Aaron hoche doucement la tête à propos d'Ulysse. Il se promet d'apprendre à le connaitre s'ils s'en sortent. Pour pouvoir compter sur ses coéquipiers, il faut qu'ils apprennent à se connaitre les uns les autres. La confiance passera par là avant tout. Pour cela, il faut qu'ils arrivent à partir d'ici, à retrouver les leurs et c'est un combat de tous les instants. Entre la faim, le froid, l'isolement, ils ne sont pas au bout de leurs épreuves.

Quand ils évoquent les Remnants et le paiement en échange de soins, Alex se montre rassurante vis à vis de Connor. L'Expendable n'en doute pas mais il ne veut pas que ça se fasse au détriment des autres. Il pourra vivre ainsi, ce n'est pas une question de vie ou de mort. Il tente d'ailleurs de faire rouler son épaule pour atténuer la douleur mais une grimace soulève ses traits. Non, ça reste vraiment douloureux pour le moment.
« On verra ça » affirme-t-il alors.

« Cesse de te tourmenter » Aaron attrape doucement le menton d'Alex pour qu'elle relève les yeux vers lui. « On ne peut rien changer » insiste-t-il. « Et tu t'en es très bien sortie. » Il n'en démord pas et continuera de le lui marteler jusqu'à ce que ça soit bien ancré dans sa petite tête. « Tu es une très bonne leadeuse. Je vais te le dire jusqu'à ce que tu y crois vraiment ! » Un sourire soulève ses lèvres tandis qu'il reprend la dégustation de son assiette. Enfin, qu'il vient plutôt lécher le plat de manière assez sauvage. Hors de question d'en gaspiller la moindre miette. Et puis, honnêtement, personne ne les voit ici !

Un rire le secoue. « Des sacrés mercenaires, oui » affirme-t-il. Ils font une sacrée équipe, bien loin de celle qu'on pourrait attendre. Ils n'ont pas tous de gros muscles, mais c'est surement leur diversité qui fait leur force. Ils sont habiles, ingénieux, débrouillards et ça compense largement le manque de muscles. « Allez, bonne nuit Alex » affirme-t-il avant de se laisser glisser sur le côté et de se coucher à côté du feu.

Profondément endormi, Aaron reste tout d'abord insensible à l'agitation qui règne non loin, mais un cri le sort de ses rêveries. Il se redresse et cherche sa coéquipière. Quand il ne la voit plus, il comprend qu'il se passe quelque chose. A tâtons, il se rapproche de l'endroit d'où des voix lui parviennent. Il repère assez rapidement Alex, violentée par un homme. L'ancien surveillant pénitencier pince ses lèvres. Bordel. Il essaye de se rapprocher mais se raidit et grimace quand des brindilles craquent sous ses pas. Nul doute, l'inconnu l'a entendu. Aaron entend alors l'avertissement. Il rassemble un peu de sable et de graviers et s'en met dans les poches. Il sort alors de sa cachette et s'avance les mains levées. « Arrêtez, je ne suis pas armé » lance-t-il alors. « Qu'est-ce que vous nous voulez ? Nous n'avons absolument rien » S'il comptait les dépouiller de leurs possessions, l'homme va se fourrer le doigt dans l’œil.

Spoiler:

Si Aaron avait réussi a me toucher en me disant que je m’en sortais bien, j’ai le sentiment d’etre largement en train de le faire mentir en cet instant. Déjà, le fait que je me sois faite attrapée plus facilement qu’une promo en bout de gondole, ensuite, le fait que je n’arrive pas a gérer la situation.

Déjà, le mordre n’était pas une glorieuse idée vue l’envie de vomir que la couche de crasse sur sa main m’a donnée, mais, surtout, je me retrouve sonnée au sol auprès un bon passage a tabac dont je me serais passé avec une arme pointée sur moi. Bien joué…

Aaron a au moins été réveillé par le barouf mais je ne sais pas si c’est une bonne chose au final car il est repéré avant d’avoir pu faire quoi que ce soit. Forcément, pas ma faute, il est bloqué. L’homme qui me menace m’a l’air passablement instable et je suis incapable d’être sure que son arme est chargée. Il est nerveux et ca se voit. Aaron essaye de jouer l’apaisement.

« Chuuuut parlez moins fort… Ils vont vous entendre… »

Je plonge mon regard dans celui d’Aaron, du moins, je le fais de l’œil qui veut bien s’ouvrir, ma paupière a déjà trop enflée d’un coté avec les coups. Muettement j’essaye de lui faire comprendre que ce type est fou d’un discret signe des yeux.

« Je ne veux rien… je vous sauve… s’ils vous trouvent… ils vous feront des horreur…  je suis un gentil moi…»

En attendant, il fait de grand geste entre moi et Aaron, je crains à tout moment qu’un coup ne parte. Je parle le moins fort possible pour essayer d’attirer son attention vers moi, alors que je suis toujours au sol.

« On vous croit… n’est ce pas, chéri ?... et… je suis désolée… j’ai eu peur… je ne voulais pas vous mordre alors que vous nous sauvez… »

Je vois qu’il hésite, me scrutant de son œil luisant d’une folie que seuls ceux qui ont vu trop d’horreur, on vécut trop de choses, peuvent avoir. Avant qu’il ne se décide, un bruit dehors le fait sursauter et me glace : et s’il y avait vraiment une autre menace ?

Aaron reste de marbre devant l'individu qui s'en est pris à Alex. Les coups que la jeune Expendable s'est reçu le font pourtant grincer des dents. Le visage de son amie est marquée et il craint qu'elle n'ait d'autres hématomes, cachés. « Bien sûre qu'on vous croit » renchérit-il. Le barbu est prudent, il préfère jouer le jeu mais lance de petits regards inquiets à la jeune femme.

Lorsqu'un bruit se fait entendre un peu plus loin, Aaron dresse l'oreille. « Des rôdeurs » affirme-t-il. L'ancien surveillant pénitencier entend leur râle à travers la forêt. « Ils sont plusieurs, 4 ou 5 je dirais. » Et ils se rapprochent. Il ne les voit pas encore, mais visiblement, ils ont fait suffisamment de bruit pour les attirer vers eux. Dans un geste prudent, il se tourne vers l'homme-fou. Comment va-t-il réagir ? « Est-ce que c'est d'eux que vous vouliez nous protéger ? » demande-t-il, toujours prudent. « Des morts ? » Ou de quelqu'un d'autre ? Et est-ce vrai ou un délire ? L'inconnu ne semble pas avoir toute sa tête.

Il lève une main doucement dans la direction de l'home pour lui montrer qu'il n'est pas menaçant. « Je vais sortir mon couteau pour les éliminer, ok ? » Tout en faisant, il sort son arme blanche de sa ceinture, toujours avec des gestes calmes et maitrisés. « Et dès qu'ils ne seront plus une menace, nous pourrons discuter, c'est compris ? » Il adresse un signe de tête à l'intention d'Alex. « Vous devriez la libérer, on ne sera pas trop de trois pour les éliminer. » C'est une tentative pour qu'il s'éloigne de la jeune femme. Si les morts sont effectivement une menace aux yeux du barbu, l'homme devant lui en est une encore plus grande. Il serait rassuré qu'Alex puisse mettre le plus de distance possible entre eux. D'ici quelques minutes, les morts seront là et il espère que l'homme prendra la bonne décision.