Re: Let the -Sun-shine

Mar 5 Avr 2022 - 15:25

« Eh bien c'était... facile. »
Sans doute un peu trop. L'effronté semble être revenu à la raison, ou du moins à une forme d'apaisement. Surprise, déstabilisée par l'aisance avec laquelle l'homme s'adapte, la nippone jauge son camarade du regard à la recherche d'une quelconque forme d'hypocrisie. Elle n'est pas sûre d'en déceler. Et à ce titre, elle finit par hocher la tête pour lui signifier que l'incident est clos. Et presque oublié.

« Les américains n'aiment pas les texans ? » poursuit-elle. Cette rivalité entre États américains la surprendra toujours. Il s'agit pourtant d'un même peuple. Toutes ces tensions, ces petites moqueries revêtent un caractère étrange. « À cause des westerns ? » Elle marque là l'une de ses lacunes en géographie. Et prouve aussi qu'au final elle sera toujours plus nippone qu'américaine. Mais pour elle, l'image du cow-boy marlboro qui incarne les États-Unis à l'étrangers est belle et bien texane. Alors au final ne seraient-ils pas tous jaloux du Texas ?

Mais l'Amérique est étrange. Composée de plusieurs pays réunis en un seul. Et l'exemple que Jeremiah lui donne sur les gens qui confondent les japonais, les chinois ou les coréens met en exergue ce qui lui échappait encore partiellement jusque-là. « Difficile de vous donner tort... » Comme tant d'autres étrangers, elle a elle aussi souffert du racisme. Ou de la simple méconnaissance des gens. Pour l'avoir éprouvé, elle comprend alors ce qu'à pu ressentir le bûcheron. Ce qui la mène inévitablement à se courber en avant, à nouveau : « Veuillez me pardonner pour ma légèreté. » Le geste comme les mots sont mécaniques, hérités de l'habitude et d'une culture dans laquelle chaque offense se doit d'être corrigée, et réparée.

« Vraiment ? » doute--t-elle lorsqu'il lui annonce qu'il sait très bien qui elle est. Elle en doute. Car même elle n'est pas bien sûre de le savoir. Mais il semble bel et bien avoir entendu parler d'elle. « Je ne me soucie pas de ma réputation ! » Et pourtant, elle devrait. Surtout qu'elle n'a pas l'impression qu'elle soit forcément très positive.

Et puis sans trop comprendre pourquoi, l'homme se met à mimer ce qui ressemble à « Pour le Kung-Fu ? » Ou peut-être du karaté ? « Pour chasser les mouches ? » Ses gestes sont désordonnés. Et même si Sun suppose qu'il ne cherche pas à se moquer, sa rigueur proteste. « Vous êtes... déconcertant, Jeremiah-Kun. » Oui, c'est un drôle d'oiseau. Qui encore une fois, prend les choses avec trop de légèreté. Mais le contraste n'est pas difficile à faire avec une femme qui, elle, au contraire, prend les choses trop sérieusement. Quelque part, on dirait que le feu vient de rencontrer l'eau.

« Vous vous sentez apte à poursuivre ? » Oui, elle est bien en train de l'inciter à courir avec elle. Parce que sans trop savoir comment, il est parvenu à susciter son attention. Un peu comme un animal qui, dans un zoo, serait suffisamment étrange pour obtenir la curiosité des visiteurs. Un ornithorynque, peut-être ? « Je fais du kendo, en réalité. » poursuit-elle alors qu'ils se remettent à trottiner. À un rythme moins formel. « C'est l'art du sabre. De l'escrime japonais, si vous préférez ! » simplifie-t-elle. Mais le bâton en bambou a remplacé les katanas. Tout comme la modernité a écrasé la plupart des traditions à l'extérieur du japon. « Je donne des cours le jeudi soir, sur les terrains d'entraînement. » Du moins lorsque les militaires ne les réquisitionnent pas pour des exercices surprises. « Ca vous tenterait ? » C'est gratuit, en plus. Même s'il faut payer de sa personne.
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Re: Let the -Sun-shine

Dim 10 Avr 2022 - 22:14

“Tout est facile, ce sont les gens qui se compliquent la vie” affirme ce dernier en tapotant sa tempe de son index à plusieurs reprises. Il n’en pense pas le moindre mot mais dans ce contexte précis, ma foi, ça fait plutôt sens. Du moins dans un domaine social. Pas besoin de tortiller des miches quand la route était droite, aussi droite que la Japonaise qui incline sa tête d’un geste vif. Il se retient de nouveau de sourire pour ne pas la vexer. Bordel, de tous les culs serrés du camp, elle entrait facilement dans le top cinq. “Les western, au Texas….hum hum, va falloir revoir votre géographie très chère. Mais j’avoue, les bottes et le chapeau, ça sème le doute” lui accorde ce dernier sans se lancer dans un long débat pour expliquer en quoi elle se trompe. Ce serait chiant et à part le faire se sentir, l’espace d’un court instant, supérieur, il n’en voit pas l’intérêt. Sa fausse vexation a finalement tapé dans le mille et quand il la voit s’incliner comme les films de Samouraï qu’il a un jour regardés, il doit se mordre l’intérieur de la joue. Ça lui rappelle aussi qu’il n’a toujours pas maté Kill Bill avec Zelda… parce que clairement, Sun lui apparaît tout droit sortie d’un film de Tarantino. Et il ne doute pas qu’elle puisse les éclater les nougats d’un “hiya” strident.

Acquiesçant simplement à son interrogation, il ne peut qu’être d’accord avec la suite de ses mots. “Enfin une parole sensée!” lâche-t-il sur le ton d’un Hallelujah. Elle se moque de sa réputation, il se contrefout de la sienne, c’est donc leur premier vrai point commun. Probablement pas pour les mêmes raisons ni la même profondeur d’esprit, mais ce n’est là qu’un détail superflu.

Arrêtant ses mouvements ridicules quand elle compare ça à de la chasse aux mouches, il émet une grimace blasée et se renfrogne l’espace de quelques secondes. “Jeremiah-Kun” répète-t-il en relevant le menton et en bombant le torse. Un large sourire se peint sur ses avant qu’il ne fronce les sourcils et ne baisse à nouveau les yeux sur elle, suspicieux. “Ça veut pas dire trou du cul ou mouche en japonais hein?” Histoire d’être sûr que le suffixe est aussi classe qu’il sonne doux à ses oreilles. “Mais déconcertant ça me va. Et laisse moi deviner. Tu n’aimes pas être déconcertée?” Elle avait l’air plutôt carrée et réglée comme un coucou suisse. Pas du genre à aimer les surprises et l’imprévu et donc, pour une femme comme elle, un type comme lui qui prenait tout à contre pieds pouvait être un brin… effectivement… déconcertant.

Alors qu’elle propose de reprendre les exercices, il regrette un instant de laisser son ego s’en mêler, même si ce dernier n’est pas des plus développés. “J’vais le sentir demain mais ouais, j’te suis.” Enfin il va essayer. Évitant de trop parler pour ne pas ruiner sa respiration et trahir sa fatigue au bout de quelques enjambées seulement, il ne peut tout de même pas cacher sa petite mine appréciatrice quand elle précise sa discipline. Un personnage de Tarantino, maintenant il en était certain. Il peut même visualiser son minois dans la scène des sabres avec Lucy Liu et la blonde dont il ne se rappelle plus le nom.

Arquant un sourcil surpris quand elle l’invite à l’un de ses cours, il se dit qu’il ne lui aura fallu que quelques minutes pour passer de l’agacement à un apprentissage gratis. C’est qu’il faisait des progrès socialement parlant l’homme des bois. À moins que… “T’as très envie de me faire mordre la poussière hein?” Se marre-t-il. Mais il est curieux, et surtout, s’il sait se débrouiller en extérieur et survivre seul avec sa bite et son couteau, s’il peut rétamer un type en combat singulier si tenter que ce dernier n’ait aucune technique, il serait stupide de rater une occasion de se perfectionner. “Mais je suis un masochiste qui s’ignore. Deal pour jeudi soir. Je suis prêt à souffrir.” Et puisqu’elle propose ses services en ce sens… “Va falloir que je trouve quelque chose à t’apprendre en échange alors. Donnant donnant, c’est plus fair-play” affirme ce dernier en se concentrant de nouveau sur sa respiration alors que ses cuisses commencent à le tirer.
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Re: Let the -Sun-shine

Lun 11 Avr 2022 - 17:51

« Le cow-boy Marlboro est texan... »
Elle en était du moins persuadée. Sun esquisse une moue vaguement contrariée mais contrairement à une certaine adolescente du camp, elle sait lorsqu'elle doit écouter et s'en remettre aux connaissances plus avisées que les siennes. Alors oui, peut-être que s'est trompée. C'est un peu désagréable, sans plus.

« Il y a probablement un mot de trop, dans votre phrase. » se permet-elle de noter lorsqu'il lui fait remarquer, peu après, qu'elle a enfin dit quelque chose de sensé. Cet homme semble fonctionner à la provocation et le meilleur moyen de combattre ce genre de personne se résume à l'ignorance, ou au désintérêt. Elle ne relève pas, donc. Même si elle l'interroge du regard comme si elle se demandait ce qu'il aspire à obtenir de cette manière. SI ce n'est, peut-être, un bon coup de shinaï à l'arrière du crâne.

Pourtant elle fait de son mieux, Sun. Bon, oui, elle ne fait pas non plus des efforts surréalistes. Mais elle se montre mesurée, calme. Comme d'ordinaire, en fait. Tandis que l'autre lui demande maintenant si le suffixe qu'elle lui a accordé est synonyme d'insulte. « À votre avis ? » rétorque-t-elle sans lui prêter l'attention qu'il semble quémander. « Si je voulais vous insulter, je l'aurais fait en anglais. » Car c'est la langue qui lui a toujours semblée la plus adaptée pour s'abaisser à ce niveau-là. Allez savoir pourquoi... « Qui aime être déconcerté ? » demande-t-elle ensuite, plus sérieuse, lorsqu'il lui demande si elle apprécie ce sentiment. Il n'est que la preuve d'un manque de préparation, ou de compétences. Un échec. « Oh, vous avez cru que c'était un compliment ? » semble-t-elle s'amuser un instant. Bon, oui, dans ces circonstances on peut dire que c'était un peu le cas. Mais il n'a pas mérité qu'elle lui accorde cette petite victoire. « Le kun est une marque de politesse neutre. » conclue-t-elle, comme pour le rassurer. Et pour qu'il ne laisse pas trop le champ libre à son imagination non plus.

Finalement elle trouve une forme de réconfort lorsqu'ils reprennent leur footing et que l'homme semble enclin à croire qu'il paiera les efforts qu'il consent à faire aujourd'hui. « L'esprit ordonne au corps, Jeremiah-kun. Toujours. » indique-t-elle sur ce ton sérieux qui prouve bien qu'elle peine à prendre les choses avec légèreté, ou au second degré. « Votre êtes le maître. » Elle tapote son index sur sa tempe et lui adresse un petit regard en coin. Il n'a rien d'un papy, si ça peut le rassurer. Et elle le soupçonne d'en être parfaitement conscient.

« Non, il n'y a rien de personnel. » lui assure-t-elle ensuite lorsqu'il la soupçonne d'avoir très envie de lui faire mordre la poussière. Elle s'autorise même un vague sourire pour le réconforter. « Mais si vous devenez un meilleur combattant alors c'est le groupe entier qui y gagne. » Elle ne voit qu'un intérêt supérieur, bien au-delà du personnel. « Je vous ai donné des raisons de penser le contraire ? » finit-elle par s'étonner, se demandant si elle n'aurait pas commis un impair malgré elle. S'est-elle montrée trop agressive ? Pas assez ouverte ? La légèreté américaine est un code qu'elle n'a jamais fait l'effort de maîtriser.

Là où Sun est à nouveau déstabilisée, c'est lorsque Jeremiah semble vouloir lui offrir quelque chose en échange de ses cours. Ce n'était pas le but de la démarche. Mais le geste est néanmoins appréciable, quoique inutile. « Et que voudriez-vous m'apprendre ? » Elle n'a rien contre l'idée, bien au contraire. Mais elle suppose qu'elle est en droit de se questionner sur les connaissances qu'il pourrait lui apporter. « Comment courir sans regarder devant soi ? » Elle dévoile une rangée de dents blanches. Peut-être est-ce même la première fois qu'il voit son sourire. Et si c'est le cas, ce n'est alors que brièvement. oui, c'est bien une blague qu'elle vient de lui faire. Et le petit pouffement qu'elle étouffe pourrait presque en témoigner, non ?
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Re: Let the -Sun-shine

Dim 17 Avr 2022 - 23:30

“Ouais, sauf qu’il faut pas confondre western et cow-boy” répond-il sur un ton prétendument mystérieux qui sonne faux, décidant au passage qu’il n’alourdirait pas davantage l’ambiance en extrapolant encore plus sur le sujet. Il l’avait suffisamment emmerdé avec ça et ce n’était plus si amusant qu’au début. Humeur changeante au fil de l’échange, il laisse un nouveau sourire éclairer ses traits alors qu’il lui offre une simple négation d’un mouvement de tête. Son côté très premier degré l’amusait plus qu’autre chose, lui qui ne prenait jamais rien au sérieux. Ou du moins était-ce là l’image qu’il se plaisait à renvoyer. On venait rarement faire peser sur les épaules le poids de ses propres soucis sur l’idiot du village et ça lui allait très bien comme ça. Le garde forestier préférait qu’on pense à lui pour aller boire un verre et se détendre. Le sérieux, il choisissait avec qui l’employer et l’entretenir et le nombre réduit de candidats convenait parfaitement à sa petite vie.

Haussant les épaules, il la juge effectivement trop droite dans ses bottes et trop honnête pour se jouer de lui. Sans doute trop respectueuse aussi. Et incroyablement coincée, même s’il retirait de l’équation leur différence culturelle. “Moi j’aime être déconcerté” affirme-t-il sur le ton de l’évidence. “La spontanéité, l’imprévu, la surprise. Avoir le contrôle de tout en toute circonstance m’ennuierait profondément. Ce serait sans saveur. Si c’est ton truc, grand bien te fasse mais je passe mon tour” Et encore, il minimisait son propos pour rester poli parce qu’il pensait clairement qu’elle devait se faire royalement chier dans son petit quotidien millimétré et bien rangé. Chaque chose à sa place, dans des petites cases symétriques, où rien ne devait dépasser. Il ne serait pas étonné qu’elle range ses épices de cuisine par ordre alphabétique et ses chaussettes par couleur et la pensée lui arrache un sourire, celui-ci mental.

S’inclinant poliment tout de même quand elle lui explique la marque de respect. “Très bien, ne m’appelle plus jamais autrement que comme ça” finit-il par rétorquer, pas peu fier le Jeremiah.

La suivant à petites foulées, il lui jette un regard en coin, la détaillant un instant des pieds à la tête. Le quadragénaire ne parvient pas vraiment à lui donner d’âge. Il avait toujours été très mauvais pour ce genre de choses et en avait vexé plus d’une si bien que ce dernier avait cessé d’essayer de deviner. “Reviens me voir quand t’auras quarante berges et redis-moi que t’es le maître” se marre-t-il en continuant pourtant sur la même lancée. Peut-être qu’il aimait qu’on le sous-estime, ça avait toujours été un gage de survie jusqu’ici.

“P’têtre bien” consent-il en ne trouvant rien à répliquer au fait que se perfectionner serait un atout pour lui et surtout pour les autres. Mais parce qu’il ne peut garder sa langue dans sa poche plus de deux répliques, sa question l’incite à reprendre ses petites taquineries, surtout avec quelqu’un pour qui le respect était si important. “Pas loin de neuf en réalité” ment-il sans honte avec un petit sourire en coin. Si elle demandait des preuves, il lui serait aisé de les trouver mais il s’arrête là présentement.
Un pas après l’autre, il n’a pas la moindre foutue idée de ce qu’il pourra lui apprendre en retour susceptible de l’intéresser mais sa question lui fait froncer les sourcils. Elle vient de faire une…. blague? Et ça ne lui aura pris qu’une dizaine de minutes d’échange? Sun… faire une blague? “Pourquoi pas? Ça t’éviterait de te manger le tronc d’arbre droit devant!” Il pointe un point invisible juste pour qu’elle ait le réflexe de détourner le regard, mais évidemment, il n’y aucun arbre et aucun danger.

Il reprend un peu de son sérieux, avant qu’elle ne décide de lui faire un fukuzimayagashi et l’envoie au sol. “N’importe quoi en rapport à la survie en pleine nature. J’suis pas le meilleur des combattants, ni le meilleur soldat, pas non plus le meilleur des hommes, mais ça je maîtrise. Quelques outils, l’immensité de la forêt et j’me débrouille” À elle de voir si elle y voit un intérêt quelconque. D’ailleurs, plus il y réfléchissait et plus il se disait que d’autres pourraient l’être. Fort Ward en avait ramolli plus d’un. Après cinq ans entre ces murs, pour les plus anciens, combien réussiraient vraiment à survivre seuls dehors?
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Re: Let the -Sun-shine

Mer 20 Avr 2022 - 2:11

- J'avais l'impression qu'ils étaient indissociables l'un de l'autre...
Mais elle est loin d'être une experte de l'Amérique, Sun. Et puis elle ne voit aucune raison de contester les dires de son interlocuteur. Ce n'est qu'un vague détail dans un océan étrange, rien de plus. Tout comme le fait que cet homme aime être déconcerté. Selon lui, parce que c'est ce qui fait la saveur d'une existence. Tu parles du contrôle comme d'une tare qui asseptise la vie. s'étonne-t-elle. Alors que c'est pourtant le meilleur moyen de la conserver. Leurs perceptions sont dissonantes. Et pourtant le fait que ce Jeremiah soit toujours vivant prouve qu'il existe bien des façons de survivre. Tu ne peuc pas toujours t'en remettre à la chance ou à la spontanéité. Ce sont des alliées volantes. Non, volages. se corrige-t-elle. Ne vous fiez pas à elle. Il n'y a que la maîtrise absolue du corps et des pensées qui peuvent compenser leurs absences.

Toujours est-il que ce débat semble voué à la stérilité. Aussi l'évocation du suffixe que la nippone a accordé à son aîné leur permettent de s'engager sur une voie moins mouvementée. L'incompréhension réglée, Jeremiah semble désireux qu'elle continue à lui donner du -kun. Ce n'est qu'une formule de politesse... lui fait-elle remarquer, ne comprenant guère son enthousiasme. Cela dit elle n'a pas particulièrement envie non plus de le balayer. S'il est heureux, tant mieux. Mais oui, je continuerai à vous appeler comme ça. Parce que c'est ce que les règles exigent. Alors oui, elle lui fait ce petit plaisir. Ne serait-ce que parce qu'il ne lui coûte pas grand chose, sinon rien.

C'est en tout cas l'instant où le duo reprend le footing et où Sun se sent obligée de fustiger la façon dont Jeremiah se réfugie derrière son âge. Quarante ans, ce n'est pas grand chose. Vous êtes dans la fleur de l'âge. Le déclin arrive, oui. Mais vous pouvez choisir d'avoir de l'emprise sur lui. Elle a bien noté le rire de son camarade, Masako. Mais elle ne comprend pas ce qu'il y a d'amusant. L'âge n'est pas un bouclier, mais un poids que tu dois t'entraîner à supporter. L'entraînement, toujours l'entraînement. Il est difficile de parler sans savoir et pourtant Sun reste convaincue que tout est maîtrisable. Du début à la fin.

Neuf raisons ?! Est-ce qu'elle lui a vraiment autant de raisons de croire qu'elle lui veut du mal, et que c'est personnel. Sun ralentit imperceptiblement son rythme, surprise par l'aplomb de son voisin. Impossible ! Elle s'est montrée courtoise. Elle en est certaine. Tu es un peu susceptible, c'est tout. Comme tous les américains, la plupart du temps, lorsque l'on pointe du doigt ce qui les dérange. N'empêche que tout ça, Sun, ça la perturbe. Donne-moi ces raisons, s'il-te-plaît ? Elle doit savoir. Car oui, ça la travaille.

Peut-être suffisamment, d'ailleurs, pour qu'elle se risque à faire un brin d'humour. Elle évoque le fait qu'elle pourrait lui apprendre à éviter les arbres. Et lui, que ce serait une bonne chose et qu'ainsi, elle pourrait éviter le tronc du conifère devant elle. Dans le doute, oui, bien sûr qu'elle jette un regard dans la direction indiquée. Avant de n'y découvrir que le vide. Oh. C'était une blague, donc, ça aussi ? C'était... drôle. indique-t-elle sur un ton qui prouve pourtant qu'elle n'a pas réellement pris son pied avec sa touche d'humour. Très drôle. Et maintenant elle comprend pourquoi elle n'a jamais réellement goûté aux plaisanteries. Elles sont trop... étranges.

Pourquoi n'êtes-vous pas resté dans la forêt, dans ce cas ? lui demande-t-elle lorsqu'il lui fait une offre. Il lui a fait comprendre que c'était son terrain. Un lieu où il aurait l'avantage. Loin de tout ça. La tranquillité est importante. Elle permet à l'âme de se ressourcer. Et puis il aurait conservé une forme d'indépendance alors qu'ici, il n'est qu'un pion de June parmi tant d'autres. Nous ne serions que les deux ? L'idée la dérange. Elle implique une forme de complicité qu'ils ne possèdent pas réellement et un rapprochement face à l'adversité. Sun n'est pas réfractaire à l'idée d'apprendre de nouvelles techniques de survie, loin de là. Mais elle aimerait surtout savoir ce qu'elle accepte. Vos intentions sont-elles nobles ? Oui, c'est surtout ça qu'elle aimerait savoir. Car on ne plaisante pas avec les entraînements, quels qu'il soit.

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Re: Let the -Sun-shine

Sam 23 Avr 2022 - 20:21

Levant les yeux au ciel face à son indécrottable vision des États-Unis, il ne surenchérit pas néanmoins, usé par avance de tout argument qui ne fera, de toute façon, pas mouche. Tout comme ses beaux préceptes lui passent au-dessus sans l’effleurer finalement. Tant de rigueur, tant de discipline, pour quoi? Survivre? C’était ça son argument majeur? Il espérait qu’elle se complaisait dans toute cette belle stratégie et parvenait à s’y épanouir, même si, de son strict point de vue peu évolué, le doute restait maître. “Tu généralises! Tu penses que ce qui fonctionne pour toi devrait être une espèce de doctrine adoptée par tout le monde pour le bien être de tous mais ça ne peut pas marcher! Et heureusement!” s’exclame ce dernier. Il imaginait un camp de robots maîtrisant leurs mots dans chaque interaction quotidienne. Autant retourner dans sa foutue cabane perdue dans les bois. “Ça fait quarante ans que je vis avec la chance et la spontanéité et devine quoi, j’suis toujours en vie. Combien de groupes militaires hyper entraînés et avec une discipline stricte sont aujourd’hui dans l’autre camp?” Celui des morts évidemment. Il comprenait qu’elle ait besoin de se raccrocher à tout ça. S’il avait une maîtrise absolue de ses pensées, comme le suggère si bien Sun, rien dans sa survie ne l’aurait conduit ici, dans ce camp, ne l’aurait conduit vers Layla. Toute cette résultante, tout ce qu’il avait aujourd’hui, le garde forestier le devait aux sacrifices liés justement à une absence de tout ce que vend la jeune femme.

Il ne dit pas ça pour la piquer ou la faire se remettre en question. C’est ce qu’il y avait de bien à être lui, il ne jugeait pas et se foutait royalement de la façon de faire et de vivre des autres. Il n’y avait pas un mode d’emploi unique et l’école de la vie ne se résumait pas à une liste de règles auxquelles se raccrocher.

Le beau discours continue et il préfère se concentrer sur sa foulée. Qu’elle survive à cinq années de privation à bouffer des racines, elle verrait le poids de l’âge. “J’t’en foutrais du déclin” se marre-t-il pourtant, reconnaissant que la formulation est bien envoyée.

Haha! La voilà, cette curiosité loin de ses dictats si solides. Ralentissant légèrement, il lève son pouce, un petit sourire en coin, sachant pertinemment où sa réponse va le mener. “Tu m’as pris pour un bouseux et un rustre, un cliché américain forgé par ton regard étranger, même si tu as tenté de conserver une certaine politesse.” Son index se lève pour accompagner son deuxième argument. “Si tes petites courbettes et le respect que tu penses renvoyer en échange de celui de tes vis-à-vis sonne bien, tes yeux ont dit le contraire.” Son majeur se tend à son tour. “Tu as beau te raccrocher à une neutralité apparente, tu m’as jugé salement dès les premières secondes.” Et parce que Jeremiah ne serait pas lui-même sans un peu de triche et de dérision, il poursuit. “Je me suis senti vexé, blessé et attaqué dans mon intégrité. Trois attaques morales qui font donc se tripler mes arguments.” Il la laissait faire ses maths alors qu’il accélère à nouveau le rythme juste pour la laisser mariner avec tout ce beau speech dicté par la… spontanéité.

“Parce que je suis pas con” se contente-t-il de répondre quand elle l’interroge sur son arrivée ici et le choix qui l’a éloigné de sa forêt tant chérie. Ça ne concernait que lui et sous un humour bouclier et une verve masquant une certaine profondeur, plus qu’il ne veut le montrer, il ne partage ce genre d’histoires qu’avec un cercle intime. Comment ça que tous les deux? Il hausse un sourcil dans sa direction. Sa seconde question le prend au dépourvu, tout comme sa formulation. Il ricane. Lui, noble? “Probablement pas” continue-t-il d’en rire, plus honnête que jamais. Qu’est-ce qu’elle s’imagine? Qu’il veut l’attirer dans les bois pour la buter ou pour la…. oh… non? “C’pas un plan drague hein si c’est la question. J’les préfère plus froide encore et avec un autre accent” Et pour revenir à son interrogation, il hausse les épaules. “J’en sais rien moi, tu te prends trop la tête. Je t’énonce une proposition. Si un jour ça te botte, tu viens me trouver. Si c’est pas ton truc, je peux accepter un non pour ce qu’il est. Y’a pas de limite de temps, t’en fais ce que t’en veux. Mais je veux quand même mes entraînements de ninja.”
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