Elle était là.

Sitôt que Frances était venu le lui annoncer, elle avait abandonné Dune aux soins de Wald, remarquant rapidement la silhouette d'Isalin se diriger vers la caravane de Lara.
Ces trois mois avaient été longs. Un battement de coeur dans le tumulte d'une vie, mais une éternité pour une mère dont l'enfant avait volontairement disparu. Et si la colère avait longtemps couru dans son esprit, avoir les retours de Frances et Tucker sur la question avaient au moins eu le mérite de l'apaiser quelque peu, alors qu'elle se dirigeait enfin vers la zone des tipis, avisant le seul dont une lumière faible semblait luire au dela de la tenture. Le sien.
Evidemment.
Elle avait fini par construire le dernier pour sa fille. Dans l'espoir qu'elle revienne un jour jusqu'à elle. Pour un peu, un faible sourire aurait pu naître sur ses lèvres, s'il n'y avait pas eu cette anxiété des retrouvailles, alors qu'elle se décidait enfin à passer la tenture pour aviser la silhouette de sa progéniture. Il y eut une attende d'une petite seconde, ou elle prit le temps de la détailler. Amaigrie, quelques nouvelles cicatrices qui n'étaient pas là à son départ, peut-être une étincelle différente dans le regard également.

Mais l'instant disparut bien rapidement, avant qu'elle ne vienne la serrer dans ses bras avec force. Enfouissant un bref instant son visage dans ses cheveux lâchés, fermant les yeux une demi seconde. Au moins, leur route se retrouvaient enfin. S'autorisant quelques minutes de paix en serrant un peu plus fort Kaya contre elle avant de la repousser avec douceur pour l'observer plus en détail, émettant un bref soupir avant de lui indiquer le peu de mobilier qu'elle avait pu récupérer pour le logement de sa fille.

Je crois qu'il nous avoir une discussion, n'est-ce pas ? Assurément plus calme et sereine que ce qu'elle avait imaginé les premiers jours. Mais une discussion malgré tout. L'invitant à s'asseoir avant d'en faire de même, ramenant ses yeux noirs sur la silhouette de sa fille en attendant qu'elle s'estime prête à entamer le dialogue.

- Bonjour, Ina'...

Sa voix est fatiguée, révélatrice des épreuves endurées et des sommeils écourtés. Kaya laisse tomber son sac sur le sol et fait de son mieux pour rendre une étreinte digne de ce nom à sa mère. Mais les forces lui manquent encore et c'est d'ailleurs pour ça qu'elle s'est abstenue d'aller voir son petit frère. Sans doute par contre de ne pas pouvoir le tenir correctement, ou aussi longuement qu'elle le souhaiterait.

La jeune femme ferme les yeux et lâche un soupir de soulagement. Ce n'est pas exactement ainsi qu'elle imaginait les retrouvailles. La dernière fois qu'elle s'est absentée et est revenue, l'accueil de Nima fut plutôt glacial. Les mots qu'elle a prononcés alors résonnent encore dans sa mémoire. Cette fois c'est l'apaisement qui est au rendez-vous.

Quoique... Sa mère lui fait malgré tout remarquer qu'elles doivent avoir une petite discussion. Kaya rouvre les yeux et son air fatigué s'accentue : Nous ne l'avons pas déjà eue ? Ce rêve ressurgit dans sa mémoire. Un petit sourire s'inscrit sur ses lèvres tandis qu'elle s'écarte de sa mère et l'observe, à son tour, plus attentivement. Elle n'a pas changé. Toujours les traits aussi décidés, et sûrs. Son regard, quant à lui, trahit toujours cette flamme qui incarne si bien l'esprit de leur peuple.

La jeune femme commence à arpenter le tipi et le peu de mobilier qui s'y trouve. C'est... magnifique. Un chez-elle ! C'est un présent qui a demandé beaucoup de travail, elle en est consciente. L'ennui c'est qu'elle ne sait pas trop si elle en est digne. J'suis un peu fatiguée... Et ce n'est qu'un doux euphémisme. La lakota se passe une main dans les cheveux d'un air nonchalant, finit par la glisser dans sa poche et hausse les épaules d'un air presque résigné : J'devais le faire, tu sais ? Oui, elle le sait. Du moins, elle l'espère. Elle est tributaire de son coeur, et des amours ou des amitiés qu'il tisse. Pour elle, une adulte protège les gens qu'elle aime. Et Joa' compte indéniablement parmi ceux-ci. C'est une décision que j'ai prise en tant que femme... Et pour Kaya, c'est ce détail qui devrait déjà mettre un terme à cette conversation. Elle peut être jugée par la femme du Conseil, pas celle qui lui a donné la vie et qui l'a elle-même faite passer à l'âge adulte.

Il y a d'autres nouveaux tipis, non ? C'est ce qui a attiré son attention. À qui appartiennent-ils ? D'autres natifs sont arrivés en son absence ? Kaya montre en tout cas qu'elle souhaite surtout rattraper le temps perdu plutôt que de s'attarder sur les raisons qui l'ont poussée à partir. Comment tu vas, Ina ? Et mon frère ? Finalement c'est surtout ça qui importe. La jeune femme vient passer sa main sur la joue de Nima avec délicatesse, l'effleurant doucement du pouce. Elles peuvent peut-être juste profiter de ces instants plutôt que de tout gâcher avec des reproches ?

Déjà eu cette conversation ? Elle ne peut s'empêcher de hausser un sourcil à cette idée. Hm, pas à ma connaissance, non... A moins que tu ne sois venue ici récemment ? s'enquit la native dans une tentative d'humour, émettant un bref soupir à la remarque de sa fille.

Je sais. Tout comme elle l'aurait fait elle, à son âge, et que sa fille tient à expliquer. Je ne suis pas en colère, Kaya. précise t-elle néanmoins quand elle assure l'avoir fait en tant que femme, reprenant. J'aurai seulement aimé que ça se passe différemment. Pas une nouvelle fugue, par exemple. Ou de réelles nouvelles. Mais les mots ne franchissent pas ses lèvres, esquissant un sourire amusé à l'évocation des nouveaux tipis. Seulement Tucker. Et Frances qui à décidé de prendre son indépendance aussi. Et quelque part, elle préférait. Au moins, leur tribu restait uni jusque dans leur lieux de nuits. Ce n'était pas si mal en fin de compte. Nous avons dû tous les refaire après la tempête, mais au moins le tien est correctement meublé. Si elle décidait d'y rester du moins.

Retirant doucement son visage de la caresse que son enfant lui offre, son arcade sourcilière encore sensible depuis que Tucker l'avait ouverte à l'entraînement, reprenant néanmoins avec douceur.

Fatiguée. Que pouvait-elle dire d'autre, après tout ? Les entraînements n'avaient jamais été aussi intensifs, et la tempête les avaient amenés à travailler d'autant plus pour réparer ce qui avait été détruit jusque lors.

Ton frère va bien. Quinn le garde, pour le moment. Tu pourras aller le voir après si tu veux ? propose t-elle néanmoins, se laissant tomber en soupirant sur l'un des coussins à même le sol pour se délester de ses pièces de cuir, invitant Kaya à faire de même. Mais je pense que c'est plutôt à toi qu'il faudrait poser la question, non ?

Comme tout mère inquiète pour sa progéniture, en somme. Ses yeux noirs ancrés dans ceux de Kaya alors qu'elle termine de se mettre à l'aise, détachant doucement les tresses de ses cheveux pour les laisser un peu respirer, loin de tout risque de combat. Pinçant un court instant les lèvres avant de venir récupérer de quoi fumer, roulant une cigarette en attendant le compte rendu de sa fille de l'extérieur.

- J'ai comme une impression de... déjà-vu ?

Kaya hésite, sonde cette mémoire qui s'amuse à placer hors de sa portée les expériences de son subconscient. Mais la fatigue la dissuade de s'acharner et un petit sourire se dessine sur les lèvres de la lakota : Laisse, c'est rien... Peu importe ce qui a pu se passer dans le passé, cet instant appartient au présent et il semble nécessaire de s'y ancrer. Parce qu'elles doivent parler. Même si la jeune femme ne sait pas vraiment ce qu'elle est sensée dire.

Qu'elle regrette ? Ce n'est pas le cas ! Kaya n'a pas envie de disserter sur le fond mais reconnaît que la forme de son départ laissait à désirer. Pourtant Nima ne semble pas fâchée. Et si la jeune femme est tout d'abord surprise par la mesure de son aînée, elle veut croire qu'elle vient d'entendre la vérité. Moi aussi... Elle aurait sans doute voulu faire les choses différemment. Mais malgré son passage dans le monde des adultes elle conserve encore ses défauts d'adolescente : l'entêtement, la témérité, peut-être même la bêtise... Et puis surtout, cette faculté à foncer tout droit pour atteindre un objectif sans réellement se soucier des conséquences ou du coût de ses actes. De ceux qu'ils éclaboussent.

Frances prend son... indépendance ? Cette annonce lui arrache un petit rire amusé. Un peu nerveux, aussi, peut-être. C'est encore l'une des dernières choses qu'elle pensait entendre un jour. Le regard de la métisse se fait plus espiègle, presque souriant : Je croyais que c'était chose faite depuis longtemps, moi.... Cette femme, cette deuxième femme lui a toujours insufflé un sentiment de liberté sauvage. Alors elle n'ose pas trop imaginer ce que ça va donner. Sans parler de Tucker. Tu lui as dit que le son portait quand même à travers les peaux ? Elle l'adore, Tucky, Kaya. Depuis toujours. Mais elle doit bien admettre qu'il choisit étrangement l'heure de ses concerts...

Elle approuve lorsque sa mère lui indique que la tempête leur a posé soucis mais qu'au moins, son tipi à elle a été correctement meublé. Merci beaucoup, Ina. Ca me touche ! La caresse de sa main glisse sur le bras de Nima. Et un petit rire lui succède lorsque sa mère lui indique qu'elle est également fatiguée. Oui, ça ne l'étonne pas. Entre un fils en bas-âge, un Tucker et les personnes qu'elle s'acharne à entraîner, il y a de quoi tirer un peu la langue. C'est finalement un soupir de soulagement franchit le seuil de ses lèvres lorsqu'elle apprend que Waki' se porte bien, et qu'il est sous la garde de Quinn. Un choix qu'elle ne conteste pas vraiment, même si elle ne connaît pas réellement cette femme. J'irai le voir dès que je me serai un peu lavée. Sinon il va me confondre avec une ourse, tu crois pas ? Elle veut éviter cette odeur désagréable à un enfant qui mérite d'humer l'air le plus pur.

Lorsque sa mère lui retourne la question et lui demande comment elle va, la jeune femme esquisse une petite grimace. Elle commence à débarbouiller ses peintures de guerre malmenées par le temps, le stress et les événements. J'sais pas trop... On a ramené Joa' et j'imagine que c'est la chose la plus importante. Mais je ne sais pas si on réussi à récupérer notre ami, ou un étranger... Il a changé, c'est évident. Il est plus... dur ? Ou peut-être juste plus mature, et adulte ? Elle interrompt son geste, pensive : J'espère que revoir Isaac lui fera du bien. Et qu'Isa' parviendra à lui rappeler qu'il peut aimer avant de détester. Elle n'en sait trop rien. Tout comme elle ignore que le père de son camarade s'en est allé pendant son absence. Est-ce qu'on peut sauver les gens malgré eux ? demande-t-elle en se retournant, le regard étrillé par le doute. C'est sans doute stupide de réfléchir à ses actions après les avoir commises. Mais Kaya pressent que ces dernières n'étaient peut-être pas aussi noble, ou maline qu'elle les imaginait.

Un déjà vu ? Dans notre culture, ça laisse à entendre que tu as temporairement été dans le monde de Wakan Tanka. Mais déjà, sa fille change de sujet. Esquissant un sourire à sa question, avant d'hausser les épaules. Nous partagions le même endroit de vie depuis une éternité. Il était temps que nous prenons un peu d'intimité toute les deux; A l'époque, c'était mieux. Mais avec Wakiza, et le confort que pouvait offrir le camp, sa soeur de coeur pouvait bien récupérer une chambre à elle toute seule désormais. Quand à Tucker ... Elle grimace légèrement, avant de soupirer. Ce n'est plus la musique qui me dérange. Crois moi, tu es la plus éloignée, tu pourras t'épargner ça. Surtout depuis que Quinn avait emménagé avec lui, à dire vrai. Mais au moins, Quinn fait un excellent café au réveil. On ne pouvait pas renier qu'elle était une invitée permanente idéale. Hochant la tête avec un sourire aux remerciements de sa fille concernant son tipi, parvenant à esquisser un semblant de sourire à sa question.

Oui, c'est fort probable, en effet. Relevant finalement ses yeux noirs sur Kaya quand elle évoque le retour de Joachim, et cette appréhension que ce séjour en extérieur ait pu le changer. Quinn à été sur place, un temps. De ce qu'elle en à raconté, ça n'a rien de surprenant que tu ai cette sensation... souffle la native, fermant un court instant les yeux à cette idée. Autant dire que toute cette affaire autour des Scarecrow, lié au fait qu'elle tentait d'obtenir de bonnes relations avec Armand s'avérait de plus en plus tendu. Si New Eden comprenait la moitié de ce qu'il se passait ... Fort Nisqually tomberait. Elle le savait. Mais elle chasse cette pensée de son esprit, s'interdisant d'être déconcentrée alors qu'une nouvelle question fuse et qu'elle revient ancrer son regard dans celui de sa fille, pinçant brièvement les lèvres à cette idée.

Non. Ca lui serre le coeur de l'admettre, mais elle ne se voit pas conforter sa fille aînée dans un mensonge. Pas elle, en tout cas. Si il ne veut pas être sauvé ... Tu ne pourras jamais aller contre son désir. C'est comme tenter de nager à contre courant dans une cascade. concède la brune, baissant le regard sur le sol du tipi avec l'envie de s'y allonger et ne pas se relever avec le lendemain. Mais sa fille à besoin de cette discussion, alors qu'elle vient se saisir de son sac de voyage pour en sortir une cigarette roulée qu'elle vient glisser au coin de ses lèvres, allumant la fraise pour laisser une première bouffée s'échapper de ses lèvres, reprenant à l'attention de sa progéniture.

Tu penses que Joachim à changé à ce point ? Demande t-elle finalement, s'asseyant un peu plus confortablement à même le sol pour se préparer à la longue discussion qui suivrait. La vengeance est sans doute un des pires sentiments possibles. Et quand il te tient... Il y à peu de choses, qui peuvent t'aider à t'en séparer Kaya.

- Parfois j'ai tendance à confondre les deux...

C'est un peu comme si le monde des esprits et le leur s'entrechoquaient, se mêlaient. Les coyotes ne sont qu'une manifestation parmi d'autres de cette union contre-nature. Le fait d'avoir son propre tipi, en revanche, lui semble découler de la plus pure logique. Aussi hoche-t-elle la tête lorsque sa mère lui indique qu'il était temps qu'elles aient de l'intimité. Mmh ! Et puis Waki a besoin de toute ton attention ! Il mérite de recevoir ce qu'elle, elle a reçu. Il doit être le centre de l'attention.

Il est alors question du café de Quinn et un petit sourire se dessine sur les lèvres de la lakota : Alors c'est vraiment sérieux, entre Tucky et elle ? Elle se réjouit pour son ami. Quelque part il devient un homme... Mais les histoires d'amour ne l'intéresse pas plus que ça. C'est beau, mais inutile. Ce n'est pas ça qui les protégera, du moins. Ce qui retient son attention, en revanche, c'est le fait que Quinn ait passé du temps avec ces emmasqués ! Elle pourrait p't-être parler à Joa', alors ? Peut-être qu'elle a trouvé une façon de laisser ça derrière elle. Si c'est le cas alors elle pourrait aider le fils d'Isaac, non ?

Mais cette bribe d'espoir est ténue, et rapidement étouffée par la franchise de sa mère. On ne peut pas sauver une personne qui ne veut pas être sauvée. Ce constat la rend amère. Après c'est un peu devenu ma spécialité, d'nager à contre-courant... lâche-t-elle, laconique. Non, elle n'abandonnera pas. Joa' retrouvera le sourire d'une manière ou d'une autre, foi de lakota. Wakan Tanka lui en soit témoin. Mais il lui faut auparavant comprendre ce qui le torture vraiment. Elle ne sait rien de l'ampleur de cette tâche, Kaya. Dans le fond elle ne sait même pas s'il a vraiment changé ou si c'est elle, qui perçoit les choses différemment et qui est dans le doute.

Aussi hésite-t-elle avant de répondre à la question de sa mère : J'en sais trop rien... C'est plus le même, c'est évident ! Mais j'sais pas s'il a juste grandi ou si il nous fait une espèce de Marlon... Elle hausse les épaules et termine d'ôter ses peintures de guerre délavées. Après j'dois bien reconnaître qu'il n'a pas tout tort non plus sur certains points. Faut bien faire quelque chose... Alors elle ne sait même pas si elle peut lui reprocher son désir de vengeance. Ou d'aller au front, au contact. Là où on a l'impression de vraiment faire bouger les choses. J'imagine qu'le Conseil n'a pas modifié sa position au sujet d'New Eden ? Plus le temps passe et plus la jeune femme se demande si l'attente est vraiment la solution.

Son fils méritait son attention. Et si elle esquisse un sourire tendre à la mention de son cadet, il n'empêche que son coeur se serre également. Je fais ce que je peux, oui. Mais si elle souhaitait que Wakiza vive une vie de paix, elle devait commencer par empêcher le pire. Secouant doucement la tête à sa remarque sur Tucker, un rire s'échappant de ses lèvres à cette idée. Il semblerait en effet que ton frère adoptif ait gagné en maturité. Et aussi en maîtrise du combat, figure toi. souligne la native à sa fille, désignant la cicatrice à son arcade sourcilière. Ne lui dis jamais, mais je suis terriblement fière de lui. Même s'il était ivre, et complètement embrumé par la drogue. Quand à Quinn ? Elle grimace légèrement. Peut-être. Mais elle n'est pas restée aussi longtemps que lui, je doute que les problèmes soient similaires. Elle y était allée pour des soins, après tout. Et si elle comprenait la remarque de Kaya, il n'empêchait.

Si ça peut te rassurer, il semblerait que nager à contre courant soit une tradition familiale... Soupire la Lakota, épuisée rien que d'y penser. Combien de torrents avait-elle traversé à bras le corps, dans l'espoir de sauver le plus grand nombre ? Et le succès n'avait pas toujours été au rendez-vous, pour preuve avec la scierie... Laissant sa fille évoquer ses craintes, ses doutes sur son ami, hochant la tête, compréhensive.

Je comprends ton inquiétude. Mais parfois, les actions ne se font pas forcément en plein jour. qu'elle souligne avec fermeté, quand à sa remarque sur le fait de tenter de faire bouger les choses. Le désir de vengeance de Joachim ne serait utile que s'il était contrôlé, maîtrisé. Pas en se jetant aveuglément dans une force capable de briser une ville entière, comme New Eden l'avait fait avec le No Man's Land.

Quand à la position du Conseil ? Son regard noir croise les émeraudes de sa fille, silencieuse. Le Conseil cherche à éviter de mettre cent cinquante personnes face à une mort certaine. Il n'y avait pas que des guerriers, ici. Si mourir ne l'effrayait pas, voir ceux qu'elles aimaient froidement assassinés de la main de New Eden était une toute autre chose. Je comprends ton avis sur la question. A ton âge, j'aurai sensiblement eu le même. Mais il n'empêchait. Je suis sur quelque chose, actuellement. Nous verrons si ça s'avère prometteur. Si le dialogue timide avec Armand demeurait ... Peut-être y'aurait-il une ouverture. Mais pour l'heure, elle devait faire face à l'idée de plier le dos. Temporairement. Venant effleurer la joue de sa fille pour terminer de déloger les peintures délavée de son visage avec douceur, reprenant à son égard.

Tu sais, Kaya... Je ne t'empêcherai pas d'y retourner. Elle avait la fougue des Sihasappa dans le sang. Celle là même qui la tenait, l'incitait à tenir tête, envers et contre tout. Mais si tu dois y retourner, je veux que tu sois préparée. Parfaitement préparée. souligne la brune avec fermeté.