Il fronça les sourcils, l'observant avec intensité, mais n'ajouta rien sur Clochette, percevant sans mal la rage bouillonnante de sa fille à ce sujet. Pour autant, il ne lâcha pas l'affaire au sujet des menottes et de ses marques et Johanna finit, du bout des lèvres, par avouer. Le nom d'Anton tomba aussi.

Richie se redressa légèrement, sans la quitter des yeux, sentant d'un seul coup son coeur tambouriner dans sa poitrine. D'une grande inspiration par les narines, il parvint, à grand, grand, mal, à rester assis, à ne pas sauter sur ses jambes pour trouver cet Anton et le faire payer. À relativiser. À réfléchir. Aux raisons. Ne serait-il pas du genre à agir de la même si quelqu'un comptait commettre un acte stupide et dangereux ? C'était extrême, comme attitude. Et sa première pensée fut de simplement aller agir de la même manière avec ce grand connard pour lui faire payer d'avoir touché à sa fille.

À la place, il garda le silence, se mordant fort l'intérieur des joues en reprenant sa tâche, passant le linge humide sur le visage, sur les bras de la petite blonde.

Tu allais agir sans réfléchir ? Souffla-t-il après de longs instants de parfait silence, sa voix calme et douce comparée à la furie qui passait dans ses yeux. Tu penses vraiment que tu aurais eu une chance contre Clochette ?

Ses prunelles passèrent de ses mains, qui passaient sur sa peau, aux yeux clairs de Johanna. Même couleur que les siens.

Tu crois qu'Anton a bien agi en faisant ça ? Ou tu regrettes de pas avoir été au bout de tes actes ?