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To the stars

Jeu 7 Juil 2022 - 19:56


Sans doute que dormir à la belle étoile ne l'avait pas aidé. Ou bien, que les esprits avaient décidé qu'il était temps. Mais quand la native rouvrit les yeux, ce n'était pas l'immensité du ciel qui lui répondit, alors qu'elle fronçait les sourcils en avisant la tente d'un tipi qui ne lui était pas si inconnu. Le vieil attrape rêve qui un jour, avait été au dessus de son berceau continuait de tanguer en douceur, rejetant les couvertures en peau pour aviser sa tenue. Pas d'armure, même ses bras semblaient exempts des scarifications ou de blessures récentes. Pas même la morsure de ce chien de combat qui l'avait massacré à Georges. Fronçant les sourcils à cette idée, désormais sûre qu'il s'agissait bien d'un rêve, quoi que reposer les yeux sur le tipi dans lequel sa famille l'avait un jour élevé, ne lui serre le coeur.Tout y était à sa place, figé dans un temps qu'elle ne connaissait plus depuis une éternité, avant de tendre l'oreille à l'approche de murmures. De ceux que le chaman aimait à chantonner à la nuit tombée, pour protéger la réserves des esprits égarés. Je rêve. Même sa voix lui sembla plus juvénile, alors qu'elle se décidait enfin à se lever, repoussant la toile qui menait à l'extérieur pour poser les yeux sur un monde qui un jour, avait été le sien. Le coeur serré par l'émotion alors qu'ici, l'épidémie ne semblait pas avoir fait de quelconques victimes, bien qu'elle ne devine sans mal bon nombre d'indices laissant entendre que la maladie avait touché la réserve. Quelques tombes éparses, des cendres. Tellement de cendres, qui volaient dans les airs en d'infime particules, quoi qu'elle n'en ressentent ni la gêne, ni l'odeur. Ce fût plutôt la silhouette aux longs cheveux gris qui lui tournait le dos, qui lui donna la sensation que son coeur manquait un battement.

Ina ? ... Etait-ce possible ? Que sa mère se trouve ici, après tout ce temps ? La silhouette se tournant finalement pour lui faire face, quand l'émotion vint la saisir à la gorge. C'était elle. Aussi similaire que dans ses souvenirs. Avec ces rides au coin des yeux qui n'entachaient en rien ce regard encore vif, ces vêtements traditionnels ou encore, ce même regard sévère que sa mère avait toujours eu à son égard, et qui la ramenait inlassablement à sa condition. Qu'importait les combats qu'elle avait pu mener. Aux yeux de Ehawee Sihasappa, elle n'en demeurait pas moins la même enfant turbulente et indisciplinée. Bien plus vive que n'importe quel ruisseau dans lequel elle avait parfois menacé de la noyer. Et si elle dépassait sa mère d'une bonne tête, il n'empêchait. Approches. Tu dois lui parler. Les sourcils de la native se froncent à cette remarque, avisant sa mère sans comprendre. A qui, au juste ? Mais Ehawee ne souffle mot, et se contente de rejoindre l'obscurité jusqu'à cette lueur timide d'un feu de camp, qu'elle reconnaît à nouveau. Un sourire mélancolique se dessinant, alors qu'elle retrouve le lieu de vie intimiste ou se passaient les soirées de la réserve, devinant sans mal la silhouette de son vieux père visiblement occupé à parler à quelqu'un. Les cheveux noirs comme les siens, et un bras amputé. Mais à peine à t-elle le temps de réaliser, que sa mère l'invite à s'asseoir face à l'interlocutrice, reprenant à leur égard à toutes deux.

Vous n'avez pas beaucoup de temps, avant l'aube. Ici, il défile beaucoup plus vite. Et à nouveau, elle tente de répliquer. Mais sa mère la fait se taire d'un regard. Jusqu'à l'aube.

Secouant doucement la tête en soupirant, non sans relever les yeux vers son père, qui lui offre un sourire désolé. Tu connais ta mère, non ? Et vous avez des choses à vous dire. Kaya... Sa fille est là. Face à elle. Et si elle rêve de se lever, quelque chose l'en empêche. La forçant à se regarder par dessus le brasier incandescent, pinçant les lèvres.

Soit nous sommes mortes, soit Wakan Tanka à jugé qu'un conseil familial était de rigueur... fait remarquer la native en haussant les épaules, relevant ses yeux sur ceux de sa fille. Est-ce que tu es en sécurité ? Les songes ne permettaient jamais d'obtenir toutes les informations. Autant aller à l'essentiel, avant que l'aube ne se lève.


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Nihima Sihasappa
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Re: To the stars

Jeu 7 Juil 2022 - 21:05

- Bonne nuit !
Et comme à chaque fois qu'elle ferme l'oeil après ces longues journées de marche et de lutte, il ne lui faut guère longtemps avant de fermer l'oeil. Elle entend Isa' prendre place sur la chaise pour garder un oeil à l'extérieur de leur planque du jour. Et rapidement, presque doucement, elle s'enfonce dans ce monde si merveilleux qu'est celui des rêves. Là où l'horreur et l'adversité n'ont plus vraiment de prise, de l'autre côté du miroir. Un petit sourire se dessine sur les lèvres de la lakota tandis que les bruits ambiants se font plus distants et finissent par disparaître au profit d'une sérénité que la réalité ne permet plus...

꧁꧂


Les rayons clairs du soleil la forcent à rouvrir les yeux. Elle n'est plus sur ce vieux canapé rongé par l'humidité mais au milieu des grandes plaines. Elle lève sa main pour se protéger de l'éclat de l'astre père et s'amuse en constatant que son geste entraînent des volutes étranges dans son sillage. C'est un rêve, elle en est consciente. Mais est-ce moins réel pour autant ?

Les hennissements des mustangs détournent son attention. Les fiers et puissants animaux galopent sur l'horizon mouvant. L'un d'eux s'arrête et la regarde. Il tape du sabot sur le sol puis s'ébroue. Un rapace plane et bat des ailes pour venir se poser sur le dos de l'équidé. Ils symbolisent l'harmonie. Et peut-être qu'ils l'invitent ? Kaya esquisse un petit pas dans leur direction. Oui, elle éprouve le besoin de les rejoindre.

Mais une main se pose sur son épaule. Le contact est chaud, agréable. Tout simplement naturel. Et alors que la logique du monde réel voudrait qu'elle se dégage de l'étreinte pour faire face à la menace, la lakota se retourne doucement pour découvrir un visage qu'elle n'a plus vu depuis longtemps mais qui reste parfaitement fidèle à ses souvenirs. Hau, tunkasila !* souffle-t-elle délicatement. Le besoin la pousse à se glisser dans ses bras, à profiter de la caresse dont il gratifie sa chevelure. Tu as bien grandi, takojaya... Un petit rire chargé d'émotion lui répond avant que des mots viennent s'y greffer : C'est peut-être toi qui rapetisse ? plaisante-t-elle.

Un sourire bienveillant lui répond tandis que son grand-père vient capturer sa main entre ses deux mains marquée par les efforts et le temps. Viens, suis-moi ! Où ? Là où il te faut aller... Sans trop savoir pourquoi elle ne juge pas utile de la questionner davantage, Kaya lui emboîte le pas. La lumière s'estompe, ils pénètrent dans l'obscurité. Elle se montre méfiante et lui, rassurant. Et ce sont les flammes qui finissent par se substituer à l'ombre.

Elle prend place aux abords du feu de camp, jambes croisées. Et il n'y a plus réellement besoins de mots qui, de toute façon, n'en sont pas vraiment. Le grand-père et sa petite fille s'observent, communiquent en silence. Les sentiments se propagent dans le silence. Ca n'a rien de bien logique mais les rêves s'affranchissent de ce genre de considérations. Ils sont néanmoins chargés de sentiments. Et Kaya l'expérimente une nouvelle fois lorsque sa grand-mère se joint à la réunion. Leurs regards se croisent et leurs coeur s'unissent. D'autres sourires apparaissent puis s'estompent sans jamais disparaître.

Elle se sent bien !

Et davantage encore lorsque Nima fait son apparition de l'autre côté des flammes. Si proche et pourtant si loin. Ina ! l'accueille-t-elle avec une joie sincère. Mais elles n'ont pas beaucoup de temps. Et sa mère, comme souvent, va droit au but. Non sans un zest d'humour. La dernière fois que j'ai vérifié j'étais encore vivante, en tout cas... répond-t-elle sur un ton léger. Et si c'est ça, la mort... Alors je crois que je pourrais m'y habituer ! De toute façon elle n'aurait guère le choix. Et tandis qu'elle tend sa main à travers les flammes pour découvrir - non sans un air émerveillé - que les flammes sont tièdes et épousent délicatement le contours de sa chair, elle doit se faire violence pour poursuivre la discussion.

Est-ce qu'elle est en sécurité ?

Oui ! La réponse est machinale, forgée par l'habitude. Et le regard de son grand-père pèse sur elle, inquisiteur mais dénué de jugement. Non... est-elle obligée d'admettre. Mais la sécurité n'est plus qu'un vague souvenir, un concept hérité d'une époque qui a fait son temps. Mais il n'y a pas de danger immédiat ! Isa veille sur moi pendant... pendant que je suis ici ! Même si elle ne sait pas vraiment où elle se trouve, et que sa meilleure amie ignore que ses gigotements ne trahissent pas un cauchemar mais bien le plus beau des rêves.

Mais aussi accueillant sans l'écrin de ce rêve, il est maintenant charger d'une tension. Et un éclair zèbre le ciel violacé lorsque la jeune femme se souvient que pour que ces retrouvailles aient lieu, il a fallut un départ. Est-ce que tu es fâchée ? demande-t-elle sur un ton plus hésitant. Mais différent de celui que l'enfant qu'elle était autrefois employé lorsqu'elle avait fait une bêtise. Car non, là, elle n'a pas commis de faute. Elle a écouté son coeur, et cette petite voix qui lui soufflait de retrouver son ami. Déçue ? Elle peut composer avec la colère d'une mère. Mais sa déception est plus difficile à affronter. Devrait-elle s'excuser ? Ou simplement assumer ?




* Salut, grand-père !
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Re: To the stars

Ven 8 Juil 2022 - 20:44


C'était tellement étrange. Les cendres de ceux morts à Rosebud ne semblaient jamais vouloir rejoindre le sol, se contentant de flotter comme d'infimes particules dans les airs, jusqu'à l'arrivée de sa fille qui semble si heureuse de la voir. Et elle doit bien se l'avouer à elle même, revoir le visage de sa progéniture à le don d'apaiser un instant ses craintes et ses angoisses, même s'il ne s'agissait que d'un rêve. L'observant sans une esquisse de sourire alors qu'elle plaisante sur sa propre mort, ses yeux noirs ancrés sur ses yeux d'émeraudes qui semblent presque scintiller à la lueur des flammes, secouant doucement la tête à sa remarque. Nous ne sommes pas mortes. Seulement dans une espèce... D'entre deux. Pour devoir quitter avant l'aube l'endroit, ça ne pouvait être que ça. Relevant les yeux vers le ciel pourpre, fronçant légèrement les sourcils avant de jeter un nouveau regard à son père. Ici, il semblait serein en tout cas. Mais ça n'empêcha pas son coeur de se serrer un peu plus à l'idée de ne jamais plus pouvoir le serrer dans ses bras. Dans cette vie ou dans l'autre.

Et la réponse de sa fille n'est pas pour lui plaire, alors qu'elle admet finalement ne pas être en sécurité. Etouffant un juron dans leur langue natale avant de relever les yeux vers elle, désormais hésitante à l'idée d'avoir la réponse aux question qu'elles venaient de lui poser.

Bien sûr, que je suis déçue, et - Ah ! Tu vois enfin ce qu'à été ma vie depuis ta naissance ? La déception, Nihima. La déception! se plaint Ehawee alors qu'elle pince les lèvres, fermant un court instant les yeux. Si sa mère avait toujours adoré Kaya, il n'empêchait. Sans doute que le plus gros affront qu'elle ait pu lui faire, restait d'avoir pu épouser un blanc. Venant poser ses bras contre ses genoux pour s'appuyer, laissant sa mère continuer de marmonner non loin alors que son père tentait de prendre sa défense, relevant les yeux vers Kaya, à nouveau.

Je t'ai fais confiance, Kaya. Je t'ai considéré comme une adulte, et tu as à nouveau désobéi comme une enfant. Ce n'était pas tant la fugue, ni même le fait de l'avoir encore décidé dans son dos. Non, c'était plus profond que ça. Ta promesse d'amie vaut-elle plus, que la guerre qui ne cesse de se profiler à l'horizon ? Nous l'entendons d'ici. confirme finalement son grand père après un silence funeste. Les esprits de tes grands parents le murmurent souvent au crépuscule, quand nous les appelons. Ils évoquent le sang de vos morts dans les cours d'eaux, et votre ennemi comme une ombre capable de tout dévorer, tels les loups. Hochant la tête à cette remarque, son regard s'assombrissant quelque peu à cette idée. Nous essayons de maintenir un semblant de paix, Ate. Mais c'est comme tous les chemins que nous essayons d'emprunter menaient vers la violence de la guerre. Ca n'est pas pour lui plaire, mais c'est ainsi. Et à nouveau, son regard se porte sur sa fille.

Tu crois que tu as été adulte, en choisissant de peut-être détruire le peu de paix que nous essayions de maintenir jusque lors ? S'il n'y avait nulle trace de colère dans sa voix, il n'empêchait. Le poids des dernières années semblait la rattraper au cours de cette interlude, venant brièvement passer une main contre son front en inspirant lentement. Ruben à été mordu devant des New Eden, Kaya. As tu la moindre idée des risques que cela peut représenter ?


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Nihima Sihasappa
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Re: To the stars

Sam 9 Juil 2022 - 15:25

- C'est vraiment utile, ça ?
Malgré tout le respect et la tendresse que Kaya a envers sa grand-mère, la remarque qu'elle vient d'adresser à sa fille lui semble presque cruelle. Nima est beaucoup de choses, sans doute. Mais sûrement pas une déception. Pas à ses yeux, en tout cas. Les deux vénérables poursuivent le débat de leur côté et la jeune lakota reporte son attention sur la femme qui la juge, là, de l'autre côté des flammes.

Les mots qu'elle prononce, elle les a déjà entendus. Mais elle était alors une enfant, pas une femme aux yeux de son peuple. La première fois Kaya avait réagit avec impulsivité. Peut-être même avec insolence. Mais aujourd'hui, quoi que sa mère puisse croire, elle n'est plus l'adolescente qu'elle était alors et qui revenait tout juste d'une fugue avec ses amis. Et cette évidence se manifeste sous la forme d'un silence. À défaut de se défendre, Kaya écoute. Peut-être parce qu'elle est intimidée par la présence de ses grands parents, ou distraite par les silhouettes de cheveux qui galopent harmonieusement dans les flammes.

Ce n'est que lorsqu'elle est certaine que sa mère a terminé d'exposer son point de vue qu'elle se penche un peu en avant, vers ce foyer qui la fascine. Elle y cherche ses mots, ou du moins la force de formuler correctement ses pensées. Et les regards d'encouragement d'Ehawee et d'Akecheta finissent par lui insuffler cette force dont elle a malgré tout encore besoin pour défendre ses premiers choix d'adulte. Oui... finit-elle par acquiescer tandis qu'une pluie d'étoiles vient s'écraser autours d'elles et que le hennissement des chevaux se manifeste à nouveau. Je choisis de placer mes amis au-dessus du reste ! confirme-t-elle après quelques secondes, et sur un ton qui prouve sa détermination. Tu peux le regretter mais tu as fait de moi une adulte. Et cette adulte a décidé de faire ses propres choix. Ils peuvent te déplaire. Tu peux même les condamner. Mais tu dois maintenant les respecter ! Kaya se demande même si elle doit argumenter.

Les deux anciens se sont maintenant tus. Leurs regards attentifs glissent de la mère à la fille. Ils semblent conscients que le moment est important. Ou que cette discussion n'a pas à être interrompue. Je n'ai pas besoin de ton approbation pour être celle que je suis. Je suis désolée d'être une déception pour toi, Ina. Mais est-ce que je serais vraiment ta fille si je me contentais de marcher dans la trace de tes pas ? Nima s'est elle-même affranchie de l'avis de ses parents lorsqu'elle a rencontré Terry. Autrefois tu as décidé d'écouter l'amour. Et aujourd'hui je choisis de privilégier l'amitié ! C'est un fait, rien de plus. Elle l'énonce avec la conviction de ceux qui sont persuadés d'agir en accord avec leur coeur. En fait Kaya se sent même étrangement soulagée. J'aimerais que tu me soutiennes. Et si c'est trop dur pour toi alors j'espère au moins pouvoir compter sur ta compréhension... Parce que de toute façon elle ne fera pas machine arrière. Elle se sent parfaitement lucide en cet instant, Kaya. Peut-être davantage que lorsqu'elle est éveillée, et arpente le monde des vivants. Tu auras toujours mon respect, Ina. Mais je ne te laisserai plus décider à ma place... La jeune femme hausse les épaules. Elle ne peut pas s'empêcher de rechercher l'approbation de ses grands-parents. Mais ces derniers conservent encore le silence tandis qu'un aigle se met à voler d'un vol stationnaire.

Cette paix dont tu parles... Je ne la souhaite pas ! Kaya l'affilie même à une forme de fébrilité, ou de lâcheté. Si leurs ancêtres avaient réagi plus tôt peut-être qu'il n'y aurait pas eu de Wounded Knee. Oui, peut-être que ces terres appartiendraient encore à leur peuple. Néanmoins elle doit bien admettre que cette histoire avec Ruben pose problème. Et elle comprend les inquiétudes de sa mère. Si la vérité doit mener à une guerre alors... Ainsi soit-il ! Cette dernière lui semble de toute façon inévitable. Pourquoi la retarder ? Je ne me laisserai pas intimider par les risques ! conclue-t-elle tandis que la terre se met à trembler et que les flammes gagnent en intensité.
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Re: To the stars

Dim 10 Juil 2022 - 19:05


Sa mère lui avait toujours reproché bon nombre de choses. Et si Kaya s'en formalise, la mère se contente de hausser les épaules, comme si la remarque ne faisait que glisser sur ses épaules déjà trop habituées à ce genre de sermon. Et à sa remarque, c'est surtout la réaction de sa fille, qui la refroidit. Dardant sur elle un regard noir, non sans lui laisser la possibilité de s'exprimer telle l'adulte qu'elle est sensée être devenue. Mais qui s'évertue encore et encore, à penser comme une enfant. L'amitié, le plus fort des pouvoirs de ce monde, selon elle. Certes, elle avait choisi l'amour de Kerry, mais à une époque si différente. Ou sa plus grande crainte résidait dans le fait de pouvoir offrir une vie convenable à sa fille, pas de prendre le risque de la voir crucifiée sur une croix pour avoir songé à ses amis qui s'étaient jetés eux même dans une galère de renom.

Tu ne m'écoutes pas... soupire Nihima, dont les épaules s'affaissent quelque peu à cette idée. Scellant ses lèvres dans le but de même pas chercher à répondre alors que son père croise son regard, l'espace d'une demi seconde. De ces échanges silencieux qu'ils avaient à l'époque ou tout était plus simple, et qui suffisait à être compris sans devoir se faire entendre par le don de parole. Les choses auraient-elles été plus simples, s'il avait été à ses côtés en ce moment ? Elle sait qu'il n'a pas la réponse à la question. Et la hargne de sa fille la fait se lever fluidement pour venir l'affronter par delà les flammes. Si Kaya était une enfant des flammes, sa propre colère résidait dans la froideur même des profondeurs d'un hiver auxquels même les Wendigo auraient peiné à survivre. Les cendres tombent à nouveau, alors qu'il lui suffit de baisser le regard vers la paume de ses mains pour en deviner tout ce sang, qu'elle à un jour pris à ses ennemis. Dans l'espoir de cette paix peut-être utopiste, mais qu'elle avait toujours espéré pour sa fille, qui la rejette avec un tel mépris qui lui donne envie de lui retirer d'office ce titre qu'elle à un jour, offert à sa progéniture avec fierté.

Je ne te reproche pas de vouloir sauver tes amis. Je te reproche, de prendre le risque de détruire le peu de calme que nous nous efforçons d'obtenir chaque jour avec New Eden. De risquer de tout détruire d'un revers de main, pour penser à ton coeur, avant de penser au reste. Que crois tu, Kaya ? Et si elle s'efforce de parler calmement, il n'empêche. La colère coule dans ses veines, fait bouillonner son sang. Ravive en elle les horreurs que lui à fait subir Oliver en la torturant, les cadavres le long des routes de Seattle l'hiver durant. Tu veux être traitée en adulte, non ? Alors, pourquoi ne réfléchis tu pas avant d'agir ? Réalise tu le massacre, si New Eden venait à comprendre que vous êtes de Nisqually ? Tu veux la guerre ? Mais est-ce que tu veux voir tes amis crucifiés, massacrés sans autre forme de procès, jusqu'au dernier enfant ? Parce que c'est ce qui arriverait, s'ils attaquaient New Eden de front. Et comme pour appuyer son propos, les cris de suppliciés semblent résonner de par delà la plaine dans laquelle elles sont pourtant en sécurité. Fardant le ciel d'une aura rouge sombre qui n'augure rien de bon, alors qu'elle reprend de cette voix qu'elle parvient par miracle à maîtriser, de manière incroyablement calme.

Notre peuple à survécu en sachant que les colons étaient trop nombreux. En contournant le problème, en rusant. Pas en attaquant de plein fouet, car ce serait mener au suicide un trop grand nombre d'innocents. Ceux qu'elle ne prenait absolument pas en compte, en pensant avec son coeur plutôt qu'avec sa tête. Je ne te reproche pas, de vouloir aider tes amis. Ce choix t'honore. Mais être adulte, c'est également mesurer les risques. Et ne pas chercher à sacrifier le plus grand nombre, pour parvenir à ses fins. Tu comprends ?

Hurler n'avait de toute manière, jamais servi avec cette enfant. Pas plus que ça n'avait fonctionné sur elle. Mais peut-être qu'expliquer les choses posément pourraient être bénéfiques ?

Comprends moi. Que se serait-il passé, si New Eden avait compris de quel camp vous veniez ? Tu crois vraiment qu'ils n'auraient pas débarqué au campement pour tout raser ? Tu as pensé à Wakiza, Tucker, Frances ? N'étaient-ils pas également de sa famille, de leur tribu ? Inspirant profondément pour calmer la discussion, reprenant d'un ton plus doux. Tu es ma fille, Kaya. Et je t'aimerai toujours, peu importe le chemin que tu choisira d'emprunter. Mais tu dois comprendre que les risques dont tu parsème ton chemin, peuvent coûter bien plus à ton entourage qu'une simple punition sur un camp d'entraînement. Les hurlements semblent enfin se taire, apportant un semblant de paix à la discussion alors que les flammes semblent s'apaiser une courte minute.

Si l'avis d'un vieil homme peut être partagé... commence son père en relevant finalement le visage, offrant un regard bienveillant à ses descendances. Tu dois savoir, que chaque acte que tu imprime dans le temps, se répercute en plusieurs cercles, jeune fille ? dit-il avec douceur à Kaya. Et tu ne pourras jamais empêcher une mère de s'inquiéter pour son enfant. Même quand elle fait semblant d'être constamment déçue. Ehawee étouffant un grognement de protestation sans répondre à la pique, avant que les yeux gris de son père ne viennent à nouveau se poser sur la mère de famille. Je sais à quel point il est difficile d'accepter les choix de sa fille, tu sais. Bien plus encore, quand tu crains pour elle, et pour son bonheur... Et c'est à son tour de baisser le regard au sol, sachant pertinemment à quoi son père faisait référence. Vous êtes à la fois si proche, et si éloignées. Lune et soleil, nuit et jour, lumière et obscurité. L'une ne va jamais sans l'autre. rappelle son père avec cette bienveillance qui le caractérise, reprenant à leur attention commune. Alors, peut-être serait-il de bon ton de vous comprendre mutuellement ?


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Re: To the stars

Lun 11 Juil 2022 - 12:25

- Je ne m'excuserai pas de penser avec mon coeur...
Quoi que sa mère puisse en penser, Kaya l'écoute. Elle l'a toujours fait. Ou presque. Et si elle reconnaît volontiers la sagesse des propos de Nima, elle n'adhère nullement à son discours. Parce que cette discussion sous-entend quelque chose de nauséabond. Et de parfaitement contraire à ses principes. Qu'est-ce que j'étais sensée faire... Abandonner Joa' ? Laisser Isa', Ruben et Brian se lancer à sa poursuite et leur souhaiter bon courage ? Si elle se fie au discours de sa mère alors oui, c'est précisément la stratégie qu'elle aurait dû suivre. Privilégier l'intérêt du nombre, et donc du groupe.

Je n'me plierai jamais aux exigences de la logique. Jamais ! insiste-t-elle. Certains objets aux formes harmonieuses commencent à danser autours d'elles. Kaya les ignore. Il n'y a que le regard de sa mère et les flammes qui le sépare du sien. Surtout si elle m'ordonne de tourner le dos à des gens qui ont toujours été là pour moi ! Et quelque part elle n'a même plus envie d'évoquer ce sujet. Elle a choisi de suivre la morale plutôt que ce supposé bon sens qui aurait dû l'inciter à faire un choix que rien la forçait à faire. Tu es une Valkyrie et un membre du Conseil ! Tu as des devoirs que je n'ai pas ! Et que j'espère ne jamais avoir ! Sa mère a des contraintes qu'elle n'a pas. Tout en la comprenant, la jeune femme aimerait aussi lui rappeler qu'elle est libre de ses choix, elle. Et qu'elle n'a pas à se soucier de l'ensemble du groupe.

Kaya ne s'imposera pas les responsabilités de sa mère. Et elle aimerait également lui rappeler qu'elle ne se sent pas responsable des autres, mais juste de ses amis. Je te l'ai dit, Ina : je ne crains pas la guerre ! Et si elle est parfaitement consciente de ce que ça implique - n'a-t-elle pas été mutilée jusque dans sa chair ? N'a-t-elle pas déjà vu des gens qu'elle considérait comme des amis mourir ? - elle sait aussi ce que le lâcheté suppose. Tu me parles d'agir avec discernement, comme nos ancêtres. Regarde où ça nous a menés... Dans des réserves qui ne sont plus que l'ombre de leurs anciens territoires. Méprisés, privés de la plupart de leurs droits, parqués comme des animaux durant des décennies. Ils ont survécu, oui, mais à quel prix ? Celui de la honte. Je préfère mourir debout que survivre à genoux ! Et elle ne croit pas trop s'avancer en affirmant que c'est aussi le cas de beaucoup des leurs. Surtout si c'est pour éviter une guerre qui se présentera tôt ou tard à nos portes... Ce statut quo est fragile. Du moins de ce qu'elle en sait. Mais Kaya ne s'embarrasse pas de politique. Elle suit les signes que les esprits laissent sur sa route. Et les convictions que son coeur lui impose.

Les gens meurent, c'est comme ça ! Depuis quand l'as-tu oublié ? Il n'y a pas besoin d'une guerre pour ça. Et encore une fois, Kaya préfère une mort rapide à une mort lente. New Eden les étouffe peu à peu. Est-ce qu'elle ne le voit pas ? Ne le sent-elle pas ? Les sacrifices, elle est prête à les faire. Et si le reste du groupe n'a plus le courage d'y consentir, alors peut-être qu'elle a fait son temps à Nisqually. Depuis quand as-tu abandonné le courage pour la lâch... Elle ne peut terminer sa phrase puisque son grand-père intervient. Peut-être pour lui éviter de regretter ses mots. Et tout simplement parce qu'il sent que la conversation se dirige vers une impasse. Comme souvent lorsque la sagesse du vécu se heurte à la fougue de la jeunesse.

C'est le respect qui pousse Kaya à hocher la tête en réaction à son discours. Car ce dernier lui semble neutre, et empreint de bon sens. Pourtant, si la jeune femme est prête à faire des concessions, il y aussi certaines choses sur lesquelles elle compte bien rester intransigeante. Et d'autres sur lesquelles elle n'a plus vraiment de prise, car appartenant désormais au passé. C'est donc ça, être adulte ? Renier ses valeurs, ses principes et sa morale pour se réfugier derrière de froids calculs mathématiques ? Privilégier constamment le nombre au détriment des individualités ? Kaya se sent prisonnière de cette logique froide. Et si elle comprend que les actes ont des conséquences, elle est aussi prête à accepter ces dernières. Dès lors quel mal y-a-t 'il à être ce qu'elle est ? Suis-je un danger pour le groupe ? Car c'est bien ce que tu essaies de me dire, Ina, n'est-ce pas ? Mais est-elle seulement en train de s'adresser à sa mère ? Car depuis le début de ce doux rêve, elle a surtout l'impression de faire face à l'un des membres du Conseil. À une dirigeante, plutôt qu'à la guerrière qu'elle a toujours admirée.
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Re: To the stars

Lun 11 Juil 2022 - 21:02


Elle comprenait. Cette fougue qui caractérisait sa fille, au même titre qu'elle l'était, quoi qu'elle n'en montre plus rien depuis des années. La froideur avait stoppé les flammes, apaisé le volcan qui un jour faisait son caractère pour quelque chose de tout aussi dur, et impitoyable. Mais le poids de ses responsabilité ne lui permettaient plus de réfléchir avant d'agir. Moins encore dès l'instant ou son regard s'était posée sur celui de sa fille, quelques secondes après sa naissance. Lui faisant découvrir un tout nouveau monde que Kaya ne pouvait qu'ignorer pour ne pas l'avoir vécu. Ses machoires se contractant en silence quand sa fille se retient de justesse de la traiter de lâche, venant sentir contre son épaule la main de sa mère. Qui semble aussi surprise qu'elle devenir en soutien à sa fille à cet instant, alors qu'elles échangent un bref regard.

Non, ce n'est pas ce que j'essaie de te dire. maintient finalement la brune à la fin de la tirade sa fille, soupirant. Parfois, j'aimerai que tu te mettes à ma place, juste une seconde. Que tu puisse... Ressentir l'angoisse, la peur et toutes ces émotions que je ne peux pas montrer au quotidien. avoue t-elle finalement, lâchant un bref soupir imperceptible. Echangeons nos rôles, juste un instant. Tu veux bien ? propose t-elle en veillant à ne pas s'emporter, se sentant soutenue par cette main à son épaule, et l'infime sourire de son père qui l'encourage en silence. Ca lui paraissait tellement ridicule, pourtant. C'était dans les actes, qu'elle était douée. Pour la guerre, pour défendre les siens. Pas pour les mots. Mais elle se prête néanmoins au jeu, reprenant.

Si demain, je disparaissais en ne te laissant qu'une lettre. Une simple lettre. Ne serait tu pas inquiètes? En colère ? Frustrée de ne pas savoir ou je pourrai me trouver, et dans quelle situation ? Elle se doute que sa fille dira pourtant non. Parce qu'elle avait toute ces années durant, montré d'elle son unique facette. La force. Celle d'une mère qui s'était battue pour que sa fille puisse survivre dans le pire monde possible. Je n'oublie pas que les gens meurent. Pour chaque âme que j'ai prise, j'ai conscience qu'il pouvait s'agir d'un fils, d'un ami ou d'un mari. Chaque scarification sur sa peau fine le lui rappelait constamment. Posant un bref instant le regard sur ces dernières, reprenant. Je comprends que tu veuille protéger les tiens. Parce que je me bats pour ça, depuis le premier jour ou nous avons atterrit dans cette pharmacie, avant que Frances ne vienne nous y trouver. rappelle la native en relevant le regard vers sa fille. Nul doute sur le fait qu'elle devait s'en rappeler.

Être adulte, c'est ... Son regard cherche un instant l'horizon, pensant ses mots. C'est accepter l'idée que tu mettras ta vie en danger pour ceux que tu aimes. C'est accepter l'idée de voir courber l'échine, pour pouvoir frapper plus fort sitôt que ton ennemi ne te verras plus comme un danger. C'est comprendre que chacune de tes actions résonnera dans l'éternité. reprends t-elle presque mot pour mot ceux de son père, qui lui accorde un sourire. Fermant les yeux pour ne se pas laisser dépasser par l'émotion, avec cette envie viscérale de pouvoir le serrer dans ses bras. Une dernière fois. Sans pouvoir l'atteindre. Pinçant les lèvres pour finalement rouvrir les yeux, et continuer sur sa lancée.

C'est accepter l'idée de te lever chaque jour, en demandant à Wakan Tanka de prendre ta vie, à la place de celle de ta fille. D'accepter l'idée que le soleil se couche à jamais, pour que toi tu puisse voir un autre lever de soleil. Mais c'est beaucoup plus difficile d'espérer, quand ton enfant est loin de toi. Et que tu es ceinturée, sans pouvoir aller la chercher. C'est accepter l'idée que d'autres personnes dépendent aussi de tes actes, de chaque chemin que tu décideras de choisir. Et c'est l'espoir un peu fou d'espérer protéger le plus grand monde.

Le Conseil l'avait empêché de la rejoindre. Et si la douleur déchirait son coeur, il n'en avait pas moins eu raison de le faire. Tu n'es pas un danger Kaya. Tu ne le seras jamais à mes yeux. Mais tu dois accepter l'idée que parfois... Une part de mon âme se déchire, à l'idée qu'il puisse t'arriver quelque chose, parce que tu as foncé sans réfléchir. Etait-ce mieux ? Le regard d'Ehawee semble s'être adouci, en tout cas.

La voie des guerriers n'est pas toujours la plus simple, Kaya. Parce qu'elle invite à penser avec sa tête, plutôt qu'avec son coeur. Combien de fois le lui avait-elle répété, pourtant ? Bien sûr, que les calculs froid primaient sur l'émotion en combat. Mais au moins cette fois ci l'exprime t-elle posément. Ca ne fait pas de toi quelqu'un de mauvais. Pas plus que moi. Ca fait seulement de nous des humains de la même famille. souligne t-elle finalement, reprenant.

Et tu n'es pas obligée de suivre le chemin de la guerre comme moi. Si tu estime que ton coeur est plus fort que ta tête, ce n'est pas un crime. Il faut juste... Apprendre à concilier les deux. Le supposait-elle en tout cas. Grimaçant en sentant quelque chose tirailler son bras jusque lors absent de toutes ces scarifications des dernières années, alors que ces dernières réapparaissent finalement une à une. N'en disant mot, quoi qu'elle n'en devine le message. Car chacune des strilles qui réapparaissaient, n'étaient autres que toutes ces âmes qu'elle avait faite tombée, pour protéger sa fille de la mort.


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Nihima Sihasappa
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