1 Décembre 2021 - Sanctuary Point

J'étais là, un peu inquiète, les pieds ancrés dans le sol bien fortement. Mes yeux rivés sur une cible à quelques mètres devant moi, une arme froide glissée entre mes mains. Je sentais le poids du pistolet pesant dans mes paumes, s'accrochant à ma peau. Mes doigts tremblaient un peu, je déglutissais avec un sourire un peu crispée, tournant la tête vers l'homme à mes côtés tout en gardant l'arme pointée sur la cible. T'es sûr Joa ? Je veux dire que j'ai besoin d'apprendre à tirer, je me suis débrouillée jusque là. Oui, étonnement, j'étais foutrement pas à l'aise. J'avais jamais posé les mains sur ce genre de choses avant aujourd'hui. Ou alors, juste pour les récupérer afin d'en tirer un bon prix, rien de plus. Du coup, tout un tas de questions fusaient dans ma tête alors que mon regard se reportait de nouveau sur le métal, sur les détails de celui-ci.

Est-ce que j'arriverais à viser comme pour lancer un objet ? Est-ce que c'était le plus important ? Qu'est-ce que ça faisait de tirer, est-ce que ça allait être marrant ou terrifiant. J'ai pas envie de me louper et de blesser quelqu'un, moi, toi ou une autre personne. C'est si... Violent, ouais c'était le mot. Après tout comme le monde de nos jours, il fallait bien que j'accepte d'ouvrir les yeux de temps en temps, c'est certain que ce serait une protection en plus. Sans parler d'une aide précieuse de pouvoir soutenir mes nouveaux alliés avec une telle puissance. Je faisais un peu comme dans les films que j'avais vu, j'avançais légèrement un pied, me tournant un petit peu de profil.

J'inspirais un bon coup, en essayant de pas trop tendre les bras, c'était pas un truc connu ou je sais pas que les armes à feux ça avait du recul et c'était dangereux de tendre les bras ? Ou alors peut-être que je me trompais. Comme ça c'est bien ? Ou faut que je me mettre autrement ? Mon cœur battait la chamade à l'idée de blesser une personne vivante. Je n'avais jamais aimé ça, je l'avais toujours fait pour survivre, rien de plus. Et là, sur un nouveau battement, tout ma détermination s'envola, je rabaissais vivement les bras vers le sol, avec un rire crispé. Non, mais vraiment, je vois pas comment j'en suis capable !

J’aurais dû le savoir que c’était une idée à la con. J’veux dire, la rouquine-là, elle est plutôt du genre non violente, à espérer qu’en tendant un bouquet de fleurs, les choses vont s’arranger d’elles-mêmes. Ou une connerie dans la genre quoi. Le pire ? C’est que je suis à peine en train d’exagérer. Il y a un optimisme et une bonne humeur chez Alaska totalement improbables, surtout au vu de tout ce qu’on a pu vivre ces dernières années. Oh, j’dis pas, avoir quelqu’un qui broie jamais du noir, c’est positif dans le groupe, mais là, y a un sacré niveau. Dans un des bouquins de psycho que m’a filé ma blonde, j’ai lu un truc sur le déni. C’est ptet ça son problème.

… enfin bref. C’est pas le sujet. Pas tant quoi.

Les bras croisés, je la regarde, franchement pas convaincu. Si je suis sûr de moi ? Non. Pourtant, j’vais assumer ma connerie jusqu’au bout. « Ouais, t’as besoin au moins de savoir tenir un flingue entre les pattes. J’te demande pas de devenir tireuse d’élite hein, juste qu’on soit sûrs que tu vas pas nous tirer dans le dos sans faire exprès en cas de panique. » Parce qu’au final, qu’elle soit capable de foutre la trouille à un mec en le braquant et en donnant l’impression qu’elle sait ce qu’elle fait, c’est pas mal aussi.

Je la laisse continuer de soupeser l’arme qu’elle tient en main. Pour le moment, y a toujours la sécurité, alors je m’inquiète pas plus que ça. Pas de risque qu’elle me flingue par accident. Parce que ouais, ça serait quand même sacrément con. « Justement, c’est parce que t’as pas envie de te louper qu’on doit au moins voir les bases. Imagine, un de nous est par terre et tu dois récupérer un flingue pour viser le mec qui veut nous buter ? Tu vas dire quoi ? Désolée, j’sais pas l’utiliser ? » Nan, elle irait pas jusque-là quand même. Ce serait vraiment abusé. J’ajoute, sans vraiment lui laisser le temps de cogiter sur ce que j’viens de dire. « J’veux juste que tu sois capable de le tenir, de le braquer dans la bonne direction et de tirer. 9 fois sur 10, ça suffira à être dissuasif. » Pour la dixième, faudra espérer que l’un de nous soit là ou qu’elle ait un gros coup de bol.

J’vois qu’elle se décourage direct, baissant les bras. Et j’souffle, la fixant longuement. « C’est quoi qui te pose problème exactement ? » Histoire que j’sache par où commencer, sinon on est clairement pas sortis d’affaire. Et j’ai un bref regard en direction du champ de tir, surpris que les bouseux aient pensé à mettre un truc pareil en place. Comme quoi, tout arrive.

Il marquait des points valides, savoir tenir une arme au delà de me permettre de me défendre, ça me permettrait de pas tirer sur un allié en cas de situation chaotique. Et c'était justement le truc que je voulais éviter, de tirer dans le dos... Ou en fait n'importe où, sur un ami. Il fallait que j'essaie de raisonner dans ce sens-là. Un jour, je finirais avec une arme dans les mains au vu de notre monde et il serait mieux pour moi de savoir m'en servir. Pourtant, un petit sentiment en moi me criait que jusque là, j'en avais pas eu besoin.

Pourtant, Joa appuyait sur le sentiment principal de ma réticence. La situation était assez parlante, imaginer une personne au sol... Genre Alice... Bon ça il l'avait pas précisé, c'était juste à elle que j'avais directement pensé. Et refuser de l'aider parce que je ne savais pas m'en servir, non non... Rien que cette idée me donnait des frissons, mais aussi une terrible vague de peur qui me donnait envie de tout abandonné. Je m'en sentais incapable. Oui, j'avais survécu jusque là, mais j'avais passé ma survie à fuir les dangers et non à les confronter.

L'arme pointée vers le sol, j'entendais bien qu'il voulait que j'arrive à être menaçante, mais mon cœur battait la chamade. Alors qu'est-ce que ce serait dans une situation de danger. Honnêtement, j'ai peur... Mon sourire s'effaçait de mon visage, le bout de métal un peu plus serré dans mes mains, mes yeux passants du sol jusqu'au visage de mon camarade. Et si je le tiens mal ? Et si c'est pas dissuasif ? Si j'oublie comment faire en paniquant. Si je me loupe, si... Une lourde boule se formait au fond de mon ventre, rappel de mon seul meurtre, commis sur un enfant. Ma phrase se terminait, longuement, lourdement.

Si je tue quelqu'un... J'avais toujours considéré les infectés comme des personnes qui avaient sombré dans la folie, qui ne reviendrait pas à la raison et que seul la mort soulagerait. Là, accepter d'utiliser une arme à feu c'était comme signer pour tuer quelqu'un. Je savais bien qu'un meurtre pour se défendre n'en était pas vraiment un, je l'accepterais si n'importe qui me disait qu'il avait du tuer pour vivre. Mais cette règle ne s'appliquait pas à moi, si je tuais, j'étais un monstre.

C'était comme ça que je me considérais déjà. Est-ce que tu peux m'apprendre à tirer sans tuer ? Finalement, ça devait être ça ce qui me bloquait. C'était une requête bien candide, peut-être fidèle à moi-même, mais en réalité bien trop importante. Je regardais les cibles, qui étaient bien inanimées, tentant de me conforter en me disant que ce n'était que des objets inertes.

Je garde le silence quelques secondes, alors que clairement, ça se voit qu’elle cogite comme pas permis. J’ai un peu de mal à piger ce qui peut vraiment la bloquer, à part flipper à l’idée de se tirer dans le pied. Ou dans le dos des membres de son groupe quoi.

Quand elle finit par reprendre la parole et qu’elle me dit qu’elle a peur, j’ai un bref hochement de tête. « Franchement ? Que t’aies peur de tenir un flingue, c’est pas plus mal. Parce que ça veut dire que tu piges que c’est pas un jouet, que ça peut vite partir en couilles. » Et plus de monde devrait ressentir la même chose. J’suis sûr que ça aurait évité un paquet de morts, surtout avant l’apocalypse. Mais bon, perso, j’ai eu un flingue entre les pattes avant même d’être majeur, alors forcément, j’suis pas une référence. « Respire un coup Alaska. L’idée, justement de cette leçon, c’est que tu sois dissuasive. On prendra l’temps qu’il faudra, mais tu y arriveras. En plus, si tu te concentres sur ça, ça t’évitera de paniquer en situation de crise. » Et ça, c’est toujours bon à prendre.

Et voilà qu’elle balance ce qui, clairement, a l’air de lui prendre le plus la tête. « … t’es en train de me dire que t’as jamais tué personne ? De vivant quoi. » J’ai un temps et je la fixe, comme si elle venait d’une autre planète. Putain, je pensais même pas que ça existait encore des gens comme ça. « J’sais pas si t’es super douée ou si t’as eu un cul monstre, mais… c’est inédit là. » J’ai un soupir, avant de croiser les bras et de lui laisser quelques secondes de plus pour reprendre une contenance, vu qu’elle a grave l’air en stress. « J’ai une question conne Alaska. Pour toi… y a rien de pire que de tuer quelqu’un ? J’veux dire, c’est le pire truc que tu pourrais faire ? » Et je parle même pas de tuer avec une arme à feu ou à mains nues. Je me demande quelle tête elle ferait si elle savait tout ce qu’on a pu faire ici, moi en tête.

Mais quand elle me pose une autre question, j’ai un léger froncement de sourcils. « Tu sais que c’est compliqué de demander ça. Faut savoir exactement où viser et être sûr de pas te rater. Ca demandera beaucoup plus de boulot que juste apprendre à tenir un flingue et tirer dans la bonne direction. » Eviter les artères, les organes vitaux et j’en passe. Mais c’est pas impossible non plus.

Je savais bien qu'il fallait que j’apprenne à me servir d'une arme et c'est ce que je continuais à me marteler en tête. En plus, l'homme prenait lui aussi la situation au sérieux et soulignait le fait que ma retenue, ou ma peur, si on est honnête, soit une bonne chose. Tout en écoutant ses paroles, j'actionnais bêtement mes poumons un peu plus fort, dans une réaction bruyante pour répondre à son indication, respire. C'est peut-être comme ça en fait que j'ai pu sortir ce qui bouillonnait au fond de moi, qui surpris d'autant plus Joa.

Et là, je restais coincée, un sourire s'étalant doucement sur mon visage, incapable d'avouer ce que j'avais fais, même si pour beaucoup ce ne serait rien. Si seulement j'avais su qu'à peine quelques jours plus tard, je viderais mon sac. Je passais ma main libre derrière ma tête, toujours avec mon sourire un peu crispé. J'aime croire que si je suis ma bonne étoile, j'aurais toujours de la chance ! Et puis, j'ai toujours fuis les conflits avant de vous rencontrer. Je soufflais un bon coup, à nouveau. J'avais pas prévu de combattre des méchants ! Ouais c'est une façon innocente et enfantine de le dire, surtout que ce n'était pas les mots qui me manquaient. Mais ça me permettait de refermer un peu les yeux sur mes peurs.

Je déglutissais à sa question, est-ce que tuer quelqu'un était le pire que je pouvais faire... En réalité la question aurait été, est-ce que je peux faire pire qu'avant. Je faisais une petite mou sur mon visage, secouant mes lèvres de gauche à droite dans une mimique feignant la réflexion. Je veux juste pas que ça arrive, mais... Soyons honnête, si c'est pour les protéger eux qui m'avaient accueillis à bras ouvert. Si c'est pour vous ou pour Alice et que c'est rapide. ajoutais-je, mes yeux glissant vers le sol pendant quelques secondes avant de reposer mon regard sur Joa avec un grand sourire.

J'avais un peu éviter la question du pire honnêtement. J'avais déjà fais le pire à mes yeux, je voulais juste pas recommencer. C'était pas la mort le problème, mais la violence, le fait d'arracher la vie d'une autre personne qui ne voulait que vivre pour le simple besoin égoïste de survivre. Mais on était tous comme ça non ? Et je voulais pas y penser. Je secouais la tête comme pour chasser ses idées de ma tête. Loin, très loin de moi.

Hum, si c'est pas simple alors, tu peux m'apprendre à viser déjà et à dissuader comme tu as dis ? Et puis après, avec le temps tu m'apprendras à viser sans me rater. Il faut juste s'entrainer et s’obstiner c'est ça ? C'est ma spécialité ça. De toute façon, je suis sûre que j'aurais assez de chance ! lançais en relevant l'arme en direction des cibles. Je préférais braver ma peur de blesser que de réfléchir au reste, je sentais que mon cœur allait tenter de m'étouffer si je n'agissais pas. Je tentais de me replacer avec les quelques indications qui avaient pu précéder l'instant. Et je suis sûre que t'es un super prof !

Je lance un regard passablement dubitatif à Alaska quand elle me parle de sa bonne étoile, me retenant de lui dire que, si elle en avait vraiment une, j’ai quand même de sérieux doutes sur le fait qu’elle l’aurait conduite jusqu’à nous. Enfin j’vais pas la péter dans son élan non plus, parait que ça se fait pas. « La fuite, ça reste quand même une bonne option, quoi qu’on puisse te dire. C’est pas être lâche que de se rendre compte qu’on aura jamais le dessus. » C’est juste avoir un peu de plomb dans la cervelle. Et ouais, contrairement à ce que certains peuvent croire, ça m’arrive de réfléchir à ce genre de trucs.

… bon okay, j’ai souvent tendance à réfléchir après coup. C’est ptet là le problème. Mais bon, passons. Quand elle reprend par contre, je peux pas m’empêcher de me marrer. « Et qui te dit que c’est pas nous les méchants ? » J’ai une œillade amusée avant de me faire un brin plus sérieux et de lui poser une autre question. Qu’elle esquive, avec la subtilité d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Mais, quelque part, ça répond à ce que je me demandais. Y a pire que de tuer pour elle et, qu’elle soit au courant c’est pas une mauvaise chose. Et, quand elle continue, j’sais pas trop si je dois être attendri ou lui en coller une. Avec les deux, les deux sont rarement dissociés pour être parfaitement honnête. « Tu sais qu’on fera au mieux pour veiller sur toi. Mais que la première personne qui doit te protéger c’est… toi. Et ça vaut pour tout le groupe. Dis-toi que t’es la seule personne avec qui tu passeras le reste de ta vie. Alors, faire des trucs pour nous, c’est bien. Le faire pour toi, c’est mieux. » J’pensais pas qu’elles étaient autant liées avec Alice. ‘fin, ça me regarde pas de toute façon. Et possible que je m’en branle un peu aussi.

« J’peux tenter de t’apprendre tout ça. Si au final, tu me rends dingue et que j’ai envie de te flinguer, t’iras voir Ruby. Elle sera probablement plus patiente que moi. » Elle a droit à un sourire pour la peine, alors que je lui tends un flingue pas chargé. « T’en as déjà utilisé un ? Tu sais quel effet ça fait de tirer ou pas ? » Que je sache à quel point on part de loin ou pas. « Si c’est pas le cas, habitue-toi déjà au poids. C’est pas aussi facile que dans les films. Ca fait du bruit, y a du recul et au final, viser c’est super galère. Parce qu’on a tendance à regarder le flingue et pas l’endroit où on veut tirer. Tu vois ce que je veux dire ? » Tout en parlant, je finis par reculer d’un pas. Et par lâcher, d’un ton assuré. « Vas-y, vise-moi. Comme si tu voulais me tuer. »

Au moins Joa me forçait pas, je veux dire, il comprenait que je puisse juste vouloir fuir les conflits pour me protéger plutôt que de me battre. Et comme il le disait, il n'y avait pas de mal à savoir qu'on ne pouvait pas prendre le dessus, dans le fond, ça me rassurait un peu. Mes pensées restaient tout de même très sérieuses, positionnée comme je pouvais, jusqu'à ce que le rire de l'homme ne scinde ma concentration. Sa réflexion amusée m'arracha un sourire. Un sourire honnête bien qu'inquiet. Est-ce que nous ne sommes pas les méchants. Ce serait pas un peu comme avant, on est tous le con d'un autre, donc on serait tous le méchant d'un autre ? Ce serait logique.

Je restais aussi sincère que possible, bien que mes entrailles me torturaient. J'avais dis à Ruby que j'apprendrais à tirer la première fois que je l'ai rencontré, même si ça m'effrayait, il fallait que je me secoue, ça pouvait pas être si terrible non ? Oui voilà, même les paroles que je débitais étaient là pour me rassurer. Et mon prof, lui, continuait à faire son travail en soulignant un point important. C'était moi qu'il fallait que je protège en premier en apprenant à me défendre, à tirer en tout cas. J'avais beaucoup de mal avec ça, sans vraiment savoir mettre des mots sur ce sentiment que je dévoilerai quelques jours plus tard à Salem.

Mon demi sourire s'était clairement effacé, alors que je soufflais lourdement. Ouais... Je sais. Est-ce que je me servais pas d'eux comme excuse pour continuer à avancer, pour ne pas dire que je faisais tout ça pour moi. Ou est-ce que dans le fond, je ne faisais pas ça pour moi en essayant de les aider. Mon regard déviait quelques secondes sur le ciel, suivant un nuage des yeux. C'est là que Joa m'annonça qu'il allait essayer de tout m'apprendre, avec même un sourire que je lui rendais immédiatement, illuminant mon visage. Oui ! Oui ! Promis, je serais sage et j'écouterais ce que tu dis, je me défile plus !

Il fallait que je reste déterminée. À sa question, je secouais la tête négativement. J'ai jamais tiré, j'en avais jamais touché à part pour les échanger, je sais juste à quoi ça ressemble quand quelqu'un tire. Je pourrais juste dire une chose, c'est puissant et dangereux. Mais ça me ferait encore plus passer pour une enfant. J'écoutais chacun de ses conseils, soupesant l'arme, l'observant un peu. Jusqu'à ce qu'il me demande de le viser comme si je voulais le tuer.

Mon ventre se serra. Déterminée, soit déterminée. murmurais-je. Je levais le pistolet, les mains un peu tremblante, mon regard se posant sur lui, mes paumes devenant moites. Je regardais sa poitrine, c'est là qu'il faudrait tirer. Ou la tête, mais c'était une petite cible et il y avait pleins d'organes vitaux dans le buste. Je déglutissais. Mes mains tremblaient, mais le canon était tourné vers son cœur. Je renforçais ma poigne, pour cesser les tremblements, je serrais les dents, ne laissant ma détresse ne s'échapper que par mes yeux. Mes pupilles commençaient à s'embrumer, criant à l'aide. C'est bon... comme ça donc ?

Mon épaule me lançait, j’espérais juste entendre que c'était comme ça que je devais faire. Ainsi, je pourrais laisser l'arme s'abaisser.