Un jour comme les autres à Walla-Walla. Levé aux aurores comme d’habitude, je suis allé m’entraîner tôt. Plusieurs kilomètres de footing avant d’enchaîner avec l’entraînement des Trônes. Une bonne mise en jambe pour bien commencer la journée. Et surtout une bonne façon de me vider la tête. Pour l’instant, il n’est pas prévu que je parte en mission dans les semaines à venir, mais je me prépare au mieux.

Une fois ma journée terminée, je reprends la direction de la maison, sac à dos sur l’épaule. J’ai hâte de retrouver Emerson et les enfants et de passer la soirée avec eux. S’il y a bien quelque chose que je ne peux pas enlever à notre vie ici, c’est ces moments précieux avec ma famille. Si on m’avait dit que je pourrais offrir un gâteau et des bougies pour le premier anniversaire de ma fille, que Sean fêterait ses trois ans à la fin de l’année, que nous aurions une belle et grande maison, comme avant ; je ne l’aurais sûrement pas cru. Et pourtant… Mais je sais que je ne dois pas m’habituer à tout ça. New-Eden ne sera qu’un refuge temporaire, je l’espère. J’ai bon espoir de pouvoir offrir un autre avenir à mes enfants…

C’est en pensant à tout cela que je poursuis mon chemin, quelque peu perdu dans mes pensées. Et alors que j’arrive au coin d’une rue, quelque chose – ou plutôt quelqu’un – me percute violemment. « Put… » Je me retiens bien de poursuivre en remarquant qu’il s’agit d’une jeune fille perchée sur des rollers. « Oh ! Hé ! Attention ! » Je la rattrape juste à temps, avant qu’elle ne tombe. Veillant à ce qu’elle ait retrouvé son équilibre, je la lâche finalement avant de lui demander « Tu vas bien ? Rien de cassé ? » Je l’interroge du regard, intrigué de croiser une adolescente sur des rollers. Je ne suis pas certain que ce soit bien vu ici. Mais est-ce que cela me dérange ? Pas du tout. Après tout, il faut bien s’amuser un peu non ? Tout ce que j’espère, c’est que je ne lui ai pas fait peur…

Maelys était pressée, ce soir-là, après le cours de cuisine. Elle s’améliorait un peu plus à chaque fois, surtout grâce à l’aide d’April à la maison, mais elle était particulièrement fière, ce soir-là. Elle avait préparé des aubergines avec une farce aux légumes, qu’elle pourrait servir à la maison. Elle n’avait jamais envisagé être aussi fière d’elle pour de la cuisine uniquement, mais elle avait hâte de le faire goûter à toute la maison et, surtout, à sa petite demi-sœur. Parce que même si elle aurait préféré mille fois faire autre chose, elle était assez contente de ne plus être aussi nulle d’avant. Même s’il faudrait encore qu’elle ne brûle pas tout.

Elle allait sûrement trop vite pour conserver le plat en bon état, mais elle était grisée par la longue pente sur laquelle elle se trouvait, si bien qu’elle eut du mal à ralentir, une fois arrivée sur une route plate où elle pensait ne trouver personne. Une erreur, visiblement, alors qu’elle fonçait à tout allure sur un homme bien plus grand qu’elle et, surtout, bien trop musclé. « Attention ! » Elle essaya de ralentir au plus vite, sans le moindre succès, déjà bien trop proche de lui. Grimaçant, elle entendit à peine l’injure qui avait manqué sortir de sa bouche, alors qu’elle essayait déjà de sauver son plat, en attendant la chute.

Il lui fallut plusieurs secondes pour réaliser que le choc ne venait pas et que quelqu’un l’avait rattrapé. Un homme plus grand qu’elle et, surtout, beaucoup plus imposant. Grimaçant, elle n’osa pas vraiment bouger, de peur d’être encore déséquilibrée et de lui tomber dessus pour de bon, cette fois. Peut-être qu’il le lui reprocherait, et qu’il en référerait à sa famille. Elle ne le connaissait pas mais, si c’était un homme important, il pouvait faire en sorte qu’elle n’ait plus jamais le droit de faire du roller ?

Un peu effrayée, elle le regarda en coin, alors qu’il l’aidait à tenir sur ses jambes, surprise qu’il lui demande comment elle allait. « Je, ça va. J’essayais de rentrer chez moi pour amener le repas que j’ai fait au club de cuisine… Je voulais arriver à temps pour qu’on le mange ce soir, avant que maman ne cuisine. » Elle grimaça, réalisant qu’elle parlait trop, alors qu’elle ne s’était même pas excusée. « Je suis désolée, je voulais pas vous cogner. Je ferai plus attention, pour que ça n’arrive pas. » Pourvu qu’il ne la dénonce pas ! Elle se rappelait de son visage, mais elle ne le connaissait pas vraiment, mis à part qu’il travaillait avec River.

Je regarde la gamine avec une mine inquiète, les chutes de rollers ça ne pardonne pas en général. Pour être intervenu sur plusieurs traumas crâniens quand j’étais pompier, je combien une telle chute peut être grave. Mais elle porte un casque et des protections, ça limite les dégâts ! D’ailleurs cela m’étonne qu’elle puisse se balader ainsi à Fort Ward. Ce n’est pas moi que ça va déranger, au contraire, je trouve ça franchement cool ! Mais la petite a l’air de s’en faire un peu plus que moi, me regardant avec de gros yeux comme si elle venait de faire une grosse bêtise. Tout en l’aidant à retrouver son équilibre, je la rassure rapidement « Hé doucement ! Tout va bien ! » Je lui accorde un sourire rassurant, l’écoutant alors avec attention tandis qu’elle tente de se justifier.

Elle s’excuse d’ailleurs, ne cachant pas sa gêne. Elle a l’air d’être complètement affolée, craignant sûrement de se faire gronder. Je pose alors mes mains sur ses épaules, puis tout en me mettant à sa hauteur, je lui souffle d’une voix calme et posée « Le principal c’est que tu ailles bien. Et… Que ton dîner soit sauf ! Enfin, j’espère… » Je laisse échapper un rire bref avant de me redresser pour la détailler brièvement. Ses traits me disent quelque chose et je finis par lui demander « Il fait quoi ton père ? J’crois que j’bosse avec lui. » Je ne parviens pas à savoir avec qui, mais je suis certain d’avoir déjà croisé l’adolescente quelque part. Je réfléchis mais cela ne me revient pas.

Sans attendre sa réponse, je poursuis d’une voix toujours agréable « T’en fais pas pour moi en tout cas ! Je n’ai rien ! J’ai surtout eu peur pour toi. Mais tu as l’air d’aller, alors tout va bien ! » Bien qu’elle semble toujours sur la réserve. « Moi c’est Kendale ! Kendale Barnett ! Je suis trône. » Je réalise que je ne me suis pas présenté. Je lui retourne alors la question « Et toi ? Comment tu t’appelles ? » Je garde un sourire sur mes lèvres, toujours rassurant.

Il avait l’air gentil. Surtout alors qu’il l’aidait à se stabiliser, et semblait vérifier qu’elle n’avait pas de blessures. En tout cas, c’est ce qu’elle croyait, alors qu’il la dévisageait et s’attardait sur ses protections. Une bonne chose qu’elle n’ait pas désobéi et ne les ai pas ôtées, même si ça ne lui arrivait plus vraiment depuis qu’elle s’était cassé le bras enfant. Surtout ici, où elle avait de la chance qu’on la laisse faire, et qu’elle pourrait en être privée si elle se blessait sérieusement, pour éviter les frais de ses soins à sa famille.

Elle n’était d’ailleurs pas encore certaine qu’il n’exigerait pas à les voir et à leur parler de leur mésaventure du moment. Elle devait tout faire pour que ça n’arrive pas. Peut-être qu’elle pourrait le convaincre de ne rien dire ? Si oui, elle devait se ressaisir, pour parvenir à ce qu’il soit de son côté. Même si elle n’était absolument pas sûre que ça soit possible. « Ma mère cuisine mieux que moi. » C’était vrai mais Jena n’était pas pour une très bonne cuisinière, peut-être même pas une bonne, pour autant. Elle apprenait. « Ils seront sûrement soulagés, si je ne ramène pas mon repas. » Elle esquissa une grimace piteuse, en avouant être mauvaise cuisinière. « Je fais de mon mieux et j’essaye de leur faire plaisir à tous, mais… » Mais elle avait du mal. Elle essaya de prendre un air un peu triste et contrarié, comme si ça la  dérangeait réellement.

« C’EST PAS… » Elle s’était exclamé plus fort qu’elle ne l’aurait voulu, habituée à être sur la défensive pour tout ce qui concernait son père, et elle s’obligea à prendre une longue inspiration, avant de reprendre la parole. « Je, je suis désolée… J’espère que vous m’en voulez pas, ma mère s’est remariée il y a peu, et… » Et elle le vivait mal. Elle déglutit difficilement et se pinça dans le dos pour que les larmes lui montent aux yeux. Ça faisait bien longtemps que la pensée de Locklan ne lui arrachait plus de larmes, ces dernières ayant laissé place à la détermination de le retrouver un jour même si tout le monde le pensait mort, mais elle savait aussi que les larmes marchaient bien mieux. Si l’homme face à elle ne se laissait pas attendrir, elle ne s’en méfierait que davantage. « Je vis chez River Atkins, avec ma mère et ses enfants. » Elle retint une grimace : s’il travaillait avec lui, c’était forcément un trône. Il ne se laisserait pas abuser par ses larmes, si ?

Mais les gens ici savaient se faire passer pour des gentils, avant qu’ils révèlent une toute autre face d’eux. Même si, tant que l’homme face à elle était aimable, elle le serait aussi. « C’est gentil de vous soucier de moi. J’ai eu plus peur que mal… Mais vous êtes là pour nous protéger, je n’ai aucune raison d’avoir peur, pas vrai ? » Elle l’affirmait avec un peu moins d’assurance, consciente que le fait qu’elle soit à rollers n’était pas forcément bien vu. « J’ai l’autorisation de mon beau-père pour faire du roller, et j’ai mes bottines dans mon sac pour être habillée convenablement quand je les enlèverai… » Elle aurait préféré des baskets, mais ce n’était pas possible. Elle était obligée de porter le chemisier dont elle trouvait qu’il entravait trop ses mouvements, et cette longue jupe qui l’empêchait de faire des mouvements aussi grands et rapides qu’elle l’aurait voulu. Mais ça, elle se garderait bien de lui dire. « Maelys Reid, monsieur. Je ne voudrais pas vous embêter, je vais aller enlever mes rollers et rentrer chez moi. » Qu’il ne se sente pas obligé de converser avec une enfant de quinze ans.

La gamine n’a pas l’air très à l’aise. Elle me parle de son repas, me disant que sa mère cuisine bien mieux qu’elle et que de toute façon, ce qu’elle a préparé n’arrivera pas à la cheville de ce qu’on peut préparer chez elle. Je sourcille légèrement alors qu’elle m’explique que sa famille préférerait ne pas goûter ce qu’elle a concocté. C’est fou comme ils peuvent mettre la pression sur d’aussi jeunes personnes ici, alors qu’elle devrait surtout se préoccuper de choses de son âge ! Je secoue la tête alors qu’elle me regarde d’une mine triste. « Faire de son mieux, c’est déjà bien. Je suis certain qu’ils apprécieront tes efforts, c’est le principal non ? » Elle me fait mal au cœur, vraiment. Ça se voit qu’elle n’a pas envie de tout ça ; et intérieurement, ça me fout en rogne.

Puis quand j’aborde le sujet de sa famille, elle s’énerve brusquement. Je fronce alors les sourcils, ne comprenant pas tout de suite. Mais je prends le temps de l’écouter alors qu’elle m’explique que sa mère s’est remariée. Et merde, je ne voulais pas la contrarier. Je viens alors poser une main sur son épaule avant de lui souffler d’une voix rassurante « Hé doucement. J’voulais pas t’énerver. C’est plutôt à moi de m’excuser. » Je lui fais comprendre que je ne lui en veux pas de s’être emportée ; ce qui est normal après tout. J’imagine que ce n’est pas simple de voir sa mère se remarier, surtout ici… Avec Emerson nous avons eu la chance d’arriver ici ensemble. Et j’imagine que dans une situation similaire, Kaycee aurait été dans le même état qu’elle. « Je suis désolé, je l’ignorais. » J’enlève ma main de son épaule, ne voulant pas non plus me montrer trop intrusif. J’affiche un sourire rassurant alors qu’elle poursuit, s’inquiétant toujours de son comportement.

Je prends le temps de l’écouter, haussant finalement les épaules quand elle a terminé. « Bien sûr que je suis là pour veiller à ta sécurité. Pourquoi tu aurais peur de moi ? » Que je lui demande avant d’ajouter « Mais ce n’est pas parce que je suis trône que tu dois te justifier pour avoir fait du roller. J’suis même plus en service de toute façon ! Tu as le droit de souffler un peu non ? Que tu aies l’autorisation ou non d’ta mère, ou d’Atkins, ou de j’sais pas qui ; vraiment, c’est pas mon problème tu sais. » Elle a peur que j’aille raconter tout ça à sa mère ou à Atkins ? Vraiment ? C’est quand même fou de s’inquiéter autant… Malheureusement, vu les attentes et les ambitions de ce groupe vis-à-vis des jeunes femmes, ce n'est pas étonnant. Et cela me confirme sur le fait que Kaycee est bien mieux dehors qu’ici… « T’es encore jeune, ta l’droit de t’amuser un peu non ? C’pas moi qui va v’nir t’faire chier avec ça, crois moi ! » Je lui accorde un sourire plus franc avant d’ajouter « J’dirais rien. T’inquiète. »

La jeune grimaça tout en haussant les épaules. « Je suppose que oui. » Est-ce que c’était vraiment suffisant ? Si elle en croyait les nombreuses disputes avec sa mère, ça n’était pas le cas. Parce qu’elle avait beau essayer, il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas, et elle finissait par s’emporter, vexée ou blessée. Probablement parce qu’elle n’arrivait pas à faire la part des choses, pas quand ça concernait sa mère et les œillères qu’elle se mettait. « En tout cas, j’essaye ! » Pas comme si elle avait le choix : elle n’était peut-être pas si surveillée que ça, mais elle avait eu du mal à l’école, en avait encore, et ne s’adaptait pas réellement à leur vie ici, alors… Au moindre faux pas, on le lui avait bien dit, c’est sa mère qui prendrait. Et qu’importent leurs disputes, Maelys ne pouvait pas laisser faire ça.

Mais l’homme lui donnait du fil à retordre, à croire qu’il évoquait plusieurs sujets sensibles pour… pour quoi ? Pour la tester ? Pour la faire sortir de ses gonds ? Pour qu’il puisse prouver qu’elle n’était pas acclimatée à Walla Walla ? Elle envisageait le pire, parce que c’était ce qu’ils avaient provoqué en elle, depuis son arrivée : se méfier de tout, et prétendre qu’elle adhérait totalement à leurs valeurs. A leurs croyances. A leur mode de vie. Elle avait compris ce que craignaient les gens qui vivaient ici, quand elle en avait parlé à River puis à Lynn, sincèrement, mais… Elle se sentait trop enfermée pour y adhérer pour autant. Même si elle devait faire semblant. Surtout face aux inconnus. Secouant la tête, elle s’efforça de sourire, même si entre ses yeux brillants et la grimace semi-convaincante sur ses lèvres, ce n’était pas gagné. « Vous n’y pouvez rien… » Et puis, elle n’avait pas perdu son père. Elle ne pouvait juste plus le voir parce qu’il était là, quelque part, dehors.

Grimaçant à nouveau, plus franchement, elle baissa le regard. Elle devait faire semblant d’être contrite – et elle l’était un peu, de peur qu’il raconte tout à son beau-père et à sa mère, et que l’un d’eux la punisse d’avoir importuné un homme. Un trône, qui plus est. « Je… C’est pas vraiment normal, ici, de faire du roller. Et vous êtes pas toujours en service, si vous voyez quelqu’un faire quelque chose qu’il doit pas ? » Elle s’apprêtait à redire qu’elle avait le droit, mais il lui coupait l’herbe sous le pied en lui disant qu’elle avait le droit de s’amuser. Il le pensait vraiment ? Est-ce qu’il dirait vraiment rien ? « C’est vrai ? Je… On me dirait aussi que je vous ai dérangé, alors que vous étiez sûrement occupé. Je veux pas vous obliger à rester là si vous avez autre chose à faire, hein. » Elle n’avait pas pu s’empêcher de sourire, alors qu’il avait juré, persuadée que c’était pas quelque chose de très acceptable devant une jeune fille. Peut-être qu’il était réellement ce qu’il disait, au final.

J’crois que je lui fais peur à la petite. Et cela ne semble pas s’arranger lorsque je lui avoue être Trône. Visiblement, elle a peur que j’aille la dénoncer à je ne sais qui… Je soupire, réalisant qu’ils sont vachement forts ici, pour faire entrer leurs idées dans la tête des gens ; même chez les plus jeunes. Je ne peux pas m’empêcher de penser à Kaycee. Ma fille n’aurait jamais accepté cette vie. En discutant avec Maelys, cela devient d’autant plus vrai dans mon esprit. Jamais je n’aurais voulu qu’elle ait à s’en faire pour avoir fait du roller ou s’être amusée un peu… C’est complètement délirant…

Alors encore une fois, je tente de la rassurer. « Je suis là pour protéger les gens qui vivent ici. Pas pour les arrêter. Enfin, parfois si… Mais. Sérieusement ? J’aurais mieux à faire que d’arrêter une jeune fille qui fait du roller. Tu ne crois pas ? » Je lui accorde un sourire bienveillant, lui faisant comprendre qu’elle ne doit pas s’en vouloir pour quoi que ce soit.

« Qui dirait ça ? » Que je demande à sa dernière remarque, haussant un sourcil. Voilà qu’elle s’inquiète de me faire perdre mon temps. Je hausse à nouveau les épaules, légèrement contrarié qu’elle puisse penser ça. Encore une fois, malheureusement, ce n’est pas de sa faute. C’est ce qu’on lui a mis dans la tête durant toutes ces années. Il est vraiment temps que les choses changent… « Écoute. Tu ne dois vraiment pas t’en faire pour ce qu’il vient de se passer. Ça reste entre nous. » Je prends encore un air rassurant avant d’ajouter « Et tu ne me déranges vraiment pas ! » J’affiche un air amusé avant de lui proposer « Est-ce que ça te dérange si je te raccompagne jusqu’à chez toi ? Je te promets que je ne dirais rien à Atkins ou à ta mère. Mais j’veux juste discuter un peu. » J’suis pas certain que ça l’enchante. Si elle refuse, je la laisserai tranquille. Mais la gamine me fait tellement penser à Kaycee que j’ai envie de la connaître un peu plus. Et puis si je peux lui prouver qu’il n’y a pas que des cons à Walla-Walla, j’aurais tout gagné… « Alors ? Qu’est-ce que tu aimes bien, à part le roller ? »