J'aurais jamais dû faire la putain d'erreur de vouloir me la jouer bonne samaritaine. Pourquoi est-ce que je suis pas restée dans mon coin en laissant cette inconnue se démerder avec ses problèmes de bagnole et d'encerclement ? Bordel de merde, je suis vraiment trop conne. J'ai envie de me coller des baffes en travers de la gueule là tout de suite. Mais à part passer pour une tarée, je crois que ça va pas servir à grand chose.

Les types qui se présentent devant nous ont l'air parfaitement ridicules. Comme s'ils sortaient d'un film à la mords-moi le nœud. Rien que de les voir comme ça, avec leurs grands airs et leurs vêtements rapiécés qui sont censés leur donner un air chic comme auparavant, j'ai envie de les insulter. De leur faire du mal. Mais faut que je me calme. Ils sont pas seuls et je peux donc pas foncer sans réfléchir. Mon but, aujourd'hui, c'est de me tirer de là et de rentrer retrouver Alba. Tant pis pour les collets placés plus loin je crois.

Si je hausse un sourcil surpris en entendant le laïus du type qui prend la parole, je suis encore plus surprise quand la brune à mes côtés rentre dans son jeu et offre une révérence au gros tas. Ouais, je sais vraiment pas comment il fait pour avoir un aussi gros cul en temps d'apocalypse. C'est toujours des questions qui m'ont pris la tête ça. Comment être gros quand on peut plus aller se goinfrer dans le fast-food du coin au moindre repas ?

Puis son regard se pose sur moi et je me fige un instant. Putain, je suis pas une actrice moi. Comment je suis censée faire pour prendre sur moi à ce point ? Je serre les mâchoires, prends une grande inspiration en essayant de contrôler mon envie de lui sauter à la gorge. C'est pas le moment putain. Je crois que Maria a déjà tout dit. On voulait pas entrer sur vos terres sans autorisation et on fait que passer. Ce serait vraiment gentil, votre seigneurie, de nous laisser continuer notre route. Je vais pas le supplier non plus ce fils de pute. Qu'il se bouge le cul et basta.

Je lance un regard rapide à la brune avant de revenir aux hommes face à nous. Je m'appelle Oxana. Et on ne voudrait vraiment pas abuser de votre hospitalité. Nous faire avoir comme des lapins de six semaines en allant à son festin à la con ? Faudrait être débile pour accepter. J'ai l'intention de le suivre nulle part moi.