- Si tu lui accordes ne serait-ce que la moitié de l'attention que tu m'as offerte, il aura déjà reçu beaucoup...

Kaya croit avoir perçu l'ombre d'un regret dans le ton de sa génitrice. C'est sûr qu'entre le Conseil, les entraînements, les missions à l'extérieur et les impératifs de la gestion d'un camp, Nima n'a pas le luxe d'avoir beaucoup de temps libre. Moins que ce qu'elle avait à l'époque, lorsqu'ils arpentaient les routes avec Frances ou Tucker. Mais pourtant la jeune femme en reste convaincue : Waki sera malgré tout choyé, et éduqué.

Quant à Tucker, justement, elle reste un peu plus sceptique. A-t-il tant progressé que ça au cours des dernières semaines. Kaya cherche une trace de plaisanterie mais sa mère semble pourtant sérieuse lorsqu'elle argue que leur ami a gagné en maturité et en maîtrise du combat.. Notre Tucker ? insiste-t-elle, visiblement désabusée. J'savais qu'un jour il finirait par retrouver son courage mais j'imaginais pas qu'ce serait avant ses vieux jours. C'est... bizarre ! D'le voir grandir ! C'est bien un ton maternel qu'elle emploie en parlant d'un homme qui est pourtant plus âgé qu'elle. Mais Tucky, à ses yeux, à toujours été le véritable enfant du groupe...  La lakota partage pourtant ce sentiment de fierté qui habite sa mère. Parce qu'elle n'a jamais vraiment douté de la valeur de leur camarade non plus, en parallèle.

Elle comprendra toujours mieux que moi ce qu'il traverse j'imagine... indique-t-elle au sujet de Quinn et de l'aide qu'elle pourrait malgré tout apporter à Joa'. Un petit sourire illumine son visage lorsque Nima lui confirme ensuite que nager à contre-courant est une forme de tradition familiale. Oui, difficile de lui donner tort. Kaya tire de cette vérité une certaine forme de satisfaction. Parce qu'être rebelle, au final, ça a toujours ce petit côté cool.

Quoi qu'il en soit - et si jusque-là la conversation était douce et apaisante - des nuages sombres s'invitent dans leur conversation lorsque Kaya défend le point de vue du fils d'Isaac et que Nima lui rappelle que les actions ne se font pas toujours au grand jour, à la vue de tous. Ben elles devraient ! grogne-t-elle. J'préfèrerai toujours une tempête sincère à un calme hypocrite ! Tout comme Joa, semble-t-il. Et en accord avec la guerrière qui a été élevée pour lutter au grand jour et pas dans l'ombre des magouilles. Pourtant, ce débat, mère et fille l'ont déjà eu.  Et c'est la plus jeune qui finit par lever la main pour indiquer qu'elle ne souhaite pas vraiment poursuivre dans cette direction.

Nima lui rappelle pourtant les responsabilités que le Conseil a envers les gens du camp. Kaya hoche la tête laconiquement. Elle sait que sa mère n'est pas une lâche. Mais elle ne sait pas vraiment si ses camarades dirigeants se cachent derrière cet argument pour justifier leur immobilisme. Est-ce de la lâcheté, ou de la sagesse ? Selon sa génitrice, il s'agit de la seconde option. Et c'est son jeune âge qui l'empêche encore de s'en rendre compte. On va finir par tous mourir d'un excès de prudence... souffle-t-elle. Néanmoins elle n'est pas aux commandes et l'époque où elle contestait les choix de ses aînés avec insistance est maintenant derrière elle. Partiellement, du moins. De toute façon l'avenir du groupe ne sera jouera pas ici, dans ce tipi. Ni ce soir. Si tu m'parlais plutôt de ce fameux projet ? s'intéresse-t-elle tandis que son regard se teinte d'enthousiasme. J'veux en être ! précise-t-elle dans la foulée. Peu importe l'objectif visé, ou le danger attendu. Parce qu'elle se sent prête.

Alors oui, son sourire s'estompe lentement lorsqu'elle prend conscience que sa mère ne partage pas son avis. Parfaitement préparée ? Elle marque un temps de latence dans le nettoyage de ses peintures de guerre et se retourne vers sa mère d'un air grave. Presque blessé. Ne le suis-je pas déjà ? Elle redoute la réponse mais était obligée de poser la question. N'ai-je pas fait mes preuves ? Elle revient d'un long séjour à l'extérieur. Vivante et entière, quoique fatiguée mentalement et physiquement. N'est-ce pas suffisant ?

La moitié de son temps. La réponse ne vient pas, se contentant de rester silencieuse à cette idée. Préférant plutôt aviser sa fille terriblement suspicieuse à l'idée que Tucker puisse avoir évolué en son absence. Il est passé par des étapes difficiles, du genre à lui donner envie d'apprendre à se défendre, et défendre ses proches. Le monde n'avait pas arrêté de tourner en son absence, bien au contraire. Il n'avait fait qu'accélérer, et augmenter des tensions qui commençaient doucement mais sûrement à peser lourd sur eux. Préférant plutôt sourire à sa remarque sur la possibilité que Quinn aide Joachim, haussant les épaules. L'une avait mal vécu cette mise en bain, quand l'autre s'y était attardé plusieurs mois.

Et à cette réplique acerbe, elle reste à nouveau silencieuse. Parce qu'un sempiternel débat ne trouverait pas sa place ici. Quoi que la réplique ne lui confirme une chose. Kaya ne pourrait pas être au courant de ses propres agissements. Justement pas, avec cette volonté d'étaler sa propre volonté de vivre au grand jour. Tes réactions me confirment uniquement que tu ne peux pas en être pour le moment. réplique t-elle avec sa neutralité habituelle. Kaya avait mené ses propres enjeux, seule. Et sur ce coup, elle ne pourrait pas l'accompagner au prochain rendez-vous avec Armand. J'ai besoin de personnes patientes, apte à se contenir. Tout l'inverse de ce qu'elle représentait, en somme. Une dose de sang froid qu'elle semblait ne jamais chercher à obtenir. Mais un jour, peut-être. Haussant un sourcil circonspect quand sa fille semblerait presque blessée de sa remarque, cherchant à montrer qu'elle avait fait ses preuves.

Kaya. soupire t-elle finalement, ramenant son regard dans le sien. Je ne dis pas que tu n'as pas fait tes preuves. Avant qu'elle n'hyperventile, ou ne lui fasse une scène de cinéma digne de Kerry, comme son ex mari avait su si bien lui faire quand elle avait demandé le divorce. Tu as montré ta valeur, et ton potentiel. Mon rôle, c'est de le parfaire. Et d'éviter que tu reviennes aussi épuisée que tu ne l'es actuellement lors de ta prochaine expédition, par exemple. La fougue, la vivacité ne faisait pas tout. Planter une lame dans un corps, ne faisait pas d'elle une guerrière accomplie. Pas plus que de simplement survivre.

Je veux que tu participes à l'entraînement des Valkyries. Qu'elle avait refusé jusque lors. Penchant la tête sur le côté pour aviser de son avis sur la question, reprenant à son égard. Tu es une adulte, non ? Alors, pourquoi te sentir vexée que ta mère t'estime apte à un entraînement plus poussé ? Ca tombait sous le sens, après tout.

Tu es à la croisée des chemins. A toi de voir si tu veux continuer sur cette Voie. Ou sur une autre.

- Des étapes difficiles ?

La réponse de sa mère inquiète Kaya davantage qu'elle ne la rassure. Parce que le Tucker qu'elle a connu rechignait devant la plupart des exercices physiques. Il a toujours été plus artiste que guerrier. Alors si la jeune femme n'entend pas remettre les dires de Nima en doute, elle ne comprend pas pour autant ce qui a pu transformer leur ami à ce point. Quel genre d'étapes ? La native arque un sourcil et sent un semblant de frisson se propager le long de son échine. Elle a été absente longtemps. Trop longtemps, visiblement. Que s'est-il passé, ici ?

Quelque part elle se sent exclue... Et si elle s'est elle-même placée en marge du groupe en partant à la recherche de Joa', elle a l'impression d'être écartée par sa propre mère lorsque cette dernière lui indique qu'elle ne pourra pas participer à cette fameuse mission si mystérieuse. Parce que ses réactions confortent sa génitrice dans l'idée qu'elle n'est pas encore prête. Une excuse... Rien qu'une excuse ! bougonne la jeune femme. Elle a fait ses preuves à de multiples reprises. Elle les faisait déjà sur ce champ de bataille qui l'a privée d'un avant-bras, quelques années plus tôt. Pas prête. Et pourtant elle ne s'est jamais sentie apte à épauler sa mère qu'aujourd'hui. Tu as aussi besoin de personnes instinctives, qui font ce qu'il faut faire quand il faut le faire ! insiste-t-elle lorsque Nima pointe du doigt sa patience, cette mauvaise élève qui la pénalise.

Les arguments de sa mère parviennent néanmoins à l'apaiser un peu. À moins que ce ne soit tout simplement la fatigue et la lassitude de se lancer dans des joutes verbales dont elle ne sort de toute façon que rarement gagnante. Au final elle semble être passé du rôle d'élève à celui de diamant encore trop brut pour être exposé au monde. Nima entend la parfaire. Je n'serai jamais un avatar de la perfection et tu le sais très bien, Ina... soupire l'adolescente devenue femme, quand bien même elle peine toujours à se situer entre ces deux âges. Je crois que tu essaies surtout de me protéger, même si tu refuses de te l'admettre à toi-même... Les vieux réflexes ont la vie dure et il paraît que l'instinct maternel est l'un des plus puissants qui soit. N'ai-je d'adulte que le titre, dans ton regard ? La question est posée sans agressivité, presque avec douceur. Car l'une et l'autre seront toujours dépassées face à la volonté des esprits, et des coeurs qu'ils animent.

Une Valkyrie ? Moi ? Plus jeune, lorsque ces guerrières d'élites ont vu le jour, Kaya rêvait de les intégrer. Pour le prestige, pour la fierté, pour obtenir un respect qu'elle a toujours un peu peiné à obtenir. Et puis elle a fini par comprendre que ce titre impliquait surtout beaucoup de responsabilités. Un devoir de sacrifice, et d'exemplarité. Je n'suis pas sûre que... Elle s'interrompt pour mieux hésiter. Pas sur sa décision finale mais plutôt sur la manière de l'amener au mieux. Les Valkyries, Ina, sont ton chemin. Le mien, celui que j'aimerais suivre, m'est encore inconnu. Mais je sais que ce n'est pas en marchant dans les traces qui ont déjà été faites par d'autres que je me trouverai... Sa loyauté va à sa mère, et à son peuple. À ses amis, également. Mais pas encore à l'ensemble du groupe. Kaya est-elle prête à mourir pour chaque membre de ce camp ? La réponse est malheureusement non. Comment devenir Valkyrie dans ces conditions ?

Cela dit... Mais suivre leur entraînement ne peut pas faire de mal, j'imagine ? Ce qui ne tue pas rend plus fort, parait il. Elle n'est cependant pas vexée. Peut-être juste déçue. Sans trop savoir, effectivement, si c'est de bon ton alors que Nima lui fait malgré tout ce qui ressemble à un honneur. Je crois que je suis surtout sceptique.. nuance-t-elle. Même si au final - sa mère le lui réaffirme - c'est à elle qu'il appartient de choisir cette fameuse voie qu'elle doit emprunter. Je vais m'accorder le temps de la réflexion ! promet-elle. Car c'est ce que les adultes font. Et ceux qui prétendent être sages, également.

Tu veux bien ? propose-t-elle à son aînée en lui tendant sa brosse. C'est souvent sa mère qui démêlait ses cheveux. Ca a toujours été un instant de complicité. Et puis quelques part, oui, Kaya est trop fatiguée pour oser s'en prendre à sa propre crinière. Aussi la native s'installe-t-elle de dos, à coté de sa mère. Existe-t-il plus grand signe de confiance ? Nous avons perdu combien de personnes depuis mon départ ? Des morts, il y en a toujours. Est-ce pire que d'habitude ? Ou juste l'habituelle routine morbide ? Brian et Ruben vont bien ? Elles ne les a toujours pas revus depuis qu'ils ont été séparés dans les égoûts, quelques semaines plus tôt. Elle les sait en vie, sans plus.

Des étapes difficiles. Elle hoche la tête en silence, croisant le regard de sa progéniture qui insiste pour en savoir plus. Certains de la scierie avaient survécu. Evoque t-elle brièvement, fermant les yeux en se remémorant leur regard à tous. Seth était animé par la vengeance, et souhaitait tous nous tuer. Il à poignardé Tucker au cours d'un affrontement. Et d'y penser, la blessure à sa cuisse semble se raviver. Passant une main machinale contre son épaule meurtrie, reprenant à l'égard de sa fille. Quinn lui à donné de son sang, c'est ce qui l'a sauvé. Même si les deux avaient fini dans un piteux état quelques jours durant. Et elle n'a aucune envie de s'en rappeler, préférant aisément froncer les sourcils quand sa fille s'évertue à maintenir qu'il ne s'agit que d'une excuse. Mais les tensions des derniers temps contractent ses muscles, au même titre que son coeur, alors que son regard se noircit, signe annonciateur de la tempête qui court dans son esprit.

Assez. Elle n'a aucune envie d'argumenter, de discuter avec elle des tenants et aboutissant. Discuter avec Armand était un des combats les plus vicieux qu'elle ait été à mener. Combattre avec des mots, en sachant que chacun aurait une résonance différente, pouvant amener la paix, ou le chaos. Non, sa fille n'était pas prête pour ça. Pas pour l'heure. Mon instinct me suffit aisément pour cette affaire. souligne t-elle froidement dans leur langue natale, dardant ses yeux noirs sur sa cadette. Parfois, l'impulsivité ne résout pas tous les problèmes de la terre. N'avait-elle donc écouté aucune leçon ? Emettant un bref soupir pour alléger cette tension dans ses épaules, relevant les yeux vers elle, qui évoque cette perfection qu'elle n'aurait jamais. Encore heureux. Personne n'est parfait. Mais ça ne t'empêche en rien d'être encore meilleure. rappelle la brune, avisant silencieusement sa fille. Sa voix se faisant plus douce, se souvenant encore de l'époque ou elle n'était encore qu'une enfant. N'avait-elle que ce titre à ses yeux ? Elle aurait pu méditer si longtemps, sur cette question. Mais la sagesse était encore trop loin sur sa route. Et son franchise était devenue une réputation qui prenait trop d'aisance à la dépasser.

Parfois, oui. Parfois, non. Et se doutant que sa fille ne s'accommoderait pas d'une réponse énigmatique. Il y à un feu qui brûle en chacun de nous. Comme la légende des deux loups qu'évoquait ton grand père. explique brièvement la native, esquissant un sourire amusé. Au même âge que toi, le mien était brasier. Un véritable chaos, qui me faisait agir avec force dans toutes les situations. En grandissant, j'ai appris à contrôler l'incendie qu'il pouvait faire. Limiter les dégâts. Elle s'était assagie, en somme. Et c'est ça, être adulte. Quand tu parles de la sorte ... J'ai même l'impression de te voir plus sage que ne l'était ta grand mère. Mais les instants étaient trop rares. Trop fugaces. Venant effleurer son front de ses lèvres avec une infinie douceur, avant que Kaya ne semble stupéfaite à l'idée de devenir à son tour, une Valkyrie. Et à nouveau, la sagesse qu'elle employa la laissa satisfaite. Hochant doucement la tête en l'écoutant parler, évoquer cette demande de temps. Ne pouvant néanmoins s'empêcher de rire, secouant doucement la tête.

Prends le temps qu'il te faudra. Parfois, s'autoriser la réflexion aide à y voir plus clair. Ses propres Voies étaient parfois floues, après tout. En dehors de celle de la guerre, ou de la protection. Mais entre mère, amie, amante, guerrière. Parfois.. Les routes s'emmêlaient un peu trop de temps à autre. Récupérant volontiers la brosse que lui tend sa fille pour venir dêmeler sa chevelure avec des gestes doux, contrecarrant avec ceux qu'elle avait pris l'habitude d'utiliser au quotidien. Le démêlage vient remplacer l'estoc, effleurer les mèches d'encre prends le pas sur ces cuirs chevelus arrachés avec force à leur propriétaire. Appréciant ce bref instant de sérénité, alors que le silence retombe brièvement. Ne le rompant que pour répondre aux nouvelles questions.

Hope, la fille de Selene. Nicolas, le fils de Liv. Emportés par la pneumonie. Le camp à été envahi par les morts, et Emma à été blessée gravement. C'était déjà beaucoup, même pour leur nombre important. Quand à Brian et Ruben ? L'évocation des prénoms lui arrache un sourire, venant dêméler une nouvelle mèches qu'elle enroule contre son doigt avec douceur.

Blessés, mais vivants. Ils sont passé par de mauvais moments en extérieur...

- Seth ?!

Kaya est imaginative et pourtant elle ne pensait pas que d'autres avaient survécus à la scierie, ou encore qu'ils recroiseraient leur route un jour. La lakota lâche un petit sifflement puis grince des dents. Tucky se porte comment ? Son agresseur est forcément mort. Frances ou Nima n'auraient pas pardonné un tel acte. Quant à Quinn, elle mérite toute a gratitude. -J'irai le voir tout à l'heure ! assure-t-elle. Pour vérifier de ses yeux qu'il n'est pas aux portes de la mort, et aussi pour entendre ses blagues un peu débiles.

Et parfois, elle permet aussi de résoudre rapidement les problèmes sur lesquels les gens trop prudents buttent ! rétorque-t-elle lorsqu'elle est vexée de ne pas pouvoir participer à la prochaine opération de sa mère. Elle est capable d'aider. Il lui faut juste un peu de repos. Depuis quand suis-je devenue un poids sur le champ de bataille ? ajoute-t-elle, basculant également vers sa langue natale. Je ne suis plus une enfant qu'on peut punir dans son tipi, et tu le sais ! Alors laisse-moi aider ! Se faire écarter du danger est probablement la pire insulte que l'on puisse faire à une guerrière. Et elle sait bien ça, non, Nima ? Quant au fait de devenir encore meilleure... Le serai-je au moins assez, un jour, à tes yeux ? Ou n'est-ce qu'une excuse pour la préserver, et agir en accord avec cet instinct maternel dont elle ne sait rien ?

À défaut d'obtenir gain de cause, Kaya voit au moins la situation s'apaiser. Elle lâche même un petit rire quelques instants plus tard, lorsque sa mère lui dit qu'elle a l'impression de la voir encore plus sage que sa grand-mère. Je crois que c'est un peu trop d'honneur, ça... Si j'avais la moitié de sa sagesse je trouverais une façon de te faire changer d'avis ! Sans oublier de te faire les gros yeux ! plasante-t-elle avant de retrouver son sérieux, le regard perdu dans les flammes. Et j'arriverais à extirper Joa' de son désir de vengeance. aussi... Même si plus elle y réfléchit et plus elle se dit qu'il a raison, et que ce n'est pas une si mauvaise chose que de s'abandonner à la colère. Tant qu'elle est canalisée, si elle est bien dirigée... Où est le problème ?

En tout cas j'y compte bien ! prendre le temps pour réfléchir, pour choisir sa voie. Mais elle a sur les épaules le poids de ses craintes. Notamment celle de décevoir les siens en n'optant pas pour une voie qui leur convienne. Et tu seras probablement la première à savoir ce que j'ai décidé ! assure-t-elle, taquine, laissant planer un petit doute pour la provoquer un peu. Trop lasse pour lutter mais pas assez pour embêter sa génitrice, visiblement.

Mais ce regain d'enthousiasme est vite confronté à la réalité de leur situation. Elle grimace en écoutant sa mère lui faire la liste de leurs pertes. Des enfants. Elle ferme et doit se forcer à respirer. Merde... Elles tiennent le coup ? Leurs mères. Elle suppose qu'elle connaît la réponse à cette question. C'est arrivé comment ? Sûrement pas sur le champ de bataille. La tempête, peut-être ? Elle a vu les vestiges de certains dégâts en traversant le camp. Parfois la lakota a l'impression que c'est la nature elle-même qui s'est retournée contre l'humanité...

Seth. Il lui suffit d'entendre son nom pour revoir ces yeux bruns, engoncés dans une folie dont elle avait dans un sens, été responsable. Sa soeur à été mordue pendant la fuite de la horde. Il n'a pas supporté la souffrance, et basculé dans la haine. Son but était de nous tuer en guise de vengeance. explique t-elle brièvement, très peu encline à devoir raconter à nouveau la nuit d'horreurs qu'ils avaient vécus. Il se remet bien. Nolan et Quinn on fait un travail d'orfèvre. Quoi qu'elle ne doute sérieusement de revoir un jour Tucker faire confiance à un vieil ami en souvenir du bon vieux temps. Ne pouvant s'empêcher de soupirer face à l'air vexé de sa fille, fermant un instant les yeux.

Tu n'es pas un poids. maintient fermement la brune, passant une main dans son cou malmené par le stress. Mais je n'ai jamais cru comprendre que la diplomatie fasse partie de tes compétences. Non, définitivement, tenir tête à Armand sans sortir une arme n'était pas encore prévu pour elle. Un jour, sans doute. Mais pas pour l'heure. Quand à savoir si elle le serait assez un jour ? Elle pince brièvement les lèvres, reprenant.

Tu l'es déjà, sur bien des points. Mais tu dois accepter l'idée que parfois, tu ne peux pas m'aider dans certains combats. Tout comme elle même n'avait pas demandé son aide pour sortir du camp récupérer ses amis. Au moins, sa plaisanterie lui arrache un sourire, secouant doucement la tête. Si tu veux aider Joachim, écoutes le. Entends ses ressentis, son émotion. Et ensuite, tu aviseras. conseille la brune, démêlant une nouvelle mèche en restant silencieuse à la question nouvelle de sa fille.

Non. Mais avaient-elles le choix de faire autrement ? Sans doute pas. Aucune mère ne devrait avoir à enterrer son enfant. souffle néanmoins la native, ne pouvant qu'imaginer la douleur qui devait détruire l'âme de Liv et Selene. La pneumonie. Elles l'ont contractées un peu avant la tempête. Explique t-elle néanmoins brièvement, sans chercher à s'attarder sur le deuil qui s'était propagé dans le campement suite à ça.

Nous avons survécu au plus gros, abattu les morts qui s'étaient infiltrés dans le camp. Mais nous n'avons rien pu faire contre leur maladie. Qu'est-il arrivé de ton côté ?