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Re: Take a breath...

Jeu 21 Oct - 14:33

Beatrice semble se détendre. Tasya laisse échapper un petit rire en voyant sa réaction en buvant le café et en savourant le chocolat, elle est contente de la voir ainsi et ce petit moment lui fait beaucoup de bien à elle aussi. Elle pense à autre chose et a l'impression de respirer à nouveau. La future maman semble donc apprécier le café et le chocolat. « Tu vois, ton corps, lui, se souvient... » souffle-t-elle. C'est une simple constatation. La mexicaine est persuadée qu'un jour, ses souvenirs eux aussi reviendront.

Tasya lui tend la boîte avec un petit sourire : « Garde les friandises, tu pourras tester d'autres saveurs et voir si tu les apprécies aussi. » Et puis, elle se doute que toute seule ici, Beatrice a besoin de petites choses pour lui remontrer le moral. Il n'y a rien de pire que la solitude, surtout dans son cas, elle se doute. Tasya continue d'une voix douce : « Tu sais, pour le moment, tu n'as plus de souvenirs, mais tu en construiras beaucoup avec ton bébé, j'en suis certaine. » Et pour le coup, sa fille ou son fils occuperont réellement toutes ses pensées. « Ils t'ont dit si c'était un garçon ou une fille ? » Les médecins lui ont probablement fait passer une échographie, après est-ce qu'ils lui avaient dit le sexe du bébé ? Pas sûre, ce n'est pas dans leurs priorités...

Beatrice lui pose des questions sur elle et Tasya tente de garder son sourire, mais ce n'est pas facile. « Je suis arrivée au mois de décembre de l'année dernière » Et ça fera bientôt un an. Le temps s'écoule vite, il s'est passé tellement de choses depuis son arrivée ici. Elle a l'impression que c'était hier et en même temps, c'est une autre vie qu'elle a ici, bien différente de tout ce qu'elle a pu connaitre.

Pour la suite, elle hoche la tête, non, rien n'est facile en ce moment. « Mon mari a disparu... » souffle-t-elle. La mexicaine ne veut pas lui faire peur et elle ne sait pas comment lui raconter ce qu'il s'est passé au couvent sans l'inquiéter, mais Beatrice a dû entendre l'explosion, les coups de feu, les cris. Elle a dû entendre des bruits de couloir aussi peut-être. La future maman doit forcément se poser des tonnes de questions et Tasya est prête à mettre sa main au feu qu'aucun médecin n'a pris le temps de lui expliquer ce qu'il s'est passé. « Suite à la grippe, la nourriture a été rationnée ce qui a provoqué de la colère parmi les gens. Ils ont tenté de faire entendre leurs protestations et... » Elle hésite, n'est pas prête à prononcer des mots trop durs. « La manifestation a dégénéré. Il y a eu des arrestations. Mon mari essayait d'aider les personnes blessées et je n'ai plus de nouvelle de lui. » Elle grimace, elle ne veut pas plomber la discussion.

Quant à elle, Tasya hausse les épaules. « J'ai attrapé la grippe aussi la semaine dernière et je suis enceinte de jumeaux. C'est un parfait mélange pour être un peu fatiguée... » Elle lève le café dans sa direction. Même si c'est du pipi de chat, c'est parfait pour redonner un petit coup d'énergie.  « Qu'est-ce qu'ils t'ont dit sur la vie ici ? » lui demande-t-elle alors.

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Re: Take a breath...

Sam 23 Oct - 14:53

La situation est détendue, l'atmosphère s'allège quelque peu et les questions s'enchaînent, de part et d'autre. A cet instant précis, je me sens bien. Je ne m'angoisse plus pour ma mémoire morte, mon bébé à naître, son père disparu, et tout ce qui me parasite de pensées et d'émotions négatives. Au moins pour un moment.
Souriante, j'acquiesce pour renforcer les propos de Tasya sur les souvenirs du corps et la remercie d'un clin d'oeil à propos des friandises.
Elle semble confiante, certaine que mes souvenirs reviendront, que je serais capable de prendre soin de mon enfant. Son assurance me soulage et renforce ma conviction que tout ira bien. Ma mémoire reviendra, le père de mon futur enfant aussi, et nous serons bien.

Je secoue la tête pour lui répondre Non, ils ne m'ont rien dit. A vrai dire, je n'ai pas demandé non plus, ils m'ont assuré que tout allait bien, et ça me suffit, pour l'instant.
Je ne sais pas trop comment l'expliquer, et je ne sais pas si c'est courant. Un moment, j'ai un doute sur le fait d'être la seule future mère à ne pas vouloir savoir si son enfant sera fille ou garçon, peut-être que c'est une coutume, une sorte d'obligation tacite et que j'ai oublié ça ?
Les médecins m'ont examiné et m'ont certifié que je n'avais jamais été enceinte avant, et la seule chose qui me semblait importante à ce moment, c'était de savoir si le bébé allait bien.
Cependant, mes interrogations muettes disparaissent bien vite en observant Tasya. Elle ne semble pas spécialement choquée par ma réponse, signe évident que je n'ai pas commis un impair monstrueux.

Je reste silencieuse un moment devant les propos de la jeune femme, culpabilisant sans trop savoir pourquoi.
Merde, je...je suis désolée, est-ce que je peux faire quelque chose ?
Je me rends compte de la stupidité de ma question au moment où elle franchit mes lèvres. Coincée ici et dans mon état, je ne vois pas comment je pourrais l'aider. Pourtant, je comprend mieux son air épuisé.
Je garde le silence un bref moment, le temps d'assimiler les informations reçues. Rebondir sur cette histoire de rationnement me semble maladroit, voire inconcevable, mais j'ignore ce que je dois dire. Compatir sur son mari disparu, sa maladie, ou la féliciter pour sa propre grossesse ?
J'ai beau me creuser la tête, je ne sais pas vraiment quelle réaction est la plus adaptée.
Je me mords la lèvre et me lance, décidant pour un condensé de tout.
Je suis vraiment désolée pour ton mari... J'étais bien placée pour comprendre ce qu'elle pouvait ressentir, de ne pas savoir. Mes félicitations pour ta grossesse, est-ce que...tout va bien ? Je veux dire, pour...eux ?
J'ai un petit geste en direction de son ventre, inquiète à l'idée que la maladie ou le cumul de fatigue de leur mère provoque un quelconque souci dans leur développement.
Est-ce que tu es sûre que tu peux travailler ? Si tu as été malade, tu devrais peut-être te reposer un peu, non ?
C'était ce que les médecins me répétaient sans cesse, en tout cas. Me reposer, me détendre, précisant à chaque fois que le stress était mauvais pour mon bébé.

Je sens que Tasya souhaite changer de sujet et je n'insiste pas, certaine qu'elle saura reconnaître ses limites. Je me gratte la tête avant de lui répondre.
Vaguement...Pas vraiment, en fait. Quand je suis arrivée, j'avais du mal à rester éveillée, et c'est assez flou. On m'a assuré que j'étais en sécurité maintenant, que je serais soignée...Lorsque les médecins se sont rendus compte de mon amnésie, ils m'ont dit que j'ai été trouvée à Beatrice, pas très loin de votre communauté. Que j'étais seule...
A ce constat prononcé à voix haute, je sens ma gorge se serrer à nouveau. Je secoue la tête comme pour chasser ce pincement au coeur et j'enchaîne. C'est à peu près tout. J'ai quand même eu une sacrée chance de tomber sur vous, je n'aurais certainement pas...survécu, sinon.
J'essaie de retrouver l'entrain et la légèreté du début de cette conversation et je demande Est-ce qu'il y a d'autres enfants ici ? A part les nôtres, bientôt ?
Ce serait bien que mon bébé puisse grandir en se faisant des amis, et j'ai la pensée que ce serait chouette s'il s'entendait bien avec les futurs enfants de Tasya.
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Re: Take a breath...

Dim 24 Oct - 21:53

Tasya hoche la tête. Elle comprend et elle se demande même si avec Jacob, ils voudront savoir le sexe des bébés avant la naissance. Ils ne se sont pas posés la question. A la première échographie, les jumeaux étaient comme des taches sur l'écran, impossible à ce stade de savoir si c'étaient des garçons ou des filles. Et avoir la surprise à la naissance est bien aussi. Elle a un pincement au cœur en songeant à son époux. En rentrant, elle va devoir passer à nouveau vérifier si le corps de son mari n'est pas un de ceux pendus sur la place publique et rien qu'à cette idée, elle sent son cœur se gonfler d'angoisse.

Quand elle évoque la disparition de son mari, Tasya secoue doucement la tête. Non, Beatrice ne peut rien faire, mais la question la touche. « Merci... » murmure-t-elle. Elle esquisse un nouveau sourire qu'elle espère léger et non teinté de tristesse : « Discuter me fait déjà du bien. » Après, le sort de son époux est entre les mains des miliciens, elle ne peut rien faire de plus et c'est terriblement frustrant de rester les mains liées. « On va espérer que nos conjoints retrouvent vite le chemin de la maison. » glisse-t-elle en parlant de son mari mais également du compagnon de Beatrice.

Beatrice s'inquiète pour sa grossesse. La future maman parait empathique, gentille. Ce sont des qualités qu'elle devait avoir avant son amnésie. « Oui, ils vont bien. » Est-ce qu'elle devrait s'arrêter de travailler ? Probablement. « Ils ont besoin de monde et je me sens utile ici. Et puis, ça m'empêche de réfléchir. » Rester chez elle et tourner en rond, c'est impossible. « Je fais attention... » souffle-t-elle avec un sourire. Si Tasya sent qu'elle tire trop, elle s'arrête. Quant au stresse, il est peut-être nocif pour le bébé mais malheureusement, elle peut difficilement l'éviter. La situation à Walla Walla est particulièrement angoissante en ce moment. Un petit sourire soulève le coin de ses lèvres. « Tu le sens bien bouger ? J'ai hâte de les sentir bouger. Je pense que ça rendra cette grossesse un peu plus réelle. » Son ventre a pris un peu de rondeur mais pour le moment, elle ne ressent rien. Peut-être parce qu'elle ne prend pas le temps de se poser réellement et d'être attentive. Elle a l'esprit trop préoccupé.

La question de Béatrice lui fait relever la tête. S'il y a d'autres enfants ici ? Hmm il est temps qu'elle lui parle un peu de Walla Walla. « Oh oui il y a d'autres enfants, il y en a même beaucoup. On est des milliers ici, presque 9000 je pense et uniquement ici à Walla Walla. Sinon, nous sommes encore plus. Nous avons une maternité, une clinique et des dispensaires, des écoles, des garderies... Et il y a une politique particulière ici à propos des naissances et des enfants. Ton bébé sera en sécurité ici. Il recevra les meilleurs soins, sois en sûre. » Tasya ne peut lui parler que des côtés positifs des New Edens. Beatrice est enceinte, c'est effectivement le meilleur endroit pour son bébé. Elle ne peut pas lui parler de la politique cruelle envers les femmes, des mariages arrangés, des femmes battues par leur mari, des arrestations et des pendaisons. « On a un système de hiérarchie aussi. L'armée est très présente. On est entouré d'une grande barricade aussi qui nous protège de l'extérieur. » Elle tente de lui expliquer un peu leur fonctionnement.

Tasya la regarde un peu plus attentivement et continue de lui poser des questions : « Qu'est-ce que tu te sais du monde en général ? » Beatrice est-elle au courant de l'existence des morts ? Elle ne sait pas dans quelles conditions s'est effectué son sauvetage, si elle a vu de ses propres yeux des rôdeurs ou si elle n'est pas encore au courant de cet aspect de leur vie d'aujourd'hui.

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Re: Take a breath...

Mer 10 Nov - 15:16

Je lui adresse mon sourire le plus chaleureux lorsque Tasya m'assure que cette discussion lui fait du bien. A moi aussi, honnêtement. L'espace d'un instant, essayer d'oublier nos soucis, ce qui nous angoisse et les questions qui restent sans réponse, ça fait un bien fou. Je me contente de hocher la tête à l'évocation de nos conjoints respectifs, je ne peux qu'espérer. Même si dans mon cas, dans son cas, il ne s'agit pas vraiment de pouvoir rentrer à la maison, mais de comprendre que je suis en vie, que je suis ici, en sécurité. S'il l'est, lui aussi, ce qui n'est pas certain, à l'heure actuelle.
Je termine ma brioche en l'observant, et me sens un peu rassurée. Je ne la connais pas depuis longtemps, mais j'ai la certitude qu'elle dit vrai. Elle ne mettra pas sa grossesse en péril et fera attention à ne pas trop épuiser son énergie, même s'ils ont visiblement grand besoin de monde pour leur prêter main forte.
Je me redresse un peu et redevient plus enjouée lorsque la conversation se focalise à nouveau sur nos futurs bébés respectifs.
Posant une main sur mon ventre, je lâche d'un ton enjoué Oui ! La première fois que je l'ai senti bouger après mon réveil ici, j'ai été surprise. C'est une sensation déroutante, de le sentir bouger pour la première fois...bon, il l'a sans doute fait avant, je ne m'en souviens pas. Je crois qu'il est pressé de sortir, il donne pas mal de coups de pieds, ces derniers jours.
Sans réfléchir, j'attrape la main de Tasya pendant mes explications et la positionne doucement sur mon ventre, comme pour la prendre à témoin.
J'avoue que j'ai un peu peur, mais je me sens surtout fascinée de savoir que je porte un être vivant.

Nous poursuivons notre discussion et je fixe la jeune femme avec des yeux ronds lorsqu'elle évoque la vie à New Eden. Vous êtes tant que ça ! Je n'imaginais pas...vous êtes vraiment bien organisés, c'est impressionnant !
Je fronce les sourcils en constatant que Tasya passe rapidement sur cette 'politique particulière', légèrement inquiète à l'idée de ce que cela peut impliquer. Etrangement, je préfère ne pas m'apesantir sur le sujet non plus, pour le moment. Je sens qu'on me cache des choses et ça ne me plaît pas vraiment, mais je ne me sens pas assez forte pour le moment, pour encaisser de mauvaises nouvelles. Autre que celle de mon amnésie, s'entend. Parce que je sens au fond de moi, que les messes basses, la tension relativement palpable et les réponses évasives à certaines de mes questions indiquent que tout n'est pas aussi idyllique qu'on me le décrit.
Je sens que les gens sont sincère lorsqu'ils m'assurent que je suis en sécurité, que tout sera fait pour que je guérisse et que mon enfant naîtra dans de bonnes conditions.
Mais je suis certaine qu'il y a autre chose, une autre facette dont personne ne juge bon de m'informer. Probablement à cause de mon état général, ce qui me fait redouter le pire pour la suite.

Je pousse un profond soupir, à la fois pour m'ôter ces tristes pensées de la tête que pour me concentrer sur la question de Tasya.
Je sais que les conditions de vie à l'extérieur sont très difficiles, voires impossibles. Le danger rôde en permanence et je crois que...j'ai assisté à des choses terribles. Je fais des cauchemars, c'est assez flou et je ne m'en souviens pas vraiment à mon réveil, mais je sais que c'est lié à ma vie avant que j'arrive ici. Je t'avoue que je peux difficilement entrer dans les détails, je suis désolée.
Je me sens dépitée, peut-être plus pour moi que pour Tasya. Les médecins m'ont conseillé de ne pas me focaliser sur mes souvenirs perdus, que ça pourrait avoir l'effet inverse à celui recherché, à savoir les retrouver. Mais c'est plus fort que moi, et je ne peux pas m'empêcher d'y songer, de me concentrer pour essayer de les faire revenir. Si tout pouvait me revenir d'un simple claquement de doigts, ce serait tellement plus facile.

Je secoue la tête pour ne pas me morfondre et je pointe Tasya en souriant. Tu veux bien me parler de toi, de ton mari ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Je dois juste penser à des choses positives, et plus les minutes s'égrènent, plus Tasya me semble sympathique. Evoquer avec elle les bons souvenirs qu'elle peut accepter de partager me semble sur l'instant bien plus productif pour ma guérison que me confronter au trou noir qui me sert de passé.
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Re: Take a breath...

Ven 19 Nov - 15:35

Tasya esquisse un sourire attendri en sentant les petits coups de pieds sous sa main. « Effectivement, il a l'air très dynamique... » Elle se demande quel effet ça fait de sentir "bouger" dans son ventre. Elle n'arrive pas totalement à réaliser qu'elle porte la vie elle aussi. La mexicaine se sent même honteuse de l'oublier parfois, ces derniers temps, elle est pas mal occupée, ce n'est que quand elle se pose le soir que son corps se rappelle à elle.

Tasya hoche la tête aux questions de Beatrice. Elle-même avait été très surprise en entendant qu'ils étaient aussi nombreux. « On a plusieurs villes aussi, mais nous ne pouvons pas nous déplacer. Je ne suis pas là depuis le début, mais effectivement, tout est bien organisé. » La mexicaine ne pouvait pas le nier. Tout était parfaitement réfléchi pour que chacun ait une place et que les districts fonctionnent bien. « Il y a des petites supérettes où on peut trouver de quoi se nourrir, se vêtir et on paye avec des tickets de rationnement que l'on obtient grâce à un emploi. » Un instant, elle se demande ce que va bien pouvoir faire Beatrice, se souviendra-t-elle de ce qu'elle faisait avant ? « Ta priorité sera de t'occuper de ton bébé. » la rassure-t-elle. « Et en temps voulu, ils t'aideront à trouver un emploi, un logement. » Tasya espère que Beatrice en sera rassurée. La future maman est chanceuse sur un autre point : avec un nouveau-né, elle n'aura peut-être pas obligation de trouver un mari dans le délai des 6 semaines normalement demandé.

Tasya hoche la tête. « Ne t'excuse pas... La mémoire te reviendra, j'en suis certaine ! » Elle préfère ne pas s'attarder sur la vie à l'extérieur. Elle ne tient pas à lui parler des personnes qui reviennent à la vie, des rôdeurs qui hantent les rues. Tout lui sera forcément expliqué et avec des mots probablement plus juste que ceux de la mexicaine. Ils ont des psychologues pour cela, des médecins compétents.

Tasya mange un morceau de brioche et relève la tête, surprise quand Beatrice lui demande de lui parler d'elle. « J'ai pas forcément eu la vie la plus passionnante qu'il soit... » la prévient-elle. « J'ai grandi au Mexique, dans un petit village, juste à côté d'un ranch. A 17 ans, je suis venue en Amérique pour suivre des études d'infirmière. »  Elle se rend alors compte qu'elle va forcément devoir lui parler des rôdeurs et elle continue, sur le qui-vivre, guettant ses réactions. « J'y étais encore quand.. quand l'épidémie est arrivée. J'ai dû fuir la ville et j'ai trouvé refuge dans un campement de la Réserve Indienne de Warm Springs. J'y ai vécu 3 ans. J'ai dû fuir quand on a été attaqué. J'étais avec mon petit ami et un bébé mais ils n'ont pas survécu. Les New Eden m'ont trouvé pas loin d'ici, par hasard. » Tasya a du mal à se dire que c'était il y a seulement une année. Qui aurait cru alors qu'à peine un an plus tard, elle serait mariée et enceinte ? Cela semble complètement fou, mais elle a l'impression d'être dans une autre vie. Tout est si différent de la vie à l'extérieur. Tout va plus vite aussi.

« Jacob, mon mari, est quelqu'un de bon, de gentil, de généreux. » En évoquant son mari, elle a un petit sourire aux lèvres qui ne tarde pas à se teindre de tristesse. Où est-il en ce moment ? « Avec Jacob, on s'est rencontré ici, j'étais perdue et il m'a raccompagné chez moi. » Elle ne mentionne pas la séance de fouets qu'ils ont eu droit parce qu'elle a seulement voulu aider une femme à accoucher. « On a appris à se connaitre et, voilà... » Elle esquisse un nouveau petit sourire.

Tasya pose un regard bienveillant sur la femme devant elle. « Quant-à toi... » Elle hésite un petit instant. « Tu étais journaliste, tu parcourais le monde en long et en large toute l'année. Tu étais passionnée par ton métier ! C'est pendant une de tes escales à Paris que tu as rencontré Louis. Vous vous êtes embrassés pour la première fois sous la Tour Eiffel et tu as réussi à le convaincre de le ramener en Amérique. » Elle a un petit éclat malicieux dans le regard. « Il t'a demandé ta main sous un magnifique ciel étoilé à Central Park et vous deviez vous marier quand l'épidémie a contrecarré tous vos projets... » Elle s'arrête là pour laisser Beatrice continuer son "histoire" si elle le souhaite.
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Re: Take a breath...

Mer 8 Déc - 10:35

Je ne peux m'empêcher de sourire en sentant le bébé bouger. Me réveiller et apprendre que j'étais enceinte tout en me découvrant amnésique m'avait d'abord inquiétée, voire angoissée. Maintenant que ma tête me faisait un peu moins souffrir et que je reprenais pied avec la réalité, je me sentais tout à la fois impatiente et émerveillée à l'idée d'être mère. Bien sûr, l'inquiétude ne m'a pas vraiment quitté, mais le personnel médical faisait de son mieux pour me rassurer, et j'avais décidé de leur faire confiance. Après tout, ils étaient les mieux placés pour savoir ce qu'il fallait pour cet enfant à naître.
J'ai surtout l'impression qu'il est pressé de sortir. que je glousse en réponse à Tasya.

Je l'écoute attentivement m'en dire plus sur cet endroit, et même si je trouve étrange d'avoir plusieurs villes mais de ne pas pouvoir y aller, je ne relève pas. J'ai l'impression que ce n'est pas la seule incohérence que je perçois, ni la dernière. J'ai toujours ce sentiment diffus qu'on ne me dit pas tout, que les gens choisissent leurs mots pour me parler. Je me demande si c'est à cause de mon amnésie. Peut-être pensent-ils que j'ai pu oublier la signification de certains mots ?
Je hausse vaguement une épaule et acquiesce pour appuyer les propos de la jeune femme.
Oui, j'en suis sûre ! Ce n'est qu'une question de temps, les médecins m'ont dit que mon choc à la tête avait été violent....Selon eux, j'ai même eu de la chance de ne pas être encore plus gravement blessée.
Et lorsque ma mémoire reviendra, tout ira bien. Là, je dois reconnaître qu'entre mon état de faiblesse générale et ma mémoire obscure, je ne suis pas au mieux de ma forme.

J'attrape instinctivement la main de Tasya pour la serrer doucement lorsqu'elle me parle d'elle. J'ai le sentiment que ce n'est pas facile pour elle, d'évoquer ses propres souvenirs, et son expression abattue me le confirme.
Je fronce les sourcils au fur et à mesure de son récit. Lorsqu'elle m'a parlé d'épidémie, j'ai aussitôt pensé à celle qu'ils venaient de vivre, cette grippe qui les as touchés il y a quelques jours seulement.
Mais je comprends bien vite qu'il s'agit d'autre chose, d'autrement plus grave que la grippe. Lorsqu'elle évoque les proches qu'elle a perdus, je tressaille et pose aussitôt la main sur mon ventre, par réflexe. L'image d'un bébé mourant à cause d'une épidémie m'effleure l'esprit, et n'est pas pour me rassurer. Je me force à garder à l'esprit que je suis entourée de médecins et d'infirmières ici, et qu'eux-même ne cessent de me répéter que tout ira bien, que ne j'ai pas à m'inquiéter. Et puis, cette épidémie de grippe est maîtrisée, désormais, non ?
Quant à l'autre, celle dont Tasya fait référence, je crois comprendre qu'elle n'a lieu qu'à l'extérieur de ces murs. Ou peut-être ont-il réussi à la maîtriser, elle aussi ? Si j'en crois les propos de la jeune femme, c'était il y a plusieurs années.

Oh, félicitations pour ton mariage !
Les mots sont presque sortis tout seuls, mais j'ai l'impression que c'est quelque chose de naturel à dire dans ce genre de cas.
Ca n'a pas dû être facile de quitter tes proches à un si jeune âge... que j'ajoute presque aussitôt. Dix-sept ans, c'est jeune pour partir loin de sa famille, même pour étudier. Je suis contente que malgré les épreuves qu'elle a pu traverser, elle a réussi à trouver quelqu'un pour être à ses côtés.

Je la regarde avec de grands yeux quand elle commence à me parler de ma vie, surprise qu'elle ne l'ait pas fait avant. Mais très vite, je comprends son petit jeu et loin de lui en vouloir malgré la petite déception ressentie, je me prête au jeu avec plaisir.
Hum...Nous nous sommes enfuis pour vivre heureux et cachés dans une grotte, jusqu'à ce qu'on soit délogés par...un ours immense et nous avons sauté dans une voiture pour rouler jusqu'à Priest River, pour y vivre d'amour et d'eau fraîche jusqu'à la fin des temps.
Mon rire s'éteint bien vite lorsque je prends conscience de ce que je viens de dire. Pourquoi ce nom ? Je regarde Tasya, interrogative sans oser prononcer les mots. Si cette ville existe, est-ce le signe que mes souvenirs reviennent ?
Je me concentre de toutes mes forces sur ce nom, essayant de l'imaginer, de trouver d'autres détails, mais c'est peine perdue. Je soupire et essaie de ne pas me démoraliser pour autant.

Ca t'ennuie de me parler du Mexique ? je demande doucement. Je me demande à quoi ça ressemble, ce qu'on y fait et trouve...mais je ne veux pas la forcer. Moi je n'en ai plus, mais j'ai conscience que les souvenirs peuvent être douloureux. L'un dans l'autre, nous sommes identiques, elle et moi. Nous avons perdus notre passé, même s'il s'agit de perte différente.
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Re: Take a breath...

Jeu 16 Déc - 15:28

Tasya observe Beatrice, se demandant ce qui a pu causer un tel choc pour perdre la mémoire. Un instant, elle se demande s'il ne vaudrait pas mieux pour la jeune femme qu'elle ne se souvienne de rien. Ils ont tous connu des drames, des pertes insurmontables. Et si elle se souvenait de choses horribles ? De la mort du père de son bébé peut-être ? Un instant, la mexicaine se demande si elle aurait aimé ne pas se souvenir elle aussi, oublier la mort de David, d'Eden le petit garçon qu'elle avait recueilli. Presque immédiatement, d'autres souvenirs remontent à sa surface et viennent effleurer son esprit, apportant chaleur et douceur : la main de sa mère sur la sienne, le rire de sa soeur, la bienveillance de son frère et même quelques échos plus lointain : la voix de son père, les senteurs de son village au Mexique... Non, pour rien au monde, elle ne voudrait oublier tout cela. Elle esquisse un petit sourire et pose sa main sur la sienne. « Je te souhaite de tout mon cœur de retrouver la mémoire... » Elle serre sa paume avant de se redresser légèrement.

Beatrice la félicite pour son mariage et Tasya esquisse un petit sourire. « Merci... » Son ventre se serre légèrement en pensant à l'absence de Jacob. Heureusement, la future maman lance la conversation sur son pays. « Non, en effet, mais c'était indispensable. Il n'y avait pas d'école d'infirmières à proximité de mon village et louer un appartement, financer des études aurait été trop compliqué là-bas. J'avais une tante à Seattle et j'avais déjà étudié l'anglais. Je suis venue ici dès que j'ai su que j'avais été acceptée à l'école. » Et la suite n'avait pas été simple. Elle avait enchainé les petits boulots à Seattle en parallèle de ses études. C'était une vraie vocation mais c'était aussi épuisant de mener deux vies de front. « J'aurais dû retourner au Mexique une fois mon diplôme en poche, mais ça n'a pas été possible. » L'épidémie avait fait s'effondrer tous ses projets. « Enfin bref, cessons de parler de moi, j'ai l'impression que c'était une autre vie tout ça.. » Oui, à des années lumières de celle qu'elle avait ici désormais.

En s'inventant une vie, Beatrice lâche le nom d'une ville et parait surprise. Tasya esquive un petit sourire. « Priest River... » Ce nom ne lui dit rien, c'est probablement une ville du coin. « Il faudrait se renseigner pour savoir si c'est près d'ici. » Elle fouille dans la poche de sa blouse et en sort un petit calepin. Elle en arrache la première feuille où sont notés des informations concernant les patients du jour et elle tend le bloc-notes à Beatrice avec son stylo. « Tu devrais noter tout ce dont tu te souviens. Tu arriveras peut-être à trouver un fil conducteur à tout cela... » Elle est certaine qu'aucun souvenir n'est anodin.

Lui parler du Mexique ? Tasya hoche la tête avec un petit rire. « Je pourrais en parler des heures, tu sais ? » Elle commence à lui parler de son petit village, des couleurs des arbres selon les saisons, du ranch pas loin avec ses magnifiques chevaux où elle a appris à monter et les promenades qu'elle a faite des centaines de fois jusqu'aux magnifiques cascades qui ont fait la réputation de son village. Tasya lui parle également de son frère et de sa sœur, elle évoque les traditions qui animaient la vie de tous les habitants comme la fameuse fête des morts. Elle lui parle de la nourriture si typique de chez elle : le fameux guacamole bien entendu, le ceviche, les tacos, les enchiladas, tous ses mets différents et colorés. Sans s'en rendre compte, son accent mexicain reprend même le dessus à certains moments et son regard s'illumine au fur et à mesure que les souvenirs remontent...

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Re: Take a breath...

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