Un genre de skatepark ? « Trop cool ! Mary doit m’apprendre. » Et ce sera sans doute plus facile sur un terrain dédié et pas complètement défoncé comme la route l’est depuis que la nature a repris ses droits. Il est plutôt cool son père, même si il m’intimide quand même un peu et qu’il en joue, je crois. J’ai jamais eu à avoir à faire au père de ma copine. C’est bizarre. Enfin ma copine… Si, c’est quand même ce qu’elle est, même si personne n’est au courant. Mary s’amuse d’ailleurs des taquineries de son père à mon encontre. Je grimace quand il avoue qu’il prépare ça depuis un moment. Mais bon, on n’est pas là pour prendre le thé, et Mary a tôt fait d’aller choper un lapin, qu’elle tue proprement avec son arme. Mais cette frimeuse quoi. Je prends un air un peu blasé, non sans prévenir son père de ne pas trop lui prêter attention. « Tu me priverais de nourriture ? » Je lui fais un regard appuyé pour l’attendrir. Bien sûr que non elle ne me privera pas. Et puis sinon, j’irais le chasser tout seul mon lapin.

Richard nous intime alors de rentrer dans une des maisons, qui sent la mort. Et qui est complètement rongée par le temps. C’est fou que cela se dégrade aussi vite en fait… Quelques années et hop, ça tombe en ruine, juste parce que ce n’est pas entretenu. Ou que ce ne sont pas les bons matériaux qui ont été utilisés peut-être ? J’avise l’escalier pourri, peu désireux d’aller tenter ma chance dessus. Je ne suis pas aussi lourd que je devrais l’être, mais tout de même. A sa question si on sait grimper, je hausse une épaule : « Un peu. » Mais ça reste Mary la plus douée. Elle ne manque d’ailleurs pas de le souligner. Je lui tire la langue de façon très mature en réponse. Qu’elle peut être peste des fois. Même si je suppose que c’est de bonne guerre. Pas comme ci on ne s’envoyait pas des vannes à longueur de temps. « Fais gaffe… » Je murmure, histoire de ne pas faire trop de bruits.

Je retiens mon souffle alors qu’elle monte avec agilité, vaguement envieux et complètement admiratif. Sauf que bien sûr… Il y a un comité d’accueil en haut. Merde, ça fait chier. Ans plus réfléchir, je m’élance dans l’escalier à sa suite, avec beaucoup moins d’agilité et de grâce qu’elle. Je sens les planches grincer sous mon poids et j’ai pas le temps de faire la moitié du chemin que le sol cède sous mon poids. « Putain ! » Je me rattrape par réflexe à la balustrade, mais pour me sortir de ce pétrin, c’est clairement la galère. Je me hisse avec beaucoup de difficultés et pendant ce temps, Mary est aux prises avec son assaillant. Ca me fait bouillir de colère. J’aurais mieux fait de réfléchir avant de me jeter au secours de ma copine par cette voie bancale. « Putain d'escaliers de merde ! »

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