Je me laisse aller à poser une tête sur l’épaule de William, lui faisant la place qu’il demandait sur le lit. Cette proximité est étrange, mais elle me fait du bien : « Je vais avoir besoin d’aide dans les semaines qui arrive, alors je suis heureuse de pouvoir compter sur toi. » Je passe une main sur William jusqu’à me blottir contre lui… Lâchant un léger rire un peu étouffé : « Je m’étais parfois laisser aller à nous imaginer ensemble dans un lit, mais les circonstances étaient plus plaisantes et j’avais encore mes deux jambes. »

Drôle de façon de lui déclarer des sentiments qui trainent depuis des mois maintenant, mais au moins ça à le mérite d’être honnête et simple à comprendre, William ne pourrait pas faire celui qui ne sait pas… Après, quant à connaitre la réaction qu’il aura face à une telle déclaration. Je l’ignore… Mais j’ai hâte et j’espère que sa réponse sera positive…

S’asseyant à ses côtés, surpris qu’elle se laisse aller ainsi , il passa un bras dans son dos, pressant son épaule en geste de réconfort. « Je serai là. Je ne te laisserai pas tomber. Et puis… Ça ne lui déplaisait pas, de diriger en son absence. « L’aérodrome serait parfait pour ton retour, tout sera réparé et en état, et les pilotes prêts à continuer tout ce qu’on a entrepris grâce à toi. »

Il lui adressa un regard surpris alors qu’elle se rapprochait de lui, ne rompant pas le contact pour autant, tout autant que lorsqu’elle prit la parole. Il ne s’attendait pas vraiment à ça, pas du tout s’il devait être honnête – il n’avait pas fait exception avec Adrienne, cherchant à la charmer comme les autres femmes, pourtant. Mais sa volonté de rejoindre l’aérodrome et de faire ses preuves, leurs positions respectives aussi et son sérieux dès qu’il s’agissait d’aviation avait probablement surpassé tout cela. Il aurait peut-être dû être moins subtil avec une femme comme elle, qui allait droit au but – comme elle le faisait à l’instant.

Lui souriant d’un air taquin, il posa ses yeux sur elle, avant de rétorquer avec humour. « C’est toi qui parles ou les anti-douleurs ? » Parce que malgré son léger rire, elle semblait très – trop – sérieuse. « Ça aurait pu arriver, tu sais ? » Ça pourrait toujours. Tout dépendait de ce qu’elle attendait de lui. Mais elle était comme lui : l’aviation passait avant tout dans sa vie et… Il ne la voyait pas vraiment s’engager avec quelqu’un. Indépendamment du fait que ça ne soit pas son genre à lui. « Et que tu aies une jambe en moins n’y change rien. » Parce que derrière sa confession, la formulation impliquait qu’elle en doutait, il en était à peu près certain. Et il ne comptait pas faire l’autruche concernant cet état de fait. « La femme que j’ai appris à connaître ne laisserait pas ça l’arrêter. »