Je pense que oui, j'ai connu plus confortable mais pire aussi, que je souffle en réponse aux questions d'Indiana. J'imagine que je tombe un peu des nues. Vu tout ce qu'elle considère avant d'établir son campement pour sa part, j'ai l'impression d'être totalement à l'ouest à ne pas penser à la moitié des choses de mon côté. Peut-être que je suis un peu trop... Dans l'instant, sans réfléchir plus avant aux problématiques pourtant importantes qui s'imposent. Ça me fait un truc de réaliser que j'ai pu perdre autant en savoir-faire passé tout ce temps. Clairement, si je devais retourner dehors maintenant, je serais incapable, tout simplement, de survivre.

Et c'est terrifiant. Une vague de froid me saisit l'échine alors que je soupire : Oui, j'ai ce qu'il faut, je pense, et je me pose à côté du tas, commençant à préparer le terrain. Le sol n'est pas humide, le matériel non plus, je vais pouvoir m'en sortir. Avec ce que j'ai. Bon... Il y a plus qu'à essayer, que je soupire de plus belle avant de m'atteler avec ferveur à allumer un feu. Et ça me prend un temps de dingue ! Je ne pensais pas que je ramerais autant ! Putain j'ai l'impression d'avoir vraiment découvert le feu ! Ou mieux, l'eau chaude ! Que je m'exclame au talkie.

Pas de flamme, juste des braises, c'est compliqué à maintenir et c'est léger pour se réchauffer : Je commençais à me geler, que je souffle à Indiana en réponse avant de soupirer. Je sais que je ne suis pas au bout de mes peines avec tout ça mais : Autorisation de profiter de ma réussite ? Que je demande à la cheffe, l'air de dire que j'aimerais une pause. Mes bras crient un peu. J'aimerais chasser des barres de chocolat, tu crois qu'il en existe encore à l'état sauvage ? Que j'ironise alors. Ou des chamallows, je prends aussi... Pour m'en faire griller au-dessus de mes braises.

Elle ne peut s'empêcher de rire à l'exclamation de Casey, secouant doucement la tête. Honnêtement ? Ca m'a fait la même sensation, la première fois que j'ai réussi à faire mon propre feu. J'étais un peu Tom Hanks dans seul au monde. Concède t-elle sans mal, en se remémorant sa propre réaction. Le rire enjoué de Carter en résonnerait presque à ses oreilles, là tout de suite, malgré les années écoulées.

Et à sa demande de pause ? Elle ne peut que hocher la tête, même si Casey ne la voit pas. D'accord, mais pas trop longtemps. Quand à sa demande, elle grimace légèrement. Je te garantis pas un miracle... Après, certaines barres chocolatées sont tellement bourrées en conservateur que je ne serai pas surprise que tu puisse encore les dévorer après sept ans. Mais ça les amenait au sujet suivant, d'ailleurs.

Maintenant tu as du feu, et c'est déjà un bon point. Mais pour l'eau, ou la nourriture, comment tu fais ? Sachant que ça imposait forcément une problématique supplémentaire. Tu ne tiendra pas plus de soixante douze heures sans eau, et tu n'en as pas dans l'immédiat. Comment tu t'arranges pour en trouver ? Qu'elle s'enquit, glissant une mèche brune derrière son oreille, avant qu'un souvenir ne lui vienne à l'esprit.

Quand j'ai démarré au 911, on à eu ce cas la une fois. Un type coincé dans un ascenseur, suite à un seisme. Les secours étaient focalisés sur d'autres urgences comme déblayer des gens bloqués dans des parkings, il à dû trouver des solutions pour rester en vie sans eau plusieurs heures en plein été. Je crois qu'il s'appelait Kenneth. Elle en était sûre, en fait. Un de ses tous premiers appels, ou elle avait dû faire preuve de calme et de persuasion pour qu'il ne cède pas à la panique. Dans ton cas de figure, tu as un avantage non négligeable. Tu n'es pas coincée dans une pièce de deux mètres carrés, tes options sont plus élargies. La vraie question, c'est comment t'assurer que l'eau soit potable.

Kenneth, que je répète en soupirant, en écoutant aussi ce que me dit Indiana. Elle est étrangement bavarde à cet instant. Je profite de ma pause comme je peux, frictionnant mes mains entre elles pour me réchauffer comme je le peux même si ça n'a rien de très simple dans ces circonstances. Je rêve d'un bain chaud je crois, à défaut au moins d'une douche, je ne demande pas plus que ça à dire vrai. Un soupir m'échappe : Il s'en est sorti ? ce Kenneth. Ou elle n'en sait rien ? Bon, qu'importe au final puisque ça me concerne, moi, et pas un illustre inconnu que je ne rencontrerais jamais.

Alors, comment trouver de l'eau ? Je regarde autour de moi avant de me figer un instant, réfléchissant. Je dois bien admettre que j'ai peur de dire une bêtise et en même temps, il n'y a qu'en essayant que je trouverais la réponse. En attendant, j'essaie surtout de me souvenir de comment je m'y prenais avec Maddie lorsque nous étions toutes les deux dehors à devoir assurer pour nos vies respectives, tout en se protégeant. Tout ça remonte a tellement loin que j'ai l'impression que je ne remettrais jamais la main sur ces souvenirs.

On est aussi dans une région qui n'en manque pas, il fait froid, la rosée peut être récolté, je peux créer un système pour la faire arriver dans un récipient, que je souffle à Indiana, au talkie. Là-dessus, elle ne peut pas vraiment en douter, et moi non plus : Ou alors, je peux la filtrer dans un premier temps avec un vêtement, et ensuite la faire bouillir pour la rendre propre à la consommation, j'ai du feu après tout. J'ai réussi à en faire moi-même ! Oui, j'ai besoin de le rappeler, en même temps. Mais à part ça, je ne sais pas vraiment s'il y a autre chose à faire, que j'ajoute, un peu frileuse a l'idée de me faire sermonner. Il y a encore de la neige aussi, ça peut aider...