Ca ne fait pas 24h que je suis arrivé et, déjà, je me sens comme un lion en cage. Impossible de tenir en place malgré la joie de retrouver des visage connu et vivant, ou le cadre qui est surement très joli après des mois a vivre dans les égouts.

Je vais chercher Evan qui fait je ne sais même pas quoi ? Je m’arrête a une porte fermée et peste. C’est quoi ce bordel ?

« T’es là ? J’ai besoin de te voir ? Pourquoi c’est fermé ? T’as fais quoi encore ?»

L'atmosphère de l'infirmerie est aussi agréable qu'effrayante. Ca fait du bien d'être dans un bâtiment qui ne flotte pas constamment, où il fait chaud, sans courant d'air, non plus. Faith à eu raison. Je me sens déjà bien mieux. Il n'y a rien de mieux que les vêtements secs. Elle m'a dit que je dois rester à l'écart et la solitude n'est pas plus mal finalement. Maintenant que je suis posé, je peux réfléchir un peu plus. Isha m'a indiqué me rendre ma liberté mais j'ai l'impression qu'il s'agit d'un test. Comme lorsqu'il se tournait alors que j'étais armé au tout début.

Mais je sursaute lorsque la voix d'Isha se fait entendre derrière la porte fermé. Faith à dit que j'étais en quarantaine mais je sais qu'il était avec moi sur le bateau, est--ce qu'il est concerné par cette quarantaine ? Aucune idée.

- J'ai rien fait. Faith préférait me mettre en quarantaine, de peur que je ne propage quelques choses.. Je sais pas où est la clé. De quoi tu voulais me parler ?

« C’est quoi encore ces conneries ? »

Je fronce les sourcils. En fait, je bouillonne tellement, je voudrais être partout a la fois, je voudrais etre sur le front faire le tour de ce qui reste de troupe avec les SC, et en même temps retrouver les miens. Rester ici, même en bonne compagnie, même avec des travaux, m’est insupportable. Sans m’en rendre compte je me transforme en tigre en cage.

« Quarante quoi ? »

Ce qu’il me faudrait pour me calmer, ce n’est pas ici que je pourrais l’avoir, du moins, pas pour le moment et je suis assez lucide, encore, pour reconnaitre des amis du reste.

« Non mais c’est pas parce que Lee tousse qu’on est malade »

Dans la tête, je suis jamais malade, un rhume tout au plus, le reste, c’est les autres qui voient des microbes partout. Est-ce que j’ai compris l’histoire du virus Z et qu’on était tous infecté ? Alors, j’ai envie de vous répondre que c’est pas tant que j’ai pas compris, mais plus que je m’en branle. En fait je capte pas l’idée de nous mettre e chambre avec tous les travaux qu’il y a, surement un truc de gonzesse encore.

« Ouai bah clé ou pas, j’ai pas envie de te causer derrière une porte. »

Je sors mes tiges de métal de ma manche, sans me demander si je vais pas faire un accident diplomatique ou pas, des mois a vivre comme un animal, ca aide pas des masses coté bonnes manière. Il me faut peu de temps pour duper le verrou et ouvrir la porte pour retrouver mon ex elfe de maison. Un peu intrigué par le cadre et la situation, je finis par lui dire avec un demi sourire :

« Si t’as trouvé que ça comme plan pour prendre des congés, va falloir mieux faire. J’ai trop de trucs a te dire, mais en gros, y’a un chapitre de plus a mettre dans les mémoire de la résistance ou on va aller et… »

Je n’arrive même pas a le dire tellement j’ai peur que ca invoque l’enfer et que cela avorte ces potentielles retrouvailles. C’est presque d’une toute petite voix pleine de doute que j’enchaine.

« … ma famille est peu être en vie… »

Ca ne me surprend pas vraiment qu'on soit à l'écart. Il ne fallait pas rendre malade qui que ce soit. Isha semble trouver la chose totalement stupide. Lee est malade, c'est une certitude étant donné la façon dont il toussait.

- Je pense qu'il est malade, il n'a pas qu'une toux...

Mais je ne suis pas médecin. Mais si Faith juge que c'est nécessaire, je ne vais pas discuter. Je n'ai pas la clé de la porte et malgré le fait que je le dis ouvertement, la porte s'ouvre après un court instant, découvrant des tiges en métal dans les mains d'Isha. Pas sur qu'ils vont apprécier... Mais en effet, je suis fatigué et dormir voir ne rien faire quelques heures ne seraient pas de refus.
Je me tourne pour m'asseoir sur le lit pour finalement l'écouter attentivement. L'émotion dans sa voix est facilement perceptible et je fini par hocher la tête.

- Qu'est ce que tu fais ici alors..? Je veux dire. Va les retrouver, qu'est ce que tu attends ?

Si on me disait que ma famille était en vie, je partirais sans prévenir.

« ok, il est un peu fragile et a besoin de soin, mais il va vite se remettre, t’inquiète »

Mourir de la crève et pas sur un champ de bataille, ca serait tellement naze. Pis, c’est qu’un coup de froid a tous les coups. Quand je dis que l’eau ca tue. Je ne sais pas trop ce que j’attendais en annonçant la nouvelle, pas de ma famille, plus du fait qu’on a un chapitre en plus a écrire, mais c’était pas vraiment ça. Dans ma fébrilité de gamin avant noël qui sait pas trop s’il a été sage ou pas, je suis comme si j’étais sous caféine e intraveineuse : je tiens pas en place. Alors forcément, son calme est étrange.

« C’est plus compliqué que ca, ils sont sur une base de résistants. Visiblement on va bientôt pourvoir partir, c’est pas super loin d’ici de ce que j’ai compris, mais il va nous falloir une escorte pour pas qu’on nous laisse entrer… »

Je lui souris, certain qu’il va être dans le même état que moi pour autre chose :

« Une base… entière… de résistants…. »

Je lui laisse une seconde pour bien imprimer le truc.

« Tu penses que tu peux être prêt quand ? T’auras assez de papier pour écrire ou fait que j’essaye d’en trouver d’autres ? »

La vérité va au delà que son travail de scribes pour les SC, son devoir de mémoire en cas de défaite. C’est aussi parce que je ne me sens pas d’affronter ca sans un ami avec moi. L’idée que les miens puissent me rejeter est très présente dans le creux de mon cerveau depuis que je sais. Autant dire que je n’ai pas dormi depuis hier et que c’est les nerfs qui me portent.

Une telle nouvelle ne pouvait que faire plaisir à Isha. Et je ne vois même pas pourquoi il est ici au lieu d'avoir directement demandé à aller rejoindre sa famille. Et l'excitation dont fait preuve Isha n'est pas surprenante. Le fait qu'ils soient sur une base de résistant est une bonne chose aussi. Parce que ça veut dire qu'ils ne sont pas dans une zone dangereuse. Pas comme si on lui avait dit qu'ils étaient à New Eden, par exemple.

- Ah. Et ils sont d'accord pour t'y emmener ? Je suis content pour toi.

Mais je ne sais pas comment prendre la chose. Le point important, c'est sa famille. Pas la base de résistants. Ou est-ce que j'ai loupé quelque chose ? C'est plus important que le fait de trouver une autre base de résistant ? D'autant plus que je sais qu'il les croyait mort. Ca remet beaucoup de chose en perspective, je trouve. En revanche, je pointe mon visage du doigt lorsqu'il me demande quand je pourrais être prêt. Pourquoi avoir besoin de moi ?

- Isha, je ne pense pas que ce soit ma place. Tu vas retrouver ta famille. C'est génial, tu te rends pas compte.

J'ai l'impression que son excitation est plus dirigé vers la base que sa famille. J'en sais rien. Je pense que c'est un mélange des deux. Je suppose. Je ne sais pas trop. Et je doute qu'il ait besoin de moi là bas. Dans l'instant T, il est préférable de n'avoir que sa famille en ligne de mire. Je l'envie, d'une certaine manière. Si je pouvais savoir que mes frères et mes parents étaient encore là, j'y courrais sans même me retourner.

Je souris comme un gosse sur le lui et fier de sa bêtise quand Evan me dit que je pourrais rester a la porte.

« Tu me connais, si ca passe pas part la porte, ni par la fenêtre, je défonce un mur et on a parle plus. Plus sérieusement, la patronne des IF dit qu’avec une escorte, ca va passer et je crois que c’est pas le genre de bonne femme a qui on ose dire non sans risque de perdre une couille ou deux. »

En vrai, je me marre, mais je ferais moins le malin si c’était a moi de lui dire non. J’ai une théorie comme quoi, moins les foufounes ont de boobs, plus elles ont une grande gueule. Ma sœur c’est la même, planche a pain, mais tête de pioche, rien a voir avec ma douce épouse. Ma bonne humeur se fige sus un masque d’incompréhension quand il me sort que c’est pas sa place. J’ai loupé un truc ou quoi ? Il couve p’être vraiment quelque chose.

« Comment ca pas ta place ? Je veux dire, si ca c’est pas, surement, un des chapitres les plus importants pour les mémoires de ce qui doit survivre a NE, je ne sais pas ce qu’il te faut. »

Je réfléchis un peu, j’ai du mal a capter ce qui se passe avant d’avoir l’illumination. Mais putain, oui, ca peut être que ça ; Comment j’ai été assez con pour ne pas deviner tout seul !??? Je m’en veux vraiment d’être aussi lent !!! En même temps ca avait l’air d’aller sur le bateaux. Je tire un siège et vient m’assoir devant lui, plongeant mes yeux dans les siens et cherchant mes mots pour tenter d’être le plus délicat possible. Apres, je suis pas très doué pour causer moi :

« Tu sais, Evans…. Je pense que je comprends. Même si ca a pas durée très longtemps, c’est… enfin… ca peut faire peur. et y'a pas de honte a ça. c'est normal, enfin, je crois... Tu sais… j’ai été esclave aussi, pendant presque un an. J’ai du gagner ma liberté et moi aussi, ca a pas été simple. C’est même… étrange, de plus avoir d’ordre de pouvoir décider du jour au lendemain… je… enfin… tu… veux en parler ?»