L'émotion de Matias est contagieuse, puissante, sincère. Ana ne peut la remettre en doute, elle commence a trop le connaitre pour savoir qu'il ne feint jamais ses sentiments, il n'y pense même pas. C'est sans doute ce qu'elle aime le plus chez lui, maintenant qu'elle le scrute se montrer si humain. Après avoir vécu tout ce temps auprès des monstres, les avoir côtoyés au point d'être contaminé par eux, l'humanité dont fait preuve Matias a quelque chose de rassurant, et de contagieux, en partie. Elle ne sait pas si ça la sauvera de l'enfer auquel elle s'est promis en embrassant cette vocation, mais il y a désormais un baume sur son cœur qui l'aide à cicatriser.

Elle en a besoin. Terriblement. Elle lui offre un sourire, sincère. Ses lèvres charnues s'étirent finalement, dans un moment si intime entre eux deux. Ou eux trois, plutôt. Il se relève, l'enlace avec force. Elle s'en inspire pour le lui rendre, serrant ses bras autour de lui plus fermement, pour être sûre de pouvoir le sentir encore. Son nez plonge dans le creux de son cou, alors qu'elle respire son odeur. Après toutes ces années sans Luz, Ana s'est cent fois demandée si elle parviendrait à retrouver cette part de bonheur. Son étonnement est sincère quand elle voit que c'est dans ce monde, auprès de lui.

Alors quand il lui demande d'aller se reposer, Ana a un éclat de rire. Il n'en loupe décidément pas une pour la protéger. Elle. Et te laisser tout faire tout seul ? Lui souffle-t-elle. Elle ne peut pas simplement le laisser faire. Après la tempête, la tension dans son ventre, les douleurs de stress qu'elle a ressenti, Ana est incapable encore de se ménager. Et qu'ils le veuillent ou non, ils sont une équipe désormais. Et si on trouvait un compromis ? Lui propose-t-elle alors en fronçant les sourcils, plongeant un regard aimant dans le sien.

Je ne fais rien de physique, que des tâches faciles qui ne me feront forcer sur rien, elle ne dira pas que ça l'arrangerait, notamment parce que son dos souffre de porter autant de poids. Celui du bébé, plus celui que ses bras s'imposent. Et on trouve un prénom à cet enfant ? Suggère-t-elle finalement avant de l'interroger du regard. Les choses deviennent tellement plus concrètes à cet instant. Ils l'ont senti bouger, tous les deux. Ils ont partagé ce moment, et ils s'aiment. Un bébé Padilla-Sanchez a bien besoin d'être appelé à un moment ! Et autrement que par des surnoms affectueux.