« Si ça se calme un jour... » soupire-t-il. « Ce n'est pas que je suis pessimiste mais je n'ai pas l'impression que les choses aillent en se calmant... » Depuis qu'il avait intégré les Expendables, rien n'était calme en tout cas. Entre la chute de Seattle, la sortie avec Sebastian et Ana-Lucia où ils avaient failli y rester, leurs péripéties avec les forains... ils ne s'ennuyaient jamais. « J'espère que tu pourras quand même te reposer... » Il le faudra de toute manière, Faith ne peut pas vivre à mille à l'heure, ce ne serait bénéfique ni pour elle, ni pour ceux dont elle a la charge.

Quand aux lieux fantômes, Aaron ne peut qu'approuver. Les rôdeurs adultes sont déjà bien écœurant, ceux des enfants prennent aux tripes. Pourtant, il est loin d'être une âme sensible. Cela fait bien longtemps qu'il a fermé son cœur et qu'il ne laisse plus rien l'impacter. Il se contente d'éliminer les morts qu'il croise mais les enfants, c'est toujours particulier. Heureusement, ils ne sont qu'une minorité comparé aux adultes bien plus nombreux.

L'homme hoche la tête quand elle lui dit qu'elle est désolée pour lui. « C'est comme ça. Je suis toujours en vie, ça me va.» Pour le reste et bien, disons qu'il a été faible, il a accordé sa confiance aux mauvaises personnes. Il apprend de ses leçons et ne refera plus les mêmes. « Désolée pour toi aussi. » glisse-t-il d'un ton grave quand elle lui fait part de la mort de son frère et de son mari. Ils ont tous perdu des personnes chères. Un instant, ses yeux se posent sur la jeune femme, elle a l'air d'avoir connu des épreuves dures elle aussi.

Quant à son groupe, il secoue la tête. « C'est compliqué. » Aaron lèvre une main vers le ciel. C'est une longue histoire sur laquelle il n'a pas particulièrement envie de s'attarder. « Disons qu'ils sont tombés sur plus forts qu'eux et je ne suis pas sûre qu'il y ait encore des survivants. » Son regard se perd un instant dans la contemplation du feu dont les longues flammes crépitent. Il garde un goût bien amer de sa sortie avec Daemon. Il revoit encore les anciennes femmes et les anciens vieux de son groupe, le ventre à l'air, errant dans cette maison. Ils ont été fusillés car trop faible ou trop âgés. Les pillards qui leur ont fait ça, Aaron espère bien les retrouver un jour et les tuer pour tout ce qu'ils ont fait. Et si certains de son ancien groupe se sont ralliés à eux, il le leur fera payer à eux aussi.

« Trier des médicaments et ranger des scalpels... Pourquoi pas... » Ce devait être à sa portée. « Merci... » répond-il avec un hochement de tête à sa proposition de soin ou de check-up. « Les seuls qui pourraient avoir besoin de ça, ce sont les bébés, mais je pense que tu as dû en parler avec Alex. » De son côté, il va bien, ses anciennes blessures sont parfois douloureuses mais comme toutes cicatrices.

La suite lui tire un sourire. « Psychiatre reconvertie en sexologue... C'est original... » Il tire sur sa cigarette avant de reprendre : « C'est une reconversion post-apocalyptique ? » Ce ne serait pas étonnant, il est certain que des survivants doivent rencontrer des problèmes sexuellement parlant. Ce doit être difficile de bander quand on se sait constamment en danger. Lui n'a pas de problèmes à ce niveau-là. Il hoche la tête. « Oui, ce ne doit pas être une priorité pour eux, pour le moment. » Plus tard par contre, quand Seattle sera totalement à eux, qu'aucun survivant présent là-bas ne sera encore libre, peut-être New Eden envisagera-t-il de visiter les domaines aux alentours, mais là, il y a, pour lui, pas énormément de risque à les voir débarquer.

A sa question sur la fabrication de munitions, il secoue la tête : « J'étais surveillant pénitencier, donc j'ai manipulé des armes dans mon ancien métier, mais j'ai surtout appris à fabriquer des munitions avec mon ancien groupe. On avait une presse et c'était notre ressource principale pour le troc. » Il a bossé dessus pendant un bout de temps, suffisamment pour que ça n'ait plus de secret pour lui.

« A moitié brûlée ? » s'étonne-t-il. Son regard balaye les environs. « Vous avez eu un incendie ? » Il ne voit pas trace de cendres ou d'autres traces du genre. Aaron réfléchit quelques secondes à cette histoire de lieux. Il n'y a rien qui lui vient à l'esprit. Le seul endroit où il se sentait bien, c'était son appartement où il logeait avec sa femme, sa fille et son fils Lee, mais était-ce réellement le logement où les personnes qui y habitaient ? Aucune idée. « Non, pas vraiment. Je ne m'attache pas particulièrement aux lieux. Et toi ? Je pense que l'aquarium de Seattle ne fait pas partie de tes préférences... » la taquine-t-il.

Les choses ne semblaient en effet, jamais réellement s'arranger. Quand le calme revenait un peu, il était souvent synonyme d'une tempête de taille à l'horizon. Et un mois sans accident promettait souvent de véritables carnages dans les jours suivants... Je m'adapte. souffle la jeune femme avec douceur, non sans esquisser une oeillade amusée. Je suis plus solide que j'en ai l'air. La vie l'avait rendue ainsi, du moins. Mais je saurai m'arrêter avant de m'écrouler. Elle à avait déjà franchi les limites, bien trop souvent pour savoir quand était le moment de dire stop, désormais. Et l'évocation de ce groupe qu'à perdu Aaron lui laisse à penser qu'il n'a pas envie de rentrer dans les détails, alors qu'elle se contente d'hocher la tête. Je pense que mon ancien groupe à dû vivre le même sort. concède t-elle après un silence, avant de reprendre. Dean... Enfin, mon jumeau. C'était ce genre de personne née pour être lead. A sa mort, personne n'aurait été en mesure de reprendre le poste Je doute fortement qu'ils aient su rester soudés, peu importe les décisions qu'ils auraient voulu prendre. Une bande de gens perdus ne devenait pas pillard sans état d'âme du jour au lendemain après tout. Relevant la tête quand Aaron ne semble pas fermé à l'idée de venir lui filer un coup de main, et qu'elle ne peut s'empêcher d'esquisser un sourire amusé à cette idée.

Vraiment ? Ca n'aura rien de très palpitant tu sais ? le taquine t-elle un peu alors qu'il la remercie et qu'elle lève la main l'air de dire que ce n'est rien, avant de dériver rapidement sur les enfants. Oui, mais certaines blessures peuvent parfois garder des séquelles. Et Alex m'a bien souligné que vous étiez abonnés aux cicatrices et autres dommages, apparemment. confie la jeune femme avec un sourire coupable, avant de rire de bon coeur à sa réaction. Sûr que son parcours d'emploi donnait souvent lieu à quelques réactions, positives ou négatives. Secouant doucement la tête à sa question, avant de revenir tirer sur sa cigarette, laissant la fumée s'échapper.

Pré apocalypse. Ca peut paraître présomptueux mais, je me suis vite lassée de la psychiatrie. J'avais l'impression d'avoir fait le tour de ce que je voulais connaître, et j'ai ouvert mon propre cabinet quelques années avant l'épidémie. Je n'avais plus le même style de client après l'apocalypse, mais les affaires marchaient relativement bien. Surtout quand le paiement était basé sur les drogues, il allait sans dire. S'intéressant d'avantage quand il évoque son ancien métier et sa capacité à créer les munitions grâce au matériel nécessaire, ne pouvant s'empêcher de l'observer d'un air surpris. Je crois que tu es le premier surveillant de prison que je vois en vie en cinq ans... avoue t-elle du bout des lèvres. Certains corps de métier n'avaient après tout, pas été épargnés. Et les rares prisons qu'elle avait pu observer de loin étaient pour toute, envahis par les cadavres. C'est un sacré atout. Tu es capable de reproduire tous les types de munitions ? Je ne suis pas très calée dans le domaine, donc la question risque de paraître stupide... admet-elle bien volontiers, s'excusant néanmoins avant de grimacer à l'évocation de la caravane brûlée.

Se rapprochant de lui pour lui indiquer d'un geste de la main l'ombre du véhicule, désormais impeccablement noirci par la suie, avant de reprendre. Disons que la foudre l'a confondue avec un paratonnerre un soir. Par chance, on à pas eu d'autres dégâts matériel en dehors de ce qu'elle contenait. Si l'incendie s'était déclenché dans le domaine... Les circonstances auraient été bien plus dramatique. Elle n'en doutait pas une minute.

Comprenant cette absence d'attache qu'il évoquait, non sans retenir un rire amusé à sa question et cet aquarium vide de toute âme, alors qu'elle secoue la tête à sa remarque. Non, l'aquarium ne me manque pas plus que les appartements infestés de rats que j'ai pu trouver dans le centre ville. Et à dire vrai ? Elle le rejoignait sur cet autre point commun qu'ils partageaient. Je n'ai jamais vraiment eu de lieu préféré. Juste des souvenirs. Et un sourire un peu triste se dessine au coin de ses lèvres avant qu'elle ne le cache, reprenant.

J'ai passé de bons moments à la Cage. Ou même dans le bus. Mais si vraiment je devais choisir un endroit, je te dirai l'infirmerie hantée. C'est froid, hanté, et silencieux mais je m'y sens plutôt bien. Et puis, un second. Ici, aussi. J'aime bien y traîner quand il y à trop d'animation à l'intérieur pour fumer une cigarette ou deux. fait-elle remarquer avec un léger sourire, plus sincère, alors qu'elle désigne leur emplacement actuel.

Aaron observe la jeune femme devant lui. Ses propos ne l'étonnent guère, Faith dégage en effet cette impression : celle d'avoir de la force, de pouvoir encaisser beaucoup. Il peut lire dans son regard qu'elle a connu des moments compliqués qui l'ont probablement aidé à se forger un caractère plus solide. Lorsqu'elle évoque son jumeau et le lead de son clan, il hoche la tête, gardant le silence quelques secondes avant de renchérir. « Tout le monde n'a pas le caractère qu'il faut pour être leadeur. Il ne suffit pas juste d'avoir des muscles ou de parler le plus fort, il faut du charisme et avoir les épaules suffisamment solides pour encaisser. » Beaucoup se cassait les dents en pensant en être capable. « Connor est un très bon leadeur. Il prend des décisions justes et il sait où il va. » Ou du moins, il en donnait l'impression et c'était amplement suffisant. Si un groupe sentait des failles chez son dirigeant, nul doute que ses membres tenteront un jour ou l'autre de le renverser. C'était normal après tout : ils confiaient tous leur vie à leur chef et ce dernier prenait les décisions pour tout le monde et pouvait les emmener droit dans la gueule du loup. « Il faut arriver à avoir la confiance de tout le monde. » souffle-t-il, pensif. Aaron ne sait pas ce qu'il en est des leadeurs des Inglorious Fuckers mais des échos qu'il en a eu, Peter a l'air assez sanguin.

Un bref rire lui échappe quand elle parle de son activité à l'infirmerie qui n'a rien de palpitante. « Oh, la vie est un peu trop palpitante, tu ne trouves pas ? Je ne suis pas contre certaines activités plus calmes. » Aaron hoche à nouveau la tête quand elle évoque le check-up qui n'est pas nécessaire que pour les enfants. « Oh, et bien, si tu insistes de me faire un check-up dans ta fameuse infirmerie, je ne suis pas contre... » souffle-t-il dans une allusion coquine à peine contenue. Il a un petit sourire un coin, mais n'insiste pas. Il ne veut pas se montrer grossier.

L'homme l'écoute lui parler de sa reconversion professionnelle de psychiatre à sexologue. « Je pense que tu ne devais pas t'ennuyer en tant que sexologue. Est-ce qu'il y avait des clients parfois un peu tordus ou c'était plus classique ? Genre des problèmes pour bander, pour atteindre le septième ciel, des couples qui n'ont pas de désir ou je ne sais quoi... » Il s'était toujours demander quel genre de personnes allaient consulter ce genre de psychologue. Lui raisonne de manière beaucoup plus simple, tout marche à ce niveau-là, il n'a jamais rencontré de soucis particulier et si c'était le cas, il est certain qu'il pourrait trouver la solution par lui-même plutôt que d'aller confier ses soucis à une tierce personne. Il a toujours été comme ça et répugnait même à aller chez le médecin à l'époque.

Pour les munitions, il secoue la tête. « Il n'y a pas de questions stupides, ne t'en fais pas. Je peux reproduire tout type de munitions, mais le problème réside plus dans les "moules". Il faut en avoir pour chaque type, ce qui n'est pas évident à trouver ou à fabriquer. » Il fait avec ce qu'il a sous la main actuellement. Son regard suit la main de Faith et il grimace en voyant la caravane noircie. « Vous avez eu de la chance que personne n'y dorme lorsque c'est arrivé. » Les incendies sont de plus en plus fréquents malheureusement. Les habitations sont vieillissantes et les intempéries climatiques peuvent être rudes.

Aaron apprécie aussi la solitude, se retrouver ici près du campement. Il lève les yeux vers les étoiles dans le ciel. « Oui, je me sens difficilement mieux ailleurs que dehors. Je voulais me fabriquer une petite terrasse pour l'été, avec un hamac, un petit barbecue, un ou deux transats. Il n'y a rien de plus beau qu'un ciel étoilé. » Oh, il aurait presque l'âme d'un poète ce soir.

Tout le monde ne devenait pas leader. Il n'avait définitivement pas tort sur ce point. Rien que l'idée de s'imaginer diriger un groupe lui arrachait des frissons d'horreur, préférant largement se contenter de son infirmerie. Esquissant un sourire à sa remarque, avant d'hocher la tête. Il en à l'air. Connor semblait ce genre de personne née pour diriger, après tout. Il allait sans dire. Et surtout, apte à donner confiance aux autres. C'est le plus difficile je pense. Surtout pour des personnes comme eux deux. Qui avaient sans doute trop vécu, pour accorder confiance les yeux fermés. Ne pouvant s'empêcher de rire de bon coeur à sa remarque sur leur vie trépidante, haussant les épaules à cette idée, prête à lui proposer même de trier les scalpels par taille et couleur, avant qu'il ne lui offre une oeillade, et une remarque qui lui arrachèrent un nouveau sourire. Surprise, de ce sous-entendu qu'elle n'aurait jamais imaginé envisageable, sans pouvoir s'empêcher de répondre après un échange de regard de quelques secondes supplémentaires. J'insiste, alors. lui rendant le même sourire, sans trop savoir s'ils se contentaient de plaisanter ou non. Vivre l'instant présent, c'était très bien aussi.

Quand à son boulot, la brune ne peut s'empêcher de l'observer avec amusement. C'était super. admet-elle sans aucune honte, répondant aux questions qui pleuvaient désormais. J'ai eu de tout, si tu savais. Je pourrai te raconter des anecdotes une soirée entière. Du classique, bien sûr. Le couple qui n'a plus de désir, l'impuissance. Et c'est devenu encore moins tabou avec l'épidémie. Avant la chute du centre ville, j'en ai même eu un qui fantasmait sur se taper des rôdeurs figure toi. Ca, c'était franchement immonde, même si je fais en sorte de jamais juger. Et puis pour certains... Tu sais que tu les aide à se reconstruire, ce genre de séance. Reprendre confiance, ce genre de choses. Sans doute avait-il compris, sans qu'elle n'ait besoin d'expliquer. La ré-appropriations du corps pour les femmes agressées, au hasard.

L'écoutant avec un intérêt certain quand il évoque à son tour son propre travail, évoquant ces moules difficiles à trouver. Tu peux récupérer ça ou ? Dans des armureries ? se renseigne t-elle avec sa curiosité habituelle, haussant les épaules quand il évoque la chance que personne n'ait été dans la caravane à ce moment là. J'aimais bien y dormir, avant d'être au domaine. Tu imagines ? On aurait pu ne jamais se rencontrer. souffle la brune avec un air faussement théâtral. Les médicaments que j'y rangeais on eu moins de chance, par contre. Bien que Peter ait fait son maximum, il allait sans dire... Chassant ce souvenir d'un geste de la main, pas spécialement emballée à l'idée de se rappeler la mort de Sawyer dans le même temps, levant à son tour le regard vers les étoiles. Ne pouvant s'empêcher de rire à son idée de terrasse, même de hamac pour observer les étoiles. Je ne t'imaginais pas romantique. taquine la brune avec douceur, lui offrant un regard malicieux avant d'observer à nouveau les astres.

Mais si tu aimes vraiment, c'est tout l'avantage d'être ici. Pas une lumière pour les gâcher. J'ai même vu quelques étoiles filantes cet été. Les regarder, ça à le mérite de te faire oublier temporairement les problèmes. Elle devait bien l'admettre. J'aime bien les regarder de ma chambre. Mais la vue est moins sensationnelle qu'ici. Et sans doute aussi, de moins bonne compagnie. Si elle aimait la solitude, c'était tout de même plus plaisant d'en parler avec Aaron. Tu sais, si tu veux te construire temporairement une terrasse, je ne pense pas que tu y sois interdit. propose t-elle néanmoins en relevant le regard sur Aaron. On à du matériel qui ne nous sert pas au grenier. Je doute que tu ne puisse pas l'utiliser.

Un soupir lui échappe. « Effectivement, de nos jours, c'est compliqué d'accorder une confiance aveugle aux autres. » Lui-même a du mal, il préfère ne compter que sur lui-même plutôt que de s'appuyer sur les autres. Il préfère largement être maître de son destin, même si désormais, certains Expendables comme Daemon, comptent pour lui et il leur donne une confiance absolue. Ses pensées se perdent un instant, il se demande ce qu'il va se passer dans les semaines, mois à venir. Tout évolue si vite ces temps-ci. A vrai dire, il vaut surement mieux ne pas le savoir, les nouvelles ne seraient peut-être pas bonnes.

Aaron ne sait pas vraiment pourquoi il a lancé ce petit sous-entendu, sorti comme un cheveux sur la soupe au milieu de la conversation. Il n'a jamais été particulièrement séducteur ou dragueur. Il est surpris que Faith y réponde et il lui lance une œillade malicieuse. Il est un homme, le contact charnel est bien quelque chose qui lui manque. Autour de lui, certains couples se font et se défont et lui, depuis la chute du rov, n'a plus eu l'occasion d'assouvir certaines "envies". Et puis, Faith est très attirante en plus d'être intéressante, son regard accroche le sien, un instant. Il se demande s'il doit aller plus loin, mais se contient. Il ne veut pas se montrer insistant ou grossier.

« Se taper des... rôdeurs ? » Wow, Aaron pensait avoir tout vu mais là, ça dépasse largement toutes les horreurs qu'il a pu entendre. Clairement, ça lui donne la gerbe. « Comment t'appelles ça, la rôdeurphilie ? » Après tout, la nécrophilie existait bien mais là, les morts sont repoussant, décomposé, ils sentent mauvais, tentent de vous bouffer... L'homme a vraiment du mal à comprendre cette attirance. « Je suppose que c'est comme toutes les dérives sexuelles, c'est incompréhensible. » Un rire lui échappe. « Dans certains cas, tu peux juger... » Personne ne le jugera pour avoir porter un jugement sur quelqu'un voulant se taper des charognes. Il hoche la tête, oui, un côté du boulot de Faith est plus positif. « Mine de rien, le sexe c'est important pour le couple ou même pour la vie en général, alors si tu les aides, c'est bien... » Sans parler de tous ceux et celles qui avaient subis des traumatismes depuis le début de l'apocalypse et ils étaient nombreux malheureusement.

« Alex en a fait fabriquer par une armurière de sa connaissance. » précise-t-il. « Mais ça doit se fabriquer assez facilement je pense... » Il n'en a pas encore eu besoin pour le moment, les moules qu'ils ont lui suffisent amplement. A ce niveau-là, Aaron s'adapte au jour le jour. Pour le moment, les munitions qu'ils fabriquent conviennent mais peut-être que dans quelques temps, il devra en fabriquer d'autres sortes.

Aaron esquisse une grimace quand Faith lui dit qu'elle dormait dans la caravane avant. « Mourir carbonisée dans une caravane... Il y a mieux comme mort... » Son regard se porte à nouveau sur le bâtiment ambulant. « Il y avait tout votre stock de médicaments dedans ? » lui demande-t-il. Si oui, c'est dommage, ce sont le genre de ressources extrêmement précieuses et qui filaient beaucoup trop vite. Il se souvient, du temps du No Man's Land à quel point, ils s'échangeaient à des prix assez élevés.

Aaron regarde les étoiles en hochant la tête. « Oui, puis, quoiqu'il se passe sur Terre, les astres seront toujours là... » C'est peut-être pour ça aussi qu'il aime tant les regarder, il peut y avoir une épidémie, une tempête, la fin de leur monde, les étoiles, elles, resteront fidèles à elles-même. « Merci... » souffle-t-il à propos de sa proposition pour construire une terrasse. « mais je pense qu'on sera parti avant de pouvoir bien en profiter... » Dès que l'hiver sera fini, les Expendables devraient reprendre la route... « Vous devriez en faire une, vous aussi. C'est agréable l'été de pouvoir en profiter. Si vous avez besoin d'aide d'ailleurs, hésitez pas... » La proposition est sincère, il se fera une joie de les aider et peut-être d'en profiter un peu par la suite.

Sa surprise lui arrache un rire sincère, à cette histoire de rôdeurphilie. Tu sais, les termes ça ne veut plus dire grand chose. Mais à choisir, je dirai nécrophilie. C'est ce qui y ressemble le plus en tout cas. secouant néanmoins la tête à cette possibilité de juger les autres. Nan. Je pourrais, mais j'en ai tellement vu et entendu, que je suis incapable de juger qui que ce soit sur ce plan là. Le reste ? Cétait une autre histoire, en revanche. Hochant la tête sur l'importance du sexe dans les couples, ou les vies quotidiennes. Je fais de mon mieux, en tout cas. concède t-elle humblement, pas vraiment du genre à se vanter quand il s'agissait de ce boulot. Si elle n'en restait pas moins passionnée, la vantardise sur ce genre de point n'était pas fait pour elle.

Découvrant la possibilité de fabriquer les moules à munition, avant d'évoquer sa potentielle crémation accidentelle le soir ou la caravane avait pris feu, haussant les épaules, fataliste. C'est ma faute. Je me suis toujours dis qu'en cas d'urgence, on ne pourrait pas emporter l'intégralité du domaine, qu'on se contenterait seulement du bus et de la caravane. Elle me permettait de conserver les médicaments les plus rares. Mais... Maintenant, ils sont carrément légendaires. Constat particulièrement amer à ses yeux, en repensant à tout ce qui avait pu y être entreposé. Peter à réussi à en sauver une petite partie heureusement. Nous.. On à eu un souci de fuite de gaz dans le domaine, au même moment. Une malchance n'arrivait jamais seule, après tout.

Mais rapidement son regard se lève à nouveau sur les étoiles, esquissant un sourire à la remarque d'Aaron. Certaines choses changent, et d'autres ne changeront jamais. souffle t-elle à son interlocuteur, bref sourire aux lèvres. C'était rassurant finalement. Qu'au moins un élément du décor n'ait pas été sali par la mort, ou les dégradations du temps.

Et si elle s'en doutait un peu, Aaron lui confirme pourtant qu'ils ne pourront pas s'éterniser. Vous reviendrez tu pense ? Tu ne voudrais quand même pas rater cette première mise en bouteille de vin ? le taquine à nouveau Faith avec un sourire, hochant la tête à l'idée de cette terrasse.

On pourra regarder ça demain si tu veux ? Quand Tori aura accouché, ça pourrait être agréable pour elle de passer un peu de temps ici avec son bébé, maintenant que tu le dis. Et pas que. Ou alors, tu pourrais venir quelques jours l'été, avec les tiens. Les pluies d'étoiles filantes se voient nettement mieux depuis des années. En partant du principe qu'ils seraient encore tous en vie à ce moment là, en tout cas. Continuant de discuter encore une bonne heure, avant d'aviser Bruce et Peter entamer leur premier tour de garde du soir, relevant la tête vers Aaron avec un sourire, alors que s'annonçait la fin de la soirée. Le remerciant pour l'instant passé, qui avait eu le don d'apaiser un peu ses nerfs, non sans qu'elle ne puisse s'empêcher de demander.

J'espère qu'on remet vite ça. Peut-être, peut-être pas. Il y avait eu ce sous entendu d'infirmerie qui trottait encore dans sa tête, se retenant de refaire une remarque sur la question, alors qu'elle se reculait d'un pas. Passe une bonne nuit.