Tucker était aux anges. Il avait pu parler avec Quinn, beaucoup. Si bien qu'il pouvait se venter même d'avoir pris son courage à deux mains pour pouvoir officialiser une chose qu'il avait voulu depuis un moment. Mais peut-être pas autant qu'à l'instant T. Tout semblait aller bien pour lui. A croire qu'un dieu auquel il ne croyait pas avait tourner son œil habituellement vengeur vers lui pour lui donner un peu plus de répits.

Nima semblait fière de le voir prendre au sérieux les entraînements et il est content de la rendre aussi fière de lui. Il a pu voir aussi les quelques regardes de son père lorsqu'il passe devant le terrain d'entraînement pour voir si réellement il s'y trouve. Et Tucker se sent tout autant fier de lui. D'accroitre des capacités dont il ne se sentait même pas doté. Habitué à fuir, à prendre ses jambes à son cou à la moindre difficulté. Aujourd'hui, il voyait sa confiance en lui crever le plafond, remplaçant la factice créée il y a des années de ça.

Veille du départ avec Yuan et Maddie, Tucker préparait son sac avant de se souvenir d'un petit détail. Joseph. Juste avant le repas du midi, le brun lui avait donné une chose à faire. Venir le voir. Et Tucker savait qu'il allait être aussi heureux que dépité de le faire. Il connaissait Joseph depuis un bon moment. C'était un ami avec qui il avait le don de faire le con sans la moindre difficulté. Récemment, son ami avait l'obscure envie de le faire mettre une robe.

Pourquoi ? Il n'en avait aucune idée. Mais il tentait au moins une fois par semaine si ce n'est plus de le faire mettre un tel truc. Pour la vanne, Tucker serait capable de le faire. Pour autant, voir son ami galérer, tenter maintes et maintes raisons de se laisser aller à la tenue était bien trop attrayant à son goût.
Refermant son sac avant de le délaisser près de son lit, Tucker sorti de chez lui pour se diriger vers l'endroit où Joseph habitait. Il espérait le trouver là-bas. Dans le cas contraire, il faudra faire le tour du camp pour espérer trouver le cinglé de service.

Deux coups frappés à la porte et Tucker entre chez son ami. Espérant tout de même qu'il soit seul ou des horreurs allaient être vu, le laissant cauchemardé durant des jours. Mais non. Il n'y a que son ami de présent et Tucker affiche finalement un grand sourire dans sa direction.

- Salut toi ! J'étais occupé à faire mes affaires! Mais je suis là ! Qu'est ce que tu veux, qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Non, je ne mettrais pas ta robe !

Qu'il ajoute presque du tac au tac, son sourire se faisait un peu plus grand encore si c'était seulement possible. Tucker vient s'affaler sur le lit du brun, glissant ses bras derrière sa tête avant d'ajouter.

- Oh j'ai des tas de trucs à te dire en plus ! Vas y, toi d'abord! Je t'écoute.

- Gniagniagnia, c’est une jupe d’abord. M’en fou, je te dis !

Dit-il en tirant la langue. Robe ou jupe. Jamais de la vie. Tucker tira sur ses chaussures pour les faire tomber sur le sol avant de s’installer correctement sur le lit, prenant ouvertement ses aises comme il avait bien l’habitude de le faire. Lorsque Joseph ose d’ailleurs lui rentrer dedans pour sa ponctualité, Tucker ne peut que lever les yeux au ciel.

- Déjà, je ne me branlais pas. J’étais en train de faire mes affaires. Je pars en expédition demain espèce d’andouille. Je faisais mon sac ! Et puis si vraiment j’avais décidé de m’amuser en solo, ça passerait avant toi.  

Un grand sourire installé sur son visage et Tucker ricane. Mais non, il avait passé l’âge du manuel. Enfin, ce n’était pas la raison pour laquelle il venait, n’est-ce pas ? Tucker tira finalement l’oreiller pour le glisser sous sa tête, adressant un regard à son ami lorsqu’il semble lui donner un des bons côtés de porter une jupe version commando.  Tucker plisse lentement les yeux.  

- Alors Joseph, je t’apprécie énormément ! Mais je vais te donner une raison toute simple qui m’empêche de mettre une jupe les baloches à l’air, justement. Je cours partout, entre l’entraînement et l’expédition sans compter ma faciliter à me casser la gueule. Je ne veux pas flasher tout le monde !

Bon, et puis, il ne voulait pas porter de robe tout court. Mais se balader les miches à l’air, non merci. C’était un peu trop pour lui. En attendant, il faudra lui passer sur le corps pour pouvoir lui mettre une jupe ou une robe. Tucker se redressa pour s’asseoir lorsque Vi et des explosifs viennent sur le tapis. Elle est folle de lui avoir filer des explosifs.  

- Alors. Vi à des couilles. Toutes les femmes ici en n’ont, crois-moi. Et si tu dois mourir à cause des explosifs, met toi loin du campement et d’ici. J’ai pas envie de te suivre parce que t’aura allumé l’explosif au lieu d’une cigarette !

Dit-il en lui envoyant l’oreiller en pleine figure. Enfin, Si Vi avait jugé bon de lui filer, c’est qu’elle avait confiance en lui. Il l’espérait du moins. Tucker plissa le regard en direction de Joseph, ricanant à la façon dont il s’insurgeait d’une série connue de la plupart des gens. Mais il est vrai que si la personne rencontrée était jeune... Disons que ça justifiait assez la non connaissance.  

- C’est vrai qu’on fait rentrer n’importe qui. Regarde-toi, un cinglé dit donc. Et la personne que tu as rencontrée, elle avait quel âge ? Parce que Grey’s Anatomy... Déjà que c’est nul mais alors pour les plus jeunes.

Il était sûr d’avoir lâchée une bombe en qualifiant la série de la sorte. Mais ça pouvait empêcher Joseph de se concentrer sur une jupe qui, visiblement, mettrait le derrière de Tucker en valeur. Levant les yeux au ciel, un sourire sur le visage, Tucker leva son doigt d’honneur de façon magistrale.

- Mon pauvre Joseph, la vie est dure pour toi.

- J'ai pas peur de marcher dessus, andouille ! J'ai peur qu'on voit mes burnes à chaque fois que je me baisse !

Qu'il ajoute, d'un naturel déconcertant. Tucker ne peut que pouffer de rire à une telle vision. De toute façon, hors de question qu'il ne porte une jupe ou une robe. Il n'avait pas signé pour ça. Il ne peut nier que ça lui va bien, à Joseph. C'est un style vestimentaire qui lui correspond. Mais Tucker, non. Il ne se voit pas dans de tels vêtements. La relation avec Joseph est plutôt marrante. Ils ne cessent de s'envoyer des vacheries, ne cessent finalement de se faire rire. Tucker appréciait Joseph, c'était une certitude.

- Il y a pire comme mort con, tu sais. Glisser sur une carcasse de rôdeur et se casser le crâne contre une pierre par exemple.

Mais dans un sens, il n'avait pas tord. Tucker avait tendance à oublier les maladies habituelles au profit des rôdeurs. Comme si tomber malade n'était plus la chose la plus complexe bien malgré le fait que de nombreuses maladies graves soient toujours bien présente, heureusement. Si Joseph se plaint, Tucker s'engouffre honnêtement et plus que franchement dans la critique d'une série. Bon, il n'aimait pas la série, c'était une chose qu'il ne cachait pas mais si en plus il pouvait emmerder Joseph avec son avis, ce serait sans la moindre hésitation. Tucker rattraper l'oreiller alors qu'il s'insurge déjà.

- Non, j'ai pas fini de t'emmerder. Et j'suis un mec normal, va te faire voir ! Et je préférais nettement April qu'Addison physiquement.

Histoire de continuer à le contredire, évidemment. Mais il est vrai que Tucker préférait April à Addison. Bon, il avait à peine regarder mais s'il devait choisir, Joseph allait au moins avoir la réponse. La journée de Joseph semblait être mouvementé. Entre Vi, Reese et maintenant... Pocahontas ? Mais c'est qui Pocahontas ? Tucker plissa finalement les yeux. Il eu un instant cru à Nihima mais il ne pensait pas que Joseph l'a qualifierait de tel. Ce serait un manque de respect certain.

- Ralenti, ralenti. C'est qui Pocahontas ?

Tucker se redressa finalement pour se retourner, s'affalant sur le ventre sur le lit, le visage dirigé vers Joseph qui semble lui retourner la question. Qu'est ce qui s'était passé récemment. Beaucoup de chose. Tellement de chose. Tellement qu'il ne savait même pas par où commencer. Reposant son menton sur ses bras, Tucker leva les yeux au ciel lorsque Joseph se fiche de lui.

- J'ai une petite amie.

Qu'il ajoute, un sourire heureux au visage. C'était peut-être bête pour Joseph mais c'était la première pour Tucker. Alors, il était heureux de pouvoir lui annoncer une telle nouvelle. Tucker n'était pas connu pour sa capacité à nouer une relation amoureuse. Mais il espérait qu'avec Quinn, que rien ne sera aussi complexe qu'il ne pouvait l'imaginer à l'origine.

- Au fait, rien de casser avec la tempête, toi ?

Tucker défendait l’honneur d’un autre personnage et il ne put que lever les yeux au ciel lorsque Joseph ne semble pas être d’accord avec lui. Le brun pouffa donc de rire. Décidément, son ami ne semblait pas comprendre le problème.  

- Ouais bah ce n’est pas la voix suraiguë d’April ou lui donner son goûter que je voulais faire, espèce d’andouille. Je ne cherche pas à en faire ma petite amie, je cherchais juste un coup comme ça.

Mais certes, chacun ses goûts. Le but n’était pas non plus de débattre plus que ça. Mais ça a le don de faire rire Tucker, c’est une certitude en tout cas. Maintenant, il bifurque sur autre chose, Pocahontas et Tucker tique un peu sur la façon dont il appelle cette personne. Ce n’est pas le plus sympathique.  

- Et c’était qui ? Mais je vois ce que tu veux dire, oui.

Si la femme en question avait bien pris et partagé sa culture alors tout allait bien. Tucker trouvait aussi la culture de Nima tout à fait remarquable et il commençait d’ailleurs à se l’approprier de plus en plus à force de côtoyer celle-ci.  

Tucker lâcha finalement sa bombe. Pour Joseph, il pouvait comprendre que la nouvelle soit un peu surprenante. Tucker n’était pas du genre à avoir de petites amies. Des histoires oui mais pas plus que ça. Tucker enchaîna presque avec la tempête mais visiblement, le sujet était beaucoup moins intéressant que sa vie sentimentale. L’enthousiasme de son ami le fit d’ailleurs éclater de rire.  

- Quinn Shepard. Tu sais, la jolie rousse qui travaille à l’infirmerie ? Et quand, quelques heures après la tempête.

Pour le comment, il allait falloir être un peu plus spécifique parce qu’il ne savait pas réellement comment répondre. Tucker se mit à sourire à nouveau, un peu comme un gosse. Il était si heureux de ce qui était en train de se passer.  

- Et comment ça comment ? Soit spécifique histoire que je ne te sors pas une grosse connerie.

Parce que c’était bien possible. Il était encore un peu euphorique de la nuit passée avec elle. Enfin, la seconde nuit si celle enivrée ne comptait pas, évidemment.