Impossible de les prendre dans l’immédiat. Tariq décide de prendre la fuite. Mais la difficulté, c’est bien que Jett n’a pas la même endurance que lui. Ce n’est pas une critique mais un simple constat. Ils n’ont pas le même âge, pas le même gabarit. Alors, Tariq tourne la tête à chaque fois pour s’assurer que le plus vieux est bien dans son dos.

- On n’atteindra pas la zone, Jett. Ne rêve pas. Il va falloir trouver un endroit pour se cacher.

Ce type de rôdeur ne court pas. Ce qui est, finalement, une bonne chose puisqu’ils prennent un peu d’avance. Jett peine à parler et Tariq ralentit finalement le pas pour pouvoir être à sa hauteur. Tariq essayait de réfléchir. Il était sûr qu’ils les attiraient un peu plus loin que Sanctuary Point mais il fallait tout de même les réduire à néant. Histoire qu’ils ne reviennent pas plus proche. Tirer maintenant serait stupide. Le mieux était tout de même de les tuer sans trop faire de bruit.

- Je n’ai pas assez de munition sur moi. Soit on les perd mais on risque de les retrouver en voulant rentrer soit on les tue à mains nues.

Tariq donnait l’impression que Jett avait le choix. Mais non, bien sûr que non. Il allait falloir agir rapidement. Pour autant, laissant Jett cracher ses poumons n’étaient pas la solution la plus adapté. D’ailleurs, il rongeait son frein pour ne pas dire à Jett qu’il avait vu cette fin arrivée, par un « Je te l’avais dit » qu’il estimait plus que mérité dans l’immédiat.

- Il y a quelques arbres. Avec la distance à laquelle ils sont, on pourrait grimper pour être à l’abri. Est-ce que tu te sens de le faire ?

Demanda t’il simplement. A condition de trouver un arbre avec des branches assez solides pour les supporter tous les deux. Tariq tourna la tête derrière lui. Il voyait encore les rôdeurs mais la distance commençait à s’accroitre. Une bonne chose. La balle était dans le camp de Jett, à savoir ce qu’il préférait.

- Il y a de gros chênes là-bas. Les branches sont suffisamment solides, je pense.

Jett était capable de reconnaitre une erreur. Malgré sa fierté. C’est aussi l’une des raisons pour laquelle Tariq appréciait Jett. S’il était parfois tétu et à côté de la plaque, c’était quand même un type bien sur qui le brun pouvait compter. Réparer la connerie dans l’immédiat le faisait chier. Mais il n’allait pas reprocher plus que ça. Puis Jett savait qu’il avait un peu merdé sur ce coup.

- Inutile de te blamer. C’est fait. On va juste tenté de s’en sortir indemne, t’inquiète pas.

Tariq désigne facilement son plan. A savoir, monter dans un arbre suffisamment épais pour pouvoir les soutenir tous les deux. Ce n’était pas une mince affaire. Le sportif trouva d’ailleurs son bonheur un peu plus loin. En revanche, il reconnaissait la fatigue du plus vieux, son âge aussi et préféra lui demander s’il se sentait capable de monter. En revanche, il lui fait bien remarqué qu’il s’agit d’une mauvaise idée. Probablement. Mais dans l’immédiat, c’est bien la seule chose qu’il a. Tariq s’arrête en bas du chêne et glissa l’arme dans son dos avant de se hisser sans difficulté sur la première branche puis monta sur une seconde. S’installant à califourchon, le brun avisa rapidement la petite horde situé plus loin.

- Aller Jett, tu peux y arriver.

Dit-il, encourageant le plus vieux tout en se baissant pour tendre la main vers lui. Histoire de l’aider aussi. Il attrape sa main au premier saut mais il glisse et Tariq manque de tomber avec lui, se raccrochant comme il peut au tronc de sa main libre. C’était moins une, en tout cas. Tariq décide de se pencher un peu plus et attrapa la main du plus vieux pour l’aider à se hisser sur la branche.

- On remercie la gravité, putain.

Tariq tira son arme pour l’avoir en main et fini par appuyer son dos contre le tronc. Son regard dévia sur le petit groupe de mort qui râlait. Il pourrait tirer. Mais pas assez de balle, trop de bruit. Les morts sont tout autour du tronc et Tariq avise le bâton de Jett.

- Ton baton est assez long pour les toucher ? Si oui, je pense que tu peux facilement viser le cerveau.

Quand à lui. A part descendre…. Le couteau était trop petit. Donc, pour se battre… Ce sera au sol. Tariq réfléchissait alors que Jett pensait déjà à sa fierté. Le brun fronça lentement les sourcils avant d’afficher un sourire amusé.

- Je pensais que le jour où tu me dirais de ne pas raconter une chose serait quand tu serais devenu sénile ou que tu aurais perdu l’usage de ta vessie. Pas forcément un appel au rôdeur qui tourne mal. Mais soit, je ne dirais rien.

Fit-il taquin. Il avait du respect pour Jett, c’était une certitude. Pour autant, le taquiner comme ça avait le don de l’amuser pour quelques minutes. Il fallait s’occuper des rôdeurs, surtout. Sauter dans le petit groupe en bas serait du suicide. Tariq essayait de mettre ses idées en place. En tirant, il pourrait en avoir plusieurs à cette distance. Mais il pouvait en attirer d’autres. D’un autre côté, Jett et lui pouvait très bien s’occuper du reste au corps à corps. Le brun ouvrit son fusil. Il restait deux balles et à peine trois de plus dans ses poches.

- Si j’arrive à en abbatre quatre. Il en restera six, enfin cinq et demi vu que le sixième traine son cul à trois mètres. Ca en fait trois chacun qu’on peut avoir au corps à corps… C’est la seule solution que je vois.

Dit-il en fermant le fusil. Un regard vers Jett et il n’attends pas plus que ça. Il sait qu’il va dire non. Mais il faut agir tout de suite. Tariq visa le premier rôdeur. S’il arrivait à alligner deux… il pourrait économiser une balle. Une inspiration et la détente est pressé pour atteindre le front du rôdeur le plus proche. La balle ne frôle que l’oreille de l’autre situé derrière lui. Merci à son mouvement aléatoire.

- Je sais. Je prends le risque de nous faire entendre. Mais à un moment, on va pas rester toute la nuit ici…

Tariq vise à nouveau et abat le deuxième rôdeur. Bon, plus que huit. Tariq recharge avant de garder le silence, faisant signe à Jett de ne pas l’ouvrir non plus. Juste le temps d’écouter. Il entendait les rôdeurs en bas mais peu sûr qu’il entendrait d’autres s’approcher même si c’était le cas. De toute façon, la menace première, c’était ceux en bas.