J'te cherchais. Qu'elle annonce au bleu qu'Anton à récupéré dans la mêlée, tirant sur sa cigarette alors que Samhain profite de la balade nocturne pour courir sur la plage. Exhalant la nicotine avant de venir se laisser tomber aux côtés de l'asiatique face à la mer, avisant l'immensité avec un semblant de sourire, presque nostalgique.

Difficile de s'dire qu'il y à encore quelques heures, on était en plein chaos. En tout cas, c'est bien son ressenti. Le fracas des fusillades, le souffle d'une explosion, l'agonie de certains continuent de résonner dans sa mémoire, sans que la mer placide ne parvienne à l'apaiser. Ca viendrait, comme à chaque fois. Mais l'alcool qu'elle ingurgite en une gorgée y aidera sans doute un peu plus vite. Tendant la cuvée artisanal à Orion, avant de s'installer plus confortablement à même le sable, retirant enfin sa veste d'aviateur qu'elle vient poser sur ses genoux pour se protéger des embruns glacés de la nuit.

Anton t'as ramené, alors ? souffle la brune en ramenant ses yeux bruns vers le nouveau venu, revenant tirer sur sa cigarette. J'ai cru comprendre que tu connaissais plutôt bien Joe, entre deux discussions. Histoire de lancer le sujet doucement, mais sûrement. On à passé un moment ensemble, avant qu'le motel tombe. précise t-elle néanmoins pour la forme, avisant ses réponses en silence.

Prendre l'air lui faisait du bien, ça lui permettait aussi de faire le point. Ce grand point sur lui-même, sur cette putain de journée qui semble ne pas se terminer. Il revoit encore ses mouvements quand il enfonce son couteau dans le crâne du soldat. Il en a encore la nausée, envie de dégueuler tout ce qu'il peut, comme si faire ça aller décharger son mal-être. Il n'a jamais fait ça avant. Il a été plongé dans un enfer où il se sentait tout bonnement impuissant, réduit à suivre le mouvement avec en tête l'idée d'essayer de protéger Johanna. Et il avait échoué à cela. Il se sentait encore plus mal, la sensation de ne pas mériter l'importance qu'elle peut lui donner. Il avait vraiment été nul à chier aujourd'hui. Un peu comme d'habitude...

Broyant donc du noir sur la plage, il sent l'alcool déjà bu avec Anton noyer peu à peu son cerveau. Il se sent sale aussi, il n'a pas encore été nettoyer vraiment les résidus de sang qu'il peut avoir encore collé à la peau. Il ne sait même pas si la morsure que lui a infligé la petite blonde est sale aussi. Mais par moment ça le lance. Il tente de ne pas y faire attention. Orion soupire faiblement, observant la mer s'étalant devant lui, mettant à porté de main ses abysses que seule la lune éclaire de son faisceau blanc. Mais Orion sursaute en entendant une voix féminine qu'il ne connaît pas mais qui l'interpelle. Le son est suivit par un autre, une vision : un chien qui court dans le sable. Grand bien lui fasse. Il aime bien les animaux. Mais en avoir un alors qu'on est pas vraiment sûr d'où dormir la nuit venue est trop compliqué à son goût.

Le gamin se retourne, découvre une silhouette qui approche de lui, puis un visage. Il esquisse un maigre sourire. On le cherchait, et on l'a trouvé. N'est-ce pas là une sacrée chance !? Puis les mots se suivent. En effet, c'est un sacré fossé. Il hoche la tête, comprenant parfaitement ce qu'elle voulait dire par là. Ici c'est... C'est un autre monde. Un monde calme, presque serein, ce côté détente est sûrement dû à la mer. "Ouais." Prononce le jeune homme pour ne pas se montrer impoli. Après tout il est juste un invité ici. Il doit bien se tenir, bien se comporter.

Voyant la femme s'installer non loin de lui, sentant l'odeur de la nicotine, il grimace un peu, fumer ne l'a jamais tenté. "Oui. Il a dit que j'avais besoin de m'endurcir." Ce n'est pas faux, à côté de tous il doit faire marshmallow. Un pauvre type, grand, paumé, un regard encore plein de cette innocence qu'on ne retrouve plus beaucoup désormais. Il doit leur renvoyer une image peu glorieuse, un genre d'idiot sorti de sa grotte. C'est un peu ça aussi. A quelques détails près. Il inspire, essayant de ne pas être trop dégoûté par l'odeur de tabac. La conversation revient à Johanna. A croire que tout le monde la connaît, que bon nombre l'on connu au motel. Il se sent encore plus mal, encore plus stupide aussi. Il a essayé de ne pas trop y penser, mais sans cesse on le ramène à elle. Puis tout le monde lui rappelle le motel, il sait seulement qu'il a brûlé, qu'elle a été brûlé, que ce qu'elle a subit n'a pas arrangé son état psychique. Mais au motel... Elle se vendait. Sans le dire ça le dérange. Ca le met en colère. ESt-ce qu'on peut voir la blonde autrement que sous sa version du motel ?! "Oui c'est ça." Il se tait, marque une pause, inspire, encore une fois. "Je la connais pas encore très bien, enfin... Pas comme vous." Finit-il par souffler doucement en baissant la tête, se sentant une fois de plus comme mis de côté.

De s'endurcir, carrément ? La remarque lui arrache un rire, secouant doucement la tête à cette idée. T'as survécu sept ans, et t'es revenu d'un assaut contre New Eden sans être mort. C'est quand même la preuve que t'es pas si mauvais que ça en survie, tu crois pas ? lui concède sans hésiter la brune, venant à nouveau tirer sur sa clope.

Au pire, t'as juste besoin d'un petit calibrage. Et ça s'apprends. Mais sans doute Anton était-il moins diplomate qu'elle pour ce genre de propos, elle n'aurait su dire. Il n'avait jamais été du genre à prendre des pincettes. Si t'as besoin d'un coup d'main pour maîtriser les explosifs, viens me voir. On verra ce que je peux te filer de sympa. Propose t-elle néanmoins pour la forme.

L'avisant en silence alors qu'il assure ne pas la connaître aussi bien qu'eux tous, haussant les épaules à cette idée.

Pourquoi ? s'enquit la brune en venant capter son regard, écrasant son mégot à même le sol avant de revenir boire une gorgée. Les gens ont apprend à les connaître beaucoup plus vite maintenant qu'à une époque. Apte à la survie, psychopathe, pirate, connard. Les termes allaient et venaient, et donnaient rapidement une idée de si on souhaitait ou non continuer un morceau de route avec eux. Tu m'racontes comment tu l'as rencontré du coup ? qu'elle s'intrigue néanmoins, reprenant pour la forme. Si tu traînes avec, c'est forcément qu'vous êtes un peu plus que des voisins d'pallier, nan ? Ou alors, son instinct de survie était inexistant, allez savoir.

Survécu sept ans... Le nombre d'années le surprend, le choque presque. Il n'a pas eu l'impression que ce soit si long. Peut-être parce que les jours ne se ressemblent pas, peut-être parce qu'il a été pendant un long moment dans un lieu en sécurité avant que ça ne se gâte et pourrisse. Il n'en sait rien. Il a simplement conscience que cela fera bientôt un an qu'il survit quasiment seul, qu'il a laissé sa mère en cloque d'un connard pour prendre son envol. Enfin... A quelques détails près. Il la regarde simplement, restant à observer la mer devant eux, écouter ses caresses sur le sable, un rythme lent, régulier, apaisant. Il préfère aussi ne pas forcément répondre, se disant qu'Anton a sûrement raison, il n'est pas très doué, il est bien trop sur les émotions. Mais pas quand on le pousse à bout, enfin si, mais disons que lorsqu'il atteint ses derniers retranchements il n'est pas aussi faible qu'il ne l'a été dans cette journée de merde.

Il regarde une nouvelle fois la brune et esquisse un nouveau petit sourire en coin. Un calibrage, ouais c'est pas mal ça comme formulation. ca lui plaît bien. "Des explosifs ? Genre de la dynamite ?" Demande Orion avec une pointe d'innocence. Il n'en avait jamais utilisé avant aujourd'hui. Et grâce aux films de guerre qu'il a pu voir il y quelques années, ça a au moins pu lui permettre de se mettre à couvert et de compter jusqu'à trois environ. Mais au delà de cela, il n'en a jamais manipulé ou créée.

Puis, le sujet change à nouveau, allant vers lui, Johanna, le motel. Il n'aime vraiment pas y penser. Mais il a cette sensation que lui, tout ça lui paraît être un autre monde. Il essaye toujours de ne pas s'y attarder. Mais les propos de la femme ne sonnent pas faux non plus. Elle marque un point. Enfin presque. Orion la regarde un long moment sans rien dire, puis, inspire à fond. "Parce que j'en apprend encore sur elle." Murmure le brun tout simplement avant de passer une main dans sa tignasse brune et lever le nez vers le ciel ombragé de la nuit. "Par hasard y'a bientôt un an. J'étais vers Providence, je faisais une pause, on s'est croisé là. Puis je l'ai revue par hasard après grâce à Isha qui m'a ramené dans leur bande." C'était simple, rapide, expéditif. Il n'y avait pas grand chose à ajouter sur leur rencontre. Puis avec le temps il l'avait revu, avait finit par faire un bout de chemin avec elle, rencontrer sa soeur, leur refuge... "Johanna... Avant, elle était comment ? Pas que je veuille la rendre comme avant hein ! J'suis juste... Curieux." S'empresse t-il de dire en plus, comme pour expliquer sa curiosité. S'il peut en savoir plus par d'autres, peut-être qu'en rentrant au refuge il pourra l'aider encore mieux, du moins, essayer de prendre en charge Johanna et sa maladie. Orion devait être l'un des seul à ne pas la voir comme une folle mais comme une jeune femme atteinte d'une maladie mentale. Et pour lui ca changeait tout. "Tu faisais quoi avant, dans la vie ?" Interroge à son tour le cadet en observant la brune.

Dynamite, molotov, grenades, poudre... Je touche à tout. Et elle n'a pas peur de le dire. Sans doute un peu trop pyromane pour certains, mais c'est du détail à ses yeux. Laissant néanmoins Orion évoquer son point de vue sur la question avant de reprendre. On en apprend tous les jours sur les gens. Parce qu'ils étaient destinés à s'adapter, encore et encore à chaque nouvelle connerie qui leur tombait sur la gueule, finalement.

Ecoutant cette rencontre vers Providence, hochant la tête pour faire signe qu'elle était toute ouïe, avant d'aviser sa nouvelle question. Comment était-elle avant ? La remarque lui fait froncer les sourcils, quoi qu'il précise être seulement curieux.

Je dirai ... Qu'elle est plus mature maintenant. Parce qu'on lui à imposé de vivre des épreuves difficiles, et qu'elle à su s'en sortir avec brio, alors qu'elle n'avait pas de compétences spécifiques dans le domaine. De par sa jeunesse, principalement. Sans doute qu'à une époque, elle était plus souriante au motel. Mais comme elles toute, finalement.

Elle avait toujours un mot gentil. C'était une des seules qui ne voyait pas Samhain comme un gros chien agressif, maintenant que j'y pense. Et l'idée lui arrache un rire, avant de reprendre à la suite.

J'étais maître chien. J'ai continué dans cette voie là, avec Samhain. Dresser des chiens d'attaques est toujours un plus. Et toi alors ?

Orion devait lui semblait bien innocent, peut-être stupide, mais il était sincèrement impressionné par ce qu'elle pouvait faire et envoyer. Il la regardait en arrondissant un peu ses yeux, une lueur de candeur passant dans son regard. Il sourit légèrement, véritablement intéressé par ses prouesses techniques. "Wow ! J'ai bien envie d'en savoir plus." Annonce le jeune homme de but en blanc, sans passer par quatre chemins, à quoi bon désormais. Bon nombre de gens parlaient ainsi maintenant, au moins l'humain devient plus franc, il arrête quasiment de tourner autour de pot et de faire croire à l'autre une possibilité alors qu'il va se prendre un revers de manche bien comme il faut. Il observe la femme à ses côtés et inspire l'air marin en la détaillant simplement.

La conversation se poursuivant, il reparle de sa rencontre à Providence avec la petite blonde. Ce souvenir lui paraît à la fois lointain et proche. Cela fera sûrement presque un an qu'il l'a rencontré. Bien des choses ont changé, ont évolué, dont leur relation qu'il ne saurait qualifier réellement. Il ne sait plus trop agir avec elle, il est partit, elle doit lui en vouloir, mais il avait besoin de s'éloigner un peu, d'apprendre.

Tout en écoutant attentivement les mots d'Axelle, il tente de s'imaginer une Johanna plus souriante, plus sympathique, moins sur la défensive, moins en proie à ses voix, à la maladie. Il soupire faiblement et baisse la tête légèrement, puis sourit aux mots de la femme ses côtés. Doucement, l'asiatique glisse ses doigts tatoués dans le sable frais de la nuit d'automne. "Aujourd'hui elle ne sourit plus, ou à peine. Elle a peur, elle pense que tout est sombre ou blanc, il n'y a pas de demie-mesure." Le ton de sa voix était tendre sans qu'il ne s'en aperçoit. Son regard tout aussi doux. Il continue d'écouter attentivement la brune et sourit un peu.

Maître chien, ça devait être sympa comme boulot. Mais même s'il aime les animaux et que ces derniers le lui rendent bien, il ne se serait pas vu faire carrière dans ce domaine. Alors, quand la brune lui retourne sa question, il esquisse un faible sourire. "J'aime bien les chiens. Mais j'ai jamais travaillé dans le domaine animalier." Commence Orion. "J'étais en alternance, j'étais étudiant hygiéniste dentaire. C'est resté, je troque des produits d'hygiènes dentaires et pour le corps avec les autres contre un abri, des provisions... Ca m'arrive de regarder l'état dentaire de certains aussi." Au :oins sur ça, il pouvait se rendre un temps soit peu utile, car pour lui, durant les dernières heures il avait eu la sensation de n'être qu'un putain de bon à rien.

Un rire bref s'échappe de ses lèvres à sa remarque, haussant les épaules. Ouais, si tu veux. T'as des bases dans l'domaine, ou tu débarques ? Qu'elle s'enquit concernant les explosifs, avant de l'aviser en silence non sans cacher un sourire à sa manière de parler de Joe.

Tu sais... On à pas eu la vie super simple, ces derniers temps avec le motel. Elle ne rentre pas dans les détails, mais sait pertinemment qu'elles ont toute sombré d'une manière ou d'une autre, après que les roquettes ne se soient abattus sur leur lieu de vie. Et si elle se devinait sans trop de mal résiliente, il n'empêchait. Sa consommation d'alcool, de cigarette avaient augmenté d'un cran, et elle n'avait aucun problème à reconnaître que ça tombait pile avec la mort d'Oxana.

C'est perturbant, mais c'est une réaction normale à ce qu'on à vécu. Malheureusement. Et à son ancien métier, elle ne peut s'empêcher de lui offrir une oeillade intéressée. Putain ça c'est utile. Elle avait beau avoir une hygiène dentaire qui tenait à peu près la route si l'on enlevait alcool et nicotine, mais il n'empêchait. J'suis pas fermée à t'échanger une consultation contre... C'que tu veux. Molotov, clope, tout ce qui peut t'paraître utile. Mais quitte à avoir accès rapidement à ce confort, elle n'allait pas cracher dessus ouais.