel elle est tombée. Elle n'a pas idée de son avenir au sein des New Edens s'ils ne retrouvent pas le père du bébé. Tasya, elle, le sait. La future maman aura un court repit pour se remettre de la naissance de son enfant puis elle sera fortement encouragée à se remarier, sans avoir son mot à dire puis à avoir encore et encore toujours plus d'enfants... Tasya chasse ses pensées noires de son esprit et préfère se concentrer sur le côté positif. Nul besoin de l'inquiéter d'avantage, le présent doit déjà être difficile pour elle.  « Non, ce n'est pas toujours comme cela. Nous avons eu une épidémie de grippe qui s'est révélée très virulente. » Elle lui adresse un petit sourire. « Tout devrait revenir dans l'ordre d'ici quelques semaines. Vous verrez, ici il y a tout ce qu'il faut pour s'occuper d'un bébé. » C'est la stricte vérité. A Walla Walla, son bébé recevra tout ce dont il a besoin. Pour son amnésie aussi, il y a des spécialistes qui pourront s'occuper d'elle et peut être trouver une solution.

La future maman lui précise qu'elle n'a plus de contractions et qu'elle se sent moins vaseuse. « Il y a parfois de fausses contractions avant le vrai travail. » Son regard se pose sur son ventre bien arrondie. « Ils ont pu faire une estimation du terme ? » demande-t-elle, la taille du ventre ne veut rien dire. A 7 mois certaines femmes semblent prêtes à accoucher quand d'autres n'ont pas beaucoup de ventre à 9 mois. Elle-même a un ventre légèrement arrondi qui se dessine sous sa blouse, à seulement 2 mois et demi du fait de sa grossesse gémellaire.

Son poignet et sa tête vont bien mais elle ne se souvient de rien. Tasya hoche la tête. « Enchantée, je suis Tasya. On va être amenées à se croiser de temps en temps.. » souffle-t-elle. Quant au reste malheureusement, elle secoue la tête. « Non, je suis désolée. Je peux me renseigner si vous voulez mais je doute qu'ils aient envoyé des équipes dehors... » Vu l'agitation au sein de Walla Walla, elle en doutait sérieusement, elle était même persuadée du contraire.

La mexicaine observe la jeune femme, elle la sent inquiète. Qui ne le serait pas dans son cas ? « Ce doit être effrayant et perturbant de ne pas se souvenir... » murmure-t-elle d'une voix douce. Tasya ne va pas remuer le couteau dans la plaie, lui demander si elle n'a vraiment aucun souvenir, les médecins ont dû s'en charger. Elle cherche juste à savoir comment va Béatrice, tout simplement. « Je vais avoir quelques minutes de pause, je peux venir prendre mon petit déjeuner avec vous ? » Après tout, Tasya a besoin de compagnie elle aussi, elle ne serait pas contre se changer un peu les idées.

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Re: Take a breath...

Mar 19 Oct 2021 - 10:12

Il y a un bref moment de flottement lorsque la jeune femme prend conscience que mes souvenirs sont trop confus pour me souvenir des lieux ou des gens déjà croisés. Je m'apprête à m'excuser, sans trop savoir pourquoi, mais ne pas se souvenir d'avoir rencontré quelqu'un, c'est un peu gênant, non ?
Je l'observe avec attention lorsqu'elle me parle des récents événements. Une épidémie de grippe ? Je crois en effet me souvenir que les médecins qui allaient et venaient dans ma chambre portaient des masques. Etait-ce pour cela que j'ai été transférée ?

J'ai senti son hésitation, et son visage expressif exprime une grande inquiétude. Parce que des proches sont malades, touchés par cette grippe ? Est-ce que j'ai rêvé ces coups de feu et cette explosion ? Je sens qu'il y a autre chose, qu'elle ne me dit pas tout, mais je n'ose pas insister. Encore une fois, je ne me rappelle pas quel genre de femme j'étais, avant. Peut-être que je suis le style de femme qui se contente de ce qu'on lui dit...
En tout cas, je ne me sens pas suffisamment d'énergie pour chercher à comprendre, à en savoir plus. Je dois me concentrer sur mon futur bébé, sur ma guérison. Sur ma mémoire.
Je me sens sincèrement soulagée d'entendre que mon enfant ne manquera de rien, et le fait que la discussion glisse sur ce sujet me fait me sentir plus à l'aise. Enfin, façon de parler, je reste très inquiète à propos de l'accouchement, de la santé du bébé et de ma capacité à m'en occuper.
Pas vraiment...Je suppose que c'est pour ça que je suis coincée ici. Les médecins veulent s'assurer que tout se passe bien, je pense. que je réponds en souriant à son interrogation sur le terme de ma grossesse. Et pour être honnête, ça me rassure, surtout si ce qu'elle vient de dire est vrai. Si de fausses contractions sont annonciatrices du travail à proprement parler, mon futur enfant ne devrait pas tarder à pointer le bout de son nez. Et je préfère l'idée qu'un médecin puisse intervenir rapidement, en cas de besoin.

Je...Je suis un peu nerveuse, j'avoue. Je ne sais pas si je serais capable de bien m'occuper du bébé, avec...vous savez, ma tête vide.
Je tente un trait d'humour pour dédramatiser la situation. Et pour ne pas me laisser submerger par l'angoisse. Je lui souris quand elle se présente, et cache ma déception du mieux que je peux devant la suite de sa phrase.
Ravie de vous rencontrer Tasya, je suis...Beatrice, pour le moment. Appelez-moi Bea.
Je me rappelle que j'essaie de positiver et lui adresse un nouveau sourire, que j'espère rassurant ou chaleureux.
J'en serais ravie ! que je m'enthousiasme à l'idée de la recroiser. Et je suis sincère. Les journées sont longues ici, et hormis les médecins qui passent brièvement, je ne suis pas contre l'idée de pouvoir parler avec quelqu'un. J'ajoute ensuite, à sa proposition de se renseigner Je veux bien, c'est gentil...merci.
Je la sens moyennement convaincue là-dessus, mais j'ai besoin de me raccrocher au fait qu'ils recherchent le père de mon enfant, qu'ils vont le trouver et qu'il est sain et sauf. Ma gorge se serre à nouveau à la pensée de me retrouver seule pour élever un enfant.

Je soupire face à sa question indirecte sur mon amnésie, soulagée que quelqu'un semble comprendre ce que je ressent. Les médecins sont intrigués mais voient ça comme un problème médical, un challenge même, qu'il faut résoudre et comprendre. Que quelqu'un me demande ce que je ressent, comment je vis tout ça, me fait vraiment chaud au coeur, et je m'enthousiasme à sa proposition.
Oui, ça l'est....C'est frustrant aussi. Je...je me rappelle de choses courantes, d'expressions même, comme 'Bon sang de bois !', mais...rien sur moi-même ou...sur son père. que j'explique en passant une main sur mon ventre. Pourtant...je suis certaine qu'il est quelque part, dehors...C'est un peu étrange, je ne me rappelle pas de lui, mais je suis certaine qu'il est en vie. Et qu'il aime déjà cet enfant... Ou peut-être que je veux m'en convaincre.
J'ai l'impression d'avoir été en mode 'veille' jusqu'à maintenant, et que je viens de me réanimer.
Avec grand plaisir, oui...j'adorerais discuter davantage avec vous.
Et l'idée de partager mon petit-déjeuner avec quelqu'un me fait soudainement prendre conscience que j'ai faim. Je me déplace pour lui laisser le fauteuil présent dans la pièce et me réinstalle sur mon lit, ragaillardie par ce moment et contente de pouvoir tenir une vraie discussion.
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Re: Take a breath...

Mar 19 Oct 2021 - 15:17

Tasya esquisse un petit sourire. « Votre tête n'est pas vide. Les souvenirs sont forcément là, quelque part. » Elle ne pense pas que le cerveau puisse tout effacer. C'est surement beaucoup plus complexe que ça. « Et même sans souvenir, vous saurez vous occuper de ce bébé, c'est certain. Et vous ne serez pas seule. » Les médecins, les infirmières ne la laisseront pas tomber. Elle-même se promit de repasser la voir souvent, même si elle était envoyée dans un autre dispensaire ou si la clinique réouvrait ses portes.

« Bon sang de bois... » répète-t-elle avec un petit sourire. « Je ne connais pas encore toutes les expressions d'ici, mais je retiendrais celle-là ! » Même après 5 ans passée en Amérique, certains termes ou expressions demeuraient inconnues pour elle. Quand Beatrice évoque le père de son bébé et la certitude qu'il est en vie et qu'il aimait déjà son enfant, Tasya hoche la tête. « Accrochez-vous à cette certitude. » conseille-t-elle. La jeune femme aura probablement besoin de quelque chose à laquelle se raccrocher dans les mois à venir. Tasya sait que comme toutes les femmes ici, la vie ne sera pas simple pour elle.

Beatrice accepte sa proposition pour le petite déjeuner partagé. « Je reviens... » souffle-t-elle. Tasya va chercher de quoi manger elle aussi et une idée lui vient. Elle prend la direction de son casier et en attrape une petite boîte. A l'intérieur, il y a des friandises : du chocolat, des bonbons de différentes saveurs, du miel dans un petit bocal.. Généralement, elle garde toutes ces petites douceurs pour les enfants qui viennent se faire hospitaliser ici, ils sont toujours contents d'être gâtés ou d'avoir un petit bonbon lorsqu'ils ont été sages pour un examen. La majorité de leurs parents n'a pas de quoi se payer ce genre de friandises alors parfois, elle économisait sur les tickets de rationnement gagnés ici pour en acheter. Elle range la boite dans un sac et va chercher plusieurs boissons chaudes au distributeur. Elle attrape également un morceau de brioche pour elle et se rend compte qu'elle meurt de faim.

C'est avec un plateau bien chargé qu'elle revient auprès de Beatrice. Elle abandonne le vouvoiement pour le tutoiement beaucoup plus agréable pour partager un petit déjeuner et une conversation pour se changer les idées. « Bon, tu n'as aucun souvenir, mais je suis sûre que tu as des envies bien particulières. » Elle pose sur la petite tablette du lit, le plateau avec les boissons chaudes. « J'ai du café, du thé, du chocolat chaud... » Elle relève le regard vers Beatrice avec un petit sourire complice. « Les médecins ont du te dire que le jus d'orange était plein de vitamines pour le bébé comparé au café, mais une tasse ne lui fera pas de mal et parfois, ça fait vraiment du bien au moral... » Elle-même s'est servie une tasse de café. « Et puis, soyons honnête, le café ici, c'est du.. pipi de chat.. » Une expression qu'elle avait trouvé rigolote en arrivant en Amérique. Même en buvant une tasse, elle sera très très loin de l'overdose de caféine.

Tasya attrape également la boîte et répand son contenu sur la tablette. « J'ai pas perdu la mémoire mais crois-moi quand je suis arrivée ici, j'ai redécouvert le goût du chocolat et du sucre en général... » Elle l'invite à se servir quand elle-même attrape un bonbon qu'elle laisse fondre dans sa bouche. Beatrice retrouvera peut-être des saveurs connues. Se rendre compte qu'on aime telle ou telle chose ou le contraire, est surement rassurant quand on ne connait rien sur soi-même, non ?

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Re: Take a breath...

Mer 20 Oct 2021 - 15:15

Je me sens soulagée de l'entendre me dire que mes souvenirs ne sont pas complètement perdus, juste enfouis quelque part. Quand j'en parle avec les médecins, ils utilisent des termes techniques, médicaux pour évoquer mon amnésie, les mystères encore nombreux du fonctionnement du cerveau humain.
Entendre quelqu'un d'autre me dire que je retrouverais sûrement un jour ma mémoire me fait du bien. Je commençais à me demander si j'étais la seule à vouloir y croire, si c'était une attente vaine et stupide.
Ragaillardie par son assurance tranquille face à mon amnésie et ma capacité à savoir m'occuper de mon bébé à naître, je pouffe de rire quand elle répète mon expression. Ces quelques mots me semblent naturels, familiers, et je pense l'utiliser assez souvent.

Lorsque Tasya s'éclipse pour aller chercher de quoi manger, je m'installe aussi confortablement que possible sur le lit, le dos bien calé avec des oreillers. Ces derniers jours, je me suis focalisée sur la douleur à ma tête, ainsi qu'à mes fausses contractions, mais mon dos est lui aussi très douloureux. Une infirmière m'a expliqué que c'était normal car lié à la grossesse, et m'a conseillé certaines positions pour me soulager.
L'idée de parler d'autre chose que de mon mystérieux passé me laisse plutôt impatiente, même si j'ignore de quoi je pourrai parler avec la jeune femme. Je décide pourtant de rester positive, à peu près certaine de pouvoir tenir une conversation sur des thèmes généraux. Et puis, même si c'est futile, ça me fera du bien de me changer les idées.

Lorsqu'elle revient, j'ouvre grand les yeux devant son plateau, lourdement chargé de mets à l'odeur alléchante. A l'évocation des diverses boissons, mon regard se porte aussitôt sur le café. Je suis certaine que j'aime ça et que j'ai l'habitude d'en boire des litres. J'attrape le gobelet de la boisson noire et fumante, m'esclaffant devant l'expression de Tasya. Du pipi de chat. J'ai déjà dû l'entendre, car je comprends ce qu'elle évoque. Pourtant, en trempant mes lèvres dedans, je ferme les yeux en poussant un soupir de bien-être. Mmmh, oh oui...ça fait un bien fou. Ca, je suis sûre et certaine que ça m'a beaucoup manqué.
Puis Tasya renverse des confiseries sur ma tablette et je me lèche les lèvres de gourmandises. J'imite la jeune femme et laisse la douceur fondre sous ma langue, savourant les saveurs mélangées du café et du chocolat. Oh bon sang ! que je lâche en souriant. Ca aussi j'aime...le chocolat se marie avec tellement de choses...
Sur ce genre de choses, j'ai des certitudes. Je ne sais pas si je peux parler de souvenirs à proprement parler, parce que je ne me souviens pas d'un moment précis où j'en ai déjà avalé, mais le goût m'est familier, rassurant presque. Mon cerveau sait que ce n'est pas une nouveauté, et que mes papilles gustatives aiment ces saveurs.

Observant Tasya en souriant, je lance cette conversation promise avec une première question, adoptant également le tutoiement, plus chaleureux. Ca fait longtemps que tu es ici ? C'est...difficile en ce moment, non ? Tu sembles épuisée.
J'espère ne pas me montrer trop directe ou intrusive, mais ses traits tirés et son regard soucieux m'interpellent depuis son arrivée. Elle a évoqué une épidémie de grippe, mais j'ignore à quoi ça engage vraiment. Combien de personnes vivent ici et combien sont tombés malades ? Sont-ils assez de médecins et d'infirmières pour faire face à cette contagion en masse ?
Maintenant que mon esprit est plus clair, j'ai envie de comprendre où je me trouve, d'apprendre à connaître les gens qui m'ont sauvé la vie. J'ai le sentiment que c'est légitime, et au fond de moi, je sens que Tasya est une personne que je pourrai apprendre à apprécier très rapidement. Comme une amie, même si ce mot résonne étrangement en moi.
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Re: Take a breath...

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