Je sais pas si ça vaut le coup de tout plier, j'ai pas encore la décision de Stan de savoir s'il veut rester ici ou s'il veut aller s'installer ailleurs, que je souffle aux filles en les regardant. La décision a été prise ce matin, semble un peu précipité et en même temps... Je sais pas, je crois que j'en ai cruellement besoin aussi. La gorge nouée, j'essaie d'me dire que c'est pour le mieux, tout le monde y gagnera au finalement. Même si je doute à chaque instant, avec l'envie de renoncer.

Et puisque j'saurais pas avant qu'il revienne de Kitsap... Je hausse les épaules. Le sac pour Esca est déjà prêt, celui pour Esther reste à faire, le mien aussi, puis surtout les jouets des gamins. Pour le coup, je les ai confiés à Calypso pour qu'elle me décharge de ça, sans qu'elle sache ce que j'ai concrètement prévu ce soir. Je sais que c'est pas super, mais j'ai peur qu'elle m'en dissuade. On va se contenter du strict minimum, les affaires et quelques jouets des enfants, des vêtements, et puis ça ira, que je leur souffle.

La gorge serrée, elle avisa Casey annoncer ses directives un peu hasardeuses, perdue pour elle. Apprendre cette séparation n'en restait pas moins violent, même si la relation entre elle et Stan avait eu des démêlées. Levi et Sean occupés avec Clementine, elle observait sa meilleure amie sans mot dire, lèvres pincées. Jetant un bref regard à Maddie qui n'en menait pas large non plus, reprenant avec douceur. Tu sais ou tu veux aller en attendant ? Tu peux venir chez moi en attendant. Maddie aussi d'ailleurs, la question ne se pose même pas si les soeurs veulent rester ensemble. Ok. souffle la brune quand à s'occuper du strict minimum, réunissant quelques uns des jouets d'Esther pour les proposer à Casey, laissant le soin à Maddie de s'occuper des vêtements.

Tu veux en parler ? propose t-elle avec douceur à l'aînée Summers, croisant son regard. Parfois, certaines choses ne méritaient pas d'être racontées une seconde fois. Parfois, elles pouvaient aider à aller mieux. Récupérant une peluche d'Esther dans ses mains, songeuse. Ce serait quoi le plus simple pour toi ? Qu'est-ce que tu préfèrerai dans l'immédiat ?

C'était elle, la concernée de l'histoire. Autant lui demander son avis en priorité.

Je crois que je n'avais pas réalisé à quel point cela n'allait pas. A vrai dire, depuis toutes ces années, j'ai été habituée aux disputes, aux hauts, comme aux bas ; pourtant, à chaque fois, ma sœur et Stanley ont fini par se réconcilier. J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour leur couple, de la force qui les unissait. Autant dire que l'annonce de Casey m'a pas mal chamboulée. J'ai du mal à croire qu'ils aient pu en arriver là...

Mais le plus important, à présent, c'est d'être là pour ma grande sœur. Être là pour l'aider, la soutenir. J'ai confié Rafael à Nathan, le temps de venir prêter mains fortes à mon aînée. En voyant Indiana, je lui ai adressé un timide sourire, la remerciant d'être là. J'avoue que la situation n'est pas simple, néanmoins, il est hors de question que je la laisse tomber. Pas après tout ce qu'elle a fait pour moi durant toutes ces années. C'est à mon tour d'être présente, d'être à l'écoute... Me mettant à la tâche, je commence à ranger les vêtements, un pincement au cœur. « Si tu veux être tranquille, prendre le temps de poser les choses... Je peux aussi te trouver un logement pour vous trois, je pourrais m'installer avec toi quelques temps... Si tu veux. » Je ne crois pas que lui dire de venir vivre avec moi chez May et Nathan soit une bonne idée. Mais si elle a besoin de moi pour l'aider avec les enfants, ou être là pour elle, je m'organiserai en conséquence.  

J'ai trouvé une petite maison, on sera un peu à l'étroit pendant quelques mois mais ça n'est pas grave, c'est juste le temps qu'on sache ce qu'on décide de faire avec Stanley, que je réponds aux filles avec un sourire qui s'veut confiant mais qui l'est pas forcément. Normal, j'imagine. Faut dire que c'est pas tellement simple de justifier un échec comme celui-là. Et la réaction d'ma soeur et de mon amie en dit long : Ecoutez, les filles...

J'ai un soupir de circonstances avant de relever les yeux vers elle : Je veux pas que vous vous arrêtiez de vivre pour moi, je sais qu'elles veulent m'aider, mais la solution pour l'instant est juste d'me laisser me tromper si j'me trompe vraiment. Ma décision est prise, et c'est le mieux pour tout le monde, ok ? que j'ajoute avec un sourire. Stan a probablement besoin d'ça pour comprendre ce qu'il veut, personne a jamais dit qu'le mariage, c'était un truc facile de toute façon, que je leur souffle.

Une petite maison, donc. Elle ne peut s'empêcher de froncer les sourcils à cette idée, de la savoir seule en compagnie d'Esther et Esca. Et si elle comprends ce que Casey leur explique, elle ne peut s'empêcher de secouer doucement la tête à cette expression. Arrêter de vivre.

C'est pas ça Casey. souffle t-elle avec douceur à l'égard de sa meilleure amie, captant son regard avant de reprendre. On te soutiendra dans tout ce que tu comptes faire, c'pas la question. Mais c'est pas pour autant qu'on sera pas là pour toi, tout le temps. Et je pense que Maddie à la même opinion sur la question. Un bref regard à sa cadette et ex colocataire, avant de reprendre à l'attention de Casey.

Tu as besoin de souffler, et on sait qu'avoir les enfants n'est pas vraiment compatible avec ça; Tu as la possibilité qu'on te soutienne alors... Laisse nous juste te montrer qu'on est là pour toi. Et si on devient trop envahissante, tu pourras toujours nous indiquer la porte de sortie, non ? propose la brune avec une esquisse de sourire, quoi que la situation ne lui en donne en rien envie.

Alors que je plie soigneusement les vêtements d'Esther pour les ranger dans un grand sac, j'écoute d'une oreille attentive la réponse de ma sœur à la remarque d'Indiana. Elle n'a pas envie que nous arrêtions de vivre pour elle. Visiblement, Casey fait comme si tout allait bien. Et c'est bien cela qui m'inquiète. Je peux comprendre qu'elle ait envie de changer d'air, de prendre du recul dans sa relation... Mais le fait qu'elle semble refuser d'être épauler, aider, m'inquiète vraiment.

« Elle a raison Casey. Tu as besoin de nous pour t'aider, au moins au début. Le temps que tu te fasses à tout ça. Si tu ne veux pas de moi chez toi, tu sais que je le comprendrais. C'est à toi de nous dire, ce dont tu as besoin. Quoi qu'il en soit, tu sais que tu peux compter sur nous, pour quoi que ce soit... » Je fais de mon mieux pour ne pas lui montrer que je suis inquiète, mais c'est bien trop difficile pour moi. Cette situation me dépasse et j'ai du mal à savoir comment se sent ma sœur... Peut-être qu'il est encore trop tôt... Peut-être qu'elle a envie d'être seule pour l'instant, pour réfléchir à tout ça... Peut-être qu'elle finira par se livrer à nous... Je soupire légèrement, peinée par tout ça.

J'écoute les deux filles avec moi en me demandant ce que je dois leur répondre. Ma figurer ce que je veux ? Je n'en ai aucune idée, et le fait est que je ne peux même pas leur demander quoi que ce soit sur ce qui pourrait m'aider. Alors, je détourne juste les yeux, essayant de temporiser toutes les émotions qui me submergent à cet instant. C'est plus éprouvant et difficile que je le pensais très honnêtement. Elles sont là pour moi, je le sais que je pourrais compter sur elle, sinon je ne les aurais jamais appelées...

Néanmoins, elle ne se rende pas compte que je n'ai aucune certitude sur ce que je suis en train de faire. Cette décision semble assurée alors que je n'en sais finalement rien du tout. D'accord... Je m'éclaircis la voix. Ne perdons pas une minute ! Et je m'active de mon côté.

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Je suis perdue dans le vague, à plier des affaires. A retrouver un vieux t-shirt avec une affreuse tête de chien qui vient me replonger dans des souvenirs aussi heureux que douloureux. Le bruit de la porte derrière m'arrache un sursaut soudain : Pardon, vous avez fini avec la chambre d'Esther ? Que je demande. Je ne sais même pas qui est là, j'ai juste le réflexe d'essuyer mes yeux en me détournant de la porte, pour qu'on ne voit pas que je suis bêtement en train de pleurer. Il faudrait prendre quelques affaires dans la salle de bain, que je souffle d'une voix enrouée.