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Re: Bullet & syringe

Mer 20 Avr 2022 - 19:37

Le sourcil arqué et la mine offusquée, elle fait mine de refermer la porte sur la jeune femme, la bloquant au dernier moment de son pied. Ses yeux courent un instant sur sa cadette, s’attardant de longues secondes sur ses longues jambes fines avant de refermer définitivement derrière elle, regrettant presque d’être restée dans une toute relative simplicité. Elle ne prend pas la peine de la complimenter, son ego n’en avait clairement pas besoin, sans compter ses yeux gourmands qui la trahissaient sûrement. “Je te suis” souffle-t-elle dans un enthousiasme certain en lui emboîtant le pas.

Aucune question n’est posée, pas sur leur destination en tout cas. Elle aime plus qu’elle ne l’avouera jamais cette simplicité retrouvée, leurs échanges anodins mais jamais barbants, ce rire qui devient seconde nature en sa présence, les sourires trop nombreux pour être comptés, les fourmis dans le creux de son ventre qui ne l’ont jamais quittées. Maintenant que la grande chirurgienne froide et rigide a accepté le pouvoir que Jill a toujours eu sur sa personne, elle peut profiter pleinement de leur dynamique nouvelle, apprivoiser sagement - ou non - tout ce qui naît à son contact sans plus s’encombrer de ce milliard de questions pesantes. La quadragénaire regrette parfois de ne pas avoir su s’abandonner plus tôt, avant de se rappeler que ce sont précisément toutes ces étapes qui les ont amenées à ce moment. Et ce qu’elles partagent aujourd’hui, Maeve ne l’échangerait pour rien au monde.

S’enfonçant dans les bois sur un sentier qu’elle n’a jamais parcouru, elle fronce les sourcils, jetant quelques coups d’oeil en arrière pour être certaine de retrouver son chemin, juste au cas où. Un arbre à trois troncs passé, elles bifurquent sur leur gauche et la doc devine avant de le voir un feu par les flammes vacillantes qui projettent des ombres dansantes sur la végétation. Suivant du regard la veste abandonnée sur deux duvets installés là, la canadienne reste un moment en observation, détaillant la cabane sans en comprendre l’origine, fronce un peu plus les sourcils d’incompréhension avant que la flic accapare toute son attention avec quelques termes magiques. Ouvrant un peu plus les yeux, elle arrache rapidement le sachet des mains de sa compagne comme pour vérifier ses dires, découvrant entre ses mains l’un de ses anciens péchés mignons. Pas autant que les twinkies certes, mais aisément dans son top 5. Bon sang, elle pourrait lui lâcher un je t’aime rien que pour ça. “Tu es….” Déroutante? Surprenante? Parfaite? Ses lèvres trouvent les siennes un court instant. “Extraordinaire” Un énième sourire plus tard, elle s’approche un peu plus de la cabane, habilement planquée sous un épais manteau de feuilles. “Mais désolée….” commence cette dernière avec une petite mine embarrassée. “Je ne suis pas certaine d’être prête à emménager avec toi” Quelques secondes de sérieux, avant qu’elle ne se penche pour visualiser l’intérieur à l’odeur rance de transpiration.

Grimaçant, elle se recule, prenant place devant le feu, reposant le sachet de sucrerie au sol avant de tendre les bras pour laisser les flammes danser plus près d’elle, appréciant la chaleur naturelle qui s’en dégage. “Je décide officiellement d’abandonner tout sens commun médical qui m’obligerait à exposer pas moins d’une vingtaine de raisons à ne pas manger ça au profit d’un : on s’en balance?” Haussant les épaules, le sourire et la malice dans son regard ont presque quelque chose d’enfantin quand elle invite Jill à prendre place à ses côtés. Retrouvant un léger sens des priorités, elle se tourne vers sa partenaire. “J’ai une chance sur deux de regretter ma question mais, c’est quoi cet endroit?”
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Re: Bullet & syringe

Ven 22 Avr 2022 - 11:18

- Je sais, répliqué-je avec malice, après que son baiser ait été suivi du qualificatif « extraordinaire ».

Ensuite, Maeve me fait rire et… je ne réponds rien. J’ai des réparties plein la tête pourtant, du genre « dommage, j’avais déjà signé chez le notaire » ou « mais est-ce que tu veux au moins m’épouser » ou un classique « on est pas obligées d’acheter la maison, juste de s’y envoyer en l’air », mais tout s’est éteint dans ma tête. Je l’observe, tout simplement. Illuminée par les flammes, ôtant son masque glacé de médecin taciturne pour libérer la femme mutine cachée en dessous, je la trouve belle. Plus belle que jamais. Et… je me dis que j’ai quand même de la chance qu’une idiote comme moi, nourrie à la haine et à la violence depuis presque sept ans, ait dans sa vie quelqu’un comme elle. Pensée mièvre, attention ; 3, 2, 1 : je ne la mérite pas.

- Bien sûr qu’on s’en balance : j’ai pas ramené ça pour qu’on regarde le paquet !

J’ai retrouvé l’usage de la parole et vient donc m’asseoir à côté de la chirurgienne. Je suis sûr que les bonbons sont secs, rances et immangeables, mais who cares ? Après tout ce qu’on a déjà vécu, y compris une morsure de vorace chacune, je ne crois pas que c’est ce qui va nous tuer. Évidemment que Maeve demande ce qu’est cette cabane et en posant mon regard sur elle, je ne peux m’empêcher de rire.

- Oh, d’accord, madame a besoin de se raccrocher à du réel pendant sa plongée dans l’insouciance, plaisanté-je sur un ton mystérieux, la question c’est plutôt : qu’est-ce que tu crois que c’est ?

Et là… la réponse m’intéresse beaucoup, en vérité. Elle en dira énormément sur la manière dont me voit ma petite amie, et potentiellement sur les fêlures qui subsistent de notre – trop longue – période d’éloignement. Je pense néanmoins qu’on a eu besoin de ça, toutes les deux, pour admettre ce qui nous éclatait à la figure, mais… là n’est pas la question. Les névroses n’ont jamais rien de raisonné. Oserais-je dire que même moi, je ressens parfois ce frissonnement d’anxiété qu’un jour, miss Wheelan rencontre un bellâtre qui lui conte fleurette en latin, et qu’elle se désintéresse de sa fliquette borderline ? Bien sûr que non, je nie tout en bloc.

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Re: Bullet & syringe

Ven 22 Avr 2022 - 19:26

“Je suis insouciante!” Proteste vivement la chirurgienne d’une voix qui trahit le peu de crédit qu’elle accorde à sa propre révolte. “Une insouciante cérébrale” précise cette dernière dans une association qui frôle l’oxymore. Un sourire en coin plus tard, elle récupère les deux bâtons avant d’ouvrir le paquet précautionneusement, ne pouvant s’empêcher d’en respirer l’odeur comme pour confirmer qu’elles ne paieraient pas trop onéreusement leur bêtise. Mais la guimauve ne sent presque rien et elle en pique un morceau à l’extrémité de chaque morceau de bois, en tendant un à la jeune femme qui lui retourne sa question dans une tactique habile de politicien.
En tailleur, la quadragénaire jette un coup d'œil à l’édifice, au foyer qui a, semble-t-il, vu brûler plus d’un feu, aux souches servant d’assise non loin, au sol ratissé sur le devant de la cabane. “J’aurais bien dit que l’endroit existait avant que le camp ne soit fondé et que les gamins du quartier plus aventureux que les autres en aient été les instigateurs mais la construction paraît récente.”

La délaissant du regard, elle reporte son attention sur sa partenaire, faisant tourner inconscient le bâton prisonnier de son pouce et son index. “Sans vouloir te vexer, je doute que tu sois capable de faire quelque chose de si sophistiqué avec si peu de moyen…” Sa bouche s’étire en une grimace ennuyée, pas pour le constat sévère qu’elle vient d’émettre mais pour l’incertitude portée par chacune de ses propositions. “Ça pourrait être ta garçonnière mais tu me respectes trop pour que l’idée de m’y emmener te semble judicieuse.” Du moins l’espère-t-elle secrètement, auquel cas il lui faudrait se rendre à l’évidence que leur couple se résumait à un pas en avant, cinq en arrière.

Le visage penché sur le côté, son cerveau cogite, sans réellement chercher la vérité. “Les ados du coin pour espérer échapper au dogme parental et se bécoter en secret mais je me poserai sincèrement des questions sur tes fréquentations et la façon dont tu connais cet endroit…” Et puis leurs ados faisaient la guerre et n’avaient de Robinson que les conséquences des erreurs de leurs aînés. “Ça a l’odeur des adolescents en tout cas. Ou de l’homme en rut. Je ne suis pas certaine qu’il y ait une très nette différence” finit par lâcher la toubib, relâchant ce petit côté peste, parfois, qui s’autorise à surgir.

Elle use de l’humour comme d’un bouclier mais une question lui brûle les lèvres et si elle se mord l’intérieur de la joue pour ne pas lui céder la victoire, elle sait aussi que les non-dits n’ont fait que les desservir par le passé. La tête baissée, triturant de ses ongles le morceau de bois en pelant l’écorce, elle finit par inspirer, se décidant. “Tu as amené beaucoup de personnes ici?” Oui, la solidité de leur duo était encore à prouver, oui, Maeve restait bourrée d’incertitudes et de complexes, oui, elle l’aimait, mais on ne changeait pas radicalement du tout au tout à quarante-trois ans.
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Re: Bullet & syringe

Sam 23 Avr 2022 - 1:18

- Aouch, fais-je quand Maeve m’accuse de ne pas avoir la fibre bricoleuse de l’extrême.

Je souris quand même au début de l’analyse, mon chamallow rassis grillant paresseusement à la chaleur des flammes. A la mention d’une « garçonnière », je reste silencieuse, parce que je me doutais bien que ce serait la crainte principale de ma partenaire. Qu’elle soit une parmi d’autres ; pour ça aussi, en plus du reste. J’écarte simplement une mèche de cheveux que la brise nocturne s’obstine à rabattre dans mes yeux, et éclate de rire à a description de l’odeur de la cabane. J’aime sa langue de peste, comme beaucoup d’autres éléments constituant sa personnalité d’ailleurs. Mais voilà qu’on en revient à ses angoisses, et je suis – bêtement – un peu vexée qu’elle s’imagine que je l’emmène là où j’ai signé d’autres conquêtes.

- Tu penses que j’en ai invité beaucoup d’autres avant toi ?

La question est rhétorique, je n’attends pas de réponse. J’ai demandé ça avec détachement, presque nonchalance, alors que j’examine ma guimauve fondue et grillée. Je pense qu’elle est à point, je n’en tirerai rien de mieux. Elle est encore brûlante mais, justement, je pense qu’il est plus sage de ne pas laisser s’éterniser ce doute.

- C’est Jeremiah qui a construit cette cabane pour Zelda, quand elle s’est fait virée de chez Clayton, expliqué-je succinctement, et si tu veux tout savoir, si c’était pas pour rendre visite à la gamine, je n’y suis venue qu’une fois avec Jeremiah ; c’est lui qui m’a emmenée, la première fois, bon, connaissant notre passif et sachant que Maeve en a conscience, je ne sais pas si ça joue en ma faveur, mais… c’est compensé par l’honnêteté, non ? … bon, je vais quand même mettre autre chose sur la table, et si tu veux tout savoir, ce jour-là, on s’est confié à propos de nos crushs respectifs, je vais pas dire « amour », faut pas abuser, lui avec Layla – il est grave mordu, je te raconte pas – et moi… bah… ça parlait de toi.

Mon regard se tourne enfin vers elle, il s’accroche à ses yeux. Comme pour faire passer un message silencieux, un aveu tout à fait sérieux. Que je ne joue pas mon affection pour elle et que je ne chercherai plus à nier ce qui peut la faire souffrir. Mes lèvres s’étirent ensuite d’un sourire, parce que c’est comme ça, je ne peux rester sur de la gravité trop longtemps :

- Par contre, s’il y a eu du mâle en rut ici, je décline toute responsabilité !
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Re: Bullet & syringe

Sam 23 Avr 2022 - 12:29

La balle renvoyée, elle se contente de fixer la danse lascive des flammes face à elle. Ni haussement d’épaules, ni acquiescement muet et si elle inspire un grand coup dans la volonté d’y répondre, elle noie ses paroles dans un soupir, trouvant une inutilité profonde à exposer davantage ses doutes.
Pour une fois cependant, sa cadette ne la torture pas d’une habile pirouette et répond du tac-o-tac, lui faisant froncer les sourcils. Si leur dynamique reste la même, elle a visiblement évolué, tout comme elles. Coup d’oeil en coin à la cabane, elle est surprise de la sollicitude du garde forestier. Sa vision en est sans doute biaisée, principalement alimentée par l’attitude du blond à son égard. Un instant, l’image de l’adolescente allongée au dispensaire avec un doigt en moins se mêle au décor et elle grimace. Cette fragilité là était gardée par le sceau du secret professionnel.

Les mots ne la rassurent néanmoins pas, du moins pas dans un premier temps. La chirurgienne sait ce qui les a liés, connaît la nature de la cicatrice sur la cuisse de sa partenaire. Alors que ses soupçons semblent se confirmer, elle tente de les renvoyer là où ils appartiennent, à un passé révolu, à cette époque où toutes deux s’entêtaient encore à se voiler la face pour conserver leur masque.

Tendant son bâton au-dessus des flammes, elle regarde la guimauve se ramollir et fondre, arquant un sourcil à la suite du discours de la jeune femme. D’abord sceptique, elle se souvient de quelques rumeurs les concernant, auxquelles, comme toujours, elle n’avait pas prêté attention. Un fin sourire vient finalement étirer ses lèvres tandis qu’elle se sent idiote et ravale autant sa fierté qu’elle renvoie ses doutes de l’autre côté du terrain. Elle ne sait que trop bien ce que la révélation expose et le coût trop grand il y a encore peu.

Laissant un léger rire passer ses lèvres alors qu’elle retire la guimauve des flammes, elle prend la balle au vol, celle de ne pas s’attarder plus que nécessaire sur un sujet pesant. “Vous avez le don de choisir des femmes aux antipodes de votre personnalité. Et définitivement le même type.” glisse-t-elle sans volonté de s’immiscer davantage dans un duo qui ne la regardait pas. Son regard se tourne vers la jeune femme, de nouveau emplit de tendresse. Maeve y lit tout ce qui aurait pu apaiser ses craintes de longs mois plus tôt. Tout ce que les autres ne prêtent pas à sa vis-à-vis. Tout ce que la façade préserve et n’est pas accordé à qui veut. Sourire aux lèvres, celui qui précède une bêtise, elle souffle sur la sucrerie. “Je note que tu n’as rien affirmé au sujet des femmes” Seulement sur les mâles en rut. Et la chirurgienne ne parle pas de ses possibles anciennes conquêtes, non, mais bien d’un peut-être à conjuguer au futur. Après tout, il y avait eu l’abri souterrain, le bain de minuit et quelques expériences que la bienséance ne lui permettait pas d’évoquer…. “Bon, à une énième expérience et au risque de perturbation de notre système digestif” Et tapant son bâton contre le sien, elle porte la guimauve à sa bouche.

C’est évidemment collant et la sucrerie se dissèque en une multitude de filaments mais….ça aurait pu être pire. Le goût est passé, moins prononcé que dans ses souvenirs, plus fade, la texture n’est aussi aérée, assurément plus sèche mais…. “C’est pas si mal” assure cette dernière. L’expérience n’a rien de comparable avec ce qu’elle aurait pu être six ans auparavant et si elle n’avait vu la guimauve dans son sachet, elle n’aurait probablement pas deviné que ça en était. Une autre bouchée, qui craque cette fois-ci sous sa dent. Ses papilles ne détectent aucun sucre, pire, elle a l’impression d’avoir mordu dans une meringue rassie. Grimaçant, elle se tourne pour éliminer, peu gracieusement, ce qui est encore possible de recracher. “Ok, je retire, c’est immonde” se marre la quadragénaire dans un frisson de dégoût.
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Re: Bullet & syringe

Lun 25 Avr 2022 - 12:44

- Alors… je n’ai clairement rien à dire pour ma défense, ris-je à mes dépends, mais je vais réfléchir à des arguments contre, pour la forme !

Maeve a parfaitement raison : moi comme Jeremiah, on a choisi deux femmes complètement différentes de nos personnalités. J’imagine qu’il y a une raison à ça, qu’un psy se ferait une joie de nous décortiquer les pensées pour expliquer les raisons que ces passions paradoxales. Je crois que ça en dit long sur Jeremiah et moi, également. Au fait que c’est mon meilleur ami, j’oserais dire « mon frère », si notre passif – et les fréquentes taquineries sexuelles – ne rendraient pas l’ensemble incestueux et malaisant. Si on me l’avait dit il y a sept ans, je n’aurais jamais cru que les deux personnes les plus importantes de ma vie, toutes époques confondues, je les rencontrerai après qu’une bonne épidémie ait pratiquement rasé l’être humain du sol américain.

- En effet !

Je n’ai rien affirmé au sujet des femmes. Une œillade complice et mutine glisse sur Maeve, puis on s’attaque à nos chamallow. On trinque à coup de bâton, puis on se lance. C’est vaguement mou, filandreux, fade. Je crois qu’on se situe entre le macaron rassis et le plastique brûlé, pour un résultat vraiment dégueu. Mais comme la chirurgienne est la première à recracher ce qui peut l’être, je fais la maligne en avalant le mien jusqu’au bout.

- Je vois pas de quoi tu te plains, je trouve ça pas mal…

Mais la crispation de mon visage qui se veut impassible doit trahir la réalité. Oh, j’ai mangé bien pire pendant mes années de survie en solitaire… mais j’ai mangé mieux aussi. Je ne peux m’empêcher de grimacer donc, langue dehors, lorsque j’avale enfin. Ensuite, je réalise que plusieurs morceaux qui se sont collés à mes dents. Question sex appeal, ce n’est pas terrible.

- Tu sais, je pense qu’on devrait voir ça comme une leçon d’humilité ! Un rappel qu’on a de la chance d’avoir des légumes frais, du miel et même un peu de viande, j’exagère une voix de politicienne, ricane, puis reprends le ton plus posé de la confidence, on en a pas trop parlé, mais j’ai dû mangé des trucs pas terrible des fois, quand j’étais sur les routes… c’est vrai qu’on fait moins la fine bouche quand on a la dalle, un sourire termine par fendre mon visage : ça ne change pas, je ne suis pas adepte de la mélancolie, ceci dit, à l’époque, des marshmallows comme ça, ça aurait été Noël ! J’te raconte pas le bonheur, j’en profite pour attraper le sac proche de mes pieds et lui tendre, tiens, là y’a des trucs plus comestibles si tu as faim.

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Re: Bullet & syringe

Ven 27 Mai 2022 - 19:46

Sourcil arqué pour jauger du sérieux de sa partenaire qui joue à la plus maligne, une petite grimace laissant deviner un bien fait vient étirer ses traits alors que celle-ci subit sa fausse bravoure. Ce truc est immonde et elle en paie maintenant le prix. Attrapant la bouteille, elle en avale quelques gorgées pour se rincer le palais et annihiler cette saveur infecte et persistante et la pose finalement entre elles-deux pour laisser le loisir à la flic de faire de même ou d’assumer sa bêtise jusqu’au bout. Grimaçant une nouvelle fois, un goût fruité finit par se substituer à l’autre et son regard se perd à nouveau dans le ballet lascif des flammes. “Je n’avais pas besoin de cette expérience pour me juger chanceuse, merci non merci” bougonne-t-elle pour la forme, ne pouvant néanmoins retenir un nouveau sourire alors qu’elle entoure ses genoux repliés de ses bras, posant sa tête sur ceux-ci, la tête sur le côté pour fixer la jeune femme à ses côtés.

Elle est belle. Loin des dictats et des clichés vendus au plus offrant. Tout se joue dans son charisme désinvolte, dans ses mimiques à la signature si singulière, à l’assurance hors-norme qui s’en échappe. Séductrice avérée à la verve efficace, la chirurgienne avait compris très tôt les raisons de son succès, sans s’avouer vouloir y succomber. Pour ne pas être qu’un défi, un numéro, pour un tas de raisons qu’elle avait choisi d’abandonner.

Sa contemplation ne la préserve pas d’une attention redoublée et tout un tas de visages défilent devant ses yeux, porteurs d’autant de récits. “Ça a longtemps été mon lien avec l’extérieur” commente la quadragénaire avant de se trouver trop énigmatique pour ne pas poursuivre. “Quand de nouveaux survivants arrivaient au camp j’étais souvent leur premier lien au dispensaire. J’écoutais leur récit, les épreuves quand il voulait les partager, tout ce par quoi ils étaient passés, tout ce qu’ils avaient enduré.” Elle marque une pause, ne voulant pas aller plus loin que ce simple écho aux mots de Jill. “C’était dans ces moments-là que je prenais toute la mesure de ce que l’humain était prêt à faire pour survivre.” Quand elle restait gentiment dans sa tour d’ivoire aseptisée. Pas de regrets, juste une implacable vérité. Et parce que l’ambiance s’alourdit de ces quelques confidences, un petit sourire étire ses lèvres, moins pondéré, plus curieux, celui qui signifie qu’elle troque les drames pour la légèreté de cet instant. “Alors, sur une échelle de un à dix, tu places les insectes et les croquettes pour chien à quel niveau?” Après tout, si sa cadette souhaitait donner dans les confidences, elle saurait rebondir et revenir à un sujet qui l'intéresse, mais cette soirée sonnait comme un délicieux interlude dans leur quotidien et une nouvelle pierre à l’édifice qu’elles construisaient à deux. Tout lui irait, tant que c’était avec Jill.  
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