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Le dernier des Kwakwakaʼwakw
Lun 27 Fév 2023 - 0:20
Vous n’avez même pas besoin de vous concertez, vos mines terreuses et les cernes creusé sur vos traits encore enfantins suffisent. Cette nuit vous la passerez encore sur le paquebot, à la fois pour aller vérifier si le message à trouver un destinataire, par pur acquis de conscience mais aussi pour profiter de tout ce que le nec-plus-ultra du luxe avait à offrir lorsque vous n’étiez que des bébés. Vous ne tardez pas à remettre en place la corde, à arpenter des bouts du navire qui deviennent familier. Mais hélas vos efforts pour communiquer avec le confiseur n’ont mené à rien, les lieux conservent toujours cette impression de vide, hors du temps, hors du monde des Hommes.
Vos jambes vous mènent naturellement vers la grande pièce de réception et le magnifique bar qui couvrait tout un pan du rectangle. Dehors, le Soleil commence déjà à se coucher dans la mer faisant briller de milles feux les bouteilles disposé les unes à côtés des autres sur les étagères. Vos ambitions sont claires, vous mettre minable.
• Le bar est immense et les étagères ne présentent que des alcools bas de gamme ou commun.
Morosité ambiante
Kira & Ace
La jeune fille n’avait cessé de ronger son frein durant toute la première partie de leur voyage retour. Sur cette étendu d’huile coincé entre une côte vierge parsemé de récif et un horizon désespérément vide, l’adolescente avait toutes les raisons de laisser les remords et les pensées négatives s’infiltrer jusqu’à dicter ses émotions ainsi que ses gestes. Nerveusement elle faisait et vidait son sac, comme si cette action allait faire réapparaître comme par magie la nourriture gracieusement donné à Hélène, anxieusement elle avait vérifié les cordages une dizaine de fois craignant à chaque instant que le moteur ne lâche. Qu’ils n’aient le temps de déployer le voile et de rectifier leur cap avant que leur ancienne trajectoire ne les propulse sur des récifs, ces épines menaçantes qui bravant la monotonie aquatique perçait ça et là au travers de l’huile bleuté. Alors que son acolyte n’avait d’autre tort que d’exister, elle s’était mise à critiquer chacun de ses gestes, à le conspuer au moindre excès d’humeur. Si bien que lorsque la masse impersonnelle du paquebot se dessina au travers du brouillard constant de ces contrées, l’ambiance était tout sauf au beau fixe entre eux.
Le sac allégé mais le corps fourbu, amenuisé depuis leur première visite, l’adolescente eut quelques difficulté à grimper sur la corde. Si bien qu’à mi-chemin, son mental trempé par la rudesse de ce monde dans l’acier faillit atteindre son point de rupture. Ses mains se teintaient en rouge, la peau à vif sous l’effet de son propre poids, ses jambes peinait à soutenir l’effort tellement elle avait été sollicitée et enfin son ventre criait famine. La jeune fille se laissa quelque instant séduire par l’idée de se laisser retomber, comme si la chute dans l’eau glacée pourrait la transporter magiquement entre les jupons de sa mère. Dans un âge où ses seuls soucis étaient les jeux qu’elle allait faire à la récréation, qu’il est doux d’être enfant, qu’il est amer d’être adulte.
Pourtant ces quelques secondes de rêverie, coincé entre ciel et terre ne suffirent pas à berner une jeune fille qui avait été malheureusement forcé de grandir. Après quelques peines, elle s’en alla rejoindre son acolyte. Toujours morose, n’échangeant que quelques mots avec lui, ils vérifièrent l’atelier du confiseur et si leur lettre avait trouvé destinataire. Ce nouvel échec n’améliora pas l’humeur massacrante de la tchétchène qui se laissait dans ces moments-là abandonner à ses anciennes habitudes de sauvageonne.
Parvenu dans la salle de réception, elle se laissa sans grâce choir sur un des tabourets encore debout du bar. Ses coudes sur l’antique bois massif, elle coula un regard vers le garçon avec un de ces airs de défi mauvais, un de ces sourires qui cachait une énième bassesse.
- Tu ne m’avais pas raconté un jour que tu s’vais faire des cocktails mieux que personne ? J’pense que c’est le bon moment pour me prouver tes talents de barman, ironisa-t-elle ne croyant pas une seule seconde que l’adolescent était capable de s’y retrouver parmi ces innombrables bouteille remplie de ce liquide ambré et malodorant. Si t’arrives à m’impressionner, t’auras le droit à quelque chose, lâcha alors la jeune fille sans savoir ce qu’elle pourrait lui donner dans le seul but de l’inciter à se lancer tête baissée dans cette entreprise.
Le sac allégé mais le corps fourbu, amenuisé depuis leur première visite, l’adolescente eut quelques difficulté à grimper sur la corde. Si bien qu’à mi-chemin, son mental trempé par la rudesse de ce monde dans l’acier faillit atteindre son point de rupture. Ses mains se teintaient en rouge, la peau à vif sous l’effet de son propre poids, ses jambes peinait à soutenir l’effort tellement elle avait été sollicitée et enfin son ventre criait famine. La jeune fille se laissa quelque instant séduire par l’idée de se laisser retomber, comme si la chute dans l’eau glacée pourrait la transporter magiquement entre les jupons de sa mère. Dans un âge où ses seuls soucis étaient les jeux qu’elle allait faire à la récréation, qu’il est doux d’être enfant, qu’il est amer d’être adulte.
Pourtant ces quelques secondes de rêverie, coincé entre ciel et terre ne suffirent pas à berner une jeune fille qui avait été malheureusement forcé de grandir. Après quelques peines, elle s’en alla rejoindre son acolyte. Toujours morose, n’échangeant que quelques mots avec lui, ils vérifièrent l’atelier du confiseur et si leur lettre avait trouvé destinataire. Ce nouvel échec n’améliora pas l’humeur massacrante de la tchétchène qui se laissait dans ces moments-là abandonner à ses anciennes habitudes de sauvageonne.
Parvenu dans la salle de réception, elle se laissa sans grâce choir sur un des tabourets encore debout du bar. Ses coudes sur l’antique bois massif, elle coula un regard vers le garçon avec un de ces airs de défi mauvais, un de ces sourires qui cachait une énième bassesse.
- Tu ne m’avais pas raconté un jour que tu s’vais faire des cocktails mieux que personne ? J’pense que c’est le bon moment pour me prouver tes talents de barman, ironisa-t-elle ne croyant pas une seule seconde que l’adolescent était capable de s’y retrouver parmi ces innombrables bouteille remplie de ce liquide ambré et malodorant. Si t’arrives à m’impressionner, t’auras le droit à quelque chose, lâcha alors la jeune fille sans savoir ce qu’elle pourrait lui donner dans le seul but de l’inciter à se lancer tête baissée dans cette entreprise.
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Re: Le dernier des Kwakwakaʼwakw
Lun 27 Fév 2023 - 22:15
“J’ai faim.” J’arrête pas d’le répéter. Ca saoule Kira. Elle me saoule aussi. Gnagnagna, fais pas ci, pas comme ça, te mets pas là, t’as les pieds froids… La cohabitation sur le bateau de pêche commence à se faire beaucoup trop à l’étroit.
Alors l’espace gigantesque du paquebot est un nouveau souffle. Les dorures du sol au plafond et les milliers de canapés tous plus douillets les uns que les autres en font presque oublier l’odeur persistante d’humidité à laquelle on finira bien par s’habituer.
Les derniers pas jusqu’au fond de la salle sont fatigués. Et en même temps, j’ai envie de bouger. De prendre de la place, là où mon corps est courbaturé de se ratatiner toute la journée dans le froid. Ici, pas de vent. Notre nid de couvertures et de coussins est toujours là, n’attend plus qu’à ce qu’on s’y affale grassement. Mais madame a soif et… franchement j’avalerais n’importe quoi pour combler le vide dans mon estomac.
“J’ai regardé Lexie en préparer à la Cage.” J’soupire en contournant le bar, me penche pour en sortir deux gros verres. J’souffle un coup dedans pour en déloger un petit nuage de poussière et les pose fermement sur le comptoir devant elle avant d’me tourner vers les bouteilles.
En vérité, j’y connais rien. J’arrive pas trop à décrypter les étiquettes qui sont encore en bon état. Et… bah, y’a beaucoup de choix. “J’aurai droit à quoi ?” On a plus rien. Plus grand chose à bouffer en tout cas, et j’doute qu’elle ait la bonté d’me céder une partie de sa ration. “A c’que tu fermes ta gueule pour la soirée ?” La taquinerie sonne peut-être un peu trop sérieuse. J’en ai plein les oreilles… c’que j’donnerais pas pour un peu de musique, d’ailleurs.
Bref, je fouille, de haut en bas. Et quand j’vais pour ouvrir les placards au raz du sol, je remarque quelque chose sous mon pied. Une drôle de séparation dans le sol, comme si on y avait taillé une ligne droite. Je recule, constate ce qui ressemble à… une trappe ? “On dirait qu’il y a quelque chose ici.” distraitement, sans grand espoir. C’est peut-être simplement une ancienne réserve pour le bar, ou l’accès à la plomberie. Mais ma curiosité est piquée. Alors je glisse le bout de mes doigts entres les rebords du parquet, à m’égratigner la peau déjà bien abîmée par notre périple. Mais je n’ai pas assez de prise pour lever ce bordel…
Kira approche sans même que j’ai à lui demander. Mais même à deux, on n’arrive à rien. La plaque bouge à peine. “Bon, j’crois que c’est mort comme ça.” Et franchement, j’suis pas certain d’avoir encore beaucoup d’énergie à dépenser.
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Re: Le dernier des Kwakwakaʼwakw
Lun 13 Mar 2023 - 0:01
Le pousse au crime
Kira & Ace
Le vide agaçait leurs sens, mettait sans dessus-dessous leurs humours. La faim tiraillait tellement les deux adolescents que l’allégresse du retour avait été remplacé par des mines maussades. Prête à se tirer la bourre au moindre désagrément. Les nerfs à vif, les deux adolescents ne se supportaient plus dans l’espace trop étroit du petit bateau. Incapable de s’éloigner, bloqué au milieu de l’eau, la compagnie de l’autre n’était plus un réconfort mais une corvée.
Cette nouvelle embarcation à jamais immobilisé offrait monts et merveilles aux yeux des deux jeunes en manque d’espace. Pourquoi s’étaient-ils arrêtés ? Pourquoi ne s’étaient-ils pas rués jusqu’à Crescent Bay afin d’apaiser les plaintes de leurs entrailles ? La question avait le mérite d’être posé, mais leurs réponses avaient le défaut d’être absurde. Car pourquoi pas ? Pourquoi ne pas creuser leurs joues, sacrifier un peu de leurs forces pour s’offrir ce royaume aux milles possibilités ?
Leurs états d’esprit résumaient assez bien ce besoin viscéral d’espace, de se changer les idées après ce morose retour sur leurs pas. Alors l’adolescente ne tint pas rigueur de la remarque de son acolyte, bien qu’une critique démangeât ses cordes vocales et la faisait serrer son poing. Elle se retint pour ne pas envenimer la situation. Après tout elle se sentait responsable de ce fiasco en demi-teinte, voulant juste oublier ses choix désastreux. Sachant parfaitement qu’ils avaient eu une chance de cocu, l’alcool lui semblait être une porte de sortie agréable. Ce liquide ambré faisait miroiter un repos mérité. Elle voulait saboter sa conscience, l’assommer pour que pendant une courte nuit elle ne s’inquiète plus à rien. La paix, le calme, le silence forcé voilà ce qu’offrait l’éthanol. Comme une sortie de l’âme, une échappée dans cette minable vie. Peut-on vraiment blâmer vraiment un homme de s’enivrer ? Même si le retour était insupportable, difficilement vivable les premières fois ; l’abandon au « pousse-au-crime » rendait l’existence supportable.
Enfin c’est ce que la gamine espérait, en vérité la goutte avait toujours été une source de fantasme pour elle. Kira se persuadait toute seule d’être capable d’encaisser ces tord-boyaux de ne pas s’arc-bouter comme les autres orphelins qu’elle avait croisé au No Man’s Land. La tchétchène n’avait jamais poussé le vice assez loin, même si elle souhaitait perdre le contrôle ; la partie la plus prudente de son âme freinait des quatre fers devant le précipice.
Elle fut presque soulagé que son acolyte ne commence pas déjà à les servir, naïvement elle se disait que plus elle repoussait l’instant fatidique où la goutte brûlerait son gosier, plus elle pourrait résister à ces effluves altérant les sens.
Sans qu’il n’ait besoin de l’appeler à l’aide, la jeune fille sauta de son tabouret et se rapprocha. Glissant leurs doigts entre les petites interstices grossièrement camouflé dans le parquet de la salle, ils tentèrent de la soulever. Un essai, un deuxième et un troisième suffirent à leur faire comprendre qu’ils n’y arriveraient pas. Alors qu’Atlas portait le monde sur ses épaules, les deux gamins étaient incapables de soulever une pauvre trappe. Kira profondément frustré par cet énième échec se mit – encore sur les fesses – à sonder la salle.
Là, derrière ce lierre qui inlassablement recouvrait les murs de l’épave, un éclat de verre avait suffit à réveiller ses sens de fouineuse. L’air malin, tenant là un avantage considérable sur Ace, elle se dirigea vers ce boîtier caché par la végétation. Ses mains fluettes arrachèrent le panneau rongé par l’humidité après quelques grognements, elle parvint à arracher une hache à incendie en sale état. Le rouge si caractéristique de l’engin de fer s’était écaillé jusqu’à ne plus ressembler qu’à un vernis marron. Traînant l’imposant outil sur le parquet, elle s’en retourna jusqu’à la trappe puis prise d’un excès de confiance leva la lame émoussée. Kira ne savait ce qui l’avait pris, peut-être ce besoin irrépressible de se prouver des choses. En tout cas, la tchétchène entraîna l’outil mais aussi elle-même à toute vitesse vers le sol. Sous le poids conjugué de la hache et de la gamine, le bois rongé par l'humidité s’éventra d’un coup.
- Putain, râla la jeune fille se tenant l’une de ses côtes roulant sur le côté rejetant la hache plus loin. Les gémissements se transformèrent en gloussement puis finalement en rire lorsqu’elle se rendit compte de sa connerie. Au moins-. Au moins moi je l’ai ouverte, parvint-elle à articuler entre deux éclats de rires. Prise d’une de ces folies inexplicables, riait elle de sa bêtise ou bien de la petitesse de la vie ? Le mystère reste entier… J'espère que ça en valait le coup, expira-t-elle comme si elle avait fait un gros effort. Son estomac désespérément vide ne devait pas aider.
Cette nouvelle embarcation à jamais immobilisé offrait monts et merveilles aux yeux des deux jeunes en manque d’espace. Pourquoi s’étaient-ils arrêtés ? Pourquoi ne s’étaient-ils pas rués jusqu’à Crescent Bay afin d’apaiser les plaintes de leurs entrailles ? La question avait le mérite d’être posé, mais leurs réponses avaient le défaut d’être absurde. Car pourquoi pas ? Pourquoi ne pas creuser leurs joues, sacrifier un peu de leurs forces pour s’offrir ce royaume aux milles possibilités ?
Leurs états d’esprit résumaient assez bien ce besoin viscéral d’espace, de se changer les idées après ce morose retour sur leurs pas. Alors l’adolescente ne tint pas rigueur de la remarque de son acolyte, bien qu’une critique démangeât ses cordes vocales et la faisait serrer son poing. Elle se retint pour ne pas envenimer la situation. Après tout elle se sentait responsable de ce fiasco en demi-teinte, voulant juste oublier ses choix désastreux. Sachant parfaitement qu’ils avaient eu une chance de cocu, l’alcool lui semblait être une porte de sortie agréable. Ce liquide ambré faisait miroiter un repos mérité. Elle voulait saboter sa conscience, l’assommer pour que pendant une courte nuit elle ne s’inquiète plus à rien. La paix, le calme, le silence forcé voilà ce qu’offrait l’éthanol. Comme une sortie de l’âme, une échappée dans cette minable vie. Peut-on vraiment blâmer vraiment un homme de s’enivrer ? Même si le retour était insupportable, difficilement vivable les premières fois ; l’abandon au « pousse-au-crime » rendait l’existence supportable.
Enfin c’est ce que la gamine espérait, en vérité la goutte avait toujours été une source de fantasme pour elle. Kira se persuadait toute seule d’être capable d’encaisser ces tord-boyaux de ne pas s’arc-bouter comme les autres orphelins qu’elle avait croisé au No Man’s Land. La tchétchène n’avait jamais poussé le vice assez loin, même si elle souhaitait perdre le contrôle ; la partie la plus prudente de son âme freinait des quatre fers devant le précipice.
Elle fut presque soulagé que son acolyte ne commence pas déjà à les servir, naïvement elle se disait que plus elle repoussait l’instant fatidique où la goutte brûlerait son gosier, plus elle pourrait résister à ces effluves altérant les sens.
Sans qu’il n’ait besoin de l’appeler à l’aide, la jeune fille sauta de son tabouret et se rapprocha. Glissant leurs doigts entre les petites interstices grossièrement camouflé dans le parquet de la salle, ils tentèrent de la soulever. Un essai, un deuxième et un troisième suffirent à leur faire comprendre qu’ils n’y arriveraient pas. Alors qu’Atlas portait le monde sur ses épaules, les deux gamins étaient incapables de soulever une pauvre trappe. Kira profondément frustré par cet énième échec se mit – encore sur les fesses – à sonder la salle.
Là, derrière ce lierre qui inlassablement recouvrait les murs de l’épave, un éclat de verre avait suffit à réveiller ses sens de fouineuse. L’air malin, tenant là un avantage considérable sur Ace, elle se dirigea vers ce boîtier caché par la végétation. Ses mains fluettes arrachèrent le panneau rongé par l’humidité après quelques grognements, elle parvint à arracher une hache à incendie en sale état. Le rouge si caractéristique de l’engin de fer s’était écaillé jusqu’à ne plus ressembler qu’à un vernis marron. Traînant l’imposant outil sur le parquet, elle s’en retourna jusqu’à la trappe puis prise d’un excès de confiance leva la lame émoussée. Kira ne savait ce qui l’avait pris, peut-être ce besoin irrépressible de se prouver des choses. En tout cas, la tchétchène entraîna l’outil mais aussi elle-même à toute vitesse vers le sol. Sous le poids conjugué de la hache et de la gamine, le bois rongé par l'humidité s’éventra d’un coup.
- Putain, râla la jeune fille se tenant l’une de ses côtes roulant sur le côté rejetant la hache plus loin. Les gémissements se transformèrent en gloussement puis finalement en rire lorsqu’elle se rendit compte de sa connerie. Au moins-. Au moins moi je l’ai ouverte, parvint-elle à articuler entre deux éclats de rires. Prise d’une de ces folies inexplicables, riait elle de sa bêtise ou bien de la petitesse de la vie ? Le mystère reste entier… J'espère que ça en valait le coup, expira-t-elle comme si elle avait fait un gros effort. Son estomac désespérément vide ne devait pas aider.
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Re: Le dernier des Kwakwakaʼwakw
Jeu 16 Mar 2023 - 0:35
“Atten-” J’recule brusquement quand la hache s’abat devant moi, me cogne le dos contre le grand meuble dans le tintement mélodique des bouteilles qui s’entrechoquent. Le parquet se déchire, Kira tombe à côté de moi, emportée par le poids de l'arme bien trop lourde pour elle et s’met à rire… “Tu fais n’importe quoi, t’es déjà bourrée ou quoi ?” Un air de reproche alors que j’me redresse, contenant difficilement un petit sourire face à l’hilarité de la brune.
“Putain…” Je soupire et avance à genoux près de l’ouverture. J’y glisse les mains, tire sur les planches qui, gorgées d’humidité, cèdent sans trop résister. “Merde.” Léger mouvement de recul quand une douleur vive me transperce la main. En y regardant de plus près, j’devine une grosse écharde…
J'verrai ça plus tard. Au moins j’y vois plus clair. Plusieurs bouteilles y sont alignées, soigneusement rangées, et un petit carnet de notes les accompagne. J’attrape d’abord ce dernier, l’ouvre et feuillette par curiosité mais, bien incapable de le déchiffrer, l’envoie valser sur Kira. “R’garde ça pendant que j’nous prépare à boire.” J’imagine que c’est encore une vieille relique qui n’sert plus à rien, mais peut-être que ça pourra nourrir la conversation pendant qu’on picole.
J’me relève avec deux bouteilles au pif, les dépose sur le comptoir avant d’en ouvrir une. J’renifle, sens l’alcool puissant à m'en décaper l'intérieur des narines jusqu'à la cervelle. Putain c'truc est fort... J'en verse une rasade épicée sur ma main pour désinfecter. J’peste un coup, grimace et en remplis généreusement les deux verres. J’aime pas le goût de l’alcool, j’comprends pas ce que les gens y trouvent de raffiné, mais j’apprécie beaucoup l’ivresse qu’il procure. Rien que pour ça, j’compte pas perdre de temps. J’glisse le verre de Kira dans sa direction, le tape du mien avant même qu’elle ne le saisisse pour descendre une longue gorgée du breuvage.
J’aurais… p’t’être dû y réfléchir à deux fois.
J’tousse, le liquide me glace et m’enflamme la gorge tout en même temps, la brûlure remonte jusque dans les narines et dégringole dans ma trachée, semble trouer toute la paroi de mes intestins et s’évaporer dans la foulée.
“Put-...” Coup d’chaud, joues pourpres, souffle du dragon. J’claque le verre sur le comptoir, le reste de l’alcool éclabousse le bois laqué, le transpercera sûrement. “C’est quoi cette… merde…” J’vais mourir ? C’est du poison ? De la javel ? J’ai été si con de gober un truc rangé là depuis des années peut-être sans avoir aucune foutue idée de c’que c’est ? Probablement l'truc qu'ils utilisaient pour déboucher l'évier...
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Re: Le dernier des Kwakwakaʼwakw
Ven 31 Mar 2023 - 17:39
Le pousse au crime
Kira & Ace
Le rire allait en enflant, la gamine commença à se rouler par terre alternant entre des rires éraillé et une quinte de toux. D’un point de vue extérieur l’on aurait cru que la pauvre enfant était prise d’une crise de folie. Mais c’était tout le contraire, la réaction de son compagnon au lieu de provoquer une réaction épidermique, virulente avait accentuer son hilarité. Elle le trouvait parfaitement ridicule à grogner comme un petit chien alors qu’elle, s’était débrouillé pour faire son labeur. La fameuse fierté masculine se dit-elle entre deux quintes !
- En attendant ce n’est pas moi la bouffonne qui ait eu besoin d’aide pour soulever une pauvre trappe en bois, souligna la jeune fille encore hilare. Ayant un peu de mal à se tenir sur ses jambes tellement elle avait ri, Kira dû s’appuyer contre le comptoir pour enfin calmer sa crise.
Au même moment, le garçon s’approche dans le trou apparu après l’assaut de la hache. Pendant que la tchétchène s’essuyait les yeux, tout-à-fait fière de sa connerie. Lui se renfrogna et osa tâtonner l’intérieur pour sans doute ne pas paraître inutile.
Il lui balance un carnet qui atterrit pile au niveau de la clavicule lui arrachant un hoquet de surprise. Reprenant soudainement le même air que son acolyte, elle se mit à feuilleter rapidement le carnet délicatement relié par une couche en cuir. Au fur et à mesure qu’elle tourne les pages, l’écriture se fait plus serrer. D’une jolie calligraphie, bien espacé et ordonné elle passa vers des lettres resserré, distordu parfois mangeant les bords de leurs voisines. Comme une plongée dans le désordre, ce carnet lui donnait la désagréable impression d’une chose dégénérant. Du beau à la laideur, de l’ordre au chaos ; elle referma avec effroi la chose. Pourtant ces terribles mots attisaient dangereusement sa curiosité, Kira voulait au fond d’elle se perdre dans la psyché de cette homme probablement malade. Mais la simple idée qu’il puisse toujours rôder dans les coursives, qu’il ait consigné des choses horribles dedans l’empêchait d’aller plus loin. Comment s’enivrer puis se laisser porté par Hypnos lorsqu’on craint qu’on fou ne rôde ?
Elle se faisait sûrement des idées, après tout ce n’était que quelques mots grapillé ici et là. Kira ne devait pas s’en faire, elle se persuade toute seule qu’elle était paranoïaque. Bien trop méfiante pour un monde aussi imprévisible. S’ils étaient revenu ici ce n’était pas pour se tordre neurones face à la démence d’un énième pauvre survivant. Ne voulant pas inquiéter Ace, elle glissa ces écritures angoissantes au fond de son sac acceptant presque avec ravissement le verre tendu par le garçon.
Inconsciente, se croyant plus forte qu’elle ne l’était. Kira s’en empara et le vida d’un trait, le liquide à la couleur si particulière d’un vert émeraude dégringola dans son œsophage. La mixture, la potion laissa sur son passage qu’un champ incendié dont les fumées d’éthanol ne mirent pas longtemps à atteindre ses narines et presque son cerveau. Le feu vert poursuivit son inexorable descente purifiant tout ce qu’il rencontra.
- Tu veux nous buter ?! parvint-elle à lâcher assaillit par l’absinthe, la bouche en feu et les yeux commença à la piquer.
La crise passé, elle se sentit aussitôt plus libre comme alléger du poids de ses humeurs. Soudain Ace lui parut sympathique et ses muscles courbaturés se relâchèrent. Illusion ou véritable remède, la jeune fille n’en savait rien et déjà embrumer par les volutes d’éthanol elle ne s’en soucia pas. Téméraire ou idiote, Kira décida de se resservir une longue rasade qui aurait mis sans difficulté au tapis un buffle.
- Faut vraiment être bizarre pour boire ça, pourquoi ils se tuaient avec ces trucs ? C’est même pas bon… soupira la gamine alors que paradoxalement elle portait ses lèvres vers le verre. Sans savoir que ce liquide verdâtre n’augurait rien de bon que des gens se tuaient avec cet alcool si fort qu’on l’appelait le diable vert.
- En attendant ce n’est pas moi la bouffonne qui ait eu besoin d’aide pour soulever une pauvre trappe en bois, souligna la jeune fille encore hilare. Ayant un peu de mal à se tenir sur ses jambes tellement elle avait ri, Kira dû s’appuyer contre le comptoir pour enfin calmer sa crise.
Au même moment, le garçon s’approche dans le trou apparu après l’assaut de la hache. Pendant que la tchétchène s’essuyait les yeux, tout-à-fait fière de sa connerie. Lui se renfrogna et osa tâtonner l’intérieur pour sans doute ne pas paraître inutile.
Il lui balance un carnet qui atterrit pile au niveau de la clavicule lui arrachant un hoquet de surprise. Reprenant soudainement le même air que son acolyte, elle se mit à feuilleter rapidement le carnet délicatement relié par une couche en cuir. Au fur et à mesure qu’elle tourne les pages, l’écriture se fait plus serrer. D’une jolie calligraphie, bien espacé et ordonné elle passa vers des lettres resserré, distordu parfois mangeant les bords de leurs voisines. Comme une plongée dans le désordre, ce carnet lui donnait la désagréable impression d’une chose dégénérant. Du beau à la laideur, de l’ordre au chaos ; elle referma avec effroi la chose. Pourtant ces terribles mots attisaient dangereusement sa curiosité, Kira voulait au fond d’elle se perdre dans la psyché de cette homme probablement malade. Mais la simple idée qu’il puisse toujours rôder dans les coursives, qu’il ait consigné des choses horribles dedans l’empêchait d’aller plus loin. Comment s’enivrer puis se laisser porté par Hypnos lorsqu’on craint qu’on fou ne rôde ?
Elle se faisait sûrement des idées, après tout ce n’était que quelques mots grapillé ici et là. Kira ne devait pas s’en faire, elle se persuade toute seule qu’elle était paranoïaque. Bien trop méfiante pour un monde aussi imprévisible. S’ils étaient revenu ici ce n’était pas pour se tordre neurones face à la démence d’un énième pauvre survivant. Ne voulant pas inquiéter Ace, elle glissa ces écritures angoissantes au fond de son sac acceptant presque avec ravissement le verre tendu par le garçon.
Inconsciente, se croyant plus forte qu’elle ne l’était. Kira s’en empara et le vida d’un trait, le liquide à la couleur si particulière d’un vert émeraude dégringola dans son œsophage. La mixture, la potion laissa sur son passage qu’un champ incendié dont les fumées d’éthanol ne mirent pas longtemps à atteindre ses narines et presque son cerveau. Le feu vert poursuivit son inexorable descente purifiant tout ce qu’il rencontra.
- Tu veux nous buter ?! parvint-elle à lâcher assaillit par l’absinthe, la bouche en feu et les yeux commença à la piquer.
La crise passé, elle se sentit aussitôt plus libre comme alléger du poids de ses humeurs. Soudain Ace lui parut sympathique et ses muscles courbaturés se relâchèrent. Illusion ou véritable remède, la jeune fille n’en savait rien et déjà embrumer par les volutes d’éthanol elle ne s’en soucia pas. Téméraire ou idiote, Kira décida de se resservir une longue rasade qui aurait mis sans difficulté au tapis un buffle.
- Faut vraiment être bizarre pour boire ça, pourquoi ils se tuaient avec ces trucs ? C’est même pas bon… soupira la gamine alors que paradoxalement elle portait ses lèvres vers le verre. Sans savoir que ce liquide verdâtre n’augurait rien de bon que des gens se tuaient avec cet alcool si fort qu’on l’appelait le diable vert.
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Re: Le dernier des Kwakwakaʼwakw
Mar 4 Avr 2023 - 10:25
“Quoi, c’trop fort pour toi ?” La taquinerie fonctionnerait sûrement mieux si j’étais pas moi-même tout rouge et la bouche en feu. J’me retourne carrément pour tirer la langue et la ventiler de mes deux mains hors de vue de la brune, m’retourne quand je l’entends se resservir.
Impressionné. Et un peu inquiet. Parce qu’évidemment, il va falloir que je suive.
Question de fierté.
J’en reprends, peut-être moins, peut-être autant, j’dose déjà plus grand-chose dans mon état. J’tousse en reposant mon verre, essaie de garder la face mais c’est… compliqué. C’est comme une vraie cuite concentrée en quelques gorgées. Puissant. Décapant. Déroutant. “Comment ça… ils s’tuaient avec ?” J’tousse encore, sans comprendre. Et puis j’me retourne vers la grande salle qui fait face au bar.
Les lignes droites de la décoration moderne et épurée se mettent à se superposer, et puis le sol penche carrément, avec toutes les canapés et tables qui y restent mystérieusement accrochées. Je fais un pas de travers, attiré d’un côté puis de l’autre. “Merde” Murmuré alors que j’me rends compte que ce truc est bien plus fort que tout ce que j’ai pu boire jusque là.
“On est toujours à terre ou…” ou quelqu’un a largué les amarres sans prévenir pour nous jeter en pleine tempête ? Non parce que ça tangue franchement…
Trop.
J’me casse la gueule, évidemment, basculant sur un fauteuil qui s’fait emporter par mon poids contre ses voisins dans un effet domino assez pathétique. Ca tourne. Et ça m’arrache un rire débile, alors que j’peine à me relever, à retrouver un semblant de haut et de bas. “Oh p’tain…” J’me sens bien. Carrément bien. Alors j’reviens vers Kira et la chope par le bras pour l’arracher du bar et l’entrainer avec moi à travers le salon, zigzagant maladroitement entre les meubles. “J’sais c’qu’on va faire.” Sans lui en dire plus, on passe dans un couloir, on se cogne contre les murs, on se pousse de l’épaule, se rattrape, et j’mentirais en disant qu’il y a pas aussi une recherche de contact quand on se bouscule un peu plus que par simple maladresse.
Au bout du chemin, une autre pièce qu’on a eu le loisir de repérer à notre dernière visite. Au-dessus de nos têtes, la tyrolienne domine toute une aire de jeu, comme un parc d’attraction abandonné. Manèges, bassins aussi asséchés que les machines à barbapapa, une grande piscine remplie de balles, des trampolines, carrés de mousse… Il y en a dans tous les sens, et de toutes les couleurs.
J’fonce sur Kira pour la pousser d’mon épaule et la soulever dans la foulée, nous jetant tous les deux dans la grande piscine aux millions de boules en plastique multicolores.
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Re: Le dernier des Kwakwakaʼwakw
Dim 16 Avr 2023 - 23:05
Le pousse au crime
Kira & Ace
- Bah, euh, tu vois quoi… parvint à aligner la gamine dont la faible constitution avait déjà succombé aux émanations de l’éthanol.
Les formes précises s’était évanouie sous l’effet de cet alcool plus puissant que tout ce qu’elle n’avait jamais osé boire. Par fierté, bêtise ou curiosité, l’adolescente s’était déjà rendue coupable des malheurs de son foie. Le mettant tellement à rude épreuve quand elle ressortait toujours rompu, vaincu par ces choses qui lui broyaient la gorge et allumait des feux de joies dans sa bouche. Mais cette chose dépassait de très loin tout le reste, les rectangles devenant des cercles et les cercles des triangles…
Devant l’interrogation de son acolyte, la jeune fille se mit en tête d’aller voir les baies vitrées. Zigzaguant difficilement entre l’abondant mobilier, dépourvu de tout équilibre ; c’était presque un miracle qu’elle ne s’emmêle pas les pinceaux. Toutes les choses prenaient des airs de légèreté, l’insupportable poids sur ses épaules s’était évanoui comme une pierre jetée à la mer. Son anxiété avait été englouti par l’absinthe, anéanti par son incapacité à y résister.
- T’sais pas marcher, ricana alors la gamine en revenant vers lui, sur un air de défi un peu insolent. Car elle se traînait aussi, faisant se mouvoir un corps soudainement étranger. Ses muscles, ses mains, ses articulations ne répondaient plus de la même manière. Ce qui lui donnait des airs de comédienne surjouant tellement ses pas en devenait appuyé et que sa tête penchait vaguement d’un côté à l’autre, ne cherchant plus depuis longtemps à se tenir. Tu as tout prévu ?! demanda-t-elle un peu trop fort ne maitrisant plus non plus le timbre de sa voix.
Poussé par l’alcool, elle commença alors à le suivre jusqu’à qu’ils ne finissent les bras sans dessous et dessus dans les couloirs du paquebot. Ils titubaient naturellement sous l’empire de l’alcool mais cet état devint rapidement un prétexte pour se taquiner, pour trouver un contact qu’ils n’arriveraient pas à admettre vouloir en temps normal. Car les tord-boyaux ont de cet effet paradoxalement terrible et amusant de faire se rompre toutes les barrières de la conscience. Poussant l’individu à être cette essence, qui le définit et le fait exister, loin de toutes les restrictions qu’il s’inflige seul.
- Mais arrête, t’es un- cria la gamine ne pouvant finir sa phrase alors qu’Ace venait de la pousser dans une piscine de boules en plastique sur laquelle ils étaient tombé. Entraîné lui aussi par sa propre forfaiture.
L’immensité, l’énormité de ce bassin les réceptionnent sans qu’ils ne se froissent quoique ce soit. Mais alors que la jeune famille pataugeait dans cette étendu de plastique à l’odeur si particulière, invoquant des souvenirs en elle depuis bien longtemps enfouit dans sa mémoire, les choses tournèrent bizarrement
Bizarre c’était le mot car au moment où son champ de vision rétrécissait sous l’effet du pousse au crime dans ses entrailles et de la pénombre ambiante ; elle se mit à voir des choses. Des yeux, des pupilles rouges qui la regardaient au travers de ces boules multicolore avant de disparaître pour réapparaître autre part. Très vite, elle se sentit oppresser commençant à respirer de plus en plus fort, fendant à travers le bassin pour en trouver la sortie et s’échapper à ces créatures inquisitrices qui voulaient la tourmenter.
- Faut s’casser, y a des trucs dans le bassin, ils nous regardent ! s’alarma-t-elle en cherchant à l’aveugle une échelle prise de panique.
Les formes précises s’était évanouie sous l’effet de cet alcool plus puissant que tout ce qu’elle n’avait jamais osé boire. Par fierté, bêtise ou curiosité, l’adolescente s’était déjà rendue coupable des malheurs de son foie. Le mettant tellement à rude épreuve quand elle ressortait toujours rompu, vaincu par ces choses qui lui broyaient la gorge et allumait des feux de joies dans sa bouche. Mais cette chose dépassait de très loin tout le reste, les rectangles devenant des cercles et les cercles des triangles…
Devant l’interrogation de son acolyte, la jeune fille se mit en tête d’aller voir les baies vitrées. Zigzaguant difficilement entre l’abondant mobilier, dépourvu de tout équilibre ; c’était presque un miracle qu’elle ne s’emmêle pas les pinceaux. Toutes les choses prenaient des airs de légèreté, l’insupportable poids sur ses épaules s’était évanoui comme une pierre jetée à la mer. Son anxiété avait été englouti par l’absinthe, anéanti par son incapacité à y résister.
- T’sais pas marcher, ricana alors la gamine en revenant vers lui, sur un air de défi un peu insolent. Car elle se traînait aussi, faisant se mouvoir un corps soudainement étranger. Ses muscles, ses mains, ses articulations ne répondaient plus de la même manière. Ce qui lui donnait des airs de comédienne surjouant tellement ses pas en devenait appuyé et que sa tête penchait vaguement d’un côté à l’autre, ne cherchant plus depuis longtemps à se tenir. Tu as tout prévu ?! demanda-t-elle un peu trop fort ne maitrisant plus non plus le timbre de sa voix.
Poussé par l’alcool, elle commença alors à le suivre jusqu’à qu’ils ne finissent les bras sans dessous et dessus dans les couloirs du paquebot. Ils titubaient naturellement sous l’empire de l’alcool mais cet état devint rapidement un prétexte pour se taquiner, pour trouver un contact qu’ils n’arriveraient pas à admettre vouloir en temps normal. Car les tord-boyaux ont de cet effet paradoxalement terrible et amusant de faire se rompre toutes les barrières de la conscience. Poussant l’individu à être cette essence, qui le définit et le fait exister, loin de toutes les restrictions qu’il s’inflige seul.
- Mais arrête, t’es un- cria la gamine ne pouvant finir sa phrase alors qu’Ace venait de la pousser dans une piscine de boules en plastique sur laquelle ils étaient tombé. Entraîné lui aussi par sa propre forfaiture.
L’immensité, l’énormité de ce bassin les réceptionnent sans qu’ils ne se froissent quoique ce soit. Mais alors que la jeune famille pataugeait dans cette étendu de plastique à l’odeur si particulière, invoquant des souvenirs en elle depuis bien longtemps enfouit dans sa mémoire, les choses tournèrent bizarrement
Bizarre c’était le mot car au moment où son champ de vision rétrécissait sous l’effet du pousse au crime dans ses entrailles et de la pénombre ambiante ; elle se mit à voir des choses. Des yeux, des pupilles rouges qui la regardaient au travers de ces boules multicolore avant de disparaître pour réapparaître autre part. Très vite, elle se sentit oppresser commençant à respirer de plus en plus fort, fendant à travers le bassin pour en trouver la sortie et s’échapper à ces créatures inquisitrices qui voulaient la tourmenter.
- Faut s’casser, y a des trucs dans le bassin, ils nous regardent ! s’alarma-t-elle en cherchant à l’aveugle une échelle prise de panique.
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