J’acquiesce à leurs remarques, avancer doucement, en toute discrétion et les éliminer les uns après les autres. Un plan basique mais efficace.
On va d'allées en allées, mais pendant une seconde mon attention est attiré par l'étage, c'est fugace, mais je le vois, une énorme masse, enfin une paire d'épaule disproportionnée. Ce n'était pas bien dur de comprendre, en haut nous attendait un rôdeurs très grand, mais surtout très large...il faudrait une sacrée détente pour l'avoir discrètement, Mark pourrait sans doute, moi j'étais trop petite pour l'avoir dans la tête avec un simple coup de couteau....c'était bien notre veine, j’essaie de me recentre, de recadrer mon attention là où elle devait être le plus immédiatement. Je préviendrais les autres à l’escalier, là, entouré de mort ce n'était pas vraiment le moment de discuter en buvant du thé.

Tic et Tac m'ont devancé, j'aperçois l'ombre de Mark pas loin, sa stature qui filtre en filigrane entre les rayons et... Moon dans une posture qui aurait pu être drôle si on était pas dans une zone aussi dangereuse. Je la vois, sa manche qui bloque, le rôdeurs qui s'avance, heureusement le machin est pas plus vaillant que les autres, sa gorge à moitié arrachée, reliquat de ces derniers instants, l'empêche heureusement d'émettre le moindre sons.

C'était une aubaine.

S'il avait vu Moon, moi pas, je réussi à me faufiler rapidement pour lui enfoncer mon couteau à la base du crane. Le bruit est dégouttant, mais il s'écroule sans qu'il n'y ait de victime ou que ses petits copains ne soient alertés.
Je l'aide à se dépêtrer de là où elle s'était accrochée, histoire d'aller plus vite et de ne pas risquer d'en ramener d'autre.
Clairement, je pense qu'elle aurait pu se démerder sans moi, mais avec son vêtement embroché, le moindre faux mouvement aurait pu réveiller toute la pièce.

Marck lui continue de s'avancer, je l'avais vu aux aguets, prêt à agir pour aider si le besoin s’en faisait sentir, maintenant que nous étions en sécurité, il continuait son bonhomme de chemin, s'occupant même d'un rôdeur.
Je ne vois que le cadavre tomber et vu la taille de la silhouette, ainsi que le visage dégoutté de l'homme, il ne faut pas bien longtemps pour comprendre.

Un enfant.

Autant on se faisait aux rôdeurs, y'avait pas le choix, mais la version miniature était jamais agréable à tuer. J’espérais quand même que ça serait le seul, outre le moral qui risquait d'en prendre un coup si on continuait à en croiser, leur taille posait problème, on ne les voyait pas ou très peu et ces saloperies pouvaient vous surprendre beaucoup trop facilement.

Le corps s’écroule avant de m’atteindre, un soupir m’échappe et je jette un regard autour de nous. Aucun autre mort ne semble avoir entendu. « Merci. » Une ébauche de sourire pour Nova qui m’aide à détacher ma manche après m’avoir sauvé la vie. Ou, à tout le moins, d’avoir averti tout le voisinage. J’en profite pour parcourir rapidement le rayon, rempli de trucs inutiles et recouvert de poussière. Je secoue la tête et grimace à l’intention de Nova. Peut-être trouverons-nous ce qui nous intéresse plus loin.

J’avance à sa suite, mon attention se tournant quelques instants du côté de Mark, qui continue de s’en sortir fort bien. Même si mon regard s’attarde sur la cible qu’il vient d’abattre. Il y a des choses auxquelles il est difficile de faire face, même après tant d’années. Et je crois que pour la plupart des personnes, des personnes ayant encore assez d’humanité, les enfants restent… sacrés, toujours à protéger, à préserver. D’autant plus pour ceux et celles étant, ou ayant été, parents. Comme Mark. Mais il continue d’avancer, quand bien même son visage est fermé.

Je me reconcentre sur Nova et ce qui nous entoure, continuant d’avancer à sa suite. Je m’arrête au coin d’un rayon, mon couteau à la main, et m’approche d’un mort qui me tourne le dos. Et fort heureusement, je parviens à le rejoindre sans mal, sans obstacle ou manche emprisonnée cette fois-ci. Il ne m’entend ni ne me sent arriver, et mon couteau se plante dans son oreille. Il tombe dans un bruit sourd et je rejoins Nova. « Les escaliers. » Je désigne la porte qui doit mener à l’étage, et sursaute presque quand Mark apparaît à nos côté. « Deux en moins. Ils étaient là depuis un moment visiblement. » J’ai un hochement de tête et reprends dans un murmure, toujours attentive. « Je n’ai rien vu d’intéressant dans les allées, tout a été pillé suffisamment de fois pour ne plus rien laisser. » Il a un ombre de sourire et tapote son sac. « Pas tout. J’ai trouvé deux paires de jumelles, normales, mais c’est toujours utile. » « Et bien… Tu remontes le quota chance à toi tout seul. » « C’est pas de la chance, c’est du talent. » J’ai un rire silencieux et tire lentement la porte, qui pour le coup, s’ouvre en silence. Je leur fais signe, les laissant passer, m’assurant qu’aucun mort ne nous voit.

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