Ca devait être trop bien ... Souffle la petite brune avec un sourire rêveur. Londres, Paris, Rome. Barcelone, Madrid, le soleil de l'Andalousie. Tu crois... Que ça se passe mieux, chez eux ? Mieux qu'ici, quoi ? C'est vrai, et si il n'y avait eu que l'Amérique de touchée, après tout ? Et qu'on avait décidé qu'il s'agissait d'une zone morte, ou quelque chose du genre ? Ne pouvant que confirmer la vision des choses de son père, concernant Maxine.

Je l'aime beaucoup, ouais. Et ... J'crois que toi aussi, non ?

Qu'elle s'enquit avec la franchise propre à son âge, avisant les yeux noirs de son père pour y déceler son avis sur la question. Ne pouvant s'empêcher de sourire timidement au compliment que lui fait son père, haussant les épaules. J'ai pas tant de mérites, Rob et Max ont été super présent pour m'apprendre tout ça... Bien plus que présents, même.

J'voulais absolument toucher Le radeau de la méduse. Se souvient la brune avec un sourire amusé. Y'avait tellement de détails, maman arrêtait pas de vanter les mérites de la technique... Mais bon, j'ai pas trop trop eu l'droit. Au moins, sa mère avait réussi à ne pas appeler la sécurité quoi. Et si Yuan évoque son fils, et la mère de ce dernier, quelque chose lui souffle de ne pas insister sur la question. Baissant brièvement le regard, comme si un fossé invisible venait de se creuser entre elle à et lui à l'évocation de cet enfant qui avait grandi à ses côtés, se contentant d'hocher brièvement la tête avant de récupérer volontiers un moyen de changer de sujet.

Hm oui, pas mal en vrai ! Annonce t-elle sans honte. Des BD, des livres sur la culture native pour Nash, d'autres pour Max... Moi, j'prendrai ce qui vient. Mais j'aimerai bien Robinson Crusoë. Finit-elle par se décider après un instant de réflexion.

Il à bien survécu super longtemps sur une île, doit y'avoir des astuces à récupérer, tu crois pas ? Et toi, tu cherche des livres en particulier aussi ?

Il a un hochement de tête, non sans laisser filer une grimace songeuse. « Je ne te cacherais pas que c’était vraiment bien. Et je regrette que tu ne puisses pas vivre tout ça. » La chute de leur société a forcément redistribué les cartes et il est bien conscient qu’il y a beaucoup de choses que Sasha ne pourra malheureusement pas vivre. Pour autant, elle a l’air si plein d’entrain, de vie, qu’il ne peut pas s’empêcher de penser à Tao. Il lui aurait surement beaucoup ressemblé. En tout cas, il a envie de le croire. Cette curiosité, ce regard brillant à chaque nouvelle découverte. Ca lui serre le cœur et il a un peu de mal à revenir au présent. « Mmmmh ? Difficile à dire. Le port d’armes furieusement récrié dans ce pays a eu du bon finalement. Mais d’un autre côté, entre les châteaux-forts et autres constructions faites contre les envahisseurs, peut-être que l’Europe a su gérer d’une autre façon, va savoir. » Il est curieux de son côté. Après tout, le vieux continent a survécu à des épidémies mondiales, à la peste, à de nombreux conflits. Alors, tout est possible.

Et il se sent un peu gêné à la question de sa fille. « Je… je l’aime beaucoup oui. » Un peu trop pour son bien visiblement. D’autant qu’il ne sait toujours pas sur quel pied danser avec Maxine et si elle veut de lui dans sa vie. Ca le bouffe un peu plus tous les jours, mais il doit faire avec. Son sourire se fait plus franc et plus assuré au reste. « Ils ont peut-être été présents, mais tu as su retenir les bonnes choses. Et tu es maligne, ça se voit tout de suite. » Forcément, il en est fier, même si lui n’a aucun mérite là-dedans.

Il a un rire quand elle lui annonce quel tableau la jeune femme voulait toucher. « Le radeau de la méduse ? Rien que ça ? Et bien, tu as du goût. Et du culot. » Soufflé le regard pétillant, alors qu’il l’observe avec attention. « J’aurais bien aimé savoir comment cette peinture était au toucher, j’avoue. » Elle a réussi à le rendre curieux, même si l’évocation de Tao le crispe un peu. Il essaie pourtant, de faire la part des choses et de ne pas se laisser envahir par le fantôme de son fils. Mais c’est peut-être plus compliqué qu’il ne l’aurait cru.

Voilà qu’elle dresse une vraie liste de courses, arrachant un nouveau sourire à l’asiatique. « Tu sais quels livres voudrait Maxine ? Et tu l’as déjà lu ? Robinson Crusoé ? » Un classique parait-il, qu’il a lui-même lui il y a des années de ça. Probablement des dizaines. « A dire vrai, je suis un peu comme toi. Je prendrais ce qui me tombe sous la main. J’aimerais bien quelques aventures que je n’ai pas encore lues. » Vu qu’il passe – passait – beaucoup de son temps libre à lire, autant dire que ça risque d’être tout de même un peu plus complexe que prévu. « J’avoue que j’aimerais bien trouver des ouvrages en chinois, ça fait très longtemps que je n’ai rien lu dans ma langue natale. » Et possible que ça lui manque un peu. Ses doigts se promènent déjà sur les premiers rayonnages et il lève un sourcil en sortant le premier livre. « Mais si on peut éviter les plans comptables, j’aime autant. » Soufflé avec une pointe de malice, même s’il repose le livre avec délicatesse dans l’étagère, se figeant tout de même quand il croit entendre le craquement du plancher un peu plus loin.

Ca sert à rien d'regretter de toute manière. Suzie avait longtemps regretté, et elle avait bien vu ou ça l'avait amené... Elle avait fini par se laisser tomber, et les pillards avaient eu raison d'elle. Peinant à se remémoriser le visage de son ancienne meilleure amie, chassant les souvenirs pour se concentrer sur son père, écoutant plutôt son avis sur la question. T'imagines, peut-être qu'en Angleterre, ils sont tous devenus des chevaliers ? Elle se souvient un peu de la légende du Roi Arthur, assez pour se souvenir que ça avait une certaine classe dans son esprit.

Et à son affection pour Maxine ? Elle ne peut s'empêcher de sourire, avec un éclat de malice au fond de ses yeux noirs. Tu l'aimes beaucoup, ou tout court ? Ne voyant pas le mal à chercher à en savoir plus, au vu de la situation entre eux deux après tout. Oh, je pense que tant que ça se lit, elle prends ! On s'occupe comme on peut à Junk Town, et si j'lui ramène encore une BD j'pense qu'elle va m'ampouler sévère. En tout bien tout honneur hein. Ampouler ou allumer ? Pff, sans importance.

Ouais, quand j'étais petite. J'avais appelé mon hamster Vendredi, mais maman m'a dit qu'il était parti peu de temps après que j'l'ai acheté. Je crois qu'elle à marché dessus sans faire exprès en vrai. Ouais, avec le recul, ça aurait expliqué la trace semi effacée sur son tapis de chambre, maintenant qu'elle y pensais. Il me faisait de la peine dans sa cage, j'voulais qu'il ait de l'espace ! Qu'elle se défend un peu tout de même, fronçant les sourcils à sa remarque. Tu parles chinois couramment ? Ca lui paraissait inconcevable tiens. Bon, vu le prénom et le physique, ça se tenait, bien sûr. Mais si il y avait bien une langue au monde qui lui paraissait impossible à apprendre après le klingon, c'était bien celle là tiens.

Tu crois... Que tu pourrai m'apprendre ? Un peu ? Qu'elle demande tout de même, poussée par cette curiosité naturelle qui l'anime sitôt qu'il s'agit de son père. Esquissant un rire à cette remarque sur les plans comptables, fouinant à son tour dans les ouvrages à disposition, ignorant le moindre bruit de plancher de son côté.

Hé regarde ! Y'a toute une collection de bouquins policiers ici !

Il lui lance un regard curieux, laissant filer quelques secondes à la réplique de sa fille. « Tu es bien plus sage et avisée que moi on dirait. » Soufflé d’un ton qui se veut léger mais duquel il ne peut cacher la fierté qu’il peut ressentir en cet instant. Oh, il n’a pas élevée Sasha et il sait qu’il n’aura aucun impact sur sa façon de vivre ou de penser, il est trop tard pour ça. Mais il est tout de même fier de voir que son enfant peut devenir quelqu’un de bien et surtout qui peut vivre dans ce nouveau monde sans difficulté, comme si c’était le sien depuis toujours. « Ce serait amusant de les voir en armure et avec des épées. Mais ce serait particulièrement efficace. » Il a un temps, avant d’ajouter, d’un ton léger. « Tu connais le groupe qui était installé à Nisqually ? Ils ont adopté un mode de vie à l’ancienne, c’était vraiment intéressant de voir comment ils vivaient. » Même s’il aurait du mal à s’y mettre pour sa part.

Autant dire que la question sur Maxine le laisse un peu… mal à l’aise. Il ne parle jamais de ça, avec personne. Alors l’idée d’en parler avec sa propre fille a quelque chose de vraiment improbable. Mais il n’entend aucune méchanceté dans sa façon de le questionner, elle n’essaie pas de le mettre au pied du mur. C’est pour ça qu’il répond, à mi-voix. « Je l’aime tout court. C’est assez… inhabituel pour moi tu sais. » De ressentir ça ou d’en parler. A sa remarque, il arque un sourcil. « Ampouler ? » Peut-être une expression de jeunes qu’il ne connait pas. « On devrait pouvoir trouver quelques livres intéressants qui t’éviteront des problèmes. Et qui t’occuperont. » Surtout ici, c’est tout de même le meilleur endroit pour ça.

Au reste, il bat des cils, à la voir évoquer la mort de son hamster aussi naturellement. Il a un temps d’arrêt. « Je… elle a marché dessus ? Hum. Très bien. » Il devrait probablement dire quelque chose de plus pertinent mais dans l’immédiat, il n’a rien qui lui vienne. « C’est bien de ne pas vouloir laisser un animal dans sa cage. » Là, c’est un peu mieux. Plus ou moins. Et, quand elle parle du chinois, il saute sur l’occasion pour changer de sujet, bien plus simple pour lui. « Et bien, j’ai appris à parler anglais quand j’avais 10 ans en réalité. Le chinois est ma langue maternelle. Ta grand-mère n’a jamais vraiment appris à parler anglais et elle est retournée à Pékin il y a des années. Alors oui, je le parle couramment. » Il lui rend un sourire avant de lui lancer un regard curieux. « Tu voudrais apprendre ? Vraiment ? » Voilà qui le touche évidemment, surtout que c’est un aspect de sa vie qu’il ne partage qu’avec Zi. « J’aimerais beaucoup, même si c’est un peu compliqué. » Peut-être même qu’ils pourraient trouver des ouvrages pour lui donner quelques bases ici.

Voilà qui le pousse à fouiner davantage, il tend tout de même l’oreille quand il entend le plancher qui craque et qui ne semble pas déranger outre mesure Sasha. Il plisse des yeux, regardant autour de lui à la recherche d’un possible danger, alors qu’elle continue de parler de son côté, lui arrachant de nouveau un sourire. « Tu aimes les romans policiers ? » Finalement, il lève une main dans sa direction, alors qu’il finit par repérer deux silhouettes décharnées un peu plus loin. « Tu les as vus ? Ils n’ont pas l’air bien vifs. Et tu veux ton premier mot en chinois ? Guàiwùs. C’est comme ça que je les appelle. Des monstres. » Probablement qu’ils devraient s’en défaire pour continuer leur exploration en paix.

J'y suis allée, même ! Fait-elle remarquer avec un sourire quand il évoque le fort. Avec Nash, elle à un ami la-bas. Enfin... Un ami Qu'elle juge bon de préciser avec des guillemets, pour la forme. Ils sont complètement dingue l'un de l'autre, et sont pas super fûtés pour se le faire comprendre, quoi. Mais j'aime bien y aller, c'est cool comme endroit. Même si elle ne s'y était pas attardée. Et à la réponse de son père, elle ne peut s'empêcher de sourire avec amusement. Pourquoi, inhabituel ? Ca, ça la travaille. Il semblait plutôt apte à aimer, de ce qu'elle en voyait. Non ? Mais elle sent bien qu'entre ça, et la sombre mort de Vendredi, elle l'a perdu. Un petit peu, assez pour qu'il évoque avec plaisir cette histoire de langue, lui arrachant un sourire amusé à l'idée.

T'es comme maman. Quand un sujet t'plaît pas, tu passe du coca light. Un truc comme ça, quoi. Hochant la tête avec conviction à sa question. Bah ouais ! T'imagine, en extérieur ? Si on doit s'faire comprendre dans une autre langue c'est tellement plus pratique. Fallait pas croire, elle disait des trucs sensé parfois hein. Parfois. Une fois l'an, un truc du genre. Quand à l'idée que ce soit compliqué ? Elle hausse les épaules. Nan, survivre en extérieur toute seule, c'est compliqué. Subir les sautes d'humeurs de Max c'est compliqué. Piger pourquoi les adultes s'envoient en l'air alors que ça à l'air dangereux et bruyant. Mais apprendre le chinois, c'est juste une question d'temps !

En résumé, quoi.

J'adore ça. Qu'elle concède volontiers à sa question sur les romans policiers. J'essaie de deviner la fin avant, ça m'occupe en vrai. Même si parfois, elle n'en restait pas moins un peu déçue, quoi. Suivant son geste pour aviser les deux silhouettes, fronçant les sourcils alors qu'il donne le premier mot. Guàiwùs. Qu'elle répète avec lenteur, et un accent à couper au couteau plus proche du castillan que de l'anglais. Hm, pas si simple finalement. J'les appelai les muertos, au départ. Pas très sensationnel, certes. Ici, ils nous trouveront pas. Mais on peut s'en occuper si tu veux ? Qu'elle propose, venant par réflexe poser la main sur sa batte de baseball.

Il lui lance un regard curieux quand elle lui dit être allée à Nisqually. « Oh ? Vraiment ? Et tu en as pensé quoi alors ? » Une fois de plus, il a envie de savoir ce qu’elle pense… sur à peu près tout et n’importe quoi. Il se sent avide d’informations, quelles qu’elles soient, la concernant. Ca ne rattrapera pas le temps perdu, il le sait bien, mais au moins, il a l’impression que les choses deviennent concrètes entre eux et qu’il pourrait avoir un petit bout de place dans sa vie. Ce qu’elle voudra bien lui donner en tout cas. Et pour lui qui n’a jamais été du genre à faire des compromis ou à se contenter de quelques miettes d’attention, il réalise à quel point les choses ont pu changer depuis qu’il sait qu’elle est sa fille. Tout a pris une tournure différente, entre Maxine et Sasha, que ça lui donne parfois le vertige. Surtout en si peu de temps.

Au reste, il a un sourire en coin, fixant la brune un instant. « Hum, je vois. Et tu leur as fait remarquer qu’ils n’étaient pas futés ? » Il a une brève hésitation avant de reprendre, tentant de garder un air naturel. « Et toi ? Tu as un ami avec qui tu t’entends aussi bien ? » Evidemment, le retour de boomerang à propos de Maxine était inévitable. Un bref froncement de sourcils avant qu’il ne souffle, à mi-voix. « Parce que ça ne m’était pas arrivé depuis très longtemps. » Depuis Lisa pour être exact. Alors autant dire que c’est un brin difficile à gérer.

Peu importe au fond. Et il a un éclat de rire quand elle continue. « Tu es sûre qu’on dit du coca light ? » Peut-être que c’est une expression de jeunes qui lui échappe totalement. Et, à sa répartie, il a un bref hochement de tête. « En effet, c’est une bonne idée. Mais personne ne parlant chinois, je t’avoue que je ne me suis pas posé la question jusque-là. » Qu’elle ait envie d’apprendre lui fait bien évidemment plaisir, mais le reste le surprend davantage. Et c’est avec un regard nouveau qu’il fixe sa fille, finissant par esquisser un sourire attendri sans même s’en rendre compte. « Tu es bien plus sage que moi. Tu le sais ça ? » Epatante. Elle est tout simplement épatante. Et l’affection qu’il éprouve déjà pour elle ne fait que monter d’un cran.

« Je me suis découvert un faible pour les romans historiques ces derniers temps. » Puisqu’ils sont à parler livres, il peut bien en dire un peu plus sur lui. « Et j’ai relu les Dickens, ce sont mes livres préférés. » Quand il n’est pas en train de lire quelque chose d’utile tout du moins. « Et tu trouves alors ? La fin des romans ? » Un hochement de tête quand elle reprend le nom des monstres. « Pas mal. Un peu hispanique sur les bords par contre. » Un clin avant qu’il ne continue, plus sérieux. « J’aimerais autant, histoire qu’on ne se fasse pas prendre par surprise. » Et il sort son couteau de sa poche, s’approchant sans bruit de l’une des créatures qu’il abat sans difficulté. Oui, vraiment, ils ne sont pas vifs. Et c’est tant mieux.