De ce qu'il avait pu en constater, oui, Mary était effectivement très mature. Même s'il y avait une part d'elle qui ne grandissait pas, un côté très enfantin même qui prouvait qu'elle avait dû forcer cette maturité, qu'elle n'était pas naturelle.

Il lâcha un rire à sa petite réflexion sur son nombre d'enfants, hochant la tête en posant un air faussement exténué sur son visage.
La discussion prit une tournure moins légère quand il osa confier ses tourments, tout ce qui lui prenait la tête et le rendait si isolé depuis longtemps à présent. De véritables paroles de dépressif-suicidaire, même, il en avait conscience. Ça ne le rendait même pas triste de le savoir. C'était … juste comme ça. Certains avaient la force mentale. Pas lui.

Il pinça les lèvres, tripotant sa tasse, yeux portés vers les flammes qui dansaient inlassablement dans la cheminée. Ne relevant le regard que brièvement vers elle, quand elle changea de place pour être plus proche de lui, il força un sourire, frappé par son parfum agréable.

Précisément, oui.

Parce qu'il savait qu'elle comprenait profondément ce qu'il disait, qu'il n'avait pas besoin de se fatiguer à expliquer, et qu'il savait que cela raisonnait en elle.
Il tourna le visage vers elle, eut un sourire fatigué à ses nouvelles questions et prit le temps pour y réfléchir sérieusement, laissant son regard inconsciemment vadrouiller sur les jolis traits de Hope. Ce qui lui plairait ? Ce qu'il voulait faire, voir ? Dans son esprit, aucune image ne jaillissait naturellement.

Pas vraiment, finit-il par admettre dans un haussement d'épaules, détournant de nouveau le visage vers le feu. Mais … c'est pas grave. J'me contente d'être utile pour les autres. Ça me donne l'impression d'être vivant. Et d'effectivement, servir à quelque chose. De pas être ... bon à rien.

Quitte à se mettre en danger pour des combats qui n'étaient pas les siens, quitte à risquer sa peau à chaque instant. Pour être honnête, ça l'arrangerait d'y passer. Mais avant ça, il souhaitait aider les siens. Si ça pouvait éviter à certains de mourir alors qu'ils voulaient vivre, alors il était prêt à le faire.

On s'y fait, tu sais, au fait de ne plus être la personne qu'on était, avant, souffla-t-il encore. Même si ça donne l'impression de s'être trahi soi-même. Tu vois ce que je veux dire ?

Il posa sa tasse sur la table basse, vint frotter son visage pour ensuite lâcher un rire sans joie.

J'ai tellement rien à voir avec qui j'étais quand j'étais jeune adulte. Je crois que je me foutrais de me gueule si je me voyais.

Il finit par secouer la tête dans un soupir, effaçant les traces de sa torpeur dépressive de solitaire.

Enfin ... Et ... et toi ? Comment te sens-tu, en ce moment ?

Je t'aurais bien dis que je suis désolé, pour tout ce que tu ressens, mais je pense.. Elle se pince les lèvres, Hope, prend le temps de bien choisir ses mots. Elle appréciait Richard, énormément même, et ne voulait pas le froisser avec un mauvais choix de mots, et prendre le risque de le blesser. .. je pense que tu ne dois pas aimer qu'on s'apitoie sur ton sort, pas vrai ? Elle lui accord son éternel sourire doux, hochant la tête dans l'attente d'une réponse positive. Je n'ai pas de remède miracle, je ne vais pas te mentir - de toute façon je déteste ça -, mais tu sais que je suis là si tu as besoin. De parler.

Comme actuellement. Hope, durant un long moment, s'est trop laissée envahir par la douce présence de sa fille à l'époque, et en oubliait presque de prendre soin d'elle. De son corps, de son esprit. Et mis à part se mettre un coup de pied au cul du jour au lendemain, elle n'a pas d'autre solution. Néanmoins, garder tout ça pour soi n'est jamais bon pour la santé mentale, et elle espère que Richard n'hésitera pas à la trouver si il a besoin de se vider l'esprit. Et pour une fois, elle ne pense pas forcément à quelque chose de sexuelle.

Quoi ?! S'insurge la blonde, qui dépose sur son vis à vis un regard faussement en colère. Mais c'est pas bon ça Richou ! Oui, elle l'a surnommé de cette manière, et alors ? Elle se repenche pour se servir un autre verre. C'est pour ça que tu te sent pas très bien aussi. Tu sais qu'il faut aussi penser à soi ? La blonde revient ensuite se lover dans le creux du divan. Je vais te poser une question, même si je pense connaître la réponse : c'est quand la dernière fois où tu t'es vraiment amusé ? Il fallait y remédier, et vite.

Prenant une grande gorgée de son verre, la blonde affiche un mince sourire. Oh moi ça peut allez tu sais. Même si.. même si j'ai retrouvée ma fille, je peux pas dire que tout se passe à merveille. Son regard quitte le visage sombre de son vis à vis un instant, pour se plonger dans le liquide pourpre de son verre. Depuis.. depuis qu'ils ont brûlé le motel et retrouvée ma fille, et même si je suis dans un nouveau groupe quand même très soudé tu vois.. et bien, je me sens quand même seule. Malgré la réputation qu'elle se traîne, au moins au motel elle pouvait espérer parfois partager la chaleur d'un corps dans un lit. Et si son ex-époux est une véritable ordure, que ses manières de faire étaient sûrement surjouées, tout ça lui manque.

Finalement, elle adresse un sourire amusé à son voisin. On a l'air de deux pauvres idiots sur ce canapé.

Il eut un simple petit sourire en réponse à sa juste supposition. Que les gens le prennent en pitié, c'était bien la dernière chose qu'il désirait, et c'était bien pour ça qu'il taisait tout le temps ses tourments. Face à Hope, c'était … différent. Il se sentait capable d'êrte lui-même sans se sentir jugé, sans avoir l'impression de se lamenter ou de réclamer de l'attention. Il exposait juste des faits. Son état.

Ça me fait du bien de dire à haute voix ce qui me prend la tête, déjà, admit-il.

Il eut un instant de flottement quand elle réagit avec un peu de ferveur à la suite de ses mots. Il cligna des yeux, la laissant enchaîner, soufflant du nez en secouant la tête. Il ouvrit la bouche à sa question. La dernière fois qu'il s'était amusé ? Merde alors. Il n'en avait aucune foutue idée.

J'ai bien des moments un peu plus tranquilles que d'autres, ou des activités qui me vident l'esprit, mais s'amuser ? Je crois que je sais même plus comment on fait. Tu t'amuses, toi ? Comment tu fais ?

Tout ce qui n'était pas de l'ordre de l'utile à la survie lui paraissait toujours si futile que son cerveau avait mis un point d'honneur à ne jamais se laisser tenter, au point où il n'était même pas sûr d'être capable de lâcher prise à ce jour. Danser ? Faire un jeu ? Rire ? Futile.

Au tour de Hope de se confier à son propre sujet. Il laissa planer un silence.

Je comprends.

Se sentir seul, cette sensation lui collait à la peau depuis longtemps, beaucoup trop longtemps à présent. C'était même au-delà que de partager sa vie avec quelqu'un. Ça allait jusqu'au fait de se sentir en décalage avec le monde, avec les gens. De ne plus être assez présent pour ne serait-ce qu'espérer vivre encore de belles choses. Comme s'il ne le méritait plus.

Il tourna le visage vers elle à ses dernières paroles, posant un sourire sur son visage, en écho au sien. Deux idiots sur le canapé, à se lamenter, à ressasser le passé et les souffrances. De quoi Richie aurait envie, là, de suite ? Aucune foutue idée. C'était comme si son cerveau, d'aussi loin qu'il n'arrivait jamais à le mettre sur off, était en panne d'inspiration dès lors qu'il s'agissait de ses propres désirs non-instinctifs et de survie. Alors, généralement, il lisait, tentait de s'instruire au mieux, de nourrir ses connaissances et sa mémoire, parce qu'il avait peur de perdre la tête pour de bon.

Le haut de son corps se tourna un peu plus vers elle. Il cala son bras sur le dossier, sa tête sur sa main, dardant sur la jolie blonde un un regard un peu plus vibrant qu'au départ, plus vivant. Le simple fait qu'elle ait pris le temps d'en passer un peu avec lui, plutôt que de le laisser seul comme beaucoup l'aurait fait, ça lui avait fait du bien. Non pas que les autres avaient tort d'agir ainsi. Après tout, Richie donnait toujours à croire qu'il préférait être seul. Mais ... il lui en était reconnaissant.

Au moins on est pas tout seul. Il paraît que moins plus moins égal plus. Donc d'un point de vu extérieur, on doit passer pour deux personnes qui refont le monde ensemble. C'est vachement plus flatteur.

La jeune femme eut un sourire bancal face aux mots de son vis à vis, déçue d'apprendre toutes ces choses. C'était un bon gars, Richard - en plus d'être un bel homme -, alors apprendre qu'il ne savait rien faire d'autre que.. survivre ? Pour l'ancienne actrice, c'était inconcevable. Ca l'attristait. Ce n'était même pas étonnant, du coup, de le trouver sur ce canapé à ruminer dans son coin. Elle réfléchissait alors, Hope, à savoir comment réussir à le dérider un peu. A trouver des idées pour que, parfois, il pense à autre chose que survivre.

Mais sur le moment, rien ne lui vient, alors elle décide de rester silencieuse. Parce qu'avant les retrouvailles avec sa fille, avant la chute du motel, Hope tentait de se sentir vivante surtout en se mettant en danger. Elle apprécie l'homme à sa gauche beaucoup trop pour lui conseiller de mettre sa vie en danger, et ça serait illogique après lui avoir elle-même demandé de l'aide. De toute façon il ne semble pas dérangé par le silence qui s'installe dans le même temps, et décide de continuer sur cette voie là.

Elle se contente de jouer avec le bord de son verre, osant un regard dans la direction de Richie alors que ce dernier se tourne vers elle, pour se mettre à l'aise certainement. Hope ne le regarde que brièvement, avant de détourner ses yeux dépareillés, sentant une vive et douce chaleur se répandre dans ses joues. C'est quoi ? Elle rougit ? La blonde tente même de contenir un petit sourire dans le creux de ses lèvres, et boit une grande gorgée de son verre. Avec un peu de chance, elle pourra faire passer ça pour un effet secondaire du vin.

Ouais, vue comme ça.. Lui répond-elle, un peu à côté de la plaque. La dernière fois qu'elle s'est retrouvé dans cet état ? Elle ne saurait dire. Néanmoins, pour ne pas passer pour une idiote, elle reprend, en quittant le canapé : Donc, tu disais que tu ne savais pas t'amuser ? Il fallait qu'elle bouge, qu'elle se mette en mouvement pour ne pas se liquéfier sur place. Vidant d'une traite d'ailleurs son verre, elle le dépose sur la table basse en tendant une main vers Richard. Allez, debout, on va danser un peu !

Il y eut un instant de silence, de flottement. Pas désagréable aux yeux de Richie. Il sentit, vaguement, Hope se tendre, ou du moins, quelque chose se passer de son côté. C'était lui, qui la mettait mal à l'aise ? Avec ses mots ? Son attitude ? C'était bien quelque chose à laquel il faisait toujours très attention, vis à vis des femmes. À leur époque, rares étaient celles qui n'avaient pas vécues d'expérience traumatisantes avec les hommes. Il ne voulait surtout pas leur faire peur ou relancer ces tourments.

Mais la jeune femme se reprit avant qu'il n'ait le temps de se questionner réellement, sautant sur ses jambes pour lui faire face, les yeux pétillants d'une nouvelle malice. Il l'observa descendre son verre, puis tendre la main vers lui. Et son injonction lui arracha un éclat de rire.

Danser ?

Il secoua la tête, amusé, un peu pris de court aussi. S'il s'attendait à ce que sa soirée se termine comme ça ...

Je n'entends aucune musique.

Malgré ça, presque par un conciliant automatisme, sa main se referma sur la sienne et à son tour, il se mit debout.

J'étais bon danseur, dans ma jeunesse, se confia-t-il sans pour autant oser faire quoique ce soit. J'ai fais mes études dans un cirque. Même si ce n'était pas mon domaine de prédilection, j'ai dû m'entraîner aussi.

L'idée de Hope était amusante, un peu décalée, mais surtout surprenante, et Richie n'était pas un rabat-joie ou quelqu'un d'aigri contrairement à ce qu'il pouvait faire passer.
Un léger sourire restait gravé sur son visage, creusant partiellement les rides d'expression au coin de ses yeux.

Es-tu une danseuse, miss Hope ?

Sa deuxième main se tendit devant lui pour cueillir la sienne. Il la fit tourner doucement, un peu pour se donner à lui-même une contenance. Ce genre d'improvisation, il n'avait pas l'habitude, et ça le tendait un peu. Mais ... c'était un peu le problème qui le plongeait dans un blues constant. Car il ne se laissait jamais porter, et encore moins pour des choses comme ça. Futiles, lui chuchotait sa petite voix interne.

A sa première question, la blonde se contente de hocher la tête avec un grand sourire, bien décidée à le faire sortir de sa zone de confort. Penser à autre chose que ses problèmes, même le temps de quelques minutes, ça ne pourra lui faire que du bien. Elle espère en tout l'aider en tout cas. Pour la musique ce n'est pas bien grave. Ce n'était qu'un petit détail sans importante. Le tout c'est d'avoir le même rythme. Le rassure-t-elle, pour faire pencher la balance vers un oui.

Il finit par accepter, pour le plus grand bonheur de l'ancienne actrice, qui savoure les premières secondes la douce chaleur de sa main. C'était bizarre, mais agréable. De ne pas être vue comme un vulgaire bout de viande. Oh, pour de vrai ? Des études de cirque ? Elle a un sourire et un regard suspicieux, peinant à y croire. C'est.. Je sais pas, je t'imagine mal faire ça. Dans son esprit, elle imagine déjà Richie faire des salto dans tout les sens sous un chapiteau, crier aussi olé à tout va. Mais c'était marrant et agréable d'apprendre ce genre de petits détails.

Un petit sourire timide se faufile sur ses lèvres, tandis que sa main libre se glisse jusqu'à l'épaule de son cavalier du soir. Elle hoche la tête. Je n'avais pas le choix. Je devais bien réussir à séduire certains réalisateurs de cette manière. Une façon comme tant d'autres de se faire une place dans le castings des plus grands films. Hope se laisse doucement entraîner par l'homme, tournant sur elle-même avec grace avant de revenir contre lui.

A l'endroit exacte où elle lui écrase un pied. Elle se tend. Oh! Excuses moi.. J'ai un peu perdu l'habitude. C'était quand la dernière fois qu'un homme l'a faite danser ? Mais la blonde ne perd pas son objectif de vue, et continue de se laisser guider en veillant à ne pas le blesser tout le long de la danse. Hope fuit son regard, à quelques rires gênés ; clairement, elle a la sensation de retourner dans ses jeunes années. Cette période où le plus beau garçon du lycée vous invite à danser. J'espère que je ne te fais pas honte. Plaisante-t-elle d'ailleurs, dans une veine tentative pour éliminer la tension dans ses veines.

Elle se sentait.. toute petite. Une drôle de sensation, horrible surtout, de ne pas être capable de se comporter normalement. De ne pas être capable de soutenir son regard plus de trois secondes. Au moins, elle espérait que Richie passe un bon moment en sa compagnie, que ça lui permettait l'espace de quelques minutes, de mettre ses problèmes en suspend. De son côté au moins, c'était bien le cas.

Et..elle sait pas vraiment pourquoi, si c'était le moment paisible qu'ils partagent, le comportement de Richie à son égard depuis qu'ils se connaissent, un besoin soudain de passion ; ses yeux dépareillés s'accrochent au regard de son partenaire, cessant tout mouvement. Sur la pointe de ses pieds, la blonde se hisse pour saisir les lèvres du thérapeute avec courage. Un baiser tendre, comme elle n'en avait plus fait depuis longtemps, avant de s'arrêter aussitôt. Je.. je suis désolé. Je me suis un peu laissée emporter. Souffle-t-elle d'une petite voix, relâchant la main et l'épaule de l'homme pour reculer.

Pas besoin de musique, en effet. Leur deux corps se mirent à se mouvoir doucement, dans un rythme naturel qu'ils ne forcèrent ni l'un ni l'autre.
Il hocha la tête, sourire aux lèvres, avant de lâcher un petit soufflement de nez s'apparantant à un rire. Ses yeux pétillèrent, taquins.

Ah ? Tu m'imaginais faire quoi, comme études ? Un truc barbant, je suppose, genre … de psycho … ou d'histoire. Ou pire encore ! Un truc scientifique !

La main de Hope se pose sur son épaule, celle de Richie, le long de sa taille. Leurs doigts s'enlacent. Incroyable comme ces mouvements étaient naturels. Cette proximité avec la jeune femme n'était pas désagréable. Surprenante, c'était certain, mais pas désagréable. La dernière femme qu'il avait tenu de cette manière était la sienne, il y a bien dix ans de cela. Après la mort de Melynda, Richie ne s'était tourné que vers les hommes.

Hope se débrouillait bien, et lui avoua avoir un peu d'expérience … qu'elle démentit pourtant en lui marchant sur le pied. Un rire échappa à Richie, mais ça le rassurait un peu, de ne pas être le seul un peu malhabile.

Pourquoi tu me ferais honte ? J'ai l'impression d'avoir tout le contenu d'un placard dans le derrière tellement je me sens tendu !

Piètre plaisanterie pour qu'elle comprenne qu'elle n'avait pas, en sa présence à se sentir gênée.
Se laissant s'emporter, Richie, oublia, l'espace d'un instant, de se tarauder l'esprit. La douce chaleur des flammes, la lumière orangeâtre progettant des ombres sur leur visage et sur les murs, et … la mélodie, qui glissait, doucement, sans forcer, dans son esprit.

La seule chose qui le ramena vaguement à lui fut le regard de Hope, qui accrocha au sien d'une manière différente, et les deux qui arrêtèrent de bouger presque en même temps, comme si une bulle vint les envelopper d'un seul coup. L'atmosphère parut changer. Et avant que Richie n'ait le temps de lancer une énième vanne pour désamorcer la situation, la jolie blonde approcha son visage pour poser ses lèvres sur les siennes.
Le père de famille demeura ainsi, bouche entrouverte, incapable de se situer par rapport à cet acte de bravoure soudain. Elle s'écarta un peu, s'excusa, même, et lui ne put que rester comme ça, à réfléchir à toute allure et malgré lui à ce que cela venait de créer en lui. Il voulut peser le pour et le contre, mais ... il oublia.

Est-ce que … est-ce que c'est le vin qui te fait agir ainsi ?

Ses lèvres s'étirèrent dans un demi-sourire. Il hésita encore une seconde, sonda le visage de Hope, sa manière de se tenir. Il attrapa sa main alors qu'elle se dérobait à lui, s'approcha, lui, d'elle, attentif à son langage corporel.

Est-ce que je peux me laisser emporter, moi aussi ?

Son autre main vint se glisser sous son menton pour relever son visage et l'inciter à le regarder dans les yeux. Dans une ultime demande, il ajouta, approchant ses lèvres jusqu'à presque frôler les siennes:

Puis-je ?

Sa voix s'était abaissée en un presque murmure. Il ne savait pas pourquoi il faisait ça, pourquoi il n'entendait pas la petite voix dans sa tête. Il savait, pourtant, qu'au moindre signe d'évitement de Hope, il fermerait aussitôt les portes à tout ça, d'aussi loin qu'il n'aurait jamais imaginé être si proche d'elle?