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Une souris dans le phare...
Mer 17 Aoû 2022 - 1:16
C’était quand même super haut. Mais il devait y avoir une belle vue !
C’était la réflexion que se faisait Anya en regardant, bouche entrouverte de fascination, le sommet du phare qui s’étendait devant elle, semblant narguer le ciel de là où elle se trouvait.
Elle était figée devant le grand bâtiment depuis plusieurs secondes maintenant, qui commençaient à se transformer en minute, toute à sa contemplation ébahie.
Elle avait bien entendu déjà aperçu le phare de loin depuis qu’elle vivait auprès de la faction et il lui avait toujours déclenché un mélange de réserve et de forte curiosité. Cette curiosité avait grossi au fil des jours et à chaque fois que, s’engageant sur le chemin de l'infirmerie, elle le voyait se découper à l’horizon. Mais toujours sans oser s’en approcher.
Mais ce matin là lui avait offert une occasion, si on peut dire…
Tôt ce matin, elle s’était réveillée d’un cauchemar, la boule au ventre, le cœur battant à tout rompre, plongée dans un état de stress qui avait réveillé immédiatement ses angoisses.
Bien sûr, elle n’avait plus l’intention de fuguer de nouveau et fuir la faction depuis qu’Isha l’avait convaincu de rester, mais la peur dans son esprit était toujours présente comme un poison vicieux. Elle avait hésité un instant à prendre son talkie pour communiquer avec son super-héros, mais s’était ravisée, ne voulant pas le déranger si tôt.
Alors elle s’était levée et était sortie dehors pour se changer les idées. L’air frais du matin - il devait être encore tôt - l’avait fait frissonner et elle avait fermé un instant les yeux en s’avançant sur le chemin, laissant le vent lui glisser sur le visage.
Puis la première angoisse était revenue à la charge alors que, arrivée à un croisement, elle s’était rendu compte d’une erreur : Teto ! Elle l’avait oublié dans la chambre !
Bien décidée à retourner chercher son compagnon en peluche, elle avait tourné les talons… pour apercevoir des personnes emprunter le chemin dans le sens inverse.
Il était rare de croiser des gens à cette heure et, face à l’inattendu, les craintes de la fillette se réveillèrent avec plus d’intensité. Figée sur place, elle ne comprit que trop tard que l’angoisse s’était déjà emparée de son esprit, l’amenant à une crise.
Tremblante, les yeux écarquillés, elle avait alors fait volte face et s’était enfuie sur le chemin à l'opposé des promeneurs sans prendre le temps de savoir de qui il s’agissait.
Elle avait détalé comme un lapin à travers les bâtiments de la faction, voyant chaque mouvement comme une menace, apercevant des silhouettes agressives partout autour d’elle.
Serrant les dents, elle avait accéléré, en panique totale, jusqu’à manquer de trébucher sur une roche qui sortait du sol. Elle poussa une petite exclamation de douleur en sentant sa cheville frapper la pierre et s’arrêta enfin pour masser celle-ci, les yeux écarquillés par la peur, le coeur battant et la respiration rapide.
Et c’est là qu’elle l’avait vue.
Se dressant devant elle, à quelques mètres seulement, une tour blanche s’élevait vers le ciel : le phare, jamais elle n’en avait été aussi près.
La vision du bâtiment lui fit presque oublier la douleur dans son pied et son angoisse, pour la plonger dans un état de fascination figée.
Et voilà qu’à présent elle hésitait.
Elle ne savait pas trop ce qu’elle allait y trouver… Mais en même temps, elle n’aurait peut-être pas d’autre occasion d’assouvir sa curiosité ? Impossible de savoir quand elle aurait encore le courage de venir aussi près.
Finalement, emportée par l’envie de monter tout en haut et voir si la vue était aussi belle qu’elle l’imaginait, elle s’approcha de la porte d’entrée et la poussa doucement, délicatement, pour se faufiler à l’intérieur comme un chat.
L’endroit était… Plus aménagé qu’elle ne l’imaginait. Et en fait… plutôt joli.
Curieuse, la petite farouche lança un regard vers l’escalier qui montait au sommet de la tour et dans les étages, mais entreprit d’abord de se promener au rez de chaussée, regardant dans le moindre recoin et farfouillant un peu partout, toute fascinée qu’elle était.
Sans se poser une seconde la question d’autres personnes se trouvaient déjà dans le phare…
C’était la réflexion que se faisait Anya en regardant, bouche entrouverte de fascination, le sommet du phare qui s’étendait devant elle, semblant narguer le ciel de là où elle se trouvait.
Elle était figée devant le grand bâtiment depuis plusieurs secondes maintenant, qui commençaient à se transformer en minute, toute à sa contemplation ébahie.
Elle avait bien entendu déjà aperçu le phare de loin depuis qu’elle vivait auprès de la faction et il lui avait toujours déclenché un mélange de réserve et de forte curiosité. Cette curiosité avait grossi au fil des jours et à chaque fois que, s’engageant sur le chemin de l'infirmerie, elle le voyait se découper à l’horizon. Mais toujours sans oser s’en approcher.
Mais ce matin là lui avait offert une occasion, si on peut dire…
Tôt ce matin, elle s’était réveillée d’un cauchemar, la boule au ventre, le cœur battant à tout rompre, plongée dans un état de stress qui avait réveillé immédiatement ses angoisses.
Bien sûr, elle n’avait plus l’intention de fuguer de nouveau et fuir la faction depuis qu’Isha l’avait convaincu de rester, mais la peur dans son esprit était toujours présente comme un poison vicieux. Elle avait hésité un instant à prendre son talkie pour communiquer avec son super-héros, mais s’était ravisée, ne voulant pas le déranger si tôt.
Alors elle s’était levée et était sortie dehors pour se changer les idées. L’air frais du matin - il devait être encore tôt - l’avait fait frissonner et elle avait fermé un instant les yeux en s’avançant sur le chemin, laissant le vent lui glisser sur le visage.
Puis la première angoisse était revenue à la charge alors que, arrivée à un croisement, elle s’était rendu compte d’une erreur : Teto ! Elle l’avait oublié dans la chambre !
Bien décidée à retourner chercher son compagnon en peluche, elle avait tourné les talons… pour apercevoir des personnes emprunter le chemin dans le sens inverse.
Il était rare de croiser des gens à cette heure et, face à l’inattendu, les craintes de la fillette se réveillèrent avec plus d’intensité. Figée sur place, elle ne comprit que trop tard que l’angoisse s’était déjà emparée de son esprit, l’amenant à une crise.
Tremblante, les yeux écarquillés, elle avait alors fait volte face et s’était enfuie sur le chemin à l'opposé des promeneurs sans prendre le temps de savoir de qui il s’agissait.
Elle avait détalé comme un lapin à travers les bâtiments de la faction, voyant chaque mouvement comme une menace, apercevant des silhouettes agressives partout autour d’elle.
Serrant les dents, elle avait accéléré, en panique totale, jusqu’à manquer de trébucher sur une roche qui sortait du sol. Elle poussa une petite exclamation de douleur en sentant sa cheville frapper la pierre et s’arrêta enfin pour masser celle-ci, les yeux écarquillés par la peur, le coeur battant et la respiration rapide.
Et c’est là qu’elle l’avait vue.
Se dressant devant elle, à quelques mètres seulement, une tour blanche s’élevait vers le ciel : le phare, jamais elle n’en avait été aussi près.
La vision du bâtiment lui fit presque oublier la douleur dans son pied et son angoisse, pour la plonger dans un état de fascination figée.
Et voilà qu’à présent elle hésitait.
Elle ne savait pas trop ce qu’elle allait y trouver… Mais en même temps, elle n’aurait peut-être pas d’autre occasion d’assouvir sa curiosité ? Impossible de savoir quand elle aurait encore le courage de venir aussi près.
Finalement, emportée par l’envie de monter tout en haut et voir si la vue était aussi belle qu’elle l’imaginait, elle s’approcha de la porte d’entrée et la poussa doucement, délicatement, pour se faufiler à l’intérieur comme un chat.
L’endroit était… Plus aménagé qu’elle ne l’imaginait. Et en fait… plutôt joli.
Curieuse, la petite farouche lança un regard vers l’escalier qui montait au sommet de la tour et dans les étages, mais entreprit d’abord de se promener au rez de chaussée, regardant dans le moindre recoin et farfouillant un peu partout, toute fascinée qu’elle était.
Sans se poser une seconde la question d’autres personnes se trouvaient déjà dans le phare…
- Anya Sullivan
Sanctuary Point
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Re: Une souris dans le phare...
Mer 17 Aoû 2022 - 17:41
La mer était calme ce matin, c'était reposant. J'avais pris pour habitude de me réveiller avant le soleil depuis quelques temps, de devancer sa montée par la mienne et de lui faire face quand il pointait son grand œil. J'avais ritualisé le début de la journée, on pouvait le dire. Gardant une fenêtre ouverte pour dormir, le chant matinal des oiseaux faisait office de réveil. Eux aussi chantaient avant que le grand disque n'apparaisse. Ne dormant souvent que sur une oreille, cela me suffisait amplement. J'allumais ensuite mon réchaut, posant un quart métallique remplit d'eau sur la flamme que je recouvrait pour accélerer le bouillonnement. Le quart avait vécu certainement plus de choses que beaucoup de gens ici, il était cabossé comme un vétéran de guerre parce qu'il appartenait à un vétéran de guerre, les initiales, comme les miennes, I.W., puis quatre autres Q.O.R.C, désignant respectivement Irun Wall, Queen's Own Rifles of Canada, un des régiment canadien ayant débarqué en Normandie en 1944 et celui de mon grand père.
Bref, la suite du rituel. L'eau se mettait à bouillir, une sorte de café soluble qui faisait plus office de boisson chaude que de vrai café. Puis je commençais l'ascension de l'escalier et m'installer contre la rembarde de sécurité tout en haut. Observant les environs, entre surveillance et évasion de l'esprit. Puis j'appréciais la chaleur de l'eau et la fraicheur du vent, accueillant l'arriver triomphante du soleil contre la lune.
Alors que je soupire en regardant les ombres de la ville qui se déssine au loins vers le sud, mon œil chope le mouvement d'un petit bonhomme sur le chemin du phare. Qui vient me faire chier de si bon matin ? Gabriel ? Non, il ne courrait pas. Et concrètement, Gabriel était le cohabitant parfait, discret, simple et efficace. Plissant les yeux pour espérer desceller une identité, je haussais les épaules et me résignais à attendre. Aspirant une gorgée de café, je réalisais enfin qu'il s'agissait d'un enfant. Ou alors d'un nain, mais le groupe n'en avait pas. Fait chier. J'observais le soleil une dernière fois, comme pour s'accorder sur notre rendez-vous de demain matin, puis entamai la descente vers le rez-de-chaussée. Descendant lentement les escaliers, à pas de loup, je comptais bien surprendre le visiteur et lui foutre la peur de sa vie, que ça lui serve de leçon. Soit elle attendait dehors, soit elle avait ouvert la porte en silence, je préférais bien sûr la première option... La deuxième étant un peu trop suspecte à mon goût, pourquoi ouvrir discrètement ? Nous surprendre ? Nous voler ? Mais peu de temps après, le bruit d'objets déplacés, caisses, cartons et autres, se fit entendre. Alors comme ça on fouille ? On cherche quelque chose ?
Une fois en bas, tenant fermemement mon quart de café, j'observai quelques instants la petite fouine farfouiller le bordel d'en bas. « Hmm... » raclant ma gorge bruyamment pour l'alerter de ma présence, je pris une gorgée de café et la foudroyai du regard. Anya, si mes souvenirs étaient bons, notre petite matelote de pacotille. Elle cherchait quoi ? Une rame pour son prochain radeau ? « Faith t'as pas apprit à toquer avant d'entrer ? » Aucune idée si Tori servait à quelque chose dans l'éducation de cette petite, mais peu importe. D'ailleurs, si ce qu'on m'a dit était correct, cette petite vivait chez Tori la silencieuse. « Tori ne t'as pas apprit que c'était mal poli de fouiller dans les affaires des autres ? » Grognant un peu pour moi même, je n'avais pas vraiment d'idée sur la suites des choses. Je n'en avais pas vraiment après elle, mais je ne comptais pas m'occuper de son occupation. Sans attendre sa réponse, j'avançai jusqu'à la porte pour refermer ce qu'elle avait laissé ouvert. Le vent aurait eu tôt fait de s'engouffrer sinon.
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Re: Une souris dans le phare...
Jeu 18 Aoû 2022 - 0:00
C’était comme explorer un lieu secret et rempli de trésors.
Des trésors qui se résumaient à des objets incongrus - livres, ampoules, trousseaux de clés - mais qui dans l’esprit de la petite exploratrice en herbe ressemblaient à de véritables découvertes.
Curieuse comme jamais, Anya enjambait les caisses et se faufilait entre les meubles un peu en désordre, fascinée de trouver une telle cachette à l’intérieur de ce phare qu’elle n’avait encore jamais osé approcher.
Un objet attira rapidement son regard : un stylo posé sur une sorte de vieux vaisselier à côté d’un carnet de notes. Elle s’en approcha et attrapa l’objet, intriguée, pour l’observer. L’objet était joli, rien à voir avec le vieux stylos à bille que lui trouvait sa mère autrefois. Elle se demanda s’il écrivait bien.
“Hmm…”
Le raclement de gorge la fit violemment sursauter tant elle ne s’y attendait pas.
Tellement sursauter en fait que lorsqu’elle voulu se retourner en même temps pour voir à qui il appartenait, elle se prit les pieds dans un fauteuil et perdit l’équilibre.
Elle tenta de se raccrocher sans succès au fauteuil et chuta finalement entre deux meubles, emportant une boîte de métal - heureusement vide - et deux livres de l’étagère d’à côté avec elle. Les objets lui tombèrent à moitié dessus dans sa chute et elle poussa une exclamation de surprise et de douleur.
Rapidement néanmoins, elle s'agrippa au dos du fauteuil et se redressa, relevant juste la tête de derrière le dossier du siège pour observer l’homme qui la toisait depuis l’escalier.
“Faith t'as pas appris à toquer avant d'entrer ?” demanda l’homme, apparemment de mauvaise humeur.
Son ton désapprobateur et son regard impérieux firent se recroqueviller la fillette derrière le dossier du fauteuil, ne laissant dépasser que ses doigts et ses yeux écarquillés par l’angoisse revenue à la charge.
“ Tori ne t'as pas appris que c'était malpoli de fouiller dans les affaires des autres ?”
L’homme avait ajouté sa réplique suivante dans un grognement mécontent.
Anya cligna des yeux plusieurs fois, silencieuse.
Malpoli ? Elle ne s’était pas vraiment posé la question… A vrai dire elle n’avait jamais vraiment eu l’occasion de fouiller dans les affaires d’autres personnes, mise à part celles de sa mère. Mais c’est vrai que celle-ci n'aimait pas toujours qu’elle vienne mettre le nez dans son coffre personnel.
Elle ne savait pas que le phare était habité. Pour elle, cette étrange bâtisse était un lieu mystérieux à explorer, mais elle ne s’était jamais demandé si des gens vivaient.
Restant muette et cachée, elle observa l’homme s’avancer à travers la pièce, une tasse à la main… et fermer la porte d’entrée.
Les yeux d’Anya s’écarquillèrent de peur. Dans son esprit méfiant et névrosé, l’inconnu venait de l’enfermer avec lui !
Lorsqu’il se tourna de nouveau vers elle, ce fut cette fois pour apercevoir des yeux aux sourcils froncés derrière son fauteuil. Une sorte de grondement de chaton furieux monta de la gorge de la petite sauvageonne et elle lança à l’homme un regard empli de méfiance.
Elle ne souvenait pas l’avoir déjà vu ici - rien d’étonnant quand on savait sa capacité à avoir peur de tout le monde et à rester la plupart du temps à l’infirmerie ou chez Tori - mais s’il habitait dans le phare comme ça semblait être le cas, il devait forcément être de la faction non ?
Quoiqu’il en soit, l’angoisse maladive, précipitée par la crise précédente, envahissait l’esprit de la fillette et elle ne quittait pas l’homme des yeux, lui lançant un regard qui le mettait presque au défi d’approcher.
Des trésors qui se résumaient à des objets incongrus - livres, ampoules, trousseaux de clés - mais qui dans l’esprit de la petite exploratrice en herbe ressemblaient à de véritables découvertes.
Curieuse comme jamais, Anya enjambait les caisses et se faufilait entre les meubles un peu en désordre, fascinée de trouver une telle cachette à l’intérieur de ce phare qu’elle n’avait encore jamais osé approcher.
Un objet attira rapidement son regard : un stylo posé sur une sorte de vieux vaisselier à côté d’un carnet de notes. Elle s’en approcha et attrapa l’objet, intriguée, pour l’observer. L’objet était joli, rien à voir avec le vieux stylos à bille que lui trouvait sa mère autrefois. Elle se demanda s’il écrivait bien.
“Hmm…”
Le raclement de gorge la fit violemment sursauter tant elle ne s’y attendait pas.
Tellement sursauter en fait que lorsqu’elle voulu se retourner en même temps pour voir à qui il appartenait, elle se prit les pieds dans un fauteuil et perdit l’équilibre.
Elle tenta de se raccrocher sans succès au fauteuil et chuta finalement entre deux meubles, emportant une boîte de métal - heureusement vide - et deux livres de l’étagère d’à côté avec elle. Les objets lui tombèrent à moitié dessus dans sa chute et elle poussa une exclamation de surprise et de douleur.
Rapidement néanmoins, elle s'agrippa au dos du fauteuil et se redressa, relevant juste la tête de derrière le dossier du siège pour observer l’homme qui la toisait depuis l’escalier.
“Faith t'as pas appris à toquer avant d'entrer ?” demanda l’homme, apparemment de mauvaise humeur.
Son ton désapprobateur et son regard impérieux firent se recroqueviller la fillette derrière le dossier du fauteuil, ne laissant dépasser que ses doigts et ses yeux écarquillés par l’angoisse revenue à la charge.
“ Tori ne t'as pas appris que c'était malpoli de fouiller dans les affaires des autres ?”
L’homme avait ajouté sa réplique suivante dans un grognement mécontent.
Anya cligna des yeux plusieurs fois, silencieuse.
Malpoli ? Elle ne s’était pas vraiment posé la question… A vrai dire elle n’avait jamais vraiment eu l’occasion de fouiller dans les affaires d’autres personnes, mise à part celles de sa mère. Mais c’est vrai que celle-ci n'aimait pas toujours qu’elle vienne mettre le nez dans son coffre personnel.
Elle ne savait pas que le phare était habité. Pour elle, cette étrange bâtisse était un lieu mystérieux à explorer, mais elle ne s’était jamais demandé si des gens vivaient.
Restant muette et cachée, elle observa l’homme s’avancer à travers la pièce, une tasse à la main… et fermer la porte d’entrée.
Les yeux d’Anya s’écarquillèrent de peur. Dans son esprit méfiant et névrosé, l’inconnu venait de l’enfermer avec lui !
Lorsqu’il se tourna de nouveau vers elle, ce fut cette fois pour apercevoir des yeux aux sourcils froncés derrière son fauteuil. Une sorte de grondement de chaton furieux monta de la gorge de la petite sauvageonne et elle lança à l’homme un regard empli de méfiance.
Elle ne souvenait pas l’avoir déjà vu ici - rien d’étonnant quand on savait sa capacité à avoir peur de tout le monde et à rester la plupart du temps à l’infirmerie ou chez Tori - mais s’il habitait dans le phare comme ça semblait être le cas, il devait forcément être de la faction non ?
Quoiqu’il en soit, l’angoisse maladive, précipitée par la crise précédente, envahissait l’esprit de la fillette et elle ne quittait pas l’homme des yeux, lui lançant un regard qui le mettait presque au défi d’approcher.
- Anya Sullivan
Sanctuary Point
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Re: Une souris dans le phare...
Jeu 18 Aoû 2022 - 17:03
La situation était devenue particulièrement cocasse, à la limite du comique. L'objectif initial avait été atteint : la petite souris avait prit peur. Tellement peur qu'elle s'était nouée les pieds et avait perdu son équilibre pour finir au sol, rangée parmi les objets oubliés qui remplissaient la pièce. Une voix se fit entendre dans le tas bordélique qu'elle représentait, elle savait donc s'exprimait, du moins elle en était capable. Comme si je ne pouvais pas la remarquer une fois relevée, elle se cachait derrière le fauteuil et m'observait depuis sa planque. Comme un chien caché derrière un rideau, mais qui ne dupe personne. A l'évidence, j'avais beau lui poser des questions, je n'allais pas pouvoir obtenir de réponses... Même si en soit, elles n'attendaient pas vraiment de réponses. Des questions somme toute rhétoriques puisque ses actions avaient déjà apporté la vérité.
Après avoir refermé la porte, j'observais la pièce du sol au plafond. Quel bordel. Il faudrait peut être que j'y descende pour y faire le tri, mais les babioles d'ici ne m'appartenaient pas. A dire vrai, je ne savais pas vraiment si elles appartenaient à quelqu’un, du moins aujourd'hui. Les trois quart allaient certainement finir par être balancés par dessus la falaise et serviraient de maisons aux crabes en dessous. Laissant retomber mes yeux sur la fillette que j'avais oublié pendant quelques instants, je me mis à étudier son regard fort désapprobateur. Une limite entre haine et défi étincelait au fond de sa pupille. Quelle raison motivait sa haine ? Quel défi me lançait-elle ? Si nous étions dans la nature, j'aurais pu penser à une défense de territoire, une mise en garde de ne pas approcher plus près... Mais ce n'était pas son territoire, et ce n'était pas un animal sauvage... Quoi que. En y repensant, elle était passé de la stupeur à la presque colère après la fermeture de la porte. Peut être se sentait-elle acculée, enfermée en captivité dans une pièce sombre et inconnue. Grand bien lui fasse. Je finissais par hausser les épaules en finissant mon café. Si elle avait envie de fouiller dans ces ruines, qu'elle le fasse, peut être trouvera-t-elle quelque chose qui l'intéresse avant que ça ne parte en destruction. « Hmm. Amuses toi bien. »
Après tout rien de tout cela n'était à moi, j'étais juste descendu pour m'assurer de l'identité du petit fouineur. Savoir que c'était cette petite avait résolu mon interrogation et je pouvais passer à autre chose. Repartant vers les escaliers, je montai quelques marches et parlai à son attention « Ferme la porte en partant, sinon je te retrouverais. ». L'idée était de retourner en haut reprendre ma place de vigie, la matinée tait beaucoup plus agréable que l'après midi, le soleil était plus doux. Je disparaissais ainsi du champ de vision de la petite, commençant lentement mon ascension.
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Re: Une souris dans le phare...
Ven 19 Aoû 2022 - 23:56
« Ferme la porte en partant, sinon je te retrouverais. »
Nouveau grondement de gorge.
Le regard perçant d’Anya toisa l’inconnu depuis l’arrière de son fauteuil, prête à mordre si elle devait se défendre de ce qu’elle considérait comme un danger potentiel dans son angoisse.
Mais l’homme, loin de paraître choqué ou impressionné par son attitude ne fit pas mine d’approcher. Au contraire, il prit tranquillement le temps de vider le contenu de sa tasse après avoir haussé les épaules. Elle ne se fâcha même pas pour la fouille de l’endroit et finit d’ailleurs par lâcher :
“Amuses toi bien.”
La réaction était si inattendue pour la fillette qu’elle écarquilla les yeux de surprise et stoppa ses grognements. Elle ne lâcha pas l’homme des yeux mais cette fois se montra plus indécise. Malgré son mécontentement compréhensible précédent, il ne semblait pas lui vouloir du mal, ni même se préoccuper de sa présence d’ailleurs, car après avoir terminé sa tasse, il s’avança de nouveau vers l’escalier d’où il était venu.
Anya le regarda monter, troublée, plus si sûre qu’il soit de nature agressive finalement. Ou alors elle faisait plus peur qu’elle ne le pensait.
“Ferme la porte en partant, sinon je te retrouverais.” ajouta l’homme en s’arrêtant après quelques marches.
La petite sauvageonne se ratatina un peu derrière sa cachette devant son regard sévère. Mais l’homme reprit son cheminement vers les étages, la laissant seule dans la pièce.
Elle resta immobile quelques secondes, écoutant les bruits de pas qui indiquait l’ascension de l’inconnu dans les étages du phare. Puis elle cligna des yeux, indécise.
Elle finit par se redresser de sa cachette, lentement, regardant encore vers l’escalier. Rien, pas de piège ou de retour menaçant de l’homme. Elle repensa à toutes ces fois où Tori lui avait demandé de se montrer moins agressive avec les membres de la faction. Elle déglutit, se sentant soudain un peu coupable alors que son angoisse se calmait.
Elle regarda derrière elle les objets qu’elle avait renversé dans sa chute, se rappelant les paroles de l’homme. C’était peut être bien sa façon d’agir qui avait été malpolie finalement…
A bien y réfléchir, elle était entrée dans la tour, persuadée que l’endroit était inhabité et avait commencé à farfouiller, emportée par sa curiosité…
Comment est ce qu’elle aurait réagit elle si elle avait trouvé quelqu’un en train de fouiller dans sa chambre ?... C’était un peu son sanctuaire que personne n’envahissait à part Peter et Tori…
Son regard remonta vers les escaliers, pensif.
Puis, prise d’une soudaine lubie, elle ramassa les objets qu’elle avait fait tomber et les remit soigneusement en place. Elle hésita, puis finalement elle attrapa le carnet et le joli stylo qu’elle avait trouvé puis trottina jusqu’au bas de l’escalier.
A la fois intriguée et angoissée, elle se pencha pour tenter d’en apercevoir le haut. Peine perdu, l’escalier tournait en suivant la paroi du phare…
Elle hésita. Mais les conseils de Tori l’emportèrent finalement et, bien décidée à s’excuser, elle commença à grimper les marches à son tour.
Au fur et à mesure de son ascension, la curiosité et la crainte s’affrontaient dans son esprit sans qu’aucun ne prenne l’avantage. Gardant tout de même sa volonté, elle continua à monter toujours plus haut…
Elle finit par déboucher alors sur l’extérieur, et se stoppa, les yeux écarquillés.
L’homme était là, appuyé contre la rambarde, contemplant l’horizon.
Et quel horizon !
Anya en resta bouche bée. Devant ses yeux, au-delà du garde-fou qui faisait le tour du phare à son sommet, s’étendait un décor qu’elle n’aurait pu imaginer sans le voir. Le point d’observation donnait en grande partie sur la mer qui séparait les différentes îles de Seattles. Juché sur sa falaise, le phare surplombait les vagues qui venaient lécher la paroi dans un roulement régulier bien différent de celui tonitruant qu’elle avait connu le jour de son arrivée. Au loin, on pouvait distinguer les silhouettes des bâtiments de la ville, inquiétantes mais bien moins menaçantes que lorsqu’elles les regardaient autrefois depuis la forêt. Et au delà, s’élevant au dessus des montagnes où sa mère l’avait cachée durant toutes ces années, étincelant de toute sa splendeur, le soleil finissait sa toute première ascension de la journée, peignant le décor avec des teintes orangées.
Fascinée par ce spectacle sublime, Anya termina de monter les dernières marches et s’approcha doucement de la rambarde, posant ses deux mains sur celle ci sans quitter le décor de ses yeux grands ouverts. Elle était si captivée qu’elle en avait même ignoré son angoisse, allant jusqu’à se placer à moins d’un mètre du propriétaire des lieux, ayant presque oublié sa présence.
Elle avait l’impression de contempler une peinture animée, ou une tapisserie vivante qui se déroulerait devant ses yeux. Doucement, elle finit par croiser ses bras sur la rambarde qui lui arrivait au niveau du visage et à poser son menton dessus. Regarder ce paysage avait quelque chose… d’apaisant que même son esprit névrosé arrivait à accepter.
Elle poussa même un très léger soupir appréciateur, se satisfaisant juste du silence alentour, elle qui était souvent si craintive des myriades de mots prononcés par les autres.
Elle ne sut pas combien de temps elle resta ainsi à côté de l’homme reclu, mais lorsqu’une légère bourrasque plus forte lui souffla sur le visage, la ramenant à la réalité en l’obligeant à chasser les cheveux de devant ses yeux, elle regarda enfin son hôte un peu forcé.
Si la crainte se lisait toujours dans son regard, elle était à présent dominée par une curiosité qui ne la lâchait jamais.
Elle se sentit soudain extrêmement coupable de ses agissements précédents… La contemplation de la vue en haut du phare avait comme… changer sa vision de leur premier échange. L’homme était là, à admirer lui aussi le décor et semblait apprécier le silence tout autant qu’elle. Il ne pouvait pas être aussi agressif qu’il l’avait montré si ? C’était peut être plutôt elle la cause de toute sa mauvaise humeur.
Hésitante, elle finit par ouvrir la bouche pour parler, mais, toujours un peu impressionnée par le caractère bourru du gardien de phare, seul un petit son étouffé en sortit, sa voix aussitôt bloquée par la Anya craintive dans son esprit.
Déçue mais ayant l’habitude, elle pris plutôt le partie de signer dans la langue des signes que lui apprenait Tori.
“Pardon pour…” Elle bloqua. Elle ne savait pas dire “dérangement” ou“bazar”... A défaut elle rajouta “porte”.
Elle scruta les yeux de son interlocuteur, puis soudain se demanda s’il comprenait le langage des signes… C’est vrai que beaucoup de gens ne savaient pas parler cette langue silencieuse, elle-même avait commencé à la découvrir depuis qu’elle connaissait Tori seulement.
Alors, changeant à nouveau de méthode, elle montra à l’homme le carnet et le stylo qu’elle avait récupéré en bas, l’interrogeant du regard comme pour lui demander la permission. Puis elle griffonna dessus : “Pardon pour la porte et le désordre. Je voulais juste voir la tour.”
Elle leva alors le carnet, bras tendus pour le montrer à l’inconnu, guettant sa réaction, encore un peu angoissée.
Nouveau grondement de gorge.
Le regard perçant d’Anya toisa l’inconnu depuis l’arrière de son fauteuil, prête à mordre si elle devait se défendre de ce qu’elle considérait comme un danger potentiel dans son angoisse.
Mais l’homme, loin de paraître choqué ou impressionné par son attitude ne fit pas mine d’approcher. Au contraire, il prit tranquillement le temps de vider le contenu de sa tasse après avoir haussé les épaules. Elle ne se fâcha même pas pour la fouille de l’endroit et finit d’ailleurs par lâcher :
“Amuses toi bien.”
La réaction était si inattendue pour la fillette qu’elle écarquilla les yeux de surprise et stoppa ses grognements. Elle ne lâcha pas l’homme des yeux mais cette fois se montra plus indécise. Malgré son mécontentement compréhensible précédent, il ne semblait pas lui vouloir du mal, ni même se préoccuper de sa présence d’ailleurs, car après avoir terminé sa tasse, il s’avança de nouveau vers l’escalier d’où il était venu.
Anya le regarda monter, troublée, plus si sûre qu’il soit de nature agressive finalement. Ou alors elle faisait plus peur qu’elle ne le pensait.
“Ferme la porte en partant, sinon je te retrouverais.” ajouta l’homme en s’arrêtant après quelques marches.
La petite sauvageonne se ratatina un peu derrière sa cachette devant son regard sévère. Mais l’homme reprit son cheminement vers les étages, la laissant seule dans la pièce.
Elle resta immobile quelques secondes, écoutant les bruits de pas qui indiquait l’ascension de l’inconnu dans les étages du phare. Puis elle cligna des yeux, indécise.
Elle finit par se redresser de sa cachette, lentement, regardant encore vers l’escalier. Rien, pas de piège ou de retour menaçant de l’homme. Elle repensa à toutes ces fois où Tori lui avait demandé de se montrer moins agressive avec les membres de la faction. Elle déglutit, se sentant soudain un peu coupable alors que son angoisse se calmait.
Elle regarda derrière elle les objets qu’elle avait renversé dans sa chute, se rappelant les paroles de l’homme. C’était peut être bien sa façon d’agir qui avait été malpolie finalement…
A bien y réfléchir, elle était entrée dans la tour, persuadée que l’endroit était inhabité et avait commencé à farfouiller, emportée par sa curiosité…
Comment est ce qu’elle aurait réagit elle si elle avait trouvé quelqu’un en train de fouiller dans sa chambre ?... C’était un peu son sanctuaire que personne n’envahissait à part Peter et Tori…
Son regard remonta vers les escaliers, pensif.
Puis, prise d’une soudaine lubie, elle ramassa les objets qu’elle avait fait tomber et les remit soigneusement en place. Elle hésita, puis finalement elle attrapa le carnet et le joli stylo qu’elle avait trouvé puis trottina jusqu’au bas de l’escalier.
A la fois intriguée et angoissée, elle se pencha pour tenter d’en apercevoir le haut. Peine perdu, l’escalier tournait en suivant la paroi du phare…
Elle hésita. Mais les conseils de Tori l’emportèrent finalement et, bien décidée à s’excuser, elle commença à grimper les marches à son tour.
Au fur et à mesure de son ascension, la curiosité et la crainte s’affrontaient dans son esprit sans qu’aucun ne prenne l’avantage. Gardant tout de même sa volonté, elle continua à monter toujours plus haut…
Elle finit par déboucher alors sur l’extérieur, et se stoppa, les yeux écarquillés.
L’homme était là, appuyé contre la rambarde, contemplant l’horizon.
Et quel horizon !
Anya en resta bouche bée. Devant ses yeux, au-delà du garde-fou qui faisait le tour du phare à son sommet, s’étendait un décor qu’elle n’aurait pu imaginer sans le voir. Le point d’observation donnait en grande partie sur la mer qui séparait les différentes îles de Seattles. Juché sur sa falaise, le phare surplombait les vagues qui venaient lécher la paroi dans un roulement régulier bien différent de celui tonitruant qu’elle avait connu le jour de son arrivée. Au loin, on pouvait distinguer les silhouettes des bâtiments de la ville, inquiétantes mais bien moins menaçantes que lorsqu’elles les regardaient autrefois depuis la forêt. Et au delà, s’élevant au dessus des montagnes où sa mère l’avait cachée durant toutes ces années, étincelant de toute sa splendeur, le soleil finissait sa toute première ascension de la journée, peignant le décor avec des teintes orangées.
Fascinée par ce spectacle sublime, Anya termina de monter les dernières marches et s’approcha doucement de la rambarde, posant ses deux mains sur celle ci sans quitter le décor de ses yeux grands ouverts. Elle était si captivée qu’elle en avait même ignoré son angoisse, allant jusqu’à se placer à moins d’un mètre du propriétaire des lieux, ayant presque oublié sa présence.
Elle avait l’impression de contempler une peinture animée, ou une tapisserie vivante qui se déroulerait devant ses yeux. Doucement, elle finit par croiser ses bras sur la rambarde qui lui arrivait au niveau du visage et à poser son menton dessus. Regarder ce paysage avait quelque chose… d’apaisant que même son esprit névrosé arrivait à accepter.
Elle poussa même un très léger soupir appréciateur, se satisfaisant juste du silence alentour, elle qui était souvent si craintive des myriades de mots prononcés par les autres.
Elle ne sut pas combien de temps elle resta ainsi à côté de l’homme reclu, mais lorsqu’une légère bourrasque plus forte lui souffla sur le visage, la ramenant à la réalité en l’obligeant à chasser les cheveux de devant ses yeux, elle regarda enfin son hôte un peu forcé.
Si la crainte se lisait toujours dans son regard, elle était à présent dominée par une curiosité qui ne la lâchait jamais.
Elle se sentit soudain extrêmement coupable de ses agissements précédents… La contemplation de la vue en haut du phare avait comme… changer sa vision de leur premier échange. L’homme était là, à admirer lui aussi le décor et semblait apprécier le silence tout autant qu’elle. Il ne pouvait pas être aussi agressif qu’il l’avait montré si ? C’était peut être plutôt elle la cause de toute sa mauvaise humeur.
Hésitante, elle finit par ouvrir la bouche pour parler, mais, toujours un peu impressionnée par le caractère bourru du gardien de phare, seul un petit son étouffé en sortit, sa voix aussitôt bloquée par la Anya craintive dans son esprit.
Déçue mais ayant l’habitude, elle pris plutôt le partie de signer dans la langue des signes que lui apprenait Tori.
“Pardon pour…” Elle bloqua. Elle ne savait pas dire “dérangement” ou“bazar”... A défaut elle rajouta “porte”.
Elle scruta les yeux de son interlocuteur, puis soudain se demanda s’il comprenait le langage des signes… C’est vrai que beaucoup de gens ne savaient pas parler cette langue silencieuse, elle-même avait commencé à la découvrir depuis qu’elle connaissait Tori seulement.
Alors, changeant à nouveau de méthode, elle montra à l’homme le carnet et le stylo qu’elle avait récupéré en bas, l’interrogeant du regard comme pour lui demander la permission. Puis elle griffonna dessus : “Pardon pour la porte et le désordre. Je voulais juste voir la tour.”
Elle leva alors le carnet, bras tendus pour le montrer à l’inconnu, guettant sa réaction, encore un peu angoissée.
- Anya Sullivan
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Re: Une souris dans le phare...
Lun 22 Aoû 2022 - 14:58
Observant un peu ses réactions, j'avais vraiment l'impression d'avoir en face de moi un petit animal sauvage un apeuré. Comme une sorte de félin, jeune, très jeune, qui aurait été abandonné par sa mère. La voir reclus derrière son fauteuil là, si elle avait pu feuler je prend le pari qu'elle l'aurait fait. Mais comme tout félin acculé, elle n'osa pas émettre un autre son ou un quelconque mouvement pour attaquer. Restant quelque peu à la merci de son agresseur qui en l’occurrence n'agressait pas grand chose... Et les choses étaient très claires pour moi : Si elle ne bougeait pas, je n'allais certainement pas m'avancer vers elle ou tenter une quelconque approche pour la déplacer ou la rassurer. Elle s'était démerdée comme une grande pour venir jusqu'ici, elle allait faire de même pour le reste de son voyage. Alors sans pression, je l'invitai à farfouiller autant qu'elle voulait dans ce qui semblait être sa nouvelle caverne d'Ali Baba.
Ne prêtant pas attention à ses réactions, je montais les marches du phare jusqu'à arriver devant ma porte de chambre. J'en profiter pour faire un arrêt au stand, déposant ma tasse à café sur un petit guéridon en bois, je mis la bouilloire sur le réchaud à gaz et remontais tout en haut du phare en prenant soin de refermer derrière moi. En haut, accoudé la rambarde, j'observais le chemin qui menait du phare jusqu'au semblant de visage où résidaient les autres. La petite n'était pas présente sur ce chemin, elle devait être encore en train de nager dans l'océan de nouveautés qui s'offrait à elle en bas. Alors je changeais de coin et me mis face au nord, la mer. C'est derrière moi qu'elle se présenta, elle avait dû en avoir marre du fouillis du rez de chaussée et avait succombé à sa curiosité. Je l'entendis s'arrêter dans les escaliers, marquer une pause, peut être parce qu'elle m'avait vu, peut être pour une autre raison. Mais quelques instants après, elle termina son ascension et s'installa à quelques pas de mois, presque à portée de main. A l'évidence, je n'existais plus à côté du paysage qu'elle découvrait pour la première fois de cette manière. Certes elle avait déjà vu des arbres, des forêts... Elle avait même vu cette mer devant nous de très près. Mais voir tout ça en même temps d'aussi haut remettait beaucoup de chose en perspective. On s'en trouvait rétrécit, rapetissé et si elle avait le même fond de pensée que moi, elle comprenait qu'elle n'était rien face à tout ça... Que même si demain elle venait à disparaître, rien de tout cela n'en serait affecté. L'eau ne s'en rendrait pas compte, les îles, la terre. Personne hormis une poignée d'êtres humains aussi inutile qu'elle. Cette vision remettait les pendules à l'heure et changer la perspective qu'on pouvait avoir de la vie. Il faudrait que je fasse monter Elena ici tiens, elle arrêterait peut être de vouloir sauver le monde entier.
Finalement, sa présence n'était pas dérangeante et elle avait l'air d'apprécier le calme et le silence, contrairement à l'avis général que j'avais des autres enfants. Après quelques temps, je ne saurais dire combien, elle brisa le silence d'une courte hésitation. Un son bref et étouffé quitta sa bouche et je tournai alors la tête vers elle. C'est quand je me mis à la regarder qu'elle fit des gestes avec ses mains... Tori s'était donc mis en tête de lui apprendre le langage des signes. Je compris plus ou moins le geste du « pardon » que Tori avait déjà fait quelques fois, mais mon sourcil arqué avait dû lui faire comprendre que je ne comprenais pas grand chose. Changeant alors de façon de procéder, elle s'équipa d'un carnet poussiéreux qu'elle avait dû ramasser en bas et d'un stylo qui n'avait pas dû fonctionner depuis un bout de temps. Gardant mes yeux fixés sur elle, j'attendais qu'elle finisse de griffonner et un petit sourire me vint aux lèvres lorsqu'elle me fit lire ce qu'elle avait écrit. Elle n'était pas si sauvage au final.
Me poussant du garde-fou avec mes mains, je repris la direction de ma chambre et disparus quelques petites minutes. Puis je réapparus avec mon quart remplis de café et une autre tasse ou j'avais déposé quelques feuilles et baies que je faisais séché dans une pièce du phare. Reprenant appuis là où j'étais quelques minutes auparavant. Je lui tendis la tasse de thé en souriant et soufflai sur le miens. « Le désordre y était déjà. Et alors, elle te plaît cette tour ? » que je répondais à son papier. Lui montrant du doigt l'autre côté du phare, je lui faisais signe de la tête « Tu veux voir un truc cool ? ». Parce que de l'autre côté de la grosse lumière, on pouvait voir le village, l'infirmerie et si on sortait les jumelles, elle aurait même pu deviner une Faith énervée qui criait déjà sur Chiara.
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Re: Une souris dans le phare...
Mar 23 Aoû 2022 - 23:45
La réponse mit quelques secondes à arriver, augmentant doucement le stress de la concernée.
Lorsque l’homme se dégagea enfin de son garde-fou, Anya se cacha à moitié derrière son carnet, comme si ce dernier pouvait la protéger d’un éventuel coup de colère de son hôte. Après tout, elle ne s’était pas excusée pour une bêtise depuis des mois, et encore c’était auprès de sa mère, pas d’un inconnu.
Pourtant, à sa grande surprise, elle entendit l’homme s’éloigner. Elle baissa son carnet, le regard perplexe. Son interlocuteur, pour toute réponse, venait de faire demi-tour et d’emprunter l’escalier qui descendait de la tour dans l’autre sens. Elle resta quelques secondes, dubitative, ne sachant comment réagir devant cette réponse inattendue.
L’homme était-il si fâché ? Etait-ce sa façon d’accepter ses excuses ? Ou même avait-il aussi peur d’elle qu’elle de lui finalement ? Elle cligna des yeux, déboussolée, hésitant sur la suite…
Perdue dans sa propre incompréhension, elle fut presque soulagée d’entendre les pas remonter, lui évitant de prendre une décision.
L’homme réapparut, portant deux tasses. La première, la même que précédemment, fumait de nouveau, dégageant une odeur de café, quant à l’autre… le propriétaire des lieux la lui tendit après avoir repris sa place. La fillette se sentie curieuse malgré sa méfiance réflexe. Elle ne voyait pas ce qu’il y avait dans la tasse à cause de sa taille, mais son contenu tout comme le premier sourire que lui accordait l’homme l’intriguait.
Elle lui lança un regard hésitant, baissant légèrement les sourcils en réflexe. Mais loin de s’en offusquer, son interlocuteur donna enfin une réponse à ses excuses manuscrites.
“Le désordre y était déjà. Et alors, elle te plaît cette tour ?”
La surprise peignit de nouveau le regard d’Anya.
Après un court instant d’immobilité, elle hocha la tête pour approuver, se montrant honnête avec l’homme comme avec elle-même.
De nouveau, elle eut un rapide coup d’oeil à la vue, qui la fascinait toujours autant. Puis finalement, avançant lentement la main, elle attrapa délicatement la tasse, sans quitter l’homme du regard durant l’opération. Sa curiosité reprenant le dessus, elle la porta à son visage et regarda dedans. Des fruits. Séchés de ce qu’elle voyait.
Une lueur gourmande passa dans ses pupilles.
Sa mère préparait souvent ce genre de friandises quand elles étaient dans les montagnes. Après un rapide regard à son hôte, comme si elle avait pu déceler dans son expression la confirmation d’un poison caché dedans, elle céda à la tentation et attrapa l’une des baies entre ses doigts et la fourra dans sa bouche.
Le fruit rendu sucré par son séchage lui parut délicieux et ses yeux s’illuminèrent un instant.
Elle adressa un visage appréciateur à l’homme du phare, sa façon à elle de remercier en silence et celui-ci, le ton soudain amusé, lui proposa de voir quelque chose de cool en indiquant de la tête l’autre côté du balcon de veille. Curieuse, et bien moins angoissée à présent, la fillette le suivit, gardant la tasse dans ses deux mains.
Ils firent ensemble le tour de la lampe centrale - que Anya admira un instant, se demandant si elle fonctionnait vraiment comme dans les livres - puis l’homme se posa à l’opposé de la mer, de nouveau appuyé sur la rambarde. La fillette se figea un instant puis s’approcha doucement, bouche-bée encore une fois en découvrant le décor qui s’étendait sous ses yeux.
Le village ! Ils voyaient tout le village en contrebas d’ici !
Elle posa son front contre la plus haute rambarde, les yeux grands ouverts, admirant les maisons devenues bien plus petites à présent, tout comme leurs propriétaires qui marchaient sur les chemins entre.
Elle qui avait d’ordinaire si peur de la présence des autres… Des grandes bâtisses… Et de tout ce qui était humain d’une manière générale… Elle se sentait soudain bizarre face à cette vue.
Tout paraissait si minuscule d’ici, que même ses angoisses nerveuses lui paraissaient soudain bien ridicules. Dur de comprendre pourquoi elle avait peur quand elle avait une telle vue d’ensemble sur la faction qui l’avait accueillie.
Son regard parcouru chaque maison, traçant avec fascination le moindre itinéraire qu’elle avait pu emprunter ces dernières semaines.
Le chemin de l’infirmerie où elle se rendait soudain…
La route qui se dirigeait vers les champs ou elle avait appris à semer des grains…
Le sentier plus éloigné qui menait à la forêt et qu’elle avait emprunté durant sa fugue…
Et bien sûr, le passage qu’elle avait pris pour prendre en filature ninja Emily et la voir s'entraîner…
Tout ça, couplé au calme et au vent qui balayait régulièrement ses cheveux et son visage, elle se rendit compte que pour une fois, elle se sentait… bien.
Ses angoisses semblaient avoir disparu l’ombre d’un instant, englouties par le spectacle. Naturellement, elle se hissa sur le premier barreau du garde fou et s’assit dessus, les jambes pendantes dans le vide et les bras entourant une barre verticale pour se maintenir. Rêveuse, elle attrapa un autre fruit sec qu’elle croqua.
Son regard se tourna vers l’homme à côté d’elle et s’emplit de reconnaissance. Mais cette fois, ça ne lui suffisait pas à exprimer ce qu’elle ressentait face à ce décor qu’il l’avait laissé admirer. Elle commença donc à lever ses mains pour signer, puis se rappelant qu’il n’avait pas l’air de comprendre le langage des signes, elle hésita et ouvrit finalement la bouche.
“C..c-c..c’est-est.. c-c-c’est… b..be…eauuu.. b-beau.” parvint elle à articuler difficilement.
Encore une fois, son regard trahissait plus ses sentiments que sa voix brisée, brillant à l’intention de son hôte.
Elle admira encore plusieurs secondes le décor, la tête posée contre le barreau vertical, appréciant simplement l’instant de calme solitude.
Puis, intriguée, elle jeta un regard derrière elle vers la grande lampe, toujours curieuse à son sujet. Elle tomba alors en longeant le balcon de veille des yeux sur un objet suspendu à un crochet : des jumelles ! Elle en avait une paire quand elle était petite, mais en plastique et pas aussi grande. Elle les observa de loin, puis jeta un regard interrogateur à l’homme à côté d’elle.
Rendue plus confiante par la situation et ses premières paroles prononcées, elle décida de poser une nouvelle question.
“C…c-co-om..om-ment v-vou..ouuus v-v-vous ap..ap-ppel-l-lez ?”
Ses yeux scrutateurs se fixaient à présent sur le visage du gardien de phare.
Lorsque l’homme se dégagea enfin de son garde-fou, Anya se cacha à moitié derrière son carnet, comme si ce dernier pouvait la protéger d’un éventuel coup de colère de son hôte. Après tout, elle ne s’était pas excusée pour une bêtise depuis des mois, et encore c’était auprès de sa mère, pas d’un inconnu.
Pourtant, à sa grande surprise, elle entendit l’homme s’éloigner. Elle baissa son carnet, le regard perplexe. Son interlocuteur, pour toute réponse, venait de faire demi-tour et d’emprunter l’escalier qui descendait de la tour dans l’autre sens. Elle resta quelques secondes, dubitative, ne sachant comment réagir devant cette réponse inattendue.
L’homme était-il si fâché ? Etait-ce sa façon d’accepter ses excuses ? Ou même avait-il aussi peur d’elle qu’elle de lui finalement ? Elle cligna des yeux, déboussolée, hésitant sur la suite…
Perdue dans sa propre incompréhension, elle fut presque soulagée d’entendre les pas remonter, lui évitant de prendre une décision.
L’homme réapparut, portant deux tasses. La première, la même que précédemment, fumait de nouveau, dégageant une odeur de café, quant à l’autre… le propriétaire des lieux la lui tendit après avoir repris sa place. La fillette se sentie curieuse malgré sa méfiance réflexe. Elle ne voyait pas ce qu’il y avait dans la tasse à cause de sa taille, mais son contenu tout comme le premier sourire que lui accordait l’homme l’intriguait.
Elle lui lança un regard hésitant, baissant légèrement les sourcils en réflexe. Mais loin de s’en offusquer, son interlocuteur donna enfin une réponse à ses excuses manuscrites.
“Le désordre y était déjà. Et alors, elle te plaît cette tour ?”
La surprise peignit de nouveau le regard d’Anya.
Après un court instant d’immobilité, elle hocha la tête pour approuver, se montrant honnête avec l’homme comme avec elle-même.
De nouveau, elle eut un rapide coup d’oeil à la vue, qui la fascinait toujours autant. Puis finalement, avançant lentement la main, elle attrapa délicatement la tasse, sans quitter l’homme du regard durant l’opération. Sa curiosité reprenant le dessus, elle la porta à son visage et regarda dedans. Des fruits. Séchés de ce qu’elle voyait.
Une lueur gourmande passa dans ses pupilles.
Sa mère préparait souvent ce genre de friandises quand elles étaient dans les montagnes. Après un rapide regard à son hôte, comme si elle avait pu déceler dans son expression la confirmation d’un poison caché dedans, elle céda à la tentation et attrapa l’une des baies entre ses doigts et la fourra dans sa bouche.
Le fruit rendu sucré par son séchage lui parut délicieux et ses yeux s’illuminèrent un instant.
Elle adressa un visage appréciateur à l’homme du phare, sa façon à elle de remercier en silence et celui-ci, le ton soudain amusé, lui proposa de voir quelque chose de cool en indiquant de la tête l’autre côté du balcon de veille. Curieuse, et bien moins angoissée à présent, la fillette le suivit, gardant la tasse dans ses deux mains.
Ils firent ensemble le tour de la lampe centrale - que Anya admira un instant, se demandant si elle fonctionnait vraiment comme dans les livres - puis l’homme se posa à l’opposé de la mer, de nouveau appuyé sur la rambarde. La fillette se figea un instant puis s’approcha doucement, bouche-bée encore une fois en découvrant le décor qui s’étendait sous ses yeux.
Le village ! Ils voyaient tout le village en contrebas d’ici !
Elle posa son front contre la plus haute rambarde, les yeux grands ouverts, admirant les maisons devenues bien plus petites à présent, tout comme leurs propriétaires qui marchaient sur les chemins entre.
Elle qui avait d’ordinaire si peur de la présence des autres… Des grandes bâtisses… Et de tout ce qui était humain d’une manière générale… Elle se sentait soudain bizarre face à cette vue.
Tout paraissait si minuscule d’ici, que même ses angoisses nerveuses lui paraissaient soudain bien ridicules. Dur de comprendre pourquoi elle avait peur quand elle avait une telle vue d’ensemble sur la faction qui l’avait accueillie.
Son regard parcouru chaque maison, traçant avec fascination le moindre itinéraire qu’elle avait pu emprunter ces dernières semaines.
Le chemin de l’infirmerie où elle se rendait soudain…
La route qui se dirigeait vers les champs ou elle avait appris à semer des grains…
Le sentier plus éloigné qui menait à la forêt et qu’elle avait emprunté durant sa fugue…
Et bien sûr, le passage qu’elle avait pris pour prendre en filature ninja Emily et la voir s'entraîner…
Tout ça, couplé au calme et au vent qui balayait régulièrement ses cheveux et son visage, elle se rendit compte que pour une fois, elle se sentait… bien.
Ses angoisses semblaient avoir disparu l’ombre d’un instant, englouties par le spectacle. Naturellement, elle se hissa sur le premier barreau du garde fou et s’assit dessus, les jambes pendantes dans le vide et les bras entourant une barre verticale pour se maintenir. Rêveuse, elle attrapa un autre fruit sec qu’elle croqua.
Son regard se tourna vers l’homme à côté d’elle et s’emplit de reconnaissance. Mais cette fois, ça ne lui suffisait pas à exprimer ce qu’elle ressentait face à ce décor qu’il l’avait laissé admirer. Elle commença donc à lever ses mains pour signer, puis se rappelant qu’il n’avait pas l’air de comprendre le langage des signes, elle hésita et ouvrit finalement la bouche.
“C..c-c..c’est-est.. c-c-c’est… b..be…eauuu.. b-beau.” parvint elle à articuler difficilement.
Encore une fois, son regard trahissait plus ses sentiments que sa voix brisée, brillant à l’intention de son hôte.
Elle admira encore plusieurs secondes le décor, la tête posée contre le barreau vertical, appréciant simplement l’instant de calme solitude.
Puis, intriguée, elle jeta un regard derrière elle vers la grande lampe, toujours curieuse à son sujet. Elle tomba alors en longeant le balcon de veille des yeux sur un objet suspendu à un crochet : des jumelles ! Elle en avait une paire quand elle était petite, mais en plastique et pas aussi grande. Elle les observa de loin, puis jeta un regard interrogateur à l’homme à côté d’elle.
Rendue plus confiante par la situation et ses premières paroles prononcées, elle décida de poser une nouvelle question.
“C…c-co-om..om-ment v-vou..ouuus v-v-vous ap..ap-ppel-l-lez ?”
Ses yeux scrutateurs se fixaient à présent sur le visage du gardien de phare.
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