Page 1 sur 2 • 1, 2
Bien plus que celle du sang
Dim 19 Fév 2023 - 23:46
Je ne suis pas père et je suis encore persuadé que je ne le serais jamais et cela me semble des plus judicieux. Déjà, parce que je suis réaliste avec moi-même. Mon échec a tenir une famille, a gérer mes frères m’a bien fait comprendre que je ne pouvais pas être bon partout. Qui plus est, il suffit de voir Daemon avec ses enfants pour savoir qui des trois est le Brody fait pour être père. Avec lui, tout semble facile. Que cela soit pour amuser ce public difficile au vocabulaire encore plus réduit que l’attention, pour nettoyer ces petites créatures qui donnent l’impression d’être capables de se beurrer jusqu’au dos a chaque selles ou menace de vous uriner dessus a chaque change ou juste pour les faire dormir. Je ne connais pas son secret mais je donnerais cher pour l’avoir alors que Keith fait de la résistance.
Elena est épuisée, entre sa grossesse difficile son accouchement acrobatique ou son début de vie de maman. Je profite de ce séjour prolongé au domaine pour l’aider du mieux que je peux avec le bébé mais il faut plus qu’un diplôme du MIT ou un CV comme le mien pour réussir a faire dormir ce tout jeune rebelle. Déjà j’ai été positivement étonné, les premières fois, qu’il semble accepter facilement d’aller avec moi sans sa maman. Peut-être reconnait il le son de ma voix qu’il a déjà entendue alors qu’il était dans le ventre de sa mère. Dans tous les cas, le plus mal a l’aise des deux, au début, ca n’a pas été lui.
Maintenant, je suis devenu un expert pour mettre une écharpe de portage et, a défaut d’endormir le jeune rebelle, nous avons notre rituel du matin qui permet a Elena de grappiller un peu de sommeil et de temps pour elle. Le bonnet bien vissé sur la tête, avec ses vêtements chauds et blotti entre moi et mon manteau, on part faire la tournée des installations extérieurs. Avec le gel le système de pompage doit être inspecté régulièrement tout comme les structures de cette vieille bâtisse. Le poids de la neige et le gel sont des ennemis sournois. On passe voir les chevaux, ensuite direction les cuisines ou il fait l’arbitre entre moi et Olivia. Enfin, c’est la tournée de l’intérieur du château, pour s’assurer que tout va bien, tout en lui commentant les bons et mauvais côtés de cette architecture et la liste des travaux qu’il faudrait absolument faire au printemps. A défaut de dormir, Keith a une belle qualité d’écoute, même quand il s’agit de faire une rétrospective des prix Prix Pritzker ou de mon intérêt pour le déconstructif responsable de Frank Gehry.
Je suis en train de changer le bambin, rabattant avec agilité la couche pour éviter l’accident :
« Pas cette fois jeune homme ! Tu as peut etre eu tonton Seb une fois, mais il n’y aura pas de 2eme, saches le.»
Cela a l’air d’amusé le bébé qui gesticule dans les sens ses membres pendant que je le nettoie et referme sa couche:
« Méfie toi, car on a pas encore abordé les prix Leone di Petra et le talentueux Daniel Libeskind, ne me force pas a partir dans ce sujet… »
Menace qui n’a pas l’air de lui faire ni chaud ni froid, je reste a le regarder avec un leger sourire alors que j’ai l’impression qu’il m’en fait un. Ce n’est qu’a ce moment que j’avise que nous ne sommes plus seul.
« J’ai le regret de t’annoncer que ton fils a l’air d’un peu trop aimer l’architecture pour que cela ne l’endorme. J’ai peur qu’il tourne mal … »
Je fais une petite grimace a Elena tout en finissant de rhabiller Keith, avant de lui demander, avec un peu d’inquiétude:
«Tu as pu te reposer un peu ? Comment tu te sens ? »
Je lui tends l’enfant qui a l’air ravie sa maman :
« Et toi, ne viens pas par ici, je sens que ta maman a très envie de te récupérer. »
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Bien plus que celle du sang
Jeu 23 Fév 2023 - 20:56
Elena déposa son fils dans le berceau avec autant de précautions que s’il s’agissait du plus précieux des trésors en sa possession. Et d’une certaine manière, ne l’était-il pas ? Elle le couva d’un long regard aimant, à travers la pénombre tout juste troublée par la lueur dansante d’une bougie. Keith s’était endormi et avec lui, la grecque se sentait happée par le sommeil. Malgré ça, elle resta un moment, parfaitement silencieuse, à l’observer. En l’espace de quelques secondes, dès l’instant où ses petits yeux bleus avaient croisé les siens, il était parvenu à bousculer toutes les lignes, à remettre toutes ses certitudes en question. Aussi minuscule était-il, son fils occupait une place prédominante dans son esprit. C’était perturbant de ne pouvoir penser plus qu’au pluriel. Quoiqu’elle fasse, quoiqu’elle envisage, elle devait le faire pour deux à présent. Il était comme une extension d’elle-même, celle qui avait indéniablement le plus de valeur à ses yeux.
Cette nuit-là, Elena rêva de son fils. Du ranch aussi. Et de Carmen, sans savoir pourquoi. La navajo la scrutait de loin, son propre fils dans les bras, un sourire étrange aux lèvres. Et alors que la grecque l’invitait à les rejoindre, elle lui tourna le dos pour s’éloigner vers l’horizon où le soleil déclinait. Sans un mot. La jeune femme se réveilla un peu après, contrariée sans savoir pourquoi. Elle tournait dans son lit depuis plus d’une heure quand les premiers gazouillis de Keith captèrent son attention. Elle s’extirpa machinalement de ses draps pour venir récupérer le nourrisson qui réclamait à gorge déployée à présent son encas matinal. Le dos enfoncé dans son fauteuil, elle profita de ce petit moment privilégié en dépit de la fatigue qui lui engourdissait l’esprit.
D’un regard, elle avisa sa montre lorsque Sebastian frappa doucement à sa porte – à croire qu’il avait le même radar que son fils. « Un instant. » Elena réajusta son peignoir, essuyant à l’aide d’un mouchoir en tissu les lèvres roses du petit ogre. Ses grands yeux laissaient bien deviner qu’il n’avait pas l’intention de retourner au lit… La brune le confia alors à l’aîné Brody, dans ce qui était devenu une petite habitude plus que bienvenue.***
« C’est un choix de lectures intéressant. » fit remarquer la brune, un demi sourire aux lèvres en s’approchant d’eux. « Je crains qu’il ne trouve mes comptines bien démodées à présent. » souffla-t-elle en croisant le regard du chef d’entreprise, une lueur amusée au fond des prunelles. « Je pourrais peut-être rivaliser avec des traités de philosophie en grec. » fit-elle en fronçant les sourcils, l’air d’y réfléchir sérieusement, avant que son sourire ne creuse un peu plus ses joues quand Sebastian lui tendit son fils. Le regard spontanément illuminé, la brune accueillit Keith dans le creux de ses bras, déposant un baiser sur le haut de son crâne. « Je me suis rendormie dès que je me suis remise au lit, oui. » souffla-t-elle avec un léger rire. « Je pensais profiter de ces quelques heures de répit pour avancer sur les plans de défenses mais… » Elle eut une grimace à la fois amusée et coupable. « J’avais peut-être sous-estimé la quantité d’énergie que ce petit vampire exigerait de moi. »
L'attention toute accaparée, la trentenaire n'en oubliait pas d'être reconnaissante. « Je te remercie pour ton aide avec lui. Je me demande encore comment font toutes ces mères pour s’en sortir toutes seules. » Elle leur tirait son chapeau, vraiment. En toute franchise, c’était le travail le plus fastidieux qu’elle ait exercé dans sa vie. C’était un emploi à temps plein, sans pauses, sans congés. Même si elle confiait Keith à quelqu’un, elle ne pouvait pas s’empêcher de penser à lui, constamment.
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Bien plus que celle du sang
Jeu 23 Fév 2023 - 23:24
Si je me considère comme un homme habitué au terrain et a l’action, je n’en garde pas moins un tempérament calme qui affectionne ces moments en famille. Même si le sens de ce mot a pris une dimension un peu étrange qui va au-delà de mes frères depuis quelques semaines. J’accueille avec une œillade satisfaite et un air faussement innocent la remarque sur le choix de nos conversations Keith et moi :
« Sache que je n’ai eu aucune protestation et, de toi a moi, je ne crois pas me souvenir de beaucoup de comptine. »
Je prends un peu de temps pour chercher mes mots et c’est dans un grec très hésitant que je tente de lui dire :
« Toi préfère que je lire… lise… l'iliade à Keith. Je peux faire ca si plaisir a toi… si faire plaisir a toi… »
C’est en anglais que je reprends, avec un air contrits pour la langue du soleil. J’apprends moins vite qu’il y a 20 ans, c’est un fait.
« Je ne suis pas certains de ce que je viens de dire. Je crois que j’ai encore pas mal de leçons a prendre pour me mettre au niveau. »
Je souris un peu attendris mais aussi gêné quand je la vois aussi épanouie avec son fils. J’ai l’impression d’être un intrus qui n’est pas a sa place ici, un peu comme pendant sa grossesse, ou l’accouchement. Essayant de cacher ce trouble, je donne le change en me concentrant sur ce que m’annonce Elena.
« Tu as bien fait. Pour le moment, toi et Keith devez passer avant tout et puis. Il parait que les premiers mois sont très éprouvants déjà avec un accouchement normal. Si tu veux, je jette un œil sur le plan des défenses pendant sa sieste ? »
Je sens que la jeune femme est déjà accaparé a son fils et qu’il est surement temps de prendre congés pour leur laisser un peu d’intimité en famille, la vraie cette fois. Avant de lui proposer de repasser plus tard je fronce les sourcils a sa remarques qui cache une réalité plus dure a laquelle je ne veux pas pensée. Je lui avais promis qu’elle ne serait pas seul avec son fils, mais j’imaginais les choses autrement pour eux deux.
« Attends de voir ce que cela sera a l’adolescence. Je crois que ma mère a regretté les nuits blanche quand mes frères ont eus leur première crises. Mais comme elle disait, tout ce qui ne tue pas rend plus fort. La preuve, sur son lit de mort, ses derniers ont été pour eux. »
Pensé a elle éveille toujours une pointe de nostalgie. J’aime a penser qu’elle aurait été heureuse de savoir Daemon marié, papa et heureux, mais que cela n’aurait surement pas compenser de voir ce que Roman et moi étions devenus.
« Tu veux surement profiter un peu de Keith tranquillement ? Si tu as besoin de quoique ce soit, tu sais que ne suis pas loin. »
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Bien plus que celle du sang
Ven 24 Fév 2023 - 2:12
« Keith est aussi conciliant que sa mère, et il ne veut pas faire de peine à tonton Seb. » se moqua la grecque, un sourire mutin épinglé aux lèvres. A vrai dire, même s’il n’était pas encore en âge de comprendre, l’idée que son fils puisse grandir et bénéficier des connaissances étendues de l’ancien chef d’entreprise plaisait beaucoup à Elena. En fait, cette mixité des cultures, des milieux sociaux et des personnalités, induite par leur groupe promettait une richesse et une ouverture d’esprit à leurs enfants à laquelle ils n’auraient jamais eu accès peut-être auparavant. Elena considérait qu’il s’agissait là d’une vraie chance.
La brune eut un sourire en écoutant Sebastian mettre en pratique les cours de grec qu’elle lui dispensait ponctuellement. Peu nombreux étaient ceux qui s’intéressaient à sa langue natale et d’une certaine manière, ça lui faisait du bien de se rapprocher un peu du pays qui lui manquait tant. Même pour quelques heures volées. Elle reprit l’homme avec patience et une pédagogie qu’elle s’était découverte récemment. « Tu peux lui lire ce qui te fait plaisir, mais si c'est en grec, il va falloir bosser l'accent. » répondit-elle, en espaçant suffisamment les mots, lentement, pour que son ancien compagnon puisse comprendre. Elle eut un regard bienveillant à l’égard de l’homme, peu satisfait de ses progrès en la matière. « Le grec n’est pas une langue facile, et entre nous, tu t’en sors admirablement bien pour quelqu’un qui m’a moi comme professeure. » fit-elle remarquer. « Mais il est vrai qu’il faudra encore de la pratique pour tu puisses comprendre toutes les horreurs que l’on dit sur vous avec Val » ajouta-t-elle avec un grand sourire. C’est qu’ils n’y allaient pas de main morte…
Elena soupira doucement devant les préconisations de son ami. « M’occuper de Keith, c’est aussi veiller à ce qu’il soit en sécurité chez lui. Et pour le moment, on est loin du compte. » Elle grimaça légèrement. Ils avaient sans cesse repoussé les travaux avec toujours de bonnes excuses. « J’apprécierais que tu jettes un coup d’œil, mais quand tu auras du temps seulement. Tu as suffisamment à faire il me semble. » Entre les Oblivions qui se rapprochaient, et sa mésaventure avec cette mystérieuse femme des bois… Sans compter sa nouvelle histoire avec Olivia qui méritait qu’il s’y investisse.
La grecque sentit ses sourcils se froncer et l’indignation enfler sous ses mèches brunes, si bien qu’elle répliqua aussitôt « Hé ! mon fils n’a même pas deux mois, laisse-moi profiter de ses pieds minuscules. » Elle avait une moue boudeuse, consciente maintenant de ce que voulaient dire toutes ces mères qui désespéraient de voir leurs enfants grandir trop vite. « Et je suis sûre que mon fils n’aura que compassion et respect pour sa pauvre mère. » S’il avait la moitié de son caractère, il y avait déjà peu de chance. Mais alors avec l’autre moitié génétiquement issue de Connor… C’était peine perdue. Son fils serait un adolescent terroriste, c’était certain.
« A vrai dire, j’avais l’intention de sortir aujourd'hui. » Elle caressait distraitement la tempe de son fils. « Il y a un Walmart à quinze miles d’ici et j’ai besoin d’alèzes, de vêtements chauds à sa taille et ne me demande pas ce qu’on en fait, quelqu’un doit en faire la collection au domaine, mais j’ai l’impression que les sucettes disparaissent toutes à tour de rôle. » Elle haussa les épaules ; vraiment, c’était un mystère. « Enfin, je ne dis pas ça pour que tu gardes Keith, j’avais prévu de le confier à Tori. » précisa-t-elle rapidement. Seb était déjà bien aimable de l’aider, elle n’avait pas l’intention d’en abuser non plus.
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Bien plus que celle du sang
Ven 3 Mar 2023 - 16:03
J’ai un sourire en coin et un regard malicieux pour accueillir sa remarque. C’est évidemment en surjouant que je lui réponds :
« Je suis sûr que mon modeste ego doit vous remercier tous les deux de me ménager, je pense que je ne me remettrais pas de me savoir ennuyeux auprès d’un jeune bébé. »
Parler Grec n’est pas évident mais je m’accroche, l'écriture aussi est complexe, c’est la première fois que je dois me rendre à un autre alphabet. Je trouve cela enrichissant même si le chemin est long avant d’avoir le niveau que j’estimerais correct. Pour autant, je ne me décourage pas et c’est en grec, même un peu hésitant que je lui réponds.
« Pour travailler accent… il faut… plus… parler avec moi Grec. N’est ce pas, professeur. »
Je ris a la carotte qu’elle me promets pour me motiver à apprendre plus vite la langue.
« Je être trop parfait pour que vous dire des horreurs sur moi. »
Puis c’est en anglais que je continue, avec humour:
« Au cas ou, en préventif, tu peux me dire comment on dit “tignasse grasse” en grec? Ce n’est pas pour moi, c’est pour un ami. »
Elle n’a pas besoin d’en dire plus pour que je fasse une petite révérence et prenne les plans sous le bras. C’est un bon échange je pense, un bébé contre des plans. Je tente d'être confiant quand elle se projette sur l’avenir de Keith et je préfère éviter de repenser aux déconvenues de ma propre mère avec mes frères. Qu’est ce qui a fait que ces crétins la rejettent comme il l’ont fait? Encore maintenant, je ne me l’explique pas et me console en espérant lui avoir offert une vie douce jusqu'à sa mort.
« Il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement»
Je vais prendre congé, laissant ce moment d’imité a cette famille dont je ne fais pas vraiment parti quand Elena me rappelle d’une certaine façon. Je m’arrête et l’écoute avant de comprendre qu’elle ne me demande pas de garder un peu plus l’enfant mais autre chose.
« On peut organiser ca sans souci. Tu préfères que nous partions que tous les deux ou tu as envie que l’on propose a d’autre personne?»
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Bien plus que celle du sang
Mar 7 Mar 2023 - 5:10
« Si tu t’inquiètes de l’être avec la mère, rappelle-toi qu’une bonne bouteille de vin agrémente toujours parfaitement n’importe laquelle des conversations. » sourit-elle avec un air mutin. Des fois qu’il lui vienne un jour à l’esprit de lui parler des traités architecturaux à elle aussi… Toutefois, là-dessus elle avait su trouver un complice digne de ce nom. Sebastian cultivait le même goût qu’elle pour les meilleures choses de ce monde, dont les grands crus faisaient incontestablement partie. Se retrouver pour évoquer les défenses défaillantes du groupe était tout de suite moins pénible avec un verre de rouge. D’autant que la production de Camila ne déméritait pas qualitativement parlant, loin de là. Ils auraient pu se faire un nom à l’époque…
« Tu es trop souvent absent pour que nous puissions pratiquer assidument. » fit-elle remarquer dans un grec fluide. Elle donna la traduction du dernier mot au chef d’entreprise dans un anglais aussi maîtrisé. Son intonation ne conservait plus qu’une légère empreinte exotique de son pays d’origine. Elle rit doucement en imaginant l’affront ultime d’une insulte visant la précieuse masse capillaire de son meilleur ami. Il en serait outré, pour sûr. « Je t’apprendrai à le dire quand tu cesseras de sécher les cours. » répliqua Elena, toujours aussi rude en affaires, un demi sourire aux lèvres. « Et puis je souhaite fixer une condition ; je veux être là le jour où tu lui diras. Je ne veux surtout pas manquer sa tête. Et le soufflon en grec que tu vas prendre ensuite. » Non vraiment, elle ne voulait manquer ça pour rien au monde. Et si elle pouvait l’immortaliser en le prenant en photo, c’était même mieux.
La grecque remercia silencieusement le chef d’entreprise qui mettrait ses compétences à profit une fois de plus. « Je pensais à des barrières flottantes avec des filets anti intrusion pour les abords de la plage aussi. » lança la brune en s’éloignant un peu pour venir s’asseoir sur un fauteuil, dos à Sebastian. Les revendications expressives de son fils étaient plutôt claires : il avait faim. Tout en continuant de parler, elle fit glisser avec une dextérité nouvellement acquise son haut pour nourrir Keith. « Tu crois qu’on pourrait trouver ce genre de choses à Kitsap ? Ou, à défaut, de quoi en fabriquer ? » Les manifestations sonores du nourrisson s’étaient éteintes. Elle tourna le visage vers le brun, surprise par sa question. « Oh, ce n’était pas non plus une réquisition pour que tu m’accompagnes. » Sebastian l’aidait déjà beaucoup ; elle ne pourrait sans doute jamais assez le remercier pour ça. « Je n’avais pas prévu de déranger qui que ce soit. » Même si c’était un peu contraire aux consignes de sécurité, elle avait le sentiment d’avoir suffisamment tiré sur la corde pendant neuf mois, elle n’osait plus attendre quoique ce soit de la part de ses amis. « Je remplis l'estomac de ce petit glouton et j'y vais ; c'est l'histoire de quelques heures. Tu as plus important à faire de ton côté, je n'en doute pas. » L’homme n’était pas du genre à se prélasser.
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Bien plus que celle du sang
Jeu 9 Mar 2023 - 13:08
Je rie sincèrement a sa petite remarque qui ne manque pas de piquant :
« Je comprends mieux pourquoi nous avions toujours une bouteille a porter de main avant que tu ne sois enceinte… mais tu sais quoi… »
J’ai un petit sourire de gosse content de lui et un œil qui brille de malice pour ajouter :
« Tu as encore quelques mois a survivre de mes conversations assommante sans le réconfort du vin. Méfie toi que je ne commence a lancer des grands débats sur l’évolution des monochromes et polychrome dans les différents mouvements artistiques contemporains. »
Keith tourne sa tête vers moi comme s’il était vraiment intéressé par le sujet et cela m’arrache un léger rire. Je pense que c’est juste qu’il est intrigué par ma voix qu’il a souvent du entendre dans le ventre de sa mère ou un truc de bébé que me dépasse complétement, mais l’effet reste comique.
« Je sens que je vais bien m’entendre avec toi et que tu vas être le meilleur de tous! »
Je prends un air faussement outragé quand elle m’accuse d’une vérité dans un grec que je comprends parfaitement :
« Je serais rester, toi aurais trouvé moyen de plaindre. Mais, je rester plus. On voir qui craquera en premier. J’ai comme dans l’idée que la conjugaison n’était pas aussi bonne que la menace. Mais sache que nous avons un accord pour Valerian. De toute façon, sans toi comme témoin, cela perdra toute saveur…»
Nous sommes tellement loin d’imaginer le drame qui va arriver et fera que cette petite blague ne sera plus d’actualité dans les prochains jours. Pour le moment cette persécutive n’est qu’un vent de bonne humeur qui arrive a me tirer aussi un rire sincère. Je crois que je me sens bien au domaine avec cette nouvelle organisation imprévue qui s’est mise en place depuis l’arrivée de Keith et Olivia dans nos vies. Je ne sais pas combien de temps cela va durer mais je suis assez lucide pour savoir que les petits bonheurs nous sont vites arracher et que les nuages reviennent toujours trop rapidement pour ne pas profiter du moindre petit rayon de soleil quand il y en a.
Je me tourne un peu gêné quand elle donne le sein a son fils. Je ne devrais pas. Même si nos vies ont pris des chemins différents, que les choses commencent a être digérés et les pages tournées, je pense qu’il y aura toujours cette petite amertume d’un « et si » où le dénouement aurait pu être autre.
« Je vais regarder les plans et on fera un point pendant la sieste de Keith si tu es d’attaque. En attendant, je vais prévenir Olivia que je vais m’absenté, hors de question de te laisser aller seule faire des emplettes, tu es capable de nous ramener une armée de Divas, d’Oblivions et de Gipsy King a toi toute seule. Peter n’y survivrait pas... surtout pour les Gipsy King.»
Nous sommes revenus entiers, et tout s’est bien passé. C’est presque étrange. A notre retour, je peux passer un peu de temps avec Olivia et manger avant de me plonger sur les plans et revenir voir Elena, les bras chargés de documents. Je pose au fur et a mesure mon travail sur son bureau, lui expliquant :
« J’ai bien réfléchi, ou on peut en faire avec des flotteurs et tisser des filets nous-mêmes… mais la quantité de matériels et le temps vont être les vraies difficultés alors qu’il y a forcement eus de stocks importants a Kitsap. Je t’ai souligné les parties ou je pense que c’est impératif de prévoir une protection, même en rusant et faisant des intervalles, les métrages nécessaires font que j’encouragerais vivement la 2e solution… il y a aussi la possibilité de faire une sorte de ponton en bois avec filet et système d'ouverture pour nos navires, mais tout cela serait quand même très visible de loin. C'est pour ca que j'ai prévu une autre solution...»
C'est avec la ferveur de l’ingénieur en moi que je pose les papiers et plan devant elle avant de sortir des croquis qui pourraient être sorties directement de waterworld et d’autres plans. Tout n'est qu'a quelques heures de réflexions, mais je pressens qu'il y a moyen de faire quelque chose d’intéressant en sortant des clous de la vie d'avant. Après tout, c'est aussi ca que m'a appris le MIT: faire le meilleurs avec l'environnement et les matériaux a ma disposition.
« C’est ma préconisation, moins conventionnelle, plus simple a entretenir, laisse passer les poissons pour la pèche a pieds et surtout, pas un indicateur de camp visibles des flots… on peut faire une digue avec des épaves que nous tracterions jusqu’ici avant de les lester. Certaines pourraient être coulées a des endroits stratégiques pour faire des pièges invisibles. Sans connaitre leur emplacement c’est l’éventration d’esquif garantie ou un blocage pur et simple selon si tu valides mes schémas de brises coques sous-marins. Il faudrait que j’ajuste mes calculs pour les manœuvres afin de bien décider des emplacements, mais on peut vraiment se faire une protection redoutable avec cette méthode. Tu en penses quoi ? »
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Page 1 sur 2 • 1, 2
Page 1 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum