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Lay where you're laying, don't make a sound
Jeu 29 Sep 2022 - 22:12
Je peste, donne un coup de pied dans le tas de couvertures, m'énerve contre les poutres, lâche un cri de rage. Dans mon élan d'énergie, comme à chaque fois, je suis submergé par une colère injustifiée. Mon corps grouille d'électricité, je suis à fleur de peau. J'en veux à la terre entière. Je me sens fou de rage. Je voudrais me défoncer la gueule.
J'voudrais me défoncer la gueule. Cette phrase tourne en boucle dans ma tête depuis un moment maintenant. J'ai perdu le fil. Des jours, c'est certain. Des semaines, peut-être. Des mois ? J'en suis moins sûr. J'en sais rien. Même s'ils essaient de m'aider à rester la tête sous l'eau, mon esprit s'embrouille, et parfois, j'oublie même qui je suis.
Ouais, je leur en veux. Je leur en veux de dire qu'ils font ça pour mon bien. De me regarder avec leurs yeux de chien battu, à m'observer souffrir le martyr sans me donner la seule chose dont j'aurais besoin et envie. Parfois je suis persuadé qu'ils jubilent. Que ça les fait bander de me voir comme ça, et j'aimerais leur arracher leur visage à l'expression empathique à mains nues. Parfois, dans mes rares moments de lucidité … je pense comprendre. Mais ces moments ne durent jamais bien longtemps.
J'entends quelqu'un, là-haut. Partiellement essoufflé, je rejoins mon coin, me pose au sol et attrape les couvertures abîmées, les enserrant entre mes bras, fourrant ma tête dedans pour canaliser ma rage. J'ai beau ne pas être lucide, j'ai compris qu'ils me sortaient, parfois, pour prendre l'air. Là, ça fait un moment. On m'a dit qu'on était arrivé dans un groupe, mais j'ai pas compris. Alors … peut-être qu'aujourd'hui, le chien a droit à sa balade.
Je relève vaguement les yeux pour capter qu'il s'agit d'Aamir. Ma jambe remue nerveusement. Je dois donner l'impression d'être un animal sauvage à l'affût. J'ai des griffures et des marques de dents partout sur les bras et les mains, je me suis arraché des cheveux, j'ai tout fais pour me faire du mal, sans jamais réussir à trouver une once d'apaisement. Si on m'autorisait juste … juste à avoir la main mise sur ma propre vie …
Hey … je souffle malgré moi, sans me soucier de ma voix cassée.
Ces derniers jours, d'après Billie, j'avais l'air un peu mieux. D'un côté, c'était pas faux. J'avais moins mal partout dans mon corps. Je devais avoir l'air moins hystérique. J'en sais rien. Apparemment, faudrait que je continue comme ça. Moi … je voudrais juste sortir d'ici. Parce que j'ai l'impression que je suis en train de perdre le peu de santé mentale qu'il me reste.
On sort un peu, aujourd'hui ? J'enchaîne encore, relevant un peu mon visage pour lui offrir un sourire tremblant. J'dis pas non pour une clope …
Les clopes, ou une bien maigre consolation qu'on ne me refuse généralement pas. J'ose espérer qu'Aamir n'a rien de prévu après sa visite de courtoisie et qu'il acceptera.
Je continue, soucieux de vouloir donner une bonne image de moi et donner l'illusion que j'mérite ma sortie aujourd'hui.
Comment tu vas, hermano ? Ca ... ça s'passe bien, dehors ?
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Re: Lay where you're laying, don't make a sound
Mer 19 Oct 2022 - 18:03
Le voyage n’avait pas été de tout repos mais il avait connu pire. Ils avaient tous déjà connu pire, après tout. Aamir n’était jamais vraiment du genre à se plaindre, il se laissait bien souvent porter par la volonté des uns ou des autres. Ici ou ailleurs, les choses demeuraient telles qu’elles étaient. Ici ou ailleurs, Chris manquait toujours cruellement à l’appel et le cœur de l’indien était toujours semblable à un trou béant dans sa poitrine. Ici ou ailleurs, Dany restait l’ombre de lui-même. Ici ou ailleurs, Aamir demeurait impuissant pour aider son ami.
Pourtant, il essayait. Il essayait chaque jour, de toutes ses forces. La situation tournait et virait dans son esprit. Tantôt, il se disait que le soleil se lèverait à nouveau sur le mexicain et que son sourire illuminerait encore les journées pluvieuses. Tantôt il se disait que c’était une peine perdue, qu’il finirait lui-même par souffrir une fois de plus lorsque son ami rendrait totalement les armes. Alors, parfois, Aamir abandonnait. Il ne descendait pas, quand bien même il vivait constamment sur la péniche. Parce qu’il était dans ses innombrables phases négatives et qu’il tentait, égoïstement, de se protéger. Dans ces instants-là, la voix de Chris tournait en boucle dans son crâne. Il repensait au début de leur histoire, lorsque son amant lui reprochait de ne penser qu’à sa propre personne. Si seulement le tatoueur savait, aujourd’hui, à quel point il ne pensait plus qu’à lui, à son regard singulier et à quel point Aamir aurait finalement préféré être réellement égoïste pour ne plus souffrir. Mais ce n’était pas le cas.
Alors, il y avait ces moments où il voulait se battre, où il voulait aider son ami, quoi qu’il en coûte. Même si cela était de la pire façon qu’il soit, l’indien voulait être là et agir. Pas seulement le regarder à travers les barreaux de cette trop petite cage et hocher la tête de temps à autre lorsque Dany le gratifiait de quelques phrases. Et aujourd’hui était l’un de ces instants d’inconscience.
Le chauffeur descendit lentement les escaliers, sans jamais se presser et ouvrit la porte à la volée.
- Salut beau gosse! lâcha-t-il, une pointe enjouée dans la voix
Pourtant, son regard tout comme ses traits demeuraient inexpressifs. La peine qu’il ressentait depuis des mois, la haine qu’il l’agitait, la culpabilité qui le rongeait... Rien ne filtrait derrière ses traits fermés. Il inspecta brièvement l’état de la cage avant que ses yeux ne se posent sur Dany. Sans un mot, il sortit son paquet de cigarettes pour en glisser une, à travers les barreaux, au mexicain. Puis, le bruit singulier des clés qui s’entrechoquaient dans sa poche résonna dans cette calle. Il s’approcha de la porte, en sortit les clés.
- Quelle connerie, ça aussi... pesta-t-il dans sa barbe en ouvrant la cage
Mais avant de laisser sortir le mexicain, il s’engouffra lui-même dans la cage, tendant une main au brun afin qu’il ne se relève. Un bref sourire barra son visage.
- Si tu continues comme ça, tu vas avoir la même coupe que Reginald... tu crois que c’est comme ça qu’il a perdu tous ses cheveux ? dit-il, d’un humour maladroit
Une fois sûr que Dany tenait bien sur ses deux pieds, il lui tourna le dos pour sortir de la cage.
- Et s’il te plaît, t’efforce pas de sourire avec moi lâcha-t-il presque monotone Quant à comment ça se passe dehors, j’pense qu’il vaut mieux que tu t’en fasses une idée par toi-même non?
Un brin de malice, presque imperceptible, s’était allumé dans son regard.
- Bessy nous attend là-haut. Mets tes chaussures et prends une petite veste, ça vaudrait mieux
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Re: Lay where you're laying, don't make a sound
Mer 26 Oct 2022 - 15:49
Je tends le bras, récupère la cigarette de mes doigts tremblants, la cale immédiatement entre mes lèvres en attendant qu'il me file du feu. Sans détacher mon regard de ses faits et ses gestes. Il ouvre la cage, entre, me tend la main que j'attrape après hésitation pour me mettre sur mes jambes. J'ai toujours cet instant de flottement, toujours, qui me rattrape. Ce moment où mon cerveau lutte entre passé et présent, et où il me faut vraiment m'ancrer dans cette réalité pour ne pas poser sur mes amis le visage de mes anciens bourreaux. C'est un combat constant, encore plus vif depuis qu'on me force à me sevrer. La drogue, pour ça, m'aider. En tout cas … j'en avais l'impression.
Je m'appuis un instant sur le mur, darde un regard sur Aamir à sa réflexion sur mes cheveux arrachés.
En étant forcé de se sevrer, tu veux dire ? Je tacle sans réfléchir, d'un ton mi-figue, mi-raisin. Presque de reproche.
Il enchaîne, voyant visiblement clair dans mon jeu d'acteur à chercher à être de meilleure humeur que ce que je suis. Ce que je retiens, c'est qu'on va sortir. Je me contente de hocher la tête et le suis hors de ma cage, enfile mes Docs en bas des escaliers, ma veste en jean à côté et mes lunettes de soleil, et le suis en haut sans poser de question, osant à peine respirer de crainte qu'il se rappelle que je suis là et qu'il me renvoie en bas. Il ne l'a jamais fais, bien sûr. Mais … sait-on jamais.
Bessy est là, comme promis. Je la gratouille sur le crâne, relevant les yeux vers Aamir, dans l'attente de la suite. C'est lui qui décide, bien sûr.
T'as du feu ? je demande, montrant du doigt la cigarette toujours au coin de mes lèvres.
Je vais à sa suite, lunettes sur le nez et clope au bec, mon regard balayant immédiatement les alentours. J'ai les bras croisés contre mon buste, la posture légèrement courbée en avant. Je suis un peu nerveux, et ça doit se voir à dix milles lieux que j'suis pas dans un état normal. En vérité, je prends sur moi et sur cette colère qui me consume depuis ce matin. J'ai cette injustice qui me ronge les entrailles, cette peur qui me prend la tête. J'essaie de lutter contre, mais ça ne me rend que plus agité encore.
Les Remnants, alors ? C'est … c'est pas censé être des connards, eux ?
J'ai souvenir, vaguement, de ce nom de groupe et de ces gens qui avaient tendance, à une certaine époque, à tuer ceux qui ne rentraient pas dans leur rang. Était-ce ces mêmes Remnants ?
On va où ?
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Re: Lay where you're laying, don't make a sound
Mer 9 Nov 2022 - 16:51
Les gestes de son ami ne trompaient pas. Aamir, malgré ses airs, avait toujours été habitué à observer en silence, à détailler les choses avec une attention particulière. La main tremblante du mexicain qui venait saisir la cigarette en disait sans doute plus long que les faux semblants. Pourtant, il ne fît aucune réflexion, il ne s’attarda même pas à regarder les tremblements, préférant continuer d’agir naturellement. Car à quoi bon notifier quelque chose d’évident ? Alors, il opta pour ouvrir la cage et laisser sortir Dany ; loin de s’imaginer ce qu’il se passait actuellement dans l’esprit tortueux du brun.
- Entre autre répondit-il sur un ton neutre à la pique lancée par son ami Quoique, je sais pas s’il avait des amis prêts à l’aider comme ça, lui.
Cette fois-ci, l’indien avait calé son ton sur celui de Dany, lui relançant à son tour ce reproche à peine déguisé. Ce n’était sans doute pas la manière la plus intelligente de procéder mais c’était plus fort que lui. Il ne minimisait pas ce que le mexicain traversait, au contraire mais il ne se priverait pas non plus pour tenter de lui ouvrir les yeux sur leurs bonnes intentions. N’importe qui n’aurait pas fait ce que les Bastards faisaient pour Dany. Beaucoup l’aurait laissé se débrouiller voire pire, l’aurait abandonné au bord d’une route infestée de rôdeurs ou aux prises de New Eden ; simplement pour se débarrasser d’un point pas tout à fait mort.
Ce disant, le chauffeur s’engouffra dans la cage d’escaliers et bien vite, sans regarder derrière lui, la faible lueur du soleil vint caresser sa peau. Bessy était là, attendant sagement et à la vue de Dany, elle ne put s’empêcher de remuer la queue et de s’approcher de lui.
Lorsque Dany reprit la parole, l’indien regarda par-dessus son épaule, un sourcil arqué d’interrogation avant de secouer la tête.
- Mais oui, quel con ! dit-il en lui tendant le précieux feu
Le duo de survivants se mit alors en marche et traversa le ponton pour descendre de la péniche.
- C’est des connards oui lâcha-t-il en ralentissant, pour être aux côtés de Dany et non plus devant lui Mais j’crois qu’aujourd’hui, on doit se tourner vers ceux qui sont un peu moins connards que les plus gros connards dit-il en haussant les épaules Je suis pas spécialement fan de l’idée d’être ici mais c’est que temporaire... t’as vu l’armement qu’ils ont ?
L’indien rangea son arme à feu dans son holster et accrocha sa machette à sa ceinture puis se dirigea vers le pick-up qu’il ouvrit. Il s’installa derrière le volant, se penchant légèrement pour ouvrir la porte à Dany.
- Tes armes sont dans la boite à gants. On va s’éloigner un peu d’ici, il y a de la bouffe et de quoi boire sur le siège arrière. déclara-t-il avant de tourner la clé pour démarrer le véhicule On va chercher des nouveaux rôdeurs pour la cage, ça te tente j’espère ?
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Re: Lay where you're laying, don't make a sound
Mer 16 Nov 2022 - 16:03
J'lui jette une oeillade en biais, involontairement noir, à sa réplique salée. Okay, j'le mérite bien, j'imagine. C'est de bonne guerre, mais ça me plaît pas pour autant, et j'me mords la langue pour rien rajouter et envenimer la situation. C'est grâce à lui, là, que je suis en liberté. J'voudrais pas qu'il me renferme pour me punir.
On monte, Bessy nous rejoint, et Aamir me file finalement du feu. J'inspire un grand coup la première taff, profitant du mieux possible, même si ça a un goût dégueulasse et que ça apaise à peine les maux qui grouillent en moi.
Distraitement, j'lui parle du groupe dans lequel on est, et il conçoit le fait que ce soit pas de bonnes personnes. J'fronce le nez.
La peste ou le choléra, ouais, j'vois.
Quant à leur armement …
Nan, j'ai pas vu grand chose. Mais les rumeurs parlent pour elles. C'est un groupe spécialisé dans les forces militaires et tout m'semble, c'est ça ? Ils ont même des hélico. C'est fou qu'on trouve encore ce qu'il faut pour faire fonctionner tout ça.
Je l'observe récupérer ses armes, louche sur tout ce qu'il range à sa ceinture et tout et m'engouffre à mon tour dans le pick-up. Un p'tit soupir m'échappe, comme si j'venais de faire un effort. Ma tête se balance en arrière. J'me sens soulagé de quitter la Péniche.
Quand il me parle de mes propres armes, j'ai un moment de flottement où j'fronce brièvement les sourcils. J'ai droit d'avoir des armes ? Jusqu'à y'a pas longtemps j'avais même pas droit à ma ceinture ou mes lacets.
Mais j'me tais, peu enclin à lui rappeler, trop ravi d'avoir cette porte de sortie. Je sens encore que je suis renfrogné, pas de bonne humeur. Dans ma tête, tout est sombre, comme si on me gribouillait en noir dedans. Les seules pensées que j'ai sont plutôt désagréables, intrusives et dangereuses. Je le sais, mais j'suis incapable de le formuler à voix haute, car ça influe sur ma vision des choses.
Pourquoi pas, ouais.
La voiture démarre, j'garde le nez tourné vers l'extérieur, profite du paysage, fenêtre entrouverte quand on arrive à l'entrée du Ford. J'dévisage les mecs qui viennent fouiller le véhicule, les armes qu'ils tiennent, leurs protections, garde le silence, me contente juste de regarder Aamir pour m'assurer que tout est normal. Il nous faut pas longtemps pour redémarrer et repartir.
La vache, ils déconnent pas.
Je jette un coup d'oeil dans les rétros. Le Ford rétrécit à mesure qu'on évolue. Ca fait un effet bizarre de s'échapper ainsi et d'aller dans un lieu que j'connais pas du tout. Comme si ça débloquait une partie de la map. Comme si j'avais rien à foutre là.
Ils savent qu'on a des armes. Pourquoi ils nous fouillent ? C'est si on leur a volé un truc ? C'est con, non ?
J'ouvre finalement la boîte à gants, daigne récupérer mes armes en restant le plus naturel possible. Mon 9mm dans son étui, à ma ceinture avec mon couteau de chasse. J'sais pas pourquoi ça me rend autant fébrile. Comme si je faisais, déjà, une bêtise avec.
On monte, Bessy nous rejoint, et Aamir me file finalement du feu. J'inspire un grand coup la première taff, profitant du mieux possible, même si ça a un goût dégueulasse et que ça apaise à peine les maux qui grouillent en moi.
Distraitement, j'lui parle du groupe dans lequel on est, et il conçoit le fait que ce soit pas de bonnes personnes. J'fronce le nez.
La peste ou le choléra, ouais, j'vois.
Quant à leur armement …
Nan, j'ai pas vu grand chose. Mais les rumeurs parlent pour elles. C'est un groupe spécialisé dans les forces militaires et tout m'semble, c'est ça ? Ils ont même des hélico. C'est fou qu'on trouve encore ce qu'il faut pour faire fonctionner tout ça.
Je l'observe récupérer ses armes, louche sur tout ce qu'il range à sa ceinture et tout et m'engouffre à mon tour dans le pick-up. Un p'tit soupir m'échappe, comme si j'venais de faire un effort. Ma tête se balance en arrière. J'me sens soulagé de quitter la Péniche.
Quand il me parle de mes propres armes, j'ai un moment de flottement où j'fronce brièvement les sourcils. J'ai droit d'avoir des armes ? Jusqu'à y'a pas longtemps j'avais même pas droit à ma ceinture ou mes lacets.
Mais j'me tais, peu enclin à lui rappeler, trop ravi d'avoir cette porte de sortie. Je sens encore que je suis renfrogné, pas de bonne humeur. Dans ma tête, tout est sombre, comme si on me gribouillait en noir dedans. Les seules pensées que j'ai sont plutôt désagréables, intrusives et dangereuses. Je le sais, mais j'suis incapable de le formuler à voix haute, car ça influe sur ma vision des choses.
Pourquoi pas, ouais.
La voiture démarre, j'garde le nez tourné vers l'extérieur, profite du paysage, fenêtre entrouverte quand on arrive à l'entrée du Ford. J'dévisage les mecs qui viennent fouiller le véhicule, les armes qu'ils tiennent, leurs protections, garde le silence, me contente juste de regarder Aamir pour m'assurer que tout est normal. Il nous faut pas longtemps pour redémarrer et repartir.
La vache, ils déconnent pas.
Je jette un coup d'oeil dans les rétros. Le Ford rétrécit à mesure qu'on évolue. Ca fait un effet bizarre de s'échapper ainsi et d'aller dans un lieu que j'connais pas du tout. Comme si ça débloquait une partie de la map. Comme si j'avais rien à foutre là.
Ils savent qu'on a des armes. Pourquoi ils nous fouillent ? C'est si on leur a volé un truc ? C'est con, non ?
J'ouvre finalement la boîte à gants, daigne récupérer mes armes en restant le plus naturel possible. Mon 9mm dans son étui, à ma ceinture avec mon couteau de chasse. J'sais pas pourquoi ça me rend autant fébrile. Comme si je faisais, déjà, une bêtise avec.
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Re: Lay where you're laying, don't make a sound
Dim 25 Déc 2022 - 13:02
Peut-être était-il en train de faire une bêtise, peut-être ne devait-il pas faire sortir Dany aussi rapidement, moins encore de lui donner des armes à disposition. Aamir, au fond, se doutait qu’il aurait peut-être dû se contenter d’une balade au sein du campement. Il se doutait aussi qu’il se ferait sans nul doute taper sur les doigts par Thaïs si elle venait à apprendre ce qu’il était en train de faire. Mais, à bien y réfléchir, il s’en moquait. Il ne voulait qu’aider son ami à aller mieux, sans réellement savoir comment s’y prendre. Il tâtonnait, beaucoup mais au moins, il essayait. À sa façon, sans doute maladroite et peut-être même dangereuse.
À la réponse de son ami, l’indien haussa les épaules.
- Ouais... Quand on voit ce qu’ils ont, on pourrait même se demander s’ils ont vécu l’apocalypse eux aussi. Mais ça montre surtout qu’ils sont une puissance dans ce monde et qu’il vaut mieux montrer patte blanche avec eux. Tu sais, le genre de personne qu’il vaut mieux avoir avec soi plutôt que contre soi
Aamir ne connaissait pas l’envers du décor des Remnants ni même s’il existait, cet envers du décor. Toujours était-il que le bras droit des Gentle Bastards se pliait aux règles. Il se pliait à l’escorte qu’on leur imposait et à la fouille quotidienne s’il sortait. Il roulait au pas, silencieusement. Dans sa vision périphérique, il constatait que Dany observait lui aussi. Il se sentait observer mais voyait bien aussi que le mexicain scrutait les environs. L’indien se demandait alors ce qu’il pouvait bien ressentir, quelles sensations cela pouvait lui procurer. Était-il heureux de sortir, soulagé de voir le ciel et de sentir l’air frais ? Ou au contraire, cela lui procurait-il plus de frustration qu’autre chose ? Voyait-il Aamir comme un geôlier qui, dans sa grande miséricorde, lui accordait une brève sortie de sa cellule dorée ? Ou peut-être était-ce l’inverse ?
La sortie du camp se rapprochait et Aamir stoppa le véhicule et en sortit, laissant les patrouilles fouiller. Il répondait à leurs questions, zyeutant de temps à autre Dany à travers la vitre et finit par rejoindre son ami à l’intérieur de l’habitacle pour redémarrer.
- Ils font du zèle que veux-tudit-il en souriant Je pense pas que ce soit une question de vol mais plus qu’ils redoutent une sorte d’attaque interne peut-être ? En fait je sais pas, ils sont juste méfiants et ils ont sans doute raison, ça explique comment ils ont réussi à autant se développer
Une fois à l’extérieur, le chauffeur se permit d’accélérer, jusqu’à ce que le Ford ne soit plus qu’un minuscule point insignifiant dans son rétroviseur. Dany, de son côté, récupérait ses armes. L’indien laissa un silence s’installer alors que les minutes défilaient, tout comme les kilomètres jusqu’à ce qu’il décide de freiner, d’un coup.
- ça devrait le faire ici
Il coupa le moteur.
- Tu te sens prêt, d’attaque ?
Il jeta un bref coup d’œil aux armes.
- Leur donne pas raison et me prouve pas que j’ai tort de te faire confiance comme je le fais, ok ?
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Re: Lay where you're laying, don't make a sound
Ven 30 Déc 2022 - 19:16
J'vois, ouais.
C'est con, mais ouais, faut parfois s'plier face à des gens qui ont des valeurs qui nous conviennent pas. Question de survie, et de logique. J'lécherais les bottes de n'importe quel gros raciste homophobe si ça pouvait me permettre d'obtenir ce que je veux, alors je vais rien dire.
Le véhicule fut fouillé, sous mes yeux attentifs et intrigués. J'évitais, pour autant, soigneusement de croiser leur regard à eux, sans trop savoir pourquoi. Un vieux truc de captif, de ne pas fixer ses supérieurs. Heureusement, Aamir revient bien vite côté conducteur, et je reprends la discussion, me forçant à parler et à paraître plus enjoué et vivant que je le suis.
Je lâche un petit rire à ses mots, parfaitement d'accord avec lui, et la voiture s'éloigne. Mon cœur bat un peu plus vite. Alors, c'est vrai, je vais vraiment être seul avec Aamir ? Y'a une part de moi qui, d'un coup se trouve un peu méfiante. Ça ressemble vachement à une mise à mort, ça, non ? Et si le groupe s'était finalement mis d'accord, et avait décidé que j'étais vraiment un poids pour eux ? Que ce serait un soulagement, tant pour eux que pour moi, que de me buter ?
J'lance un regard à mon ami, le souffle un peu court, regard encore par la fenêtre. Pourquoi j'ai peur, alors ? C'est ce que je veux, de clamser, non ?
Je recupère moi-même mes armes en tentant de rester calme alors que la voiture s'arrête. Il me filerait pas de quoi me défendre si c'était le cas, pas vrai ? À moins qu'ils veulent faire passer ça pour un accident, un vrai, même face à moi ? Aamir va me tirer une balle dans le dos, ou me pousser du haut d'un précipice, et hop on en parle plus ?
Je relève le museau vers lui quand il perce le silence, agite le visage de bas en haut sans pouvoir m'empêcher de le voir, d'un seul coup, comme une menace. Ce qu'il ajoute me fait tiquer un peu, et je fais rien d'autre que répondre en silence, m'enfonçant un peu sur moi-même. Puis je le suis, sors de la voiture, le laisse récupérer ce qu'il faut dans le coffre pour choper du rôdeurs. Si c'est vraiment le but de la mission.
On fait comment, pour chasser le rôdeur ? Je tente après avoir pris une grande inspiration pour tenter de chasser mes sombres pensées. J'ai jamais fais ça. On ... on les chope au lasso ?
Le vent est relativement fort. Pas autant que sur le bateau, mais assez pour coller les vêtements à ma peau. Je regarde autour de moi, plisse les yeux face à la lumière. Ma peau, là où sont mes armes, me brûlent un peu.
C'est désert, par ici, je constate après un silence, dardant mes prunelles sur Aamir, lorgnant sur ses propres armes.
Un lieu parfait pour se débarasser d'un corps, pas vrai ? Ici, personne ne me trouvera jamais.
C'est con, mais ouais, faut parfois s'plier face à des gens qui ont des valeurs qui nous conviennent pas. Question de survie, et de logique. J'lécherais les bottes de n'importe quel gros raciste homophobe si ça pouvait me permettre d'obtenir ce que je veux, alors je vais rien dire.
Le véhicule fut fouillé, sous mes yeux attentifs et intrigués. J'évitais, pour autant, soigneusement de croiser leur regard à eux, sans trop savoir pourquoi. Un vieux truc de captif, de ne pas fixer ses supérieurs. Heureusement, Aamir revient bien vite côté conducteur, et je reprends la discussion, me forçant à parler et à paraître plus enjoué et vivant que je le suis.
Je lâche un petit rire à ses mots, parfaitement d'accord avec lui, et la voiture s'éloigne. Mon cœur bat un peu plus vite. Alors, c'est vrai, je vais vraiment être seul avec Aamir ? Y'a une part de moi qui, d'un coup se trouve un peu méfiante. Ça ressemble vachement à une mise à mort, ça, non ? Et si le groupe s'était finalement mis d'accord, et avait décidé que j'étais vraiment un poids pour eux ? Que ce serait un soulagement, tant pour eux que pour moi, que de me buter ?
J'lance un regard à mon ami, le souffle un peu court, regard encore par la fenêtre. Pourquoi j'ai peur, alors ? C'est ce que je veux, de clamser, non ?
Je recupère moi-même mes armes en tentant de rester calme alors que la voiture s'arrête. Il me filerait pas de quoi me défendre si c'était le cas, pas vrai ? À moins qu'ils veulent faire passer ça pour un accident, un vrai, même face à moi ? Aamir va me tirer une balle dans le dos, ou me pousser du haut d'un précipice, et hop on en parle plus ?
Je relève le museau vers lui quand il perce le silence, agite le visage de bas en haut sans pouvoir m'empêcher de le voir, d'un seul coup, comme une menace. Ce qu'il ajoute me fait tiquer un peu, et je fais rien d'autre que répondre en silence, m'enfonçant un peu sur moi-même. Puis je le suis, sors de la voiture, le laisse récupérer ce qu'il faut dans le coffre pour choper du rôdeurs. Si c'est vraiment le but de la mission.
On fait comment, pour chasser le rôdeur ? Je tente après avoir pris une grande inspiration pour tenter de chasser mes sombres pensées. J'ai jamais fais ça. On ... on les chope au lasso ?
Le vent est relativement fort. Pas autant que sur le bateau, mais assez pour coller les vêtements à ma peau. Je regarde autour de moi, plisse les yeux face à la lumière. Ma peau, là où sont mes armes, me brûlent un peu.
C'est désert, par ici, je constate après un silence, dardant mes prunelles sur Aamir, lorgnant sur ses propres armes.
Un lieu parfait pour se débarasser d'un corps, pas vrai ? Ici, personne ne me trouvera jamais.
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