Aujourd’hui, c’était jour de repos. L’un des avantages dont bénéficiait le Canadien, en tant que responsable de la scierie et de l’ébénisterie, était de pouvoir organiser son travail, et celui de ses subordonnés et apprentis, comme bon lui semblait. Du moment que le travail était coordonné, réalisé, et supervisé, Caleb jouissait d’une large autonomie quant à ses propres horaires, ses missions, et aussi le travail qu’il devait faire lui. Aussi avait-il choisi de prendre un jour de repos aujourd’hui.

Car réfléchir demandait beaucoup d’efforts. Et en ce moment, le géant réfléchissait beaucoup. Ces derniers mois, sa léthargie – ou plutôt sa lâcheté telle qu’il le disait lui-même – lui avait bien trop coûté. Le respect de certains de ses apprentis, de certains de ses amis. L’amour de sa douce, Lily, qui avait subi mille-et-uns tourments entre les mains de montres, et qui avait perdu leur enfant à naître. Sa fierté, puisqu’il était trop occupé à se plaindre, et à rester seul, dans son atelier, à s’éloigner de tout et de tout le monde… Pour le regretter aujourd’hui.

Depuis, il s’était décidé à arpenter son chemin de croix. Désormais, il ne subirait plus sa survie. Il ne subirait plus cette vie. Il ne serait plus un faible qui n’assume pas le fait d’être en vie. Sa défunte épouse, ses défunts enfants, s’en retourneraient dans leurs tombes de la froide terre des forêts plus à l’Est, tant le bûcheron avait changé.

Alors, que faire ? Caleb avait une idée, une envie plutôt… Un besoin. Il voulait aller voir Nima.

Nima avait été une des seules personnes à soutenir Caleb, l’année dernière, alors qu’il s’apprêtait à commettre l’irréparable. Armé, alcoolisé, il était tombé sur Nima, la native furtive et discrète. Ses yeux exercés n’eurent aucune difficulté à découvrir le pourquoi de la gêne de Caleb : il voulait en finir. Alors, telle une véritable amie, Nima fit ce que seul un ami pouvait faire : remettre Caleb sur le droit chemin.

Si ce fut plus à l’aide de mots durs et de claques mentales que de mots doux et de douces attentions, la native fit le travail : Caleb était sain et sauf. Depuis, les deux survivants étaient restés amis.

Et Nima venait d’accoucher. Et elle était seule… Seule, avec son enfant, parce que l’être de son cœur était porté disparu. Nul doute qu’elle devait souffrir, et être malheureuse. Alors, Caleb décida de se retrousser les manches, et de ne plus geindre ni fuir. Il serait maintenant celui qu’il était supposé être : un survivant courageux, capable de tout, mais qui devait toujours être bon avec celles et ceux qui le méritaient. Et impitoyable avec les autres.

Alors, il avait marché jusque chez Nima, et, arrivé devant la porte, avait frappé en s’annonçant. « Nima ? C’est moi, Caleb. »

Et il attendait.

Wakiza dormait sagement, alors qu'elle l'observait du coin de l'oeil. Assise en tailleur à même le sol du tipi, tandis qu'elle terminait de se préparer pour l'extérieur. Si Nolan avait été intransigeant sur ce repos qu'exigeait un accouchement, plus d'un mois s'était désormais écoulé depuis la naissance de son fils, et la disparition d'Hayden. La douleur n'était plus tellement difficile à encaisser, à ce stade de sa vie, et à défaut de pouvoir remonter à cheval dans la journée, au moins s'entraîner serait déjà un début satisfaisant. Souriant à Kaya venu s'occuper de son petit frère, se contentant de secouer brièvement la tête à la question muette de sa fille.

Non, aucune nouvelle d'Hayden. Pas plus que les précédents jours. Il reviendra. souffle l'aînée de sa fratrie, alors que la native se contente d'un haussement d'épaule. Les esprits t'entendent. répond-elle sobrement. Kerry, et maintenant Hayden. Nul doute que ça commençait à faire beaucoup pour ses épaules, bien qu'elle n'en montre rien. Seule Andrea et Nolan avaient eu la possibilité de la voir rongée par le doute. Les autres ? Elle ne jugeait pas utile de les renseigner sur son état. Sans doute un peu trop fière pour afficher sa sensibilité quand à l'absence du père de son fils, suivi de la pire annonce possible, en la chute du centre ville.

C'est la voix venue de l'extérieure qui lui fait relever la tête, fronçant les sourcils avant de reconnaître le nouveau venu. Caleb. Vas-y. Je ne bouge pas d'ici. assure sa fille en lui tendant une cape de sa main valide, qu'elle vient poser sur ses épaules pour se protéger un peu plus du froid avant de se décider à sortir pour se retrouver face à la stature du bûcheron. Caleb. un hochement de tête en guise de salut, avant de rabattre l'ouverture sur l'intérieur du tipi pour en préserver la chaleur avant de se tourner vers son ami. Si elle l'avait dans un moment difficile de son existence, il semblait au moins avoir repris un semblant d'énergie. Son regard ne paraissait plus hanté par les souvenirs de son passé. Une étincelle de détermination semblait même y poindre, par instant. Relevant le visage pour croiser son regard, bras résolument croisés contre sa poitrine avant de reprendre à l'attention du brun.

Je comptais prendre l'air. Tu me rejoins ? propose t-elle naturellement, ramenant ses cheveux sombres hors de sa cape avant de s'approcher d'un pas pour rejoindre sa hauteur. A moins que tu ne sois venu pour quelque chose de précis ?

Au moins était-elle limpide sur la situation. En aucun cas, elle ne souhaitait évoquer la disparition d'Hayden. Et son regard sombre en disait long sur ce qu'elle comptait plutôt faire. Tout, plutôt que d'évoquer un semblant de souffrance. Ca me fait plaisir de te voir. souffle t-elle néanmoins à son partenaire, bien que le sourire ne s'y invite pas.

Etait-il anxieux, le bûcheron, à l’idée de faire face au regard pénétrant de la native originaire d’une tribu aussi illustre qu’inquiétante ? Oui, un peu. Car la native s’était d’ores-et-déjà montrée dure à l’égard du Canadien. Un jour – ou plutôt un soir – dans cette forêt qui borde le Fort Nisqually, alors que toute envie de vie et de survie avait disparue, alors que ne subsistait plus que la colère, le dégoût, la tristesse et l’angoisse, alors que le géant aux pieds d’argile allait commettre un acte que d’aucun qualifierait de lâche… La Lakota avait été là.

Percutante, tranchante, cinglante, mais honnête, droite et franche, elle avait un pilier dans la tornade qui secouait l’esprit de l’artisan. Un pilier fort, mais ô combien tranchant. De cette entrevue, Caleb avait retenu une amitié naissante mais sincère et forte… Mais aussi l’aveux de faiblesse qu’il avait fait, sans jamais oublier la promesse faite par la Lakota : si jamais le bûcheron tentait à nouveau quoi que ce soit contre lui-même, elle s’occuperait elle-même de le lui faire regretter. Etonnamment, Caleb n’avait jamais douté de cette parole.

Alors, revoir la native aujourd’hui, elle qui venait de donner naissance, qui était seule, Hayden arraché à elle ; lui qui avait été si impoli et si lâche avec Lily, elle aussi amie de Nihima… Oui, cela avait quelque chose d’angoissant.

Lorsqu’elle sortit du tipi – une demeure intéressante au demeurant, que Caleb aurait apprécié agrémenter de son expertise afin de le rendre plus spacieux, ou plus confortable, ou plus grand tout simplement – Caleb sortit de ses pensées et sursauta sobrement. « Oh ! Et bien, je te suis. » Dit-il, un sourire naissant sur ses lèvres. Effectivement, il la suivit, restant à ses côtés tout en veillant à ne point prendre les devants. Avec sa taille, il était parfois difficile de rester à la hauteur de ses camarades, car une seule de ses foulées à lui suffisait à combler deux ou trois de celles d’autres.

« Plaisir partagé tu sais. » Dit-il, offrant cette fois un grand et doux sourire à l’intention de son vis-à-vis. « Comment tu te sens ? » Demanda-t-il, l’air soudainement franchement gêné, ou plutôt… Inquiet. « Je suis là si tu as besoin, tu sais ? »

Il ne fallût pas longtemps à Caleb pour suivre ses pas, esquissant un bref sourire quand il évoqua ce plaisir partagé. La neige étouffait le bruit des pas alors qu'ils quittaient doucement les batiments, relevant le regard quand il reprit la parole à son égard. Sa démarche se ralentit, ses yeux croisant les siens en réfléchissant à sa question.

J'ai connu pire. Ce n'était pas un mensonge, en soi. Elle avait sans doute connu définitivement pire. Tant avec l'attaque de Georges, que sa séance de torture par Oliver, quand New Eden avait réussi à les capturer elle, Selene Raina et Corray... Pourtant, quelque chose était différent cette fois ci. Sous le masque imperturbable qu'elle affichait au quotidien et qui avait le mérite de rassurer tout le monde, son coeur lui, était désormais empli d'un vide qu'elle n'avait plus connu depuis trop longtemps, pour s'en accommoder avec facilité.

Kaya et Frances m'aident bien avec le bébé. Ca me permet d'être en forme beaucoup plus vite que prévu, au grand désarroi de Nolan. Qui ne tarderait certainement pas à lui reprocher de ne pas garder le lit aussi longtemps qu'il le lui avait demandé, par ailleurs. Mais elle avait encore un peu de temps avant de s'inquiéter de subir ses foudres. Au moins une petite semaine...
Et si la question se veut bienveillante, celle que Caleb pose à la suite lui fait un instant pincer les lèvres, silencieuse.

Je le sais. se contente t-elle de souffler avec douceur, venant un instant poser sa main contre le bras du bûcheron pour témoigner de son remerciement. Et j'accepterai ta présence, si ce n'est pas la pitié qui t'amène. précise t-elle avec cette même douceur, d'avantage par principe que par réelle soupçon d'imaginer qu'il puisse la considérer comme faible et perdue. La disparition d'Hayden ne m'a pas détruite, si tu t'en inquiètes... Puisqu'il s'agissait sans doute de ça, non ? Et si évoquer l'apiculteur à voix haute réouvre une plaie mal cicatrisée, elle semble pourtant parfaitement neutre en évoquant le prénom de son conjoint. Vieille habitude qui avait la vie dure, que de ne jamais rien laisser paraître. Pas même sur un champ de bataille.

Parles moi plutôt de toi. Tu semble décidé à ne plus jouer les ermites dans ton coin ? demande t-elle en haussant un sourcil faussement surpris, quoi que l'avoir dans son sillage n'en était que plus agréable. C'est une bonne chose. Même si tu n'as pas choisi la meilleure température pour le faire. Et ce n'était pas la neige autour d'eux qui la contredirait. Tu as revu Lily ?

Fidèle à l'amitié qu'elle éprouvait pour les deux, elle ne cherchait pas à rentrer dans leur intimité. Mais elle pouvait toujours s'inquiéter de savoir si désormais, ils arrivaient à communiquer.

L’instant était à la fois intéressant, et amusant. Alors que la Lakota marchait à ses côtés, les yeux durs mais le regard doux, la démarche assurée mais l’attitude amicale, les mots froids mais la voix chaude, le bûcheron s’amusait de voir ce petit bout de femme être aussi dur qu’un roc et aussi droit qu’un phare dans la plus violente des tempêtes. Mais l’amusement laissait place à l’intérêt.

Était-ce toutefois un cliché ? De la même manière que subsiste celui sur les Canadiens, amateurs de sirop d’érable, bûcherons qualifiés, gentils énergumènes à l’accent amusant et aux excuses omniprésentes, les clichés des natifs ont la peau dure ! On les imagine forts et fiers, imperturbables et impénétrables, insensibles et courageux. En cet instant, Nihima correspondait parfaitement à ce cliché, mais Caleb tenta de chasser ces idées d’un revers imaginaire de la main, se concentrant davantage sur l’instant présent.

« Tu es bien entourée, j’en suis heureux ! Et ne t’inquiète pas pour Nolan… » Dit-il, un léger sourire en coin, alors qu’il rit doucement dans sa barbe.[/i] « Il est toujours bien attentionné, un peu trop pour son propre bien. Et puis, je ne suis pas médecin, mais tu as l’air d’être en forme ! »

Manière bien malhabile de se montrer prévenant, la sincérité du bûcheron est entachée par son manque de tact et de finesse. Être un géant à ses inconvénients ! Toutefois, la main posée sur le bras du bûcheron eut un effet incroyablement rassurant pour l’ébéniste : il se sentit bien, bien entouré, et à sa juste place. Un profond soupir lui échappa, signe qu’il était tout simplement… Bien.

« Bien-sûr que je m’en inquiète. » Dit-il à nouveau, souriant encore. « Mais je te connais, et jamais la pitié ne motivera mes actes Nihima. Seulement l’amitié. Je te le promets. »

L’amitié, mais aussi une forme de redevance, car Nihima avait été le fusible salvateur prévenant un incendie mortelle dans l’esprit du bûcheron. Sans elle, qui sait ce qui serait advenu ? Jamais il n’aurait connu Lily, jamais il n’aurait pu connaître le bonheur éphémère d’un amour et d’une famille retrouvée. De tout cela, Caleb était reconnaissant à la Lakota. Aussi trouvait-il juste d’être lui aussi un ami là où Nihima avait été une bouée salvatrice. Peut-être pouvait-il lui rendre la pareille ?

« Oui, je… Oui. » Répondit-il, d’abord bredouillant. « Il m’aura fallut du temps, mais ça y est. Les choses aujourd’hui vont mal, et nous ne pouvons pas nous permettre de nous cacher, ni de fuir. Travailler d’arrache-pied, c’est bien ! Travailler et demeurer un survivant, c’est mieux. » Renchérit-il, l’air soudainement fier et déterminé. « Oui, je l’ai revue… Mais les choses ont changé… Lily… Elle a beaucoup souffert tu sais, et moi, j’ai brillé par mon absence… Les choses sont difficiles pour elle, bien plus que ce que je peux imaginer, je pense… Mais je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. »

Oui, il était le seul et unique fautif.

Je le suis. Assure t-elle au géant sans sourciller, se contentant d'un bref sourire pour confirmer son état de santé. Mais son regard s'égare vers l'horizon, quand Caleb ne cache plus son inquiétude, tout en assurant qu'il ne s'agit pas de pitié de sa part. Hochant doucement la tête à cette remarque, l'air de dire qu'elle comprenait ses motivations, avant de reprendre.

Je ne sais juste pas quoi dire. se contente t-elle finalement d'admettre du bout des lèvres, le regard toujours fixé sur le reste du campement. Parler d'Hayden ne ferait que renforcer mon inquiétude, enchaîner un nombre de questions auxquelles même mes propres ancêtres seraient incapables de me répondre. Elle avait essayé pourtant. De trouver les signes, d'y trouver une réponse à tous ces doutes qui venaient troubler son sommeil, sans jamais parvenir à obtenir un semblant de confirmation sur quoi que ce soit. Et personne au centre ville ne serait en mesure de savoir si le père de son fils pouvait être exposé sur la grand place. Tous disparus, ou morts. Rapidement, pour les plus chanceux.

Je pense qu'il est encore en vie. Mais la seule preuve que j'ai pour ça, c'est que je n'ai pas encore trouvé son cadavre sur la route. et c'est sans doute la meilleure conclusion qu'elle puisse apporter à Caleb, pour le moment. Laissant le silence prendre le dessus pendant quelques secondes, reprenant. C'est plus facile pour moi de ne pas en parler. Parce qu'au final, je n'ai pas grand chose à dire. Mais au moins, son ami savait-il désormais les tenants et aboutissants de sa discrétion en tout pragmatisme. Ne ramenant son regard à lui que lorsqu'il reprit concernant Lily, et sa volonté de travailler, hochant la tête à cette idée.

Il serait peut-être temps de te donner un entraînement aux armes digne de ce nom, par ailleurs. fait-elle remarquer non sans une esquisse de sourire. Si tu es en meilleure forme, je peux éventuellement te le proposer. Ou le proposer à Frances, qui saura te conseiller également.

Quoi que l'afro américaine puisse rapidement paraître peu aimable, en tout cas. Le laissant reprendre concernant Lily, sans émettre son avis sur la question, alors qu'il concédait de lui même avoir fait ses propres erreurs. Je le sais. se contente t-elle de souffler pour lui confirmer la souffrance encaissée par la blonde, remontant sa main contre l'épaule du brun dans un geste réconfortant.

Laissez vous le temps. Vous avez tous les deux besoin de ré apprendre à vous connaître, avant de savoir ce que vous souhaitez réellement l'un pour l'autre. Plusieurs mois étaient passés depuis leur séparation, et entre la fausse couche et les horreurs de sa dernière sortie, Lily allait principalement avoir besoin d'air. De faire le vide, se recentrer, là ou Caleb aurait d'avantage besoin de revenir à un réel retour aux sources. Tu as fais des erreurs. Les regretter ne les fera pas s'effacer. Tu dois aller de l'avant maintenant. Et ça commençait par quelques petits principes simples.

Les pas s’enchainaient les uns après les autres, avalant le terrain alors que le bûcheron et la native marchaient côte à côte. Cette promenade était tout à fait bien venue. Il est fascinant de voir que les choses sont aisées lorsqu’elles se réalisent sur le fond d’une activité passive. Parler, avouer, confesser, sans avoir à y réfléchir d’aucune manière que ce soit, juste parce que l’on marche.

Nul doute qu’une discussion similaire, faite autour d’une table, avec aucune activité motrice de distraction, serait bien plus désagréable encore. Là, les mots sont réfléchis, car l’on n’a rien d’autre à faire que de penser et construire ses phrases, et ce qu’elles deviendront. Marcher, tout en parlant, apporte une facilité improbable, de la même manière que certains ressentent le besoin d’écouter un fond de musique pour mieux réviser leurs cours académiques, ou pour réaliser un marathon épuisant.

Caleb marchait, parlait et écoutait, et ces tâches semblaient bien plus aisées pour lui qu’il avait quelque chose pour s’occuper : la marche justement. Ainsi, les propos de Nihima semblaient moins graves, et ses propres réponses, plus aisées à formuler. Un moyen de contrer l’anxiété, sans doute ?

« Je comprends. » Dit-il d’une voix douce, acquiesçant doucement aux propos de son amie. Oui, il comprenait… Penser aux choses qui inquiètent provoque souvent plus d’angoisses que de réponses. Il s’était retrouvé dans des situations similaires, lorsque Lily avait disparue durant plusieurs jours… Lorsqu’il avait dû tuer la première fois… Il connaissait cette intolérable sensation, ces épuisantes émotions, qui vous donnent envie de vous arracher la peau.

« Hey ! » Dit-il, faisant mine de prendre la mouche, avec moue typique et un sourire s’étirant doucement mais sûrement. « Je te signales que je sais manier la hache bien mieux que n’importe qui ! » Rajouta-t-il, en riant soudainement. « Mais j’ai encore beaucoup à apprendre en matière d’armes à feu. Je suis disponible quand tu l’es ! »

Puis vint la réponse de la native à propos de Lily et Caleb. Oui, Caleb avait fait des erreurs, et elle le lui concédait aisément. Cela provoqua une petite pique dans le cœur du bûcheron, qui n’en demandait pas tant, mais qui devait bien l’avouer… Il l’avait cherché. Mais ses propos demeuraient logiques, et plutôt corrects. Il fallait laisser le temps au temps, et il faut aller de l’avant. « J’espère seulement que ce n’est pas trop tard. La pauvre à vécue trop de choses ces derniers temps… Je crains qu’elle ne soit plus celle que j’ai connu… Et moi, celui qu’elle a connue. Beaucoup de questions pour bien peu de réponses… »