Pile à l'heure. souffle Calypso avec un sourire en voyant débarquer Bonnie dans le bureau, l'invitant à prendre place sur l'une des chaises avant de lui tendre une petite bouteille de désinfectant, désormais habituée à son obsession de la propreté. J'espère que tu es en forme, on va avoir une journée assez chargée. Convient Callie en récupérant la cafetière, non sans jeter un oeil au tableau qu'elle à déjà noirci tôt dans la matinée, après quelques recherches supplémentaires sur la mutagénèse. Café, thé ?
Tout ce qui serait sans caféine serait de toute manière proscrit de cette pièce, tant qu'elles n'auraient pas trouvé un semblant d'étape. Esquissant un sourire à Bonnie, avant de reprendre avec douceur à son attention.

J'aurai aimé qu'on utilise nos antécédents du CDC pour repartir sur les bases classiques de virologie. A commencer par la mutagénèse du virus. J'ai envie de voir s'il n'y aurait pas matière à l'accélérer pour détruire plus rapidement la souche du virus. Et à l'inverse... Trouver un moyen de détruire le cerveau plus rapidement. qu'elle propose non sans un froncement de sourcils. Défensif, et agressif. Explorer toutes les options possibles, en somme.

Enfin un projet à ma mesure, enfin l’on me fait confiance. J’ai fait mes preuves et prouvé mes dires, mes connaissances, mon doctorat. J’ai fait preuve de patience et voilà que je récolte finalement ce que j’ai semé. C’est avec un grand sourire ravi que j’entre dans le bureau du docteur Ziegler. Cette femme m’est réellement sympathique. Douce, à l’écoute, intelligente, sans jugement, une collègue que j’apprécie déjà énormément. Mon genre d’individu aussi je crois. Le genre qui m’a déjà fait flancher par le passé, franchir ce cap du professionnalisme pour migrer vers celui de l’intime. Rien de plus cependant, jamais je ne me suis donnée la peine du sérieux.

Quoi qu’il en soit, je ne me suis pas braquée, alors qu’elle a su deviner l’existence de cette différence chez moi. Sans ne connaitre les détails, Calypso sait que je tiens particulièrement à la propreté, partout où je me pose. C’est donc fort agréable que déjà, elle me tende un désinfectant, le temps que je nettoie la place qu’elle m’assigne.

J’écoute attentivement bien sûr, alors qu’elle entre dans le vif du sujet, puis je m’assois à mon tour.

- Rien, merci. Je n’ai pas vu la propreté de la cafetière ou de la bouilloire, ni même des tasses. Je refuse donc catégoriquement tout breuvage pour l’instant. Si nous arrivions à faire muter ce virus à notre avantage… Que ce soit pour cette guerre ou notre propre pérennité en fait. Je suis tout à fait d’accord Docteur Ziegler, l’attaque au cerveau me semble être un point central dans ce que nous tenterons de développer. Du moins, d’un point de vue d’attaque. Il s’agit de la seule faiblesse de ces corps ranimés, au meilleur de ma connaissance. L’accélération de la destruction du virus n’est pas à négliger non plus, afin de sauver ceux qui pourraient en être infectés, bien entendu. Attaque et défense donc, nous avons du pain sur la planche et c’est diablement motivant. Aviez-vous déjà quelques idées ? Des pistes ? Histoire que je ne répète pas quoi que ce soit. Question d'efficacité.

Elle hoche la tête en constatant que Bonnie va dans son sens, esquissant un sourire. Songeuse, avant de se saisir de ce bloc note qu'elle traînait définitivement partout depuis plusieurs mois, récupérant la dernière page griffonnée de son écriture presque ronde. Pour le cerveau, il faudrait trouver une manière d'accélérer son processus de destruction. Pourquoi pas en essayant de coupler un autre virus qui l'attaque également, comme la méningite, ou le bornavirus ? Les dernières études ont prouvé que cette ARN pouvait infecter rapidement le système nerveux central. Ce serait comme couper la machine à la source, et si on y arrive ... Ca règlerait bon nombre de problème ?

Ce n'était qu'une supposition après tout. Quand à la mutagénèse... J'ai bien quelques idées, mais je ne sais pas si nous auront des résultats concluants dans l'immédiat. J'avais pensé à forcer le virus à muter, jusqu'au stade létal. De cette manière, ça nous permettrait de connaître ses différents stades, jusqu'a moment ou il n'aura plus assez de séquences pour continuer son évolution et s'éteindre. Ca permettrait également d'anticiper les potentiels variant qu'il pourrait créer d'ici quelques années, et on sait après études qu'en ajoutant certains composés chimiques, on peut forcer une mutation. Ca paraît envisageable ?

De toute manières, elles n'étaient plus à ça près. Autant tenter tout ce qui pouvait être réalisable.

J’écoute attentivement le Docteur Ziegler. Le sujet est hautement important, mais incroyablement passionnant également. Un défi que nous ne saurons peut-être pas apte à surmonter, mais qui nous poussera dans les retranchements de nos connaissances, à n’en point douter.

- Méningite ou Bornavirus… Je répète tout haut les propositions de ma vis-à-vis, hochant de la tête avec approbation. Serait-ce assez rapide ? Ces virus auraient-ils le moindre effet sur un corps mort, mais animé ?

Cela implique des tests. Peut-être les ont-ils déjà effectués ? Peut-être que non. L’idée de pouvoir les lancer rend mon regard pétillant à souhait. L’idée d’être les pionniers de ces recherches, d’être une pionnière tout simplement dans un projet aussi ambitieux, un projet qui pourrait changer la face du monde…

Je n’ai pas les mots pour exprimer ce mélange enivrant d’émotion.

- Il nous faut faire des tests. Pour les virus couplés et pour la mutation forcée. C’est tout à fait possible, vous l’aurez deviné, mais… vu la nature du virus en question, il nous faudra prendre des mesures extrêmes de contingentement.

La volatilité, la contagion, l’inoculation, j’en ai presque la tête qui tourne tant je m’imagine les pires scénarios. C’est une bonne chose, d’avoir des craintes nous empêchera d’agir sans précaution.

- Aviez-vous pensé à des champignons parasitaires également ? Plusieurs souches savent attaquer la matière grise, tout comme les virus.  Peut-être… la Neurocysticercose ? SI nous arrivons à faire muter cet organisme, les kystes aux cerveaux pourraient être d’une importance telle qu’ils en causeraient rapidement la destruction ? La Murcormycose sinon, nous pourrions en faire une variété hautement agressive. Ici pas de kyste, plutôt la mort des tissus.

Oui, nous réfléchissons toutes deux à voix haute. Trouverons-nous la solution ? Pas maintenant sans aucun doute, mais il est important d’énumérer nos avenues possibles.

- Il nous faudra tester. Comment vous y prenez-vous d’ordinaire ?

Qui ne tente rien n'a rien, non ? fait remarquer la blonde en haussant un sourcil. Bien sûr que les test seraient lourds, mais n'étaient-elles pas là pour ça après tout ? Notant l'étincelle dans le regard de Bonnie, alors que sa cadette évoque les risques de transmission.

Je compte bien sûr à ce que vous soyez à mes côtés. Vous avez le sens du détail, et vous êtes minutieuse. Surtout en matière d'hygiène, quoi que la décence l'empêche de le préciser au risque de froisser sa consoeur. Néanmoins, la question qu'elle lui pose lui fait froncer les sourcils de curiosité.

Non, jamais. C'est sans doute son erreur, mais elle n'a jamais pensé a murcomycose, et moins encore à la neurocystercose. Mais entamer des test de ce côté ci ne peut que nous être bénéfique. Surtout si les champignons sont aptes à faire leur oeuvre ante mortem. Du moins... Si on peut considérer ça comme de l'ante mortem.

Car c'était bien là tout le détail de ces rôdeurs. Pas réellement morts, ni réellement vivants, d'un point de vue scientifique. La ligne entre les deux était bien trop fine, pour leur permettre d'avoir un plan adapté et fiable en toutes circonstances. Et la chute du CDC n'en était qu'un parfait exemple, si la chute de l'humanité n'était pas suffisante...

En général nous utilisons des cobayes. Mais pour ce faire, j'aimerai que nous exécutons les premiers test sur des rôdeurs. souffle la blonde après un instant de réflexion. Avant, et après avoir détruit le cerveau. Voir si dans un premier temps, les germes sont capables de s'adapter à l'un ou à l'autre. Ca vous paraîtrait pertinent ?

- Tout à fait ! Que je réponds avec un sourire au Docteur Ziegler. Il n’est pas désagréable d’effectuer des tests de toute façon. Bien au contraire en fait ! Je vous remercie pour votre confiance. Elle est assez futée pour savoir que j’ai une expertise particulièrement utile surtout, mais j’apprécie le compliment.

J’hoche bien sûr de la tête au sujet du post et ante mortem. C’est une notion encore un peu floue pour moi d’un point de vue scientifique. Ce virus prend-il simplement le contrôle d’un corps vivant ? Dans une certaine mesure, les rôdeurs le sont-ils, vivant ? Ou s’agit-il d’un corps mort servant de pantin à un parasite viral incompris ? Passionnant, tout simplement.

- Oui, il serait sage de commencer par les rôdeurs, je suis de votre avis. Avant de tester sur l’humain sain, il faut d’abord s’assurer de contrôler les mutations qui peuvent en découler. Si nous arrivons à détruire la matière grise par infection virale ou parasitique, par la suite nous pourrons voir avec des sujets « vivants ».

Sourire amusé aux remerciements de Bonnie, levant la main l'air de dire que ce n'est rien. Et au moins, elles possédaient désormais un semblant de lignes directives. Hochant la tête vers la brune, reprenant.

Alors commençons étapes par étapes. Placer une salle sous haute sécurité, nous trouver au moins cinq ou six rôdeurs pour les test primaires, mais également le matériel nécessaire, à commencer par des combinaisons étanches pour éviter tout risques de propagations. Et enfin, les champignons. Je peux commencer de mon côté par réceptionner les rôdeurs et les combinaisons, et au vu de votre capacité à stériliser une pièce, puis-je compter sur votre célérité pour nous en trouver une rapidement ? Disons ... Pour ce début d'après midi ? Bref coup d'oeil à l'heure avant de proposer la deadline, reprenant à son attention.

Pensez vous également pouvoir vous occuper de savoir ou nous trouver une souche de champignons parasitaires pour entamer la première phase ?