Leur retour avait été laborieux. Seb avait été pris en main par The Haven, Mateo était de retour, Nicole était chez les Expendables à présent, Elena de nouveau chez elle, et, surprise ! Milow n'avait presque pas d'égratignure, tout juste une plaie superficielle sur le visage. De son point de vu, la mission était un succès, même s'ils n'avait pas eu toutes les Divas. Ça lui avait permis de voir, d'ailleurs, que le groupe était encore loin d'être complètement écrasé. Elles étaient encore nombreuses, et sûrement avaient-elles plusieurs points de chute.

En attendant, même s'il gardait un œil méfiant sur Nicole, il devait admettre qu'elle était un bon élément. Était-ce une simple manière de survie pour elle ? Allait-elle fuir dès que l'occasion s'en présenterait ? Les trahir aux Divas ? Le jeune Lewis surveillait, d'aussi loin qu'elle paraissait l'apprécier et rechercher sa compagnie. Il ne regrettait pas de ne pas l'avoir tué. Mais l'épée de Damoclès était toujours au-dessus de sa tête, et il n'en démorderait pas. Mieux valait rester sur ses gardes.

Et puis y'avait eu aussi la tempête, et tous les dégâts qui allaient avec. Bref, c'était une période – encore – difficile.
Mais Milow en avait assez de se renfermer sur lui-même. Il voulait grandir. S'améliorer. Même si ce n'était pas toujours facile – surtout la nuit -, il faisait en sorte de s'entretenir et combattre ses démons. Alors, ce matin-là, il s'était levé aux aurores, avait enfilé un débardeur, s'était lui-même surpris en voyant ses bras qui ne ressemblaient plus à des baguettes, et était sorti courir et s'entraîner.

Il avait déjà fais une bonne séance lorsqu'il s'arrêta devant l'habitation d'Alex. En sueur, les joues rouges d'effort, un peu survolté, il vit la lumière à l'intérieur. Même s'il savait que la jeune femme avait donné naissance il y avait peu et qu'elle avait sûrement besoin de repos, il ne darda pas à frapper à la porte pour ensuite entrer, sentant une bonne odeur de petit déjeuner qui lui rappela qu'il n'avait pas encore mangé. Il avait croisé Daemon dehors, aussi ne risquait-il pas de les surprendre en mauvaise posture.

Sans gêne, lui ? Peut-être un peu, parfois.

Ça sent bon, ici, embraya-t-il directement, de son éternelle voix calme et posée, en cherchant Alex du regard.

Il s'épongea le front avec le bas de son haut et ramena ses cheveux en arrière.

Je suis épuisée, pas seulement physiquement, mais aussi psychologiquement. J’aime Daemon de tout mon cœur et de toute mon âme, je suis sincèrement heureuse de lui avoir donner ce fils qui est merveilleuse. J’adore tous mes enfants Expendables, même les plus grands qui partagent ma vie. Je sais que je suis reconnaissante a tout le monde de m’avoir donner cette seconde chance et de me laisser m’occuper d’eux comme je le fais… sauf que, la fatigue, les hormones sont venues assombrir le tableau.

Les jumeaux, que cela part jalousies ou parce qu’ils sentent que leurs parents sont a tendus, sont compliqués, chouinant non-stop pour mes bras ou mon sein, pleurant de laisser la place a Ducky et me faisant vivre un enfer de culpabilité… Mes nuits ne semblent être que des moments de somnolences entre les tétés et les crises de larmes. Il y a aussi l’état d’Alessia qui ne s’améliore pas, les tensions avec Mateo qui me ronge et le travail qui ne cesse de s’accumuler alors que je n’avance pas. Je me sens en dessous de tout, je ne gère plus rien et rate tellement de choses où j’assure d’habitude. Je ne plains pas je sais que Connor vit aussi des moments qui nécessitent que je me remette vite, que j’assure pour qu’il puisse aller voir Elena, pour autant, j’ai du mal. Je donne le change, tout au plus. Je n’arrête pas de penser que tout le monde irait mieux sans moi, que je ne suis pas a la hauteur, que mes enfants mériteraient une meilleure mère que moi, que Daemon serait plus heureux avec une autre épouse, pas aussi pathétique que le zombie avec qui il vit.

Mes pensées sont cachées derrière des pales sourires, j’entends tout le temps que je dois me reposer, mais ca me maintient dans ces pensées noires dans laquelle je m’étouffe. Ce matin, Daemon a été promener tous les enfants, pour me laisser le temps de souffler… a peine est il parti que j’ai été prise d’une crise de sanglots record. C’est si inhabituel chez moi de craquer comme ça. Je ne me reconnais plus et n’arrive pas a me dire que ca va passer.

Essayant de me reprendre, je me mets a faire de la confiture avec les fruits d’été trouvés par les petits Expendables avec Nicole dont la seule évocation du nom me crispe. On sera content de trouver ces pots cet hiver mais je déteste tellement celle que Mateo adore que je manque de me couper en coupant les fruits. J’arrive a me concentrer sur ma préparation quand je sursaute en entendant qu’on frappe a la porte. Daemon est déjà la ? J’ai a peine le temps de sécher mes larmes que la porte s’ouvre. C’est surement encore bouffie que je me force a sourire pour accueillir mon invité surprise. Je me détends un peu en voyant que c’est Milou. Même si le début a été compliqué entre nous, depuis, les choses ont tellement évoluées et je lui porte autant d’affection que s’il était mon fils.

« Ho ! Bonjour Milou !! Comment vas-tu ? Je fais de la confiture de prunes, tu veux que je te fasse une tartine ? Ou un petit déjeuner complet ? J’ai de la pâte a pancake qui a presque fini de poser…»

J’avise, avec envie, qu’il est surement en train de faire du sport. Essayant de mettre un peu d’ordre dans ma tenue que j’estime négligée, avec un pantalon ample, un chemisier trop chaud pour la saison, mal repassé, et une queue de cheval faite a la va vite. J’ai un peu honte. Sans attendre l’accord de Milou, la poêle est déjà sortie et je lance la confection d’un pancake :

« Tu sors de ton entrainement ou c’est une pause en chemin pour reprendre des forces ? »

Il s'avança, un fin sourire aux lèvres, et se figea partiellement en détaillant le visage de la jeune femme. Quelque chose clochait.
Milow pencha légèrement la tête, sceptique, et les mots de Connor lui revinrent en mémoire. Alex était fatiguée et peut-être plus. Plus quoi ? Normal qu'elle soit fatiguée, non ? Elle ne s'arrêtait jamais, et en prime elle passait sa vie enceinte !

Hm … ça dépendra de si j'ai envie de reprendre après.

Il s'approcha un peu plus, vaguement confus, pas trop sûr de savoir comment se comporter face à l'énergie particulière que dégageait Alex. Il n'était pas habitué à ça, et encore moins à percevoir quand les gens allaient mal. Il vint triturer son débardeur de son pouce et son indexe.

Laisse, je vais le faire.

Il tira une chaise, attrapa la manche d'Alex et l'incita à s'asseoir, même si elle n'aimait pas ne rien faire. Il ne lui en laissait pas vraiment le choix, et serait mal à l'aise de la regarder bosser sans rien faire alors qu'elle semblait au bout de sa vie.

Je le fais, insista-t-il d'une voix pleine d'aplomb, en fronçant les sourcils à la manière, sans qu'il ne s'en rende compte, d'un Connor en train de gronder.

Merde, comment on faisait, des pancakes ?  Bon, tant pis, il allait apprendre sur le tas. Il étala la pâte en bougeant la poele, d'un air faussement assuré, et la laissa ensuite prendre sur le feu, tournant son corps vers son aînée.

T'as mangé, toi ? J'en fais pour toi aussi.

Il marqua une pause, se mordilla la lèvre inférieure. Oui, il était un peu mal à l'aise, comme chaque fois qu'il se trouvait face à des émotions autre que de la colère ou de la déception. Alex avait les yeux rouges, le visage bouffi. Avait-elle pleuré ?

Ça va ? Ajouta-t-il après un bref silence.

Et ce n'était pas un 'ça va ?' de politesse. C'était le 'ça va' qui n'était pas dupe, qui était confus mais qui n'accepterait pas un stupide 'oui' en guise de réponse. Il pencha le visage en avant, détailla ses traits avec intensité.

Je lui souris tout en me perdant a ma tache de lui faire un petit déjeuner digne de ce nom. Mon masque de parfaite maman, de parfaite co lead, de parfaire ménagère est surement la seule chose qui m’empêche de m’effondrer. Derrière, j’ai le sentiment d’être creuse, inutile, invisible, insignifiante, un poids mort, sans compter de cette envie de pleurer qui ne me lâche jamais.

Je relève la tête quand Milou m’indique qu’il va se faire à manger seul, sans comprendre tout de suite ce qui se passe. Il tire une chaise et, avec une autorité qui n’est pas sans me rappeler Connor, je me retrouve dépossédée de ma poêle. Je reste a l’observer, en essayant de cacher la douleur que je ressens qu’on me prive de cette seule échappatoire a mes pensées sombres. Sans le vouloir, Milow ne fait que renforcer ce sentiment vicieux que les Expendables n’ont pas besoin de moi. Pour autant, que je m’en rende compte, ou pas, je ne sais pas lâcher prise, ce qui aggrave surement encore plus ce que je traverse. Tout en me sentant repoussée, je ne peux pas retenir des conseils alors qu’il a l’air sur de lui

« Essaye d’étaler un peu la pâte, mais pas trop… maintenant tu retournes si sinon ça va coller. »

Il se débrouille malgré tout et je devrais être fier de lui, être capable de me réjouir, de ne pas rester figée dans cette tristesse qui m’étouffe, avec un air de poupée condamnée a sourire alors qu’elle est brisée.

« Je te remercie, Daemon s’est assuré que je me mange pour 5 avant de partir. Ca aide pour le lait et avec trois gloutons maintenant, c’est pas toujours simple… »

Malgré ma tentative d’humour, ma voix s’étrangle presque a la fin de ma phrase. « pas toujours simple » non, c’est pire que ca. Je n’y arrive plus, je ne gère rien, c’est juste un cauchemar qui me semble insurmontable dès que j’essaye de me projeter. J’avale difficilement ma salive et tente de faire bonne figure, de donner le change. Avec une voix douce, presque maternelle, qui marque bien que c’est un compliment, j’annonce :

« Tu sais que tu ressemble de plus en plus a Connor toi ? »

Sa question me prend au dépourvu, vraiment. Je sais que je devrais lui répondre mécaniquement « oui » et seulement ca. Ca serait le plus simple pour tout le monde, mais j’en suis incapable, comme trop de chose en ce moment. Je connais Milow, j’ai compris certaines de ces difficultés et appris a l’aimer tel qu’il est, a être la quand il a besoin, a le laisser tranquille aussi comme a l’écouter dans ses silences ou le comprendre quand lui ne comprend plus. Cela ne donne que plus de poids a son regard, a cette interrogation et a son attitude. Il s’inquiète.

J’ouvre la bouche, dans in effort surhumain, essayant d’articuler un « comme un lundi » a me forcer a avoir l’air joyeuse, mais je sens les larmes couler le long de mes joue alors que rien ne sort de ma gorge serrée. Il me fait quelque seconde pour retirer mon masque et afficher cette détresse ingérable tout en essuyant mes yeux avant de savoir dire, avec un air désolé, parce que je me sens toujours désolée en ce moment :

« Je crois… je crois que si tu retournes t’entrainer… après… j’aimerais bien venir avec toi… s’il te plait »

Il hocha la tête, fit comme elle le lui expliquait. Le premier pancake fut un vague échec, il se déchira en deux, visiblement pas assez cuit. Milow réitéra l'étalage de la pâte avec un peu plus d'application, un bout de langue sorti pour plus de concentration.

Il eut un bref sourire à ses mots, remarquant son air épuisé, voir carrément triste. Sa comparaison avec Connor le laissa un instant pensif. Au fond de lui, ça lui faisait plaisir, même s'il ne l'avouerait jamais. Il admirait leur leader depuis toujours, même si c'était toujours compliqué entre eux. Lui ressembler, c'était une garanti pour Milow de passer peut-être pour plus âgé, ou en tout cas plus crédible que ce qu'il était.

Tu as du chocolat chaud ? Je t'en fais un ?

Il se permit de se servir, deux tasses, du lait, le chocolat en poudre, voilà de quoi leur apporter une petite dose de sucre et de calories non négligeable.

Son corps se tourna vers Alex, et la question tomba, avec, une expression vaguement concernée sur le visage du garçon. La femme parut hésiter, mais finalement, la vérité perça avant qu'elle n'ait le temps de lancer un mensonge. Milow entrouvrit les lèvres quand les larmes coulèrent en silence sur ses joues, ne s'attendant pas à une telle démonstration d'émotions.

Oh.

Il papillonna des paupières en la détaillant, puis se détourna un instant d'elle pour s'occuper des pancakes. Déglutissant, il refoula le malaise que cela créé en lui. Elle souhaitait s'entraîner. Pour sûr, les journées devaient être longues, à ainsi devoir gérer autant d'enfants et de nouveaux nés. Depuis longtemps, le jeune Lewis se demandait comment elle faisait. La réponse était sous ses yeux, aujourd'hui : elle était en détresse. Et le cachait.

T'es sûr que … ? Okay. On va s'entraîner ensemble. Tiens.

Il posa la tasse fumante devant elle et deux pancakes dans une assiette, même si elle avait affirmé avoir déjà mangé. Laissant planer un silence, il en retourna une autre sur la poele tout en grignotant celle qu'il venait de faire, pensif.

Tu sais … t'es pas obligée d'être tout le temps parfaite, souffla-t-il, pas trop sûr des mots à employer. On t'aimera pas moins si tu te montres humaine.

Il lui jeta un petit regard en biais, machonnant distraitement. Qu'est-ce qu'elle lui aurait dit, elle, si la situation était inversée ?

T'as le droit d'avoir des failles. Et t'as le droit d'être fatiguée. C'est pas … grave. Mais si tu refoule tout, tout le temps, là ça peut dégénèrer.

Ses reins s'appuyèrent contre le comptoire, il glissa une main dans sa poche.

Qu'est-ce qui va pas ?

Je ne suis pas sûre que nous ayons du chocolat a proprement parler après 6 ans sans avoir accès a des cacaotiers, mais nous avons surement trouvé un palliatif a cette pénurie pour combler nos envies de sucres et de réconfort. Pour autant, je me rends compte que je n’en ai même pas envie, tant bien même cela serait du vrai chocolat comme a la bonne époque, j’ai la certitude que je ne le mérite pas.

Mécaniquement je prends la tasse qu’il me donne et reste a regarder le liquide sans le porter a mes lèvres. Je sais que ca ne passera pas au regard du serrement de ma gorge ou du poids dans mon ventre qui me laisse à penser qu’on m’appuie sur l’estomac. C’est presque désolée que je lui expose ce masque craqueler d’où s’échappe cette détresse aussi incompréhensible que sournoise. Je vois bien que je le gène et je m’en veux immédiatement, reposant la tasse intacte sur la table pour mieux fuir son regard.

Je connais assez Milow pour savoir que ses quelques phrases de réconforts doivent lui couter beaucoup tant c’est loin de sa zone de confort. Ca me touche tellement mais ca me fait culpabiliser aussi. Délicatement je pose ma main sur la sienne en soufflant un :


« Merci »

Je fais au mieux pour lui donner un pâle sourire, le maximum que je puisse pour le moment. Une honte a coté des efforts que lui arrive a faire pour moi. J’ai un petit rire un peu amer quand il me dit de ne pas essayer d’être tout le temps parfaite, je ne me suis jamais vue comme ca.


« C’est déjà assez compliqué d’essayer d’être juste moi en ce moment…»

Je sais qu’il a raison, c’est le pire. Mais impossible de lutter contre cette tristesse qui s’est emparée de moi et me fait tout voir en noir. Les yeux rouges de ses larmes que je n’arrive pas trop a retenir, haussant les épaules devant le triste constat de ma réponse a sa question : « qu’est ce qui ne va pas ? »


« Je ne sais pas… surement de la fatigue. »

J’essaye de me reprendre et ravaler mes envies de sanglot en penchant légèrement ma tête sur le coté pour retrouver les yeux de Milow. J’ai a nouveau ce masque de poupée pale et fatiguée qui arrive a se maitriser, mais, mes cils encore humide ou mon regard plein de supplications me trahissent.


« Est-ce que tu voudrais bien  qu’on aille un peu s’entrainer ensemble ? Je… je crois que j’en ai vraiment besoin mais… si tu n’as pas envie, je comprendrais. »

Même moi je me supporte a peine et je n’ai pas le choix que de subir ma présence. Alors comment reprocher aux autres de préférer me laisser dans ma caravane pour que « je me repose » loin d’eux ? De me repousser au nom de cette accouchement comme je me suis sentie mise a l’écart avec ma grossesse ? Les hormones sont plus traitresses qu’un poison et, pour le moment, la seule prise d’air que je crois apercevoir dans cette noyade est la perspective de me dépenser.

Il détailla la main qu'elle posait sur la sienne, qui avait manqué de se dérober par pur réflexe. Il commençait à connaître assez Alex pour la savoir tactile, même si c'était difficile pour lui, voir parfois carrément inconfortable. Il tolérait.

Je … comprends.

Difficile d'être soi, pas vrai ? Ça oui, il pouvait comprendre, même si elle était sûrement tourmenter par des choses bien différentes que celles qui accablaient le jeune Lewis.

T'es tout le temps à fond. On a tous besoin de se reposer, des fois, t'sais. De penser … à soi.

Il fit la moue, haussa une épaule en enfournant le reste de la gauffre dans sa bouche, portant ensuite son regard sur la pâte qui terminait de gonfler sur la poele.

Sûrement de la fatigue.

Il leva les yeux au ciel, pas franchement convaincu. Une part de lui, bien enfouie, lui soufflait à l'oreille que ce qu'elle cachait pouvait concerner tout le monde. Que, peut-être ? L'histoire avec les Divas n'était pas terminée. Il n'en savait rien. Au fond, il restait toujours le Milow méfiant et paranoïaque, comme si cela pouvait lui permettre d'anticiper la moindre mauvaise surprise.

Mouais.

Le pancake fut posé dans l'assiette, il porta la tasse à ses lèvres, souffla avec précaution avant d'en descendre une longue gorgée.
Il opina du chef quand Alex demanda encore, un peu piteusement, s'ils pouvaient aller dehors ensemble. Bien. Visiblement, elle ne se confierait pas à lui. De toute manière, il n'était pas sûr de savoir comment gérer de grandes confidences. Ça lui rappelait les craintes de Connor concernant son état. Et … de fait, ça sonnait comme un échec pour Milow. Il ne la ferait pas parler.

Allons-y. T'es prête ?

Il la laissa terminer de se préparer, avalant le dernier pancake et buvant sa tasse en l'attendant.
Une fois dehors, il récupéra son ballon, offrant un bref sourire à la jeune femme. Il était plus du genre à bosser seul à la base, mais apprenait à s'ouvrir aux entraînements des autres.

Tu veux faire quoi ?

Il regarda autour de lui.

On peut juste faire du renforcement musculaire, ou de la bagarre. On peut se faire des passes toutes bêtes. Sinon … moi je serais aussi chaud pour que tu m'apprennes, tes trucs, là, avec les couteaux.

Plusieurs fois, il l'avait vu les utiliser, en combat à l'extérieur ou juste ici, pour s'entraîner, et il devait avouer trouver cela très classe. Dans son imaginaire, ça compléterait à merveille sa panoplie de ninja ou de super-héros. À défaut de lancer des toiles, balancer des couteaux à la gueule des ennemis … ce serait raiment stylé.

J'ai d'jà essayé avec un couteau basique, j'ai pété la lame. Doit y avoir une technique spéciale mais j'ai pas capté encore.