Ca m'faisait bien chier d'être coincé au château. Enfin, c'qui m'faisait chier c'était qu'Eli et Keira y était aussi confinés, de fait, j'pouvais difficilement esquiver de les voir se bécoter ou autre malgré moi. Quand c'est pas ça, c'est les corvées dans le domaine qui m'font suer. Enfin, c'est même pas forcément ça, c'est juste... Lassant. Dire que ça fait même pas un mois... Si ? J'ai plus vraiment la notion du temps.

Enfin, bon, aujourd'hui est un autre jour, un jour différent. On est limité dans nos sorties mais j'dois quand même faire mon boulot et j'ai repéré une horde d'une trentaine de rôdeurs qui zonent pas loin de notre enceinte. A une petite dizaine de kilomètres à pieds mais c'est assez pour représenter un danger. Soit elle s'agrandira, soit elle nous filera dessus. Ou les deux en même temps... Il faut mieux la détourner, dans le doute. Et pourquoi pas vers Seattle ?

J'en ai pas parlé à Peter, mais à Elena, j'pense qu'il a eu le mot. En tout cas, ça va m'changer de sortir un peu. Sauf que j'vais pas être seule. Sebastian m'accompagne... Soit, j'aurais aimé me retrouver un peu moi-même, mais j'étais toujours reconnaissant au bonhomme d'avoir été de mon côté quand il a fallu éviter que Pete n'assassine Eli.

J'me vêtis d'une doudoune de la couleur du ciel, gris, je vérifie que rien ne manque dans les poches de mon treillis. Brosse à dent taillé en surin camouflée dans la chaussette, sangle de fusil sur l'épaule, machette calée à ma taille. Il ne me reste plus qu'à rejoindre l'homme de la grecque, en saluant les personnes dans les couloirs au passage.

"Salut Clara."

La petite me sourie et me fait un bref signe avant de retourner la tête dans ses dessins. Quand je sors, l'air frais me fait frissonner un instant avant de me vivifier. L'air est humide et glacial mais remplir mes poumons fait un bien fou. J'passe devant Gabriel, que j'salue pas. Cet enculé de mexicain a mis les nerfs à Eli, c'est sa faute si tout est parti en couilles. Alors lui, c'est décidé, j'lui parle plus non plus jusqu'à nouvel ordre.

"Hey mec. Prêt à randonnée pédestre qui nous attend ?" Que j'demande en levant la paume vers lui en guise de salutations. J'déconne pas en parlant randonnée parce qu'une fois là bas, il va falloir continuer à marcher pour diriger ces putréfiés, déjà et qu'ensuite, faudrait faire demi-tour pour rentrer. "Vu qu'on peut plus sortir comme on veut... Ca va faire du bien." Poursuivis-je en souriant légèrement. Puis, on s'connaissait si peu au final, quand j'y pensais. Ca serait l'occasion de discuter... De me renseigner aussi. J'ai tendance à éviter de parler de la menace qui pèse sur nous, mais quitte à marcher ensemble... J'allais pouvoir m'ôter quelques doutes ou me filer de nouvelles angoisses en demandant plus de détails sur ses anciens "camarades" si j'puis dire.

Celui qui est chaud pour la promenade

C’était presque calme ce matin, personne n’avait encore essayer de tuer personne, tout le monde semblait vaquer tranquillement a leur occupation dans un calme presque inquiétant quand on connait les résidents du manoir. L’arrivée des Expendables avait pas mal contribué au léger changement d’ambiance. Enfin, peut-être était seulement ma vision du monde qui avait changé, trop heureux d’avoir mes deux frères, du moins, surtout un, a mes côtés.

Ce matin, je ne resterais pas à gérer les travaux avec Daemon et Alex, Chiara a trouvé un petit groupe de morts assez nombreux pour devenir problématique. Ces choses-là ont tendance à être comme des packs de bières : plus il y en a, plus ça attire du monde. En plus d’être une menace directe pour nos vies, avoir de la chaire morte qui pourrait polluer nos terres et nos sources d’eau si elle restait coincée quelque part, c’est la raison pour laquelle je vais faire équipe avec la jeune pour essayer de les éloigner de chez nous.

C’est plutôt enthousiaste que je vais retrouver la jeune femme pour cette mission qui va nous sortir de l’ordinaire. Je ne connais que peu cette jeune irlandaise, mais de ce que j’ai pu voir d’elle, elle n’a pas sa langue dans sa poche et a un caractère bien trempé. Tenir tête a Peter quand on fait son gabarit ou ne pas abandonner ses camarades pendant la soirée Halloween en dit plus long sur elle que les bruits de couloir sur son amourette avec Eli.

Personnellement, je suis homme a aimer me faire ma propre opinion, aussi, cette expédition sera surement une bonne occasion pour apprendre a ce connaitre. Avec ce souci de l’organisation, je  prépare mon sac soigneusement et m’habille chaudement avant de quitter la chambre que je partage avec Elena, non sans lui voler quelques baisers pour survivre a cette terrible séparation. C’est bien paré que je retrouve Chiara dehors qui me salut comme elle seule sait le faire ici. Avec une pointe d’amusement, je lui réponds :

« Et toi, prête a me supporter pendant toute une randonnée ? Au pire, j’ai fait du vin chaud ce matin qui est en thermos, si a un moment tu ne tiens plus, ca sera la solution d’urgence.»

J’ai toujours cette désinvolture trompeuse dans mon attitude et je serais prêt a parier que du haut de son jeune âge, Chiara me voit comme un papy croulant, pour autant, j’ai toute confiance en moi pour que les choses se passent au mieux et ne pas avoir besoin qu’elle me traine dans les derniers km. A sa façon de me présenter les choses, je devine que la situation de replis ou nous nous trouvons doit surement lui peser. C’est toujours avec humour, tout en marchand a son niveau, que je tente d’en savoir plus :

« Dois je comprendre que Melle Chiara n’est pas du genre a hiberner quand l’hiver arrive et a préférer le coin du feu a ma compagnie dans le froid ? D’ailleurs, je n’ai pas eu tous les détails sur le groupe de morts, on m’a parlé d’une trentaine d’individus, mais je ne sais même pas a quelle distance ni comment tu comptes les conduire ailleurs ? »

Codage par Libella sur Graphiorum

J'souris à sa répartie. On a jamais eu le temps de vraiment apprendre à s'connaître puisque je jouais l'ermite à son arrivée et ça a pas vraiment changé. Quoi que... Peut-être un peu. J'manque quand même un faux haut-le-cœur prononcé quand il me parle de vin chaud. J'veux bien m'jeter un godet ou deux, mais c'est la première fois qu'on m'parle de ce genre d'apéritif...

"Du vin chaud ? Qu'est-ce que c'est qu'cette horreur ?"

J'me marre mais j'vois bien qu'il est sérieux... Ok, soit. Si ça existe et qu'il en a fait, c'est probablement que j'connais juste pas cette façon de le consommer. Peu importe ! On est pour partir et j'sens que ça va être chouette avec un Seb de bonne humeur. P'tet que ça lui fait du bien aussi de sortir ? J'sais pas en fait, il me prend de court en me posant la question en premier.

"C'est pas vraiment ça... Mais pas loin ouais." Que j'réponds alors que Gabriel nous ouvre les portes vers l'extérieur, sans que je ne manque de lui envoyer un regard noir et lui tendre mon majeur... J'ai toujours en tête la fameuse soirée où Pete a agressé Eli par sa faute. Enfin... Pas que. Peu importe. "Quand à ta compagnie... Je n'sais pas..."

Taquine que j'étais alors que je prenais les devants. J'suis sûr qu'il est cool. Puis, j'lui dois la vie du type qui quitte toujours pas ma tête. Même si j'me suis fait à l'idée. Il est avec Keira. Il m'aime pas et il m'aimera jamais. Pas comme je veux. Ca m'empêchera jamais de continuer à le porter dans mon coeur... Sans trop lui montrer.

"Par là..." Que j'indique en pointant du doigt le Nord-Est. "Tu vas réussir à tenir le rythme, on a d'la route l'ami ?!"

J'le taquine autant qu'il me taquine... Enfin bref... Si j'compte les conduire ailleurs ? Pas qu'un peu. A mon petit niveau, j'peux contribuer à la mettre un peu à l'envers à ces connards qui ont pris Seattle et qui sont la raison d'mon étouffement personnel. Enfin, j'suis encore en train de réfléchir à c'que j'peux faire mais déjà, j'ai ma p'tite idée. Alors, c'est pas un plan sûr, c'est même pas un plan net vu les kilomètres qui nous séparent de la ville, mais au vu de la situation actuelle, c'est la seule chose en ma capacité. En notre capacité de fait.

"Tu vas trouver ça con hein. Mais j'compte les envoyer vers Seattle... J'compte faire ça avec chaque groupe que j'arriverais à trouver en espérant qu'ils croisent des copains sur l'chemin pour les envoyer droit sur la gueule de ces cons !"

J'm'emporte un peu, j'ai l'timbre de voix d'une furie en finissant ma phrase...

"S'cuse moi. Fin, j'me dis juste... Ca coûte rien et ça fait l'taf." Repris-je plus calmement. "Tu vas t'dire que j'suis désespérée... Mais, on s'raccroche à c'qu'on a hein." J'comprendrais qu'il n'y comprenne rien, si juste un seul évènement fait dévier ces trous du culs, ça serait comme si j'avais rien fait, si ce n'est les éloigner de nous. Mais j'voyais pas d'autres solutions pour ne pas me dire "je n'fais rien, j'encaisse. "Dis, tu penses pareil qu'Elena. Que ce serait dangereux d'essayer de retourner tes vieux potes contre ces cons ?"

Enfin, vieux pote, façon de parler... L'voyage allait être plus long si on s'mettait à débattre... Mais après tout, qu'est-ce qu'on avait d'autre à faire sur l'chemin ?

Celui qui est moins chaud pour les oblivions

Je ris doucement a sa réaction quand je lui parle de vin chaud, c’est vrai que si on ne connait pas cette recette traditionnelle, cela peut paraitre barbare voir blasphématoire pour peu qu’on aile le vin :

« C’est une tradition des fêtes, un vin retravaillé avec des épices et des agrumes qui se boit chaud, ca a le mérite de réchauffer et de ne pas trop tourner les têtes. J’espère que tu es le genre de femme à ne pas être frileuse pour les nouveautés. »

Je lui adresse un clin d’œil en lançant cette petite provocation a la jeune femme. Nous franchissons les portes et je salue Gabriel en passant. J’arque un sourcil interrogatif avec un sourire en coin alors que je la voix faire un doigt à l’homme. Avec autant de curiosité que d’humour, je l’interroge :

« Pour ce qui est de la compagnie, je crois comprendre que je serais toujours meilleur que Gabriel. Je serais curieux de savoir ce qu’il a fait pour mériter ça. Il t’a proposé du vin chaud ? »

C’est plus sérieusement que j’écoute son plan. Si l’idée d’envoyer le troupeau de morts vers Seattle me plait, reste quelques détails pratiquent qui m’échappent. Je reconnais être plus a l’aise avec l’architecture ou le tricot qu’en berger de zombies, néanmoins, les rares fois ou j’ai vu les Oblivions faire, ils étaient motorisés.

« Excuses moi de soulever la question, mais, ca ne serait plus efficace de faire cela avec une voiture ? »

Si la suite m’intrigue avant que je lui demande en quoi elle a l’air désespérée elle pose une question qui prévaut sur tout le reste. Les Oblivions sont une épée de Damocles au-dessus de nos têtes et cette idée de vouloir s’allier avec eux prouvent que moi et Camilla n’avons pas bien expliqué ce qu’ils étaient.

« Potes, ce n’est pas vraiment le mot que j’emploierais. C’est gens n’ont pas plus de parole que de moralité. A la première occasion, ils prendraient tout le monde en traitre et je ne suis pas sur que personne ici n’est prêt a découvrir ce qui se passe dans leur groupe, surtout les femmes et les jeunes mères. Crois-moi, essayer de pactiser avec eux, c’est la garantie d’un sort pire que la mort… »

Je ne suis pas sur d'avoir envie d’expliquer a Chiara ce qu'est une boite aux lettres a foutre ni les paris kinder surprise. Désireux de changer de sujet j'essaye de la questionner sur autres choses:

« Sinon, Eli t'a remercié de l'avoir sauvé lors de la fuite de Gaz?»

Codage par Libella sur Graphiorum

Frileuse pour les nouveautés ? Non... Quand on voit que j'me suis mise à manger mexicain y'a quelques mois, j'pense que ça va de soi que j'ai rien contre. C'est toujours sympa de découvrir de nouvelles choses. Cependant, n'étant pas très fan de vin, le fait qu'en plus il soit chaud, ça faisait de moi la p'tite fille qui râlait pour ne pas manger ses épinards et qui finalement a appris à les apprécier en grandissant.

"Ca dépend pourquoi. Mais bon, y'a d'l'alcool, j'vais forcément m'laisser tenter."

J'réponds avec un sourire qui s'élargit davantage quand il se moque de moi. Certes, j'avais un peu de ressentiment contre Gabriel mais c'est que même malgré tout c'qui s'était passé, j'avais toujours un p'tit truc dans l'coeur pour Eli, même si j'm'étais faite une raison et qu'j'aspirais plus à me faire pardonner de Keira, malgré le fait qu'ça fasse toujours un peu mal de les voir ensemble.

"Il m'énerve. C'est vraiment un connard." Essayais-je de me défendre. "J'ai pas trop aimé qu'il s'en prenne à Eli." Poursuivis-je plus sérieusement, sans hausser le ton. "C'est sûr qu'il faut tous rester unis et pas faire de merde." Pour ça qu'on part à pied. "Mais que personne ne comprenne qu'il ait envie de voir sa fille... C'est pas super cool."

Et voilà, le mexicain revenait sur le tapis à toutes les sauces. La réponse la plus simple à sa question, c'était que marcher, ça prenait du temps, donc moins j'étais au château, moins j'déprimais à faire des tâches ingrates ou à voir le fameux latino avec sa belle.

"Bah déjà pour les problèmes de rationnement d'essence." Répondis-je, "Ensuite parce que c'est plus discret je pense non ? Puis pour finir, je sais pas, ça fait du bien de prendre l'air non ? Le vrai air, pas celui qu'tu sens à travers les vitres baissés d'une caisse."

On continue d'avancer tout en discutant et j'peux déjà m'dire que même si j'ai eu peu d'occasion de sympathiser avec m'sieur Brody, mais ce trajet est vraiment sympathique et j'l'apprécie déjà. Cela dit, le ton est plus sérieux quand il m'explique un peu mieux de quoi sont capables ces fameux "Oblivions". J'l'avais déjà plus ou moins compris, mais là j'avais des détails supplémentaires.

"J'veux pas sympathiser ou négocier avec eux Seb. J'sais que j'peux être conne mais pas sur ça." Le but, c'était d'être assez malin pour organiser des trucs et faire croire au camp d'en face que c'était l'autre. "Juste retourner ces deux groupes l'un contre l'autre, inconsciemment pour eux je dirais, mais nous on aurait l'contrôle, on tirerait les ficelles."

Et on serait de nouveau maître de notre destin plutôt que de continuer à vivre dans cette panique. Ou sous leur joug. Peu importait dans tous les cas. Mon compagnon tentait d'adoucir la conversation par la suite... Avec le mauvais sujet malheureusement.

"Tout me renvoie à Eli" Marmonnais-je pour moi-même. "Il a pas besoin de me remercier. On est une famille non ? Puis t'oublies que vous m'avez aidé avec Keira. J'ai à peine réussi à l'traîner sur cent mètres."

Et c'était la stricte vérité. Sans leur aide, Eli serait peut-être mort, c'était pas à moi qu'il devait sa survie. Pas qu'à moi.

"On est à un quart du chemin parcouru." Signalais-je.

Pour ce qui était du dernier briefing, j'attendrais que nous atteignons le dernier kilomètres, en attendant, ce trajet m'plaisait, c'était agréable de discuter et de parler avec Sebastian.

Celui qui a pas de bonnes nouvelles

Je ris doucement quand elle me dit que la présence d’alcool suffit a la décider. L’humeur se fait plus sérieuse et moins légère quand on attaque le sujet de Gabriel. J’essaye de bien comprendre les enjeux des querelles des IF entre eux sans être sur d’y parvenir.

« Je ne savais pas qu’Eli avait une fille ? »

Il fait si jeune et surtout si irresponsable, ceci dit en passant, ceci explique surement cela. Avoir un enfant par les temps qui courent, ca prouve bien une certaine légèreté coté prise de conscience de l’état du monde. Surtout pour une personne qui ne sait pas sortir du camp sans s’attirer tous les dangers du monde sur ses fesses de chats noir. Nonchalamment je demande :

« Tu as l’air de bien le connaitre. J’ai l’impression qu’Eli est aussi un libre penseur et qu’il n’aime pas trop avoir un cadre. Je me trompe ? »

Si ca réponse pour la voiture est logique, faire ca a pied comporte de nombreux risque, contrairement à eux, nous avons des besoin physiologique et des limite a notre endurance. Néanmoins, je me garde de lui faire part de mes doutes, j’imagine qu’elle a une idée derrière la tête et que je vais surement apprendre quelque chose grâce a cette petite Irlandaise.

« Je vois que tu as réfléchis a la question, je te suis… et oui, tu as raison, a force de rester calfeutrés dans le château, un peu d’air ne fait pas de mal. »

C’est vrai qu’en plus le chemin est agréable même si le sujet des oblivions arrive un peu comme un nuage noir sur cette journée déjà fraiche.

« Les oblivions sont du genre a éviter les combat perdus d’avance et a attaquer que lorsqu’ils sont sur de gagner. »

Autrement dit que sur des plus faibles qu’eux.

« Ils savent les effectifs présumés des NE et leur estimation d’armement devraient faire que les Oblivions n’iront pas chercher des poux directement a NE… quand aux fanatiques, s’ils regardent vers le sud, c’est qu’ils auront fini d’annexer tout ce qu’il y a entre eux et portland, je ne suis pas sûr que cela soit une bonne chose… »

Je m’arrête, pensif, quand mes yeux se posent sur quelques choses que j’ai du mal a identifier mais qui m’alarme. Je fais un signe a Chiara de s’arrêter alors que je m’éloigne un peu du chemin pour découvrir ce qui m’avait attiré l’œil : un cadavre de sanglier.

« Regarde ca… »

La bête a l’écume aux babines, preuve qu’elle a beaucoup courue mais, surtout, elle a été éventrée et dépecée vive. Il n’y a pas beaucoup de créatures capables de déchiqueter une bête vivante de cette façon. Alors que je me redresse, je note qu’il y a pas mal d’empreinte sanguinolente. Le cadavre de la bête est tiède… c’est mauvais tout ca. J’adresse un regard grave a ma binôme :

« Tu as dis que les morts que tu as vu étaient ou ? »

Codage par Libella sur Graphiorum

Je n'le savais pas non plus avant de me faire avorter, de lui en faire part. J'le voyais vraiment pas en père de famille et j'avais l'même air que Sebastian aujourd'hui en l'apprenant... Surtout vu toute la douleur que m'avait fait ressentir, cette déclaration, puis celle qu'il aurait accepter d'assumer l'enfant que j'ai décidé de tuer. Si ma mère était encore là...

"Ouais... J'l'ai appris un peu avant c'qui s'est passé pendant la réunion d'crise."

J'ai une boule dans la gorge en lui confiant tout ça mais j'tente bien d'le masquer, espérant qu'il renchérisse pas sur ce sujet. Fort heureusement, c'est c'qu'il fait tout en restant sur le cas du mexicain. J'ai un rictus gêné quand il pense que je connais bien Eli...

"Ouaip'... Tu te trompes. Eli c'est un mystère, tu sais." Ok, j'ai couché plusieurs fois avec lui mais ça fait pas d'moi quelqu'un de proche. Il a toujours eu ses secrets, ça j'l'avais deviné. "Après ton analyse est bonne... J'pense que t'as raison."

Preuve qu'il m'en apprend encore sur mon ex-amant rien qu'en faisant des suggestions devenues logiques quand j'y réfléchissais. M'enfin, j'voulais pas plus m'attarder là dessus. Le sujet dérive vite vers le fameux groupe qui fait trembler Camila. Donc je comprends un peu mieux qu'on a affaire à des lâches... Si j'estime quelque chose à cette déclaration, c'est qu'ils sont déjà bien moins que les fanatiques religieux de Seattle. J'estime juste. Egalement qu'ils restent assez nombreux pour anéantir des groupes comme le nôtre néanmoins.

"Dans tout les cas, on est pris en tenaille..." Et c'était pour ça que même leur envoyer quelques morts sur la tronche, même si c'était pas grand chose, à mes yeux c'était agir un minimum. "J'ai l'impression qu'personne n'agit. On se complaît là dedans jusqu'au jour où on viendra nous chercher."

C'est ce qui m'était déjà arrivé, comme à beaucoup, beaucoup de survivants au début de ce nouveau monde. Les camps qui tombaient comme des mouches face à l'ennemi putride. Aujourd'hui, ce sont les hommes qui menacent les grilles et les portails de refuge.

"Quoi ?" Que j'demande alors que j'allais renchérir avant de m'abaisser vers le cadavre qu'il me montre. Je me fous un peu de sang sur les doigts et l'étale pour voir sa fraîcheur... "C'est tout récent."

Et c'est pas bon du tout ça. J'le vois dans les yeux de Sebastian. J'dois pas en avoir des plus rassurés parce que ça, c'est clairement humain. Je pense, j'suis pas pisteuse mais bon, c'est clairement un couteau et un geste d'homme ou de femme qui a été porté sur le torse de la pauvre bête.

"Je..." J'ai du mal à réfléchir là. Les morts, après ça, c'est plus ma priorité. "Une dizaine de kilomètre vers là bas." Que j'fais en lui pointant le Nord du doigt. "Mais y'a plus important, viens !" Que j'ordonne sans vraiment faire attention en saisissant ma machette et en m'enfonçant dans un sous bois où les dernières traces visibles amenait. "Tu penses que c'est les Oblivions ?"

Ca serait possible vu la mine qu'il avait tiré. Et en bonne... Enfin, en catholique normale plutôt, j'doutais que ce soit les fanatiques qui ait sacrifié un animal. Dans tous les cas, j'voulais retrouver le coupable. Ou les coupables. Est-ce que j'avais déjà réfléchi à la suite ? Pas vraiment, c'était l'adrénaline qui parlait depuis la vision d'un sanglier où toute la viande était resté.