Tiago me cherche un peu trop et je me retiens de lui balancer un coup dans la cheville. Je le connais pas assez pour ça, j'ai un peu peur de m'en prendre une en retour quand même. A la place, je lui tire la langue quand il a le dos tourné, ça soulage un peu. « Puis, ça te bousille les poumons, ta maman te l'a jamais dit ? » Que je souffle à propos des clopes. « T'auras même pas droit à de la chimio maintenant, direct dans la tombe ! » Ouais franchement, quel intérêt de fumer ? J'ai un grand sourire à l'encontre de Joaquin en lui montrant bien toutes mes dents, celles-là même qui ont du laisser une belle cicatrice à son bras.

« C'est cool des chevaux ! » Je lance un regard en coin à Joaquin. Je ne sais pas, mais je le sens moyen sur un cheval, tout comme quelques autres de la faction, style Roman. « Par contre, j'suis pas sûre qu'il y en ait qui soit suffisant agile pour monter à cheval ici » J'ai un grand sourire à ma phrase, n'essayant même pas de cacher ma moquerie. « Moi je saurais m'en occuper et les monter ! » Je lève mon doigt bien haut. J'ai quand même passé quelques années dans un ranch avant d'arriver sur Seattle. Je sais changer les boxes, les harnacher et les monter. « Et c'est cool les vélos aussi, vous êtes vraiment une belle bande de râleurs » Ils font les difficiles, nianiania les vélos plutôt que les motos, nianianian j'ai plus de cigarettes. Je suis pas aussi pénible moi.

Quand on arrive devant l'autoroute, Tiago me charrie encore un peu. Bon certes, ma réflexion n'était pas la plus maline mais bon. J'hausse les épaules et répond à Joaquin : « T"inquiète pas, la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe... » J'hausse les épaules avant de les suivre. Joaquin passe devant, Tiago derrière et je ne vais rien dire sur ma position du milieu, celle où on met généralement les plus faibles. Je ne suis pas naïve, je ne suis clairement pas la plus forte du groupe. Pourtant, c'est avec agilité que je monte sur les voitures et que je commence à suivre Joaquin. Au moins, ils ne pourront pas dire que je suis un boulet et ça, ça me suffit !

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Les clopes… L’éternel débat. Joaquin sait ce qu’une pénurie entraîne, mais quand même, je ne suis pas au niveau de Tony ! « Mais évidemment. » Je lui décoche un sourire angélique, avant d’avoir une moue plus malicieuse à l’idée d’arrêter : « J’y ai pensé. Mais je suis drogué, que veux-tu… Sinon, faut que je remplace par une autre addiction tu vois. Remarque, c’est pas Kaycee que ça dérangerait. » Le sous entendu est très clair. Et jai aucun soucis avec ça. Même devant Luna. Me demande si elle a déjà vu le loup. Je ricane à la réplique de Luna : « Je pense pas mourir de vieillesse, alors d’ici à ce que je chope un cancer, autre chose m’aura buté va. » Autant être lucide. On sait très bien que notre espérance de vie a diminué de façon drastique. Alors les maladies qui se développent après des années. Je m’en bats les couilles, mais d’une force. Je sais que la clope, ça m’aide à déstresser. C’était déjà l’angoisse avant mais alors maintenant… Ils vont pas me faire chier avec leurs arguments sur la santé. Si on peut profiter un peu de maintenant, c’est déjà bien, non ?

Par contre, devoir utiliser des vélos plutôt que les voitures, c’est chiant. Même si je ricane en imaginant Ruby sur un joli petit vélo rose.  Mais les véhicule c’était quand même un gros point fort qu’on avait et nous voilà coincés. J’évoque les chevaux, même si je ne suis pas le plus qualifié pour les dresser ou apprendre aux autres à monter. Je sais faire, mais les bases juste. Et cela remue quelques souvenirs doux amers. Pour ça que je les évite. Alors que Rafaël est un vrai pro. Je jette un regard en coin à la gamine qui parle sans savoir : « Ah ouais, tu crois… » Elle pourrait être surprise. Par contre, je suis plus surpris quand elle annonce fièrement qu’elle, elle saura faire. Vantardise d’une jeune fille ou bien un atout réel ? Je ne sais rien de sa vie d’avant après tout. « On devrait étudier la proposition sérieusement alors. » Je balance avec un demi sourire. « Nous on râle, toi tu te vexes. » C’est la meilleure celle là.

Mais on arrête un peu les conneries pour avancer vers notre objectif. Et bon… Y’a quelques embuches sur la route quand même. « Et bien, c’est le moment de vérifier si on manque d’agilité… » Petite pique pour Luna. Sauf que ça passe comme une lettre à la poste, alors que je ferme la marche, me mouvant en silence et sans efforts dans ce cimetière… autant de voitures que d’humains. Et je rejoins les autres de l’autre côté, avec un sourire très satisfait. « Un jeu d’enfant. » Ca me rappelle Fox Island. C’était un peu moins la détente.

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