Un souffle m'échappe, mon endurance en prend un sérieux coup avec le bébé qui grandit et le fait que je peux plus faire totalement comme je veux. C'est un poids en plus sur le corps, un truc à porter quoi, pas simple tous les jours. D'autant qu'il m'empêche un peu de dormir. J'me dis que d'ici quelques semaines, ça risque d'être pire encore, surtout s'il se met à gigoter comme un taré. Je sais pas de qui il tient ça, mais on va dire que c'est pas de moi parce que ça me contrarie. Mes yeux se relèvent sur la silhouette qui s'approche, je m'attends à Echo qu'est toujours le premier à me seconder pour tout mais c'est finalement Valérian.

Et... Il a un air grave, encore. Il me fixe de son regard sombre, celui qui dit qu'on doit être sérieux. J'ai comme un doute sur la raison de sa venue... Et alors que je sens le poids du téléphone dans la poche arrière de mon jean - que j'arrive plus à fermer sans ceinture - un rire m'échappe : Si tu viens pour que je supprime la photo que j'ai pris tout à l'heure, tu te fourres le doigt dans l’œil jusqu'à t'en titiller la prostate, ça arrivera jamais ! Je la garde pour te faire chanter, autant dire que le grec est connu pour ses considérations superficielles.

Je me redresse en croisant les bras sur mon ventre, un sourire moqueur aux lèvres en le défiant des yeux : Quoi ? Je suis prête pour la bagarre s'il veut s'y mettre d'ailleurs. Y'aurait qu'en me faisant rouler qu'il parviendrait vraiment à avoir le dessus de toute façon. J'ai un soupir, j'essaie de retrouver mon sérieux mais bon, c'est pas simple. L'appréhension des prochains jours laisse peu de place au reste et j'ai besoin de rire un peu : Vous avez fini de préparer le départ ? que je demande finalement. J'vais gérer ici, t'inquiète pas trop ok ?

En cette fin de journée, le soleil s’abîmait à l’horizon dans un flamboiement de couleurs chaudes qui se diluaient dans les vagues comme de l’or liquide. Une légère brise ébouriffait les cheveux sombres de Valérian tandis qu’il traversait à longues foulées l’un des pontons de Crescent Bay pour rejoindre la russe. Il se pinça les lèvres, l'air réprobateur, en l’apercevant s’échiner à transporter une caisse de marchandises.

« Tu ne devrais pas porter ça seule. » la réprimanda-t-il en arrivant à sa hauteur. D’un geste du menton, le grec désigna la caisse d’alcool aux pieds de Yulia. « Attends, laisse-moi m’en charger. » Il se campa sur ses appuis, puis se pencha pour saisir la caisse. Au prix d’un certain effort, Valérian la souleva et vacilla un instant sous son poids. Il prit une profonde inspiration et, le visage rubicond, mit péniblement un pied devant l’autre. Au terme d'interminables minutes, il déposa finalement la caisse avec le reste de la livraison destinée aux Gentle Bastard à bord de l’Espiègle. « Et voilà… » soupira-t-il, rudement éprouvé, en se redressant. « Tu devrais te ménager davantage. Tous ces efforts, ce n’est pas bon dans ton état. »

Depuis quelque temps, le grec veillait tout particulièrement sur la russe. Nul doute que sa conversation avec Reese avait fait germer quelques réflexions dans son esprit. Au fond de lui, Valérian regrettait profondément son comportement à son égard, lorsqu’il avait cherché à lui arracher, ainsi qu’à Lex, l’abominable vérité quant à leur captivité chez les pirates. À ce moment-là, sa colère et ses peurs avaient jailli de ses lèvres sans qu’il ait le moindre contrôle dessus ; si bien qu’en cherchant à aider les deux jeunes femmes, il avait simplement réussi à les acculer davantage dans un silence défiant.

Le grec poussa une petite exclamation dédaigneuse à la rebuffade de son amie : « que tu le veuilles ou non, je finirai par mettre la main sur ce fichu portable, Yulia ! » s’écria-t-il en brandissant un index menaçant dans sa direction.

Fortement mécontent, il soutint ensuite le regard narquois de la jeune femme. Une brise se leva à ce moment-là et balaya leurs chamailleries auxquelles succéda alors une certaine solennité. « Lex et Anton se chargent de rassembler les dernières affaires. Nous partirons au petit matin pour Gig Harbor. J’ignore quand nous rentrerons après ça. » Ou s’ils rentreraient seulement. Le grec savait que son amie avait pleinement conscience de cette réalité. Ils se jetaient à corps perdu dans un combat dont l’issue était absolument imprévisible, mais auquel ils ne pouvaient décemment pas se soustraire.

« Je sais. » dit-il en enveloppant la russe d’un regard pénétrant. « Veuille à ce qu’Emma ne détruise pas entièrement la capitainerie en mon absence, veux-tu ? Cette gamine a un potentiel de destruction inégalé. Je me demande tout compte fait si nous ne devrions pas l’envoyer seule à Gig Harbor. » Des rides amusées plissèrent brièvement le regard de Valérian. « Je veillerai sur les autres, tu sais ? Après tout ce que nous avons traversé, je doute de toute manière que New Eden soit capable de se débarrasser si facilement de nous. »

Je peux très bien me débrouiller toute seule, que je lui souffle d'un ton sec en plantant un regard dur sur Valérian. Je suis enceinte, pas en sucre, que je lui rappelle à lui aussi, à croire que c'est devenu une mode pour tout le monde de me traiter comme une petite poupée fragile. En vrai ? J'hallucine à chaque fois c'est vraiment n'importe quoi. Ok, on est à se demander si j'fais pas du diabète pendant ma grossesse, admettons que ça soit le cas c'est pas une raison : Et en plus j'ai bien plus de muscles que toi...

Je boude ouais. Comme une gamine, tout ça m'fatigue. Je m'installe où il le dit, avec une moue boudeuse, tandis qu'il me menace de son gros index qui lui donne des grosses narines : Hahahahaha ! Jamais ! J'vais même trouver comment l'imprimer, cette photo, et la coller aux murs partout ici ! Quoi qu'il en soit, l'côte léger de la conversation s'évapore assez rapidement pour qu'ça soit notable. J'soupire un temps à sa remarque, et baisse les yeux.

Vous allez bien vous débrouiller, j'en suis persuadée, qu'je lui souffle en haussant les épaules : Je m'occuperais d'Emma, t'inquiète pas... et même au reste, c'est pas tant une question d'confiance : Je sais, je te fais confiance, tout l'contraire : J'ai... Surtout le regret de pas pouvoir être là aussi, parce que j'ai trop d'choses à leur remettre dans les dents dans tout ça et j'ai l'impression d'être puni : J'ai quelques griefs à leur faire payer, mais je vais devoir compter sur toi pour leur présenter la note, que j'soupire.

C'est même pas grave, j'en ai conscience. Finalement j'prends pas de risques quoi, j'vais devoir veiller ici que ça se passe "bien" si c'est encore possible : Tu crois que ça se terminera un jour ? que j'lui demande en relevant le nez vers lui : J'ai l'impression que c'est sans fin, quand on en a pas d'un côté c'est de l'autre, et... Et y'a rien pour que ça s'arrête vraiment, je sais pas si j'en suis fatiguée ou quoi. Pardon, j'réfléchis tout haut, puis avec les hormones, j'suis pas super maline pour tout, je hausse les épaules : Entre mon obsession pour la pizza et pour sauter Cez, j'te jure, ça devient difficile...

Quel enfer.

Le grec secoua la tête devant l’entêtement de Yulia à sous-estimer sa condition, malgré laquelle elle persistait à vouloir se rendre utile au campement - et peut-être même plus encore qu’à l’accoutumée. Bien qu’il n’en dît rien, Valérian soupçonnait fortement la jeune femme d’être frustrée par cette invalidité grandissante. Plus les semaines s’écoulaient et plus elle s’obstinait en effet, s’impatientant chaque fois qu’on voulait lui venir en aide. « Plus de muscles, j’en doute, mais un tour de taille plus impressionnant, c’est certain. » rétorqua le grec. « As-tu déjà essayé de poser quelque chose dessus ? Un ventre de cette ampleur doit bien avoir son utilité, hormis celle de te rendre plus impressionnante que tu ne l’es habituellement. » Une risette moqueuse joua à la commissure de ses lèvres.

Une fois la caisse d’alcool déplacée, ils s’adossèrent tous les deux au bastingage de l’Espiègle qui tanguaient doucement au rythme du roulis. Des couleurs mauves et ocres, jetées par le soleil déclinant, ondoyaient à la surface des vagues. Un silence songeur tomba entre eux après qu’ils aient évoqué le départ prochain pour Gig Harbor. Valérian releva le menton lorsque son amie reprit la parole, exprimant le regret de ne pas pouvoir participer aux combats. Il sourit brièvement : « je ferai en sorte qu’elle soit élevée. » Lui et la russe partageait cette profonde aversion à l’égard de New Eden, nourrie par une succession de traumatismes. « Je ne doute pas que les nôtres y veilleront également. »  

Il se pinça ensuite les lèvres au souvenir d'un épisode particulier. « Si tu le lui demandes gentiment, je suis sûr qu'Anton sera ravi de te rapporter la tête de l’un de ces salopards. Il a un certain penchant pour la décapitation. » Le grec ne se rappelait que trop bien de sa première chasse à la prime avec le géant qui avait, à cette occasion, décapité un cadavre sous son regard éberlué pour menacer avec sa tête tout juste réanimée les couilles de son partenaire. Cette stratégie, certes peu conventionnelle, avait porté ses fruits à l'époque !

La voix de Yulia s’éleva à nouveau par-dessus du chuchotis de l’eau. Elle était empreinte d’appréhensions liées aux défis que leur réservait l’avenir. Ses dernières paroles déstabilisèrent le grec. « Pour sauter Cez… ? » répéta-t-il en agrandissant démesurément les yeux avant de se raviser : « toute réflexion faite, ne dis rien : je ne veux pas savoir de quoi il est question. »

« j’imagine que tu ne parles pas seulement de New Eden » dit-il ensuite en enveloppant son amie d’un regard perçant. « Il y aura toujours quelque chose d’autre, malheureusement : un nouvel obstacle, une nouvelle épreuve. C’est notre malédiction, à nous survivants : nous devons constamment prouver que nous sommes à la hauteur de cette foutue existence. »

Un silence s'immisça entre eux ; puis, contre toute attente, une risette moqueuse fit frémir la commissure des lèvres de Valérian. « Dis-moi, la grossesse ferait-elle germer quelques réflexions dans ta caboche, Yulia ? Ou bien les livres que je t’ai confiés portent-ils enfin leurs fruits ? »

Oh vraiment, tu veux la jouer comme ça ? que je lui souffle en me redressant, le regard perçant dans sa direction : J'te dégomme au bras de fer, au catch, à la boxe, à tout ce que tu veux, même avec ce bide de femme enceinte, que j'annonce tout net en fronçant les sourcils, l'air de lui demander s'il veut vraiment tester ça avec moi. Parce qu'à ce rythme, il va vite réaliser que j'ai raison là-dessus et qu'il fera jamais le poids : C'est bon pour toi, sac à puces ? Que j'insiste fermement avant de soupirer.

Et je hoche la tête. Je le remercierais quand il rentrera avec les autres, de préférence tous entiers. On a suffisamment essuyé de galère dernièrement pour avoir envie d'y retourner. Mais la mention d'Anton me permet au moins de détourner un temps le sujet et d'éviter de m'appesantir sur ce qui va justement nous faire tous souffrir prochainement : Il est quand même bizarre, ce type ! Entre la décapitation et ses jeux tordus au pieu, j'sais pas c'qu'on va réussir à faire de lui, que j'ajoute avant d'esquisser un sourire après ce temps de silence entre nous : Faux : maintenant que j'ai dit ça, ça va te hanter, à propos de Cez.

Au moins, ça a le mérite de m'amuser un peu, c'est pas plus mal. Et quoi qu'on en dise, ça fait du bien de rire. Un soupir m'échappe quand il reprend la parole néanmoins : Ouais une foutue existence qui vaut à peine le mal qu'on se donne, j'te jure, y'a rien de rentable à galérer comme on le fait, pas besoin d'être Einstein pour réaliser que c'est surtout chiant, en fait. Mais bon, on dira ce qu'on voudra, on le fait quand même : On en chie des tonnes pour un retour sur investissement médiocre, j'sais pas pourquoi on s'emmerde comme ça, mes yeux glissent vers lui quelques instants : J'veux dire : à part le masochisme dans ton cas, parce que lui, c'est clairement qu'il adore souffrir.

Sinon, il nous supporterait pas à ce point, j'en suis persuadée. Je baisse les yeux un temps, ironiser sur tout ça me permet de pas broyer du noir, même si finalement, parler à Valérian est quand même d'une aide encore plus précieuse : Les livres ? J'esquisse une grimace dégoûtée : Ils ont été super utiles pour qu'on se chauffe l'hiver dernier, crois pas un seul instant que j'ai passé le résumé au dos, hein, quel enfer : Et en plus, même avec le résumé, j'ai réussi à me faire chier, Val, ses philosophes grecs là, bordel, ils ont la mort de mon âme sur la conscience : T'as toujours eu des goûts de merde pour tout, c'est tellement la fin du fun avec toi, que je soupire.

« Oh, je ne prétends pas le contraire ! » sourit le grec en levant les bras en signe de reddition. « Tu n’as jamais été plus terrifiante qu’avec ce gros ventre ! Face à toi, n’importe qui aurait peur de se faire rouler dessus, c’est certain ! » D’un geste allègre, il extirpa de la poche de son manteau un paquet de cigarettes. Elle ne contenait plus qu’un bâtonnet racorni qu’il coinça rapidement entre ses dents pour l’allumer avec son briquet. Il tira profondément dessus et gonfla ses poumons de cette toxine délicieuse.

« C’est seulement maintenant que tu t'en rends compte ? » Valérian lança à la russe un regard amusé lorsqu'elle déplora les lubies pour le moins dire extravagantes du géant. « Voilà trois ans que tu partages le quotidien de cet ours mal léché, et tu trouves encore le moyen de t’étonner de ses manières de rustaud ? » La cohabitation entre Anton et Yulia avait été houleuse à ses débuts. Pourtant, si le grec avait longtemps craint qu’ils ne finissent par s’entretuer, ils s’étaient accoutumés l’un à l’autre au fil du temps. Le grec jeta une oeillade intriguée à la jeune femme. « C’est quoi cette histoire de jeux tordus au pieu ? » Quant aux coucheries entre Cesare et Yulia, il regrettait profondément que la jeune femme ait évoqué le sujet avec lui car, déjà, des images du duo, fiévreusement entrelacé, se matérialisaient dans son esprit.

« Nous sommes particulièrement obstinés, c'est un fait. » acquiesça-t-il sereinement en expirant de la fumée. « Et dotés d’un certain esprit de contradiction : plus nous en bavons, et plus nous nous accrochons à cette vie de merde. » Valérian échangea un regard espiègle avec la russe. Cette conversation, en apparence anodine, dénouait néanmoins les entrelacs nerveux qui sillonnaient son dos depuis quelques jours, comme des racines noueuses dont l’étreinte se resserrait à mesure que la bataille contre New Eden approchait.

À la répartie finale de Yulia, Valérian lui lança un long regard incrédule. Puis, contre toute attente, il éclata d’un rire rauque qui resta longtemps en suspension dans l’air frais de cette fin de journée. Les larmes aux yeux, les épaules secouées par ce brusque accès d’hilarité, le grec s’appuya au bastingage pour garder l’équilibre. « Des goûts de merde pour tout… bon sang. » Il recouvra finalement son calme et cueillit du bout des doigts une larme qui perlait à son oeil. « Navré, après toutes ces années, je me laisse encore surprendre par ta répartie cinglante. » Valérian esquissa une risette penaude, puis il s’éclaircit la gorge.

Un silence tomba, au cours duquel leurs regards se perdirent à l’horizon. Le grec se pinça les lèvres, comme si une question le taraudait. « Dis-moi, je me demandais, est-ce que… » merde, il n’avait aucune foutue idée de la manière dont il devait formuler cette question. « Est-ce que... est-ce que tout va bien ? Est-ce que tu as besoin de… euh, quelque chose, peut-être ? »

J'ai une mémoire sélective faut croire, je garde en tête que des trucs qui m'sont utiles puis je redécouvre vos conneries après, avec la surprise de l'enfant qui vient d'naitre, que j'ajoute avec un sourire moqueur : Même après tout ce temps, je reste étonnée qu'vous soyez tous aussi furieusement stupides, et j'fais partie du lot bizarrement, même si on a pas envie d'l'assumer, c'est plutôt factuel. Je suis pas la dernière pour m'lancer dans des projets trop grands pour moi, quoi qu'il en soit, ça fait sans doute partie d'notre charme quand on y pense : Ah parce que tu veux savoir pour les baises d'Anton mais pas pour celles de Cesare ? Bizarre, que j'lui souffle avec un air taquin : T'aurais pas un petit crush sur Anton ? Je sens que depuis que tu l'as embrassé, il se passe un truc entre vous, à tous les coups.

C'toujours marrant en plus d'emmerder Valérian sur sa prétendue homosexualité, notamment avec Anton. S'il croit que j'ai oublié c'petit moment lors de cette soirée à la cage, il s'plante totalement. Et j'crois qu'une part d'moi est contente d'pouvoir rire bêtement de trucs anodins, c'comme si je retrouvais un ami qu'j'ai perdu ou qu'j'ai pas vu y'a longtemps, tout bêtement : Ouais, on est comme de la moisissure : même quand on pense s'être débarrassé d'nous, on revient toujours et plus chiants qu'avant, je hausse les épaules, c'est quand même une image qui nous ressemble bien, pour nous autre. Aussi peu flatteur qu'ça soit en tout cas, c'est l'idée qui en ressort. J'soupire et... L'silence qui passe, suivi par les mots d'Val, m'fait froncer les sourcils.

Hein ? J'suis pas bien sûre de comprendre. La gêne d'mon ami vient m'faire prendre un peu de recul. Et voir qu'il essaie. Oh, j'vais pas l'envoyer s'faire voir pour si peu. Je crois que oui, ça va, même si c'est pas le cas tous les jours. Y'a des fois où c'est un peu compliqué mais la majorité du temps, j'ai l'impression que ça va le faire, j'suis optimiste, j'ai un sourire de circonstances : sincère. Et toi ? que j'ajoute, curieuse. Consciente qu'il est également dépassé par les évènements. Il y aurait peut-être quelque chose en effet, que je souffle soudainement : Le père du bébé... C'est un gars rencontré à Kitsap, il fait partie des Remnants. Et il veut faire partie du... Du truc quoi, en gros. Tu penses qu'on pourrait le ramener ici, parfois ?