- Je ne peux que dire comme vous, le risque zéro n’existe pas. Pour cela, il faudrait simplement être mort.

Tant que l’on est en vie, il y a du risque, voilà tout. Dans le monde d’avant et dans celui d’aujourd’hui.

- Effectivement. Entre New Eden et les Oblivions… Sans compter les pillards, les cannibales et toutes ces joyeusetés. Il était brave aux yeux de Lara, d’affronter tout cela en vivant au-dehors.

Fort Nisqually était confortable et sécuritaire. La mentalité du groupe était pacifique, centrée sur la communauté et l’entraide. Même Monsieur Sanders le voulait avec sa tentative. C’était au cœur même de ses arguments, malgré les… crimes qu’il a posés à l’époque.

- Nous tentons d’évoluer et de nous organiser de ce côté-là. Nous sommes peut-être un peu plus… basiques au niveau de notre équipement, mais nous avons des stratégies surprises. La membre du Conseil n’en dirait pas plus bien sûr.

Avec Nihima et Tomas, ils avaient un avantage certain sur des pratiques depuis longtemps oubliées. Cela joue en leur faveur incroyablement. Ils sont moins nombreux, moins bien armés, mais l’esprit est une arme redoutable.

- Ne vous en faites pas, je ne suis pas offensée. Nous faisons tout de même très attention à qui nous accueillons Joseph. Nous enquêtons et nous surveillons. Voyez ça comme, la porte d’une demeure. La nôtre est verrouillée, on n’entre pas dans notre maison comme dans un moulin. On toque et nous vérifions par l’œillet qui veut entrer chez nous. Une métaphore basique, mais facile à visualiser au fond. C’est un risque néanmoins, mais nous avons avantage à nous entraider plutôt qu’à nous isoler. Sinon, nous n’aurions pas pu bâtir tout cela.

Lara fait un petit cercle avec son index tendu, pour souligner tout ce qui les entoure, tout ce camp. Elle n’y a pas participé personnellement, mais désormais oui. Désormais elle protège cet endroit, essaie de le gérer avec les autres membres du Conseil, y contribue pour le faire vivre et offrir à ses habitants sécurité et pérennité. Il y fait réellement bon vivre aux yeux de la maman.

L’Australienne pose une main à son menton en réfléchissant. L’air de rien, Joseph pose de bonnes questions, ou du moins, lorsque l’on veut bien y répondre sérieusement et non distraitement.

- Il y a beaucoup de facteurs, je crois. L’attitude, le ressenti, mais aussi une grande part de hasard et de confiance. La plupart des gens ne sont pas mauvais. La plupart… Répète-t-elle. Il faut prendre une chance, car rien n’est écrit sur nos fronts.

Autrement dit, il n’y a pas de solutions miracles et il s’agit toujours d’une prise de risque. Lara rit doucement d’ailleurs lorsque son vis-à-vis dit qu’il ferait une piètre décisionnaire.

- Ce n’est pas facile. Même dans un conseil comme celui de The Haven. Nous votons et assumons nos décisions. Nous tentons de protéger les nôtres de notre mieux. Nous sommes organisés, plus que d’autres, mais moins que certains. Cependant, nous avons un nombre important d’habitants, ce qui nous permet de nous défendre plus aisément qu’une communauté d’une dizaine de personnes. C’est peut-être pourquoi nous accepté un peu plus de risques. Réfléchit tout haut la quarantenaire.

Elle n’aurait jamais pensé qu’on lui aurait proposé de rejoindre le Conseil d’ailleurs. Elle ne pensait pas rester si longtemps ici non plus à la base… Elle chasse ces pensées et revient rapidement au jeune homme qui la questionne.

- Nous laissons une chance aux gens, peu importe leurs conditions ou leurs connaissances. Vous vouliez du travail ? Vous avez accepté nos conditions ? Nous n’avons pas pu faire le lien entre vous et des groupes problématiques ? Nous avons accepté de vous faire confiance tout simplement. Assura Lara. Puis… la survie prime sur bien des choses, il ne faut pas être trop dur envers nous-mêmes aujourd’hui Joseph, à moins d’avoir commis des crimes graves.

Plusieurs personnes entrent alors dans la grande salle, signifiant qu’il s’agit de leur du repas. Lara est en retard donc…

- Je suis attendue Joseph, mais ce fut un plaisir de discuter avec vous. Si vous avez des besoins particuliers pour votre prothèse, n’hésitez surtout pas, notre maréchal-ferrant pourra voir avec vous. Elle n’aime jamais devoir partir ainsi au beau milieu d’une conversation, mais elle est attendue au conseil… Je vous souhaite une excellente journée Joseph, au plaisir de vous recroiser.

Elle lui offre un petit signe de main et prend la direction de la sortie. Une fois dehors, son pas s’accélère pour rejoindre les autres qui doivent déjà l’attendre.