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Laisse moi tirer une latte sur ce morceau de salade

Mer 20 Avr 2022 - 17:01

« ‘Fait chier. »

Son crâne tape prudemment contre la partie basse du bureau qui traîne dans la chambre du parasite qui a décidé de planter ses griffes dans sa chair. D’abord en l’emmerdant à la moindre occasion, ensuite en décidant de choisir le même tuteur que lui… emménageant ainsi sous le même toit de celui qu’elle a rencontré en plein cours, peu après qu’il ait gagné le camp pour la première fois de sa vie, il y a quelques années maintenant. La cohabitation se fait relativement calme. Swann l’évite autant que possible, minimise les interactions avec cette fille qu’il ne déteste pas mais dont il déteste les manières ou la façon de s’adresser. Ils ont des éducations différentes, des personnalités qui ne matchent pas. S’ils ne sont pas ennemis, le jeune adulte ne l’imagine pas non plus devenir son amie… un rôle qui lui permettrait peut-être d’éviter d’avoir à fouiller sa chambre lorsqu’elle a le dos tourné.

Il sait qu’elle fume. De la beuh, de l’herbe. Des joints qu’il l’a déjà vue s’amuser à montrer en plein cours comme un genre de trophée, comme un privilège que d’autres gosses n’ont pas et dont la grande Zelda a tous les secrets. Est-ce qu’elle les fabrique, est-ce qu’elle ne fait que s’en procurer… Ses idées sur le sujet ne sont pas bien nombreuses, mais elle y a accès et c’est bien ce qui l’intéresse. Tanya lui a confessé cette envie d’y goûter, a attiré une curiosité pour des substances que l’idée de toucher n’a jamais même caressé son esprit… Il ne peut rien demander à la gamine Anderson. Elle l’emmerderait, elle lui ferait du chantage ou n’ferait que se payer sa face.

Mais il faut bien avouer qu’après de longues minutes à retourner impeccablement sa chambre, et ce dans tous les sens du terme, l’idée de fumer s’éloigne lentement de son esprit… Et s’il saura s’en passer, pas sûr que Tanya réagisse aussi bien que lui, elle qui aime se la jouer princesse et cleptomane. S’il ne trouve rien, il sait que Tanya s’en chargera… et vaut peut-être mieux pour eux qu’il en soit le responsable.

Les placards de son bureau, sous son matelas, l’intérieur de son oreiller, sous les quelques vêtements qui trainent dans les armoires de cette chambre qu’elle s’est appropriée contre son gré. Les possibilités de cachette se minimisent. Il finira peut-être par se faire une raison : il ne trouvera rien. Il l’a sous-estimée en s’imaginant qu’elle serait peut-être assez débile pour cacher ça sous un oreiller ou derrière une garde-robe. Sans se dire qu’elle est futée, il admettra qu’elle a au moins les bonnes idées pour cacher ses affaires. En tout cas celles qui pourraient lui causer du tort, pas celles qui jonchent le parquet de sa chambre dans un beau bordel qu’on pourrait attribuer à un gosse de sept ans. C’est pas censé être propre, une fille ?

Assis sur le bord du lit de la jeune femme, c’est bien la poignée de la porte qui le pousse à lever le regard vers la propriétaire des lieux qu’il observe d’un air blasé, pas vraiment fier de son échec.

« Tu la fais pousser où, ton herbe ? »
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Re: Laisse moi tirer une latte sur ce morceau de salade

Jeu 21 Avr 2022 - 6:35

J'hallucine...
C'est exactement pour cette raison qu'elle a exigé d'obtenir la clef de sa chambre, Zelda. Pour éviter que des petits cons s'incrustent dans son intimité. Une chambre, c'est sacré. Bien plus qu'une putain d'église ! Alors ouais, elle croit franchement halluciner en découvrant Swann dans son antre. Même si, en parallèle, elle est aussi consciente de ne pas être en train de faire un rêve lucide. Non, car sinon elle l'aurait déjà envoyé voltiger en orbite de Neptune, ce bâtard !

Fais comme chez toi, surtout, trouduc' ! ironise-t-elle en levant les yeux au ciel. Elle s'avance, dépose son sac sur son lit et pose ses poings sur ses hanches après être venue se planter devant lui. Elle n'aurait peut-être pas dû utiliser l'ironie. Ne serait-ce que parce qu'elle n'est pas certaine que ce garçon soit correctement outillé, là-haut, pour la comprendre. J'peux savoir à quel moment tu t'es dis qu'ma casa était aussi ta putain d'casa ? Bordel, elle a envie de le claquer. Mais Yu' a été très clair au sujet des règles de cohabitation. On ne vole rien, on nettoie son bordel et surtout, surtout, on ne tabasse pas Swann. Parce que c'est mal, ou une connerie du style.

Alors elle devrait faire quoi, hein ? Le dénoncer à leur tuteur ? L'idée est franchement tentante. Et pourtant elle la balaie d'un revers mental de la main. Car peut-être que ce sera le garçon qui la prendra en flagrant délit de bêtise, la prochaine fois. Et ce jour-là, elle pourra lui rappeler qu'il lui en doit une. Ouais, c'est sûrement le truc le plus malin à faire. À défaut d'être soulageant, ça a au moins le mérite d'être malin.

Tu lui veux quoi, à mon herbe ? reprend-t-elle en commençant à vider son sac. Des vêtements sales, une gourde encore à moitié remplie, quelques affaires de fille... Rien de bien anormal, et rien qu'elle ait vraiment envie de cacher. Et puis surtout... À quel moment tu t'es dit que j'avais envie d't'en donner, putain ?! Il rêve éveillé, lui, hein. C'est pas possible autrement. Ils se détestent cordialement. Et les gens qui se détestent ne partagent pas un truc aussi vital que la beuh.

Son regard dévie sur les tiroirs de son bureau. Est-ce qu'il a trouvé des trucs gênants ? Quelque chose dont il se servira pour se moquer d'elle ? Elle s'est débarrassée de son journal intime et elle ne peut que s'en féliciter. Mais peut-être qu'elle s'est montrée négligente ? Ses yeux vagabondent sur les placards puis le reste de la pièce. Est-elle  arrivée au bon moment ou a-t-il eu le temps de lui voler des trucs ?

La voici en tout cas qui s'active pour récupérer ses fringues, en faire un gros tas sur le sol puis les pousse d'un geste du pied sous son lit. Le ménage façon Zelda. Si seulement elle pouvait faire disparaître Swann aussi simplement... Pourquoi tu veux fumer, en fait ? finit-elle par s'étonner, sans se départir de son ton sec. Ouais, pourquoi ? J't'avais dit, hein, que c'était une mauvaise idée d'bosser avec Maddie ! Elle l'a vu construire cette foutue garderie avec les autres, ouais. Et elle aussi, elle serait probablement au bord de la dépression si elle avait dû se coltiner la secrétaire. J'te l'ai dit, ou pas ?! Elle veut l'entendre dire qu'elle avait raison. Juste pour le plaisir. Dans tous les cas, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même...
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Re: Laisse moi tirer une latte sur ce morceau de salade

Dim 1 Mai 2022 - 16:10

« Depuis qu’t’as choisi d’emménager ici. » qu’il choisit de lui répondre sans grand ménagement alors qu’il est pris en plein flagrant délit de fouille dans une piaule dans laquelle il n’est même pas censé mettre les pieds. Ancienne chambre d’amis, Zelda l’a prise d’assaut et y a posé ses bagages il y a quelques semaines après que ses anciens colocs l’aient mise dehors… ou qu’elle ait simplement décidé d’emménager pour le garder à l’œil, il n’en est pas bien sûr. « C’est l’un des principaux principes d’une colocation, le partage. » C’est pour ça qu’ils partagent tout : vivres, eau, toit.

Elle lui fait face alors qu’il n’a même pas encore eu le temps de refermer le dernier tiroir qu’il était en train de fouiller. S’il s’attardait sur la question, il pourrait comprendre son désarroi… Il n’apprécierait pas lui-même de la voir traîner parmi ses affaires, mais sa mauvaise foi lui attribue le droit de le faire sans trop s’en vouloir. Yu’ lui tapera sur les doigts lorsqu’elle ira s’en plaindre, il lui réexpliquera les règles de cohabitation… et ils s’en remettront tous les deux.
Lui qui se veut souvent mature, peut-être aurait-il pu simplement venir la lui demander avec aisance et détermination. C’est une fille. Il n’aurait eu qu’à la ménager un peu pour avoir accès à cette herbe qu’il n’est même pas sûr qu’elle soit la principale détentrice. Mais comme d’habitude, Swann agit sans réfléchir, suit les décisions irréfléchies d’une fierté qu’il sait surestimée.

Il se redresse à ses côtés dans une posture similaire, les mains sur les hanches et un air quelque peu déprimé sur la peau de son visage. « J’aimerais bien en fumer. » Zelda vide son sac, poussant Swann à détourner le regard par peur d’y découvrir des choses qu’il voudrait franchement pas avoir sous le nez. Ce qu’elle lui rétorque lui fait lâcher un soupir. Ils pourraient tant être amis, ou au moins se respecter. Mais le caractère de Zelda à son égard fait que… « Dans un élan de générosité, j’sais que ça t’arrive d’en avoir… » Il n’sait même pas pourquoi elle le dévisage constamment. Peut-être que c’est à cause de cette bimbo avec qui il a commencé à trainer au tout, tout début… Mais ça fait des années maintenant, Zelda. Faudrait arrêter d’lui en vouloir. Tourner la page.

Il a sa part de responsabilité dans tout ça. Il se comporte pas souvent comme il le faut, l’évite comme la peste et le choléra sans grandes raisons. C’est une mauvaise relation qui s’est établie sur des aprioris, sur des « on dit ». Swann a eu vent de ce que Zelda faisait, de la façon dont elle se comportait. Et ce qu’elle lui a montré depuis qu’ils se sont parlés pour la première fois ne l’a en rien choqué. Zelda est un insecte, un électron libre un peu gênant avec lequel il faut cohabiter sous peine de se faire piquer.

« Y a un panier dans la salle de bain. » Il devrait se taire, mais c’est plus fort que lui. Ces fringues qu’elle vient de glisser sous son lit y resteront éternellement si elle ne s’en occupe pas. Swann s’en doute. Ou pire, ce sera Yu’ qui s’en occupera, et c’est pas tant son rôle que ça.

Ses bras se ferment par-dessus sa poitrine. Tout ça parait être perdu d’avance.

« Pour les mêmes raisons que toi… paraît que ça détend, que c’est agréable. » Il y a aussi une part de curiosité, une envie de découvrir quelque chose auquel il n’a jamais goûté. C’était l’idée de Tanya… et on ne refuse rien à la rouquine. Il la voit déjà changer de sujet, balaie cette maigre tentative d’un secouement de tête. « On s’en fout de Maddie… Tu veux pas m’dire plutôt comment m’en procurer, si t’es pas apte à m’en filer ? »

Il s’en fiche des Summer, de cette incroyable liste de personnes avec lesquelles Mademoiselle Anderson semble être la seule à avoir un problème. « Comment tu procèdes, habituellement ? Il te faut un truc en échange, faut te rendre un service… ? Faut te baiser les pieds et t’appeler « princesse » pendant toute une semaine ? » Ça lui ressemble bien, ça.
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Re: Laisse moi tirer une latte sur ce morceau de salade

Dim 1 Mai 2022 - 17:30

- Y'a certains trucs qui s'partagent pas !
Et elle emmerde bien les principes, en prime, Zelda. Ceux qu'elle avait ont volé en éclat et ceux qui restent ne valent de toute façon plus grand chose. La voici en tout cas qui lève les yeux au ciel quand l'autre lui répond veut de l'herbe pour en fumer. Sans déconner... Quant à ces élans de générosité qu'elle semble avoir... L'australienne se contente d'un reniflement agacé. Elle sait l'être avec ses amis, ouais, mais il a décidé quelques années plus tôt de ne pas en faire partie.

Un panier ? Qu'est-ce qu'il lui raconte, là ? Et puis Zelda comprend qu'il fait référence aux vêtements qu'elle a enfouis sous son lit. Oh, ça lui pose problème ? J'préfère pas éparpiller mes affaires... Histoire qu'on les mélange pas ! Elle n'a franchement pas envie de se retrouver avec des slips de Yu. Ou pire, de Swann... Et puis qu'est-ce que ça peut t'foutre, hein ? demande-t-elle, agacée mais surtout désabusée. T'es psychorigide, ou quoi ? Un léger sourire s'installe sur ses lèvres. S'il a le malheur de lui répondre oui, elle saura au moins comment lui faire chier !

Cela dit et contrairement à ce que le jeune homme semble croire, elle n'est pas non plus un monstre insensible. Alors elle vient s'installer sur son lit, jambes et croisées, et observe son colocataire d'un petit air énigmatique. Pendant que lui, de son côté, lui demande quelles sont les modalités pour se procurer de l'herbe. Si pur et innocent... ironise-t-elle. T'as vraiment jamais fumé d'ta vie ? ne peut-elle s'empêcher de se demander. Tout en le regardant comme si elle le voyait pour la première fois.

Toujours est-il que si Zelda hésite, elle ne le fait pas longtemps. Et elle finit par joindre ses mains comme les vilains dans les films, ceux qui se terrent derrière un bureau et qui s'apprêtent à prouver à leurs interlocuteurs que c'est eux, les plus méchants. Bon... T'en veux combien, à peu près ? Ils vont commencer par le commencement. Ouais; ça semble pas mal comme début. En fonction d'ça on verra c'que ça t'coûtera, et c'que tu peux faire pour moi... C'est la loi du marché. Et même si elle n'a pas non plus envie d'arnaquer un newbie, elle ne veut pas non plus lui faire une fleur particulière. Et puis surtout, tu veux la fumer avec qui ? Parce que s'il n'a jamais fumé, il y a encore moins de chances qu'il sache rouler.

L'australienne roule sur le lit et se redresse avant de faire signe au garçon de se retourner d'un geste du doigt. Tu permets ? Le temps de changer de haut et la voici de retour aux affaires. Jenny, c'est ça ? C'est sûrement ça. Et très franchement, elle s'en fout. Ce qui la dérange ce ne sont pas les fréquentations de Swann mais plutôt le souvenir qu'il gardera de sa première fois. Zelda ne lui laisse même pas le temps de confirmer ou d'infirmer, d'ailleurs. Même si t'es un trouduc, j'compte pas laisser c'te pétasse t'faire fumer ton premier joint ! Quelque part, l'australienne parviendra tout de même à laisser sa marque sur lui. Et puis ça risque peut-être de frustrer Jenny, qui sait ?

Alors après une dernière hésitation, l'adolescente jette un regard à sa montre cassée - foutu réflexe - puis à son réveil et lâche un petit soupir. T'as la clef d'ta chambre, toi ? Parce qu'elle, elle a de l'herbe. Sauf qu'elle n'a pas très envie de se faire choper par un Yu en colère. Surtout qu'elle est encore la benjamine de la colocation et qu'elle n'a pas particulièrement envie d'aller expliquer à Zi pourquoi son mari l'a foutue à la porte après à peine quelques jours de cohabitation...
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Re: Laisse moi tirer une latte sur ce morceau de salade

Dim 1 Mai 2022 - 19:49

Vivre avec Zelda, c’est quand même beaucoup de changement et de disputes pour pas grand-chose. Il a essayé de dissuader Yu’ de l’accueillir lorsqu’il a appris la nouvelle, mais force est de constater que l’asiatique campait ses positions et ne voulait absolument pas laisser l’Anderson dormir à la belle étoile, même le temps d’une soirée. Swann a pris sur lui, a changé ses habitudes. Rester enfermé plus longtemps dans sa chambre le matin, sortir de la douche plus couvert qu’avant, traîner le moins dans les couloirs étroits de cette baraque qu’ils ne partageaient auparavant qu’entre hommes. Accueillir une fille… la pire idée que quelqu’un ait eu dans ce foutu camp (parmi tant d’autres).

« Psychoquoi ? » demande-t-il avec naïveté, les yeux plantés sur celle qui s’efforce peut-être un peu trop de faire la balle, il le reconnait. Rigide, il comprend. Psychorigide, pas tellement. « Si ça signifie n’pas vouloir cohabiter avec quelqu’un qui sait pas mettre ses fringues au lavage… » Il l’est certainement, ouais. Lui qui imaginait les filles plus propres et plus responsables sur les questions d’hygiène, il est surpris de se rendre compte qu’il vit avec un vrai rat d’égout. Physiquement et mentalement. Zelda n’a aucune éducation.

Mais ce n’est pas la question, il se fiche un peu de ce qu’elle peut faire de ses t-shirts qui puent la sueur ou des cinq paires de chaussettes qu’elle enfourne sous son lit, ce n’est pas son problème. Il ne vit pas dans sa grotte. Lui, il veut ce truc qu’il sait qu’elle détient. Cette petite chose verte pour laquelle elle est tant réputée dans le coin, à défaut de ne pas être connue pour son comportement responsable et ses décisions réfléchies. « Nan, j’avais plus important à faire… puis ça fait pas partie de mon éducation non plus. » lui intime-t-il sans arrières pensées. Son père le tirerait par les yeux s’il l’apprenait (ou viendrait fumer à ses côtés, il n’en est pas sûr). Sa mère se crèverait les yeux et lui hurlerait dessus de toute sa voix. Mais ils ne sont plus là pour le voir, et Swann n’est plus ce petit garçon naïf, timide et sensible qu’ils ont élevé. Il a grandi.

Zelda se la joue Monsieur Burns, des talents d’imitation que le jeune homme lui reconnait sans grande difficulté à tel point que ça l’en effraie. Elle parait ouverte à la négociation. « Je sais pas… » Il y connait rien, aux deals de drogue. Il a jamais fumé, il a jamais acheté. Il a vu qu’ça dans les films qu’ils projettent parfois. « On parle de combien d’kilos, d’habitude ? » Il n’en voudra pas beaucoup. Juste assez pour fumer un tout petit peu, peut-être pour en avoir une petite réserve si jamais il se surprend à en apprécier le goût. Mais il n’est pas fou et ne compte pas devenir le nouveau Pablo Escobar. Se mettre Zelda dans la poche, c’est déjà s’assurer une possibilité d’en ravoir la prochaine fois si Tanya y devient accro. « Juste assez pour une première fois avec Tanya. C’est plus son idée que la mienne. » finit-il par avouer sans grande surprise. Là où Tanya va, Swann y est trainé. Peut-être est-ce mignon, peut-être est-ce stupide. Dans tous les cas, il préfère finir empoisonné par Zelda le premier.

Il ne s’arrête pas de l’observer. Elle veut se changer. Il espère simplement qu’elle enfile des vêtements propres et non pas ces bouts de tissu qu’elle laisse trainer dans sa chambre des mois durant. « Okay. » accepte-t-il finalement avant de tourner sur lui-même et de lui offrir son dos, faisant face aux quelques tiroirs de fringues qu’il a fouillé quelques minutes avant. « Arrête ton obsession avec Jenny… J’te jure que c’est flippant. » Elle ne parle que d’elle. Et si Swann la porte dans son cœur, c’est loin d’être l’une des personnes les plus importantes de sa vie. Loin de là.

Les secondes passent, il perçoit un peu de bruit derrière lui. L’adolescent tourne la tête à 60 degrés pour vérifier que l’autre adolescente a terminé avant de se retourner entièrement. Elle lui pose une question. Pas besoin d’analyse, elle veut qu’ils aillent dans sa chambre. Un terrain qu’il n’espérait pas la voir conquérir un jour. « Toujours. » Evidemment qu’il a une clé de chambre. Parce que même si les deux hommes qui lui servent de colocs sont sympas, ils oublient souvent de taper avant d’entrer. Et à bientôt dix-huit ans, de l’intimité : il ne veut que ça.

Et s’il doit autoriser Zelda à y pénétrer, même une seule fois, pour qu’il puisse partager un peu d’herbe avec sa meilleure amie… « Tu m’y rejoins ? » lui propose-t-il l’air de rien, décroisant les bras. Il fait déjà quelques pas en arrière pour quitter l’antre puante de l’adolescente. On peut dire c’qu’on veut de Tanya… elle au moins, elle sait faire le ménage. Il plante son regard dans le sien, juste pour être sûr qu’ils se comprennent. « Dans deux minutes, dans ma chambre ? » Une simple proposition, quelque chose qu’il ne pourra pas négocier s’il veut obtenir ce qu’il désire.

Et sur un commun accord, il ferme la porte de la chambre et retourne dans la sienne, celle qu’est juste en face de celle de l’autre schlingueuse. Une chambre en ordre, toute propre… et avec un lit sous lequel rien ne traîne. Il ouvre la porte de sa fenêtre mais veille à bien couvrir les vitres des rideaux fraichement repassés. Lorsque Zelda pointe le bout de son nez, il est assis sur le bord de son lit, les jambes croisées… et ses mains fourrées dans les poches de son sweat. Il a l'impression d'être à poil. Enfin, pas vraiment. Mais il avait pas envie de l'inviter dans cette chambre qu'elle n'a jamais fait qu'entre-apercevoir lorsque la porte était ouverte. « Ça va m’coûter cher, ton histoire ? » Il aimerait bien savoir, juste pour être sûr de ne pas accepter quelque chose qu’il regrettera par la suite. Et faire un pacte avec le diable… Jamais. « Et est-ce qu’il y a moyen d’essayer l’produit avant achat ? » C’est la moindre des choses.
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Re: Laisse moi tirer une latte sur ce morceau de salade

Dim 1 Mai 2022 - 20:40

- De... kilos ?
Un air quelque peu désabusé prend place sur les traits de l'australienne, qui arque un sourcil. L'idée qu'il cherche à se moquer d'elle lui traverse l'esprit. Mais non, il a l'air malgré tout innocemment sincère sur ce coup-là. Ah ouais donc on en est là... Zelda lâche un petit soupir. Elle va vraiment devoir tout reprendre depuis le début. D'autant plus qu'il semble vouloir essayer avec Tanya et qu'elle n'a sûrement pas davantage de compétences que lui.

Toujours est-il que l'adolescente se change en vitesse et qu'en plus de renifler de dédain lorsque le jeune homme évoque à nouveau Jenny, elle entend maintenant être la première à lui faire fumer un joint. Quant à Swann, tout stupide qu'il soit, il semble au moins comprendre où elle veut en venir lorsqu'elle lui demande s'il a la clef de sa chambre. Et il lui confirme que oui, Yu lui en a bien laissé une...

Putain mais quelle injustice !

Zelda croise les bras et prend une pose agacée quand l'autre reprend et lui demande de le rejoindre dans son antre dans deux minutes. Ouais, c'est ça... Cours planquer les trucs compromettants ! C'est bien pour ça qu'il veut une longueur d'avance, non ? Ca a pas intérêt à coller, hein ! le prévient-elle. Un peu dans le vent puisqu'il a déjà quitté les lieux et qu'elle se retrouve à devoir attendre comme une conne.

Ces deux foutues minutes, elle les passe allongée sur son lit. À observer le plafond et à réfléchir sur quelques petits trucs sans intérêt, ou presque. Et puis estimant qu'elle a assez attendu, elle parcourt les quelques mètres qui la séparent sa piaule de celle de son irritant colocataire. Elle toque par habitude mais ouvre plus ou moins la porte en même temps.

Et bien sûr, une fois à l'intérieur, après avoir verrouillé derrière elle, elle observe avec méfiance le jeune homme puis les lieux. À la recherche d'une caméra, d'un piège ou d'une connerie du style. Croise pas les jambes comme ça, on dirait un intello... grogne-t-elle en lui faisant signe de se poser pour venir s'installer à côté de lui. Elle sort alors une boîte tandis qu'il lui demande ce que tout ceci va lui coûter et s'il peut essayer l'produit avant l'achat. Calmos, Escobar ! Paraît que c'était un super gros trafiquant, ce mec. Une légende dans le milieu des drogues. D'après Connie, en tout cas...

Si tu veux juste un joint, on a qu'à dire qu'c'est gratuit ! lui propose-t-elle après une vague hésitation. Elle lui tend d'ailleurs un petit morceau de verdure. Non, elle n'est pas un monstre et elle ne va pas lui faire payer sa première dose. L'idée, c'est de le rendre accro. Et puis de l'asservir. Mais Tanya n't'en voudra pas trop si tu fumes sans elle ? Non, elle ne se découvre pas un intérêt soudain pour les sentiments de sa copine. Ou petite copine, elle ne sait pas trop. C'est pas un moment qu'vous êtes sensés partager ensemble ? Ce changement de discours peut paraître choquant mais ouais, Zelda a eu du temps pour cogiter sur son lit.

L'intéressée effrite en tout cas ce qu'il lui reste d'herbe et le mélange bien vite avec du tabac sec. Regarde et apprends, jeune Padawan... lui indique-t-elle en tirant quelques pages déchirées d'une Bible, l'air grave, puis un morceau de carton qu'elle enroule pour faire un filtre. Quelques instants plus tard, elle lèche ce qui s'est transformé en un joint à peu près correct. T'as vu ? C'est facile, non ? Parce qu'il devra le rouler, ce joint qu'il fumera avec Tanya. Va falloir qu'il assure un peu, quoi.

Toujours est-il que l'australienne glisse donc sa création entre ses lèvres et l'allume en fronçant les sourcils. Un grand nuage de fumée recrachée en direction du plafond plus tard, Zelda tourne un regard quelque peu rougit vers son colocataire. Et après, pouf, y'a plus qu'à savourer... C'est le meilleur moment. Il doit sans douter, non ? L'adolescente tire une nouvelle bouffée et se fend d'un petit sourire absent avant de se rappeler pourquoi, outre le fait de fumer un joint à l'intérieur sans se faire emmerder directement par Yu, elle se trouve dans cette chambre. Des questions ? Quant à ce joint, non, elle ne compte pas le partager. Après tout il faut qu'il se préserve pour Tanya, pas vrai ?
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Re: Laisse moi tirer une latte sur ce morceau de salade

Lun 2 Mai 2022 - 15:26

Les quelques minutes qu’il passe à l’attendre, assis sur son lit, lui paraissent plus longues qu’elles n’en ont l’air. S’il n’a pas fait l’effort de cacher les quelques objets (non-compromettants) qui trainent sur son bureau, il sait qu’il n’est pas à l’abri de la moindre remarque qui pourrait faire son chemin jusqu’au crâne semi-vide de l’australienne. Et si elle sait qu’il a fouillé sa chambre dans ses moindres recoins, qui sait… peut-être voudra-t-elle en faire de même ? Ça n’arrivera pas sous sa garde, il en reste en tout cas convaincu.

Lorsqu’il la voit passer la porte, la verrouiller derrière elle… il balaie sa chambre du regard, juste pour être sûr de ne pas avoir laissé n’importe quoi trainer avant de se raviser et de reporter son attention sur celle qui n’a rien à faire là. S’il racontait ça à ses potes, ils lui taperaient l’arrière du crâne en restant carrément convaincus qu’il ment… Parce qu’ils ne peuvent pas se voir en peinture, ces deux-là. Mais aussi parce qu’il en connait (sans pouvoir les comprendre) qui aimeraient bien être à sa place.

Il décroise les jambes, quelque peu nerveux, à sa remarque. Il veut pas avoir l’air d’un intello, il veut encore moins paraitre mal à l’aise ou complètement débile. Il a jamais fumé, il a jamais dealé non plus. Il sait pas comment se comporter dans ce genre de situations, Swann a encore beaucoup à apprendre au sujet de la délinquance ! Elle pose son cul sur son lit et sort le matos.

Le petit bout de verdure en main, il le caresse d’abord de son index, le fait tourner dans ses doigts… avant de le porter à son nez et d’en mesurer l’odeur. Sans grand doute, il s’agit bien là d’herbe. De drogue. Il en connait l’odeur… il faut dire que Zelda, quand elle en fume, n’est jamais vraiment discrète. D’autant plus lorsqu’elle le fait dans les bois ou carrément derrière leurs anciennes salles de classe. Une odeur qu’il n’apprécie pas mais qui ne l’a jamais laissé indifférent. « Pour de vrai ? » réagit-il à l’annonce de la gratuité du produit. Il la zieute un peu, essaie de lire sur ses traits si elle essaie de le rouler ou si elle est simplement pleine de générosité. Peut-être qu’elle est moins bâtarde qu’il l’a toujours pensé.

« Elle m’en voudra pas d’essayer avant. J’veux pas l’empoisonner ou la faire tomber malade. » Il y tient beaucoup trop. Puis même si c’est pas pour ces raisons-là qu’il accepte ce petit moment privé et ce premier essai, c’est pas vraiment si grave que ça, si ? La rouquine restera bouche-bée face à son professionnalisme en roulage de joints et fera table rase du reste. « Et ta copine, elle t’en voudra pas non plus d’fumer ton herbe avec quelqu’un d’autre ? » Kassandra. La blonde qui se la coltine tout le temps, ces deux-là dont le lien n’a jamais vraiment fait sens à ses yeux tant elles paraissent si… différentes. L’une est débile, l’autre est une lumière.

À son signal, il lui lègue toute son attention, l’observe rouler ses cochonneries dans une page déchirée de la bible. C’est dur à regarder. Il est pas pro-religion… mais c’est pas interdit ou mal vu de malmener un livre sacré ? Bref, c’est Zelda. Le résultat lui parait pas vraiment convaincant. « T’as pas peur de tomber malade ou d’choper quelque chose d’incurable ? J'suis certain que des crackheads ont de meilleures méthodes. » Non pas qu’il en ait quelque chose à foutre de sa santé, mais ces bouquins trainent sur des étagères depuis des années et sont de vrais nids à poussière. Sauf si c’est la bible de poche de Zelda, mais ça… il y croit pas vraiment.

« Si tu sais le faire, je saurai le faire. » finit-il par assurer en retour, après l’avoir vue faire. C’est pas des plus fastoches, mais ça finira par lui rentrer dans la tête. Pas question qu’il lui demande de seconde démonstration, de toute façon.

Swann retient un soupir lorsqu’elle souffle de sa fumée dans sa chambre. Yu’ s’en rendra compte, c’est obligé. Mais pas le temps d’y réfléchir, il se lance dans la confection de son propre joint. Tirer des pages d’un bouquin, utiliser du carton en guise de filtre. C’est quelque peu laborieux, il est convaincu qu’il finira par trouver des méthodes et des outils plus sains s’il y prend goût. Pour le moment, il parvient à créer un semblant de joint… Il glisse le résultat entre ses lèvres et ramasse le paquet d’allumettes qui traine sur les genoux de l’intruse pour se l’allumer…

La première bouffée (incontrôlée) lui arrache une petite toux qu’il étouffe rapidement, ne voulant pas passer pour un abruti. Celles d’après lui paraissent plus douces, plus mesurées. Et s’il observe bien vite que le joint se raccourcit à vitesse grand V… faut admettre que ça ne lui est pas si désagréable que ça.

Il savoure le moment, commence à se sentir un peu plus mou, plus doux qu’à l’accoutumée. Comme s’il était seul, l’adolescent s’écroule délicatement sur son lit, les yeux rivés vers le plafond qu’ils recouvrent tous les deux de fumée et d’une odeur… exotique ?

« Ça dure combien de temps… les effets ? » Une question. Une seule parmi tant d’autres. Il a l’impression qu’on lui a injecté un somnifère. Il en est à un point où, aussi naïf et inconnu à tout ça, il se demande si ce qu’il ressent est tout à fait normal ou si Zelda a saboté son expérience en lui donnant un mauvais bout d’herbe. Merde.

« J’peux te poser une question ? » Il est pas vraiment sûr de vouloir initier Tanya à tout ça, tout d’un coup. Ça ne lui fera pas du bien ! « Pourquoi est-ce que t’es une garce avec tout l’monde ? Parce que bon, si t'as l'air un peu... gogole, t'as pas l'air aussi dangereuse que ça... » Il continue de tirer sur son joint, de tousser comme un nouveau-né. Dieu merci, lui a la clé de sa chambre.
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Re: Laisse moi tirer une latte sur ce morceau de salade

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