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Re: Carry on...
Jeu 24 Fév 2022 - 21:11
La peur lui avait toujours donné envie de se démener pour la dépasser. D’une certaine manière, la peur n’avait jamais quittée, pas une seule seconde, au moment même où Poppy avait fait son premier cri.
Il ne servait à rien de vouloir expliquer les raisons de l’attaque du Motel à Mary-Abigail, les raisons ne justifiaient pas le résultat. Elles ne retiraient ni la colère ni la frustration de l’adolescente. Eden le comprenait et en lui expliquant cela, elle n’avait jamais eu la prétention de lui faire comprendre ou accepter quoique ce soit. L’état d’esprit de la jeune fille était plus que justifié, compréhensible, mais la mère de famille ne savait pas bien si elle devait encourager un quelconque besoin de vengeance. Attiser la colère n’aurait d’effet que de placer Mary sur un chemin de risques et de dangers. Comment, en tant que mère, Eden pouvait la pousser à prendre une telle direction. Elle soupire.
« Je ne crois pas. » lui répondait-elle. Eden avait estimé que la grande phrase qui disait que le temps effaçait toutes les blessures étaient une phrases que l’on sortait pour se débarrasser sur seuil de quelqu’un. « La souffrance c’est la rançon de l’amour. C’est plus compliqué que d’attendre que le temps passe. Tout dépend de ce que tu comptes faire de la douleur. » continue t-elle, en haussant les épaules. Et pour ce qui était de transformer tout ça, Eden n’avait pas de réponses.
La mère de famille préférait éviter trop de supposition, surtout sur un sujet aussi subjectif que le deuil. Elle ne croyait ni aux fameuses phases, ni même au temps qui passe. C’était tellement personnel, tellement inutile que malgré toute la sagesse qu’elle pouvait essayer de transmettre à Mary-Abigail, elle ne réussirait certainement pas trouver les mots pour panser les maux de la jeune adolescente. Le fallait-il seulement ? Si le temps devait faire son travail, il était certainement encore trop tôt pour s’y mettre. La mère de famille n’aurait certainement jamais assez de mots ou de phrases pour Mary-Abigail, tout ce qu’elle espérait, en réalité, c’était qu’elle ne finisse pas comme ces monstres de vengeance, vide de sens, une fois leur but atteint. Eden soupire, avait-elle seulement une quelconque légitimité aux yeux de l’adolescence ? Quel conseil crédible, pouvait-elle réellement lui donner ? Beaucoup de questions, et si peu de réponses, la chose était frustrante. « Je pense qu’ils te considèrent comme cela. »
Une grande soeur ? Eden avait certainement vu les choses sous cet angle là. La mère de famille n’avait jamais vraiment contemplé cela de manière profonde. On pouvait sans mal voir que ses deux enfants voyaient en Mary-Abigail une figure d’aînée, elle était, d’ailleurs, la première après qui ils avaient demandé quand Eden avait prit la décision de quitter le motel. Elle soupire, tout ce qu’elle espérait maintenant c’est que les enfants ne vivraient pas trop de déconvenues et de déceptions au sujet de cette grande soeur qu’ils avaient tous les deux adoptée. Eden ne se voyait pas faire de chantage affectif au sujet des enfants et de ce que comptait faire Mary-Abigail dans les mis qui viendraient. « De toute façon, rien ne presse, prend le temps nécessaire. Le mieux sera d’attendre les beaux jours pour prendre une décision raisonnée. »
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Re: Carry on...
Mer 2 Mar 2022 - 16:57
Je garde le silence quelques instants, alors que mon regard se perd dans le vide. Je sais toujours pas trop quoi penser de partager le même toit qu’Eden. Y a toujours cette part de moi qui l’envie, qui la jalouse d’avoir pu partir avant tout ça. De pas avoir perdu ses enfants. Et je me dis qu’on aurait dû faire pareil, qu’Oxana aurait dû savoir que ça finirait mal. Ca me fait ressentir beaucoup trop de trucs contradictoires en fait et j’ai pas l’impression d’être assez… grande pour ça. D’avoir assez de place dans mon esprit.
Alors, je laisse filer un profond soupir, avec une vague envie de me planquer dans un coin et de plus jamais me relever. Et je repense à Lex, qui m’a dit que j’étais plus forte que ça. J’suis pas vraiment sûre au final. Je relève la tête vers Eden et je fronce les sourcils à sa question. Avant de souffler, songeuse. «Alors, le plus simple, c’est de pas aimer les gens ? » Ce serait tellement plus pratique. «Et c’est compliqué ça, j’imagine. De savoir quoi faire avec toute cette douleur. » Parce que là encore, ça fait vraiment beaucoup. Et je suis pas sûre d’être capable d’en faire quoi que ce soit.
Mais au reste, quand on parle de Poppy et d’Adriel, j’ai un vrai sourire. Oh, c’est pas le genre de sourires super larges ou qui donnent grave la patate. Juste que… ouais, ce qu’elle me dit, ça me fait plaisir. Et je finis par souffler, tournant la tête vers elle. «Ah ouais ? C’est … cool. » Ouais voilà, cool. J’ai pas non plus envie de trop en faire ou de passer pour une idiote. Même si ça me touche vachement donc. «Du coup, j’vais éviter de dire ou de faire trop de conneries hein. Faudrait voir à pas donner le mauvais exemple. » J’ai une œillade malicieuse qui dure pas. Avant que je laisse filer un nouveau soupir. A quel moment la vie est devenue aussi compliquée sérieux ? Bon, d’accord, c’était pas super jouasse avant, je sais bien. Mais au moins, j’avais mes repères. Là, j’suis totalement paumée.
Quand elle reprend, j’ai un silence, avant de finir par souffler, avec un bref froncement de sourcils. «Quoi que j’décide de faire ça, ça changera pas. J’veux dire, Poppy et Adriel, je les aimerais toujours autant. Et j’serais là pour eux. J’vais pas disparaitre dans tous les cas. » Sauf si j’ai un problème, mais là c’est encore autre chose. Mais pour le moment, j’peux ptet en profiter pour souffler un peu. Les dernières semaines ont été difficiles, j’ai perdu du poids, je suis crevée et j’ai l’impression d’être tout le temps sur le point de me mettre à pleurer. Autant dire que c’est pas la joie. «Ils ont vraiment l’air gentils ici. » Trop peut-être. J’suis étonnée que ça existe encore des gens comme ça.
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Re: Carry on...
Mer 16 Mar 2022 - 23:18
« Ce serait tellement plus simple. » admet-elle, mais quel était le prix à payer quand on ne tenait à personne ? Son humanité sans doute, et d’ailleurs, Eden se savait désormais profondément incapable de couper les portes des liens sociaux. Son histoire personnelle le démontrait parfaitement. À la seconde où Poppy avait poussé son premier cri, Eden était devenue mère, elle avait promit à la petite fille de la protéger corps et âme, d’assumer jusqu’au bout son rôle de mère, et cette promesse elle l’avait aussi faîte à Adriel. « Tu es la seule à savoir ce que tu souhaites en faire, Mary. Mais je pense qu’il est encore trop tôt pour avoir des certitudes à ce sujet. Il faut y aller un jour à la fois. »
Quand sa mère était décédée, quand elle a apprit que l’hôpital où travaillait le père de Poppy avait été ravagé par des infectés, quand son père était mort, quand le père d’Adriel avait disparu, Eden avait eu l’impression que le monde s’effondrait. Tant de perte, tant de douleurs sur lesquelles elle ne s’était jamais penché trop longtemps, le deuil ne pouvait pas la paralyser, pas après avoir mis au monde deux enfants. Avancer, c’est tout ce qu’elle avait trouvé comme solution pour ne jamais regarder en arrière trop souvent et laisser une petite partie de soi à chaque fois, en espérant pouvoir en reconstruire à l’avenir.
« Ta conduite modèle, serait en effet très appréciée. » lui répondit-elle dans un sourire, alors que l’adolescente fit une pointe d’humour. Le discours de l’adolescente la toucha, Eden eut un sourire doux, si ses enfants pouvaient être une ancre pour l’adolescente, elle n’y voyait rien de terrible, peut-être que cela la pousserait à dépasser ce qui lui arrivait et qui lui crevait le coeur. « Tu fais partie de la leur vie, de notre vie, Mary. Ça ne remplacera jamais ceux et celles que tu as perdu, mais sache que la porte te sera toujours grande ouverte. » reprit-elle en buvant une gorgée de la boisson chaude qu’elle tenait entre ses deux mains et qui la réchauffait au même titre que le feu dans la cheminée.
« Ils seront toujours très heureux de te voir. »
Gentils ? Les habitants de Sanctuary Point ? Oui, à tel point qu’ils agissent comme un rappel de ce qui pouvait se faire de mieux. Elle ne doutait pas une seconde que défendre pareil havre de paix se payait comptant. « Oui, s’en est déroutant. Venir ici a été un un défi de taille, et presque un acte de confiance aveugle en Matias. Je suppose que Poppy et Adriel ont eu raison de sa méfiance quand nous nous rencontré la première fois. » elle marque une pause. « Mais je ne pense qu’ils hésitent à prendre les armes pour défendre ce qu’ils ont ici. Quand on a quelque chose d’aussi… « bon », le perdre devient assez insupportable, une violence presque légitime entre en jeu.. C’est ce que je crois en tout cas. »
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Re: Carry on...
Ven 18 Mar 2022 - 12:14
J’ai un profond soupir, alors que je finis ma tisane et que je réfléchis à tout ce qu’Eden est en train de me dire. J’me rends compte, de toute façon, que c’est déjà mort pour tenir à personne. Elle est là, y a les petits et que je le veuille ou non, ces dernières semaines en compagnie d’Ana et des autres ont créé des liens. Mais c’est aussi pour ça que je sais que je pourrais pas rester. Parce que ça voudrait dire m’attacher encore plus. Et avoir encore plus mal quand il se passera un truc.
Parce que c’est toujours comme ça que ça finit de toute façon. Quand tout s’effondre, quand tout part en fumée. Et je hausse une épaule au reste. «Un jour à la fois ouais… » Je sais pas trop si c’est vraiment efficace vu tout ce qui se bouscule dans ma tête, mais ça coûte rien d’essayer. Peut-être qu’un jour, je finirais par ouvrir les yeux sans avoir tellement mal que ça m’empêche de respirer. Je continue de me raccrocher au fait que, si j’ai survécu, c’est forcément le cas de Joe, mais c’est de plus en plus difficile à chaque jour qui passe.
J’arrive quand même à me bricoler un sourire, parce que les petits méritent au moins ça. «J’vais arrêter de trop jurer alors. » Une grimace penaude, plus ou moins, avant de me frotter le genou, la mine songeuse. «Y a rien qui remplace ce qu’on peut perdre. Ca je crois que je l’ai bien compris. Mais si je peux aider à ce qu’ils perdent une personne de moins… » Le sourire que je lui décoche quand elle continue et à la fois plus franc et plus timide. Je saurais pas trop dire comment je me sens en vrai. Même si ça fait du bien de savoir que, quelque part, tant qu’ils seront en vie, j’aurais des gens qui pensent à moi. Que j’serais pas totalement oubliée. C’est pour ça que j’ai écrit autant de trucs dans mon carnet sur Zoey, pour qu’elle disparaisse pas totalement. Et faudra que je fasse pareil pour Oxana maintenant. «Tu crois que je pourrais trouver un cahier pour écrire dedans ? » Soufflé entre deux silences songeurs, alors que je me dis que, si elle a pas suivi le raisonnement dans ma tête, elle va rien comprendre.
D’autant qu’on parle de cet endroit et de ses habitants. «Ils font confiance aux inconnus. C’est… rare. Ca l’était déjà avant, mais c’est quand même le premier truc qu’on m’a dit de pas faire. » Je juge pas hein, c’est juste que, comme elle dit, c’est sacrément déroutant. Je lui lance un regard curieux quand elle continue, avant de souffler, avec une amertume que je remarque même pas. «J’étais déjà prête à tout pour un motel qui servait de bordel… alors ouais, ça, je peux le comprendre. » Je finis par reposer ma tasse avec un nouveau soupir. «Faudrait ptet que j’aille me coucher. » Je sais pas si j’en ai envie, mais je me sens plus épuisée que jamais. Et ça, ça craint.
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Re: Carry on...
Jeu 24 Mar 2022 - 23:35
- Un cahier ? Sans doute oui. affirme Eden. En réalité la mère de famille n’avait pas vraiment eu tout le temps du monde pour explorer toute la maison. Elle avait été beaucoup plus occupée par l’envie de dormir et puis toutes les choses qui pouvaient aller avec une nouvelle vie. Elle n’avait, comme d’habitude, pas beaucoup prit le temps pour faire autre chose que répondre à des besoins primaires comme le sommeil. Même, elle devait l’avouer, certaines nuits, comme celle-ci, elle se confortait à veiller, ou simplement se trouver une bonne excuse pour ne pas trouver le sommeil.
Faire confiance aux inconnus. Une hérésie, combien de personnes comme cela existaient encore ? Peu, bien peu. Le monde dans lequel il vivait se chargeait de briser la confiance aveugle et l’altruisme, Eden, elle-même avait du brimer cette nature chez son fils, sa curiosité et cette naïveté à vouloir faire confiance à tout prix. Quand on est un enfant, on ne voit pas toujours la perversité du monde, Eden se chargerait de les protéger du pire, mais elle n’avait bien que deux bras. Mais pour une fois, elle avait l’impression qu’elle aurait peut-être du temps, pour retrouver une sérénité, au moins entre les murs d’enceinte.
Peu importe la manière dont on pouvait appréhender la chose, Mary-Abigail n’aurait jamais du se retrouver dans un motel qui servait de bordel. Une adolescente prête à tout sacrifier pour des prostituées ça n’avait de sens que pendant la fin du monde. Seulement les choses étaient faîtes et l’histoire écrites. Personne désormais ne pourrait effacer les traumatismes, la perte et l’abandon que ressentait la jeune rousse. Même, Eden, avait ses grandes phrases qui se voulaient remplies d’une certaine forme de sagesse se retrouvait bien impuissante face à la jeune fille.
- Oui, vu l’heure, c’est sûrement plus raisonnable…
La chienne qui avait trouvé sa place face au poêle, leva la tête. - Umma.. fit alors une petite voix, en demi sommeil, en bas des escaliers. Eden tourna la tête pour trouver Adriel qui se frottait les yeux. Il avait certainement du se réveiller et ne trouver que sa soeur à ses côtés. Une chose impensable semblait-il. La mère de famille regarde Mary-Abigail, qui déclare qu’il était certainement préférable qu’elle aille se coucher. Vu l’heure, oui, c’était forcément la meilleure décision. Eden se leva pour prendre son fils dans ses bras, qui fourra immédiatement sa tête dans le cou de sa mère, avant de se rendormir.
- J’essayerais de te trouver un cahier demain, Mary. Les enfants ont plusieurs feuilles blanches, tu peux toujours commencer avec. chuchota t-elle, pour éviter de réveiller Adriel, qui dormait déjà à point fermé.
- Bonne nuit, Mary. fit Eden, en gardant Adriel dans ses bras, il ne la lâcherait certainement pas.
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