Le cul bordé de nouilles hein ? Ouais, si ça se trouve c'est juste un gros mytho qui essaie simplement de rouler des mécaniques en m'annonçant qu'il était dans un endroit super dangereux alors qu'en fait il y a jamais mis les pieds. Enfin, si ça peut lui faire plaisir. Moi pour m'impressionner, il lui en faudra bien plus. Je me fiche pas mal, dans le fond, de ce qu'il a pu faire ou non. Tant qu'il tente pas de trop s'approcher de chez moi, ça me va.

Alors je l'escorte jusqu'à un endroit où je chasse de temps en temps. C'est pas vraiment là que je viens le plus souvent alors au moins j'aurai l'assurance qu'il ne risquera pas de me piquer mes proies. Sans lui proposer de monter sur mon cheval – ça va pas la tête ? – je continue d'avancer à ses côtés en le gardant à l’œil malgré tout. D'ailleurs, ça me surprend de voir Sleipnyr aussi calme. C'est sûr qu'à force il a l'habitude et qu'en plus il garde même son sang froid quand on est proches de rôdeurs, mais quand même. Là, il est particulièrement détendu. Est-ce qu'il lui ferait... confiance ? Wow, ça ce serait quand même surprenant.

Quoi qu'il en soit, on finit par arriver au bosquet dont je parlais. Il est pas gigantesque et n'existe certainement pas depuis des dizaines d'années, mais c'est suffisant pour y trouver du gibier. Et c'est pour ça qu'on est là après tout. Hochant lentement la tête lorsqu'il me fait le rapide descriptif de ce dont il aurait besoin, je fais ralentir mon cheval et prends à nouveau mon arc en main. Je flatte rapidement l'encolure de l'animal avant d'en descendre, claquant de la langue trois fois comme je le lui ai appris. Le voilà qui s'éloigne légèrement, prêt à revenir si je devais le siffler.

Biches et cerfs, oui. Quelques daims, parfois. Et puis des écureuils, un peu comme partout. Parfois quelques volatiles aussi, mais ça faut déjà être un peu plus chanceux. Ces saloperies de bêtes à plumes sont du genre à ne pas trop se laisser chasser facilement. Récupérant une flèche dans mon carquois, j'incite le brun à se baisser et à se faire discret tout en me suivant, essayant de repérer de potentielles traces d'un passage récent de gibier dans le coin. En général je viens ici pour les plus grosses prises. Mais c'est jamais une science exacte, que je lui réponds à voix basse. On s'enfonce peu à peu dans le bosquet, essayant de se faire le plus discret possible, et mon regard parcourt le sol à la recherche de traces quelconques.

Est-ce que tu vois des empruntes de pas ? Ou des excréments ? La moindre touffe de poil prise dans les branchages peut nous être utile.