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It's not the falling down that counts, it's the getting up !

Mer 27 Oct 2021 - 13:20

Je plisse des yeux, laissant filer un juron entre mes dents alors que j’essaie tant bien que mal de sortir ma béquille de la boue dans laquelle elle s’est enfoncée. Je suis pas énervé, c’est juste une impression. En plus, on dirait que ça a fait un effet ventouse. « Tu crois vraiment que je vais me laisser faire ? C’est mal me connaitre. »

Oui, oui, j’en suis réduit à parler tout seul. Mais, au moins, sauf à ce que je me sois trompé, il n’y a personne sans la cour, derrière la maison. Tout le monde est occupé et c’est aussi pour ça que j’ai choisi ce moment pour… faire un tour. Juste quelques mètres, à prendre l’air et à me promener autour de la maison. Rien de bien extravagant hein… sauf que ouais, ça a été la misère dès les premiers pas. Je vois déjà Hazel et sa mine inquiète des kilomètres, alors j’espère vaguement qu’elle saura pas ce que j’ai tenté de faire. Enfin, pour ça, il faudrait que je me dépatouille de tout ça avant qu’elle tombe sur moi. Ou que qui que ce soit me repère.

Parce que j’vais avoir l’air fin en fait. Je continue de tirer sur la béquille. « Mais c’est pas possible… sérieusement ? » Et là, c’est le drame. Enfin, tout est relatif. J’arrive enfin à sortir cette foutue béquille, sauf que c’est un peu trop… violent. Si on peut dire ça comme ça. Et je me retrouve le cul par terre, une violente douleur irradiant toute ma jambe, mais pas que. Okay, j’ai potentiellement un peu envie de mourir en fait. Pour la peine, je jette la béquille un peu plus loin, dépité, avant de me laisser tomber en arrière avec un profond soupir. « Quelle journée de merde. » Là, voilà. Au moins, il fait super beau. Et je prends une grande inspiration, laissant le rire m’envahir devant le ridicule de la situation. Ca me ferait presque oublier la douleur. Presque, faudrait voir à pas déconner non plus. D’autant que j’ai pas la moindre idée de la façon dont je vais pouvoir me relever. Enfin, chaque problème en son temps. On va déjà laisser la douleur se calmer un peu.

Sauf qu’au bout de quelques secondes – ou minutes, allez savoir – j’ai l’ombre d’une silhouette qui se dessine juste à côté de moi. « Oh ! Salut Amy. » J’ai croisé les bras derrière ma tête, comme si je maitrisais exactement la situation. « Ca roule ? » Quoi ? Sur un malentendu, elle pourrait presque croire que je suis là volontairement. Ce serait pas si improbable que ça en plus me concernant. Enfin, pour ça, faudrait qu’elle n’ait assisté ni à ma chute, ni aux jurons qui ont suivi. Ouais, c’est quand même mal barré quoi. « Quoi de neuf ? » Le tout, c’est de garder de l’aplomb. Et tout passe en général.
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Re: It's not the falling down that counts, it's the getting up !

Ven 29 Oct 2021 - 0:20

Amy s’était à moitié enfermée dans le sous-sol de la maison qu’elle occupait avec Julian, depuis son retour – quant elle n’allait pas le voir pour s’occuper de lui ou quand elle n’allait pas aider les autres à faire quoi que ce soit. Elle avait un projet à tisser à terminer, et elle ne voulait pas le faire en retard. C’était très important, et elle s’en voudrait, de ne pas l’avoir fait en temps et en heure. Sauf que, la veille, elle n’avait pas osé soulever le sujet. Elle n’avait pas osé demander aux autres de faire une petite fête pour l’anniversaire de Julian – par peur de gaspiller des ressources pour un gâteau, après les problèmes de récoltes de cet été, et aussi par peur qu’ils n’aient pas la tête à la fête. Elle n’avait même pas eu le courage de lui donner son cadeau, parce qu’il n’était déjà pas totalement en forme.

Mais elle était un peu honteuse, se demandant s’il croyait qu’elle l’avait oubliée ? Ou pire, qu’elle n’avait pas voulu lui souhaiter. Alors, prenant son courage à deux mains, elle avait dissimulé son cadeau dans une taie d’oreiller et était partie à la recherche de son parrain. Il était sûrement dans le salon, en train de lire ou de… elle ne savait pas trop, en fait. Peut-être qu’il en avait eu marre, et qu’il avait été voir Koda. Même si la petite chienne était jeune et un peu fofolle, elle risquait de le bousculer et de le blesser en voulant jouer. Fronçant les sourcils, Amy espérait que ce n’était pas le cas.

Et faire des suppositions diverses et variées ne servait à rien, alors elle finit par sortir de la maison, mettant une veste un peu chaude – même si, contrairement à la température caniculaire de l’été, le frais automnal était le bienvenu. Et elle n’eut en effet pas beaucoup de pas à parcourir, parce qu’elle vit directement son parrain à terre, la béquille plus loin. Empêchant de justesse son cadeau de tomber par terre, elle se mit à courir subitement pour arriver à ses côtés, l’air affolé. « Ça va ? Tu t’es fait mal ? Il faut que j’aille chercher Allegra ? Ou Matias ? Ou quelqu’un d’autre ? Quelqu’un qui puisse beaucoup plus facilement qu’elle le soulever.

Elle s’arrêta net, alors qu’il lui répondait d’un air parfaitement détendu, comme si rien n’était anormal dans cette situation. Fronçant les sourcils, elle fut tentée un instant de lui faire une légère pichenette dans l’oreille, juste par principe. Même si elle se doutait que, s’il réagissait comme ça, ça aurait pu être pire. Lui faisant les gros yeux – ou s’y essayant – elle finit par se laisser tomber à côté de lui, par terre. Tant pis si le sol était boueux. Essayant de prendre un air aussi nonchalant que lui, et même si c’était la veille, elle déposa la taie d’oreiller sur ses jambes avec douceur. « Joyeux anniversaire. » En fouillant dans la taie, il pourrait trouver une sorte de photo tissée, qui les représentaient ensemble, Ses parents, Sara, lui et elle, ainsi que Matias, Hazel, toute leur famille, puis Jayden, Chad et Jett. Elle leur avait demandé des photos à chacun, sans leur expliquer son projet, et avait décalqué puis essayé d’associer au mieux chacun d’entre eux sur un même plan – avec la maison de Matias au fond. Elle n’était pas une excellente dessinatrice, mais elle se débrouillait un peu, pour faire des motifs avec le métier à tisser. Ça avait été beaucoup plus compliqué que ce qu’elle n’avait jamais fait, et le résultat était un peu brouillon, mais elle y avait mis tout son cœur. Le « dessin » tissé était entouré d’une sorte de cadre plus épais, tissé lui aussi puis cousu autour du dessin de la famille de Sanctuary Point. Elle le regardait en coin, pour observer sa réaction : est-ce que ça lui plairait, même si ça n’était pas impeccable ?
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Re: It's not the falling down that counts, it's the getting up !

Ven 5 Nov 2021 - 15:08

Contrairement aux apparences, ça va pas si mal. Si, si, j’vous assure. Enfin, d’accord, je suis par terre, j’ai mal à peu près… partout. Mais je suis en vie. Et ça, clairement, y a pas une journée où je suis pas reconnaissant de la chance que j’ai eue. Surtout que je m’en tire bien. Alors ouais, c’est galère, que ce soit pour utiliser ma main ou juste pour me déplacer. Même respirer est compliqué en vrai.

Sans compter que ouais, là, c’est un peu l’échec. Espérant vaguement que personne ne va me tomber dessus, au sens propre comme au sens figuré, je profite de cette brève accalmie mais, surtout, de laisser la douleur s’atténuer avant de tenter de me relever. Mais forcément, ça marche pas des masses et il ne faut que quelques secondes – minutes ? Heures ? – avant qu’Amy ne débarque. « Ca va ! J’ai juste… une béquille un peu récalcitrante qui a visiblement oublié ses heures de dressage. Tu crois que tu peux me la rapprocher ? » Là voilà, on dirait même pas que j’ai mal non ? Et je lui rends un large sourire qui, j’espère, cache mes cernes. « Et je me suis pas fait mal, t’en fais pas. Viens ! »

Quelque part, je suis pas mécontent de pouvoir passer un peu de temps tout seul avec elle. Faut dire que ces derniers temps, c’est un peu compliqué vu que, visiblement, me laisser seul pourrait avoir des conséquences dramatiques. Sait-on jamais, que je m’étouffe avec un plaid. Bon, je sais, c’est pas gentil. Et je sais bien qu’ils s’inquiètent, mais ça me donne juste l’impression d’être handicapé puissance 1000. Autant dire que ça met pas forcément de la meilleure des humeurs. Alors, si Amy peut juste se poser un peu avec moi, sans me demander ce qu’elle peut faire pour que j’aille bien, ça me va. « Reste juste avec moi, ça me va bien. Faut que je souffle quelques minutes et après je pourrais de nouveau gambader. » Ou elle devra appeler Matias, Jayden ou je ne sais qui pour m’aider, mais chaque problème en son temps.

Je me redresse quand même un minimum avec ma main valide, ignorant les points noirs qui dansent devant mes yeux. J’ai quand même un temps d’arrêt quand je vois la taie d’oreiller sur ses jambes mais, surtout, quand elle me souhaite un bon anniversaire. « Oh, j’espérais qu’avec un peu de bol, t’aurais oublié. Il fait pas bon vieillir, surtout en ce moment. » Je déroule mon dos pour pouvoir atteindre son front et l’embrasser doucement. « Merci quand même. Par contre, tu m’expliques pourquoi la… oh… » Tout en parlant, j’ai fouillé du bout des doigts et sorti la photo tissée. Je la pose sur la taie avec délicatesse, effleurant chacun des visages qu’elle a tissés. Si j’ai un sourire quand je vois notre nouvelle famille, ma vue se brouille quand je fixe les autres. Et mon index effleure doucement leur visage alors qu’une larme roule sur ma joue. « C’est magnifique Amy. »

Je toussote, histoire de me redonner un semblant de contenance, incapable de relever les yeux vers elle. Mon regard reste encore et toujours accroché à ces gens qu’on a tellement aimés tous les deux, à cette ancienne vie qu’on a partagée. Et à la nouvelle qu’on a la chance d’avoir. Je finis par tendre la main pour serrer la sienne sans rien dire de plus, me laissant encore quelques secondes. Je sais pas si c’est le cadeau, le contexte ou si je suis juste plus émotif que d’habitude mais ouais, je me sens un peu, mais alors juste un peu, chamboulé par cette image.
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Re: It's not the falling down that counts, it's the getting up !

Sam 6 Nov 2021 - 23:58

Amy adressa une moue dubitative à son parrain. Elle se doutait qu’il voulait simplement la rassurer ou ne pas augmenter ses inquiétudes, leurs inquiétudes à tous, à son sujet, et que c’était pour ça qu’il essayait de marcher avec des béquilles, autant que parce qu’il tournait en rond sans sortir, mais ça lui déplaisait. Parce qu’il voulait aller trop vite, sans se donner le temps de se remettre, à ses yeux. Et elle était sûre qu’il faisait semblant de ne pas avoir mal, là de suite. Même si c’était sûrement autant pour s’en convaincre lui que pour les en convaincre eux – ce dont Amy n’était pas consciente. Fronçant les sourcils, elle saisit la béquille mais ne la donna pas tout de suite à son parrain. « Je préférerai qu’on te trouve un fauteuil. Et je suis sûre que Matias pourrait construire une rampe en bois à mettre à la maison… » Même si ça serait peut-être inutile à l’avenir, au moins… Au moins, son parrain ne se fatiguerait et ne se blesserait pas plus. Et il pourrait dormir au rez-de-chaussée, au moins pour le moment. Elle soupira un bref instant, sachant qu’il n’en ferait de toute façon qu’à sa tête, avant de s’asseoir à côté de lui en douceur, de peur de le cogner malgré elle.

Elle finit par poser la béquille à côté de lui, mais uniquement après s’être assurée qu’il aurait les mains occupées par sa taie d’oreiller. Qui n’en était pas une, en réalité, même s’il ne le voyait pas encore. Elle lui jeta malgré elle un regard inquiet tout en s’asseyant, mais elle finit par lui adresser un sourire beaucoup plus serein quand même. Parce qu’il était là, à côté d’elle, vivant. Et qu’elle avait, pour une fois, réellement envisagé d’être forcée à vivre sans lui, et qu’elle ne voulait pas y être confrontée à nouveau. Mais tout cela, elle ne lui dirait pas. Elle se contenta de se rapprocher davantage, collant leurs épaules, comme pour y puiser du réconfort. « D’accord. Mais si ça va pas, je trouve des rollers et je colle les roues à une chaise pour te ramener dans la maison ! » Qu’il soit d’accord ou pas. Même si ce serait assez absurde, comme scène.

Elle grimaça alors qu’il lui rétorquait avoir préféré qu’elle ait oublié mais… ce n’était pas possible pour elle, pas alors qu’elle l’avait volontairement ignoré parfois et ne lui avait souhaité que de mauvaise grâce, poussée par Sara, certaines autres. « Je pensais que ce serait sympa, de célébrer ton anniversaire, en étant ici… » Parce que c’était aussi un nouveau départ, une nouvelle chance. Elle ne put s’empêcher de sourire en entendant son ton dubitatif et le début de sa question. « Je n’avais pas de papier cadeau, alors j’ai improvisé. » Elle n’avait pas remarqué, au début, ses yeux brouillés et humides, et ne le remarqua que lorsqu’une larme coula sur sa joue. La gorge nouée d’émotion, il lui fallut un peu de temps pour répondre. « Je voulais quelque chose d’unique, et qui ait du sens pour toi… Que c’est pas parce qu’on les a eux qu’on oublie… » Ça avait été dur pour elle à tisser aussi mais c’était important. « Je suis désolée, le trait est pas net et c’est un peu brouillon… » Elle aurait voulu que ce soit parfait, mais c’était compliqué, ça demandait d’être minutieux. Elle avait eu quelques ratés, qu’elle avait essayé de dissimuler, aussi.

Mais elle oublia tout ça, alors qu’il prenait sa main, en silence, clairement ému. Se contorsionnant un peu pour essayer de ne pas lui faire mal, elle entoura son parrain d’un bras, n’osant faire plus au cas où elle raviverait ses douleurs. « Je suis contente que ça te plaise. » C’était en deçà de ce qu’elle ressentait, en réalité, mais ça suffirait bien à l’exprimer.
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Re: It's not the falling down that counts, it's the getting up !

Dim 7 Nov 2021 - 22:47

Bon, vu sa tête, j’ai comme un doute sur le fait que j’ai réussi à la convaincre que tout va bien. Mais je pourrais difficilement faire mieux, là de suite. Surtout avec ces fichues béquilles. « Un fauteuil… genre fauteuil roulant ? Jamais de la vie. Je préfère encore déprimer dans mon lit. » Non mais là, ce serait la fin quoi. Qu’est-ce qu’il faut pas entendre sérieux. « Ca va déjà mieux. Et ça s’améliorer. Pas besoin de se prendre la tête à construire une rampe ou je sais pas quoi. »

Heureusement, elle finit par me ramener la béquille que je maudis intérieurement, prêt à lui faire subir les mille tourments dès que j’en aurais l’occasion. Enfin, dans l’immédiat, elle arrive à détourner mon attention en déposant une taie d’oreiller sur mes jambes. Et j’ai un rire à sa réplique. « Je serais presque tenté de te dire chiche juste pour voir si tu pourrais vraiment bricoler tout ça. Mais faut juste me laisser un peu de temps pour souffler, je pourrais me remettre sur pied dans la foulée. Okay ? Après, je serais sage, promis. » Quelques jours au moins. Le temps que ma main aille mieux, sinon je risque de me casser encore la gueule. Je vais probablement me cantonner à la maison, au rez-de-chaussée, ce sera déjà pas mal. Pfff… ouais, c’est nul.

Au reste, j’ai un haussement d’épaules. « Disons que je suis pas assez en forme pour apprécier d’avoir un an de plus. Tu sais, j’ai jamais vraiment aimé ça de base. » Sans compter que ouais, les dernières années, c’était plus un calvaire qu’autre chose. Le dernier, elles étaient même pas là. Je fronce les sourcils avant de me concentrer sur son cadeau, essayant de retrouver mon enthousiasme. « Bonne idée le papier cadeau. » Enfin, au final, pas besoin de feindre d’être touché par ce qu’elle m’offre. C’est magnifique et je suis touché de voir à quel point elle a pu faire un effort. « T’as dû y passer un temps fou… comment… comment t’as fait ? » Et relève la tête vers elle, tendant ma main valide pour effleurer sa joue. « Tu crois vraiment qu’on pourra les oublier ? C’est pas parce qu’on arrive de nouveau à être heureux que ça rendra leur existence moins importante. Tu le sais ça au moins hein ? » Ma main finit par attraper la sienne et j’ai un sourire, alors que je secoue la tête. « Arrête, c’est tout sauf brouillon. T’as fait un travail de dingue. »

Je me fige quand elle passe son bras autour de moi. Ca fait des semaines que personne n’ose vraiment me toucher à cause de ce qui m’est arrivé. Et, pour être parfaitement honnête, j’ai encore un peu de mal. Il faut dire que les contacts que j’ai eu pendant ces quelques jours ont été assez marquants pour me rendre un peu moins tactile, un peu plus… tendu. Je saurais pas trop comment définir ce que je peux ressentir. Mais je suis heureux qu’elle le fasse malgré tout et je lui rends un sourire. « Ca me plait sacrément ouais. » Je lui assène une petite bourrade de l’épaule, le regard toujours brillant d’émotion. Ca me ferait presque aimer mon anniversaire.
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Re: It's not the falling down that counts, it's the getting up !

Mar 16 Nov 2021 - 22:12

Elle fronça les sourcils, alors qu’il refusait directement la possibilité de monter sur un fauteuil – pas que ça la surprenne, mais s’il devait en passer par-là… Elle ne lui laisserait pas vraiment le choix. Parce qu’elle était totalement sûre qu’il ne tiendrait pas dans sa chambre. La preuve : il était là, assis par terre, sa béquille beaucoup trop loin pour qu’il ne la saisisse et ne se relève. Croisant les bras, elle lui adressa un regard dubitatif. « Parce que tu crois qu’on te laisserait déprimer tout seul ? On a toujours la console qu’on a ramenée, Jay et moi. On pourra te battre à tour de rôle ! » Ou plutôt, il pourrait l’écraser sans aucune difficulté. Elle ne gagnait, enfant, que parce qu’il avait pitié d’elle – ou pitié de lui-même et de ses oreilles, si elle pleurait d’avoir perdu. L’un comme l’autre se valaient. « Tu veux qu’on l’y installe ? On peut même apprendre à jouer à Hazel ! » Bon, ils avaient sûrement d’autres occupations, mais Amy ne voulait pas y penser. Pas du tout, même.

Se résignant, elle lui confia quand même la béquille fugueuse, s’asseyant dans un même mouvement à côté de lui. Elle le cherchait initialement, mais elle craignait de lui donner son cadeau. Parce qu’il pourrait ne pas en vouloir, le trouver affreux, détester ce rappel constant du passé. Ou être submergé par la tristesse et pleurer. Quelle qu’elle soit, sa réaction lui faisait peur. Et plaisanter sur un fauteuil roulant bancal et improvisé était beaucoup plus facile. Et l’entendre rire… Des larmes de joie lui montèrent aux yeux, malgré elle. Ce n’était pas les rires qu’elle connaissait mais… ça en restait un. C’était positif, non ? « Bien sûr que je pourrais ! J’ai appris auprès du meilleur ! Mais ok, je te laisse. » Elle pointa malgré tout un doigt menaçant dans sa direction. « Mais si t’y arrives pas, je crie pour que quelqu’un vienne te surveiller – et t’aider – pendant que je te fais mon fauteuil ! » Même si elle n’avait aucune crédibilité en se voulant menaçante, elle ne plaisantait pas et elle espérait qu’il la prendrait au sérieux.

Elle sourit malgré elle, à sa remarque – peut-être qu’il aimait pas, mais il s’y pliait toujours de bonne grâce, pour sa mère, pour sa sœur, pour elle. Juste parce que ça leur faisait plaisir, de célébrer sa présence pour une année de plus dans leur vie. Ou peut-être qu’Amy était tout simplement trop centrée sur ses propres désirs pour voir combien ça lui déplaisait, mais elle ne pensait pas qu’il passait une mauvaise journée avec elles, avec leur père et avec son propre père, pour son anniversaire. « J’ai hésité entre ça, et découper un rideau, mais je crois que je me serai fait engueuler… » Elle avait un petit sourire moqueur : elle n’aurait, évidemment, pas fait ça. Elle lui sourit doucement, alors qu’il posait sa main sur sa joue. « Tu veux vraiment savoir ? Parce que j’ai dû soûler tout le monde avec ça… Je leur ai demandé des photos, et j’ai tout décalqué. La maison aussi. Et… nos photos avec. J’ai dû redessiner un peu, c’était le plus dur… » Il faudrait qu’elle s’entraîne encore. Pour que ses dessins soient parfaits. « Et après, j’ai tissé par-dessus. Même s’il y a des accrocs. Même si le fil s’est cassé parfois. Même si c’était difficile, de faire les détails les plus précis. Mais c’est ressemblant, non ? Tu vois bien qu iest qui ? » Elle l’espérait, même s’il avait eu l’air de comprendre tout de suite. Elle secoua vivement la tête. « Je me souviens pas de la voix de maman… Et j’ai peur d’oublier son visage. Mais je sais que je penserai toujours à eux trois. Je veux pas qu’eux, de là-haut, ils pensent qu’on les oublie. On les aime toujours. Très fort. » Et elle ne pourrait jamais arrêter d’aimer ses parents, ni sa sœur. Même si penser à eux restait douloureux. « Tu méritais tout ça… » Elle avait légèrement rougi en l’entendant la complimenter, mais c’était quand même vrai. Le cadeau était à la hauteur de tout ce qu’il avait fait – elle avait essayé de faire en sorte que ça soit le cas, du moins.

Elle se figea à son tour, quand elle le sentit se raidir en reposant son bras sur son dos, le retirant tout de suite. Interdite, elle était incapable de dire quoi que ce soit. C’était… inhabituel. Est-ce qu’elle lui avait fait mal ? S’empêchant difficilement de grimacer, elle lui adressa un regard inquiet, avant qu’il lui adresse malgré tout un sourire, et la bouscule légèrement avec son épaule. Bon, c’est que tout allait bien, non ? « Ca me fait plaisir. On pourra l’attacher dans ta chambre – on trouvera surement un cadre quelque part. Même s’il faudra le montrer aux autres avant. Personne l’a vu, je leur ai interdit de venir voir ce que ça donnait. » Parce qu’elle avait trop peur que ça soit raté et qu’ils soient massacrés, autant que parce qu’elle voulait que Julian soit le premier à le voir.
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Re: It's not the falling down that counts, it's the getting up !

Ven 19 Nov 2021 - 21:23

J’ai du mal à lui faire comprendre à quel point je trouve ça frustrant. Et encore plus de me sentir handicapé alors que je vieillis d’un an. Et je me retiens de soupirer quand elle me dit qu’ils me laisseront pas déprimer. « C’est bien le problème. Pas moyen de ruminer en paix ici. » J’ai quand même une ombre de sourire. « Ca fait longtemps que j’ai pas joué tiens. Vous avez trouvé quoi comme jeux au final ? » J’avoue, mon regard brille d’une lueur enfantine l’espace d’un instant. « Et elle est chez Jay pour le moment, c’est ça ? » Je me demande si amuserait Hazel. Tout dépend des jeux j’imagine.

J’attrape la béquille et je la pose sur le côté, avec l’autre, alors qu’elle vient se joindre à moi par terre. Heureusement qu’il a pas plu depuis quelques jours, ça aurait été encore pire. Et si j’ai un rire à sa façon de parler, je retrouve mon sérieux avant de laisser filer quelques instants de silence. « Amy, si tu fais ça, j’aurais encore plus l’impression d’être… un poids mort. Je sais que j’en ferais probablement trop mais j’en ai besoin. Je ne veux pas de fauteuil, je veux juste aller mieux. » Je sais pas si elle arrive à mieux comprendre pourquoi je veux pas qu’elle fasse ça.

Mais dans tous les cas, je me concentre sur le cadeau qu’elle m’a fait. Et je suis touché, bien plus que je l’aurais cru. « Evidemment que je veux savoir. C’était une idée parfaite Amy. » Je regarde avec attention chacun des détails pendant qu’elle m’explique comme elle a fait. « Ca a dû te prendre un temps fou je confirme… » Et j’ai un temps d’arrêt quand elle me dit qu’elle a oublié la voix de sa mère. J’ai un temps d’hésitation avant de souffler, à mi-voix. « J’ai failli l’oublier aussi… et puis, je me rends compte que tu as les mêmes intonations qu’elle. Si je ferme les yeux, je pourrais presque l’entendre. » Et je tends la main pour effleurer sa joue. « Tu lui ressembles tellement. Alors, si tu as un doute sur à quoi elle pouvait ressembler, regarde-toi dans un miroir. » J’ai quand même le cœur qui se serre. Je connaissais sa mère depuis toujours ou peu s’en faut. Et j’ai probablement été vaguement amoureux d’elle pendant des années. Preuve en est l’existence même d’Amy. Et j’ai perdu mes deux meilleurs amis quand Luke et elle sont morts. Je réprime un soupir quand elle dit que je le mérite. « Tu crois ? » Un sourire peu convaincu avant que je souffle. « Oublie ma question, je suis ronchon. »

J’essaie de pas trop montrer que j’ai un peu de mal avec le contact et j’espère que j’arrive à la rassurer. « Tu prépares ça depuis combien de temps exactement ? Et tu t’es planquée où pour faire ça ? » Quelle cachotière. En tout cas, je suis vraiment impressionné de voir la minutie dont elle est capable.
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Re: It's not the falling down that counts, it's the getting up !

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