C’est marrant comme je me suis vite habitué à tout ça. A ces petits rituels avec elle. Dès les premiers mois, avant même qu’on soit ensemble, y a un paquet de truc qui est devenu normal, naturel quand on se retrouvait tous les deux. Et, au fil du temps, tout ça, c’est devenu un point de repère autrement plus fort que tout ce que j’avais pu vivre jusque-là.

Ca me laisse toujours un peu rêveur de voir à quel point elle a su se faire une place aussi vite, aussi forte. De voir à quel point simplement partager un petit dej à une heure indécente me fait du bien. Et je suis même pas sûr qu’elle ait conscience de tout ça. D’à quel point elle rend ma vie plus belle depuis qu’elle en fait partie. Pourtant, je vois bien qu’elle est pas au top de sa forme. Loin de là même. Mais je sais aussi que, vu sa dépression, faut pas que je force trop les choses. Sans compter cette petite part de moi que j’ignore tant bien que mal, celle qui déteste avoir à être responsable d’un truc pareil. Si je dis rien, si on en parle pas, pas de risque de se foirer non ?

Et si le compliment me vient spontanément, j’ai un froncement de sourcils au reste. « Avec Polly, tu… ? » Je sais pas si je suis curieux ou pas de la fin de sa phrase, avant de reprendre, non sans boire quelques gorgées de café. « Le 3 septembre. Mais vu que c’est le mioche d’Ana, il va me faire chier et jamais naitre à cette date. » Ou elle se retiendra jusqu’à minuit une juste pour me donner tort. Obligé.

Bref, j’ai autre chose à faire que de m’inquiéter de cette pétasse. Parce que je vois bien qu’il y a un truc qui démange Hazel, qu’elle l’a sur le bout de la langue mais que ça vient pas encore tout à fait. Alors, je serre ses doigts un peu plus fort avant qu’elle finisse par se jeter à l’eau. J’avoue que, pendant une seconde, je sais pas trop quoi lui répondre. J’ai l’impression en vrai de lui avoir filé une pression de dingue ou de lui avoir reproché des trucs sans même m’en être rendu compte. « Je… personne dit que t’es pas une bonne mère Haz. C’est normal que ce soit compliqué d’être parent. » J’ai bien vu à quel point Hannah a galéré les premières années… bon, avec Amy, elle a galéré toute sa vie en vrai. On va espérer qu’elle tenait pas ça de moi.  

« Et pas une seconde je pourrais regretter de t’avoir rencontrée. Ou ce qui se passe entre nous. » J’essaie de réfléchir à tout ce que j’ai pu dire les dernières semaines mais c’est le flou artistique j’avoue. Je repose ma fourchette et je fixe ma femme dans les yeux quelques instants, avant d’oser poser la question. « J’ai… dit un truc qu’il fallait pas ? Pour que tu te sentes obligée de dire tout ça ? Si c’est le cas, je suis désolé Haz’. Je … jamais je voudrais une autre compagne ou une autre mère pour mon enfant. » Quel con je peux être sérieux. Comment j’ai pu passer à côté d’un truc aussi énorme ? Le pire ? C’est qu’elle m’en veut même pas on dirait. Alors que, dans le genre mari de merde, je me pose là.

Je ne finis pas ma phrase concernant Polly, préférant boire lorsque Julian semble vouloir entendre la suite. Heureusement il enchaine sur la date qu’il a choisi. Ça m’arrache un faible sourire quand il dit que puisque c’est le bébé d’Ana, il va sans doute perdre. C’est tellement dommage qu’ils ne s’entendent pas. Je dois respecter ça, mais je trouve â difficile…

Je me mords l’intérieur de la joue tout en essayant de prendre mon courage à deux mains. J’ai beaucoup parlé avec maman ces derniers jours et… J’ai besoin d’offrir mes excuses à Jul, de lui dire que je fais de mon mieux. Ça sort enfin, alors que depuis la naissance de Polly, je fais tout mon possible pour que rien ne se voit. Pour avoir l’air au-dessus de tout, en maitrise. Rien n’est plus faux en fait et j’ai tellement honte. Ça me ronge de l’intérieur, j’ai tellement peur de perdre l’homme que j’aime, de faire du mal à mon bébé…

Pourtant, les doigts de Julian ne se dénouent pas des miens. Comme maman, il m’excuse. Est-ce que tout le monde essaie de me préserver de moi-même ? Est-ce que je dois les croire ? Écouter ou non cette petite voix dans mon crâne qui me dit que je suis en train de tout foirer ? Oui, c’est clair que c’est ça parce que Jul pense que c’est de sa faute soudainement. J’aurais jamais dû rien dire ! Je sens les larmes monter soudainement et cette boule dans ma gorge prête à exploser.

- Non, non, non. Je me lève et je viens me faire une petite place sur ses genoux, pour l’enlacer. Je m’en veux tellement. Maintenant il pense que c’est sa faute. T’as rien dit ou t’as rien fait. C’est moi… je… Je le serre un peu plus fort contre moi. Je refuse catégoriquement qu’il puisse ressentir le dixième de ce que moi je ressens. Je m’écarte un petit peu finalement, essuyant mes larmes du dos de ma main. J’ai parlé avec ma mère. Je dois juste combattre cet espèce de baby blues. Je voulais pas que tu penses que c’était ta faute. Je doute juste de tout ce que je fais. J’ai l’impression de faire de la merde avec Polly et avec toi. Elle pleure tout le temps à cause des coliques. Je dors plus. Je… sais plus où donner de la tête. Maman a trouvé un médicament et elle m’a donné quelques conseils. Ça ira mieux. Je te le promets. Je veux surtout pas que ça soit lourd pour toi. Je… C’est moi qui dois… apprendre.

Je me doute bien qu’Hazel aimerait que je m’entende bien avec Ana. Mais c’est genre mission impossible. Déjà, on est pas en guerre ouverte, on se contente de se mépriser de loin. Et au final, ça pourrait carrément plus mal se passer. Mine de rien, je peux pas oublier qu’outre le fait que Matias est amoureux d’elle, elle m’a aidé à surmonter une sale période il y a quelques mois. Alors ouais, je peux pas totalement la détester. Même si je serais pas malheureux de la voir moins souvent. Enfin bref. Pour le moment, elle est pas là, alors je vais pas me prendre la tête pour ça hein.

D’autant que là, y a un souci autrement plus important. A mes yeux en tout cas. Hazel va pas bien et c’est pas juste dû à la fatigue. Forcément, je me demande ce que j’ai pu faire de travers. Faut dire que je suis pas le mec le plus responsable que la terre ait porté, loin de là. Et je passe mon temps à improviser avec Haz’, en espérant pas trop faire de la merde. Autant dire que là, j’ai dû me rater quelque part. Et l’inquiétude monte d’un cran avec ce qu’elle me raconte.

Pourtant, je me recule pour lui laisser la place de s’installer, la serrant longuement contre moi, prenant une inspiration contre ses cheveux. « Okay, d’accord. » C’est pas moi. Je me raccroche à ce qu’elle vient de dire, essayant de pas me stresser tant que j’aurais pas eu plus d’explications. Quand elle s’éloigne un peu, je la ramène tout près. Je déteste quand elle pleure et que je peux rien y faire. Je me sens totalement inutile et responsable, quoi qu’elle puisse en dire. Je pensais pas que c’était à ce point-là. « Faut pas que tu doutes de ce que tu fais Haz’. » Je fronce les sourcils, alors que, quelque part, je suis quand même rassuré qu’Allegra ait mis des mots sur ce qui lui arrive. « Il faut qu’on s’organise mieux. Je veux dire… T’es pas obligée de tout faire non plus. On est deux à être parents. On doit apprendre tous les deux non ? » J’ai pas envie non plus qu’elle se croit obligée de tout porter sur ses épaules, tout ça parce qu’elle se croit mauvaise mère. Mais je suis pas sûr de trouer les bons mots en vrai. J’ai jamais été très doué pour ça et encore moins pour assumer ce que je dois … bah assumer quoi. « Allegra a trouvé un truc pour les coliques ? » Déjà, c’est un bon point de départ non ? Je l’embrasse sur l’épaule avant de laisser filer un silence. Et de reprendre, à mi-voix. « T’as besoin de me promettre quoi que ce soit. Je veux pas que tu fasses des efforts pour me faire plaisir Haz’. » Même si ouais, je suis content qu’elle essaie pour Polly et moi, on va pas se mentir. Sauf que ça lui met un poids en plus sur les épaules là.

Il m’empêche de trop m’éloigner et je pense que c’est le signe qui me prouve qu’il ne m’en veut pas, en fin de compte. J’hausse les épaules quand Jul me dit qu’il ne faut pas que je doute de ce que je fais. C’est pourtant tout ce que j’arrive à faire actuellement. Maman m’a quand même un peu rassurée et… elle m’a dit aussi de parler avec Ana. Je veux pas lui pomper de l’énergie avec ça, mais d’un autre côté, je préfère suivre les conseil de ma mère.

- C’est juste… je veux pas que… Je soupire. J’ai du mal à mettre des mots sur mes pensées en ce moment, j’espère que quand j’aurai dormi un peu, ça ira mieux. Je pense que c’est un mélange entre le fait que je veux me prouver que je serai une bonne mère et la peur de trop t’en mettre sur les épaules. La peur de t’étouffer avec tout ça. Je me bas encore avec cette petite voix négative dans ma tête.

Je viens me blottir un peu plus contre lui, posant mon front contre son cou. Fermant les yeux un tout petit instant et en profitant pour m’imprégner de son odeur, de sa chaleur.

- Promets-moi juste que si quelque chose va pas, si un truc t’agace même un tout petit peu, tu me le diras. Je veux pas que tu aie peur de me froisser ou quoi, parce que si tu me dis pas, je pourrai pas faire taire cette petite voix qui me fait toujours douter de moi.

Ce sera ma seule arme contre moi-même de savoir qu’il ne se gênera jamais pour me donner l’heure juste peu importe la situation. Que s’il ne dit rien, c’est que tout va bien, que c’est que mes petits démons intérieurs qui me torturent.

- Oui, elle a trouvé un médicament et je sais un peu mieux quoi faire maintenant. Polly va aller mieux. Merci à ma mère, je ne sais pas ce que je ferais sans elle. Je voulais… je veux juste être belle pour toi. Mieux pour moi aussi et pour Polly. Imagine si les premiers souvenirs de notre fille, c’est moi ayant l’air d’une sdf et qui put. J’essaie de tourner ça un petit peu à la blague, mais je suis quand même sérieuse. Puis toi, tu vas regretter de m’avoir demandé en mariage…

Des fois, je suis pas mécontent qu’elle puisse pas lire dans mes pensées. Qu’elle passe à côté de cette petite pointe de panique à l’idée qu’un seul mot de travers puisse la conforter dans l’idée qu’elle gère pas du tout. Alors que ça a rien à voir avec elle. C’est juste que c’est la première fois de ma vie que je suis obligé d’être autant… responsable. Enfin, pas la première. Pas tout à fait. Mais quand je vois le résultat après avoir tenté de gérer Amy et Sara durant des années, j’ai tendance à me dire que je suis loin d’être le mec le plus fiable du monde. Je sais bien, Amy va bien. Elle est en vie, elle est même heureuse aujourd’hui. Mais c’est pas vraiment grâce à moi.

J’essaie de me concentrer sur Hazel, en espérant que je ferais pas les mêmes erreurs qu’avec Amy. Et je lui laisse le temps de trouver ses mots. Ca au moins, c’est dans mes cordes. Ma main glisse sur sa nuque et mon pouce glisse sur sa peau, avant que je finisse par reprendre, à mi-voix. « Y a une différence entre tout me mettre sur les épaules et vouloir tout porter à bout de bras, tu crois pas ? Et elle te dit quoi cette petite voix ? Histoire que je sache comment l’envoyer balader. » Soufflé d’un ton léger, même si je pige que ça sous-entend que sa dépression est pas loin, prête à pointer le bout de son nez.

Quand elle reprend, j’ai un hochement de tête avant de continuer, sur le même. « Je te le promettrais que si tu me fais la même promesse de ton côté. De me dire ce qui va pas avant que ça te bouffe de trop. » Vrai qu’avec le recul, on s’est mis ensemble très vite et elle est tombée enceinte avant qu’on ait eu totalement le temps d’apprendre à fonctionner tous les deux. A se comprendre vraiment. Alors forcément, y a des ajustements à faire. « On a qu’à faire un genre de deal. On se pose tous les deux, dix minutes et on dit ce qui a pu nous contrarier dans la journée. T’en dis quoi ? » Ca lui fera peut-être du bien et ça l’aidera à mieux appréhender les journées. J’imagine.

Quand elle parle du médicament pour Polly, j’ai un sourire soulagé. « Okay, c’est super ça. Et tu vois, c’était pas en lien avec toi. » Ca me parait évident, mais possible qu’il y ait besoin de lui faire une petite piqûre de rappel. Et j’ai un « oh » de compréhension quand elle reprend, laissant filer un rire à ses paroles. « Je t’ai trouvée belle à la minute où je t’ai rencontrée Haz’. Et je te trouve un peu plus belle tous les jours. Après, je vais pas te mentir. Je vais pas me plaindre si tu mets des jolies fringues. » Ce serait hypocrite de dire que je m’en fous, surtout qu’elle est encore plus jolie comme ça. « Bon, je préfère quand même quand tu portes rien. » Je l’embrasse pour ponctuer mes propos avant de secouer la tête quand elle continue. « Et sors toi ça de la tête Haz’. Je vois pas comment je pourrais regretter ça. » Etre inquiet, dépassé, c’est certain. Mais regretter, jamais de la vie.

Je pince les lèvres, parce que je comprends très bien la différence que souligne Jul. J’ai pas le choix d’être d’accord en fait et c’est le genre de truc que je lui aurais dit, si les rôles avaient été inversés, je crois.

- Oui. Ce que me dit ma petite voix ? Oh, c’est juste que… J’en fais pas assez, je suis pas assez, je fais mal les choses… Je me dénigre beaucoup et je doute beaucoup de moi au fond. Je sais que ça vient de la dépression ou au moins de ma nature un peu déprimée… C’est juste… difficile de se battre contre soi-même. Je veux pas te demander d’être mon sauveteur non plus, t’as pas à avoir cette responsabilité, juste… Si je sais que quand on se dit rien, c’est que tout va, je vais pouvoir faire le travail qu’il faut sur moi-même en me disant de la boucler mentalement. Enfin, je sais pas si ça fait du sens ce que je t’explique. Je te le promets en tout cas, je… il y a encore place à l’amélioration visiblement. Je réussis à rire doucement, tout contre mon homme.

Oui, j’ai absolument voulu gérer le fait d’être devenue mère, je refusais d’avouer à qui que ce soit que j’étais perdue, que j’étais submergée. Donc on repassera pour toujours dire si un truc ne va pas. J’ai juste peur de taper sur les nerfs de tout le monde à toujours dire qu’un truc va pas…

Je me redresse un petit peu quand Julian propose un deal. Je le regarde un instant, pas super certaine de cette proposition.

- Tu as pas peur qu’on en est marre de parler des trucs qui contrarie ? Je me pince les lèvres à nouveau. On parle d’honnêteté et là je ne lui suis même pas avec moi. Je soupire doucement. Bon, je pense que j’ai surtout peu de t’assommer avec les choses qui me contraries. J’ai peur de toujours être négative en fait, parce que tu ne me contraries pas hein ! C’était pas ce que je voulais sous-entendre. Je suis juste… maladroite là. Ce que je veux dire, c’est que je me contrarie souvent moi-même et j’ai peur de toujours parler négativement. Alors qu’au fond, y a tellement de positif ! J’veux dire, malgré mes doutes, malgré mes petits démons et tout ça, j’ai ma famille, nous sommes soudés, je t’ai toi et nous avons Polly. On ne manque de rien.

J’aimerais pouvoir toujours me raccrocher à ça, ne pas avoir cette déprime qui me chuchote des trucs horribles mentalement.

- Plus ou moins, si j’avais compris avant… Elle aurait souffert moins longtemps. Je soupire à nouveau, tout en me passant une main sur le front. Je vais essayer d’aller de l’avant par contre. Maintenant je sais, je ne répèterai pas les mêmes erreurs. C’est comme ça que je dois réfléchir et je le sais.

M’enfin, difficile de retenir un petit sourire quand Julian me dit qu’il me trouve belle. Qu’il m’a toujours trouvé belle. Je n’ai pas envie de douter, je préfère repousser ça d’un revers de main imaginaire, de me raccrocher à ces mots qui me font du bien. Je pouffe de rire quand il rajoute qu’il me préfère sans vêtements. Mon cœur s’emballe un peu de nervosité tout de même, parce que… je n’ai pas encore le corps que j’avais avant la grossesse. J’ai quelques petites griffures de tigres aussi, comme les appelle Ana.

Le coup de grâce par contre, c’est quand il me dit qu’il ne regrettera pas. Nous. Comment ça s’est passé et où on en est. Je prends son visage doucement entre mes mains et je plonge mon regard dans le sien.

- Je t’aime. Tellement. Il a simplement aucune idée à quel point. Je lui vole un baiser, avant de le serrer de nouveau contre moi, avec toutes mes maigres forces.

Je pensais pas que la discussion prendrait cette tournure. Mais quelque part, c’est pas plus mal. Ca évite que le problème prenne de plus en plus d’importance jusqu’à ce qu’on étouffe. Et je l’écoute me parler de cette foutue petite voix, gardant le silence pour éviter de la couper dans son élan. C’est déjà assez compliqué pour elle de vider son sac, elle a pas besoin de se farcir mes commentaires en plus du reste. « Je suis peut-être pas un chevalier en armure, mais je suis là. Autant que t’en as besoin. » Ou que j’en ai besoin aussi. Parce que ouais, j’aime aussi me sentir utile quand je suis avec elle. Je me doute que c’est pas forcément très pertinent, mais difficile de faire autrement. « On peut trouver des options pour que ça t’aide hein. »

Je réfléchis un peu à tout ça avant d’ajouter, effleurant sa joue. « Et je te le dirais. Si je pensais que tu faisais mal les choses. Regarde, on discute là non ? » Et, à sa réponse au reste, je laisse filer un silence. « Sinon, j’ai une autre idée. Au lieu de parler que de ce qui nous a contrarié… on trouve 5 trucs cool et 5 trucs moins cools de la journée. Ca équilibre en plus. T’en dis quoi ? » Et puis, ça nous permettra d’avancer tous les deux. « C’est vrai qu’on manque de rien et qu’on a de la chance. » Beaucoup de chance même, surtout avec tout ce par quoi on est passé ces derniers mois.

« Tu sais que des erreurs t’en referas. Et moi aussi. On est pas parfaits déjà de base et on jamais élevé d’enfant. » Ouais, j’ai essayé de veiller sur Amy et Sara, mais elles étaient déjà autonomes sur pas mal de trucs. Et je suis pas sûr que je puisse réellement qualifier ça de réussite en vérité. « Et puis, elle va bien maintenant. T’as vu comment elle est pleine d’énergie ? » Toujours à tout observer avec ses grands yeux tout brillants là. Je me sens devenir une vraie guimauve juste à l’imaginer et j’ai un sourire idiot qui flotte un instant sur mes lèvres avant que je me focalise de nouveau sur ma femme.

Je lui rends un sourire malicieux quand j’arrive à la faire pouffer de rire. « J’adore ce son tu sais. » Parce que ça prouve qu’elle va quand même pas si mal, qu’on arrive à avancer et que je la fais pas pleurer. Ouais, c’est forcément un truc qui me fait flipper ça. D’être celui qui lui fait du mal. Mon regard accroche le sien et j’ai un sourire plus doux quand elle reprend la parole. « Redis-le pour voir ? » Soufflé avec une pointe de malice alors que je la serre tout contre moi en retour. Et je vais l’embrasser longuement, essayant de pas trop m’inquiéter du fait que ouais, des coups de mou comme ça, c’est pas le premier et ce sera pas le dernier. Sans compter que je serais pas forcément à la hauteur pour rattraper le coup à chaque fois.